1
tutions fondées sur elle. ⁂ La personne, ce n’est
pas
l’individu enfermé dans ses droits égoïstes. Mais ce n’est pas non pl
2
u enfermé dans ses droits égoïstes. Mais ce n’est
pas
non plus le « soldat politique » qui n’a plus en lui-même de principe
3
ties méritent encore de porter ce nom, et ne sont
pas
de simples oligarchies de financiers et de démagogues. Tout ce qui s’
4
sa culture, le foyer de son rayonnement. Ce n’est
pas
, comme certains veulent le croire, un moyen terme entre anarchie et t
5
la doctrine commune à tous les peuples, elle n’a
pas
d’autre rôle ni d’autre vocation. Elle n’est pas elle-même une nation
6
pas d’autre rôle ni d’autre vocation. Elle n’est
pas
elle-même une nation, mais elle est davantage que cela : elle est le
7
tend à nier l’existence de tout ce qui ne serait
pas
une grande nation monolithique, fondée sur l’unité — toute théorique
8
érale. Notre force, à nous Suisses fédérés, n’est
pas
dans le nationalisme ! Nous ne sommes pas une nation ; ni trois natio
9
, n’est pas dans le nationalisme ! Nous ne sommes
pas
une nation ; ni trois nations ; ni même vingt-deux petites nations. N
10
1° nous perdrons notre raison d’être, et il n’est
pas
d’exemple dans l’Histoire qu’un État qui a perdu sa raison d’être y s
11
serons dépecés en trois Anschluss. Ce n’est donc
pas
un « idéal fumeux » que j’oppose à la tentation d’un nationalisme hel
12
ent notre grandeur et notre espoir. La Suisse n’a
pas
de pires ennemis. Ce n’est pas une armée motorisée qui nous sauvera d
13
oir. La Suisse n’a pas de pires ennemis. Ce n’est
pas
une armée motorisée qui nous sauvera de l’attaque de nos voisins, mêm
14
de la colline (pour que les vents ne l’emportent
pas
), un beau nid de poète : car demeurer ici, c’est demeurer vraiment «
15
n pleine nature », un peu au-dessus de la plaine,
pas
tout à fait dans le ciel, là où doivent vivre ceux qui « chantent ».
16
i-même, il y a une enfance dans l’air… ⁂ N’est-ce
pas
cela, la vraie gloire d’un poète : que son souvenir se confonde — ino
17
e au premier chef, et vous savez que je n’entends
pas
le spirituel au sens évanescent des libéraux, mais bien comme une act
18
, et qui seule est transformatrice. Mais ce n’est
pas
sur ces voies que vous m’interrogez, je crois. c. Rougemont Denis
19
conflit, n’a rien obtenu. En 1938, la guerre n’a
pas
éclaté, et l’Allemagne a tout obtenu. Les partisans de la résistance
20
auteurs de droite auxquels M. Rivaud ne se cache
pas
d’appartenir. Les renseignements fournis sur l’économie paysanne sont
21
, en politique et en économie. M. Rivaud ne cache
pas
l’admiration que lui inspirent les Allemands : c’est qu’il voit dans
22
rance. Et l’on en vient à se demander si ce n’est
pas
surtout le souci de faire la leçon aux Français « de gauche » qui a p
23
nçait portait la date fatidique du 21. Comment ne
pas
voir dans ces coïncidences un signal amical du destin ? Vous vous tro
24
s de l’auteur et de son public. Or vous n’ignorez
pas
que mon souci tout helvétique de dire le vrai, fût-il désobligeant, m
25
m’amenait à reconnaître que ces relations ne sont
pas
bonnes, de nos jours. J’allais même jusqu’à dire, dans mon livre, qu’
26
alomnie, avec tout l’éclat désirable. Et ce n’est
pas
le moindre titre que vous ayez à ma reconnaissance. Une vieille tradi
27
e humeur belliqueuse qui, Dieu merci, ne trouvait
pas
à s’exercer dans nos cantons paisibles. Pourquoi n’y aurait-il pas de
28
ans nos cantons paisibles. Pourquoi n’y aurait-il
pas
de nos jours, sous une forme plus pacifique1, des écrivains qui renou
29
remment pour un croyant et pour un incroyant. Non
pas
que leurs données soient différentes. Mais elles n’ont pas le même se
30
eurs données soient différentes. Mais elles n’ont
pas
le même sens. Je m’explique. Il n’y a pas une manière chrétienne et u
31
s n’ont pas le même sens. Je m’explique. Il n’y a
pas
une manière chrétienne et une manière athée de réussir une paire de s
32
lle n’est guère visible ? En effet, elle ne l’est
pas
. Il n’y a de visible, dans un roman, que sa technique, son métier, sa
33
s un esprit de service. Or tout service qui n’est
pas
le service du Dieu vivant se trouve devenir une servitude. Un romanci
34
de pour l’artiste. Mais un romancier chrétien n’a
pas
à se préoccuper des résultats. Il ne saurait les prévoir, puisque c’e
35
aise littérature. Aux yeux d’un croyant, il n’est
pas
de comparaison possible entre la situation du romancier chrétien et c
36
ier communiste. Car le chrétien comme tel ne sert
pas
une cause visible, et son service n’est pas mesurable à ses « résulta
37
sert pas une cause visible, et son service n’est
pas
mesurable à ses « résultats » (scandale ou conversions produites). Le
38
re, dans une certaine mesure, pourquoi « il n’est
pas
question d’une littérature protestante ». En effet : le protestant ne
39
testante ». En effet : le protestant ne considère
pas
que son service en tant qu’artiste puisse être différent de son servi
40
technique. Elles sont un service ; elles ne sont
pas
au service d’une cause ou d’un parti, fût-il baptisé « chrétien ». (J
41
ndt, Du Bartas, Selma Lagerlöf, Ramuz) ne cherche
pas
à persuader le public de la beauté de sa religion, mais cherche à exp
42
is cru, et aujourd’hui moins que jamais. Ce n’est
pas
à l’Université que j’appris ce qu’il faut savoir pour vivre la vie di
43
s, — ces stations au café de la Rotonde, ce n’est
pas
le moment de les oublier ! — la vie nocturne de l’étudiant, des lectu
44
tout autre qu’à nous, et dont nous n’étions même
pas
toujours sûrs qu’elle fût réelle — mais qu’importait ? Quelques-uns,
45
t. Et voilà qui me donne à penser qu’il n’y avait
pas
en jeu, dans tout cela, rien qu’une innocente fantaisie. Il y avait p
46
et qui m’entraînerait assez loin. … Ne serait-ce
pas
notre rôle actuel, en Suisse, de maintenir cette tradition du romanti
47
hui des chants… d’une autre espèce ? Ne serait-ce
pas
à nous de maintenir et d’illustrer aux yeux du monde moderne une de c
48
dans les lieux où le loisir est cultivé, — et non
pas
méprisé ou condamné comme un péché envers l’État. Il m’a semblé que c
49
emblé que cette petite morale du loisir ne serait
pas
déplacée ce soir, dans cette halte du souvenir et de l’amitié. Vraime
50
ion ! Cette interrogation pressante, il ne s’agit
pas
de lui offrir n’importe quelle réponse flatteuse ou approximative. Et
51
araître byzantines au grand public. Il n’en reste
pas
moins que le mot d’ordre « Défense de la personne humaine » est deven
52
ut éviter les pires malentendus. Je ne reprendrai
pas
ici les distinctions théoriques que l’on a proposées entre individu,
53
ertaine polémique réactionnaire, l’individu n’est
pas
une invention du siècle des Lumières et de la Déclaration des droits
54
distinctif l’intolérance radicale. (On ne discute
pas
ce qui est sacré.) De plus, elle est radicalement grégaire et xénopho
55
ns-le, avec l’intelligence et la raison, ne tarde
pas
à affaiblir les liens sociaux. Il s’oriente vers l’anarchie. À ce mom
56
ose plus à son action d’unification, de « mise au
pas
». C’est avec la poussière des individus que l’État fera son ciment.
