1
à prévoir le pire, à l’admettre, et à se préparer
en
conséquence. Nous n’avons pas encore su prendre le tempo de ce xxe s
2
r et racheté, condamné et sauvé. Qui ne croit pas
en
Dieu ne saurait croire au diable. Qui ne croit pas au pardon ne saura
3
n’était autre que la mise au pas du pays, sa mise
en
marche vers le nihilisme — ou l’annexion. « Faire du socialisme, écri
4
oit bien suffire à fédérer nos vérités partielles
en
une force vivante. Allons-y viribus unitis ! Car cela est clair : ni
5
a qui unit. Pour le reste, si sérieux soit-il, on
en
reparlera plus tard. Faisons d’abord en sorte qu’il y ait un « plus t
6
d’abord en sorte qu’il y ait un « plus tard ».
En
campagne, le jour de la capitulation de la Hollande. a. Rougemont
7
est dévoilée, ô folle ! Mais lui les trouve et s’
en
revêt : voiles de nuit. Elle a passé tout près, ne l’a pas vu. C’est
8
opre éclat ! Qu’une fois au moins je te contemple
en
mon repos. Elle s’éteignit. Il la jeta dans le brasier cendreux. Pend
9
u de réponse. Je pensais que le mieux serait de m’
en
aller sans bruit. Mais vous connaissez ces couloirs. Et je ne voulais
10
et les institutions ne sont plus démocratiques qu’
en
Suisse, et nulle part l’armée n’est plus populaire et ne fait aussi p
11
re et ne fait aussi partie de la vie nationale qu’
en
Suisse. Depuis que les communes suisses se libérèrent pour la premièr
12
s civiques et l’esprit militaire n’ont jamais été
en
contradiction. Depuis les temps les plus anciens, les Suisses étaient
13
mporter chez eux leurs armes et leurs munitions !
En
France, après l’Armistice, on offrit cent-mille francs aux soldats, e
14
mistice, on offrit cent-mille francs aux soldats,
en
échange de leurs fusils, par crainte d’une révolution. Hitler fit dés
15
s villes ou des villages ne leur aurait pas donné
en
dix ans. Ces 3 mois sont un puissant tonique pour la jeunesse suisse
16
le de 200 hommes. Le Haut-Commandement de l’armée
en
Suisse a prévu dès 1930 déjà, que la prochaine guerre ne serait pas u
17
t pas une guerre de « fronts », et qu’une défense
en
profondeur devait être organisée, constituée par des « nids » offrant
18
s ressources. Des petits corps d’armée surgissent
en
certains points pour défendre les profondes vallées et pour barrer le
19
e divisions mobiles régulières. Le reste consiste
en
garnisons et en forts pour défendre les principaux passages des Alpes
20
les régulières. Le reste consiste en garnisons et
en
forts pour défendre les principaux passages des Alpes. Ce sont des br
21
ons et de vivres ont été cachés dans les rochers.
En
1939, la disposition de ces troupes de couverture, qui précéda la mob
22
da la mobilisation générale de cinq jours, se fit
en
quelques heures, le long de toutes les frontières de la Suisse. Les g
23
L’un de ceux qui écrivit cet article fut mobilisé
en
1939, à un poste-frontière du Jura. Il pouvait voir, à travers ses ju
24
oire derrière les lignes. Cela serait-il possible
en
Suisse ? Il y a autant de centres de résistance qu’il y a de cantons
25
es par des barricades et les maisons transformées
en
des forteresses en miniature. Vous ouvrez la porte de quelque grenier
26
es et les maisons transformées en des forteresses
en
miniature. Vous ouvrez la porte de quelque grenier et vous vous trouv
27
en face d’un canon anti-tank, protégé par un mur
en
ciment. Une poussée rapide de divisions motorisées pourrait seulement
28
divisions motorisées pourrait seulement se faire
en
évitant les villages et en passant à travers les forêts ou les pâtura
29
suisse, l’ennemi aurait à développer une attaque
en
règle. Il ne serait nullement question d’avancer rapidement comme dan
30
r rapidement comme dans les plaines de Flandre ou
en
Pologne. Les deux premières années de la victoire allemande ont renfo
31
ge à nos descendants. Voilà pourquoi nous croyons
en
Dieu et non pas en un homme qui prétend être adoré comme un Dieu.
