1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 us n’avons éprouvé une telle nécessité de prendre ou de reprendre pleine conscience de cette mission qui est notre raison
2 face à la menace totalitaire, nous essayons plus ou moins sérieusement de devenir nous aussi une nation, notre compte ser
2 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
3 Après tant de livres sur la Russie soviétique ou stalinienne, il est temps que le public français commence à se rensei
4 aidera. Il faut le lire avant de lire Mein Kampf ou les traductions plus ou moins fidèles et tronquées qu’on nous en offr
5 avant de lire Mein Kampf ou les traductions plus ou moins fidèles et tronquées qu’on nous en offre. Car M. Rivaud a le gr
3 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
6 aussi que le langage des écrivains était devenu, ou était resté, le langage d’un très petit nombre, ou d’une caste, alors
7 u était resté, le langage d’un très petit nombre, ou d’une caste, alors que dans le même temps l’instruction publique mett
8 t réussi : car enfin, vous les jeunes, mes cadets ou mes contemporains, vous êtes le vrai public d’un livre comme le Jour
4 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
9 sir une paire de souliers. Les souliers sont bons ou mauvais. Un roman, de même. Mais tout ce que fait un chrétien, il le
10 roman, que sa technique, son métier, sa réussite ou ses défauts. Mais ce qui agira sur le lecteur, en fin de compte — et
11 n’est pas mesurable à ses « résultats » (scandale ou conversions produites). Le chrétien sert son Dieu, — et ensuite Dieu
12 fférent de son service en tant qu’homme chrétien, ou cordonnier, ou magistrat. Les « œuvres » — dans tous les sens de ce t
13 service en tant qu’homme chrétien, ou cordonnier, ou magistrat. Les « œuvres » — dans tous les sens de ce terme — ne saura
14 ervice ; elles ne sont pas au service d’une cause ou d’un parti, fût-il baptisé « chrétien ». (Je parle idéalement : nous
5 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
15 dite sérieuse. Ce qui fait que l’on gagne sa vie, ou qu’on supporte de ne la point gagner, vous le savez bien : ce sont de
16 , composé, disait-on, à la manière de bacchanales ou saturnales — les théâtrales, rien de plus évocateur d’un état de fête
17 ux où le loisir est cultivé, — et non pas méprisé ou condamné comme un péché envers l’État. Il m’a semblé que cette petite
6 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
18 s heureux que la question vous ait paru curieuse, ou peut-être grave, ou en tout cas digne de réflexion, car c’est à elle
19 stion vous ait paru curieuse, ou peut-être grave, ou en tout cas digne de réflexion, car c’est à elle précisément que je m
20 l’infini, et dont tant d’auteurs non protestants ou incroyants nous font une gloire peut-être intempestive ? Le problème
21 ici le protestantisme créateur de personnalités, ou défenseur d’une certaine dignité humaine. Eh bien, je ne vois aucune
22 de lui offrir n’importe quelle réponse flatteuse ou approximative. Et ce besoin de certitude, il s’agit de la combler en
23 e de s’attendre à bien pire. C’est donc le moment ou jamais de se montrer très rigoureux dans le choix des moyens de défen
24 s, et toute contravention entraînait l’exécration ou la mort. Dans la cité, bien au contraire, chacun cherche à se disting
25 son point d’honneur à faire mieux que le voisin, ou tout au moins à faire autrement que lui. On se veut autonome et consc
26 il y a de l’un à l’autre un lien de cause à effet ou plus exactement, de succession fatale. L’individu ne s’oppose à l’Éta
