1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 ur réelle de l’Occident : l’homme libre, existant par soi-même et par la force de sa vocation unique, mais cependant relié
2 ccident : l’homme libre, existant par soi-même et par la force de sa vocation unique, mais cependant relié à la communauté
3 tion unique, mais cependant relié à la communauté par l’exercice de cette vocation. L’homme libre et relié, c’est le chréti
2 1938, Articles divers (1938-1940). Souvenir d’Esztergom (juin 1938)
4 de sensibilité, et en même temps le plus européen par la culture. Des amis me proposèrent de l’aller voir à Esztergom, où i
5 eus ce bonheur de découvrir une terre et une race par ses poètes. La plaine hongroise était une grande liberté lumineuse ;
6 rrière la maison, un peintre tout en blanc arrive par les vignes, ah ! qu’il fait beau temps, l’horizon est aussi lointain
3 1938, Articles divers (1938-1940). « Comment libérer l’État de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938)
7 ire (libéralisme) au règne de l’État totalitaire, par une logique dont la rigueur montre assez que les facteurs humains ont
8 cité ; administrant les entreprises qui échappent par leurs dimensions mêmes à la souveraineté communale, telles que chemin
9 l’application de ses pouvoirs strictement définis par le gouvernement, et de nature technique ; répartissant ses bénéfices
10 s bénéfices sous forme de minimum vital distribué par l’entremise des communes. Ainsi serait évitée la collusion des puissa
11 « utopie » : c’est la solution pratique proposée par l’Ordre nouveau. Quant aux moyens d’y parvenir, de l’imposer, ils rel
4 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
12 Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)f Après tant de livres sur la Russi
13 Kampf reste flou : on ne sait trop ce qui est dit par Hitler et ce qui est du cru de l’auteur. Enfin, le chapitre sur les É
5 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
14 r . Et peut-être ainsi mon travail, tout au moins par sa quantité, sera-t-il un peu moins indigne du grand honneur que vous
15 t d’autant plus seuls qu’ils se voient contraints par le sort de vivre tous ensemble dans les villes. Il me semblait aussi
16 e malentendus et d’illusions, largement exploités par les démagogies d’ailleurs les plus contradictoires en apparences. Tou
17 d de l’Europe ; des hommes qui soient des Suisses par cela même qu’ils essaient d’être des Européens. C’est dans cette trad
18 un Constant — que je me suis trouvé rangé, un peu par la force des choses, par atavisme autant que par goût. Mais je tiens
19 uis trouvé rangé, un peu par la force des choses, par atavisme autant que par goût. Mais je tiens à le souligner : je ne pu
20 par la force des choses, par atavisme autant que par goût. Mais je tiens à le souligner : je ne puis y espérer quelque suc
6 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
21 où la grâce vient le trouver, — presque toujours par d’autres voies que celles qu’il nous plaisait d’imaginer… j. Rouge
22 suivante : « Et voici la réponse d’un protestant. Par sa pensée ferme et drue, Denis de Rougemont exerce une influence déci
7 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
23 e. Mais le plus beau, c’était que nous finissions par transformer notre existence entière en un théâtre. Dans cette ville d
8 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
24 nnes victoires, d’exemples édifiants. Déconcertés par l’ampleur de l’attaque qui se prépare contre le monde chrétien, beauc
25 bases spirituelles, rudes et monumentales, posées par les Pères de l’Église, des Apôtres jusqu’à Luther. Devant le danger,
26 taque est déjà déclenchée. Elle nous atteint déjà par contrecoup, et il est sage de s’attendre à bien pire. C’est donc le m
27 et personnalité. Je préfère illustrer ces notions par des exemples historiques susceptibles de faire image. Si nous remonto
28 et s’isole. Le groupe primitif, la tribu, est lié par le lien du sang, des morts communs, et par celui de la terreur sacrée
29 st lié par le lien du sang, des morts communs, et par celui de la terreur sacrée. C’est autour d’un tabou et autour des tom
30 té au sens moderne. Alors que la tribu était liée par des liens d’origine — le sang, la famille — la cité est fondée sur l’
31 agir de la même manière minutieusement prescrite par les usages, et toute contravention entraînait l’exécration ou la mort
