1 1941, Articles divers (1941-1946). Trois paraboles (1er octobre 1941)
1 rne, il était triste et présomptueux. À mesure qu’ avec les années, il se persuadait que sa pierre était bonne, étant bien ce
2 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
2 et vous tirez bien ; mais si nous vous attaquions avec un million d’hommes, que feriez-vous ? » — « Chacun de nous tirerait
3 s une mobilisation totalitaire. Voici les faits : Avec une population de 4 millions et demi d’habitants, la Suisse a une arm
4 galement apporte au citadin de fréquents contacts avec les affaires militaires. Dans chaque village, dans chaque club de tir
5 guerre. Mais une petite armée peut-elle défendre avec succès un pays contre un adversaire cinquante fois mieux équipé ? Le
3 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
6 rare vigilantis est. Sénèque En pleine polémique avec le mystère, il arrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’amo
7 que l’homme ne retrouvera l’usage de la parole qu’ avec le « terme » où l’esprit se libère. La volupté serait un phénomène an
8 un seul œil par où toute l’âme regarde et supplie avec une impérieuse tendresse. De plus près encore, l’œil vient à perdre t
4 1943, Articles divers (1941-1946). La gloire (mars 1943)
9 se faire confirmer. Un homme en communion active avec les hommes qui l’entourent ne songerait pas à rechercher la gloire. C
5 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
10 e et d’une œuvre d’avenir. Il n’accepte de rompre avec une tradition que pour en fonder une nouvelle, qui se révélera sans d
11 caricatural d’un mode d’expression qui donnerait, avec beaucoup de talent, une page de Faulkner, un poème ; avec moins de ta
12 ucoup de talent, une page de Faulkner, un poème ; avec moins de talent, un long roman. De cet ouvrage, la critique américain
6 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
13 hrer a passé la nuit au Hradschin Après Vienne, avec Prague, c’est une Europe qui vient de mourir. Europe du sentiment, pa
14 nt comme un rêve, un rêve heureux où l’on circule avec aisance, gardant parfois l’arrière-conscience d’un miracle. Elle est
15 oudoyant la foule et traversant les lieux publics avec cette grande Question qu’il porte dans son être, et qui est aussi la
16 que la nuit, mais viendra-t-elle après ma mort ou avec elle ? Si c’est avant, où aller, où rester, où demeurer quand tout s’
17 dans l’immense lumière de la liberté atlantique, avec tous ses drapeaux claquants et ses rues débouchant sur le ciel, la vi
7 1944, Articles divers (1941-1946). Un peuple se révèle dans le malheur (février 1944)
18 je cite au hasard, il y en a tant. Je les ai vus avec des amis, tantôt américains, tantôt français. Les Français critiquaie
19 vécu la vie. Seulement, il est sérieux sans pose, avec pudeur, préférant affecter la blague et le scepticisme plutôt que de
20 élé face au danger. Il manquait d’armes, il lutte avec sa dignité impénétrable aux tentations de la Brute. On avait dit aux
21 ce. Ils ont continué à le piller et à le fusiller avec une rage panique ; ils continuent, mais ils se savent battus. Depuis
8 1944, Articles divers (1941-1946). Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut pas être clair (hiver 1944)
22 ssimiler sans sourciller la simplicité d’un objet avec l’aisance à le connaître — c’est encore un tour du langage — ne va pa
23 et non l’inverse. C. J’observe une fois de plus avec curiosité le glissement qui s’opère dans vos propos : je vois que vou
24 d’évidences. On conçoit dès lors qu’elle se meuve avec tellement de précautions, vérifiant à chaque pas le chemin parcouru :
25 u tout qui les englobe. Ou c’est encore se garder avec soin de les définir autrement qu’en vue de cette fin dernière vers qu
26 partir d’une vertèbre isolée. Mais l’oubli vient avec le premier doute… Petites visions des hommes de peu de foi, visions d
9 1944, Articles divers (1941-1946). L’attitude personnaliste (octobre 1944)
27 ue vers 1930, en France, se trouvaient confrontés avec les dilemmes suivants : droite ou gauche, capitalisme ou socialisme,
28 ement une attitude nouvelle de l’homme aux prises avec le destin d’un siècle nouveau. Alors que la plupart des révolutionnai
29 cier de réserve français qui se fût jamais blessé avec son propre sabre ! Les pionniers du service civil donnèrent leur sala
30 es groupes autonomes et organiques. Elle coïncide avec la découverte la plus importante de notre siècle : celle de l’être-en
10 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
31 atrice ou malade, et puis des faits qui expriment avec un peu de retard ce génie ou cette maladie. (Postérité, je rougis de
32 ces absolument distinctes de son être l’attaquent avec une férocité sans précédent. Il devient aliéné, c’est-à-dire qu’il de