57
ids de son appareil dévorateur. Et cela ne manque
pas
de se produire lorsque la majorité des citoyens se trouve réduite à l
58
joue le citoyen. Dans l’Empire, tout homme n’est
pas
une persona, il s’en faut. Les esclaves, par exemple, qui forment les
59
forment les deux tiers de la population, ne sont
pas
des personnes, puisqu’ils ne jouent pas de rôle dans les rouages de l
60
, ne sont pas des personnes, puisqu’ils ne jouent
pas
de rôle dans les rouages de l’État. Il est important de rappeler ce s
61
société d’un type absolument nouveau, qui ne soit
pas
fondée sur les contraintes du passé, ni sur des lois, mais sur l’atte
62
le possibilité d’une communauté progressive n’eût
pas
suffi à éveiller la volonté de la réaliser et de la faire sortir de l
63
e moderne : des cellules. Ces communautés ne sont
pas
fondées sur le passé ni sur des origines communes. « Il n’y a plus ni
64
esclaves et des citoyens riches. Leur lien n’est
pas
terrestre : il est dans l’au-delà. Leur chef n’est pas terrestre : il
65
errestre : il est dans l’au-delà. Leur chef n’est
pas
terrestre : il s’est assis au Ciel à la droite de Dieu. Leurs ambitio
66
droite de Dieu. Leurs ambitions non plus ne sont
pas
terrestres, car ce qu’elles attendent, c’est la fin des temps. Et cep
67
omme neuf, créé par l’Église chrétienne. Ce n’est
pas
l’individu grec, puisqu’il se soucie davantage de servir que de se di
68
ntage de servir que de se distinguer. Et ce n’est
pas
non plus la persona du droit romain, puisque l’homme qui a une vocati
69
en ce sens qu’une révolte de l’individu ne tarde
pas
à se manifester. Cette révolte, c’est la Renaissance. Elle apparaît d
70
e du sujet. Qu’on m’entende bien : je ne prétends
pas
annexer ici la Réforme à la cause personnaliste. Bien au contraire :
71
ther n’ont parlé de la personne en soi. Ils n’ont
pas
fait une théorie personnaliste, ils ne paraissent même pas avoir entr
72
une théorie personnaliste, ils ne paraissent même
pas
avoir entrevu la possibilité ou l’intérêt d’un tel problème. Mais ils
73
l’intérêt d’un tel problème. Mais ils ne parlent
pas
non plus de l’individu ou de la collectivité, et cependant toutes les
74
« Nous nous sommes efforcés, écrit Calvin, de ne
pas
mettre nos opinions personnelles à la place de l’exposition simple et
75
Strasbourg et Genève. Le problème ne se pose même
pas
. Les Églises locales s’organiseront en fédérations, délégueront des d
76
gueront des députés à des synodes, et il n’y aura
pas
de pape pour unifier temporellement toutes ces cellules vivantes, aut
77
si la dignité de chaque individu est garantie non
pas
du seul fait qu’il existe physiquement, mais du fait qu’il peut incar
78
particulière de Dieu. Et dès lors, cet homme n’a
pas
seulement le droit d’être respecté par l’État, il a surtout le devoir
79
personne doit être respectée par l’État, ce n’est
pas
en vertu d’un droit naturel à la désobéissance. Calvin précise que l’
80
glise et des vocations personnelles ? Je n’hésite
pas
à le dire : c’est le fédéralisme. Cette thèse pourra paraître un peu
81
ouis le Grand », c’est-à-dire la France « mise au
pas
» par l’homme qui dit : « l’État, c’est moi », la France synchronisée
82
s inspiré du stathoudérat hollandais. Et n’est-ce
pas
le huguenot Sully qui, le premier, sous Henry IV, conçut le « Grand D
83
la vie privée. L’un entraîne l’autre, l’un ne va
pas
sans l’autre. Nous pouvons le vérifier d’une autre manière encore. Qu
84
raine donne raison au réformateur. Et je ne crois
pas
être infidèle à sa pensée en y ajoutant cette précision : ce n’est pa
85
a pensée en y ajoutant cette précision : ce n’est
pas
la forme d’un État qui compte, mais bien la condition qu’il ménage à
86
ntre ces trois États : d’abord parce que ce n’est
pas
notre sujet, ensuite parce que ces différences, qui ne le voit, s’att
87
upure entre le spirituel et le temporel n’y était
pas
faite au bon endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il en résul
88
était pas faite au bon endroit, ou mal faite, ou
pas
faite du tout. Il en résultait, dans le peuple, le sentiment que l’Ét
89
grand écrivain espagnol Ortega y Gasset n’hésite
pas
à comparer sous ce rapport l’Espagne et la Russie. « Fort différentes
90
ce sous la Troisième République. Cela ne signifie
pas
, bien entendu, que le calvinisme ne puisse dévier lui aussi, et soit
91
gnifie que ses défauts et déviations n’entraînent
pas
cette conséquence-là. Lorsque la religion orthodoxe grecque, par exem
92
ile des deux doctrines. Je dis bien utile, et non
pas
simplement intéressante. Je ne fais pas ici, vous le sentez bien, une
93
e, et non pas simplement intéressante. Je ne fais
pas
ici, vous le sentez bien, une description désintéressée et académique
94
don à espérer : la communauté spirituelle ne peut
pas
en appeler à une instance supérieure à l’État, puisque c’est lui qui
95
e degré, et plus qu’intolérante : on ne peut même
pas
s’y convertir ! Si l’on n’a pas les mêmes origines, on ne pourra jama
96
: on ne peut même pas s’y convertir ! Si l’on n’a
pas
les mêmes origines, on ne pourra jamais y entrer — si l’on n’est pas
97
nes, on ne pourra jamais y entrer — si l’on n’est
pas
de sang aryen, par exemple — car cette religion n’admet pas que « les
98
g aryen, par exemple — car cette religion n’admet
pas
que « les choses vieilles sont passées » selon la parole de l’Apôtre.