32 noble de l’individu nous est fournie à ce moment par Socrate, lorsqu’il nous dit : Connais-toi toi-même, c’est-à-dire : pr
33 ue nous dirions « atomisée ». Le vide social créé par l’individualisme est toujours un appel à l’État dictatorial. Et cet É
34 ever le processus de dissolution sociale commencé par l’individualisme. L’individu s’était abstrait du groupe naturel ; l’É
35 u toutes les initiatives vivantes, et qu’il finit par s’effondrer sous le poids de son appareil dévorateur. Et cela ne manq
36 ctionnaire ou le soldat, l’homme qui n’existe que par son rôle social, par sa fonction dans la cité. C’est celui-là qui ser
37 at, l’homme qui n’existe que par son rôle social, par sa fonction dans la cité. C’est celui-là qui sera nommé juridiquement
38 e. Je le traduirais volontiers en langage moderne par le terme de milicien ou de soldat politique. Nous allons le voir se t
39 mes qui sont à la fois libres et engagés. Libérés par Celui qui les engage à son service, et engagés au service du prochain
40 s la mesure précisément où ils se sentent libérés par leur foi dans le Christ, leur Maître. Ces hommes nouveaux apparaissen
41 alité : la conversion. Tel est l’homme neuf, créé par l’Église chrétienne. Ce n’est pas l’individu grec, puisqu’il se souci
42 tions de l’Église chrétienne. Voici donc définis par leurs origines, et dans leur genèse historique, les maîtres mots de n
43 fonction sociale, dans un composé original dominé par la foi. Si la foi venait à disparaître ou à s’altérer, la communauté
44 ré reparaît dans une société, et tend à s’imposer par la force, comme ce fut le cas dès le xiie siècle, on se retrouve dan
45 ns avant la Réforme. Et l’on peut la caractériser par quelques traits qui rappelleront ma description de la Grèce individua
46 ocation. La persona romaine, c’était le rôle joué par un individu dans le plan de l’État. La personne chrétienne, ce sera l
47 homme n’a pas seulement le droit d’être respecté par l’État, il a surtout le devoir d’agir, en tant qu’il est chargé d’une
48 ce. Notons que si la personne doit être respectée par l’État, ce n’est pas en vertu d’un droit naturel à la désobéissance.
49 écise que l’État, quel qu’il soit, doit être obéi par chacun. Mais il ajoute une restriction mémorable, qui figure en parti
50 r la Seigneurie et le peuple de telle manière que par cela je ne sois nullement empêché de rendre à Dieu le service que je
51 pêché de rendre à Dieu le service que je lui dois par ma vocation. » C’est à ma connaissance le seul texte constitutionnel
52 e Grand », c’est-à-dire la France « mise au pas » par l’homme qui dit : « l’État, c’est moi », la France synchronisée, cent
53 l s’agisse des fédérations de défense constituées par les huguenots ; ou de nos jours, bien que d’une manière plus vague, d
54 la base, et au sommet, contrôle du pouvoir royal par un organe plus ou moins inspiré du stathoudérat hollandais. Et n’est-
55 leine période de guerre, dans une ville assiégée. Par contre, on sait que les jésuites, triomphant dans les pays absolutist
56 ir les régimes fédéralistes. L’homme ne vaut rien par lui-même, dit Calvin, mais il vaut plus que tout, plus que l’État lui
57 out, plus que l’État lui-même, dans certains cas, par le fait de sa vocation. C’est à cause de sa vocation qu’il est à la f
58 écisions politiques étaient fortement influencées par le clergé : c’est ce qu’on nomme la théocratie. Les trois autres pays
59 s chacun de ces pays, se trouvait comme contraint par le sentiment général de reprendre à son compte à la fois l’autorité d
60 nniques fut largement facilitée, et même appelée, par l’absence dans tous ces pays d’élites civiques conscientes de leur mi
61 en pays « calvinistes » ou simplement influencés par des éléments calvinistes, même laïcisés, comme c’est le cas de la Fra
62 e notre morale de la personne. Je vais le montrer par deux exemples dont j’essaierai de tirer des conclusions pratiques. Q
63 chrétienne » doit être lancé, ce ne peut être que par l’Église seule, et non par un parti, et non par l’État fédéral. Une «
64 é, ce ne peut être que par l’Église seule, et non par un parti, et non par l’État fédéral. Une « Suisse chrétienne », ce se
65 e par l’Église seule, et non par un parti, et non par l’État fédéral. Une « Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont
