1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 a dernière déclaration aux chambres fédérales. Il se peut que l’aspect pratique de cette mission ait perdu de son importan
2 ors l’aspect symbolique de la mission confédérale se dégage et doit être dégagé avec une évidence, une force, une convicti
3 chies de financiers et de démagogues. Tout ce qui s’ est fait de réel et de valable en Occident fut l’œuvre de ces hommes d
4 s, tous pour un ! Ainsi, dès l’origine, la Suisse s’ affirme-t-elle comme la gardienne du secret de l’Europe, de sa vraie f
5 lectiviste. Cette maladie du sentiment occidental se révèle beaucoup plus dangereuse pour notre État que l’anarchie ancien
6 angue et de la force militaire. Par là même, elle s’ attaque à la tradition créatrice de l’Occident, — et elle menace en pr
7 el que nous sommes chargés de le défendre, et qui s’ oppose autant au particularisme étroit qu’à cette forme antisuisse de
8 qu’à cette forme antisuisse de centralisation qui s’ appelle le nationalisme. Mais le plus gros effort s’esquisse à peine.
9 appelle le nationalisme. Mais le plus gros effort s’ esquisse à peine. Ce sera la tâche de la nouvelle génération que de le
2 1938, Articles divers (1938-1940). Souvenir d’Esztergom (juin 1938)
10 , dominant cette plaine onduleuse dont les vagues se perdent dans une poussière violacée à l’horizon — chez les Tchèques d
11 la, la vraie gloire d’un poète : que son souvenir se confonde — inoubliable, inséparable — avec celui d’une belle journée
3 1938, Articles divers (1938-1940). « Comment libérer l’État de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938)
12 i les positions de l’Ordre nouveau. On sait qu’il s’ agit d’une dichotomie, rationnelle, mais dont nous discuterons la poss
4 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
13 e, il est temps que le public français commence à se renseigner sur la question hitlérienne, autrement brûlante et immédia
14  » qu’ils nous offrent. Certes, il est malaisé de se renseigner exactement sur le fonctionnement d’un régime autarcique, o
15 chez les auteurs de droite auxquels M. Rivaud ne se cache pas d’appartenir. Les renseignements fournis sur l’économie pay
16 it dans ces méthodes l’antithèse exacte de ce qui se passe en France. Et l’on en vient à se demander si ce n’est pas surto
17 de ce qui se passe en France. Et l’on en vient à se demander si ce n’est pas surtout le souci de faire la leçon aux Franç
5 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
18  ; qu’ils sont souvent d’autant plus seuls qu’ils se voient contraints par le sort de vivre tous ensemble dans les villes.
19 us contradictoires en apparences. Tout mon effort se portait donc à distinguer, et dans la mesure de mes moyens et dans mo
20 ur belliqueuse qui, Dieu merci, ne trouvait pas à s’ exercer dans nos cantons paisibles. Pourquoi n’y aurait-il pas de nos
21 raire, au sens patriotique de nos ancêtres. Et il se peut que de nos jours, où la Suisse apparaît de plus en plus comme le
22 venir, fédérant ses précieuses différences, — il se peut que ce service européen soit précisément dans la ligne d’une voc
6 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
23 me » (20 novembre 1938)j k Tous les problèmes se posent différemment pour un croyant et pour un incroyant. Non pas que
24 venir une servitude. Un romancier communiste doit se préoccuper des résultats politiques de son œuvre : servitude pour l’a
25 r l’artiste. Mais un romancier chrétien n’a pas à se préoccuper des résultats. Il ne saurait les prévoir, puisque c’est Di
26 préoccupation de l’artiste chrétien doit être de se maintenir en état de service pendant qu’il crée. Je suis d’accord ave
27 es). Le chrétien sert son Dieu, — et ensuite Dieu se sert de lui et de son œuvre comme il Lui plait. Mais je m’aperçois qu
28 e la foi seule la révèle : — et à partir de là ne se posent plus que des problèmes d’ordre technique. Nous autres écrivain
7 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
29 aissances techniques, grâce auxquelles l’étudiant se verrait en mesure de gagner maigrement sa vie dans une profession lib
30 pluie, et l’odeur du lac immobile… Tout cela peut se résumer d’un mot. C’est le romantisme éternel. C’est tout ce que l’on
31 nt la dernière à cultiver le romantisme. La nôtre se crut la première, parce qu’elle était horriblement surréaliste ! J’ig
32 s qui ont suivi ont été aussi folles que nous, et s’ il serait décent de le souhaiter. Mais c’est avec plus de tendresse qu
33 lle — mais qu’importait ? Quelques-uns, pourtant, s’ y brûlèrent. Et voilà qui me donne à penser qu’il n’y avait pas en jeu
8 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
34 chrétienne, incitent beaucoup de contemporains à se tourner vers le passé pour y trouver le réconfort d’anciennes victoir
35 iants. Déconcertés par l’ampleur de l’attaque qui se prépare contre le monde chrétien, beaucoup, jusque parmi les incroyan
36 her. Devant le danger, ils serrent les rangs. Ils se mettent à compter leurs forces, à recenser tous leurs appuis. Et c’es
37 attention ! Cette interrogation pressante, il ne s’ agit pas de lui offrir n’importe quelle réponse flatteuse ou approxima
38 e ou approximative. Et ce besoin de certitude, il s’ agit de la combler en vérité. La menace est sérieuse, les événements d
39 us atteint déjà par contrecoup, et il est sage de s’ attendre à bien pire. C’est donc le moment ou jamais de se montrer trè
40 re à bien pire. C’est donc le moment ou jamais de se montrer très rigoureux dans le choix des moyens de défense. Et, par e
41 uis une dizaine d’années, une discussion générale s’ est instituée sur les notions de personne, d’individu et de personnali
42 jeunes protestants, beaucoup d’agnostiques aussi, se sont efforcés de démontrer l’importance concrète d’une définition de
43 listes. C’est donc vraiment de nos affaires qu’il s’ agit dans cette discussion. Nous y avons notre mot à dire, peut-être m
44 ns d’individu et de personne, et les systèmes qui s’ y opposent, nous verrons mieux comment se situe la Réforme dans l’évol
45 èmes qui s’y opposent, nous verrons mieux comment se situe la Réforme dans l’évolution de l’Europe, et quel principe centr
46 idu, c’est l’homme de la tribu qui tout d’un coup se met à réfléchir pour son compte, et qui, de ce fait même, se distingu
47 fléchir pour son compte, et qui, de ce fait même, se distingue du groupe naturel, et s’isole. Le groupe primitif, la tribu
48 ce fait même, se distingue du groupe naturel, et s’ isole. Le groupe primitif, la tribu, est lié par le lien du sang, des
49 abou et autour des tombeaux, objets d’effroi, que se rassemble la société primitive. Ce qu’elle adore, c’est ce qu’elle cr
50 supposez maintenant qu’un des membres de la tribu se mette à raisonner à part soi. Raisonner, c’est d’abord douter, et c’e
51 Raisonner, c’est d’abord douter, et c’est bientôt se révolter. L’homme qui raisonne, c’est l’homme qui cherche à échapper
52 s indo-germaniques, les Grecs sont les premiers à se détacher, à prendre figure, donc à s’individualiser. Dans la tribu pr
53 premiers à se détacher, à prendre figure, donc à s’ individualiser. Dans la tribu primitive, certains hommes se singularis
54 ualiser. Dans la tribu primitive, certains hommes se singularisent : on les considère comme des criminels, car ils ont pro
55 nonyme de criminel. Mais peu à peu, ces individus se groupent pour constituer de nouvelles communautés (les thiases) compa
56 Dans la cité, bien au contraire, chacun cherche à se distinguer. On met son point d’honneur à faire mieux que le voisin, o
57 n, ou tout au moins à faire autrement que lui. On se veut autonome et conscient. La définition la plus noble de l’individu
58 héros, d’où la statue, d’où le tragique (Antigone s’ opposant aux décisions sacrées de l’État) ; — d’où les notions de gloi
59 entrifuge, par rapport à la communauté d’origine, s’ il se confond d’abord, soulignons-le, avec l’intelligence et la raison
60 fuge, par rapport à la communauté d’origine, s’il se confond d’abord, soulignons-le, avec l’intelligence et la raison, ne
61 n, ne tarde pas à affaiblir les liens sociaux. Il s’ oriente vers l’anarchie. À ce moment, se produit fatalement ce que j’a
62 ciaux. Il s’oriente vers l’anarchie. À ce moment, se produit fatalement ce que j’appellerais un sentiment de vide social.
