1
l’étonne. « Trop beau pour être vrai », disait-il
au
siècle dernier ; et aujourd’hui : « Trop affreux pour être vrai. » Ce
2
sauvé. Qui ne croit pas en Dieu ne saurait croire
au
diable. Qui ne croit pas au pardon ne saurait mesurer les profondeurs
3
ieu ne saurait croire au diable. Qui ne croit pas
au
pardon ne saurait mesurer les profondeurs et les puissances du mal. E
4
urvu d’idéal directeur, n’était autre que la mise
au
pas du pays, sa mise en marche vers le nihilisme — ou l’annexion. « F
5
x-mêmes, il faut que leurs diversités se fédèrent
au
service du pays. Quand le temps presse, comme aujourd’hui, l’on voit
6
I. À la porte du jardin Il y a mille chambres
au
Palais, mille lits pour y rêver, mille pour y souffrir, il n’y a qu’u
7
les herbes sauvages fouettaient les jambes nues.
Au
fond du parc, près de la porte démolie, là où les murs ne cachent plu
8
t-il, dans ma vie. Pour la deuxième fois, il alla
au
marché de l’aube. — Choisis la pierre de tes vœux, lui dit l’homme à
9
eurait. Une troisième fois, il se leva pour aller
au
marché de l’aube. — Tu n’as plus rien, lui dit le petit vieillard, je
10
ampes rouges, comme lorsqu’on choisit une couleur
au
jeu de cartes, rouge ou noir. J’arrive à la salle de lecture. Il n’y
11
e de 1914, l’empereur Guillaume II fit une visite
au
gouvernement suisse. Au cours des manœuvres militaires, il dit à un s
12
illaume II fit une visite au gouvernement suisse.
Au
cours des manœuvres militaires, il dit à un soldat : « Vous êtes 500
13
rt ailleurs dans le monde. Cette habitude remonte
au
Moyen Âge germanique. À cette époque, l’« homme libre », — celui qui
14
aux officiers. Tous les hommes de 20 ans, propres
au
service militaire vont à la même école. Là le paysan a comme compagno
15
raînement annuel. La vie civile également apporte
au
citadin de fréquents contacts avec les affaires militaires. Dans chaq
16
e période de mobilisation. La Suisse fut épargnée
au
printemps 1940 uniquement parce que ses voisins comprirent que ce ser
17
s. Beaucoup d’hommes ont juré de les faire sauter
au
premier signe d’invasion. L’Axe le sait, l’Axe connaît aussi le plan
18
tout le regard de l’autre : sentiment comparable
au
vertige. Le jugement peut rester libre, mais il semble que l’âme s’ex
19
en un seul être, mais que cet être accède ensuite
au
commerce de ses semblables, qu’à son tour il les aime, les possède !
20
r du seul désert que désormais nous chercherons ?
Au
terme de la fuite, nous ne toucherons jamais qu’un impossible fascina
21
vivrons dès lors dans le vertige de nous détruire
au
contact de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur. Dans
22
uve jusqu’à l’épouvante : l’être que nous formons
au
sommet de l’amour, et qui meurt à l’instant où il naît. Tout notre p
23
conscience, et le sérieux, et la réalité des vies
au
jour. Nous sommes deux. Il n’y a que deux philosophies : celle du dé
24
inise, l’acte rend à l’humain. L’amour rêvé meurt
au
seuil de l’amour qui sera notre tâche sérieuse. Quittons ce temple où
25
ateaubriand n’est pas à lui, ni à son œuvre, mais
au
public qui la lui prête parce que d’abord l’auteur s’y est prêté. Qua
26
et plus heureux que tous, n’était pas séparé mais
au
sommet. Sa gloire était dans son destin, gagée par une mesure univers
27
trer par quels moyens elle fut acquise : toujours
au
prix d’une vulgarité. (Zones de bassesse chez d’Annunzio ; c’est là,
28
e vaut rien pour la gloire. Il ne peut aboutir qu’
au
succès. Il reste sous l’empire de la comparaison. Beaucoup d’hommes
29
mphal accord clamé, ou cet instant plutôt qui est
au
seuil de sa résolution fondamentale — quel est ce seuil, et que nous
30
, mais d’abord pour qu’il frappe et qu’il agisse,
au
maximum, dans le plus court délai. Signe de santé d’une culture. Le j
31
’un s’attache à la construction statique, l’autre
au
rythme. L’esprit français tend à dégager l’essentiel, l’esprit améric
32
rvations que l’on néglige de rapporter en détail.