66 eur a prescrits. Elles ne valent rien hors de là, par elles-mêmes. Cette manière de créer des personnalités s’appelle au vr
67 ne à s’accentuer, risque de nous conduire un jour par une voie directe au fascisme, une certaine déviation de notre morale,
68 plus à sa vocation, et qui a simplement été formé par une éducation et une ambiance protestante. Il y a trop de ces gloires
69 es dites protestantes qu’on annexe, qu’on recense par une sorte de nationalisme huguenot, de ces hommes qui sont simplement
70 d que nous devons le vaincre, en nous, chez nous, par une espèce de croisade intérieure. Le chrétien est celui qui n’a pas
9 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
71 ntons. J’essaierai de concrétiser ce point de vue par l’exemple d’un drame que j’ai conçu plus ou moins consciemment selon
72 pte des conditions de fait qui m’étaient imposées par l’occasion de la représentation — il s’agissait de l’Exposition natio
73 il s’agissait de l’Exposition nationale de 1939 — par les dimensions de la scène prévue, et les ressources disponibles dans
74 0 mètres de largeur, qui ne peut être occupée que par une foule, mais en même temps, l’action doit graviter autour d’un hér
75 sait lors des Jeux olympiques.) Or, il se trouve, par chance, que l’élément choral est de beaucoup le plus facile à recrute
76 me de manière à pouvoir supporter l’amplification par les haut-parleurs. Et la musique intervient soit pour souligner le se
10 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
77 nce d’âme personnelle chez les individus charriés par une foule ? » Il m’a répondu : « Allez écouter le Führer, nous en rep
78 u son râle d’amour, le râle d’une nation possédée par l’homme au sourire extasié. Mais cet homme lui-même, qu’en pensez-vou
79 ur de religion. Cependant, tout ne s’explique pas par le sentiment religieux dans l’hitlérisme. La politique, l’économie, j
80 d’expliquer l’avènement, puis la montée d’Hitler, par les lois économiques, les forces relatives des partis et des classes
81 disent : « tyrannie ». Or, tout cela est démenti par les faits. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme que les mineurs
82 si basse qu’elle soit, sur les masses décomposées par des siècles d’individualisme. J’ai reçu récemment d’Allemagne une let
83 ibilité de croire. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps
84 ris, 11 janvier 1939, p. 6. o. Propos recueillis par André Rousseaux.
11 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
85 pur des purs. En présence des brutalités commises par les sous-ordres du parti, il arrive bien souvent qu’un Allemand dise 
86 able de s’imposer à de grandes masses rassemblées par des passions élémentaires. Mais ce qu’il faut souligner, c’est qu’un
87 t là dressées devant vous, suscitées et coalisées par sa parole brutale et envoûtante. Et maintenant, vous pourriez le supp
88 supprimer sans rien détruire de ce qui s’est fait par lui. Le seul trait qui me frappe encore en lui, si je le regarde en p
89 nique, et de la foi nationaliste. Or, nous savons par l’Ancien Testament que les prophètes de Baal faisaient les mêmes mira
12 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
90 s savants (ces derniers n’agissant d’ailleurs que par le truchement de vulgarisateurs qui les trahissent), et les éditeurs
91 ne retiens que ceux qui répondent sérieusement et par principe aux lettres de lecteurs : un Gide, un Claudel… Ils sont rare
92 exercer une activité précise de direction morale, par consultations personnelles. Quant aux meneurs, ce sont évidemment des
93 faire valoir ma science, ce n’est plus alors que par vanité ou par orgueil, de sorte qu’au fond, au lieu d’aider l’homme,
94 ma science, ce n’est plus alors que par vanité ou par orgueil, de sorte qu’au fond, au lieu d’aider l’homme, je cherche à m
95 r ? C’est donner un sens. Or tout sens est défini par deux points : le point de départ et le point d’arrivée. Ou, selon les
96 ce brutale pour se faire avouer comme « vérités » par leurs victimes. Elles agissent par coup de force sur les consciences 
97 me « vérités » par leurs victimes. Elles agissent par coup de force sur les consciences ; elles leur imposent des déformati
98 allons… À son défaut, tout universalisme imaginé par nos cerveaux sera frappé du même vice que les orthodoxies que vous co
99 Crac ne pouvait pas sortir du puits en se tirant par les cheveux, aussi vrai nous est-il impossible de nous hausser jusqu’
