1
l’Europe, la garde montée autour de cette réalité
qui
définit l’homme d’Occident : la réalité de la personne et des institu
2
ais ce n’est pas non plus le « soldat politique »
qui
n’a plus en lui-même de principe d’existence, et qui n’est rien qu’un
3
n’a plus en lui-même de principe d’existence, et
qui
n’est rien qu’un rouage de l’État. Enfin la personne n’est plus une s
4
est la réalité paradoxale et dynamique de l’homme
qui
a fait la civilisation et la grandeur réelle de l’Occident : l’homme
5
igarchies de financiers et de démagogues. Tout ce
qui
s’est fait de réel et de valable en Occident fut l’œuvre de ces homme
6
ret de l’Europe, de sa vraie force et des valeurs
qui
l’ont créée. Gardienne des cols pour les nations, gardienne de la doc
7
u de reprendre pleine conscience de cette mission
qui
est notre raison d’être. À la période de déviation dans le sens indiv
8
deux derniers siècles, succède depuis la guerre —
qui
fut une guerre des masses — une ère de déviation dans le sens collect
9
mission. Elle tend à nier l’existence de tout ce
qui
ne serait pas une grande nation monolithique, fondée sur l’unité — to
10
taire est une puissante négation du seul principe
qui
tienne rassemblés nos cantons, et de l’idéal commun qui nous a fédéré
11
enne rassemblés nos cantons, et de l’idéal commun
qui
nous a fédérés. Jamais, depuis le xiiie siècle, nous n’avons encouru
12
très typiques, dans l’attitude de nos syndicats,
qui
tendent de plus en plus à développer la conscience démocratique au se
13
me tel que nous sommes chargés de le défendre, et
qui
s’oppose autant au particularisme étroit qu’à cette forme antisuisse
14
oit qu’à cette forme antisuisse de centralisation
qui
s’appelle le nationalisme. Mais le plus gros effort s’esquisse à pein
15
il n’est pas d’exemple dans l’Histoire qu’un État
qui
a perdu sa raison d’être y survive plus de quelques années. L’exemple
16
quelle force opposerons-nous aux grandes nations
qui
nous entourent ? Nous serons dépecés en trois Anschluss. Ce n’est don
17
sérieuse est d’ordre spirituel. Les « réalistes »
qui
voudraient le nier trahissent et ruinent notre grandeur et notre espo
18
e pires ennemis. Ce n’est pas une armée motorisée
qui
nous sauvera de l’attaque de nos voisins, même si nous ruinons le pay
19
nons le pays pour la perfectionner au maximum. Ce
qui
sauvera la Suisse, c’est la conscience de son destin européen. C’est
20
it, êtres et paysages, dans une vaste hospitalité
qui
était celle de l’été même dont Babits me faisait les honneurs… Qu’on
21
out à fait dans le ciel, là où doivent vivre ceux
qui
« chantent ». L’après-midi est immense. Nous buvons des vins dorés et
22
tée de sa capacité ; administrant les entreprises
qui
échappent par leurs dimensions mêmes à la souveraineté communale, tel
23
c’est-à-dire d’une dichotomie rigoureuse entre ce
qui
relève de l’exécution technique et ce qui relève de l’opinion et de l
24
ntre ce qui relève de l’exécution technique et ce
qui
relève de l’opinion et de la création, toujours personnelle. C’est la
25
et de l’organisateur, de l’État et de la Nation,
qui
conduit au désordre flagrant des démocraties, et à cette fixation bru
26
bien comme une action, tant publique que secrète,
qui
mobilise le tout de l’homme, et qui seule est transformatrice. Mais c
27
que secrète, qui mobilise le tout de l’homme, et
qui
seule est transformatrice. Mais ce n’est pas sur ces voies que vous m
28
sme à l’intérieur du développement pangermaniste,
qui
a précédé Hitler, qui le soutient, et qui peut-être lui survivra. La
29
éveloppement pangermaniste, qui a précédé Hitler,
qui
le soutient, et qui peut-être lui survivra. La première partie de ce
30
aniste, qui a précédé Hitler, qui le soutient, et
qui
peut-être lui survivra. La première partie de ce gros ouvrage est à m
31
sur le détail de ces chapitres et sur l’intention
qui
préside à la « description » qu’ils nous offrent. Certes, il est mala
32
rs, il semble qu’au contraire, ce sont les trusts
qui
ont absorbé les petites sociétés. Méfions-nous d’un certain abus du t
33
umé de Mein Kampf reste flou : on ne sait trop ce
qui
est dit par Hitler et ce qui est du cru de l’auteur. Enfin, le chapit
34
: on ne sait trop ce qui est dit par Hitler et ce
qui
est du cru de l’auteur. Enfin, le chapitre sur les Églises et la reli
35
l voit dans ces méthodes l’antithèse exacte de ce
qui
se passe en France. Et l’on en vient à se demander si ce n’est pas su
36
ouci de faire la leçon aux Français « de gauche »
qui
a poussé M. Rivaud à étudier l’exemple allemand. Ce travers est parti
37
dans nos vies, détient une signification secrète,
qui
est le combat du Jour et de la Nuit. J’espérais terminer mon livre au
38
us décidiez de me donner votre prix. Et la lettre
qui
me l’annonçait portait la date fatidique du 21. Comment ne pas voir d
39
nd honneur que vous lui faites… ⁂ L’un des thèmes
qui
reviennent avec quelque insistance dans le Journal , c’est celui que
40
ns, et vous couronnez un ancien bellettrien, — ce
qui
est encore plus digne de louange. Enfin, vous êtes des Suisses de Sui
41
e au service de l’étranger une humeur belliqueuse
qui
, Dieu merci, ne trouvait pas à s’exercer dans nos cantons paisibles.
42
rs, sous une forme plus pacifique1, des écrivains
qui
renoueraient cette tradition ? Quelques années de service étranger, c
43
culture. Il faut d’abord des hommes comme Ramuz,
qui
représentent la Suisse en soi, j’entends la Suisse dans la réalité vi
44
réalité vivante d’un de ses cantons ; des hommes
qui
, à force d’être Vaudois avec génie, soient des valeurs européennes. M
45
peut-être faut-il ensuite, et à côté, des hommes
qui
essaient de représenter l’idée de la Suisse au regard de l’Europe ; d
46
e de la Suisse au regard de l’Europe ; des hommes
qui
soient des Suisses par cela même qu’ils essaient d’être des Européens
47
, son métier, sa réussite ou ses défauts. Mais ce
qui
agira sur le lecteur, en fin de compte — et supposé que l’œuvre soit
48
vue de l’art, donc transparente — c’est l’esprit
qui
animait l’auteur. Un roman ne peut « servir » que si l’auteur l’a fai
49
a fait dans un esprit de service. Or tout service
qui
n’est pas le service du Dieu vivant se trouve devenir une servitude.