63 s exactement, de succession fatale. L’individu ne s’ oppose à l’État qu’à la manière dont le vide s’oppose au plein : plus
64 ne s’oppose à l’État qu’à la manière dont le vide s’ oppose au plein : plus le vide est absolu, plus l’appel est puissant.
65 sociale commencé par l’individualisme. L’individu s’ était abstrait du groupe naturel ; l’État liquide les groupes naturels
66 la société, afin qu’aucune structure organique ne s’ oppose plus à son action d’unification, de « mise au pas ». C’est avec
67 utes les initiatives vivantes, et qu’il finit par s’ effondrer sous le poids de son appareil dévorateur. Et cela ne manque
68 son appareil dévorateur. Et cela ne manque pas de se produire lorsque la majorité des citoyens se trouve réduite à l’état
69 ns l’Empire, tout homme n’est pas une persona, il s’ en faut. Les esclaves, par exemple, qui forment les deux tiers de la p
70 icien ou de soldat politique. Nous allons le voir se transformer substantiellement dans le vocabulaire chrétien. Car voic
71 dans l’anarchie. Et à son tour, la Rome étatique s’ écroule sous son propre poids. De nouveau se reforme un vide social, u
72 tique s’écroule sous son propre poids. De nouveau se reforme un vide social, une angoisse, un appel à une communauté. L’an
73 d’un avenir éternel, d’une révélation inouïe. Il s’ agit donc de l’attente d’une communauté progressive. La réalisation hi
74 réalisation historique de la première possibilité s’ est amorcée dès la fin de la République romaine, quand le César est de
75 ans l’au-delà. Leur chef n’est pas terrestre : il s’ est assis au Ciel à la droite de Dieu. Leurs ambitions non plus ne son
76 ussi des possibilités de servir leurs frères. Ils se voient donc libérés, et du même coup engagés dans un corps social nou
77 et son rôle actif de persona. Spirituellement, il se produit un phénomène parallèle : le païen qui se convertit se voit d’
78 se produit un phénomène parallèle : le païen qui se convertit se voit d’une part racheté de son péché ; et d’autre part,
79 n phénomène parallèle : le païen qui se convertit se voit d’une part racheté de son péché ; et d’autre part, il reçoit une
80 ice du prochain dans la mesure précisément où ils se sentent libérés par leur foi dans le Christ, leur Maître. Ces hommes
81 rétienne. Ce n’est pas l’individu grec, puisqu’il se soucie davantage de servir que de se distinguer. Et ce n’est pas non
82 c, puisqu’il se soucie davantage de servir que de se distinguer. Et ce n’est pas non plus la persona du droit romain, puis
83 ris peu à peu l’héritage de l’Empire romain. Elle s’ est peu à peu substituée aux cadres sclérosés du vieux régime. La capi
84 é par la foi. Si la foi venait à disparaître ou à s’ altérer, la communauté fondée sur la personne courait le danger d’une
85 yen Âge. « L’homme médiéval, écrit Burckhardt, ne se connaissait plus que comme race, peuple, parti, corporation, famille
86 lément sacré reparaît dans une société, et tend à s’ imposer par la force, comme ce fut le cas dès le xiie siècle, on se r
87 orce, comme ce fut le cas dès le xiie siècle, on se retrouve dans une situation quelque peu analogue à celle des débuts d
88 sens qu’une révolte de l’individu ne tarde pas à se manifester. Cette révolte, c’est la Renaissance. Elle apparaît d’abor
89 ommis dans l’Italie du xve siècle à seule fin de s’ acquérir de la renommée. Et les pirates siciliens, fondateurs du capit
90 crime social. Enfin l’individu de la Renaissance se livre à une activité toute nouvelle : l’expérimentation scientifique
91 rofaner le sacré collectif et ses tabous, afin de s’ affirmer libre et sans responsabilité par rapport à la société. Qu’il
92 ns responsabilité par rapport à la société. Qu’il s’ agisse de libre examen, de crimes, de soif de gloire et de richesses o
93 ive et contre la révolte de l’individu, ce qui va se dresser pour proclamer les droits et les devoirs de la personne chrét
94 é immédiate, Strasbourg et Genève. Le problème ne se pose même pas. Les Églises locales s’organiseront en fédérations, dél
95 problème ne se pose même pas. Les Églises locales s’ organiseront en fédérations, délégueront des députés à des synodes, et
96 omain un absolutisme réformé. Au contraire. Qu’il s’ agisse de la Transylvanie convertie au calvinisme et qui devient l’âme
97 la résistance au centralisme des Habsbourg, qu’il s’ agisse des Provinces-Unies des Pays-Bas ; qu’il s’agisse des fédératio
98 s’agisse des Provinces-Unies des Pays-Bas ; qu’il s’ agisse des fédérations de défense constituées par les huguenots ; ou d
99 ans les petits États qui éprouvaient le besoin de se fédérer contre l’Empire et contre Rome, et cela se vérifie souvent au
100 e fédérer contre l’Empire et contre Rome, et cela se vérifie souvent au xvie siècle. Mais je maintiens que la cause profo
101 présente. Car en définitive, c’est de cela qu’il s’ agit. L’histoire n’est jamais qu’un tremplin pour mieux sauter en plei
102 morale personnaliste ? Calvin, vous le savez, ne s’ est jamais préoccupé de la forme des gouvernements. Il insiste à maint
103 mieux départager les deux groupes de régimes qui s’ affrontent aujourd’hui. Le premier groupe est celui des nations qui re
104 érogène quant à la forme, sinon quant à l’esprit, se dresse le bloc des trois États totalitaires, — que menace de rejoindr
105 nsuite parce que ces différences, qui ne le voit, s’ atténuent d’année en année. Ce qu’il nous importe de souligner ce soir