13 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
100 Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)s t Dans ce studio parisien, do
101 i-même, le regard intelligent et un visage buriné par de longues méditations, voici Denis de Rougemont qui abandonne pour q
102 ’Exposition de Zurich et offerte au public suisse par le canton de Neuchâtel. Il y a quelque chose de profondément émouvant
103 n canton offre à son pays une œuvre suisse, faite par un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse, ne l’oublio
104 res de son temps — suisse, ne l’oublions pas — et par un des écrivains les plus intelligents de sa génération. Neuchâtelois
105 sont ? Il a fallu se plier aux conditions données par la scène, ce qui restreint sensiblement la liberté d’un auteur. Mais
106 streint sensiblement la liberté d’un auteur. Mais par contre cette limitation oblige à creuser en profondeur. Tout ce qui e
107 vent, c’est Nicolas de Flue. On le met en vedette par des lumières et les autres composants restent dans la pénombre… Je pr
108 gemont Denis de, « [Entretien] Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont », La Patrie suisse, Genève, 8 juillet 1939, p. 85
109 ve, 8 juillet 1939, p. 855. t. Propos recueillis par F. Gigon.
14 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
110 qui vous a poussé à écrire ce livre, si différent par son caractère intemporel de vos derniers livres, tous liés à l’actual
111 Allemagne qui fut accueilli avec une telle faveur par tous ceux qui pensent librement. Toutes les questions sont indiscrète
112 r. Le mythe n’est pas un sujet individuel inventé par un romancier. C’est une légende reprise dans cinq textes officiels et
113 niveau le plus profond a été négligée aussi bien par le marxisme que par l’économie bourgeoise. Et cette négligence se ven
114 ond a été négligée aussi bien par le marxisme que par l’économie bourgeoise. Et cette négligence se venge maintenant en sus
115 entement dans un clair studio qui lui a été prêté par un de ses confrères en matière de « journal ». La NRF continue d’éten
116 ris, 14 juillet 1939, p. 4. v. Propos recueillis par Eugénie Helisse.
15 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
117 utume de voir dans le lointain de notre histoire, par le gros bout de la lunette du temps, la voilà qui s’agrandissait aux
118 es de la pièce seront exécutées à votre intention par les acteurs, choristes et musiciens qui s’étaient préparés pour Zuric
119 orales du Locle et de La Chaux-de-Fonds, dirigées par M. Charles Taller, Fanfare des Armes réunies, dirigée par M. Piéron,
120 harles Taller, Fanfare des Armes réunies, dirigée par M. Piéron, régie de M. Jean Kiehl.) Beaucoup d’entre eux sont comme m
16 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
121 eureurs, enveloppé dans une toile de tente raidie par l’humidité. Et je constate que mes hommes ont cessé de creuser leur t
122 messe ! Maintenant, la preuve est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fond
17 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
123 ilieu de l’après-midi, je fus appelé au téléphone par un ami. Était-ce la guerre qu’on attendait d’une heure à l’autre ? C’
124 éjà des dialogues esquissés, ces relations faites par des pèlerins montés seuls ou en troupe au Ranft… Quelque chose se des
125 certain où nous pourrons chanter ce final entonné par tous les chœurs du drame : Éclatez, éclatez en cris de joie ! Oui,
126 er une autre biographie de Nicolas, Bruder Klaus, par Mlle de Segesser, avec l’espoir qu’elle soit bientôt traduite. C’est
18 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
127 Où l’Amour et la Mort troquèrent leurs flambeaux. Par le pinceau, par l’épée et la plume, Manuel n’a cessé de provoquer la
128 Mort troquèrent leurs flambeaux. Par le pinceau, par l’épée et la plume, Manuel n’a cessé de provoquer la mort. Dans toute
129 logique, c’est à peu près ce que nous avons perdu par une longue suite de « libérations » qui ne laissent enfin subsister q
130 homme, portant les marques de l’usage, et dominée par quelques Alpes qui sont des vagues à peine figées dans leur élan. Une
131 qu’il peint, lui, c’est la terre des hommes, vue par les yeux de qui l’habite et l’utilise, et non point des « paysages »
132 s autres drames et satires de Manuel se terminent par la mention du « Schwyzerdegen », qui demeure sa vraie signature. au.