32
s. Voilà pourquoi nous croyons en Dieu et non pas
en
un homme qui prétend être adoré comme un Dieu. c. Rougemont Denis
33
ar l’abandon chez l’autre. Que cette hypnose soit
en
quelque mesure — celle de l’esprit — indépendante de l’instinct, c’es
34
finiment. Il n’aime que cela : regarder longtemps
en
silence, se perdre dans des yeux. (Certaines heures, soirs, aubes, pa
35
un seul œil est visible dans ce visage décomposé
en
ombres et lueurs lentement mouvantes, — un seul œil par où toute l’âm
36
ésir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose
en
couronne un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de votre unio
37
lus où se prendre. Il se ramène en soi, se divise
en
ses ombres. Ainsi passent les heures d’avant l’aube, dans le dépaysem
38
ne étreinte qui s’égalerait à l’Infini. Se fondre
en
un seul être, mais que cet être accède ensuite au commerce de ses sem
39
Cette page m’avait séduit par sa mauvaise humeur.
En
la copiant, je n’y vois plus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est
40
ncesse Marie, qui a vraiment aimé son prochain, n’
en
n’a pas reçu de gloire et n’en demandait point. Aussi ne pense-t-elle
41
mé son prochain, n’en n’a pas reçu de gloire et n’
en
demandait point. Aussi ne pense-t-elle pas qu’elle a « perdu sa vie »
42
de la gloire, mais non Stendhal. Madame de Staël
en
eut, mais non Constant (comme écrivain). Or personne ne lit plus Les
43
e dépendent d’aucune raison, et paraissent même n’
en
point souffrir. Fama crescit eundo : minuit praesentia famam. Toute g
44
donne-t-il pas une preuve d’amour à son audience
en
exigeant d’elle plus de noblesse ? Dire : je néglige la gloire, c’est
45
la Renaissance. Glorieux est celui qui s’affirme
en
différant, bien plus qu’en excellant. C’est donc l’individu qui se di
46
st celui qui s’affirme en différant, bien plus qu’
en
excellant. C’est donc l’individu qui se distingue, — n’importe où. (C
47
e alors le besoin de se faire confirmer. Un homme
en
communion active avec les hommes qui l’entourent ne songerait pas à r
48
s aussi le meilleur moyen de sauver son incognito
en
se donnant l’air, précisément, d’y renoncer ? Autre avantage de la gl
49
nfère le droit d’être banal. Tant pis si beaucoup
en
abusent… Hypothèse : l’expérience intime de la gloire précède toujou
50
tant assurément d’essayer de faire croire qu’on n’
en
a point. Si l’on condamne sa propre vanité, le mieux pour s’en débarr
51
i l’on condamne sa propre vanité, le mieux pour s’
en
débarrasser serait d’en parler ouvertement. Comme un menteur qui dira
52
e vanité, le mieux pour s’en débarrasser serait d’
en
parler ouvertement. Comme un menteur qui dirait : « Je vous avertis q
53
avait le Journal d’André Gide. Chaque fois que j’
en
relis quelques pages, je suis frappé par le souci qu’y montre Gide d’
54
l n’accepte de rompre avec une tradition que pour
en
fonder une nouvelle, qui se révélera sans doute conforme à la traditi
55
u temps. On n’écrit pas un livre pour qu’il dure,
en
Amérique, mais d’abord pour qu’il frappe et qu’il agisse, au maximum,
56
core André Gide. Dans ce sens élargi du mot, mais
en
retirant à l’épithète toute qualité dépréciative, on pourrait appeler
57
e, la phrase-qui-attrape et qui vous jette de but
en
blanc dans l’humanité vive du sujet, saisi par son côté sensationnel.