106 Pouvoir. Renverser l’un, c’était donc fatalement s’ attaquer à l’autre. Et le chef de la révolution triomphante dans chacu
107 ir qu’elle vient de renverser. Ainsi les jacobins se firent centralistes comme les Rois. Ainsi encore Staline et Hitler se
108 es comme les Rois. Ainsi encore Staline et Hitler se firent césaropapistes comme les régimes qu’ils venaient d’abattre, ma
109 ne catholiques, alors qu’il n’en existe point qui se soit développé en pays « calvinistes » ou simplement influencés par d
110 éoriciens ou en opportunistes, comme certains qui se demandent encore, par exemple, s’il est de gauche ou de droite, alors
111 me certains qui se demandent encore, par exemple, s’ il est de gauche ou de droite, alors qu’il est du diable, et que c’est
112 us est déclarée. Or le meilleur, le seul moyen de se défendre — surtout quand il s’agit des choses de l’esprit — c’est de
113 , le seul moyen de se défendre — surtout quand il s’ agit des choses de l’esprit — c’est de connaître l’adversaire afin de
114 irs temporels et toute l’autorité spirituelle. Il se transforme alors en une religion politique, ou encore en une politiqu
115 nt plus du tout des buts de la politique, et même se confondent avec eux. Alors il n’y a plus de recours, plus de pardon à
116 gré, et plus qu’intolérante : on ne peut même pas s’ y convertir ! Si l’on n’a pas les mêmes origines, on ne pourra jamais
117 atrice du sang et le culte des morts sacrés, même s’ il s’agit, comme c’est le cas, de métaphores anodines, d’éloquence de
118 e du sang et le culte des morts sacrés, même s’il s’ agit, comme c’est le cas, de métaphores anodines, d’éloquence de tir f
119 s-mêmes. Cette manière de créer des personnalités s’ appelle au vrai : caporalisation. La personne ainsi comprise n’est plu
120 de la terre et des morts, pour peu qu’il vienne à s’ accentuer, risque de nous conduire un jour par une voie directe au fas
121 , même quand elle cesse d’être vivante, laisse en se retirant beaucoup de personnalités. Cela constitue dans la cité des t
122 nde soit-elle, devant Dieu c’est zéro. Et si l’on se borne au social, il faut prévoir que ces personnalités, ces caractère
123 e ces personnalités, ces caractères bien trempés, se feront de plus en plus rares si nous laissons tarir les sources vives
124 s. Et surtout, n’oublions jamais que l’ennemi qui se dresse devant nous, c’est en nous tout d’abord que nous devons le vai
125 s vieux huguenots : « Tant plus à me frapper l’on s’ amuse, tant plus de marteaux l’on y use. » 2. Texte intégral d’une
9 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
126 imposées par l’occasion de la représentation — il s’ agissait de l’Exposition nationale de 1939 — par les dimensions de la
127 eschylienne du problème tout à fait analogue qui se posait lors des Jeux olympiques.) Or, il se trouve, par chance, que l
128 me : au premier acte, Nicolas quitte le monde, il s’ élève donc du plan 2 au plan 3. Au deuxième acte, le monde vient à lui
129 ique ou du cortège, dans les moments où l’intérêt se déplaçait du héros central aux réactions de la foule, c’est-à-dire du
130 e intervient soit pour souligner le sentiment qui se dégage d’un dialogue, soit pour créer une atmosphère qui appelle l’ac
131 onnes, dans les diverses régions de notre canton, se mirent de grand cœur à la tâche : acteurs amateurs recrutés dans tout
132 canton ! Certes, la guerre étant intervenue, tout s’ est trouvé suspendu à la veille des représentations de Zurich. Il est
133 invoquer un exemple aussi personnel ! — une leçon se dégage de notre effort : nulle part, ailleurs qu’en Suisse, il n’eût
10 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
134 doctrine : l’État ne sera maître de l’argent que s’ il est maître des esprits. Un État totalitaire ne peut pas être totali
135 ée peu à peu, mais assez vite. Cependant, elle ne s’ est imposée à moi que le jour où j’ai assisté à un discours du Führer,
136 mme au sourire extatique. Et tandis que cet homme s’ avance lentement, en saluant d’un geste épiscopal, quarante mille bras
137 saluant d’un geste épiscopal, quarante mille bras se lèvent, et le tonnerre rythmé des heil commence. Et cela dure plusieu
138 s Allemands célébraient. C’était une liturgie qui se déroulait, c’était la grande cérémonie sacrale d’une religion dont je
139 t descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne s’ est jamais trouvé dans cent occasions analogues. Voilà le principal de
140 mais un fondateur de religion. Cependant, tout ne s’ explique pas par le sentiment religieux dans l’hitlérisme. La politiqu
141 lles, etc. Mais tout cela retrace le comment cela s’ est fait. Il reste à trouver le pourquoi. Là-dessus, les réponses vari
142 t celui d’une renaissance spirituelle qui ne peut se faire sans une foi. n. Rougemont Denis de, « [Entretien] Hitler, g
11 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
143 t descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne s’ est jamais trouvé, dans cent occasions analogues. Voilà le principal d
144 us pouvez réfléchir là-dessus… On demande souvent s’ il est intelligent. Il me semble que cela n’a pas grande importance, q
145 en pareil cas. Tout au plus pourrait-on dire que s’ il était très intelligent, il n’aurait sans doute pas réussi à fanatis
146 e forme de bêtise convaincue est seule capable de s’ imposer à de grandes masses rassemblées par des passions élémentaires.