33 tueras, tu voleras, tu diras de faux témoignages avec honneur. Je parle d’état d’exception comme on dirait état de siège, é
34 ne sont guère capables de me donner sur-le-champ, avec calme, de bonnes raisons bien étudiées d’un tel refus. C’est un refus
35 . Hitler. — Nous pensons qu’Hitler est un monstre avec lequel nous n’avons rien de commun. Il s’agit de le détruire avant to
36 ler tout l’univers, voici que nous nous écrierons avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était petit ! Il n’était
11 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
37 x pays), s’inspirent de modèles du xviiie siècle avec plus ou moins de fidélité. Défaut courant : une simplification intemp
38 tre de l’alphabet hébreu… Ces lettres ont apporté avec elles les signatures célestes. Il y a 7 lettres appelées doubles qui
39 eur), le Fou, et la Mort. » 4. Correspondances avec les cartes modernes Les interprètes contemporains diffèrent d’une
40 ure solitaire montre un vagabond errant sans but, avec la démarche d’un fou… et un regard qui perce toutes choses sans s’arr
41 ent frustré de rien de tout cela. Il est en union avec l’Univers, sa vraie maison. L’univers participe à sa nature même. D’a
42 s, Paris, 1781. Etteilla : Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommées tarots, Amsterdam, 1783-1985. — Le Livre de
12 1945, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
43 urs et critiques disposaient d’une mesure commune avec le créateur. Ils pouvaient estimer la bienfacture d’une œuvre, et fai
44 ariété des arts, ne sont pas sans correspondances avec les formes régulières dont le rêve compose ses drames. Il se peut mêm
45 êve éveillé, donné pour tel par son auteur. C’est avec La Princesse de Clèves que l’on atteint la phase critique où la féeri
46 dont le plus grand spéculateur s’appelle Balzac. Avec lui, après lui plus encore, le roman tourne à l’« étude » du réel, qu
47 n. Mieux on l’imite et plus on s’écarte de l’art. Avec une incroyable étourderie, certains demandent alors un « art vivant »
48 re, identiques à ceux du rêve, et crus comme tels avec reconnaissance, au double sens de l’expression. Mais que se passe-t-i
49 erait aussitôt mille objections. Il vous jugerait avec toute la sévérité que les enfants réservent aux adultes futiles. Au s
50 it impossible qu’un lecteur tombe jamais d’accord avec l’auteur. Car il n’est pas deux expériences humaines superposables. E
51 nal. Il y a jeu quand les conséquences s’épuisent avec le dernier coup ; mais le sérieux de la vie est, par définition, le d
52 vieilles règles, de commencer et de finir le jeu avec les mêmes cartes », échouent à exprimer ce désordre, ce décousu, ces
53 ux « lois de la vie », c’est doublement tricher : avec la vie, et surtout avec l’art. Cette tricherie généralisée doit amene
54 ’est doublement tricher : avec la vie, et surtout avec l’art. Cette tricherie généralisée doit amener, nécessairement, la di
55 ommenté. Où l’art, d’ailleurs, reparaîtra bientôt avec les conventions, plutôt frustes mais fixes, du découpage, du montage,
56 tient compte des règles, soit pour les appliquer avec une perfection classique, soit pour y introduire quelque ingénieuse v
57 y jouaient dans le registre du fou rire populaire avec l’instinct sadique et le goût des orgies de destruction que devait tr
13 1946, Articles divers (1941-1946). Contribution à l’étude du coup de foudre (1946)
58 subi, et nous avons tous dit : je n’y puis rien. Avec autant de sincérité, nous semblait-il, qu’un croyant décrivant sa con
59 à la ressemblance du rêve : toute une cérémonie, avec ses rôles prescrits, son ouverture déclarée par un héraut, sa lenteur
60 a. Il parle beaucoup pour me réconforter, raconte avec vivacité comment il a organisé mes conférences, et quel public j’aura
61 e. Silence encore dans la voiture qu’elle conduit avec une expression concentrée, presque rageuse. Nous traversons les grand
62 quelques heures pendant la matinée. Nous parlions avec mon ami d’art, de religion, de politique, des perspectives du nouveau
63 itique. Nous nous mettons à table, je l’interroge avec nervosité sur les événements de l’avant-veille. Elle répond à peine.
64 vant-veille. Elle répond à peine. Qu’y a-t-il ? — Avec qui m’as-tu trompée ? dit-elle enfin. Je la regarde longuement, bien
14 1946, Articles divers (1941-1946). Penser avec les mains (janvier 1946)
65 t mauvaise toute œuvre qui ne te saisit pas comme avec une main, qui ne te pousse pas hors de toi-même, dans le scandale ou
66 e de ses arrêts. C’est que l’on confond la pensée avec l’usage inoffensif de ce que des créateurs ont pensé, au prix de leur
15 1946, Articles divers (1941-1946). Les quatre libertés (30 mars 1946)
67 e se passer d’au moins trois libertés sur quatre, avec l’espoir que ses enfants les recevront plus tard — données par qui ?