58
nt des observations que l’on néglige de rapporter
en
détail. Au séminaire de Short Stories (histoires brèves, nouvelles) d
59
avenir dans le monde où nous allons entrer ? Je n’
en
sais rien. Mais je suis sûr que l’écrivain français et l’écrivain amé
60
deux littératures : tradition et actualité, mise
en
ordre et mise en mouvement. De leur alliance naît la Liberté. f. R
61
s : tradition et actualité, mise en ordre et mise
en
mouvement. De leur alliance naît la Liberté. f. Rougemont Denis de
62
ut un âge, un climat de musiques, soudain se fixe
en
nos mémoires, s’idéalise. Un « bon vieux temps » de plus, tout près d
63
siècle mécanique, accepter pour un temps sa loi,
en
préservant, s’il se peut, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bon
64
ouée. II. — Le dernier printemps de la paix
En
Suisse, 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur ren
65
poir qu’au seuil des catastrophes générales. Et j’
en
connais qui ne parviennent à leur régime normal de vie (comme un mote
66
apable est si profond, peut-être si normal, que j’
en
viens à me demander si toutes nos crises ne seraient pas machinées pa
67
un silence de catacombes. Centre du monde ! Il s’
en
va, coudoyant la foule et traversant les lieux publics avec cette gra
68
at. III. — Pendant la bataille des Flandres
En
Suisse, 24 mai 1940. Poste militaire à la frontière Écouté la radio :
69
nt, où aller, où rester, où demeurer quand tout s’
en
va, et que penser si je ne puis — rien dire ou faire qui s’accorde à
70
que aussi vaste que la terre, se rétrécit de jour
en
jour et d’heure en heure, à chaque fois que j’allume cet œil vert — p
71
la terre, se rétrécit de jour en jour et d’heure
en
heure, à chaque fois que j’allume cet œil vert — pays perdus, souveni
72
e banale ? Ils deviendraient fous de révolte… Ils
en
ont, ils en ont sûrement quand ils s’endorment épuisés, sur un talus,
73
ls deviendraient fous de révolte… Ils en ont, ils
en
ont sûrement quand ils s’endorment épuisés, sur un talus, ou pire enc
74
rment épuisés, sur un talus, ou pire encore ! ils
en
ont au réveil, affreux bonheur d’une illusion rapide, où suis-je ? Dé
75
!… Vivant un cauchemar qui est vrai, nous allons
en
désordre au réveil. La mort, le désespoir en plein midi, — ou la reco
76
d’un jour à l’autre, mais on le regardait d’heure
en
heure, de trop près, on ne le voyait pas… V. — Lisbonne 10 sept
77
grâce ! VI. — Souvenir de la paix française
En
Amérique, novembre 1940 Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un long vil
78
Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un long village
en
bordure de la route. D’un côté, les maisons dominaient une vallée, de
79
le sol, un grand cercle entourant une inscription
en
lettres capitales bien arrondies : Martine Je suis Aux champs
80
t comme le sang, c’est que tu es blessé, ta vie s’
en
va). La force était mémoire et allusion, elle était ce vieil arbre te
81
st la mémoire du monde, parce qu’elle a su garder
en
vie tant de passé, et garder tant de morts dans la présence, elle ne
82
allemande, les étrangers qui n’avaient pas voyagé
en
France, ou ceux qui n’avaient vu que les lieux de plaisir de la capit
83
es sur l’organisation de la résistance à Paris ou
en
province, ne nous montrent encore que le peuple de France, pour la pr
84
ssignment in Brittany, et je cite au hasard, il y
en
a tant. Je les ai vus avec des amis, tantôt américains, tantôt frança
85
es. Mais je regardais mes amis du coin de l’œil :
en
critiquant, ils essuyaient une larme, et rien de plus français que ce
86