99
ssées » selon la parole de l’Apôtre. Elle n’admet
pas
la conversion spirituelle, à partir de laquelle il n’y a plus ni Juif
100
il n’y a plus ni Juifs ni Grecs. Elle ne demande
pas
: que crois-tu ? qu’espères-tu ? mais elle demande : quels sont tes m
101
premières racines de quelque chose qu’il ne faut
pas
laisser grandir. On nous parle, avec les meilleures intentions du mon
102
la doctrine totalitaire. Le fédéralisme, ce n’est
pas
seulement un pour tous — qui serait une devise fasciste — ce n’est pa
103
tous — qui serait une devise fasciste — ce n’est
pas
seulement tous pour un — qui serait individualiste —, c’est l’équilib
104
rouvent ainsi les uns et les autres, qu’ils n’ont
pas
encore bien compris le paradoxe vivant que représente, en chacun de n
105
ieure, c’est-à-dire un individu embrigadé, et non
pas
une vocation. Milliers de masques durs, volontairement durcis, de ces
106
courons le risque d’oublier que la Réforme n’est
pas
faite pour l’homme d’abord. À force de louer ses effets humains, nous
107
us risquons de trahir sa cause divine. N’oublions
pas
que la personnalité n’est bien souvent que le résidu, l’empreinte d’u
108
lité, car bien d’autres en ont autant qui ne sont
pas
pour cela en prison. Ce qu’on lui reproche, ce que l’on ne peut pas t
109
rison. Ce qu’on lui reproche, ce que l’on ne peut
pas
tolérer, c’est précisément sa personne, c’est-à-dire sa vocation part
110
éformée de l’homme et de l’État. Ceci ne signifie
pas
que l’Église ait à proposer un programme comme tant d’autres, mais bi
111
taines limites, et, d’autre part, qu’elle ne doit
pas
hésiter à appuyer certaines revendications conformes au Décalogue. To
112
roisade intérieure. Le chrétien est celui qui n’a
pas
d’autre ennemi à craindre que l’ennemi qu’il porte en lui-même. Car u
113
des foules des grandes nations. Or, nous n’avons
pas
de grandes villes, et nous ne sommes pas une grande nation. La seule
114
n’avons pas de grandes villes, et nous ne sommes
pas
une grande nation. La seule voie qui nous reste ouverte est celle d’u
115
es impressions ? Quand je suis revenu, je n’étais
pas
sûr qu’elles n’eussent pas décrit des aspects passagers du régime. Le
116
uis revenu, je n’étais pas sûr qu’elles n’eussent
pas
décrit des aspects passagers du régime. Les choses vont peut-être cha
117
la a été déjà beaucoup dit. N’importe. Il ne faut
pas
craindre de le répéter, et surtout de le faire bien comprendre. Les n
118
t maître des esprits. Un État totalitaire ne peut
pas
être totalitaire à moitié. Il lui faut la fameuse confiance, et une c
119
z, vous, à l’âme collective ? Est-ce que ce n’est
pas
une formule grandiloquente pour désigner l’absence d’âme personnelle
120
sont vos propres réflexions ? C’est qu’on ne tire
pas
sur un homme qui n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un pe
121
homme qui n’est rien et qui est tout. On ne tire
pas
sur un petit-bourgeois qui est le rêve de 60 millions d’hommes. On ti
122
es. J’achève votre raisonnement : puisqu’il n’y a
pas
d’attentats contre Hitler, c’est qu’Hitler n’est ni un tyran ni un ro
123
dateur de religion. Cependant, tout ne s’explique
pas
par le sentiment religieux dans l’hitlérisme. La politique, l’économi
124
Or, tout cela est démenti par les faits. Ce n’est
pas
pour défendre le capitalisme que les mineurs de la Sarre ont voté leu
125
nt voté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est
pas
en parlant d’hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental
126
mmunauté autour d’un sentiment sacré. Et ce n’est
pas
la soif d’une tyrannie, au sens politique et légal, qui a jeté l’Autr
127
r à cette force-là ? Rien d’efficace, si ce n’est
pas
une force spirituelle. Rien de pratique, si ce n’est un grand effort
128
t s’il est intelligent. Il me semble que cela n’a
pas
grande importance, que cela ne compte guère en pareil cas. Tout au pl
129
il était très intelligent, il n’aurait sans doute
pas
réussi à fanatiser tout un peuple. Une certaine forme de bêtise conva
130
e qu’il faut souligner, c’est qu’un « génie » n’a
pas
toujours besoin d’intelligence. Or, on doit tenir le Führer pour un g
131
dent, et il insiste sur ce point. Il n’avait même
pas
d’état civil allemand lorsqu’on lui offrit le pouvoir. Qu’est-il donc
132
iens du iiie Reich, il est « celui qu’on ne peut
pas
définir ». Celui, comme je le disais, qui n’est rien et qui est tout.