16 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
68 utres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante, vous recevrez le projectile dans le dos, au
69 es, Londoniens, Madrilènes, Parisiens ou Romains, avec nos clans, nos écoles, nos partis et nos disputes centenaires ou quin
70 tis et nos disputes centenaires ou quinquennales, avec nos allusions perfides ou flatteuses qui perdent pointe et sens si l’
17 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : Post-scriptum (27 avril 1946)
71 ’Europe, on voyait en 1939 les civils se promener avec leur boîte à masque en bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a pa
18 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
72 t rentré d’Amérique. Il nous en parle simplement, avec ce sens de l’équilibre et de la mesure dont ses ouvrages portent l’em
73 tionnons : Dites-nous quels sentiments le contact avec la civilisation américaine éveille chez un Européen ? En arrivant là-
74 France, par exemple, il était bien vu de tricher avec le fisc ; on s’en vantait. En Amérique, la chose est mal vue. Les gen
75 eek-end. Aux États-Unis, l’étranger est accueilli avec beaucoup de gentillesse. Les Américains lui font crédit. En Europe, p
76 ois. Il a sa voiture, sa maison ou un appartement avec salle de bains. Dans les grandes villes, on remarque de la misère. Ce
77 de la lointaine et si proche Amérique, emportant avec lui, pour nous le communiquer avec la belle générosité des gens d’esp
78 que, emportant avec lui, pour nous le communiquer avec la belle générosité des gens d’esprit, un riche message gonflé de réa
79 sait respecter, après l’avoir établi, le contact avec le réel, contact de la pensée qui, s’il ne s’accompagne pas du contac
19 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
80 utres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante vous recevrez le projectile dans le dos, au
81 es, Londoniens, Madrilènes, Parisiens ou Romains, avec nos clans, nos écoles, nos partis et nos disputes centenaires ou quin
82 tis et nos disputes centenaires ou quinquennales, avec nos allusions perfides ou flatteuses qui perdent pointe et sens si l’
20 1946, Articles divers (1941-1946). La fin du monde (juin 1946)
83 point que nous n’ayons jamais pensé à notre mort avec une rapide angoisse — nous y pensons bien plus que nous n’osons le cr
84 i que ce sont les seules dont l’intérêt grandisse avec le temps, si l’on admet que le temps va toujours dans le même sens :
85 ste ou au Jeune Homme ? Le sage ne raillerait pas avec moins d’envie le débauché, dont il faudrait encore plaindre l’arrière
86 ne urgence que nous ne parvenons pas à distinguer avec des yeux bien dessillés. C’est assez pour l’angoisse et trop peu pour
87 e joie aux paliers du matin, s’avançant vers Midi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent
88 . Devint soleil. Et quel est celui qui s’approche avec son parapluie mal fermé sous le bras, et des lunettes bourrues au-des
89 celui qui entend dise : Viens ! à celui qui porte avec soi la rétribution de nos œuvres » — elle est en Lui, non dans nos œu
21 1946, Articles divers (1941-1946). Deux lettres sur le gouvernement mondial (4 juin 1946)
90 ce nom, s’il ne trouvait personne en face de lui avec qui échanger des notes ? Personne à craindre, personne à menacer ? Pe
91 re de ses dix doigts… Pas de nations sans guerres avec d’autres nations. Je perdrais mon temps et le vôtre à fonder en logiq
92 us ne sachions imaginer le bien que par contraste avec un mal dont nous souffrons. Autrement, le bien — ou la paix — n’est à
93 de ce mot, c’est qu’elles tendent à se confondre avec l’État, et c’est la volonté qu’ont les États-nations ainsi formés, de
94 t la justice sociale, et que cela n’a rien à voir avec la préparation à la guerre. Sans doute, mais je parlais moins des mot
22 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
95 é trop rapide et superficielle, c’est la facilité avec laquelle cette intimité s’évapore. On se voit tous les jours pendant
96 icains dans ce domaine, présente un tel contraste avec les mœurs des Européens qu’on perd l’espoir de jamais faire comprendr
23 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
97 dans l’immense lumière de la liberté atlantique, avec tous ses drapeaux claquant et ses rues débouchant sur le ciel, la vil
98 Paris, T., ex-militant de la gauche, lui répondit avec un demi-sourire et sans retirer son mégot, que de l’autre côté on sav
99 out cela, et qu’au surplus, on en faisait autant, avec des armes fournies par certains ministères. Si j’en crois ces deux ex
100 essent devant la porte de la cabine du capitaine, avec l’espoir d’entendre la radio. Tout à l’heure comme j’essayais de me f
101 New York Je me suis éveillé dans ma cabine moite avec le sentiment que tout était changé autour de moi. Eh oui ! des verdur
102 iques. Et comme on aime une terre qui s’approche, avec l’immense sécurité du continent qu’on imagine au-delà de ces falaises