uant aux Américains, ils exultaient de confiance,
en
crescendo, jusqu’à la « Marseillaise » finale. On peut penser tout ce
87
e que l’on veut de ces films, du pire au bien ; j’
en
retiens pour ma part qu’ils nous présentent enfin le petit peuple fra
88
re, le naturel de l’héroïsme populaire. Ce peuple
en
noir au regard vif s’est révélé face au danger. Il manquait d’armes,
89
et de politiciens véreux. Après quelques semaines
en
territoire conquis, l’Allemand s’est senti dominé par une force étran
90
point la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout
en
français, ce n’est pas jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez
91
eux précédents dialogues. C. Du moins serez-vous
en
garde contre votre obscurité ? A. C’est justement ce parti pris de c
92
e point de vue. Il se peut que cette maladresse m’
en
apprenne davantage qu’une feinte aimable. Au reste nous sommes entre
93
s qui n’ait été d’abord jaugé, chiffré, et défini
en
termes simples. À mon tour de me défier d’une convention aussi commod
94
a pas trompés une fois pour toutes, à l’origine,
en
décrétant — au nom de quoi, je vous en prie ? — la clarté et la simpl
95
l’origine, en décrétant — au nom de quoi, je vous
en
prie ? — la clarté et la simplicité d’un certain nombre de postulats
96
s qui résument leurs expériences, dira-t-on. Je n’
en
crois rien. Ouvrez un ouvrage de science : vous y trouverez au terme
97
ent… La tricherie d’une déduction claire consiste
en
ce qu’elle prétend partir d’un nombre limité de faits acquis, quand l
98
de sa méthode : « Conduire par ordre mes pensées
en
commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaî
99
e travaille sur des cartes postales. Elle dispose
en
bon ordre ses repères, et puis s’ébranle à reculons vers l’inconnu, l
100
prévention fâcheuse la croyance que ce but existe
en
tout état de cause. Pour moi, c’est presque le contraire. Voilà : — J
101
alyse. Vous ne donnerez pas la sensation du blanc
en
décrivant les sept couleurs. C’est pourquoi le langage de la vision o
102
nt j’essayais de vous faire pressentir la limite,
en
parlant d’un langage inexplicable et pourtant évident. C’est peut-êtr
103
ge parabolique… De là vient son obscurité. Parler
en
paraboles, c’est tenter d’exprimer un fait ou des idées, en tenant co
104
es, c’est tenter d’exprimer un fait ou des idées,
en
tenant compte du tout qui les englobe. Ou c’est encore se garder avec
105
solés de mesure. Il s’organise tout naturellement
en
discours, en phrases liées par voie de conséquence. Mais si je parle
106
re. Il s’organise tout naturellement en discours,
en
phrases liées par voie de conséquence. Mais si je parle en paraboles,
107
s liées par voie de conséquence. Mais si je parle
en
paraboles, je n’ai souci que d’une certaine orientation. C’est à part
108
un jour à une petite-fille pourquoi Jésus parlait
en
paraboles à ses disciples, sachant qu’ils ne comprendraient pas. Voic
109
fit : Jésus racontait des histoires pour qu’ils s’
en
souviennent mieux plus tard. C’est comme les noix qui ont une coquill
110
question, voulez-vous ? Qui a le droit de parler
en
paraboles, et d’être obscur à la manière des prophètes ? A. Le droit
111
de parler seulement selon le droit et la décence,
en
toute clarté. Il arrive que certains furieux, je ne sais quels extati
112
sont décevantes et ses paraboles sans fruit, il n’
en
est pas moins un prophète. Mais alors on le jugera selon sa fin. Vous
113
: la possession, la beauté, la puissance, — il n’
en
faut pourtant pas davantage pour nous réduire au parler prophétique.