50
l ne saurait les prévoir, puisque c’est Dieu seul
qui
convertit les hommes. L’unique préoccupation de l’artiste chrétien do
51
lmar : nos œuvres ne seront jamais que cette main
qui
désigne le Christ, au-dessus des déserts du monde. « Il faut qu’il cr
52
l faut savoir pour vivre la vie dite sérieuse. Ce
qui
fait que l’on gagne sa vie, ou qu’on supporte de ne la point gagner,
53
r ! — la vie nocturne de l’étudiant, des lectures
qui
ne servent à rien, des promenades qui ne mènent à rien, sinon à voir
54
es lectures qui ne servent à rien, des promenades
qui
ne mènent à rien, sinon à voir et à sentir comme jamais plus nous ne
55
horriblement surréaliste ! J’ignore si les volées
qui
ont suivi ont été aussi folles que nous, et s’il serait décent de le
56
es et des nuits que nous imaginions orgiaques, et
qui
étaient simplement lyriques. Durant des mois d’hiver, notre vie tourn
57
? Quelques-uns, pourtant, s’y brûlèrent. Et voilà
qui
me donne à penser qu’il n’y avait pas en jeu, dans tout cela, rien qu
58
la montre… Mais ceci c’est une autre histoire, et
qui
m’entraînerait assez loin. … Ne serait-ce pas notre rôle actuel, en S
59
te tradition du romantisme et des féconds loisirs
qui
a fait la gloire d’une Heidelberg, d’une Tubingue, et de tant d’autre
60
moderne une de ces vérités qu’il méconnaît, mais
qui
lui survivra sans doute : c’est que la culture n’a jamais prospéré qu
61
t, je crois, d’autant plus actuel que les menaces
qui
pèsent aujourd’hui sur l’Église, et sur la civilisation dite chrétien
62
édifiants. Déconcertés par l’ampleur de l’attaque
qui
se prépare contre le monde chrétien, beaucoup, jusque parmi les incro
63
ersonnalité. Il existe un mouvement personnaliste
qui
a pris pour tâche de démêler ces notions et de fonder sur elles un or
64
otions d’individu et de personne, et les systèmes
qui
s’y opposent, nous verrons mieux comment se situe la Réforme dans l’é
65
hellénisme. L’individu, c’est l’homme de la tribu
qui
tout d’un coup se met à réfléchir pour son compte, et qui, de ce fait
66
d’un coup se met à réfléchir pour son compte, et
qui
, de ce fait même, se distingue du groupe naturel, et s’isole. Le grou
67
qu’elle adore, c’est ce qu’elle craint, c’est ce
qui
la terrorise. Une société ainsi formée a pour caractère distinctif l’
68
tif l’intolérance radicale. (On ne discute pas ce
qui
est sacré.) De plus, elle est radicalement grégaire et xénophobe. Mai
69
ord douter, et c’est bientôt se révolter. L’homme
qui
raisonne, c’est l’homme qui cherche à échapper à la terreur originell
70
se révolter. L’homme qui raisonne, c’est l’homme
qui
cherche à échapper à la terreur originelle, aux liens sacrés du group
71
peut-on rapprocher cette tendance morale de celle
qui
poussa les physiciens de la Grèce à créer la notion d’atome, les phil
72
ide, où l’individu isolé retrouve des contraintes
qui
le rassurent, et l’État sa puissance matérielle. C’est Rome alors, c’
73
térielle. C’est Rome alors, c’est l’Empire romain
qui
nous donnera le symbole éternel de cette réaction collective. La vict
74
bloc puissant vis-à-vis de l’extérieur ; un bloc
qui
prend l’allure d’une armée. Le vice d’un tel système, c’est qu’il sté
75
embrigadé, le fonctionnaire ou le soldat, l’homme
qui
n’existe que par son rôle social, par sa fonction dans la cité. C’est
76
ial, par sa fonction dans la cité. C’est celui-là
qui
sera nommé juridiquement la persona. Ce mot qui désignait à l’origine
77
à qui sera nommé juridiquement la persona. Ce mot
qui
désignait à l’origine le masque de l’acteur, signifiera bientôt le «
78
persona, il s’en faut. Les esclaves, par exemple,
qui
forment les deux tiers de la population, ne sont pas des personnes, p
79
rés : c’est une régression vers la barbarie, mais
qui
flatte les instincts et les passions, et satisfait le rêve nostalgiqu
80
spoir d’une société d’un type absolument nouveau,
qui
ne soit pas fondée sur les contraintes du passé, ni sur des lois, mai
81
’échec plus général d’une société bureaucratisée,
qui
a permis et préparé le triomphe du christianisme. Mais je demeure per
82
locaux, leurs hiérarchies, leurs assemblées. Ceux
qui
en deviennent membres y reçoivent une assistance matérielle, mais ils
83
ocial nouveau. Prenons le cas social de l’esclave
qui
devient chrétien. Alors que l’État romain lui déniait toute activité
84
, il se produit un phénomène parallèle : le païen
qui
se convertit se voit d’une part racheté de son péché ; et d’autre par
85
, une vocation. Il devient le serviteur du Maître
qui
le libère. Ainsi, spirituellement et socialement, l’Église est une co
86
socialement, l’Église est une communauté d’hommes
qui
sont à la fois libres et engagés. Libérés par Celui qui les engage à
87
nt à la fois libres et engagés. Libérés par Celui
qui
les engage à son service, et engagés au service du prochain dans la m
88
plus la persona du droit romain, puisque l’homme
qui
a une vocation possède une dignité indépendante de son rôle social. C
89
é le terme romain de persona. C’est ce même terme
qui
va servir aux premiers philosophes chrétiens à désigner la réalité de
90
’époque de la Réformation et dans le sujet précis
qui
nous occupe. L’Église des premiers siècles a repris peu à peu l’hérit
91
Et l’on peut la caractériser par quelques traits
qui
rappelleront ma description de la Grèce individualiste. L’individu de
92
individu de la Renaissance est d’abord un révolté
qui
oppose ses besoins propres aux dogmes sacrés de la collectivité. Il r
93
collective et contre la révolte de l’individu, ce
qui
va se dresser pour proclamer les droits et les devoirs de la personne
94
dèle de la pure Parole de Dieu. » Du point de vue
qui
nous intéresse ici, je dirai que l’œuvre de Calvin a consisté essenti
95
chacun. Mais il ajoute une restriction mémorable,
qui
figure en particulier dans le serment des pasteurs de Genève, et dont
96
naissance le seul texte constitutionnel existant,
qui
puisse être qualifié de personnaliste, au sens précis où je l’entends
97
ux questions suivantes : quels furent les régimes
qui
persécutèrent la Réforme ? Et quelle fut l’action historique des homm
98
e, dans la Ligue. Plus tard, c’est ce même esprit
qui
obtiendra que Louis XIV révoque l’édit de Nantes, au nom du mot d’ord
99
’est-à-dire la France « mise au pas » par l’homme
qui
dit : « l’État, c’est moi », la France synchronisée, centralisée, déj
100
sse de la Transylvanie convertie au calvinisme et
qui
devient l’âme de la résistance au centralisme des Habsbourg, qu’il s’
101
rat hollandais. Et n’est-ce pas le huguenot Sully
qui
, le premier, sous Henry IV, conçut le « Grand Dessein » d’une fédérat
102
Réforme a triomphé surtout dans les petits États
qui
éprouvaient le besoin de se fédérer contre l’Empire et contre Rome, e
103
ement spirituel. C’est bien le même état d’esprit
qui
explique à la fois le respect des diversités en politique, et le resp
104
s pouvons le vérifier d’une autre manière encore.
Qui
dit respect des personnes, dit préoccupation de les éduquer. Et vous
105
Mais je m’en voudrais d’insister sur cet exemple
qui
me ferait la part trop belle. Contentons-nous de le poser comme un re
106
in de la communauté. Ainsi le citoyen calviniste,
qui
vit profondément et quotidiennement cette doctrine peut-il comprendre
107
cette précision : ce n’est pas la forme d’un État
qui
compte, mais bien la condition qu’il ménage à l’Église, et l’idée de
108
s le mieux départager les deux groupes de régimes
qui
s’affrontent aujourd’hui. Le premier groupe est celui des nations qui
109
ourd’hui. Le premier groupe est celui des nations
qui
respectent l’Église et la personne. Nous y trouvons des formes de gou
110
s notre sujet, ensuite parce que ces différences,
qui
ne le voit, s’atténuent d’année en année. Ce qu’il nous importe de so
111
nsables, on comprendra sans peine le fait suivant
qui
, à ma connaissance, n’a jamais été signalé : c’est qu’il existe une f
112
spagne catholiques, alors qu’il n’en existe point
qui
se soit développé en pays « calvinistes » ou simplement influencés pa
113
n théoriciens ou en opportunistes, comme certains
qui
se demandent encore, par exemple, s’il est de gauche ou de droite, al
114
ons maintenant à nous défendre, dans cette guerre
qui
nous est déclarée. Or le meilleur, le seul moyen de se défendre — sur
115
nous, pendant qu’il en est temps, des déviations
qui
feraient le jeu de l’ennemi. Connaître la doctrine de l’homme fascist
116
iste, c’est définir du même coup certains dangers
qui
menacent en permanence notre morale de la personne. Je vais le montre
117
e instance supérieure à l’État, puisque c’est lui
qui
l’a créée pour ses seules fins, et qu’il n’existe rien au-delà. Pour
118
errées depuis des millénaires, jamais passées, et
qui
réclament encore du sang, des morts, des cortèges funèbres, des cérém
119
gubres, d’hallucinants sabbats de nègres blancs !
Qui
oserait encore nous soutenir que ce délire représente l’ordre ? Qui n
120
nous soutenir que ce délire représente l’ordre ?
Qui
ne voit qu’une telle religion hait mortellement la foi chrétienne, to
121
ants et vigilants, même et surtout sur des points
qui
paraissent actuellement de peu d’importance. Par exemple : partout où
122
étienne », défions-nous d’un certain enthousiasme
qui
nous ferait tomber à pieds joints dans la fatale confusion du tempore
123
e fédéralisme, seule doctrine politique existante
qui
soit radicalement contraire à la doctrine totalitaire. Le fédéralisme
124
édéralisme, ce n’est pas seulement un pour tous —
qui
serait une devise fasciste — ce n’est pas seulement tous pour un — qu
125
fasciste — ce n’est pas seulement tous pour un —
qui
serait individualiste —, c’est l’équilibre vivant des deux termes. Ce
126
—, c’est l’équilibre vivant des deux termes. Ceux
qui
disent : « Centralisons tout », et ceux qui disent : « chacun pour so
127
Ceux qui disent : « Centralisons tout », et ceux
qui
disent : « chacun pour soi », prouvent ainsi les uns et les autres, q
128
résente, en chacun de nous, la personne : l’homme
qui
sait ce qu’il doit engager tout en gardant sa liberté, l’homme autono
129
et cet État ne reconnaissant plus aucune autorité
qui
transcende et limite son pouvoir, il n’y a plus aucun recours de l’in
130
petits Führer — mais c’est l’État et sa mystique
qui
les créent. On ne leur laisse d’initiative que dans les cadres qu’on
131
à l’héroïsme collectif — le plus facile ! —, mais
qui
n’ont plus d’héroïsme civique. Militarisation d’un peuple ! C’est le
132
ésidu, l’empreinte d’une personne sur un individu
qui
ne croit plus à sa vocation, et qui a simplement été formé par une éd
133
r un individu qui ne croit plus à sa vocation, et
qui
a simplement été formé par une éducation et une ambiance protestante.