133
te nature, on sent très bien qu’elle n’appartient
pas
à l’individu, et même qu’elle ne saurait se manifester qu’autant que
134
des prophéties — et elles se sont réalisées — non
pas
au nom du Christ, mais au nom des idoles, au nom de la race aryenne,
135
rares. Restent les médecins de famille : ce n’est
pas
nouveau. Et les psychanalystes : c’est pratiquement limité au très pe
136
ne peuvent faire les meneurs de masses), il n’est
pas
moins vrai qu’en fin de compte, l’activité de directeur de conscience
137
, etc. Aussi vrai que le baron de Crac ne pouvait
pas
sortir du puits en se tirant par les cheveux, aussi vrai nous est-il
138
: car eux aussi sont dans le puits. Je ne connais
pas
de doctrine universelle, d’universalisme concevable, descriptible, à
139
lus célèbres de son temps — suisse, ne l’oublions
pas
— et par un des écrivains les plus intelligents de sa génération. Neu
140
inutile devient ennuyeux et lourd, car il ne faut
pas
songer au talent des acteurs pour sauver un texte si besoin est… Et p
141
tement on sent que les effets à obtenir ne seront
pas
le résultat d’une action individualiste, mais collective. Et comment
142
e qui parle, car de la place du public on ne voit
pas
très bien qui a la parole ? C’est fort simple, un seul parle souvent,
143
la littérature une place bien à lui et qui n’est
pas
des moindres. Ce fils de la libre Suisse, qui a hérité de la conscien
144
son dernier livre. Si ma question ne vous paraît
pas
trop indiscrète, je voudrais savoir ce qui vous a poussé à écrire ce
145
hypothèses historiques que j’y développe ne sont
pas
indispensables à l’essence du livre qui pourrait se concevoir en deho
146
xiie siècle considérait l’amour. Le mythe n’est
pas
un sujet individuel inventé par un romancier. C’est une légende repri
147
sser penser qu’avant le xiie siècle on ne savait
pas
ce que c’était que la passion, ne puis-je m’empêcher de compléter. Je
148
e puis-je m’empêcher de compléter. Je ne le crois
pas
, réplique Denis de Rougemont. La passion a des racines naturelles. L’
149
t Iseut, couple de parfaits amants, ne s’aimèrent
pas
. À la manière dont Denis de Rougemont répond : « C’est exact, en effe
150
t exact, en effet », on sent qu’il ne lui déplait
pas
de se faire le champion d’un paradoxe. Tristan aime sa passion, expli
151
Tristan aime sa passion, explique-t-il. Il n’aime
pas
Iseut de charité, dans son être véritable. À la différence d’Agapè, l
152
l’idéal de l’amant sur un autre être. On ne peut
pas
épouser une femme comme Iseut, parce qu’alors on verrait la femme rée
153
l’atmosphère où ils se sont rencontrés. N’est-ce
pas
d’ailleurs le thème constant de tous les romanciers ? Ainsi, selon vo
154
tous les romanciers ? Ainsi, selon vous, il n’est
pas
de synthèse possible entre Éros et Agapè ? J’ai tenté une esquisse de
155
abilité les problèmes de la passion qui n’étaient
pas
jusqu’à présent objet de littérature sérieuse. Il est rare, en effet,
156
Mais à l’époque de l’amour courtois il n’existait
pas
de distinction entre l’amour et la guerre. Le lansquenet de l’ancien
157
est la définition même du jeu. Certes, on ne peut
pas
passer directement des relations individuelles des amants au fait col
158
, bien qu’ayant vécu un drame personnel, n’en ont
pas
moins exercé sur la nation entière une influence qui se fait sentir a
159
des mœurs aboutit alors fatalement à une mise au
pas
faute de laquelle toute vie serait impossible. C’est ce qui se produi
160
’est en ce sens que mon livre est actuel. Je n’ai
pas
choisi ce qu’on appelle communément un sujet d’actualité, parce que j
161
de pour terminer d’insister sur le fait qu’il n’a
pas
voulu faire œuvre d’historien. Même si les historiens trouvent que j’
162
ame allait nous redire. Et cependant nous n’avons
pas
perdu courage. La foi de Nicolas domine les temps. Elle vit encore au
163
ue. Les hommes me regardent, et ils ne rient même
pas
. L’un d’eux entre ses dents : « On se demande ce qu’on fout par-là… »
164
? Il faudrait essayer de répondre. L’homme n’est
pas
né pour faire n’importe quoi, sans rien comprendre. À quelques kilomè
165
s ? Parce que les gouvernements de l’Europe n’ont
pas
su résoudre autrement le problème des minorités, allemandes, tchèques
166
ovaques ou ukrainiennes. Et pourquoi ne l’ont-ils
pas
su ? Parce que tous ils s’imaginaient — ou croyaient devoir s’imagine
167
dépendent de sa grandeur physique, de sa mise au
pas
militaire, de son arrogance étatique. Nous sommes ici à patauger parc
168
uerre, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont
pas
su, comme nous les Suisses, se fédérer progressivement au lieu de s’u
169
u de s’unifier brutalement. Oui, cette guerre n’a
pas
d’autre sens : elle marque la faillite retentissante des systèmes cen
170
ix, puisque l’autre aboutit à la guerre. Ce n’est
pas
notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le
171
ir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s’agit
pas
de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fa
172
t de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’est
pas
pour défendre des fromages, des conseils d’administration, notre conf
173
aussi bien que nous — peut-être mieux ! Ce n’est
pas
non plus pour protéger nos « lacs d’azur » et nos « glaciers sublimes
174