Au
séminaire de Short Stories (histoires brèves, nouvelles) d’une grande
33
Paris, 17 mars 1939 Le Führer a passé la nuit
au
Hradschin Après Vienne, avec Prague, c’est une Europe qui vient de
34
oix de Schumann. Un mythe nouveau prend son essor
au
sein même de la catastrophe. Tout un âge, un climat de musiques, soud
35
rs qu’il l’a mis en question, et qu’il nous force
au
réalisme à sa manière, le charme est détruit dans nos vies. Nous somm
36
Déshérités aussi, qui ne retrouvent l’espoir qu’
au
seuil des catastrophes générales. Et j’en connais qui ne parviennent
37
és apparemment désordonnées, de phrases entendues
au
passage, d’infinis croisements d’existences étrangères. Paris propose
38
puisés, sur un talus, ou pire encore ! ils en ont
au
réveil, affreux bonheur d’une illusion rapide, où suis-je ? Déjà tout
39
n cauchemar qui est vrai, nous allons en désordre
au
réveil. La mort, le désespoir en plein midi, — ou la reconnaissance d
40
encore continuer. J’ai vu la civilisation frappée
au
cœur, je l’ai vue chanceler, je sais qu’elle peut mourir. J’ai vu la
41
statrices du ve siècle de notre ère. Et je songe
au
bastion que mon pays élève autour du massif du Gothard, invincible et
42
r rouler que sur les routes écartées, d’une ferme
au
marché le plus proche. Nulle part au monde la vie n’apparaît si discr
43
d’une ferme au marché le plus proche. Nulle part
au
monde la vie n’apparaît si discrète, si pacifique et séculaire. Ce pa
44
s. Imaginant une idylle muette. Celui qui revient
au
pays après une longue absence et des déboires : il entre, ne trouve p
45
ur. Il reprend le chemin de son champ. En passant
au
carrefour, il s’est dit : « Peut-être est-elle à Mandres, c’est donc
46
e présent questionnait, répondait. La force était
au
secret de nos vies, nouée parfois dans une rancune obscure, ou bien d
47
otre possession la plus tenace, il nous réduisait
au
silence. La force était chanson fredonnée, sur le seuil, au matin d’u
48
. La force était chanson fredonnée, sur le seuil,
au
matin d’une journée qui se liait aux autres… (Quand ta force devient
49
eur le plus affreux de son Histoire qui le révèle
au
monde, aujourd’hui, dans sa véritable grandeur. Les journaux qui nous
50
x de Lorraine, Assignment in Brittany, et je cite
au
hasard, il y en a tant. Je les ai vus avec des amis, tantôt américain
51
enser tout ce que l’on veut de ces films, du pire
au
bien ; j’en retiens pour ma part qu’ils nous présentent enfin le peti
52
aturel de l’héroïsme populaire. Ce peuple en noir
au
regard vif s’est révélé face au danger. Il manquait d’armes, il lutte
53
se m’en apprenne davantage qu’une feinte aimable.