147 l génie ne compte plus en tant qu’individu. Il ne s’ appartient plus, il appartient au rêve de tous. Il n’a plus de qualité
148 ourriez le supprimer sans rien détruire de ce qui s’ est fait par lui. Le seul trait qui me frappe encore en lui, si je le
149 ient pas à l’individu, et même qu’elle ne saurait se manifester qu’autant que l’individu ne compte plus, comme tel, n’est
150 es raisons de croire et d’espérer, des raisons de se dévouer corps et âme à un absolu. Il s’est donné pour l’Absolu, la Pr
151 aisons de se dévouer corps et âme à un absolu. Il s’ est donné pour l’Absolu, la Providence, le Destin des Allemands. Il a
152 ait des miracles et dit des prophéties — et elles se sont réalisées — non pas au nom du Christ, mais au nom des idoles, au
12 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
153 sateurs qui les trahissent), et les éditeurs (qui s’ efforcent plutôt de refléter que de guider les goûts supposés du publi
154 uire un homme à un but défini, il faut avant tout se préoccuper de le prendre là où il est, et commencer là. Voilà le secr
155 dire qu’il doit connaître un but de vie meilleur. S’ il est vrai que d’abord, il s’agit de partir de l’homme réel (ce que n
156 ut de vie meilleur. S’il est vrai que d’abord, il s’ agit de partir de l’homme réel (ce que ne peuvent faire les meneurs de
157 on perd de vue les fins qu’elle doit servir. Tout se ramène donc à cette question : pour quelles fins vivons-nous ? Car ce
158 rthodoxie. Et à l’inverse ; dès qu’une orthodoxie se remet à sévir, la fonction de directeur de conscience reparaît automa
159 s voyons au xxe siècle plusieurs « orthodoxies » se constituer, toutes destinées à surmonter l’anarchie individualiste. E
160 nées à surmonter l’anarchie individualiste. Elles se fondent sur une doctrine du Prolétariat, ou de la Race, ou de l’Empir
161 activités de l’homme à ces fins-là. Mais comme il s’ agit de fins partielles, n’embrassant qu’une partie de la conscience h
162 euvent plus compter que sur la force brutale pour se faire avouer comme « vérités » par leurs victimes. Elles agissent par
163 s orthodoxies que vous condamnez : parti qui veut se faire aussi grand que le tout. Que ce soit le parti de la Raison, ou
164 e baron de Crac ne pouvait pas sortir du puits en se tirant par les cheveux, aussi vrai nous est-il impossible de nous hau
165 e un non-sens. La foi est toujours en avant, elle s’ élance vers les « choses espérées ». Elle nous dirige vers l’Esprit qu
166 ’elle espère et qu’elle prie, et vers lequel elle s’ ouvre à l’infini. « Et l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ! Et que ce
167 ignification, et cela dans la seule mesure où ils s’ efforcent de le surmonter. q. Rougemont Denis de, « [Réponse à une e
13 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
168 Cris du Monde, David, Pacific 231. Sur une table s’ étale une feuille de papier aux trois quarts achevée : c’est la partit
169 s questions. Et ces différences sont ? Il a fallu se plier aux conditions données par la scène, ce qui restreint sensiblem
170 s préférez, trois plans superposés. Dès lors tout se clarifie. Immédiatement on sent que les effets à obtenir ne seront pa
171 z certainement pris pour faire du texte une suite s’ adaptant à l’action ? Certainement, quand Nicolas de Flue parle, il pa
172 ve le chœur céleste. En outre, souvent les chœurs s’ expriment comme les chants d’oratorios et la musique les soutiendra. S
173 l’inquiétude d’en connaître les résultats. Qu’ils se rassurent ! Quand on a œuvré avec son cœur et sa probité artistique,
174 r et sa probité artistique, le public apprécie et s’ incline. Cette résurrection de Nicolas de Flue le prouvera en même tem
14 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
175 brables domiciles, me reçut à la NRF. Pourrait-on s’ imaginer, en effet, l’ex-« intellectuel en chômage », qui traîna ses m
176 peu répandues, ce jeune écrivain est en passe de se faire dans la littérature une place bien à lui et qui n’est pas des m
177 conscience et du sérieux de ceux de sa race, qui s’ attelle aux problèmes avec conviction, pour ne les lâcher qu’à la fin
178 indispensables à l’essence du livre qui pourrait se concevoir en dehors d’elles. Denis de Rougemont parle lentement, en p
179 parle lentement, en pensant ce qu’il dit. Parfois s’ établissent entre nous des silences qui me font dire qu’il a fini et q
180 dours, la passion reçoit droit de cité. Elle peut s’ exprimer dans le langage du mythe sous une forme voilée. Ce seuil une
181 une forme voilée. Ce seuil une fois franchi, elle se répand à travers toute la littérature qui ne fait que refaire éternel
182 e Tristan et Iseut, couple de parfaits amants, ne s’ aimèrent pas. À la manière dont Denis de Rougemont répond : « C’est ex
183 , en effet », on sent qu’il ne lui déplait pas de se faire le champion d’un paradoxe. Tristan aime sa passion, explique-t-
184 conserver leurs illusions, deux êtres ne peuvent s’ aimer que dans l’atmosphère où ils se sont rencontrés. N’est-ce pas d’
185 s ne peuvent s’aimer que dans l’atmosphère où ils se sont rencontrés. N’est-ce pas d’ailleurs le thème constant de tous le
186 traductions de mon livre montrent que l’étranger s’ intéresse à une étude où l’on parle de l’amour sans ironie comme sans
187 eu lui importaient les raisons pour lesquelles il se battait. La guerre constituait une espèce de jeu avec des règles, un
188 sacré d’« inconscient collectif » — dire que tout se passe comme si les sociétés réagissaient comme l’inconscient d’un ind
189 oin derrière, — l’Allemagne d’avant le romantisme s’ entend. Car avec le romantisme, l’Allemagne change de nature. Les troi
190 ns exercé sur la nation entière une influence qui se fait sentir aujourd’hui. Vous voulez parler de l’hitlérisme ? Il y a
191 ands et les rêves d’un Allemand. Quand les formes se disloquent, le mythe n’est plus un mythe, mais une réaction antisocia
192 aquelle toute vie serait impossible. C’est ce qui se produit en Allemagne ou en Russie. C’est en ce sens que mon livre est
193 que la véritable signification des questions qui se posent au niveau le plus profond a été négligée aussi bien par le mar
194 ue par l’économie bourgeoise. Et cette négligence se venge maintenant en suscitant des mouvements passionnels, tel l’hitlé
15 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
195 le gros bout de la lunette du temps, la voilà qui s’ agrandissait aux proportions de l’Europe d’aujourd’hui. Il n’y avait p
196 s, 500 personnes, acteurs, choristes et figurants se mirent joyeusement à l’ouvrage pour réaliser le spectacle. Ce magnifi
197 s ces heures sérieuses, plus que jamais elle doit se faire entendre. Grâce aux organisateurs de l’émission nationale du 6
198 ntion par les acteurs, choristes et musiciens qui s’ étaient préparés pour Zurich. (Compagnie de la Saint-Grégoire, Chorale
16 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
199 creuser leur trou de mitrailleuse : ils préfèrent s’ enfumer autour d’un feu de branches mortes, mornes et ronchonneurs, à
200 rient même pas. L’un d’eux entre ses dents : « On se demande ce qu’on fout par-là… » Eh bien oui, bande de rouspéteurs, vo
201 pourquoi ne l’ont-ils pas su ? Parce que tous ils s’ imaginaient — ou croyaient devoir s’imaginer ! — que le bonheur et la
202 que tous ils s’imaginaient — ou croyaient devoir s’ imaginer ! — que le bonheur et la force d’un peuple dépendent de sa gr
203 que les peuples autour de nous font la guerre, et s’ ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Suisses,
204 arce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Suisses, se fédérer progressivement au lieu de s’unifier brutalement. Oui, cette
205 es Suisses, se fédérer progressivement au lieu de s’ unifier brutalement. Oui, cette guerre n’a pas d’autre sens : elle mar
206 et avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s’ agit pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir
207 pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’ agit de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre
208 rs sublimes ». (Certain ministre de la propagande se chargerait très volontiers de ce travail de Heimatschutz.) Si nous so
209 es, depuis des siècles, devant l’Europe. D’autres se sont chargés d’arrêter les brigands qui voulaient profiter de sa faib
17 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
210 up de téléphone que j’ai dit, et toute la vie qui se reprend à vivre, les délais à courir, le sujet à me fuir… Le soir mêm
211 montés seuls ou en troupe au Ranft… Quelque chose se dessine dans l’espace : la cellule silencieuse de l’ermite, au centre