si nous n’en prenons pas conscience, je ne donne
pas
lourd de notre indépendance. Lt D. de Rougemont III/20. x. Rougemo
175
’était Munich, c’était la paix, cela n’arrangeait
pas
mes affaires. Car voici ce qui m’était arrivé. Deux semaines auparava
176
hose pour cet homme-là. Sur quoi la guerre fit un
pas
lourd dans notre Europe, et cette approche assourdissante fascina tou
177
te, j’allais mettre mon casque ; enfin je n’avais
pas
de sujet, et je défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse, qui fût
178
urs immérité… Au matin, la pièce était faite. Non
pas
écrite, bien entendu, mais tout entière organisée et déployée dans mo
179
eur était si parfaitement préétabli que je ne fus
pas
étonné de retrouver, dans la partition d’Honegger, certains traits mé
180
té. Ah ! Nicolas Manuel Deutsch, on ne s’embêtait
pas
de ton temps ! On allait faire la guerre en Italie pour le plaisir d’
181
l n’y faut plus songer, ce serait quitter du même
pas
la planète… ⁂ Un vers du temps — d’un peu plus tard, sans doute, mais
182
mpétueuse, comme ceux qui savent que la vie n’est
pas
le but de la vie, qu’elle ne mérite pas de majuscule, et qu’elle est
183
vie n’est pas le but de la vie, qu’elle ne mérite
pas
de majuscule, et qu’elle est quelque chose qui doit brûler, flamber,
184
st quelque chose qui doit brûler, flamber, et non
pas
rapporter du trois pour cent. Sérieuse comme ce qui compte avec la mo
185
en une part à sept et même à huit, car tu ne sais
pas
quel malheur peut arriver sur la terre. » Le secret de la vie généreu
186
scutable envie de peindre… ⁂ Son réalisme ne fait
pas
d’histoires, parce qu’il n’est pas une polémique mais une acceptation
187
alisme ne fait pas d’histoires, parce qu’il n’est
pas
une polémique mais une acceptation des choses, à toutes fins utiles o
188
figées dans leur élan. Une Suisse réelle, et non
pas
un décor ; non pas un état d’âme vaporeux, comme les idylles du xviii
189
lan. Une Suisse réelle, et non pas un décor ; non
pas
un état d’âme vaporeux, comme les idylles du xviiie , non pas l’opéra
190
d’âme vaporeux, comme les idylles du xviiie , non
pas
l’opéra romantique, bien moins encore ces planches de minéralogie que
191
Mais je m’attarde à ces tableaux, et Manuel n’est
pas
un « artiste » au sens moderne et bien suspect du terme. Un beau jour
192
qu’il a fait un peu tous les métiers », ce n’est
pas
un éloge, il s’en faut, c’est plutôt une manière de lui refuser cette
193
eux et appliqué dans sa peinture, Manuel n’hésite
pas
un instant à planter là pinceaux et chevalet lorsqu’ayant dominé son
194
che d’une forme et d’un sens. Si l’art n’y suffit
pas
, c’est que le mal est profond : d’où la nécessité d’agir sur la cité.
195
ces morts ? Parce que les États de l’Europe n’ont
pas
pu résoudre autrement le problème des minorités. Or ce problème n’exi
196
erre ; et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont
pas
su se fédérer progressivement. La guerre actuelle, quels qu’en soient
197
sque les autres aboutissent à la guerre. Ce n’est
pas
notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le
198
ir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s’agit
pas
de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fa
199
t de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’est
pas
pour défendre d’abord notre fameux confort moderne. Ce n’est pas seul
200
re d’abord notre fameux confort moderne. Ce n’est
pas
seulement pour protéger nos « lacs d’azur » et nos « glaciers sublime
201
oyen de soutenir le moral, c’est l’action. Et non
pas
les distractions. Les hommes qui se battent, par exemple, sont morale
202
Cela ressemble aux cauchemars ; quand on ne peut
pas
courir pour attraper un train, parce qu’on est empêtré dans ses draps
203
sont plus nombreux que jamais — ; ne vous laissez
pas
engluer par les sceptiques et les faux réalistes, par tous ceux qui n
204
ont belles et nos glaciers « sublimes », il n’y a
pas
là de quoi nous vanter. D’abord, ce n’est pas notre faute. Car vraime
205
y a pas là de quoi nous vanter. D’abord, ce n’est
pas
notre faute. Car vraiment, nous ne sommes pour rien, nous autres Suis
206
t tenter certains de nos voisins… Ne seraient-ils
pas
aussi capables que nous de chanter et de gagner de l’argent, si nous
207
sa posture la plus misérable… Eh bien, je ne dis
pas
que le peuple suisse représente dans son ensemble « la posture la plu
208
d’être moralement « à la hauteur ». Non, ce n’est
pas
si facile que cela d’habiter et de posséder un pays dont l’altière be
209
on peut aussi l’y comparer. Être Suisse, ce n’est
pas
un « filon ». C’est plutôt une « mission spéciale ». Il y faut aujour
210
trise de soi de l’« alpiniste » justement, et non
pas
seulement la sympathie distante du spectateur, touriste ou hôtelier,
211
s parasites gênants ? Pourquoi ne tenterions-nous
pas
, une fois pour toutes, de déchiffrer ces messages secrets que rien ne
212
tégrité du sol de la patrie, voilà qui ne faisait
pas
de question. Il n’y avait pas d’autre raison à chercher et à proclame
213
oilà qui ne faisait pas de question. Il n’y avait
pas
d’autre raison à chercher et à proclamer que cette raison tout instin
214
en Europe. Ils prétendent que les nations « n’ont
pas
toutes les mêmes droits à l’existence ». Autrefois, l’on croyait volo