19 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
133 hez nous ; notre fédéralisme séculaire l’a résolu par le droit et le fait, sur des bases chrétiennes et pratiques, dans un
134 omesse ! Maintenant la preuve est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fond
20 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
135 que ceux qui, à l’arrière, essaient de s’amuser. Par contre, je ne connais rien de plus démoralisant que le sentiment d’êt
136 mbreux que jamais — ; ne vous laissez pas engluer par les sceptiques et les faux réalistes, par tous ceux qui ne savent pre
137 engluer par les sceptiques et les faux réalistes, par tous ceux qui ne savent prendre au sérieux que les petites tâches imm
21 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
138 qu’en dernier lieu, quand le principal a été fait par les agents secrets et les propagandistes. Et que disent ces propagand
139 t que certains États modernes n’ont pas été créés par Dieu, mais par le traité de Versailles. Et c’est bien vrai. Elle dit
140 États modernes n’ont pas été créés par Dieu, mais par le traité de Versailles. Et c’est bien vrai. Elle dit aussi que d’aut
141 ulier les petits États, ont été créés, eux aussi, par d’autres traités plus anciens, qui se trouvent en contradiction avec
142 ieux conçues ne serviront de rien, au jour choisi par l’attaquant, parce que des centres vitaux du pays, les ordres seront
143 que notre Confédération fut « autrefois » voulue par Dieu, il nous faut nous demander, maintenant, si vraiment Dieu la veu
144 ion, Bâle, 24 février 1940, p. 1-2. ad. Présenté par cette note : « L’article de Denis de Rougemont publié dans La Coopéra
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
145 si le peuple qui en jouit ne sait pas les mériter par ses manières d’être et de penser. Un jour, écrit Goethe, les Suisses
146 émiques personnelles : mais c’est peut-être moins par tolérance réelle que par prudence. Les adversaires politiques ou reli
147 is c’est peut-être moins par tolérance réelle que par prudence. Les adversaires politiques ou religieux, chez nous, ne se f
148 « Une politique de liberté ne peut être faite que par des esprits libres. » Les deux libertés, l’extérieure et l’intérieure
149 ne suffit donc pas de protéger notre indépendance par des fortifications. C’est l’intérieur du pays qu’il nous faut mainten
150 ’esprit et l’égalitarisme. Voici ce que j’entends par la paresse d’esprit : les Suisses jouissent d’une instruction publiqu
23 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
151 ces belligérantes de ne point utiliser le passage par la Suisse, qui les découvrirait sur leur flanc. Mais cette raison dit
152 ion du 20 mars 1815 reconnaissent authentiquement par le présent Acte que la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse, et
24 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
153 i le répandre au-dehors, le propager, et préparer par nos études, par nos initiatives, par certaines prises de position peu
154 -dehors, le propager, et préparer par nos études, par nos initiatives, par certaines prises de position peut-être, les base
155 et préparer par nos études, par nos initiatives, par certaines prises de position peut-être, les bases de la fédération eu
156 i l’on est sûr de ses armes, et solidement appuyé par l’arrière. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’
157 si l’on veut rester réaliste. Épargnés jusqu’ici par les bombardements, nous sommes engagés comme les autres dans le confl
158 aits qui rendent insuffisantes nos justifications par l’intérêt. De par notre situation de fait, nous sommes, si je puis di
159 savoir leur donner un sens, leur ajouter un sens par un acte de l’esprit. L’individu ou le pays qui se reconnaît une vocat
160 delà, et dans un sens qui ne peut être révélé que par sa foi. Maintenant donc, il s’agit pour nous tous de reconnaître la v
161 quelqu’un me dit que pour sa part, il ne voit pas par quels moyens il pourrait y contribuer, je lui demanderai d’aider au m
162 diverses, si curieusement défigurées et affadies par les manuels. Il nous reste à connaître beaucoup mieux nos confédérés
25 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
163 nte : « Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Apostat contre les chrétiens, quand tout espoir humain était
164 ne se passe en 1935) et il s’attend à être abattu par l’un de ces anciens amis. Réfugié dans un hôtel chrétien, un Christli