134
une sorte de nationalisme huguenot, de ces hommes
qui
sont simplement « sortis » du protestantisme… Certes, nous pouvons no
135
sa personnalité, car bien d’autres en ont autant
qui
ne sont pas pour cela en prison. Ce qu’on lui reproche, ce que l’on n
136
a personne, c’est-à-dire sa vocation particulière
qui
est de prêcher l’Évangile. — Vous voyez que le Führer sait parfaiteme
137
istes. Et surtout, n’oublions jamais que l’ennemi
qui
se dresse devant nous, c’est en nous tout d’abord que nous devons le
138
èce de croisade intérieure. Le chrétien est celui
qui
n’a pas d’autre ennemi à craindre que l’ennemi qu’il porte en lui-mêm
139
repris conscience de notre force véritable, celle
qui
ne vient pas de nous, de nos « personnalités », mais de nos vocations
140
es concertées, nécessite et provoque une réaction
qui
trouverait sur la scène son lieu privilégié ? Serait-ce enfin dans le
141
us ne sommes pas une grande nation. La seule voie
qui
nous reste ouverte est celle d’un théâtre de groupes — non d’individu
142
es directives. J’ai cherché tout d’abord un sujet
qui
fît intervenir des forces individuelles mais engagées dans une commun
143
econd lieu, à tenir compte des conditions de fait
qui
m’étaient imposées par l’occasion de la représentation — il s’agissai
144
vue, et les ressources disponibles dans le canton
qui
devait prendre la charge du spectacle. Et voici, quelque peu schémati
145
, sa tension créatrice, réside donc dans ce fait,
qui
rappelle notre devise confédérale : un seul peut être utile à tous. L
146
: je dispose d’une scène de 30 mètres de largeur,
qui
ne peut être occupée que par une foule, mais en même temps, l’action
147
aire. D’où la nécessité de recourir à des chœurs,
qui
peuplent et animent de grands espaces, tout en concentrant l’attentio
148
tion eschylienne du problème tout à fait analogue
qui
se posait lors des Jeux olympiques.) Or, il se trouve, par chance, qu
149
et particulièrement dans le canton de Neuchâtel,
qui
m’a demandé d’écrire ce drame. Il existe en effet chez nous des chœur
150
tiliserai donc, pour mon drame, une masse chorale
qui
représentera le Monde, et qui agira sur le degré inférieur de la scèn
151
, une masse chorale qui représentera le Monde, et
qui
agira sur le degré inférieur de la scène à trois plans dont j’ai vu l
152
s chœurs gravissent et redescendent les escaliers
qui
conduisent du plan 1 au plan 3. Au troisième acte, Nicolas sacrifie s
153
Combe sur le Festspiel en Suisse, dans La Suisse
qui
chante, 1932). Cette formule me paraît plus collectiviste que communa
154
léments spectaculaires trop lents et trop vastes,
qui
accaparent toute l’attention. Je suis donc parti du texte lui-même, d
155
sique intervient soit pour souligner le sentiment
qui
se dégage d’un dialogue, soit pour créer une atmosphère qui appelle l
156
age d’un dialogue, soit pour créer une atmosphère
qui
appelle l’action du héros. Elle n’est plus décorative, mais propremen
157
dépendamment de cette valeur — et c’est bien cela
qui
me permet d’invoquer un exemple aussi personnel ! — une leçon se déga
158
st-ce donc une révélation que de voir Hitler ? Ce
qui
est une révélation, ce qui, du moins, en a été une pour moi, c’est de
159
ue de voir Hitler ? Ce qui est une révélation, ce
qui
, du moins, en a été une pour moi, c’est de voir quels liens unissent
160
le. Essayez de vous représenter une salle immense
qui
est soudain plongée dans la pénombre, tandis qu’un coup de projecteur
161
heil commence. Et cela dure plusieurs minutes, ce
qui
est très long, jusqu’à ce que commence le chant du Horst Wessel Lied,
162
e ces Allemands célébraient. C’était une liturgie
qui
se déroulait, c’était la grande cérémonie sacrale d’une religion dont
163
à la sortie de la réunion, debout dans sa voiture
qui
longeait très lentement une rue étroite. Une seule chaîne de SS le sé
164
réflexions ? C’est qu’on ne tire pas sur un homme
qui
n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois qui
165
qu’on ne tire pas sur un homme qui n’est rien et
qui
est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois qui est le rêve de 60
166
i est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois
qui
est le rêve de 60 millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un
167
soif d’une tyrannie, au sens politique et légal,
qui
a jeté l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction pa
168
lisme. J’ai reçu récemment d’Allemagne une lettre
qui
ne dit rien d’autre que ce que je viens de vous exposer brièvement. E
169
èvement. Elle est d’un jeune national-socialiste,
qui
m’explique d’abord que le régime hitlérien est né de la pauvreté et d
170
né de la pauvreté et du malheur de son pays — ce
qui
est très juste. Mais il ajoute : « La pauvreté et le malheur ne peuve
171
lque chose. Nous avons été reconnaissants à celui
qui
nous apportait cette possibilité de croire. Le christianisme, probabl
172
et peut-être réussirons-nous à y croire. » Voilà
qui
dit bien où est la force de l’Allemagne nouvelle. Quelle force croyez
173
st là : c’est celui d’une renaissance spirituelle
qui
ne peut se faire sans une foi. n. Rougemont Denis de, « [Entretien
174
Qui
est Hitler ? (24 février 1939)p La grande majorité des Français pe
175
ensent que le Führer est un végétarien belliqueux
qui
ressemble à Charlie Chaplin et qui est doué d’une voix de stentor fan
176
ien belliqueux qui ressemble à Charlie Chaplin et
qui
est doué d’une voix de stentor fanatique, particulièrement désagréabl
177
monstre », — de ce culte — debout dans sa voiture
qui
longeait très lentement une rue étroite, mal éclairée. Une seule chaî
178
ans un certain sens, bien précis : c’est un homme
qui
a su pressentir l’inconsciente angoisse de son peuple, et incarner à
179
ne peut pas définir ». Celui, comme je le disais,
qui
n’est rien et qui est tout. Un lieu de passage des forces de l’Histoi
180
r ». Celui, comme je le disais, qui n’est rien et
qui
est tout. Un lieu de passage des forces de l’Histoire, le catalyseur
181
orces de l’Histoire, le catalyseur de ces forces,
qui
sont là dressées devant vous, suscitées et coalisées par sa parole br
182
us pourriez le supprimer sans rien détruire de ce
qui
s’est fait par lui. Le seul trait qui me frappe encore en lui, si je
183
ruire de ce qui s’est fait par lui. Le seul trait
qui
me frappe encore en lui, si je le regarde en psychologue, c’est la su
184
n’est que le support ou le médium d’une puissance
qui
échappe à nos psychologies. Voilà de quoi déconcerter nos hommes d’Ét
185
ses, de leur âme humiliée, misérable et déçue, et
qui
cherchait partout des raisons de croire et d’espérer, des raisons de
186
er est à mes yeux le type du faux prophète, celui
qui
annonce aux hommes le règne de l’Homme fort, et non la gloire du Dieu
187
r pour dix ans. Cas unique, à ma connaissance, et
qui
revêt une signification extraordinaire dans sa simplicité. Mieux que
188
tre histoire confuse. p. Rougemont Denis de, «
Qui
est Hitler ? », L’Hebdomadaire du temps présent, Paris, 24 février 19
189
’ailleurs que par le truchement de vulgarisateurs
qui
les trahissent), et les éditeurs (qui s’efforcent plutôt de refléter
190
garisateurs qui les trahissent), et les éditeurs (
qui
s’efforcent plutôt de refléter que de guider les goûts supposés du pu
191
lic). Parmi les écrivains, je ne retiens que ceux
qui
répondent sérieusement et par principe aux lettres de lecteurs : un G
192
iquement limité au très petit nombre de personnes
qui
sont en mesure de les payer. Seules les directrices de magazines fémi
193
ur réalité singulière, une à une. Cette solution,
qui
consiste à supprimer brutalement les données du problème, est d’aille
194
II. Mon principal directeur de conscience,
qui
mourut en 1855, écrivait : « Si l’on veut réellement conduire un homm
195
e Kierkegaard : le directeur de conscience, celui
qui
veut « aider » son prochain, doit d’abord « prendre l’homme là où il
196
out le monde est d’accord pour le souhaiter. Mais
qui
peut « inventer » une orthodoxie ? Et surtout « universaliste » ? Il
197
partialité, donc sachant tout sans expérience, et
qui
, vainqueur du temps, verrait d’un seul regard nos origines et nos fin
198
ce que les orthodoxies que vous condamnez : parti
qui
veut se faire aussi grand que le tout. Que ce soit le parti de la Rai
199
ns le plan terrestre, dans l’homme. Seul un point
qui
serait au-delà de notre monde pourrait devenir le point de convergenc
200
choses espérées ». Elle nous dirige vers l’Esprit
qui
dit : « Viens ! » au terme de l’Apocalypse. Et c’est ce mouvement-là
201
u terme de l’Apocalypse. Et c’est ce mouvement-là
qui
crée l’Église quand il entraîne « deux ou trois » d’entre nous ; l’Ég
202
s » d’entre nous ; l’Église : la seule communauté
qui
ait son fondement au-delà du monde, dans l’Éternel qu’elle espère et
203
’Esprit et l’Épouse disent : Viens ! Et que celui
qui
entend dise : Viens. Que celui qui a soif vienne, que celui qui veut
204
! Et que celui qui entend dise : Viens. Que celui
qui
a soif vienne, que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuite
205
e : Viens. Que celui qui a soif vienne, que celui
qui
veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » 3. Je ne puis ici
206
de longues méditations, voici Denis de Rougemont
qui
abandonne pour quelques semaines la bure du philosophe pour revêtir l
207
toutes tailles — en disent long sur la méditation
qui
a conduit à maturité des chefs-d’œuvre comme : Les Cris du Monde, Dav
208
se plier aux conditions données par la scène, ce
qui
restreint sensiblement la liberté d’un auteur. Mais par contre cette
209
imitation oblige à creuser en profondeur. Tout ce
qui
est inutile devient ennuyeux et lourd, car il ne faut pas songer au t
210
très concentrées et expriment une vérité massive
qui
doit frapper le public… D’ailleurs certaines de ces formules ont un s
211
ais comment faites-vous pour isoler le personnage
qui
parle, car de la place du public on ne voit pas très bien qui a la pa
212
ar de la place du public on ne voit pas très bien
qui
a la parole ? C’est fort simple, un seul parle souvent, c’est Nicolas
213
aintenant, je me tourne du côté d’Arthur Honegger
qui
a suivi, la pipe à la bouche, notre conversation. Et la musique ? D’a
214
iner, en effet, l’ex-« intellectuel en chômage »,
qui
traîna ses méditations et sa machine à écrire de la Vendée en Langued
