1 1941, Articles divers (1941-1946). Reynold et l’avenir de la Suisse (1941)
1 érer nos vérités partielles en une force vivante. Allons -y viribus unitis ! Car cela est clair : ni les gauches ni les droites
2 1941, Articles divers (1941-1946). Trois paraboles (1er octobre 1941)
2 ngea-t-il, dans ma vie. Pour la deuxième fois, il alla au marché de l’aube. — Choisis la pierre de tes vœux, lui dit l’homme
3 il pleurait. Une troisième fois, il se leva pour aller au marché de l’aube. — Tu n’as plus rien, lui dit le petit vieillard,
4 e réponse. Je pensais que le mieux serait de m’en aller sans bruit. Mais vous connaissez ces couloirs. Et je ne voulais pas ê
5 uchés chez nous. Je ne sais combien de temps cela va durer. Elle délire et j’ai cette balle dans le cœur. Et voici que mai
6 C’est mon ordre. Et si vous ne me croyez pas, je vais tirer ! b. Rougemont Denis de, « Trois paraboles », Lettres franç
3 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
7 es hommes de 20 ans, propres au service militaire vont à la même école. Là le paysan a comme compagnon de chambre l’étudiant
8 quels il répond toujours. Plusieurs de ces hommes vont vers lui pour lui demander un conseil ou pour les aider à trouver du
9 e alerte, les hommes endossent leurs uniformes et vont à leurs postes. Les machines et les canons anti-tanks sont prêts. Les
4 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
10 os pose en couronne un désespoir glacial : vous n’ irez pas au-delà de votre union. Ô silence des astres ! Fondues nos âmes ?
11 mémoire pesante de l’incommensurable nuit. Nous n’ irons pas au-delà de nous-mêmes. Mais dans cette défaite de l’étreinte, n’e
5 1943, Articles divers (1941-1946). La gloire (mars 1943)
12 l caché dans les passages de ces cahiers que nous allons transcrire ici. De ces fragments de dates diverses, l’on ne verra poi
13 mi-voix : « Je suis le serviteur du public, cela va sans dire. » C’est à cela qu’on donne la gloire. Et ceux qui ne la br
14 Quant à moi, je suis trop égoïste pour me laisser aller à ce jeu-là. Je me sentirais dépossédé. C’est que je veux être aimé p
15 un menteur qui dirait : « Je vous avertis que je vais mentir, pour telle et telle raison aisément vérifiable. » Ce serait i
6 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
16 le plus de chance d’avenir dans le monde où nous allons entrer ? Je n’en sais rien. Mais je suis sûr que l’écrivain français
7 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
17 nière toute naturelle de respirer et de penser, d’ aller et venir, et d’entretenir nos soucis, nos plaisirs personnels… Combie
18 silence de catacombes. Centre du monde ! Il s’en va , coudoyant la foule et traversant les lieux publics avec cette grande
19 e après ma mort ou avec elle ? Si c’est avant, où aller , où rester, où demeurer quand tout s’en va, et que penser si je ne pu
20 où aller, où rester, où demeurer quand tout s’en va , et que penser si je ne puis — rien dire ou faire qui s’accorde à ces
21 a y est !… Vivant un cauchemar qui est vrai, nous allons en désordre au réveil. La mort, le désespoir en plein midi, — ou la r
22 lève, se tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t -il vivre ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de c
23 omme le sang, c’est que tu es blessé, ta vie s’en va ). La force était mémoire et allusion, elle était ce vieil arbre tenac
8 1944, Articles divers (1941-1946). Un peuple se révèle dans le malheur (février 1944)
24 de la Brute. On avait dit aux jeunes nazis qu’ils allaient conquérir un pays de bavards, de coquettes et de politiciens véreux.
9 1944, Articles divers (1941-1946). Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut pas être clair (hiver 1944)
25 ur. Et pourquoi je vous prie, être clair ? Vous n’ allez pas me dire que c’est la bonne manière de se faire comprendre ? Le c
26 il faut que nous pensions à chaque instant : « j’ allais le dire ! » Mais ne mêlez pas tout, sinon l’on soupçonnera quelque tr
27 connaître — c’est encore un tour du langage — ne va pas reculer devant cet autre exploit : poser que le plus simple est a
28 rivains d’idées ! Commencer par le commencement ! Aller du simple au compliqué ! Que cela paraît plein de bon sens ! Le beau
29 nt qui s’opère dans vos propos : je vois que vous allez passer sans crier gare à des propositions théologiques. Souffrez alor
30 est évidemment d’expliquer. Oui, cette opposition va nous aider : impliquer le réel comme tel, et non pas expliquer certai
10 1944, Articles divers (1941-1946). L’attitude personnaliste (octobre 1944)
31 andes questions peuvent et doivent être reposées. Allons -nous rebâtir sur les valeurs d’une philosophie de l’Objet (qui était
32 capitalisme et des divers « planisme »), ou bien allons -nous faire une société où les objets soient remis au service de l’hom
11 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
33 ou de s’en guérir ; sinon soyons certains qu’ils vont revenir en force, sous un déguisement séduisant, ou sous la forme d’u
34 de la même névrose. Tout porte à croire que nous allons entrer dans une ère de religions aberrantes. Ou, comme le dit une gra
12 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
35 nne du tarot est soutenue par Etteilla, dont nous allons parler, par d’Odoucet son premier disciple, et par Éliphas Levi. Elle
36 es 10 doigts. Elle symbolise la manifestation qui va se produire, la potentialité d’un événement. Idée d’eau, de liquide.