Au
reste nous sommes entre nous et vous n’abuserez pas de mes aveux… D’a
54
ique et ce langage clair et distinct qui convient
au
débat des idées. A. … qui convient au débat des idées claires ! Mais
55
i convient au débat des idées. A. … qui convient
au
débat des idées claires ! Mais il faudrait s’entendre tout d’abord su
56
nvention d’un tel langage, est que tout est donné
au
départ, et qu’il s’agit de ne rien introduire dans la chaîne des argu
57
a méfiance porte sur l’arrière-pensée qui présida
au
choix de ces données dites premières. Encore n’est-il pas exact de re
58
. Ouvrez un ouvrage de science : vous y trouverez
au
terme de chaque analyse un certain nombre de phrases traduisant les r
59
uable, il est sous-entendu qu’elles correspondent
au
langage du sens commun, aux images que pourrait se former du phénomèn
60
tre. » Voilà qui paraît clair, j’entends conforme
au
sens commun. Je distingue pourtant, derrière ce jugement, la plus étr
61
la tient pour tellement évidente que son rappel,
au
cours d’une discussion, figure presque une insolence. Cette maxime af
62
! Commencer par le commencement ! Aller du simple
au
compliqué ! Que cela paraît plein de bon sens ! Le beau cliché, la be
63
qui sont à celle de l’apôtre comme le Petit Monde
au
Grand Monde, — signes du Tout et de la Fin, mais signes seulement, ré
64
’en faut pourtant pas davantage pour nous réduire
au
parler prophétique. C’est le même risque, et ce n’est pas la même gra
65
roir à Paris. 7. Quatre « dialogues » paraîtront
au
début de l’ouvrage Doctrine fabuleuse , publié en 1947. j. Rougemo
66
argés de faire la critique de tant d’incohérences
au
sein desquelles le Français moyen pensait pouvoir vivre impunément, j
67
nous faire une société où les objets soient remis
au
service de l’homme qui crée et qui se veut responsable ? Si nous choi
68
mules de ce genre : les institutions doivent être
au
service de l’homme, et non l’inverse : — la liberté ne cesse d’être u
69
croyaient pas qu’un simple civil pourrait du jour
au
lendemain se transformer en bon manœuvre. Les politiciens déclarèrent
70
rvice civil. L’État lui-même se trouverait réduit
au
rôle précis et limité d’agence de statistique et de répartition de la
71
épartition de la main-d’œuvre et du bonus social,
au
profit des entreprises libres et des groupes coopératifs. La notio
72
e dans nos institutions. Nos nations sont restées
au
stade de la classification des corps simples par Mendeleïev, quand no
73
orps simples par Mendeleïev, quand nous en sommes
au
siècle de la physique quantique. La paresse d’esprit et l’inertie ont
74
se d’esprit et l’inertie ont laissé se constituer
au
xxe siècle des cadres démesurés, simplifiés jusqu’à la démence et ri
75
alisme se déclara fédéraliste, ou « pluraliste ».
Au
centre unique, étendant sur l’économie, la vie politique et les coutu
76
s naturels, par-dessus les frontières nationales,
au
besoin. Je donnerai deux exemples des conséquences pratiques découlan
77
aient délégué leur représentant en France, Abetz,
au
soin d’observer de très près ce développement inquiétant. Mais les pe
78
ns une propagande trop coûteuse pour rester pure.
Au
reste, la doctrine personnaliste impliquait un progrès organique, for
79
rce. Il ne fera plus de mal, mais il restera fou.
Au
Moyen Âge, on disait qu’un tel homme était possédé, et on l’exorcisai
80
’exorcisait par des cérémonies souvent efficaces.
Au
xixe siècle, on disait qu’il était fou, et l’on essayait d’abord de
81
ue10 à l’instar des nazis qui l’avaient inventée.
Au
seuil de la paix, il est temps de chercher au moins les principes d’u
82
r les vertus que l’esprit seul sait pousser jusqu’
au
paroxysme. Et comment vivre, s’il n’y a plus de paroxysmes ? La guerr
83
« C’est inconcevable ! » opineront-ils, les bras
au
ciel. Mais c’est très simple. Un homme qui meurt de faim mange n’impo
84
. » Et certes, en politique, il s’agira toujours,
au
mieux, de moindres maux. Mais la question est de savoir si le prétend
85
ns la morale sexuelle et la conception du mariage
au
siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sacré
86
figures du paquet de 78 cartes tel qu’il existait
au
xiiie siècle. Ce nom fut attribué par la suite à l’ensemble du jeu.