215
ses meubles, avec une suspension et des draperies
qui
lui appartinssent en propre ?… Le voici à Paris pour ma chance et for
216
n lieu ordonné et aménagé avec goût comme tout ce
qui
touche à la maison de la rue Sébastien-Bottin. Une tonnelle verte inv
217
’André Gide, un fort volume de treize cents pages
qui
vient de paraître dans la collection de la Pléiade et qui, posé sur l
218
t de paraître dans la collection de la Pléiade et
qui
, posé sur la table, imprime à notre rencontre la note de la maison. ⁂
219
faire dans la littérature une place bien à lui et
qui
n’est pas des moindres. Ce fils de la libre Suisse, qui a hérité de l
220
est pas des moindres. Ce fils de la libre Suisse,
qui
a hérité de la conscience et du sérieux de ceux de sa race, qui s’att
221
e la conscience et du sérieux de ceux de sa race,
qui
s’attelle aux problèmes avec conviction, pour ne les lâcher qu’à la f
222
de en même temps une ironie affectueuse et amusée
qui
allège ce que ses sujets et sa manière risqueraient d’avoir de légère
223
paraît pas trop indiscrète, je voudrais savoir ce
qui
vous a poussé à écrire ce livre, si différent par son caractère intem
224
uel en chômage, et surtout au Journal d’Allemagne
qui
fut accueilli avec une telle faveur par tous ceux qui pensent libreme
225
fut accueilli avec une telle faveur par tous ceux
qui
pensent librement. Toutes les questions sont indiscrètes, répond Deni
226
d Denis de Rougemont avec ce demi-sourire en coin
qui
fait son charme. Mon dernier livre me paraît au contraire comme plus
227
e ne sont pas indispensables à l’essence du livre
qui
pourrait se concevoir en dehors d’elles. Denis de Rougemont parle len
228
it. Parfois s’établissent entre nous des silences
qui
me font dire qu’il a fini et que je dois poser une question. Mais non
229
ue je dois poser une question. Mais non, le voici
qui
reprend. Au début, je ne songeais qu’au problème individuel de l’amou
230
nt non plus des relations économiques, mais de ce
qui
est sacré dans la sociologie, que j’en suis arrivé à envisager les pr
231
us, cette conception de l’amour ? J’ai cherché ce
qui
lui ressemblait le plus, et j’ai trouvé que c’était la poésie des tro
232
ns l’expression, que j’ai fondé mon raisonnement.
Qui
pourrait laisser penser qu’avant le xiie siècle on ne savait pas ce
233
hi, elle se répand à travers toute la littérature
qui
ne fait que refaire éternellement, avec plus ou moins de succès, le r
234
vous avez réhabilité les problèmes de la passion
qui
n’étaient pas jusqu’à présent objet de littérature sérieuse. Il est r
235
me retenir plus longtemps de poser cette question
qui
me brûlait la langue depuis le début de notre entretien, lequel prend
236
u avec des règles, un commencement et une fin, ce
qui
est la définition même du jeu. Certes, on ne peut pas passer directem
237
être des peuples guerriers sont aussi les peuples
qui
aiment l’amour. Les peuples les plus guerriers sont l’Espagne et la F
238
moins exercé sur la nation entière une influence
qui
se fait sentir aujourd’hui. Vous voulez parler de l’hitlérisme ? Il y
239
de laquelle toute vie serait impossible. C’est ce
qui
se produit en Allemagne ou en Russie. C’est en ce sens que mon livre
240
rois que la véritable signification des questions
qui
se posent au niveau le plus profond a été négligée aussi bien par le
241
puisqu’il loge présentement dans un clair studio
qui
lui a été prêté par un de ses confrères en matière de « journal ». La
242
par le gros bout de la lunette du temps, la voilà
qui
s’agrandissait aux proportions de l’Europe d’aujourd’hui. Il n’y avai
243
intention par les acteurs, choristes et musiciens
qui
s’étaient préparés pour Zurich. (Compagnie de la Saint-Grégoire, Chor
244
sommes-nous là, — quelque part, — loin de tout ce
qui
faisait notre vie ? Il faudrait essayer de répondre. L’homme n’est pa
245
e aboutit à la guerre. Ce n’est pas notre orgueil
qui
l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le reconnaître avec
246
as notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits
qui
nous obligent à le reconnaître avec une tragique évidence. Et c’est c
247
, notre confort et nos hôtels. D’autres — on sait
qui
— feraient marcher tout cela aussi bien que nous — peut-être mieux !
248
. D’autres se sont chargés d’arrêter les brigands
qui
voulaient profiter de sa faiblesse. Nous sommes chargés de la défendr
249
cela n’arrangeait pas mes affaires. Car voici ce
qui
m’était arrivé. Deux semaines auparavant, à Venise, j’écoutais Honegg
250
je défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse,
qui
fût de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu les plans. On
251
e coup de téléphone que j’ai dit, et toute la vie
qui
se reprend à vivre, les délais à courir, le sujet à me fuir… Le soir
252
nt du monde, et ces deux files de pèlerins, l’une
qui
descend à droite, l’autre qui vient de la gauche, — il faudrait une s
253
de pèlerins, l’une qui descend à droite, l’autre
qui
vient de la gauche, — il faudrait une scène à étages… C’est justement
254
, dans notre tradition, cette violente simplicité
qui
peut s’accorder à la fois à la déclamation d’un chœur en marche et au
255
es répondait cet appel du dehors. Mais le mystère
qui
subsiste, c’est celui du hasard apparent qui présida au recoupement d
256
tère qui subsiste, c’est celui du hasard apparent
qui
présida au recoupement de deux séries de faits sans aucun lien… Quel
257
e Nicolas Manuel Deutsch. C’est un autre guerrier
qui
parle en ses Tragiques d’une nuit Où l’Amour et la Mort troquèrent le
258
anne, ou fille à lansquenets, c’est toujours elle
qui
le rejoint ou qu’il poursuit ; dans les métamorphoses de sa vie : tou
259
d’« assurés ». Sérieuse et impétueuse, comme ceux
qui
savent que la vie n’est pas le but de la vie, qu’elle ne mérite pas d
260
te pas de majuscule, et qu’elle est quelque chose
qui
doit brûler, flamber, et non pas rapporter du trois pour cent. Sérieu
261
s rapporter du trois pour cent. Sérieuse comme ce
qui
compte avec la mort, comme ce qui compte avec l’esprit, — avec la pro
262
rieuse comme ce qui compte avec la mort, comme ce
qui
compte avec l’esprit, — avec la profondeur et la hauteur sans quoi to
263
mps platonicien, c’est la vie savoureuse et forte
qui
figure à leurs yeux le train normal de l’homme. Leur œuvre illustre l
264
cesse d’admirer chez Manuel la plupart des vertus
qui
nous manquent. Böcklin manque de sobriété, Hodler aussi. D’où l’espèc
265
obriété, Hodler aussi. D’où l’espèce de niaiserie
qui
affecte essentiellement les solennelles démonstrations d’Art du premi
266
: un imaginatif, mais sans excitation ; un homme
qui
prend les choses telles qu’elles sont, ni vulgaires ni belles en soi,
267
ons perdu par une longue suite de « libérations »
qui
ne laissent enfin subsister que la plus discutable envie de peindre…
268
les ou spirituelles, à la volée d’une imagination
qui
se soucie d’abord de composer. Entre une épaule et une arcade, vous d
269
marques de l’usage, et dominée par quelques Alpes
qui
sont des vagues à peine figées dans leur élan. Une Suisse réelle, et
270
i, c’est la terre des hommes, vue par les yeux de
qui
l’habite et l’utilise, et non point des « paysages » ou des « vues »
271
a Réforme. Il écrira d’abord des jeux de carnaval
qui
sont en vérité bien plus que des satires « contre le pape et sa séque
272
Amen. Scellé avec le poignard suisse16. Et voilà
qui
résume toute sa vie. Car ce poignard, c’était déjà celui qu’il joigna
273
ère de lui refuser cette considération bourgeoise
qui
s’attache aux carrières monotones. Mais la grandeur d’un Manuel, et d
274
que, est d’avoir su conduire leur vie vers un but
qui
transcende toutes nos activités. Fougueux et appliqué dans sa peintur
275
e unité de rythme et de vision au sein d’un monde
qui
perdait ses mesures. Et quand le lieu du grand débat devient enfin l’
276
a cité n’a plus de vraies mesures, c’est l’Église
qui
doit les refaire. Qu’elle s’y refuse, il faut la réformer. Après quoi
277
oin de quelques-uns de ses dessins : N.K.A.W., ce
qui
veut dire : « Personne ne peut tout savoir » (Nieman kan alls wüssen)
278
t. Le 20 avril, il n’est plus. « Pareil au cierge
qui
se consume d’autant plus vite qu’il a mieux éclairé — écrit un chroni
279
eau brûlant et éclatant. Survint alors la maladie
qui
nous l’arrache dans sa 46e année. » Le seul autoportrait qui subsiste
280
arrache dans sa 46e année. » Le seul autoportrait
qui
subsiste de lui nous montre, à la fin de sa vie, un regard doux et pe
281
aigu de malade, peint avec la véracité d’un homme
qui
sait exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. 15. Vers d
282
se terminent par la mention du « Schwyzerdegen »,
qui
demeure sa vraie signature. au. Rougemont Denis de, « L’homme au po
283
outissent à la guerre. Ce n’est pas notre orgueil
qui
l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le reconnaître avec
284
as notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits
qui
nous obligent à le reconnaître avec une tragique évidence. Et c’est c
285
re indépendance, et telle est la mission spéciale
qui
justifie notre neutralité. av. Rougemont Denis de, « Mission spéci
286
l’action. Et non pas les distractions. Les hommes
qui
se battent, par exemple, sont moralement en meilleure forme que ceux
287
mple, sont moralement en meilleure forme que ceux
qui
, à l’arrière, essaient de s’amuser. Par contre, je ne connais rien de
288
vils ou mobilisés, aux quatre coins de la Suisse,
qui
voudraient travailler pour leur pays, qui sont pleins de projets et d
289
Suisse, qui voudraient travailler pour leur pays,
qui
sont pleins de projets et d’espoirs, qui ont cru en septembre 1939 qu
290
ur pays, qui sont pleins de projets et d’espoirs,
qui
ont cru en septembre 1939 que notre mobilisation allait ouvrir des po
291
d’action morale et nationale sans précédent, — et
qui
, après trois ou quatre mois, sont en train comme on dit de se dégonfl
292
r. Pourquoi ? Parce que nous sommes un petit pays
qui
se méfie des grandes entreprises, ou simplement des enthousiasmes. Pa
293
assion égalitaire (inconnue de l’ancienne Suisse)
qui
a pour effet de déprimer l’initiative originale, les vocations trop n
294
xcité. Certain sentiment suisse répugne à tout ce
qui
lui paraît vouloir se distinguer, dans n’importe quel ordre d’action.