114
u début de l’ouvrage Doctrine fabuleuse , publié
en
1947. j. Rougemont Denis de, « Ars prophetica, ou D’un langage qui
115
44)l La lecture des journaux clandestins parus
en
France montre que les idées personnalistes avaient fait leur chemin d
116
voir vivre impunément, jusqu’à ce que Hitler vînt
en
prendre avantage. Devant un monde à reconstruire, les grandes questio
117
sponsabilité intellectuelle et civique vers 1930,
en
France, se trouvaient confrontés avec les dilemmes suivants : droite
118
en apparence les plus opposées se trouvaient agir
en
fait dans le même sens : elles tendaient toutes à dépersonnaliser l’h
119
sponsabilité. La psychologie freudienne ne voyait
en
elle qu’un îlot précaire perdu dans l’océan de l’inconscient. D’autre
120
ais mieux décrire la doctrine du personnalisme qu’
en
indiquant certaines des tentatives d’action les plus typiques qu’elle
121
ivil pourrait du jour au lendemain se transformer
en
bon manœuvre. Les politiciens déclarèrent le projet utopique et d’ail
122
moment où cette institution n’existait pas encore
en
France. L’expérience, dans l’ensemble, réussit brillamment. Je me sui
123
domaine de la physique ou celui de la sociologie,
en
mathématiques, en politique, en économie, les meilleurs esprits de ce
124
ique ou celui de la sociologie, en mathématiques,
en
politique, en économie, les meilleurs esprits de ce temps sont parven
125
de la sociologie, en mathématiques, en politique,
en
économie, les meilleurs esprits de ce temps sont parvenus à des concl
126
age d’un univers composé de groupements autonomes
en
perpétuelle interaction n’a pas encore été traduite dans nos institut
127
tion des corps simples par Mendeleïev, quand nous
en
sommes au siècle de la physique quantique. La paresse d’esprit et l’i
128
rmé ces vues. L’Underground, dans plusieurs pays,
en
a glorieusement confirmé l’efficacité. Les groupes personnalistes cri
129
s personnalistes critiquaient également la presse
en
France. Vénale, pauvre en informations, ou mensongère, elle ne reflét
130
ent également la presse en France. Vénale, pauvre
en
informations, ou mensongère, elle ne reflétait plus que l’anarchie ca
131
es clubs. Tout était préparé pour sa transmission
en
cas de crise révolutionnaire ou d’invasion, Les Clubs de presse perso
132
lus divers. Il était prêt à déclencher une action
en
profondeur d’abord, puis publique. Une trentaine de volumes, deux rev
133
dées. Les nazis avaient délégué leur représentant
en
France, Abetz, au soin d’observer de très près ce développement inqui
134
ichy, la revue Esprit vit son tirage quintupler
en
quelques mois. Puis elle fut interdite, à la suite d’un article contr
135
bassin houiller et ferrugineux de la Sarre coupé
en
deux par une frontière correspondant aux langues. l. Rougemont Deni
136
(octobre-novembre 1944)m Je trouve deux hommes
en
moi. Ils mènent cette guerre en moi-même. L’un n’est guère bon, mais
137
rouve deux hommes en moi. Ils mènent cette guerre
en
moi-même. L’un n’est guère bon, mais l’autre est pire, et j’ai choisi
138
choix. Or ces réalités ne faisaient que traduire
en
quantités physiquement mesurables notre attitude spirituelle. Elles é
139
lle : il importe de voir qu’elle se passe d’abord
en
chacun de nous, et qu’elle figure dans son ensemble la crise d’un con
140
n inconscient se révoltent soudain et l’attaquent
en
force, par une espèce d’éruption volcanique nommée névrose. Alors l’h
141
hostile lui suggère alors que cet « autre » n’est
en
fait qu’une part de lui-même. S’il comprend cela et s’il le croit, le
142
uire à la raison, par des procédés contraignants.