212 ement celle de Zurich ! Nuit blanche. Trois actes se composent, irrésistiblement, impitoyablement. Dans l’obscurité et la
213 re organisée et déployée dans mon esprit. Elle ne s’ est guère modifiée depuis lors. Dès les premiers instants, le paradoxe
214 hnique de ce drame m’était clairement apparu : il s’ agissait de peupler une scène immense autour d’un seul personnage impo
215 tre tradition, cette violente simplicité qui peut s’ accorder à la fois à la déclamation d’un chœur en marche et au dialogu
216 mois, tout fut terminé. Mois heureux, où le temps s’ écoulait au rythme même de l’œuvre en marche. L’accord du musicien et
18 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
217 elvétie des manuels ! Et qu’importe le calembour, s’ il fait hésiter les corrects dans un pays trop ajusté. Ah ! Nicolas Ma
218 s trop ajusté. Ah ! Nicolas Manuel Deutsch, on ne s’ embêtait pas de ton temps ! On allait faire la guerre en Italie pour l
219 hommes les plus vivants de cette époque où la vie s’ exaspère ont-ils fait à la mort, dans leurs rêves, la part que nous fî
220 jourd’hui l’éloge de la vie au grand air. Et tout se passe comme si le souci de l’hygiène, et celui de l’épargne dans tous
221 ou spirituelles, à la volée d’une imagination qui se soucie d’abord de composer. Entre une épaule et une arcade, vous déco
222 r d’un poignard ses tumultueuses compositions, il se joint aux guerriers du chevalier de Stein, va combattre à Novare et p
223 e, crie son indignation dans un furieux poème, et s’ en revient à Berne pour y faire la Réforme. Il écrira d’abord des jeux
224 me sa Danse des morts en était un. Le premier jeu se termine sur ce vers : Amen. Scellé avec le poignard suisse16. Et vo
225 peu tous les métiers », ce n’est pas un éloge, il s’ en faut, c’est plutôt une manière de lui refuser cette considération b
226 de lui refuser cette considération bourgeoise qui s’ attache aux carrières monotones. Mais la grandeur d’un Manuel, et de p
227 t toujours au plus pressé, au plus vivant, Manuel se fait théologien ; puis, après la victoire, homme d’État. Je vois ains
228 res, c’est l’Église qui doit les refaire. Qu’elle s’ y refuse, il faut la réformer. Après quoi l’on pourra rebâtir un État…
229 out savoir » (Nieman kan alls wüssen). Comme pour s’ excuser, comme s’il croyait au fond qu’on devrait tout savoir, et que
230 man kan alls wüssen). Comme pour s’excuser, comme s’ il croyait au fond qu’on devrait tout savoir, et que pourtant… C’est l
231 e 20 avril, il n’est plus. « Pareil au cierge qui se consume d’autant plus vite qu’il a mieux éclairé — écrit un chronique
232 ied. À la bataille de la Bicoque, les lansquenets s’ étaient dissimulés dans des tranchées, pendant que leur artillerie déc
233 La plupart des autres drames et satires de Manuel se terminent par la mention du « Schwyzerdegen », qui demeure sa vraie s
19 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
234 , mobilisés, parce que les peuples autour de nous se font la guerre ; et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se
235 les peuples autour de nous se font la guerre ; et s’ ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progressivemen
236 et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progressivement. La guerre actuelle, quels qu’en soient les f
237 et avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s’ agit pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir
238 pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’ agit de voir qu’en fait, si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre
20 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
239 tion. Et non pas les distractions. Les hommes qui se battent, par exemple, sont moralement en meilleure forme que ceux qui
240 eure forme que ceux qui, à l’arrière, essaient de s’ amuser. Par contre, je ne connais rien de plus démoralisant que le sen
241 ois ou quatre mois, sont en train comme on dit de se dégonfler. Pourquoi ? Parce que nous sommes un petit pays qui se méfi
242 ourquoi ? Parce que nous sommes un petit pays qui se méfie des grandes entreprises, ou simplement des enthousiasmes. Parce
243 euse, c’est dans le civil, plus qu’à l’armée, que se manifeste cette tendance à tout faire « rentrer dans le rang ». Essay
244 t suisse répugne à tout ce qui lui paraît vouloir se distinguer, dans n’importe quel ordre d’action. C’est le revers d’une
21 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
245 nous bénéficions de privilèges considérables, il s’ agirait de nous en rendre dignes, avant même que de les défendre. Le s
246 ace de cette nature dans son attitude superbe, il s’ agit d’être moralement « à la hauteur ». Non, ce n’est pas si facile q
247 s cesse d’écraser l’homme qui voudrait simplement s’ y complaire, et qui oublie qu’on peut aussi l’y comparer. Être Suisse,
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
248 éfinis d’où nous vient l’inquiétante voix. Le son s’ amplifie, se précise. C’est la voix de l’Europe moderne. Que nous dit-
249 nous vient l’inquiétante voix. Le son s’amplifie, se précise. C’est la voix de l’Europe moderne. Que nous dit-elle ? J’ess
250 , tous les pays voisins qui sont trop petits pour se défendre seuls. Au nom de ce concept d’espace vital, elle déclare don
251 ilà le défi que nous adresse l’Europe moderne. Il s’ agit maintenant d’y répondre. Nous ne pouvons plus nous contenter de d
252 s et de clichés patriotiques. Que mes lecteurs ne s’ étonnent donc pas trop si je consacre mes premiers articles à la « cri
23 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
253 e droit de nous en vanter encore, et suffit-il de s’ en vanter pour qu’elles subsistent ? La liberté n’est pas seulement un
254 ans doute un héritage « politique ». Mais rien ne se déprécie plus rapidement que les privilèges politiques, si le peuple
255 et de penser. Un jour, écrit Goethe, les Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : mais
256 les Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : mais le soleil fécond fit éclore du cadavre
257 onte. On les entend dire, jusqu’à satiété, qu’ils se sont affranchis un jour et qu’ils sont demeurés libres. En vérité, de
258 ien certains, enfin, qu’il a suffi à nos pères de s’ affranchir un jour pour que nous ayons le droit de répéter à tout jama
259 dversaires politiques ou religieux, chez nous, ne se fréquentent pas, ne se parlent pas, et souvent ne se saluent plus ! O
260 u religieux, chez nous, ne se fréquentent pas, ne se parlent pas, et souvent ne se saluent plus ! On dirait presque qu’ils
261 fréquentent pas, ne se parlent pas, et souvent ne se saluent plus ! On dirait presque qu’ils croient que l’autre, celui qu
262 portance, actuellement, et que les libertés qu’il s’ agit de défendre, en ce mois de mars 1940, sont avant tout nos liberté
263 ociales, civiles et quotidiennes qu’ils ont voulu se libérer du joug autrichien. Et c’est parce que les Suisses du xviiie
264 s et le goût de la liberté quotidienne, celle qui se manifeste dans la diversité infinie des manières de penser et de vivr
265 t contre le bolchévisme ». Pourquoi ? Parce qu’on se contentait de dire : elle est pour l’ordre, les bolchévistes sont pou
266 dre, les bolchévistes sont pour le désordre. Sans se demander un seul instant de quelle espèce d’ordre il s’agissait. Or,
267 ander un seul instant de quelle espèce d’ordre il s’ agissait. Or, prenons-y bien garde ! Cette passion maladive pour les c
268 on l’a peut-être trop dit. Autrefois, les Suisses se méfiaient des personnalités trop affichées, parce qu’ils craignaient
269 s coups d’épingles tout ce qui « paraît » vouloir se distinguer. Pourquoi ? Parce que c’est bien plus simple, et plus faci
24 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
270 guerre actuelle est le signe ? Pour certains, qui se disent réalistes, si nous sommes neutres, c’est uniquement en vertu d
271 ils ne représentent plus une raison suffisante de s’ abstenir, et d’autre part, qu’ils n’ont plus guère de force convaincan
272 que, par exemple, est un péril certain si l’on ne s’ attache qu’à l’aspect matériel des choses. Mais elle devient un avanta
25 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
273 u’on veut prendre au sérieux cette vocation, l’on s’ aperçoit que ce n’est pas si simple. Que signifient ces mots : défendr
274 t faire que notre Suisse ait vraiment le droit de s’ offrir en exemple à l’Europe, sur le plan du fédéralisme. Ces deux asp
275 aliste, si nous voulons la sauvegarder, car on ne se défend bien qu’en attaquant. Mais d’autre part on ne saurait attaquer
276 sont ceux qui crient à l’utopie. Beaucoup de gens s’ imaginent que les petites raisons sont plus réalistes que les grandes.