295
t de solidarité, d’équipe, et de virile entraide,
qui
a forgé notre fédération, et l’a préservée jusqu’ici de la tentation
296
vaise volonté inconsciente à l’endroit de tout ce
qui
dépasse une très moyenne ardeur, c’est le moment de réagir vertement.
297
ncer. Et j’en profite pour dire, ici, à tous ceux
qui
veulent faire quelque chose — et ils sont plus nombreux que jamais —
298
s sceptiques et les faux réalistes, par tous ceux
qui
ne savent prendre au sérieux que les petites tâches immédiates, perda
299
ntons nos lacs d’azur, nous chantons nos glaciers
qui
touchent aux deux, et nous en retirons d’importants bénéfices, mais n
300
ltière beauté menace sans cesse d’écraser l’homme
qui
voudrait simplement s’y complaire, et qui oublie qu’on peut aussi l’y
301
l’homme qui voudrait simplement s’y complaire, et
qui
oublie qu’on peut aussi l’y comparer. Être Suisse, ce n’est pas un «
302
hie distante du spectateur, touriste ou hôtelier,
qui
suit d’en bas, à la lunette, la caravane en plein effort sur les glac
303
laciers. En avant donc, pour mériter cette Suisse
qui
nous fut donnée ! ab. Rougemont Denis de, « Les Suisses sont-ils “
304
, pièces chargées et, derrière tout cela, l’armée
qui
guette et qui travaille encore dans les forêts, dans les ravins et da
305
ées et, derrière tout cela, l’armée qui guette et
qui
travaille encore dans les forêts, dans les ravins et dans les champs
306
s neigeux ; et derrière l’armée, un peuple entier
qui
guette, et qui travaille lui aussi jour et nuit, dans les bureaux et
307
derrière l’armée, un peuple entier qui guette, et
qui
travaille lui aussi jour et nuit, dans les bureaux et les usines — po
308
x comparables à ces sifflements pleins de mystère
qui
circulent au-dessus de l’Europe et que, parfois, quand vous cherchez
309
ecrets que rien ne saurait empêcher de passer, et
qui
peut-être vont nous apporter des nouvelles beaucoup moins rassurantes
310
à la main l’intégrité du sol de la patrie, voilà
qui
ne faisait pas de question. Il n’y avait pas d’autre raison à cherche
311
epuis quelques années, ce ne sont plus les armées
qui
conquièrent un pays. Mais c’est d’abord la propagande. Ce n’est plus
312
és, eux aussi, par d’autres traités plus anciens,
qui
se trouvent en contradiction avec l’évolution récente de l’Histoire.
313
englobe, comme par hasard, tous les pays voisins
qui
sont trop petits pour se défendre seuls. Au nom de ce concept d’espac
314
forcent, non sans brutalité, à « dire » enfin ce
qui
naguère allait sans dire, à dire pourquoi nous voulons que notre sol
315
On n’a pas le droit de mourir pour quelque chose
qui
ne fournit pas des raisons de vivre. Notre serment nous engage donc a
316
s phrases habituelles, certaines réalités solides
qui
valent la peine d’être affirmées sans rhétorique. Je vous ai parlé dé
317
au prix de leur héroïsme civique et militaire, et
qui
sont un modèle pour l’Europe. » Oui, certes. Mais, en fait, que sont
318
ement que les privilèges politiques, si le peuple
qui
en jouit ne sait pas les mériter par ses manières d’être et de penser
319
dirait presque qu’ils croient que l’autre, celui
qui
pense différemment, doit être un type dangereux ou très méchant. Ceci
320
sens et le goût de la liberté quotidienne, celle
qui
se manifeste dans la diversité infinie des manières de penser et de v
321
notre liberté ? Je n’en désignerai ici que deux,
qui
vous paraîtront peut-être assez inattendus. Ce sont la paresse d’espr
322
la véritable culture. Ils ont horreur de tout ce
qui
leur paraît « compliqué ». Ils jugent suspect tout ce qui ne rentre p
323
paraît « compliqué ». Ils jugent suspect tout ce
qui
ne rentre pas à première vue dans des catégories moyennes et bien con
324
g. Il persécute à petits coups d’épingles tout ce
qui
« paraît » vouloir se distinguer. Pourquoi ? Parce que c’est bien plu
325
ns pas, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet
qui
parlait ainsi, il y a longtemps, tout au haut de la pente… ae. Rou
326
reux, à regarder notre neutralité comme une chose
qui
irait de soi, qui aurait existé de tout temps, sans commencement ni f
327
otre neutralité comme une chose qui irait de soi,
qui
aurait existé de tout temps, sans commencement ni fin imaginables, qu
328
tout temps, sans commencement ni fin imaginables,
qui
nous serait due sans discussion et même sans contrepartie, et qui rep
329
due sans discussion et même sans contrepartie, et
qui
représenterait, en somme, un privilège de droit divin. Nous savons qu
330
la guerre actuelle est le signe ? Pour certains,
qui
se disent réalistes, si nous sommes neutres, c’est uniquement en vert
331
allemand : Eid-Genossenschaft, communauté de ceux
qui
ont fait serment. Mais ici encore, il nous faut bien voir que cette r
332
es de ne point utiliser le passage par la Suisse,
qui
les découvrirait sur leur flanc. Mais cette raison dite d’équilibre s
333
même pas ici l’argument de l’impartialité morale,
qui
put jouer un rôle en 1914-1918 lorsque le fameux « fossé » séparait W
334
s unanimes… Que reste-t-il donc à répondre à ceux
qui
nous demanderaient d’entrer en guerre ? Ni l’argument des réalistes,
335
tre, ce ne peut donc être qu’au nom d’une réalité
qui
ne sera ni matérielle ni légale, mais spirituelle au premier chef ; a
336
e faudrait pas retenir de ce traité uniquement ce
qui
nous semblerait y garantir notre sécurité ; car le texte dit autre ch
337
Suisse vis-à-vis de l’Europe, nombreux sont ceux
qui
crient à l’utopie. Beaucoup de gens s’imaginent que les petites raiso
338
pos de la neutralité, ce sont les faits eux-mêmes
qui
nous invitent à prendre une attitude active vis-à-vis de l’Europe. Ce
339
e active vis-à-vis de l’Europe. Ce sont les faits
qui
rendent insuffisantes nos justifications par l’intérêt. De par notre
340
ire. Ils prétendent tenir compte uniquement de ce
qui
est inscrit dans nos nécessités, dans notre situation géographique et
341
elle. Et ils affirment que dans toutes ces choses
qui
peuvent être vues et touchées, nos Alpes, la petitesse de notre terri
342
ns par un acte de l’esprit. L’individu ou le pays
qui
se reconnaît une vocation doit sans nul doute partir des faits — sous
343
partir justement, aller au-delà, et dans un sens
qui
ne peut être révélé que par sa foi. Maintenant donc, il s’agit pour n
344
ntribuer, je lui demanderai d’aider au moins ceux
qui
se trouveraient mieux placés dans ce combat, et d’être prêt à leur po
345
u’il serait imprudent de préciser trop vite, mais
qui
naîtront sans aucun doute, ici ou là, dans la mesure où nous les appe
346
s prêts à répondre à tout appel, même balbutiant,
qui
se ferait entendre. Préparons-nous à dire très haut, dès que l’occasi
347
cles. Et surtout, ne dénigrons pas les tentatives
qui
se feraient jour dans ce sens, comme nous avons trop souvent dénigré
348
, c’est-à-dire à le mieux réaliser, d’une manière
qui
le rende exemplaire, au sens littéral de ce mot. Profitons de notre p
349
beaucoup mieux nos confédérés suisses allemands,
qui
savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la Suisse. Il nous
350
r ce que j’appellerai le sens fédéraliste intime,
qui
suppose toute une morale, toute une manière de vivre et de penser. Co
351
tes postales et des discours, n’est pas la Suisse
qui
se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mais bi
352
libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse
qui
sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission dont el
353
des événements actuels, la vraie grandeur du rôle
qui
peut nous y attendre. Et parce que nous serons plus conscients de ce
354
u à l’autre de ces lettres6. Pas d’importance. Ce
qui
est important, c’est la certitude « qu’il passera ». Que sont nos pet
355
Qu’est-ce que cela au regard de la menace énorme
qui
domine l’Europe d’aujourd’hui ? Eh bien, cette menace énorme, à son t
356
d’attente (pages démodées) (avril 1940)ai Ceux
qui
tiennent un journal intime sont d’ordinaire des êtres qui se cherchen
357
nent un journal intime sont d’ordinaire des êtres
qui
se cherchent, ou qui, pour mieux se posséder, fixent d’eux-mêmes quel
358
e sont d’ordinaire des êtres qui se cherchent, ou
qui
, pour mieux se posséder, fixent d’eux-mêmes quelques instantanés révé
359
èce de paix que nous laissa l’hiver, et la guerre
qui
revient nous avertir, au seuil de ce printemps quelle dénature. Envie
360
sans signification, ou plutôt ne signifiant rien
qui