27 yens se trouve réduite à l’état de fonctionnaires ou de soldats. C’est l’histoire de la décadence de Rome. Le type d’homme
28 c’est donc l’individu embrigadé, le fonctionnaire ou le soldat, l’homme qui n’existe que par son rôle social, par sa fonct
29 tiers en langage moderne par le terme de milicien ou de soldat politique. Nous allons le voir se transformer substantielle
30 al. Comment le baptiser ? Il faut un mot nouveau. Ou plutôt non : c’est à un mot déjà connu que l’on aura recours, mais on
31 sonne, sont bel et bien des créations chrétiennes ou , pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne. Voici donc d
32 xe : elle unissait l’individu libre et la persona ou fonction sociale, dans un composé original dominé par la foi. Si la f
33 dominé par la foi. Si la foi venait à disparaître ou à s’altérer, la communauté fondée sur la personne courait le danger d
34 e comme race, peuple, parti, corporation, famille ou sous tout autre forme générale et collective. » C’est-à-dire que la c
35 men, de crimes, de soif de gloire et de richesses ou d’expériences telles que la dissection du corps humain, c’est toujour
36 paraissent même pas avoir entrevu la possibilité ou l’intérêt d’un tel problème. Mais ils ne parlent pas non plus de l’in
37 e. Mais ils ne parlent pas non plus de l’individu ou de la collectivité, et cependant toutes les réalités que désignent ce
38 ations de défense constituées par les huguenots ; ou de nos jours, bien que d’une manière plus vague, des États-Unis d’Amé
39 met, contrôle du pouvoir royal par un organe plus ou moins inspiré du stathoudérat hollandais. Et n’est-ce pas le huguenot
40 iversité. II Maintenant que voici définies, ou plutôt illustrées d’exemples historiques, certaines notions fondament
41 rs, et pour mille raisons très complexes, de l’un ou l’autre de ces maux. La coupure entre le spirituel et le temporel n’y
42 t le temporel n’y était pas faite au bon endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il en résultait, dans le peuple, le
43 n’y était pas faite au bon endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il en résultait, dans le peuple, le sentiment que
44 int qui se soit développé en pays « calvinistes » ou simplement influencés par des éléments calvinistes, même laïcisés, co
45 le droit de l’étudier en curieux, en théoriciens ou en opportunistes, comme certains qui se demandent encore, par exemple
46 demandent encore, par exemple, s’il est de gauche ou de droite, alors qu’il est du diable, et que c’est en chrétiens que n
47 Il se transforme alors en une religion politique, ou encore en une politique d’allure religieuse. Et d’autant plus que la
48 définissions en débutant. La religion politique, ou la politique religieuse du fascisme, a créé le type même d’une commun
49 s deux pôles de la personne : celui de la liberté ou de l’autonomie, et l’on a tout réduit à l’autre pôle : celui de l’eng
50 ous d’une certaine manière trop humaine de prôner ou de laisser prôner le protestantisme créateur de personnalités. Notre
51 n’est point parce qu’on lui reproche son énergie ou ses talents, ses traits de caractère, bref, sa personnalité, car bien
7 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
52 tissent matériellement toute possibilité de drame ou de comédie psychologique. Les seuls protagonistes visibles, sur cette
53 vue par l’exemple d’un drame que j’ai conçu plus ou moins consciemment selon ces directives. J’ai cherché tout d’abord un
54 s espaces, tout en concentrant l’attention sur un ou deux personnages dominants, les autres rôles n’étant qu’épisodiques.