13 1945, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
37 s oratoires et procédés de composition. Mais elle alla plus loin. Elle déclara que la rhétorique en tant que telle était mau
38 volerait mieux dans le vide, l’artiste crut qu’il irait loin… Il tomba dans « la réalité », coupa ses ailes et se fit romanci
39 oint que l’insignifiance observable. C’est ce qui va se produire après Balzac. Le roman pousse deux branches d’importance
40 anche sera celle du réalisme social. C’est là que va triompher la terreur, se déchaîner la chasse impitoyable aux artifice
41 ritique, et voici le plaisir extrême : Peau d’âne va lui être conté. Mais si vous alliez dire au même enfant, avant de lui
42 rême : Peau d’âne va lui être conté. Mais si vous alliez dire au même enfant, avant de lui raconter la même histoire, que cela
43 d’un macfarlane gris chevauchait sur la route qui va de N… à X… » (Fenimore Cooper, j’imagine). Ou bien c’était une lente
44 m de cette fidélité à la vie que M. Jules Romains va s’interdire, dit-il — « les enchaînements arbitraires et le picaresqu
45 ains ajoute : « Le lecteur se demandera : où cela va-t -il ? Des personnages se perdent… » Mais, répond notre auteur, comme p
46 épond notre auteur, comme pour se justifier, n’en va-t -il pas de même dans la vie ? Les romans traditionnels « préoccupés qu
47 reuves et de nos désastres réels, l’art de demain va revenir au jeu des amplifications, raccourcis et miracles qui constit
48 ur probable que les grandes œuvres narratives qui vont naître au lendemain de cette guerre, se rapprocheront des types de li
14 1946, Articles divers (1941-1946). Contribution à l’étude du coup de foudre (1946)
49 vous autres après lui, que toutes les femmes qui vont le rencontrer y pensent, épiant les plus légers mouvements que cette
50 essées ! Car rien ne flatte comme l’idée que l’on va vivre à son tour une scène de roman. Oui, l’idée seule a fait tous ce
51 e bouchée. Est-ce vraiment l’effet de l’avion ? J’ allais m’en persuader quand je m’aperçois, et cette fois-ci non sans terreur
52 t me fera visiter le Musée, — à ce soir ! Il s’en va , très satisfait de lui, et de moi aussi, je crois. Nous voici seuls.
53 plus… » Je poursuis non sans peine : « — Si nous allions prendre quelque chose dans un restaurant ? — Bonne idée », fait-elle
54 en… que cela soit ! Elle se lève et me suit. Nous allons chez elle. Un vertige, un sombre délire, et sans qu’un mot de plus ai
15 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
55 tionaux restent intraduisibles pour qui ne peut y aller voir et sentir. Et notre époque n’est pas celle des voyages, mais seu
56 ré de l’Asie, le cœur violent des Amériques. Vous alliez me dire que j’oubliais ce grand joueur de Boule que fut « Saint-Ex ».
16 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La paix ou la bombe (20 avril 1946)
57 ement dernière guerre civile du genre humain. Que va-t -il se passer ? Ces projets échoueront. On en rira. On n’en rira même
17 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : Post-scriptum (27 avril 1946)
58 avril 1946)t — Un dernier mot. (Et dire que j’ allais l’oublier !) La Bombe n’est pas dangereuse du tout. — Êtes-vous fou ?
59 p l’on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’ aller casser les vases de Chine. Si on laisse la Bombe tranquille, elle ne
18 1946, Articles divers (1941-1946). Faut-il rentrer ? (4 mai 1946)
60 encore, du côté où les jeunes Européens devraient aller s’il s’agissait pour eux de partir. Je vois les avantages de l’Amériq
61 t à l’infini. Il n’est qu’une solution, qui est d’ aller voir, et d’« essayer » le pays comme un nouveau costume. Et je me dis
62 que c’est un faux dilemme. Le fait est là : nous allons en dix heures de Lisbonne à New York, de New York au Pacifique. Un tr
63 r après quelque temps, comme on prend un billet d’ aller et retour. La poésie des voyages a vécu, la tragédie des départs a vé
64 tout hérissé, griffu, inefficace. Circulez donc, allez voir, et aimez. Puis choisissez. Revenez si le cœur vous en dit. Mais
19 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
65 résident de la Chambre de commerce américaine est allé en Russie tenir des discours capitalistes… D’autres gens voudraient f
20 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
66 tionaux restent intraduisibles pour qui ne peut y aller voir et sentir. Et notre époque n’est pas celle des voyages, mais seu
21 1946, Articles divers (1941-1946). La fin du monde (juin 1946)
67 andisse avec le temps, si l’on admet que le temps va toujours dans le même sens : vers sa fin. Mais c’est une mauvaise rai
68 ns retour. Vivre est impur, qu’on sache ou non où va la vie, et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquent pas notre r
69 n seul coup à la violence de l’acte décisif, nous allons voir paraître enfin leur justification, leur être. Voici l’instant où
22 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
70 uge cet adversaire ou ce partenaire possible. Qui va prendre avantage sur l’autre ? Ainsi se présentent-ils, comme s’ils v
71 t vous laisse juger. Ce n’est pas simple. Et cela va peut-être choquer ? Que voulez-vous, j’ai deux amours. Or l’amour ren
23 1946, Articles divers (1941-1946). Réponse à l’enquête « Les travaux des écrivains » (24 août 1946)
72 1946)ae J’ai un certain nombre d’ouvrages qui vont paraître en même temps, ce qu’explique aisément ma longue absence de
24 1946, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe (écrit en Amérique, en 1943) (août-septembre 1946)
73 omme le sang, c’est que tu es blessé, ta vie s’en va  !) La force était mémoire et allusion. Elle était ce vieil arbre tena
25 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
74 lève, se tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t -il vivre ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de c