277 plus réalistes que les grandes. Beaucoup de gens s’ imaginent que les réalités matérielles et pratiques sont plus sérieuse
278 ent volontiers d’idéologies fumeuses. Ces gens-là se trompent lourdement, et aujourd’hui plus qu’à toute autre époque. Car
279 ions. Des raisons spirituelles la dominent, et il s’ agit de les prendre au sérieux si l’on veut rester réaliste. Épargnés
280 ériels. Il faut savoir l’y déchiffrer, et cela ne se peut qu’avec les yeux de l’esprit. Tenir compte des faits ne suffit p
281 ar un acte de l’esprit. L’individu ou le pays qui se reconnaît une vocation doit sans nul doute partir des faits — sous pe
282 t être révélé que par sa foi. Maintenant donc, il s’ agit pour nous tous de reconnaître la vocation suisse, d’en revêtir la
283 ’état d’esprit et de préparation morale. Ce qu’il s’ agit de créer, avant tout, c’est une disposition du sentiment public f
284 êts à répondre à tout appel, même balbutiant, qui se ferait entendre. Préparons-nous à dire très haut, dès que l’occasion
285 éparons-nous à dire très haut, dès que l’occasion s’ en montrera, ce que nous aurons à dire à nos voisins, forts que nous s
286 . Et surtout, ne dénigrons pas les tentatives qui se feraient jour dans ce sens, comme nous avons trop souvent dénigré l’e
287 Nul besoin cette fois-ci, d’attendre que la paix s’ approche pour s’y mettre. Notre vocation intérieure est pour le moment
288 e fois-ci, d’attendre que la paix s’approche pour s’ y mettre. Notre vocation intérieure est pour le moment plus précise qu
289 comprendre jusqu’à la limite du possible comme il se comprend lui-même ; ne point rechercher l’union dans le compromis, ma
290 postales et des discours, n’est pas la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mais bien
26 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
291 ier. Voilà les dimensions réelles que le chrétien se doit d’envisager. Elles ne sont pas démesurées. Elles doivent au cont
292 vine ; écœuré, il vient de démissionner (la scène se passe en 1935) et il s’attend à être abattu par l’un de ces anciens a
293 de démissionner (la scène se passe en 1935) et il s’ attend à être abattu par l’un de ces anciens amis. Réfugié dans un hôt
27 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
294 un journal intime sont d’ordinaire des êtres qui se cherchent, ou qui, pour mieux se posséder, fixent d’eux-mêmes quelque
295 re des êtres qui se cherchent, ou qui, pour mieux se posséder, fixent d’eux-mêmes quelques instantanés révélateurs. Pour m
296 f d’État offre, dit-on, d’évacuer une île dont il s’ est emparé, à condition qu’on lui donne en échange quelque autre terri
297 resse sa casquette. Et tout d’un coup, son regard s’ assombrit : — Ha ! mais je vais vous dire : si les Italiens débarquent
298 ’ammpoisonne tout le pays ! Je ne sais comment il s’ y prendra, mais voilà qui s’appelle un beau redressement national ! 11
299 Je ne sais comment il s’y prendra, mais voilà qui s’ appelle un beau redressement national ! 11 avril 1939 Monsieur Turc a
300 le rappelleront. On constatera l’année prochaine ( s’ il y en a une) que cette période de menaces de guerre aura vu concevoi
301 , par exemple : j’accusais la culture moderne de s’ être « distinguée » abusivement du peuple, d’avoir ainsi perdu sa sève
302 qu’au contraire, la vraie conscience de la vie ne s’ est maintenue que chez les écrivains savants qui, à force d’ascèse int
303 humaines (et auxquelles nulle culture n’aurait pu s’ opposer) ont déchu au-dessous du niveau où la pensée est encore agissa
304 sous du niveau où la pensée est encore agissante. S’ il y a divorce entre culture et masses, ce serait moins la faute de la
305 rs d’opposition que sur celles de communauté. Car s’ il n’est de communion vraie que dans la Vérité elle-même, cette Vérité
306 , dans mon Journal , je me félicitais d’avoir vu s’ abolir… 16 avril 1939 Question. Dans quelle mesure un écrivain a-t-il
307 ure un écrivain a-t-il le droit, ou le devoir, de se montrer publiquement objectif vis-à-vis de ses propres ouvrages ? Neu
308 Problème d’une portée générale, dans un monde où s’ installe, peu à peu, le régime de l’union sacrée et de la « discipline
309 sure un citoyen a-t-il le droit, ou le devoir, de se montrer publiquement objectif vis-à-vis de sa propre nation ? Le sort
310 urs vues, je constate un curieux phénomène : tout se transpose dans mon esprit en problèmes de langage. Il est sans cesse
311 me qui subit un acte (qu’il soit acheté ou vendu) se voit assimilé par le langage lui-même à un objet matériel indifférenc
312 encié. À peine ai-je noté ceci, qu’un des experts se met à parler de la « personnalité » d’un produit commercial et de son
313 s perdent leur personnalité, c’est la matière qui s’ en voit revêtue. 26 avril 1939 Une heure au café avec un romancier, ex
314 n au contraire. Le premier devoir est de ne point se laisser surprendre. » C’est qu’il ne croit plus à la paix. Tous les d
315 il, pour que les points de vue changent — et même s’ échangent — que le premier se mette à lire la presse du soir, et le se
316 e changent — et même s’échangent — que le premier se mette à lire la presse du soir, et le second celle du matin ? 29 avri
317 « résistants » qui n’ont rien à sauver, et qui ne s’ en montrent que plus « durs ». Cet excité croit-il vraiment à ses idée
318 endait : son peuple tchèque.) Historien futur ! —  s’ il en reste — tels étaient les propos amers qui se tenaient dans le Pa
319 s’il en reste — tels étaient les propos amers qui se tenaient dans le Paris du printemps 1939. M’absoudras-tu de n’avoir s
320 e et le bouleversement des habitudes où l’énergie s’ enlise. Ce besoin d’être provoqué pour montrer de quoi l’on est capabl
321 re aussi une certaine modestie de l’individu, qui se voit concrètement réduit à sa juste et minime importance. Paris, 12 m
322 ’autobus, une petite bourgeoise assise devant moi s’ écrie, voyant s’abattre une pluie d’orage sur la Concorde : « Et moi q
323 tite bourgeoise assise devant moi s’écrie, voyant s’ abattre une pluie d’orage sur la Concorde : « Et moi qui ai oublié mon
324 ns un silence de catacombes. Centre du monde ! Il s’ en va, coudoyant la foule et traversant les lieux publics, avec cette
325 t qui est aussi la grande Réponse ; et les démons s’ éveillent sur son passage, il n’y a plus nulle part d’indifférence pos
326 serait de haïr, ou d’être déçu par l’amour, ou de s’ inquiéter des rumeurs qui glissent au travers de propos superficiellem
327 j’ai été prendre chez Adrienne Monnier — où elle s’ était fait montrer les fameuses photos en couleur d’écrivains français
328 e, de Roumanie : la plupart vont venir à Paris ou s’ y trouvent déjà. Impression soudaine, émouvante, d’une société secrète
329 nes et le désir d’un ultime colloque avant que ne se ferment les frontières, avant la solitude, avant la nuit de l’esprit.