55 utir organiquement à l’intervention de la musique ou du cortège, dans les moments où l’intérêt se déplaçait du héros centr
8 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
56 ve de 60 millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion sont réservés à d’autres
9 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
57 e tous. Il n’a plus de qualités propres, de vices ou de vertus, comme vous et moi ; il n’a que les vertus symboliques de l
58 u ne compte plus, comme tel, n’est que le support ou le médium d’une puissance qui échappe à nos psychologies. Voilà de qu
10 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
59 ir ma science, ce n’est plus alors que par vanité ou par orgueil, de sorte qu’au fond, au lieu d’aider l’homme, je cherche
60 oints : le point de départ et le point d’arrivée. Ou , selon les termes de Kierkegaard : le directeur de conscience, celui
61 ; elle consiste à relier l’homme réel, dans telle ou telle situation complexe où il se trouve, au but final et simple assi
62 Elles se fondent sur une doctrine du Prolétariat, ou de la Race, ou de l’Empire, ou de la Nation, et elles entendent expre
63 t sur une doctrine du Prolétariat, ou de la Race, ou de l’Empire, ou de la Nation, et elles entendent expressément subordo
64 ne du Prolétariat, ou de la Race, ou de l’Empire, ou de la Nation, et elles entendent expressément subordonner toutes les
65 embrassant qu’une partie de la conscience humaine ou de ses déterminations, ces orthodoxies représentent autant d’usurpati
66 d que le tout. Que ce soit le parti de la Raison, ou de la Liberté, ou de l’Humanité, etc. Aussi vrai que le baron de Crac
67 ce soit le parti de la Raison, ou de la Liberté, ou de l’Humanité, etc. Aussi vrai que le baron de Crac ne pouvait pas so
68 ent-là qui crée l’Église quand il entraîne « deux ou trois » d’entre nous ; l’Église : la seule communauté qui ait son fon
11 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
69 ouverte. En outre, la scène comprend trois étages ou , si vous préférez, trois plans superposés. Dès lors tout se clarifie.
12 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
70 que Denis de Rougemont, cet homme sans domicile, ou plutôt aux innombrables domiciles, me reçut à la NRF. Pourrait-on s’i
71 e Denis de Rougemont ? À peine connu il y a trois ou quatre ans, en dehors de quelques revues aussi sincères que peu répan
72 e la NRF, où je suis venue lui parler de l’amour, ou plutôt de L’Amour et l’Occident, son dernier livre. Si ma question ne
73 t la passion y était considérée comme une maladie ou folie. À partir du xiie siècle, sous l’influence de la mystique cath
74 qui ne fait que refaire éternellement, avec plus ou moins de succès, le roman de Tristan et Iseut. Vous soutenez cette op
75 impossible. C’est ce qui se produit en Allemagne ou en Russie. C’est en ce sens que mon livre est actuel. Je n’ai pas cho
13 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
76 me des minorités, allemandes, tchèques, slovaques ou ukrainiennes. Et pourquoi ne l’ont-ils pas su ? Parce que tous ils s’
77 t-ils pas su ? Parce que tous ils s’imaginaient — ou croyaient devoir s’imaginer ! — que le bonheur et la force d’un peupl
78 sent. Il ne s’agit pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’es
14 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
79 es relations faites par des pèlerins montés seuls ou en troupe au Ranft… Quelque chose se dessine dans l’espace : la cellu
15 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
80 oldatesque et mort de carnaval, vierge, paysanne, ou fille à lansquenets, c’est toujours elle qui le rejoint ou qu’il pour
81 à lansquenets, c’est toujours elle qui le rejoint ou qu’il poursuit ; dans les métamorphoses de sa vie : toujours vêtue au
82 Hans Kluber, Grünewald, et tant d’autres, connus ou anonymes, dira-t-on que ce fut leur romantisme ? Mais non, le romanti
83 d. Et quant à l’élégance dans le style énergique, ou au contraire à l’énergie dans la libre invention lyrique, ce sont là
84 ’existence, soit qu’ils rêvassent dans la couleur ou cernent brutalement des figures sans mystère. Manuel est un nerveux,