puisse être aussitôt mis en œuvre… C’est qu’aucune œuvre n’est plus c
361
us. Toute création demande une vacance, un espace
qui
ne soit mesuré et un temps qui ne soit rythmé que par les lois intime
362
vacance, un espace qui ne soit mesuré et un temps
qui
ne soit rythmé que par les lois intimes du sujet fascinant. Chaque œu
363
ou colonie. Aujourd’hui, c’est le voleur lui-même
qui
« rapporte contre récompense ». 8 avril 1939 Monsieur Turc a été mari
364
, pour nous autres, qu’est-ce que cela fait, ceux
qui
gouvernent ? Ça peut bien être des Allemands, ou des Anglais, ou tout
365
isseront tranquilles, les fascistes, si c’est eux
qui
gouvernent ? — Ils ne peuvent pas m’empêcher de travailler ! J’ai tou
366
s ! Je ne sais comment il s’y prendra, mais voilà
qui
s’appelle un beau redressement national ! 11 avril 1939 Monsieur Turc
367
l’œuvre en cours, c’est un esprit d’autocritique
qui
prend la place, en moi, de l’effort créateur. J’imagine un recueil de
368
ne s’est maintenue que chez les écrivains savants
qui
, à force d’ascèse intellectuelle et de raffinements affectifs, ont su
369
aute de la culture que celle des hasards anonymes
qui
organisent un monde mécanique (radio, capital, urbanisme) au sein duq
370
on efficace. En vérité, ce ne sont pas les clercs
qui
ont trahi, mais plutôt les chrétiens indignes de leur nom : ils ont l
371
? Le sort de la démocratie dépend de la solution
qui
sera donnée en fait à ce problème, au cours des mois ou des années qu
372
it à ce problème, au cours des mois ou des années
qui
viennent. Paris, 21 avril 1939 Une nuit blanche dans un train bondé.
373
entes, mais non pas l’acheté et le vendu. L’homme
qui
agit (achète ou vend) est défini par son action, revêt un rôle, devie
374
un rôle, devient une persona ; tandis que l’homme
qui
subit un acte (qu’il soit acheté ou vendu) se voit assimilé par le la
375
ommes perdent leur personnalité, c’est la matière
qui
s’en voit revêtue. 26 avril 1939 Une heure au café avec un romancier,
376
tions délirantes, et le tréponème, et j’en passe…
Qui
est fou, qui ne l’est pas ? » Il me dit hésiter souvent sur ce point,
377
tes, et le tréponème, et j’en passe… Qui est fou,
qui
ne l’est pas ? » Il me dit hésiter souvent sur ce point, — et me donn
378
est des stratèges de Café du Commerce — généraux
qui
n’ont rien à commander —, il est des « résistants » qui n’ont rien à
379
ont rien à commander —, il est des « résistants »
qui
n’ont rien à sauver, et qui ne s’en montrent que plus « durs ». Cet e
380
st des « résistants » qui n’ont rien à sauver, et
qui
ne s’en montrent que plus « durs ». Cet excité croit-il vraiment à se
381
les ses meilleurs amis. (On entend : les Français
qui
l’ont accueilli comme émigré.) Mais lui, l’émigré, l’excité, le belli
382
! — s’il en reste — tels étaient les propos amers
qui
se tenaient dans le Paris du printemps 1939. M’absoudras-tu de n’avoi
383
ce leur rend enfin le goût de vivre ? Privilégiés
qui
n’éprouvent de désir pour leurs biens qu’à la veille de les perdre. D
384
s qu’à la veille de les perdre. Déshérités aussi,
qui
ne retrouvent l’espoir qu’au seuil des catastrophes générales. Et j’e
385
seuil des catastrophes générales. Et j’en connais
qui
ne parviennent à leur régime normal de vie (comme un moteur prend son
386
droit de dire — pour le soulagement général — ce
qui
ferait taxer l’homme de la rue de cynisme ou de lâcheté. Faut-il pens
387
onnaîtront jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux
qui
la feront qui peuvent avoir peur de la guerre. Car avoir peur d’un ac
388
ais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux qui la feront
qui
peuvent avoir peur de la guerre. Car avoir peur d’un accident, c’est
389
s et déjà, de tout avenir imaginable, — pour ceux
qui
la feront à coup sûr… La guerre qui vient n’augmente en nous ni le co
390
, — pour ceux qui la feront à coup sûr… La guerre
qui
vient n’augmente en nous ni le courage ni la peur, mais plutôt un cer
391
t-être aussi une certaine modestie de l’individu,
qui
se voit concrètement réduit à sa juste et minime importance. Paris, 1
392
ttre une pluie d’orage sur la Concorde : « Et moi
qui
ai oublié mon masque à gaz ! C’était pourtant l’heure H ! » 14 mai 19
393
horreur et charme, à travers la vision d’un saint
qui
vivrait sa vie consacrée dans les rues, les cafés, les métros. Je le
394
tte grande Question qu’il porte dans son être, et
qui
est aussi la grande Réponse ; et les démons s’éveillent sur son passa
395
ci, le Christ reste le Scandale, l’Autre, l’Amour
qui
bouleverse le monde et fait surgir des quotidiennes apparences l’être
396
e déçu par l’amour, ou de s’inquiéter des rumeurs
qui
glissent au travers de propos superficiellement passionnés… Et l’on c
397
din des Plantes, et du dernier livre de Huizinga,
qui
nous parvint hier de Hollande. Nous échangeons des nouvelles de nos a
398
ment, qu’il ne soit pas perdu pour tous, c’est ce
qui
rend sa perte insupportable à qui croyait le posséder. Nos haines… Po
399
tous, c’est ce qui rend sa perte insupportable à
qui
croyait le posséder. Nos haines… Pourquoi la haine, par exemple, de t
400
es… Pourquoi la haine, par exemple, de tel régime
qui
nous menace depuis des mois ? Serait-ce à cause de la menace ? Je ne
401
che et trop éclairé par ce néon rouge ou bleuâtre
qui
sera, n’en doutons pas, l’éclairage de l’enfer… Les clients : demi-lu
402
Les clients : demi-luxe et demi-monde. Des femmes
qui
ont voulu ressembler aux trois ou quatre types de stars en vogue. Nan
403
quatre types de stars en vogue. Nanties de chiens
qui
sentent eux-mêmes le patchouli et qu’elles disposent sur la banquette
404
ns l’enthousiasme, déchirant les voiles, du salut
qui
nous est promis ! 9 juin 1939 « Notre Führer fait une politique d’art
405
ique d’artiste ! », a proclamé M. Goebbels. Voilà
qui
définit l’idée de l’Art que peut concevoir un petit-bourgeois alleman
406
s seul et je pense à un bonheur promis, ce revoir
qui
est pour demain. Et voici que soudain, un « à venir » m’est rendu, un
407
lus rien ne comptera que par rapport à ce plaisir
qui
vient. Et les ennuis, et l’ennui même, ne seront plus que les petits
408
pour mesurer l’importance relative des événements
qui
nous font les gros yeux. Joie du temps retrouvé, dans l’instant d’un
409
oie du temps retrouvé, dans l’instant d’un espoir
qui
fut pour moi la parabole salutaire ! Substance présente des choses es
410
e, quand le seul terme redoutable est le Jugement
qui
nous délivrera ? Eh quoi ! suffisait-il d’y penser ? Non, mais il suf
411
faut, ce sont des pessimistes actifs. Des hommes
qui
pensent et qui agissent conformément à la maxime du Taciturne : « Pas
412
des pessimistes actifs. Des hommes qui pensent et
qui
agissent conformément à la maxime du Taciturne : « Pas n’est besoin d
413
ècle. Nous ne savons plus prendre au sérieux « ce
qui
nous dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progr
414
nous avertissait de certains dangers formidables
qui
menaçaient l’existence même de l’héritage européen, nous répondions :
415
rante précision, nous opposions le scepticisme de
qui
ne s’en laisse pas conter, et connaît toutes les ruses de toutes les
416
. Cette inconscience, j’en dirai la cause : celui
qui
ne croit pas en Dieu ne sait pas non plus croire au diable, et ne sai
417
n stupide et irritante, n’est-ce pas, aux yeux de
qui
refuse d’envisager la vie comme une totalité orientée par l’esprit. L
418
ernier siècle furent unanimes à prévoir le destin
qui
maintenant nous surprend. Nous avons eu bien assez de prophètes. Nous
419
us y trouverez les plus grands noms de la pensée,
qui
furent aussi les plus cyniquement méconnus. Vous y trouverez les témo
420
ps, et dans la prédiction des maux à venir — ceux
qui
fondent sur nous aujourd’hui. Quoi de commun entre un Burckhardt, un
421
bourgeoises, et leur vision précise du châtiment
qui
s’abattra nécessairement sur l’Occident, si celui-ci persiste à ne pr
422
Burckhardt sur les « terribles simplificateurs »,
qui
viendront imposer à l’Europe d’impitoyables dictatures militaires au
423
le du confort, et l’idole du progrès — ce progrès
qui
ne sait rien que répéter comme une horloge parlante : « Tout s’arrang
424
nationales, pour avoir refusé obstinément tout ce
qui
lésait si peu que ce soit notre confort, notre profit, nos égoïsmes d
425
de défense nationale, nous acceptons des mesures
qui