330 ait-ce à cause de la menace ? Je ne le crois pas. S’ il n’y avait pas un bien, dans ce régime, un bien que nous avons perdu
331 un bien que nous avons perdu, et qu’il séquestre, s’ il n’y avait que du mal en lui, nous n’aurions pas de haine ni d’amert
332 t maintenant, planante et pure, une voix de femme se détache… Tout d’un coup, cette ivresse ailée, tout d’un coup cette co
333 lgaires ! Au-dessus d’elles, à l’intérieur aussi, se fait entendre maintenant le chant profond et continu, la respiration
334 ui même, ne seront plus que les petits retards où s’ alimente le désir. Les délais de ce genre nous sont-ils mesurés par la
28 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
335 récision, nous opposions le scepticisme de qui ne s’ en laisse pas conter, et connaît toutes les ruses de toutes les propag
336 olère, le temps des plaies d’Égypte, où les cœurs s’ endurcissent. Voici venue l’heure sévère. Ouvrons les yeux et apprenon
337 argent et l’augmentation du confort. Il refuse de se demander à quoi servira cet argent ou si le confort matériel favorise
338 rgeoises, et leur vision précise du châtiment qui s’ abattra nécessairement sur l’Occident, si celui-ci persiste à ne prend
339 n que répéter comme une horloge parlante : « Tout s’ arrangera. » Or aujourd’hui pour « sauver » nos vies mêmes, nous voilà
340 stériles. Le plus étrange est que ces sacrifices se révèlent parfaitement « possibles ». Dès qu’il s’agit de sauver notre
341 se révèlent parfaitement « possibles ». Dès qu’il s’ agit de sauver notre peau, dès qu’il s’agit de défense nationale, nous
342 Dès qu’il s’agit de sauver notre peau, dès qu’il s’ agit de défense nationale, nous acceptons des mesures qui, hier encore
343 ple. Tout ce que nous jugions impossible quand il s’ agissait du mieux vivre, nous le trouvons parfaitement possible quand
344 , nous le trouvons parfaitement possible quand il s’ agit du mieux mourir ou du mieux tuer. Eh bien si la peur et la guerre
345 rofiter des avantages de la folie moderne, et qui se plaignent aujourd’hui de devoir payer leur part minime dans la banque
346 ui dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais qui se tinrent apparemment pour satisfaits de leur succès de librairie : mea
347 ir. Mais on n’accorde un concordat qu’à celui qui se déclare en faillite. L’aveu suppose un sens des valeurs spirituelles
348 a été tué. Un peuple en guerre sauve son moral en se dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutre, en avouant le réel.
349 sais pas ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’ il vaut quelque chose, ce sera grâce à l’action personnelle des hommes
350 vé ou recréé. Non pas le droit et la justice dont se réclamaient nos égoïsmes et celui des gouvernements : tout cela ne se
351 , y a l’amour et l’espérance de l’éternel. À quoi se raccrocher, que faire encore ? Quelle était l’assurance d’éternité qu
29 1940, Articles divers (1938-1940). Au peuple suisse ! (22 juillet 1940)
352 ur État : d’une part en déclarant leur volonté de se défendre par les armes, d’autre part en se montrant capables de créer
353 nté de se défendre par les armes, d’autre part en se montrant capables de créer, eux aussi, un ordre neuf, à leur manière
354 hons voir et saisir notre chance ! Les événements se chargent de nous ouvrir les yeux. Depuis quelques semaines, bien des
355 artout, chaque jour, des citoyens qui hier encore se croyaient adversaires, découvrent qu’ils sont prêts à travailler ense
356 ésoudre au fur et à mesure les problèmes qui vont se poser. Des hommes qui prouvent, par leur seule réunion, qu’ils sont a
357 fiance nouvelle. Il est temps que ces aspirations se réalisent et s’organisent. Il est temps que les bonnes volontés devie
358 Il est temps que ces aspirations se réalisent et s’ organisent. Il est temps que les bonnes volontés deviennent une volont
359 symbole autour duquel tous les Confédérés peuvent s’ unir dans leurs diversités. Que tous ceux qui sont las des querelles p
30 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
360 l’inertie des masses et l’à peu près intellectuel s’ opposent sans cesse à cette reprise de conscience. D’où la nécessité d
361 ante autocritique, si l’on ne veut pas déchoir ou se laisser dissoudre, si l’on veut durer et surtout, si l’on prétend se
362 e, si l’on veut durer et surtout, si l’on prétend se donner en exemple. 1. Clarifions notre langage ! — Puisque le fédéral
363 se des intérêts locaux contre le centre. Ceux qui se disent, chez nous, « fédéralistes », ne sont souvent, je le crains, q
364 cède de Berne. Il en résulte que leur fédéralisme se résume à combattre tout ce qui est dit fédéral. Comprenne qui pourra 
365 le ne commence qu’au-delà de leur opposition. Ils se font un programme de ce qui ne saurait être que la maladie individual
366 ie, des centralistes et des régionalistes, ce qui se cache en réalité, c’est l’opposition gauche-droite. Les radicaux cent
367 x centralisateurs ne sont que des socialistes qui s’ ignorent ; ceux-ci à leur tour ne sont que des totalitaires timorés, c
368 c’est-à-dire quelque chose d’absolument inviable s’ ils en restent là, ou de radicalement antisuisse s’ils progressent. Le
369 ’ils en restent là, ou de radicalement antisuisse s’ ils progressent. Les « libéraux » et les conservateurs « fédéralistes 
370 s conservateurs sont souvent ceux qui, me dit-on, se gênent le moins…10) Or l’opposition gauche-droite est étrangère au gé
371 qui voudrait bien tout régler à sa guise, et qui se condamne, ridiculement, à avoir des idées sur tout. Les seuls partis
372 , bien définis, l’on peut discuter entre experts, se compléter, collaborer. Mais les partis unitaires actuels représentent
373 es tendances trop vagues : ils ne pourront jamais s’ entendre, ou n’obtiendront que des compromis informes. Chacun veut tou
374 , tout juger et tout absorber. Il serait temps de se remettre à la Diète ! 3. Suite du précédent. — Comment peut-on se dir
375 Diète ! 3. Suite du précédent. — Comment peut-on se dire encore « de droite » ou « de gauche » au lendemain de la guerre