85 une acceptation des choses, à toutes fins utiles ou spirituelles, à la volée d’une imagination qui se soucie d’abord de c
86 abite et l’utilise, et non point des « paysages » ou des « vues » que l’« Art » dissout en impressions, et que la photo du
87 ntrevoit une action plus urgente. Poète satirique ou guerrier, architecte ou négociateur, à quelle passion maîtresse ordon
88 urgente. Poète satirique ou guerrier, architecte ou négociateur, à quelle passion maîtresse ordonna-t-il sa vie ? Peut-êt
89 l’exemple d’une vie trop ardente : « romantique » ou « aventurier » ou mieux encore « homme de la Renaissance ». Rappelons
90 e trop ardente : « romantique » ou « aventurier » ou mieux encore « homme de la Renaissance ». Rappelons alors que ce guer
16 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
91 sent. Il ne s’agit pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’es
17 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
92 t journellement en rapport avec des hommes civils ou mobilisés, aux quatre coins de la Suisse, qui voudraient travailler p
93 t nationale sans précédent, — et qui, après trois ou quatre mois, sont en train comme on dit de se dégonfler. Pourquoi ? P
94 petit pays qui se méfie des grandes entreprises, ou simplement des enthousiasmes. Parce que chez nous, depuis le xixe si
95 vous traitera vite « d’utopiste », de prétentieux ou d’excité. Certain sentiment suisse répugne à tout ce qui lui paraît v
18 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
96 isse — soit d’un point de vue purement utilitaire ou touristique. C’est-à-dire trop haut et trop bas. Il est grand temps d
97 ent la sympathie distante du spectateur, touriste ou hôtelier, qui suit d’en bas, à la lunette, la caravane en plein effor
19 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
98 ur les sauver de la banalité scolaire, officielle ou journalistique, et pour en dégager enfin la vocation concrète de la S
20 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
99 on conformistes, les exceptions, les bizarreries, ou simplement les idées imprévues. Certes, nous avons peu de polémiques
100 elle que par prudence. Les adversaires politiques ou religieux, chez nous, ne se fréquentent pas, ne se parlent pas, et so
101 i pense différemment, doit être un type dangereux ou très méchant. Ceci pour le plan des idées. Sur le plan de la morale,
102 tégories moyennes et bien connues, telles que bon ou méchant, droite ou gauche, ami de l’ordre ou esprit subversif. Ils ex
103 t bien connues, telles que bon ou méchant, droite ou gauche, ami de l’ordre ou esprit subversif. Ils exigent toujours des
104 bon ou méchant, droite ou gauche, ami de l’ordre ou esprit subversif. Ils exigent toujours des choses simples. Au besoin,
21 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
105 justifier, sous peine de passer pour des lâches, ou des tièdes, ou des inconscients. Que valent les justifications qu’on
106 s peine de passer pour des lâches, ou des tièdes, ou des inconscients. Que valent les justifications qu’on nous propose, a
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
107 finisse ce que j’appelle la mission de la Suisse, ou mieux encore, sa vocation. C’est très facile à dire en quelques mots.
108 outer un sens par un acte de l’esprit. L’individu ou le pays qui se reconnaît une vocation doit sans nul doute partir des
109 rop vite, mais qui naîtront sans aucun doute, ici ou là, dans la mesure où nous les appellerons, où nous les croirons just
110 e, par exemple, à découvrir toute notre histoire, ou nos histoires diverses, si curieusement défigurées et affadies par le
111 vivre et de penser. Connaître le voisin de langue ou confession différente, lui reconnaître le droit de différer de nous ;
23 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
112 » Selon l’humeur du jour, je donne raison à l’une ou à l’autre de ces lettres6. Pas d’importance. Ce qui est important, c’
113 que le Prince de tous les démons, et non pas tel ou tel démon qu’il nous délègue de temps à autre. Le combat que nous dev
24 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
114 time sont d’ordinaire des êtres qui se cherchent, ou qui, pour mieux se posséder, fixent d’eux-mêmes quelques instantanés