215
hose : elle dit que certains États modernes n’ont
pas
été créés par Dieu, mais par le traité de Versailles. Et c’est bien v
216
ou de mourir pour une Suisse dont nous ne serions
pas
sûrs qu’elle a le droit et le devoir d’exister, devant Dieu. On n’a p
217
droit et le devoir d’exister, devant Dieu. On n’a
pas
le droit de mourir pour quelque chose qui ne fournit pas des raisons
218
droit de mourir pour quelque chose qui ne fournit
pas
des raisons de vivre. Notre serment nous engage donc aussi à prendre
219
patriotiques. Que mes lecteurs ne s’étonnent donc
pas
trop si je consacre mes premiers articles à la « critique », pour ne
220
mes premiers articles à la « critique », pour ne
pas
dire au dégonflage de ces clichés. Ce n’est pas pour le stérile plais
221
e pas dire au dégonflage de ces clichés. Ce n’est
pas
pour le stérile plaisir de démolir. Bien au contraire ! Mon entrepris
222
entreprise serait inutile, si nous ne cherchions
pas
ensemble, et surtout si nous ne trouvions pas, par-dessous les grande
223
ons pas ensemble, et surtout si nous ne trouvions
pas
, par-dessous les grandes phrases habituelles, certaines réalités soli
224
anter pour qu’elles subsistent ? La liberté n’est
pas
seulement un privilège que l’on « hérite ». C’est une conquête perpét
225
ges politiques, si le peuple qui en jouit ne sait
pas
les mériter par ses manières d’être et de penser. Un jour, écrit Goe
226
ages et de leurs préjugés bourgeois. Je n’oublie
pas
que Goethe écrivait cela au xviiie siècle. Les petits tyrans dont il
227
tiques ou religieux, chez nous, ne se fréquentent
pas
, ne se parlent pas, et souvent ne se saluent plus ! On dirait presque
228
, chez nous, ne se fréquentent pas, ne se parlent
pas
, et souvent ne se saluent plus ! On dirait presque qu’ils croient que
229
plan de la morale, c’est pire encore. Je ne vais
pas
refaire ici, après tant d’autres, le procès de notre moralisme intolé
230
On me dira peut-être que ces considérations n’ont
pas
grande importance, actuellement, et que les libertés qu’il s’agit de
231
té morale et intellectuelle. Car les unes ne vont
pas
sans les autres, et toute notre histoire en témoigne. « Une politique
232
e notre indépendance nationale. Il ne suffit donc
pas
de protéger notre indépendance par des fortifications. C’est l’intéri
233
liqué ». Ils jugent suspect tout ce qui ne rentre
pas
à première vue dans des catégories moyennes et bien connues, telles q
234
que chose aujourd’hui menace la liberté, ce n’est
pas
comme jadis la superstition… c’est la préoccupation, la passion du bi
235
ion du bien-être matériel. Sa pente, n’en doutons
pas
, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet qui parlait ainsi, il y a
236
que nous restons mobilisés. Je ne discuterai même
pas
ici l’argument de l’impartialité morale, qui put jouer un rôle en 191
237
er notre refus de « payer notre part ». Je ne dis
pas
que ces arguments ne valent plus rien. Je dis seulement qu’ils ne rep
238
y a plus de cent ans, soit ! Mais il ne faudrait
pas
retenir de ce traité uniquement ce qui nous semblerait y garantir not
239
s espérons. C’est très facile à dire, et ce n’est
pas
très neuf, en apparence. Mais dès qu’on veut prendre au sérieux cette
240
ieux cette vocation, l’on s’aperçoit que ce n’est
pas
si simple. Que signifient ces mots : défendre et illustrer le princip
241
lisme. Mais beaucoup de bons Suisses ne le voient
pas
de leurs yeux, et par suite, ne veulent pas y croire. Ils prétendent
242
oient pas de leurs yeux, et par suite, ne veulent
pas
y croire. Ils prétendent tenir compte uniquement de ce qui est inscri
243
nne de la Suisse. Dans un certain sens, ils n’ont
pas
tort. Une vocation n’est jamais inscrite en clair dans les faits maté
244
eux de l’esprit. Tenir compte des faits ne suffit
pas
: il faut savoir leur donner un sens, leur ajouter un sens par un act
245
Si quelqu’un me dit que pour sa part, il ne voit
pas
par quels moyens il pourrait y contribuer, je lui demanderai d’aider
246
Suisse auprès de ses voisins en guerre. Ce n’est
pas
encore une mobilisation spirituelle que je réclame, c’est plutôt une
247
éraliste de six siècles. Et surtout, ne dénigrons
pas
les tentatives qui se feraient jour dans ce sens, comme nous avons tr
248
’est que la Suisse que nous devons défendre n’est
pas
la Suisse des manuels, des cartes postales et des discours, n’est pas
249
nuels, des cartes postales et des discours, n’est
pas
la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutr
250
Unis. La première me dit : « Le petit nuage n’est
pas
passé. Il passera, et nous serons encore une fois assis au café des D
251
onne raison à l’une ou à l’autre de ces lettres6.
Pas
d’importance. Ce qui est important, c’est la certitude « qu’il passer
252
redouter que le Prince de tous les démons, et non
pas
tel ou tel démon qu’il nous délègue de temps à autre. Le combat que n
253
ue le chrétien se doit d’envisager. Elles ne sont
pas
démesurées. Elles doivent au contraire nous donner la vraie mesure de
254
trouver dans un livre interdit (mais je ne pense
pas
que ce soit à cause de ce passage). L’auteur est l’un des chefs d’un
255
sur cette parole consolante : Ils ne continueront
pas
toujours, car leur folie devient évidente aux yeux de tous. » Plt D.