376 Espagne et du Pacte germano-russe ? Les Espagnols se sont entretués pendant trois ans, en toute sincérité et en tout héroï
377 t programme fasciste ; nos marxistes continuent à se croire libertaires, etc. Seuls nos staliniens ont cessé de dénoncer l
378 che de respecter nos précieuses diversités, et de se mettre à leur service, comme il se doit. Prévoir des exceptions, teni
379 ersités, et de se mettre à leur service, comme il se doit. Prévoir des exceptions, tenir compte des faits locaux, adapter,
380 ais sens) que par la faute des fonctionnaires qui s’ y incrustent, et dont l’intelligence politique s’atténue dans le confo
381 s’y incrustent, et dont l’intelligence politique s’ atténue dans le confort et la prudence. Ne dites donc plus : « Nous so
382 c à payer ses collaborateurs. Si l’un d’entre eux s’ étonne, on lui répond que les temps sont difficiles. Je vois que dans
383 l’une coûtant 300 fr. de plus que l’autre, et qui se désabonnent « vu la crise » de la seule revue qu’ils recevaient : ell
384 te de soi qu’on a peur du voisin. Les Romands qui se rétractent au seul mot de germanisme ne sont pas ceux qui sauront ill
385 ent, que la majorité. C’est ainsi que l’équilibre s’ établit entre les grands et les petits, entre le nombre et les groupem
386 ruiner les bases de la Suisse. Que nos moralistes s’ en souviennent, et que nos conformistes ne l’oublient pas ! 8. Intolér
387 tolérance. — À mon avis, un fédéralisme sain doit se montrer radicalement intolérant envers toute influence totalitaire ou
388 drôles de Suisses11. Je les estime intolérables, s’ ils parlent en connaissance de cause. (Le plus souvent, d’ailleurs, il
389 sance de cause. (Le plus souvent, d’ailleurs, ils se contentent de ne pas remarquer la ressemblance entre ce qu’ils détest
390 ettons plus l’imprudence capitale du monsieur qui s’ enquiert « objectivement » des motifs d’un bandit tout prêt à l’assomm
391 ment sibyllin : « Température maximum : 18°. » Il s’ agissait sans doute d’inciter le public à des économies de charbon. On
392 ernelle qu’il convient de dire, mais perpétuelle. Se figure-t-on que l’homme a le droit et le pouvoir de décréter « l’éter
393 Confédérés déclarèrent que leur alliance devait, s’ il plaisait à Dieu, durer « éternellement ». C’était une manière d’aff
394 lus lointaines ambitions. Or prévoir, c’est aussi se préparer, peser le pour et le contre, discuter… On connaît la devise
395 osition relative, si légitime qu’elle soit, c’est se condamner à être sans cesse dépassé et ridiculisé par les faits. 14.
396 de cabaret une grande puissance européenne, comme s’ il s’agissait d’une paisible élection municipale ! Si la censure accou
397 baret une grande puissance européenne, comme s’il s’ agissait d’une paisible élection municipale ! Si la censure accourt al
398 e et de son rôle dans la communauté ; et tous ils s’ adressent à des Suisses. Par une série de cercles concentriques, ils s
399 sses. Par une série de cercles concentriques, ils s’ efforcent de situer notre mission dans l’Europe d’aujourd’hui.” Ce liv
31 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
400 antes, où le confort moderne et le confort paysan se mariaient à l’ombre des installant pour quelques heures le confort mo
401 permis de réunir des qualités et des défauts qui se complètent si heureusement : la rouspétance du Suisse romand et la pa
402 Et quand une même appartenance politique vient à s’ épanouir dans l’amitié commune, alors un peuple atteint ce qu’il y a d
32 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
403 nts que nourrissent à son égard ses voisins, elle se voit menacée dans son autonomie par la force des choses et par la con
404 es puissances dix fois supérieures, et qu’elle ne s’ est maintenue qu’en acceptant la lutte même sans espoir. Un siècle de
405 raliser que ceux qui ont oublié comment la Suisse s’ est faite, et à quel prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne se
406 omment la Suisse s’est faite, et à quel prix elle s’ est toujours maintenue. Mais on ne se défend bien qu’en attaquant. On
407 el prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne se défend bien qu’en attaquant. On ne maintient un héritage qu’en travai
408 voir. Notre force est dans notre union. Or, pour s’ unir, il faut d’abord un but commun. Il faut ensuite sacrifier à ce bu
409 compte, c’est-à-dire, sans attendre que le voisin se décide, mais au contraire en prenant les devants pour le forcer à se
410 contraire en prenant les devants pour le forcer à se décider. Donnons au monde un grand exemple de solidarité pratique : v
411 nt, travailleront au salut du pays. Mais ceux qui s’ obstineraient à accuser « les autres » de tout le mal qui se fait dans
412 aient à accuser « les autres » de tout le mal qui se fait dans le monde, travailleraient au contraire à notre perte à tous
33 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
413 vaut à dire que la moitié des citoyens suisses ne s’ intéressaient pas aux affaires du pays. Il fallait se hâter de les gro
414 ntéressaient pas aux affaires du pays. Il fallait se hâter de les grouper, sinon l’idéologie naziste ou l’idéologie commun
415 s de la notice suivante : « M. Denis de Rougemont s’ en va. Telle est la nouvelle dont on parlait sous le couvert depuis qu
416 rendue officielle. N’y voyons pas, comme certains se hâteront de le faire, un rapport quelconque avec la part qu’a prise l
417 la “Ligue du Gothard”. Non, M. Denis de Rougemont s’ en va en Amérique parce qu’il vient d’être chargé par la fondation “Pr
418 ard” a reçu de nombreuses lettres de citoyens qui s’ intéressent à elles et à ses desseins. Nous le croyons volontiers et l
419 le terrain cantonal, en bonne fédéraliste qu’elle s’ affirme. »
34 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
420 tre nous sont « marqués », mais qui ne l’est pas, s’ il a fait quelque chose ? Comme le dit la Lutte syndicale dans son der
421 n sou, quoi qu’en dise une certaine presse qui ne se défend plus qu’à coup de calomnies. Ni les « Éléphants », ni aucune o