115 s détachées, des petits faits sans signification, ou plutôt ne signifiant rien qui puisse être aussitôt mis en œuvre… C’es
116 ’on lui donne en échange quelque autre territoire ou colonie. Aujourd’hui, c’est le voleur lui-même qui « rapporte contre
117 qui gouvernent ? Ça peut bien être des Allemands, ou des Anglais, ou tout ce que vous voudrez, pourvu qu’on nous laisse tr
118 Ça peut bien être des Allemands, ou des Anglais, ou tout ce que vous voudrez, pourvu qu’on nous laisse travailler. Qu’est
119 . Dans quelle mesure un écrivain a-t-il le droit, ou le devoir, de se montrer publiquement objectif vis-à-vis de ses propr
120 n action en montrant lui-même ses points faibles, ou , au contraire, lui donnera-t-il une efficacité plus pénétrante ? Prob
121 ». Dans quelle mesure un citoyen a-t-il le droit, ou le devoir, de se montrer publiquement objectif vis-à-vis de sa propre
122 a donnée en fait à ce problème, au cours des mois ou des années qui viennent. Paris, 21 avril 1939 Une nuit blanche dans u
123 as l’acheté et le vendu. L’homme qui agit (achète ou vend) est défini par son action, revêt un rôle, devient une persona ;
124 que l’homme qui subit un acte (qu’il soit acheté ou vendu) se voit assimilé par le langage lui-même à un objet matériel i
125 je découvre qu’aujourd’hui, dans la vie politique ou intellectuelle, plus personne n’est vraiment d’aplomb. Nervosité, hys
126 ce qui ferait taxer l’homme de la rue de cynisme ou de lâcheté. Faut-il penser qu’ils sont plus courageux ? Mais non. Ils
127 c. Les réactions à leur parole seront lointaines, ou même ils ne les connaîtront jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux qu
128 s on verrait le réel, alors on cesserait de haïr, ou d’être déçu par l’amour, ou de s’inquiéter des rumeurs qui glissent a
129 on cesserait de haïr, ou d’être déçu par l’amour, ou de s’inquiéter des rumeurs qui glissent au travers de propos superfic
130 iche, de Roumanie : la plupart vont venir à Paris ou s’y trouvent déjà. Impression soudaine, émouvante, d’une société secr
131 aussement riche et trop éclairé par ce néon rouge ou bleuâtre qui sera, n’en doutons pas, l’éclairage de l’enfer… Les clie
132 de. Des femmes qui ont voulu ressembler aux trois ou quatre types de stars en vogue. Nanties de chiens qui sentent eux-mêm
25 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
133 t quand soudain la route normale se trouve barrée ou coupée par un précipice, nous voici piteusement indignés. Pourtant le
134 l refuse de se demander à quoi servira cet argent ou si le confort matériel favorise un bien spirituel. À la première de c
135 mun entre un Burckhardt, un Kierkegaard, un Vinet ou un Nietzsche ? Rien, sinon leur mépris pour les idoles bourgeoises, e
136 stes » de l’économie : prélèvement sur le capital ou caisse de compensation, — et je ne prends là que de petits exemples7…
137 taines réformes sociales qui eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre actuelle.
138 aitement possible quand il s’agit du mieux mourir ou du mieux tuer. Eh bien si la peur et la guerre sont seules capables d
139 le d’un ordre de choses vicié dans son principe ; ou la conquête, mais qui tue ce qu’elle conquiert. Mea culpa des gens de
140 s effrayantes, et qu’ils triomphent tout de même, ou à cause de cela même. Il est dur de reconnaître que ce châtiment, qui
141 là seuls sauront alors ce qui mérite d’être sauvé ou recréé. Non pas le droit et la justice dont se réclamaient nos égoïsm
142 veux ruiner le pays. 8. Voir mon livre Mission ou démission de la Suisse (« La bataille de la culture. ») 9. Comme le
26 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
143 gilante autocritique, si l’on ne veut pas déchoir ou se laisser dissoudre, si l’on veut durer et surtout, si l’on prétend
144 onséquence très bizarre, ces pseudo-fédéralistes, ou régionalistes, nomment « fédéral » ce qui procède de Berne. Il en rés
145 qui ne saurait être que la maladie individualiste ou la maladie collectiviste de notre État. À quand le parti de la santé
146 chose d’absolument inviable s’ils en restent là, ou de radicalement antisuisse s’ils progressent. Les « libéraux » et les