256
issons ensemble quelques choux-fleurs — « N’allez
pas
couper les petites feuilles ! Il faut les cuire avec, c’est succulent
257
s, si c’est eux qui gouvernent ? — Ils ne peuvent
pas
m’empêcher de travailler ! J’ai tout semé comme les autres années… Mo
258
Monsieur Turc a semé, mais moi, je n’arrive même
pas
à défricher le champ d’un gros ouvrage projeté. Toute œuvre humaine,
259
nts et moins d’amours profondes. La guerre ne tue
pas
seulement pendant qu’elle sévit, et après ; mais aussi avant. 15 avri
260
ses prises et son efficace. En vérité, ce ne sont
pas
les clercs qui ont trahi, mais plutôt les chrétiens indignes de leur
261
itié de l’Europe, elle est des Catacombes, et non
pas
du Forum. On m’a loué de « penser près de la vie ». Hélas ! je n’en s
262
cessairement deux personnes différentes, mais non
pas
l’acheté et le vendu. L’homme qui agit (achète ou vend) est défini pa
263
éponème, et j’en passe… Qui est fou, qui ne l’est
pas
? » Il me dit hésiter souvent sur ce point, — et me donne un éclair d
264
il sera temps d’y penser. » C’est qu’il ne croit
pas
à la guerre. Un second : « Comment penser à autre chose qu’à cette me
265
qu’à cette menace ? Faire l’autruche ne l’écarte
pas
, bien au contraire. Le premier devoir est de ne point se laisser surp
266
nnes raisons. Car il est vrai que la guerre n’est
pas
fatale ; vrai tout autant qu’elle est probable. Suis-je aux prises av
267
ées ? — Je pense bien, me dit-on. Il n’hésiterait
pas
à faire tuer pour elles ses meilleurs amis. (On entend : les Français
268
it-il : — La France aime tant la Paix qu’elle n’a
pas
hésité à sacrifier sur son autel un peuple ami. (Il entendait : son p
269
ns à me demander si toutes nos crises ne seraient
pas
machinées par nous-mêmes, dans notre inconscient collectif. Je puis l
270
ne les connaîtront jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont
pas
ceux qui la feront qui peuvent avoir peur de la guerre. Car avoir peu
271
xiste encore ailleurs, précisément, qu’il ne soit
pas
perdu pour tous, c’est ce qui rend sa perte insupportable à qui croya
272
? Serait-ce à cause de la menace ? Je ne le crois
pas
. S’il n’y avait pas un bien, dans ce régime, un bien que nous avons p
273
de la menace ? Je ne le crois pas. S’il n’y avait
pas
un bien, dans ce régime, un bien que nous avons perdu, et qu’il séque
274
s’il n’y avait que du mal en lui, nous n’aurions
pas
de haine ni d’amertume : on ne hait pas les catastrophes, les incendi
275
n’aurions pas de haine ni d’amertume : on ne hait
pas
les catastrophes, les incendies et les tremblements de terre. Notre a
276
’ils disent avoir réinventée, dont nous ne sommes
pas
, et dont nous sentons bien qu’ils nous excluent dans l’intention d’en
277
ce néon rouge ou bleuâtre qui sera, n’en doutons
pas
, l’éclairage de l’enfer… Les clients : demi-luxe et demi-monde. Des f
278
stes par tempérament. Leurs propos ne renseignent
pas
sur l’état des faits dans le monde, mais seulement sur l’état de leur
279
gissent conformément à la maxime du Taciturne : «
Pas
n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévér
280
us opposions le scepticisme de qui ne s’en laisse
pas
conter, et connaît toutes les ruses de toutes les propagandes. Nous n
281
science, j’en dirai la cause : celui qui ne croit
pas
en Dieu ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait pas le reco
282
la cause : celui qui ne croit pas en Dieu ne sait
pas
non plus croire au diable, et ne sait pas le reconnaître, fût-il auss
283
ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait
pas
le reconnaître, fût-il aussi mal déguisé qu’un grenadier tombé du cie
284
i Dieu existait, pleurons-nous, il ne permettrait
pas
cela ! Nous oublions que « cela », c’est nous aussi, et que Dieu malg
285
atériel ? Question stupide et irritante, n’est-ce
pas
, aux yeux de qui refuse d’envisager la vie comme une totalité orienté
286
uel. À la première de ces questions, il n’oserait
pas
répondre en toute franchise ; et à la seconde, il pressent bien qu’on
287
us avons eu bien assez de prophètes. Nous n’avons
pas
le droit de gémir que les avertissements nous ont manqué. Le dossier
288
que chose aujourd’hui menace la liberté, ce n’est
pas
comme jadis la superstition, c’est la préoccupation, la passion du bi
289
ion du bien-être matériel. Sa pente, n’en doutons
pas
, est du côté de la tyrannie. » Et qu’il suffise enfin d’une allusion
290
stice triomphe, non point parce que Dieu n’existe
pas
, mais au contraire parce que Dieu existe, et qu’il est juste dans son
291
primer toutes les questions sociales. Et cela non
pas
seulement en Suisse, mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulem
292
es vérités élémentaires sont dures. Elles ne sont
pas
originales. Elles sont même grossières, et gênantes. Certains diront
293
eux de tous. Mea culpa des pacifistes, qui n’ont
pas
su imaginer le mal parce qu’ils croyaient au bien fait de main d’homm
294
in d’homme. Mea culpa des militaristes, qui n’ont
pas
su imaginer un autre bien que la défense toute matérielle d’un ordre
295
’à en tirer les conclusions9. Mais nous ne sommes
pas
neutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes pas neutres comme
296
eutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes
pas
neutres comme on est rentier. Nous sommes neutres en vue de l’avenir.
297
goûts, nos sympathies et nos passions. Je ne sais
pas
ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’il vaut quelque chose, ce
298
t alors ce qui mérite d’être sauvé ou recréé. Non
pas
le droit et la justice dont se réclamaient nos égoïsmes et celui des
299
e si les grandes démocraties ont la victoire. Non
pas
le bonheur fait de laisser-aller et d’insouciance du prochain, car no
300
it — c’est un petit nuage, il passera. Ce n’était
pas
là de l’optimisme. Athanase prévoyait qu’avec le « petit nuage » pass
301
enne, la Suisse est réduite à elle-même. Elle n’a
pas
d’autre garantie humaine que son armée, pas d’autre allié que son ter
302
e n’a pas d’autre garantie humaine que son armée,
pas
d’autre allié que son terrain, pas d’autre espoir que son travail. Ce
303
que son armée, pas d’autre allié que son terrain,
pas
d’autre espoir que son travail. Cette situation n’est pas nouvelle da
304
tre espoir que son travail. Cette situation n’est
pas
nouvelle dans notre histoire. Elle fut celle de nos grandes victoires
305
attendent des hommes nouveaux. Des hommes et non
pas
des programmes. Car les événements marchent vite. Des hommes auxquels
306
ue nul autre. Sa devise est un paradoxe qu’il n’a
pas
toujours bien compris. Elle exclut en principe toute doctrine unitair