En
cas d’échec, on le mettait derrière des barreaux. La guerre actuelle
143
rendre, il nous faudrait un diagnostic. Tentons d’
en
indiquer les premiers éléments. Si cette génération n’a pas le courag
144
uer plus profondément qu’aucune autre, il ne faut
en
attendre rien de bon, ni rien de grand, ni rien de vrai. Essayons une
145
s-nous fait enquête avant de partir ? Sommes-nous
en
possession des pièces du procès ? Quand cela serait, ce ne serait pas
146
rais conflits. Elle tire de nous ce que la paix n’
en
tirait plus. Elle offre l’avantage incomparable de sanctionner notre
147
elle a perdu ces attraits. Tout le monde la fait,
en
salopette, en kaki, ou en tablier. Dans la plupart des cas, loin de l
148
es attraits. Tout le monde la fait, en salopette,
en
kaki, ou en tablier. Dans la plupart des cas, loin de le combler, ell
149
Tout le monde la fait, en salopette, en kaki, ou
en
tablier. Dans la plupart des cas, loin de le combler, elle déçoit l’i
150
’humanité — presque totalement mobilisée — combat
en
fait sur les champs de bataille. Seule une fraction de cette fraction
151
ivalent de la fête chez les peuples anciens, elle
en
possède les attributs les plus aisément reconnaissables : les lois so
152
absolue de fabriquer des armes et d’enseigner à s’
en
servir ? Je ne sais pas mieux que la plupart ce qui résulterait d’une
153
x. Hitler n’est pas en dehors de l’humanité, mais
en
elle. Bien plus, il n’est pas seulement devant nous, mais en nous. Il
154
en plus, il n’est pas seulement devant nous, mais
en
nous. Il était en nous avons d’être contre nous. C’est en nous-mêmes
155
pas seulement devant nous, mais en nous. Il était
en
nous avons d’être contre nous. C’est en nous-mêmes d’abord qu’il se d
156
Il était en nous avons d’être contre nous. C’est
en
nous-mêmes d’abord qu’il se dresse contre nous. Et quand nous l’auron
157
errifie n’est pas toujours l’aspect du personnage
en
scène, qui peut être emprunté à la réalité la plus banale, mais c’est
158
atmosphère, tout ce que nous refusions d’admettre
en
nous. Le cauchemar nous apprend qu’il ne suffit pas de refuser un ins
159
les supprimer. Il s’agit de les utiliser, ou de s’
en
guérir ; sinon soyons certains qu’ils vont revenir en force, sous un
160
uérir ; sinon soyons certains qu’ils vont revenir
en
force, sous un déguisement séduisant, ou sous la forme d’un monstre a
161
a petite moustache est l’un de ces monstres. Nous
en
verrons bien d’autres, si nous nous contentons de lutter contre les s
162
ntre les signes extérieurs du mal, sans essayer d’
en
modifier les causes dans nous-mêmes11. Mais ceci pose un problème nou
163
t refusé à laisser naître des coutumes nouvelles (
en
ceci protestant, mais sans la foi). Or les coutumes religieuses quell
164
Le rationalisme régnant peut produire des avions
en
masse et par ce moyen-là venir à bout d’Hitler ; mais il ne pourra pr
165
fut responsable des méfaits de l’alcool frelaté,
en
Amérique. ⁂ Je ne demande pas que des sorciers ni même des prêtres di
166
qu’ils soient, sont un moindre mal. » Et certes,
en
politique, il s’agira toujours, au mieux, de moindres maux. Mais la q
167
te serait-elle un moindre mal que la fracture qui
en
résulte ? La maladie mortelle, un moindre mal que la mort qui la term
168
l’invention de l’imprimerie multiplia les cartes
en
circulation, mais jusqu’au xviiie siècle, le tarot n’est guère connu
169
Toth, livre sacré de l’Égypte. Mais il crut aussi
en
retrouver les équivalents dans une inscription chinoise, datant de 11
170
. Elle a été contestée par W. A. Chatto, anglais,
en
1848, et par Boiteau, français, en 1854. Ce dernier attribue au tarot
171
atto, anglais, en 1848, et par Boiteau, français,
en
1854. Ce dernier attribue au tarot une origine hindoue ; et ce sont l
172
urope. Mais on sait que le peuple tzigane ne vint
en
Europe qu’en 1417 sous la conduite du « Duc d’Égypte » ; et qu’on lui
173
n sait que le peuple tzigane ne vint en Europe qu’
en
1417 sous la conduite du « Duc d’Égypte » ; et qu’on lui suppose une
174
lé Le Nouvel Etteilla (Paris 1922) : Cet auteur,
en
rendant justice au génie et à la science de Court de Gébelin, terrass
175
rétations sont hasardeuses, mais il a le mérite d’
en
avoir proposées. Ses disciples, dont le plus grand fut Éliphas Lévi (
176
pension à ramener tout à tout, et réciproquement.