87
our enseigner l’arithmétique. Et Gargantua jouait
au
« Tarau » selon Rabelais. Au xve siècle, l’invention de l’imprimerie
88
Et Gargantua jouait au « Tarau » selon Rabelais.
Au
xve siècle, l’invention de l’imprimerie multiplia les cartes en circ
89
e multiplia les cartes en circulation, mais jusqu’
au
xviiie siècle, le tarot n’est guère connu que chez les princes et ch
90
r Boiteau, français, en 1854. Ce dernier attribue
au
tarot une origine hindoue ; et ce sont les gipsys, selon lui (et d’ai
91
la nuit des temps. Nous soutiendrons cette thèse
au
paragraphe 5. 2. Etteilla (1750-1810, environ) Nous lisons le j
92
la (Paris 1922) : Cet auteur, en rendant justice
au
génie et à la science de Court de Gébelin, terrassa ce que ce grave a
93
illa a placé le Fou à la fin du jeu, c’est-à-dire
au
nombre 78, et a mis au nombre 21 la figure qu’il nomme le Despote afr
94
a fin du jeu, c’est-à-dire au nombre 78, et a mis
au
nombre 21 la figure qu’il nomme le Despote africain, qui n’est autre
95
t le nom de Dieu — Jahvé). On voudrait conseiller
au
lecteur de détruire radicalement tout jeu de ce genre sur lequel il p
96
rosso modo, les autorités religieuses et sociales
au
Moyen Âge, et quelques-unes des situations élémentaires de l’existenc
97
n est rien. Tout est symbole dans le Tarot, jusqu’
au
moindre détail, si le dessin est exact. Et ces symboles, à l’examen d
98
e comme sujet de méditations et de contemplation,
au
cours d’exercices poursuivis aux fins d’arriver à l’illumination. L’a
99
s brève indication peut suffire à faire entrevoir
au
lecteur l’importance réelle du tarot, indépendamment des usages pitto
100
u Sénat, meubles brisés, papiers épars, une table
au
tapis vert était seule restée debout. Les deux peintres s’étant appro
101
nous : il s’agissait de cartes allemandes portant
au
lieu des coupes, bâtons, deniers, épées : des cœurs, des cloches, des
102
st la passion subie sans résistance, la vie vécue
au
niveau animal. Rien n’a été appris ou gagné par la traversée du Jeu.
103
le fond de cette carte, jusqu’à ce qu’il revienne
au
grand soleil ou « Père » dont il est « tombé ». Il sera représenté su
104
pèlerin-sage (selon la sagesse de l’Est) parvenu
au
terme de l’initiation. Semblable à un fou, à un mendiant, à un hors-c
105
Si quelque étranger aux habits sales et déchirés,
au
regard bizarre, entrait chez vous et vous tapait gentiment sur l’épau
106
tous les règnes, — leur destinée. Le sphinx placé
au
sommet de la roue, figure la loi universelle des transmutations matér
107
s tensions entre les éléments seront équilibrées.
Au
centre de la carte, un large cercle orangé indique que le Grand Œuvre
108
concentriques s’y inscrivent : Père, Mère, Fils.
Au
milieu, une roue à 8 rayons signifie la manifestation parfaite, résul
109
La division quaternaire du cosmos se retrouve ici
au
plus bas niveau de la conscience, encore solaire et collective (symbo
110
règles des échecs, déplacer un seul pion du noir
au
blanc devient un acte passionnant, qui peut concentrer votre esprit p
111
astes composés sont vitaux pour nos œuvres d’art.