, hier encore, passaient pour folles, démagogiques, impensables et imp
426
utopies subversives » certaines réformes sociales
qui
eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entr
427
fets aux yeux de tous. Mea culpa des pacifistes,
qui
n’ont pas su imaginer le mal parce qu’ils croyaient au bien fait de m
428
fait de main d’homme. Mea culpa des militaristes,
qui
n’ont pas su imaginer un autre bien que la défense toute matérielle d
429
es vicié dans son principe ; ou la conquête, mais
qui
tue ce qu’elle conquiert. Mea culpa des gens de droite, qui croyaient
430
qu’elle conquiert. Mea culpa des gens de droite,
qui
croyaient pouvoir conserver des privilèges hérités, tout en admirant
431
, tout en admirant et soutenant des chefs brutaux
qui
les bernaient pour mieux les détrousser au bout du compte. Mea culpa
432
ils excitaient les masses. Mea culpa des Suisses,
qui
voulaient profiter des avantages de la folie moderne, et qui se plaig
433
nt profiter des avantages de la folie moderne, et
qui
se plaignent aujourd’hui de devoir payer leur part minime dans la ban
434
nqueroute européenne. Mea culpa des clairvoyants,
qui
dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais qui se tinrent apparemment
435
s, qui dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais
qui
se tinrent apparemment pour satisfaits de leur succès de librairie :
436
ope un statut sursitaire, une espèce de concordat
qui
nous laisserait la possibilité de rebâtir. Mais on n’accorde un conco
437
ebâtir. Mais on n’accorde un concordat qu’à celui
qui
se déclare en faillite. L’aveu suppose un sens des valeurs spirituell
438
ses. Avis à la génération sportive, aux réalistes
qui
l’engendrèrent, aux libéraux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avi
439
e, aux réalistes qui l’engendrèrent, aux libéraux
qui
ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont qu
440
ous les bombardements, quand on ne sait même plus
qui
a été tué. Un peuple en guerre sauve son moral en se dopant, en força
441
même. Il est dur de reconnaître que ce châtiment,
qui
nous atteint aussi, est mérité ; et qu’il était logique, inévitable,
442
, ce sera grâce à l’action personnelle des hommes
qui
auront su répudier les illusions flatteuses de l’ère bourgeoise. Car
443
re bourgeoise. Car ceux-là seuls sauront alors ce
qui
mérite d’être sauvé ou recréé. Non pas le droit et la justice dont se
444
us le payons maintenant, une fois pour toutes. Ce
qui
comptera, ce qui vaudra toujours, l’Écriture nous l’apprend lorsqu’el
445
tenant, une fois pour toutes. Ce qui comptera, ce
qui
vaudra toujours, l’Écriture nous l’apprend lorsqu’elle dit : « Le cie
446
aire encore ? Quelle était l’assurance d’éternité
qui
permettait à Athanase de dire : c’est un petit nuage, il passera ? La
447
nditions nos ancêtres ont pu surmonter les crises
qui
menaçaient d’emporter leur État : d’une part en déclarant leur volont
448
et du travail. Partout, chaque jour, des citoyens
qui
hier encore se croyaient adversaires, découvrent qu’ils sont prêts à
449
it pour résoudre au fur et à mesure les problèmes
qui
vont se poser. Des hommes qui prouvent, par leur seule réunion, qu’il
450
esure les problèmes qui vont se poser. Des hommes
qui
prouvent, par leur seule réunion, qu’ils sont assez indépendants pour
451
uvent s’unir dans leurs diversités. Que tous ceux
qui
sont las des querelles partisanes, que tous ceux qui viennent d’être
452
sont las des querelles partisanes, que tous ceux
qui
viennent d’être démobilisés et qui sont prêts à faire du neuf, que to
453
que tous ceux qui viennent d’être démobilisés et
qui
sont prêts à faire du neuf, que tous les aînés qui voient clair, que
454
ui sont prêts à faire du neuf, que tous les aînés
qui
voient clair, que tous les jeunes qui veulent être guidés viennent av
455
s les aînés qui voient clair, que tous les jeunes
qui
veulent être guidés viennent avec nous pour travailler. Nous n’avons
456
lités appartenant aux milieux les plus divers, et
qui
nous ont promis leur appui. ak. Rougemont Denis de, « Au peuple su
457
— Puisque le fédéralisme est une forme politique
qui
suppose l’équilibre vivant entre les droits de chaque région et ses d
458
il est absurde de nommer « fédéraliste » un parti
qui
n’a d’autre programme que la défense des intérêts locaux contre le ce
459
éfense des intérêts locaux contre le centre. Ceux
qui
se disent, chez nous, « fédéralistes », ne sont souvent, je le crains
460
le crains, que des nationalistes cantonaux. Ceux
qui
insistent sur la nécessité de l’union centrale auraient peut-être plu
461
alistes, ou régionalistes, nomment « fédéral » ce
qui
procède de Berne. Il en résulte que leur fédéralisme se résume à comb
462
ue leur fédéralisme se résume à combattre tout ce
qui
est dit fédéral. Comprenne qui pourra ! Cette confusion verbale, symb
463
combattre tout ce qui est dit fédéral. Comprenne
qui
pourra ! Cette confusion verbale, symbolique de tant d’autres, est à
464
e leur opposition. Ils se font un programme de ce
qui
ne saurait être que la maladie individualiste ou la maladie collectiv
465
héorie, des centralistes et des régionalistes, ce
qui
se cache en réalité, c’est l’opposition gauche-droite. Les radicaux c
466
icaux centralisateurs ne sont que des socialistes
qui
s’ignorent ; ceux-ci à leur tour ne sont que des totalitaires timorés
467
t les particuliers, propriétaires ou industriels,
qui
mendient la « manne fédérale », les subsides et les allocations ; mai
468
cantons les plus conservateurs sont souvent ceux
qui
, me dit-on, se gênent le moins…10) Or l’opposition gauche-droite est
469
en puissance un petit État totalitaire et unifié,
qui
voudrait bien tout régler à sa guise, et qui se condamne, ridiculemen
470
fié, qui voudrait bien tout régler à sa guise, et
qui
se condamne, ridiculement, à avoir des idées sur tout. Les seuls part
471
, au nom d’une droite et d’une gauche extrémistes
qui
, dès « l’affaire » liquidée, ont démasqué leur fructueuse entente… Ma
472
tinuent à reprocher à nos socialistes un étatisme
qui
, en réalité, fait partie de tout programme fasciste ; nos marxistes c
473
ens, mais c’est pour dénoncer les antihitlériens,
qui
se trouvent d’ailleurs être les mêmes. (« Réactionnaires et capitalis
474
e, cela tient à la paresse d’esprit des messieurs
qui
en occupent les fauteuils. Les organismes centraux ne deviennent cent
475
mauvais sens) que par la faute des fonctionnaires
qui
s’y incrustent, et dont l’intelligence politique s’atténue dans le co
476
us : « Nous sommes opposés par principe à tout ce
qui
vient de Berne — sauf les crédits. » Mais dites : « Nous voulons des
477
de rien. 5. Notre matérialisme. — Le pire danger
qui
nous menace : nous avons renversé l’échelle des valeurs. Le cadre mat
478
oportion réellement exorbitante. Je vois des gens
qui
hésitent entre deux types de salles de bain, l’une coûtant 300 fr. de
479
in, l’une coûtant 300 fr. de plus que l’autre, et
qui
se désabonnent « vu la crise » de la seule revue qu’ils recevaient :
480
ns pas, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet
qui
parlait ainsi, il y a longtemps, tout au haut de la pente… 6. Culture
481
doute de soi qu’on a peur du voisin. Les Romands
qui
se rétractent au seul mot de germanisme ne sont pas ceux qui sauront
482
actent au seul mot de germanisme ne sont pas ceux
qui
sauront illustrer la Suisse romande, donc la défendre. Rousseau, Cons
483
influence totalitaire ou unitaire. Exemple : ceux
qui
, chez nous, font profession d’admirer la méthode d’un dictateur qui a
484
nt profession d’admirer la méthode d’un dictateur
qui
a pu écrire : « L’État, c’est l’âme de l’âme », voilà des drôles de f
485
de prudence » prises à l’égard de la presse — par
qui
de droit — et qui consistent à ménager non seulement la chèvre et le
486
es à l’égard de la presse — par qui de droit — et
qui
consistent à ménager non seulement la chèvre et le chou, ce qui est h
487
à ménager non seulement la chèvre et le chou, ce
qui
est humain, mais encore l’agneau… et le loup, ce qui est moins impart
488
est humain, mais encore l’agneau… et le loup, ce
qui
est moins impartial qu’il ne semble. Ne commettons plus l’imprudence
489
commettons plus l’imprudence capitale du monsieur
qui
s’enquiert « objectivement » des motifs d’un bandit tout prêt à l’ass
490
l’assommer. Or je connais une certaine propagande
qui
nous tape sur le crâne, littéralement, et cela depuis plusieurs année