147 ont pas seulement les particuliers, propriétaires ou industriels, qui mendient la « manne fédérale », les subsides et les
148 importé d’Amérique à une époque récente, et plus ou moins contaminé par les mœurs politiques françaises. L’idée même de p
149 s à programme restreint, représentant une région, ou un groupe d’activités apparentées, ou une tendance religieuse, ou des
150 une région, ou un groupe d’activités apparentées, ou une tendance religieuse, ou des intérêts corporatifs. Sur la base de
151 ctivités apparentées, ou une tendance religieuse, ou des intérêts corporatifs. Sur la base de programmes restreints, bien
152 trop vagues : ils ne pourront jamais s’entendre, ou n’obtiendront que des compromis informes. Chacun veut tout assimiler,
153 t. — Comment peut-on se dire encore « de droite » ou « de gauche » au lendemain de la guerre d’Espagne et du Pacte germano
154 rticulière : le respect des vocations supérieures ou rares, des exceptions, des manières de vivre hors-série. Car « l’exce
155 ues avec les protestants ; les Romands, Tessinois ou Ladins avec les Suisses alémaniques. Nier ce principe ou l’appliquer
156 ns avec les Suisses alémaniques. Nier ce principe ou l’appliquer sans loyauté, dans n’importe quel domaine de notre vie, m
157 ent intolérant envers toute influence totalitaire ou unitaire. Exemple : ceux qui, chez nous, font profession d’admirer la
158 e montagnes. » Renvoyons la géographie, de grâce, ou faisons-la mentir ! 11. Neutralité. — Pendant l’hiver 1939-1940, nous
159 signifie, pratiquement ? Que ceux qui sont froids ou bouillants seront mangés. Je demande à voir ce qui vaut le mieux. Il
160 ait. Car tout dépend de ceci : vis-à-vis de quoi, ou de qui, est-on tiède, est-on neutre ? Si c’est vis-à-vis du Christ, l
161 rnel ne commence pas à un certain moment, en 1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce qui commence à un certain moment, dans l
162 us représenteraient à l’étranger — officiellement ou non — avec combien plus d’efficacité que les meilleurs spécialistes f
163 cédé de cette notice : « Sous le titre : Mission ou démission de la Suisse , Denis de Rougemont, l’un des lauréats du pri
27 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
164 Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)al Je dois ma première découverte de l’atmo
165 se allemand. Courez demain matin chez un libraire ou à la bibliothèque la plus proche, et demandez la traduction de ce gro
166 en sûr, ils ne sont pas tous des Gottfried Keller ou des Henri le Vert. Tous les Français non plus ne sont pas des Pascal,
167 de là… Et cependant, celui qui a compris Pascal, ou Goethe, ou Gottfried Keller, il a découvert du même coup quelque chos
168 cependant, celui qui a compris Pascal, ou Goethe, ou Gottfried Keller, il a découvert du même coup quelque chose du mystèr
169 chose du mystère français, du mystère germanique, ou du mystère alémanique ; sa meilleure part, sans doute, celle qu’autre
170 e, et que dorénavant nous saurons reconnaître ici ou là, d’une manière furtive mais parfois émouvante, dans la vie quotidi
171 a dans la culture romande d’un peu précautionneux ou de timide, se trouve à merveille compensé par la confiance plus naïve
172 allemand n’est pas nécessairement un centraliste ou un Monsieur de Berne ! C’est un fragment de discours patrio­tique que
173 ougemont Denis de, « [Compte rendu] Henri le Vert ou l’âme alémanique », La Suisse : revue mensuelle de l’Office national
28 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
174 aujourd’hui l’esprit de coopération, de syndicat ou de corporation) qui a rassemblé les premiers Suisses au xiiie siècle
175 chômage dans le cadre des entreprises existantes, ou par la mise en train de grands travaux, nous aurons donné un exemple
176 pour beaucoup, que les restrictions matérielles, ou le fait de payer des impôts quadruplés. Ils n’en représentent pas moi
29 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
177 e hâter de les grouper, sinon l’idéologie naziste ou l’idéologie communiste les eût certainement embrigadés tôt ou tard.ar
178 ent que M. de Rougemont fuit les responsabilités… ou qu’on l’éloigne de la scène politique. Au surplus, il a bien voulu no