Au
surplus, les figures de la rhétorique considérées dans toute la varié
112
s religions et des magies, spontanément réapparus
au
cours des âges et sur les points les plus divers de la planète. Les r
113
uillé de la Raison. La terreur dans les arts vint
au
siècle suivant. Elle aussi fit la chasse aux « ci-devants » : genres
114
ons de plus près ce passage de l’invention réelle
au
réalisme allégué. Le terroriste détruit ce qui soutenait l’envol de l
115
rand public. Elle rend compte de l’insignifiance,
au
sens littéral de ce terme, où devait choir fatalement le roman dès qu
116
qu’il présentait, portaient les sentiments jusqu’
au
sublime, proposaient des types de vie haute, et réveillaient des forc
117
du rêve, et crus comme tels avec reconnaissance,
au
double sens de l’expression. Mais que se passe-t-il lorsque le romanc
118
d’âne va lui être conté. Mais si vous alliez dire
au
même enfant, avant de lui raconter la même histoire, que cela s’est p
119
té que les enfants réservent aux adultes futiles.
Au
siècle passé, les conteurs populaires et certains des meilleurs écriv
120
n ne voit pas dans la réalité, bref, tous recours
au
« hasard qui fait trop bien les choses ». J’extrais ces propositions
121
es romans traditionnels « préoccupés qu’ils sont,
au
nom des vieilles règles, de commencer et de finir le jeu avec les mêm
122
it de croire les conventions « conventionnelles »
au
sens dépréciatif de l’épithète. Ces légèretés ne pardonnent pas. Une
123
ateur apporte à la lecture de ces ouvrages, tient
au
raffinement ou à la complication croissante des règles. (Le lecteur d
124
e nos désastres réels, l’art de demain va revenir
au
jeu des amplifications, raccourcis et miracles qui constituaient la r
125
que les grandes œuvres narratives qui vont naître
au
lendemain de cette guerre, se rapprocheront des types de libre créati
126
feint que cela se produise à l’improviste, comme
au
coin d’un bois… Il me vient une image dont la netteté pourra faire ex
127
n peut en conclure pour ou contre vos théories. ⁂
Au
début de 1933, au moment où Hitler arrivait au pouvoir, on m’offrit d
128
⁂ Au début de 1933, au moment où Hitler arrivait
au
pouvoir, on m’offrit de donner des conférences à Budapest. Le préside
129
and banquier, ami des lettres. Il vint m’attendre
au
débarqué de l’avion et me conduisit à sa demeure. C’était l’heure du
130
décidé et j’articule : « — Vous n’avez rien mangé
au
déjeuner, madame. — Vous non plus… » Je poursuis non sans peine : « —
131
garder. Nous voici attablés devant des sandwiches
au
caviar rouge. Et le tour recommence. Même jeu qu’au déjeuner. Ni l’un
132
caviar rouge. Et le tour recommence. Même jeu qu’
au
déjeuner. Ni l’un ni l’autre ne pouvons toucher à rien. Tout d’un cou
133
quoi d’ailleurs, j’étais inscrit, à cette époque,
au
parti communiste dissident. Je m’informe : l’avion part à 10 heures d
134
était Roosevelt qui les avait énoncées le premier
au
début de 1942 dans son discours sur l’état de l’Union : « freedom of
135
mment libérés, de même qu’en Russie soviétique et
au
Japon. On brûle encore, à l’occasion, quelques églises protestantes a
136
core, à l’occasion, quelques églises protestantes
au
Mexique, mais dans l’ensemble la situation n’est pas mauvaise. J’igno
137
e.) Ma génération est-elle donc condamnée à subir
au
double ou au triple tout ce qu’elle s’est épuisé à combattre ? Doit-e
138
tion est-elle donc condamnée à subir au double ou
au
triple tout ce qu’elle s’est épuisé à combattre ? Doit-elle accepter
139
des réponses amères et humiliantes, si l’on reste
au
niveau des faits, des dures nécessités, des ruines. Or le rappel des
140
issante, vous recevrez le projectile dans le dos,
au
prochain tour. Cette figure signifie quelque chose d’important : c’es
141
e communauté universelle, qui relègue les nations
au
rang de simples provinces. Laissez-vous entraîner quelques instants d
142
i les extrêmes se reflètent. Le microcosme répond
au
macrocosme. Si notre siècle arrive à digérer et intégrer cette pensée
143
uf de leurs bonnes intentions. 2. Donner la Bombe
au
gouvernement mondial, pour faire la police des nations. Deux chambres
144
ensez que j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé
au
goût américain de la sensation, du biggest in the world. Et de vrai,
145
rmées retiennent une bonne partie de leur utilité
au
service des nations et de leur vertu d’ordre. Admettons qu’elles arri
146
e. Tout tient à chacun de nous. Et nous en sommes
au
point où il devient difficile de le cacher. Nos alibis ne trompent pl
147
e rappelle cette voix, dans Isaïe, criant de Séir
au
prophète : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que dis-
148
t j’ai quelques raisons de prendre la France plus
au
sérieux, plus au tragique, que les chiffres stupides n’y inviteraient
149
aisons de prendre la France plus au sérieux, plus
au
tragique, que les chiffres stupides n’y inviteraient. Je m’interroge.