26 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
165 ne soit mesuré et un temps qui ne soit rythmé que par les lois intimes du sujet fascinant. Chaque œuvre veut et crée son te
166 otre existence ; cependant que les masses, créées par des puissances inhumaines (et auxquelles nulle culture n’aurait pu s’
167 ce des événements récents (état de siège proclamé par toute l’Europe), je suis tenté de prendre le contre-pied de mon Jour
168 ndu. L’homme qui agit (achète ou vend) est défini par son action, revêt un rôle, devient une persona ; tandis que l’homme q
169 cte (qu’il soit acheté ou vendu) se voit assimilé par le langage lui-même à un objet matériel indifférencié. À peine ai-je
170 er si toutes nos crises ne seraient pas machinées par nous-mêmes, dans notre inconscient collectif. Je puis l’avouer parce
171 réel, alors on cesserait de haïr, ou d’être déçu par l’amour, ou de s’inquiéter des rumeurs qui glissent au travers de pro
172 espèce de dépit amoureux de la révolution manquée par nous, mais séduite et violée par le voisin ; d’une nostalgie de cette
173 volution manquée par nous, mais séduite et violée par le voisin ; d’une nostalgie de cette communauté qu’ils disent avoir r
174 est le type même du restaurant « moderne » conçu par le délire matérialiste de l’après-guerre. Tout y est laid, désaccordé
175 et pour l’ouïe, faussement riche et trop éclairé par ce néon rouge ou bleuâtre qui sera, n’en doutons pas, l’éclairage de
176 d. L’hitlérisme, c’est le romantisme, mais adopté par ses victimes, les philistins. 10 juin 1939 À Saint-Germain-des-Prés,
177 sir. Les délais de ce genre nous sont-ils mesurés par la qualité de notre espoir ? Mais quel espoir, alors, pourrait rythme
178 ournal de petite attente. Il faut juger notre vie par sa Fin, pour mesurer l’importance relative des événements qui nous fo
27 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
179 re sévère (juin 1940)aj Il est des pessimistes par tempérament. Leurs propos ne renseignent pas sur l’état des faits dan
180 olonge encore une existence brutalement condamnée par cette guerre. Nous avons trop longtemps vécu dans l’atmosphère rassur
181 longtemps vécu dans l’atmosphère rassurante créée par le matérialisme modéré du dernier siècle. Nous ne savons plus prendre
182 prendre au sérieux « ce qui nous dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progrès nous a mis des œillère
183 eux « ce qui nous dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progrès nous a mis des œillères. Et quand soud
184 udain la route normale se trouve barrée ou coupée par un précipice, nous voici piteusement indignés. Pourtant le précipice
185 se d’envisager la vie comme une totalité orientée par l’esprit. L’esprit prévoit le mal et tient compte du péché. Il sait q
186 une morale de commerçants », et qu’il sera vaincu par des ascètes féroces. Vinet prévoit que les libertés sociales, si nul
187 ciel et terre, idéaux et réalités, est pulvérisé par les bombes. Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Ap
188 bombes. Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Apostat contre la chrétienté naissante, quand tout, comme au
189 ra ? La grandeur de cette heure sévère, c’est que par la force des choses, par la brutalité démesurée des choses, nous somm
190 heure sévère, c’est que par la force des choses, par la brutalité démesurée des choses, nous sommes réduits à ne plus espé
28 1940, Articles divers (1938-1940). Au peuple suisse ! (22 juillet 1940)
191 une part en déclarant leur volonté de se défendre par les armes, d’autre part en se montrant capables de créer, eux aussi,
192 lèmes qui vont se poser. Des hommes qui prouvent, par leur seule réunion, qu’ils sont assez indépendants pour mériter une c
29 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
193 s étymologique. (fœdus = traité, serment, union.) Par une inconséquence très bizarre, ces pseudo-fédéralistes, ou régionali
194 à une époque récente, et plus ou moins contaminé par les mœurs politiques françaises. L’idée même de parti, d’ailleurs, es
195 ogos enragés. 4. Paresse d’esprit. — Je parle ici par expérience : rien n’oblige un bureau de Berne à faire du centralisme
196 ne deviennent centralistes (au mauvais sens) que par la faute des fonctionnaires qui s’y incrustent, et dont l’intelligenc
197 dence. Ne dites donc plus : « Nous sommes opposés par principe à tout ce qui vient de Berne — sauf les crédits. » Mais dite