307
ité d’une vigilante autocritique, si l’on ne veut
pas
déchoir ou se laisser dissoudre, si l’on veut durer et surtout, si l’
308
onnaires inconséquents : tant que je ne les aurai
pas
vu refuser l’argent de l’État, je ne pourrai pas prendre au sérieux l
309
pas vu refuser l’argent de l’État, je ne pourrai
pas
prendre au sérieux leurs convictions « fédéralistes » (ce mot étant p
310
ce mot étant pris dans leur sens). (Et ce ne sont
pas
seulement les particuliers, propriétaires ou industriels, qui mendien
311
nos partis continuent, nos arguments ne changent
pas
d’un demi-ton, nos philofascistes continuent à reprocher à nos social
312
er, distinguer, assouplir, traduire : ce ne n’est
pas
beaucoup plus difficile ; c’est beaucoup plus intéressant ; et c’est
313
que chose aujourd’hui menace la liberté, ce n’est
pas
comme jadis la superstition… c’est la préoccupation, la passion du bi
314
ion du bien-être matériel. Sa pente, n’en doutons
pas
, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet qui parlait ainsi, il y a
315
i se rétractent au seul mot de germanisme ne sont
pas
ceux qui sauront illustrer la Suisse romande, donc la défendre. Rouss
316
Rousseau, Constant, Madame de Staël, Vinet n’ont
pas
eu peur du germanisme, l’ont étudié et l’ont aimé. Ce sont nos meille
317
ouviennent, et que nos conformistes ne l’oublient
pas
! 8. Intolérance. — À mon avis, un fédéralisme sain doit se montrer r
318
plus souvent, d’ailleurs, ils se contentent de ne
pas
remarquer la ressemblance entre ce qu’ils détestent en Suisse et ce q
319
e demande à voir ce qui vaut le mieux. Il ne faut
pas
parler de neutralité en général, dans l’absolu et dans l’abstrait. Ca
320
eci est une autre histoire.) On ferait bien de ne
pas
utiliser comme des proverbes généraux certaines paroles du Christ qui
321
une faute de français, j’en suis fâché. Ce n’est
pas
éternelle qu’il convient de dire, mais perpétuelle. Se figure-t-on qu
322
e son histoire. Or ce qui est éternel ne commence
pas
à un certain moment, en 1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce qui comm
323
parfois dans un élan de passion. Mais on ne peut
pas
le nier par un décret. 13. Neutralité perpétuelle. — Certes, les prem
324
emple : tant que notre mission européenne ne sera
pas
accomplie. (L’Empire fédératif ?) Mais toute politique digne de ce no
325
istique du Méridional : « Toujours à gauche, mais
pas
plus loin. » Pourquoi est-ce comique ? Parce que l’histoire et la pol
326
? Parce que l’histoire et la politique ne cessent
pas
de modifier ces positions toutes relatives que sont la gauche et la d
327
Renoncer au droit de nous exprimer, ce n’est donc
pas
nous conformer aux exigences de la neutralité. Ce peut être, dans cer
328
duite à l’impuissance par l’adversaire, on ne dit
pas
qu’elle est neutre, on dit qu’elle est neutralisée. Taire nos opinion
329
alisée. Taire nos opinions, aujourd’hui, ce n’est
pas
rester neutres, c’est accepter d’être neutralisés moralement. Le Cons
330
ttaquent ouvertement le nôtre. Et qu’on ne vienne
pas
me dire qu’une pareille attitude peut compromettre notre indépendance
331
a force l’intégrité de notre indépendance, et non
pas
seulement sa matérialité (le territoire). Le vrai patriote suisse ne
332
é (le territoire). Le vrai patriote suisse ne dit
pas
: « Plutôt renoncer à ma liberté d’opinion que de risquer des ennuis
333
que l’esclavage. »12 15. Diplomatie. — Ne cédons
pas
à la tentation des basses époques : confondre le réalisme avec la méd
334
rité des vues politiques. Les petits pays ne sont
pas
dispensés d’imaginer et de voir grand. Bien au contraire : ils sont c
335
e, après la page qu’on vient de lire, que je n’ai
pas
d’ambitions politiques ! 11. Intéressante précision du langage ! Un
336
ement cette déclaration de Spitteler : « N’est-ce
pas
un spectacle grotesque que celui d’une feuille de chou qui, sûre de s
337
devenu national-socialiste. 14. « Nous ne sommes
pas
gouvernés, nous sommes seulement administrés », répète avec raison G.
338
eure qu’une seule et unique édition. Car ce n’est
pas
seulement l’un des chefs-d’œuvre de la littérature universelle, l’un
339
mands. Et quand je parle de lyrisme, je n’entends
pas
ce sentimentalisme vague et un peu lourd qui met tant de points d’org
340
èle du Suisse allemand… Oh, bien sûr, ils ne sont
pas
tous des Gottfried Keller ou des Henri le Vert. Tous les Français non
341
Henri le Vert. Tous les Français non plus ne sont
pas
des Pascal, tous les Allemands ne sont pas des Goethe — loin de là… E
342
e sont pas des Pascal, tous les Allemands ne sont
pas
des Goethe — loin de là… Et cependant, celui qui a compris Pascal, ou
343
régionalistes romands qu’un Suisse allemand n’est
pas
nécessairement un centraliste ou un Monsieur de Berne ! C’est un frag
344
t donc réjouissant que tous les Suisses ne soient
pas
sortis du même moule, qu’il y ait des Zurichois et des Bernois, des g
345
it votre État fédératif. Vouloir la vaincre n’est
pas
d’un homme sage. » (Napoléon, en 1802.) L’idée suisse renaissait, con
346
intien et la rénovation de la Suisse : l’un ne va
pas
sans l’autre, l’une rend l’autre possible. Les sacrifices, nous devon
347
leurs. Mais les sacrifices matériels ne suffisent
pas
. Comprenons qu’il est des sacrifices intellectuels non moins indispen
348
lus que ceux de l’autre bord fassent les premiers
pas
et disent le premier mea culpa. Commençons une bonne fois, risquons-n
349
ayer des impôts quadruplés. Ils n’en représentent
pas
moins la condition première de toute rénovation pratique. Ceux qui l’
350
arques sont simples et utilisables. Elles ne sont
pas
originales. Il me suffit qu’elles soient chrétiennes. Si mes lecteurs
351
représentants de tous les groupements qui ne sont
pas
des partis. Nous attachons, vous le voyez, une très grande importance
352
compte que les hommes de 35 ans et moins ne sont
pas
dans les partis, parce que la politique leur a paru jusqu’à présent u
353
la moitié des citoyens suisses ne s’intéressaient
pas
aux affaires du pays. Il fallait se hâter de les grouper, sinon l’idé
354
et qui vient d’être rendue officielle. N’y voyons
pas
, comme certains se hâteront de le faire, un rapport quelconque avec l
355
d’entre nous sont « marqués », mais qui ne l’est
pas
, s’il a fait quelque chose ? Comme le dit la Lutte syndicale dans son
356
tte syndicale dans son dernier numéro, il ne faut
pas
agir comme si personne n’était capable d’entendre raison et de modifi
357
t de modifier ses positions. Duttweiler ne nous a
pas
donné un sou, quoi qu’en dise une certaine presse qui ne se défend pl