150
mal posé. Il ne s’agit ni de partir ni de rester,
au
sens pathétique de ces mots. Il s’agit simplement de circuler. Ce n’e
151
principe ou dégoût. Il s’agit simplement de vivre
au
xxe siècle, en tenant compte des réalités que nous avons créées ou l
152
en dix heures de Lisbonne à New York, de New York
au
Pacifique. Un très long voyage aujourd’hui nous ramènerait nécessaire
153
voyage aujourd’hui nous ramènerait nécessairement
au
point de départ, après un petit tour da planète. Nous changeons de co
154
guent par une sorte de snobisme européen, surtout
au
point de vue culture, où ils ont d’ailleurs raison. Ce groupe forme u
155
tre culture, l’inverse existe chez les Américains
au
point de vue du civisme et de la politique. Ils ont le sentiment d’êt
156
urd’hui plus grande importance ; il a cédé le pas
au
problème Amérique-URSS. Et que pensent les Américains des Russes ? L’
157
grand respect pour les experts en n’importe quoi.
Au
point de vue littéraire et philosophique, je ne vois rien de très neu
158
titre, solide, puissant, élégant comme une voile
au
vent), du Journal d’un intellectuel en chômage , de L’Amour et l’Oc
159
pour habituer les animaux à courir vers le meuble
au
signal. Après un certain temps d’interruption, on ramène les sujets d
160
uissante vous recevrez le projectile dans le dos,
au
prochain tour. Cette figure signifie quelque chose d’important : c’es
161
e communauté universelle, qui relègue les nations
au
rang de simples provinces. Laissez-vous entraîner quelques instants d
162
i les extrêmes se reflètent. Le microcosme répond
au
macrocosme. Si notre siècle arrive à digérer et intégrer cette pensée
163
endrait l’empire de ce monde ? À l’Ecclésiaste ou
au
Jeune Homme ? Le sage ne raillerait pas avec moins d’envie le débauch
164
ement sa fin ? D’où vient qu’imperceptible encore
au
plus grand nombre, à tous les lettrés sans esprit, la pensée de la ca
165
ur agir. Ainsi le grand décret de crise qui sévit
au
cœur de ce siècle n’est qu’une première parole, ambiguë, de la Fin. U
166
de ligues, des mots qu’on n’ose plus employer qu’
au
dessert. La richesse ? Voici qu’elle n’est plus à la portée des mains
167
puissances lointaines. Toutefois, elle reste liée
au
rêve d’activité qui tourmente l’Occident depuis des siècles. Mais ce
168
ques de l’imprévu, eugénisme et longévité, clercs
au
pas ou stérilisés, guerre hors la loi, sécurité d’abord. Nous appreno
169
à mourir : cet effort est contre nature. Il naît
au
déclin de la vie, et fatalement se retourne contre elle. Nous voulons
170
nt se retourne contre elle. Nous voulons échapper
au
temps, à sa menace, mais c’est peut-être le meilleur ou le seul moyen
171
ine collective : lorsque la terre entière soumise
au
seul pouvoir du chiffre dépendra d’une centrale unique, il suffira qu
172
ndes pour accomplir le Temps… Et nous serons pris
au
dépourvu, comme nulle autre génération. Car, tandis que le temps s’éc
173
inue, notre attente faiblit. La primitive Église,
au
début de notre ère, vivait dans la pensée de la fin imminente. Mais p
174
en elle reste à peu près dénué de réalité, jusqu’
au
jour où la Fin le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la F
175
la mort et la mérite. Nous sommes tout simplement
au
jour du Jugement. Il sera porté aussi bien sur votre élan vital que s
176
tout entière dans l’acte de ce oui, se manifeste
au