198 evue qu’ils recevaient : elle leur coûtait 10 fr. par an. Je vois enfin que toute notre politique est alourdie et comme par
199 e notre politique est alourdie et comme paralysée par des soucis budgétaires de cet ordre, traduisant cette échelle de vale
200 s « de prudence » prises à l’égard de la presse — par qui de droit — et qui consistent à ménager non seulement la chèvre et
201 . Et de nous décrire une Suisse héroïque protégée par les Alpes, ce rempart, le Jura, cette barrière, et le Rhin, ce fossé…
202 ternelle » ne saurait désigner l’attitude adoptée par la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à
203 s un élan de passion. Mais on ne peut pas le nier par un décret. 13. Neutralité perpétuelle. — Certes, les premiers Confédé
204 condamner à être sans cesse dépassé et ridiculisé par les faits. 14. Neutralité « morale ». — Les traités nous reconnaissen
205 nde. Quand une troupe est réduite à l’impuissance par l’adversaire, on ne dit pas qu’elle est neutre, on dit qu’elle est ne
206 contraire ! Le devoir de l’armée est de garantir par la force l’intégrité de notre indépendance, et non pas seulement sa m
207 t contraints de compenser leur petitesse physique par leur prestige moral. C’est la première condition de leur indépendance
208 d’hier et d’avant-hier. Ils ont pensé, et prouvé par le fait, que la Technique ne saurait inspirer une politique, mais qu’
209 ’efficacité que les meilleurs spécialistes formés par les bureaux de Berne, et rompus à toutes les prudences « fédérales ».
210 mmunauté ; et tous ils s’adressent à des Suisses. Par une série de cercles concentriques, ils s’efforcent de situer notre m
30 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
211 neux ou de timide, se trouve à merveille compensé par la confiance plus naïve en la vie que manifestent par exemple les gra
212 i parlé de fédéralisme, permettez-moi de terminer par une petite citation qui prouvera aux plus ombrageux des régionalistes
213 dans le récit intitulé Le Fanion des sept braves. Par les temps que nous vivons, une telle page prend une allure de véritab
214 rouillent dans cet étroit espace, tous différents par leurs mœurs et coutumes, par leurs costumes et leurs accents !… Et to
215 ace, tous différents par leurs mœurs et coutumes, par leurs costumes et leurs accents !… Et tout est bon et beau et cher au
31 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
216 voisins, elle se voit menacée dans son autonomie par la force des choses et par la contagion des idéologies nouvelles. Nou
217 cée dans son autonomie par la force des choses et par la contagion des idéologies nouvelles. Nous courons le risque d’être
218 uement, divisés racialement, manœuvrés moralement par des influences étrangères. Jamais notre existence indépendante ne fut
219 été les seuls de toute l’Europe à l’impressionner par leur résistance ; et après une tentative manquée pour imposer à la Su
220 montre que de tout temps, la Suisse a été menacée par des puissances dix fois supérieures, et qu’elle ne s’est maintenue qu
221 Sachons nous élever à la hauteur de l’idéal forgé par notre histoire. Rendons la Suisse digne d’elle-même, et rendons-nous
222 voudrais vous le montrer sans phrases ronflantes, par des mots simples, peut-être usés déjà, mais auxquels notre situation
223 e possible. Les sacrifices, nous devons commencer par les faire chacun pour notre compte, c’est-à-dire, sans attendre que l
224 mage dans le cadre des entreprises existantes, ou par la mise en train de grands travaux, nous aurons donné un exemple qui
225 pratique aussitôt, ils auront célébré, mieux que par l’éloquence la plus émue, ce premier jour d’une année décisive pour n
32 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
226 hâtel, 23 août 1940, p. 1. aq. Propos recueillis par F. G. et précédés de la notice suivante : « M. Denis de Rougemont s’e
227 en va en Amérique parce qu’il vient d’être chargé par la fondation “Pro Helvetia” d’une série de conférences destinées aux
33 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
228 , ni de gauche ni de droite, alliés aux syndicats par leurs éléments les plus vivants, et nous travaillons à la réconciliat
229 des syndicats et des corporations, pour préparer par canton une organisation professionnelle qui est la première mesure à
230 emont à qui nous avions exprimé notre étonnement. Par une brève lettre datée du 18 août, où il nous fait part de la nouvell