En
voici un exemple : Etteilla a placé le Fou à la fin du jeu, c’est-à-
177
qui n’est autre que l’arcane 7, 1e Chariot… Mais
en
fait cette lame n’a pas de nombre autre que le zéro. Ce nombre 21 app
178
. Il est préférable d’employer les suivants, mais
en
numérotant les arcanes mineurs : 1. Le tarot de Marseille où les arca
179
ièrement défiguré, mais qui peut également servir
en
tenant compte que les Bâtons sont remplacés par les Carreaux ; les Ép
180
es par les Piques et les Deniers par les Trèfles.
En
France nous trouvons difficilement le tarot de Marseille. La Maison G
181
ot italien ; celui de Schaffhouse ne se trouve qu’
en
Suisse, de même celui de Francfort en Allemagne ; ils n’ont pas droit
182
e trouve qu’en Suisse, de même celui de Francfort
en
Allemagne ; ils n’ont pas droit d’entrée en France. Quant à celui d’E
183
cfort en Allemagne ; ils n’ont pas droit d’entrée
en
France. Quant à celui d’Etteilla, on le trouve partout. (E. Alta, op.
184
sin. La plupart des jeux qu’on trouve aujourd’hui
en
circulation (si l’on peut dire, car leur vente est interdite dans de
185
arte apparaît dans le jeu droite ou renversée. Il
en
résulte aussi que le manque de place, dans le cas d’une figure doublé
186
tés monstrueuses. C) Significations. Nous donnons
en
regard des lames reproduites ci-après quelques exemples d’interprétat
187
es modifications kaléidoscopiques. Celles-ci sont
en
nombre infini, ainsi qu’on en pourra juger par l’examen du tableau su
188
ues. Celles-ci sont en nombre infini, ainsi qu’on
en
pourra juger par l’examen du tableau suivant. En effet, chacune des l
189
ctif. De plus, ces significations sont organisées
en
structures ou rythmes, et non pas simplement juxtaposées. Prenons l’e
190
elon R. M. de Marinis (dans un ouvrage à paraître
en
1945) : Bâtons = Trèfle = Sexualité = Sensation = Terre Coupes = Cœur
191
s de l’existence, signifiées par allégories. Il n’
en
est rien. Tout est symbole dans le Tarot, jusqu’au moindre détail, si
192
ition. (La croisade contre les albigeois commença
en
1209.) Les troubadours cathares, initiateurs de toute la poésie occid
193
comme un moyen de divination de l’avenir. Si l’on
en
croit les plus récents travaux, ceux en particulier du professeur Tas
194
Chacune des cartes était utilisée par l’étudiant
en
occultisme comme sujet de méditations et de contemplation, au cours d
195
court trajet dont nous pouvons adoucir les peines
en
nous comportant d’après les plus saines aspirations du rayon divin qu
196
ve et d’attente. C’est un prince de l’autre monde
en
voyage ici-bas. Sous cet aspect, il est la conscience individuelle li
197
l ne se sent frustré de rien de tout cela. Il est
en
union avec l’Univers, sa vraie maison. L’univers participe à sa natur
198
us absconditus, éternellement… Le fol errant voit
en
toutes choses la manifestation de Dieu, c’est-à-dire de lui-même, et
199
t chez vous et vous tapait gentiment sur l’épaule
en
murmurant à votre oreille : « Je suis le Père, et le Fils, et le Sain
200
tant du mouvement de 2 roues de 4 rayons tournant
en
sens inverse l’une de l’autre : équilibre entre les aspects positifs
201