Jour de tous les jours. Comme il parlait encore, une lueur d’aube app
177
amen des raisons de survivre et leur introduction
au
titre de l’éternité occupèrent moins de temps qu’on n’imagine. La pro
178
, tout esprit son essor. Et chacun de nous accède
au
destin qu’il s’est fait, à la parfaite possession de soi-même, à son
179
son ciel, dans la consommation de tout son être,
au
faîte inconcevable du désir comblé, et comblé pour l’éternité. « Mais
180
nt à ceux qui donneront le signal de les utiliser
au
service des nations, gouvernants tout d’abord et généraux ensuite, il
181
elle a fait ses preuves sous Murat. Mais revenons
au
xxe siècle. L’idée que les nations puissent perdre leur souveraineté
182
ait qu’il s’agit d’une étatisation. Je n’en ai qu’
au
cadre national. Introduisez dans cette broyeuse automatique qu’est l’
183
ue je viens d’y vivre en six années, livrons-nous
au
petit jeu de société mondiale qu’est la comparaison des peuples deux
184
vie privée en général, et ne vous rencontrera qu’
au
café. Mais en France des amitiés se nouent — terme intraduisible en a
185
rique, il vous arrive souvent de vous sentir seul
au
monde en connaissant tout le monde. La rançon d’une intimité trop rap
186
s vices ? Êtes-vous partisan de doctrines tendant
au
renversement des institutions américaines ? » Vous pouvez répondre qu
187
et la mort comme des accidents insensés, que rien
au
monde ne peut rendre acceptables ou justifiables. L’idée que la souff
188
e présent questionnait, répondait. La force était
au
secret de nos vies, nouée parfois dans une rancune obscure, ou bien d
189
otre possession la plus tenace, il nous réduisait
au
silence. La force était chanson fredonnée, sur le seuil, au matin d’u
190
. La force était chanson fredonnée, sur le seuil,
au
matin d’une journée qui se liait aux autres… (Quand ta force devient
191
tinuer. Je viens de voir une civilisation frappée
au
cœur, je l’ai vue chanceler, j’ai vu qu’elle peut mourir. Durant cett
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statrices du ve siècle de notre ère. Et je songe
au
bastion que mon pays élève, nuit et jour, autour du massif du Gothard
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lesquels on peut imaginer que la police renoncera
au
viol de notre vie privée. Pourtant, certains des passagers gardent en
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des passagers gardent encore l’air de s’attendre
au
pire, tandis qu’ils font leur premier tour de pont. Ils se rappellent
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it bien réel et bien lui-même… En mer, nuit du 12
au
13 septembre 1940 Les derniers bateaux de la dernière ligne reliant l
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t, que de l’autre côté on savait tout cela, et qu’
au
surplus, on en faisait autant, avec des armes fournies par certains m
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naliste américain, qui revient de Paris, s’appuie
au
bastingage, près de moi, et me dit en crachant dans l’eau entre chaqu
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de moi. Eh oui ! des verdures proches défilaient
au
hublot ! Couru sur le pont. Nous sommes dans les passes de l’Hudson.
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serie… La rivière s’élargit et se peuple de mâts.
Au
sommet d’une falaise qui fuit obliquement éclate une longue façade cl