491
matique et quotidienne contre les principes mêmes
qui
fondent notre État. (Je me garderai bien de donner ici un autre exemp
492
t la tiédeur… Mais voici nos voisins belligérants
qui
viennent nous dire : « Ceux qui ne sont ni froids ni bouillants seron
493
sins belligérants qui viennent nous dire : « Ceux
qui
ne sont ni froids ni bouillants seront vomis. » Qu’est-ce que cela si
494
est-ce que cela signifie, pratiquement ? Que ceux
qui
sont froids ou bouillants seront mangés. Je demande à voir ce qui vau
495
ou bouillants seront mangés. Je demande à voir ce
qui
vaut le mieux. Il ne faut pas parler de neutralité en général, dans l
496
ar tout dépend de ceci : vis-à-vis de quoi, ou de
qui
, est-on tiède, est-on neutre ? Si c’est vis-à-vis du Christ, la parol
497
es proverbes généraux certaines paroles du Christ
qui
n’ont de sens que par rapport à sa Personne, à son Royaume, à son Éte
498
rnité » d’une décision humaine ? Apprenons donc à
qui
de droit que nul État humain n’est éternel ; que la Suisse est un Éta
499
partir d’un certain moment de son histoire. Or ce
qui
est éternel ne commence pas à un certain moment, en 1648 ou en 1815 p
500
n moment, en 1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce
qui
commence à un certain moment, dans l’histoire, cessera aussi nécessai
501
ure, étant donnée la nature des guerres modernes,
qui
sont d’abord des guerres morales, des guerres de propagande. Quand un
502
iciellement et publiquement la prétention de ceux
qui
voulaient « neutraliser » de cette manière notre opinion. En tant que
503
it de condamner ouvertement des régimes étrangers
qui
attaquent ouvertement le nôtre. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’une
504
imposer leurs « lois fatales ». Ce sont les chefs
qui
dictent les prix, les cours des changes, la consommation. Ces chefs m
505
onseillers commerciaux. On demande des diplomates
qui
fassent une politique, et qui aient plus d’idées générales que de com
506
ande des diplomates qui fassent une politique, et
qui
aient plus d’idées générales que de compétences économiques. Je conna
507
n des choses de la SDN et de la chose européenne,
qui
nous représenteraient à l’étranger — officiellement ou non — avec com
508
ain miné. Je sais d’ailleurs ce que je risque. Ce
qui
me permet d’approuver pleinement cette déclaration de Spitteler : « N
509
ectacle grotesque que celui d’une feuille de chou
qui
, sûre de son inviolabilité, vitupère en style de cabaret une grande p
510
e mission dans l’Europe d’aujourd’hui.” Ce livre,
qui
tend avant tout à nous faire rentrer en nous-mêmes, est une œuvre for
511
de le faire) à la valeur capitale de cet ouvrage,
qui
a paru aux Éditions de la Baconnière-Boudry-Neuchâtel. »
512
is d’y retourner, et c’est encore la mobilisation
qui
m’y ramène. Si je vous confie que mes premiers loisirs de militaire o
513
ose une connaissance mutuelle, et je ne sais rien
qui
puisse nous donner, comme ce roman de Gottfried Keller, le sentiment
514
Suisses allemands. Le secret d’un certain lyrisme
qui
les distingue de nous autres Romands. Et quand je parle de lyrisme, j
515
ends pas ce sentimentalisme vague et un peu lourd
qui
met tant de points d’orgue dans les couplets d’un Männerchor, mais un
516
t moins d’esprit critique. Ce sont ces nuances-là
qui
donnent le ton de la bonne chanson suisse allemande, et de la fantais
517
pas des Goethe — loin de là… Et cependant, celui
qui
a compris Pascal, ou Goethe, ou Gottfried Keller, il a découvert du m
518
un élan, une saveur populaire et lyrique, tout ce
qui
fait le meilleur fonds du Suisse allemand dès qu’il est délivré de so
519
e et ses maisons aux puissantes assises, ses ours
qui
furent conquis sur le duc de Milan et ramenés par-dessus les Alpes, —
520
le culture patinée des Bâlois, la Suisse centrale
qui
mène encore une existence patriarcale autour du Saint-Gothard, notre
521
us a permis de réunir des qualités et des défauts
qui
se complètent si heureusement : la rouspétance du Suisse romand et la
522
permettez-moi de terminer par une petite citation
qui
prouvera aux plus ombrageux des régionalistes romands qu’un Suisse al
523
qu’elle contient, depuis le vieux brochet moussu
qui
nage au fond de ses lacs jusqu’aux aigles qui planent sur ses glacier
524
ssu qui nage au fond de ses lacs jusqu’aux aigles
qui
planent sur ses glaciers. Combien d’espèces de gens grouillent dans c
525
t des siècles, l’équilibre entre les grands États
qui
entouraient la Suisse fut notre garantie d’indépendance. Cet équilibr
526
ns ses deux mots : liberté, solidarité. Deux mots
qui
furent pour nos ancêtres autre chose que des mots flatteurs : des rai
527
ers et contre tout, grâce à un sens communautaire
qui
doit rester en exemple à l’Europe. C’est l’esprit de liberté des comm
528
it de coopération, de syndicat ou de corporation)
qui
a rassemblé les premiers Suisses au xiiie siècle. C’est l’esprit de
529
a préparation minutieuse et la discipline civique
qui
ont gagné la bataille de Morgarten contre une « division cuirassée »
530
t l’esprit de sacrifice de quelques-uns pour tous
qui
a sauvé la Suisse à Saint-Jacques sur la Birse, malgré l’anéantisseme
531
s ne sauraient surprendre et démoraliser que ceux
qui
ont oublié comment la Suisse s’est faite, et à quel prix elle s’est t
532
es que si elle croit à son avenir, à sa mission —
qui
seule la rend indispensable aux autres peuples de l’Europe. Le chef-d
533
i déjà, pour notre défense militaire, des mesures
qui
, en d’autres temps, eussent passé pour révolutionnaires : la caisse d
534
n de grands travaux, nous aurons donné un exemple
qui
peut féconder l’avenir : exemple d’ordre humain librement édifié. Que
535
prennent ceci : chaque chômeur, dans les semaines
qui
viennent, représentera non seulement un scandale humain, mais une men
536
ition première de toute rénovation pratique. Ceux
qui
l’auront compris, et qui le prouveront, travailleront au salut du pay
537
énovation pratique. Ceux qui l’auront compris, et
qui
le prouveront, travailleront au salut du pays. Mais ceux qui s’obstin
538
veront, travailleront au salut du pays. Mais ceux
qui
s’obstineraient à accuser « les autres » de tout le mal qui se fait d
539
ineraient à accuser « les autres » de tout le mal
qui
se fait dans le monde, travailleraient au contraire à notre perte à t
540
ai de loin l’évolution de la « Ligue du Gothard »
qui
est mon idée et celle de mon ami Spoerri, de Zurich, et à laquelle je
541
. D’ailleurs, je viens de terminer deux brochures
qui
vont paraître prochainement et qui expliquent les desseins de notre g
542
deux brochures qui vont paraître prochainement et
qui
expliquent les desseins de notre groupement : réunir — non point dans
543
nous nous défendons de vouloir l’être jamais — ce
qui
doit logiquement représenter la Suisse d’aujourd’hui. Et travailler a
544
sorte de sénat composé de personnes d’expérience
qui
seront là pour nous conseiller. Aujourd’hui, la « Ligue du Gothard »
545
formées de représentants de tous les groupements
qui
ne sont pas des partis. Nous attachons, vous le voyez, une très grand
546
parlait sous le couvert depuis quelques jours et
qui
vient d’être rendue officielle. N’y voyons pas, comme certains se hât
547
hâteloises de l’Exposition nationale de Zurich et
qui
ne put être représentée, la guerre ayant éclaté quelques jours avant
548
plus, il a bien voulu nous faire les déclarations
qui
suivent. » ar. La rédaction conclut les déclarations de Rougemont de
549
Gothard” a reçu de nombreuses lettres de citoyens
qui
s’intéressent à elles et à ses desseins. Nous le croyons volontiers e
550
s vos questions. J’y ai répondu dans une brochure
qui
va paraître sur la Ligue. Il faut faire confiance à des hommes jeunes
551
e. Il faut faire confiance à des hommes jeunes et
qui
forment une équipe. Passons sur le passé. Nous sommes anticapitaliste
552
parer par canton une organisation professionnelle
qui
est la première mesure à prendre, si l’on veut sauver le pays. Oui, c
553
es, plusieurs d’entre nous sont « marqués », mais
qui
ne l’est pas, s’il a fait quelque chose ? Comme le dit la Lutte syndi
554
donné un sou, quoi qu’en dise une certaine presse
qui
ne se défend plus qu’à coup de calomnies. Ni les « Éléphants », ni au
555
tout d’abord l’opinion de M. Denis de Rougemont à
qui
nous avions exprimé notre étonnement. Par une brève lettre datée du 1