e ne porte pas de signes, mais il se peut qu’elle
en
ait porté autrefois. À l’extrémité de chacun des rayons de la premièr
202
lettres Yod, Heh, Vav, Heh, qui doivent être lues
en
sens inverse des aiguilles d’une montre, étant hébraïques. La divisio
203
L’Anubis, ou Hermanubis, mi-loup mi-homme, coloré
en
rouge (désir), s’élève de la matière et évolue vers le Père : c’est l
204
que est l’art de persuader. L’ignorance ou l’abus
en
ont fait aujourd’hui l’art de parler pour ne rien dire. Rhétorique es
205
enue synonyme d’éloquence creuse et de clichés. J’
en
parlerai dans un tout autre sens. Je voudrais désigner par rhétorique
206
césures, — bref, toutes les conventions acceptées
en
commun par les artistes et leur public. Tout cela faisait l’Art, aux
207
attention : l’enseignement de la rhétorique entre
en
décadence, cependant que le journalisme fait son apparition, et que l
208
t d’aventures très simples. Le mythe se développe
en
légende, et la légende sacrée convoie un enseignement religieux. L’ép
209
ri, le mythe se rapproche de l’histoire. Il gagne
en
intérêt tout ce qu’il perd en magie. Naît alors le récit en prose, il
210
’histoire. Il gagne en intérêt tout ce qu’il perd
en
magie. Naît alors le récit en prose, illustration de vérités morales
211
tout ce qu’il perd en magie. Naît alors le récit
en
prose, illustration de vérités morales communes à l’élite d’une socié
212
à l’élite d’une société donnée. Nous avons fait,
en
quelques lignes, tout le chemin qui sépare les premiers chapitres de
213
s profond des choses et des événements de la vie,
en
décalquant le désordre varié des objets ou des sentiments ? Par l’ext
214
– par rapport à la vie réelle – tenait l’auditeur
en
haleine ; son rythme était autorité. Les événements extraordinaires q
215
ment des réalités mêmes de l’âme, qu’il décrivait
en
personnages selon certains procédés et figures surgis des profondeurs
216
méthodiquement insignifiant. Quelque chose qui n’
en
finit plus, car la vie ne met jamais de point final. Il y a jeu quand
217
resque rien. Or, c’est elle qu’on veut reproduire
en
multipliant les observations exactes et les personnages quelconques.
218
uérir un mérite esthétique supérieur… mais ce qui
en
tout cas lui interdit de cultiver les conventions. » Ceci corrigerait
219
, répond notre auteur, comme pour se justifier, n’
en
va-t-il pas de même dans la vie ? Les romans traditionnels « préoccup
220
a vie réelle. Avouer l’ambition d’écrire un livre
en
se conformant aux « lois de la vie », c’est doublement tricher : avec
221
dont il semble que personne n’ait pu y entrer ni
en
sortir, et qui contient le problème sous forme de cadavre. Parfois, c
222
nt mortes la tragédie classique et les chroniques
en
vers. Il mourra pour avoir épuisé ses possibilités formelles, et pour
223
ra pas pour si peu ; et moins encore, le besoin d’
en
conter. L’imaginaire, délivré du souci d’une vraisemblance insignifia
224
ntes. Il ne rejoindra le sens vrai de nos vies qu’
en
se livrant à la logique profonde des symboles et des mythes de l’âme.
225
types de libre création, des paraboles que furent
en
d’autres temps Gargantua, Don Quichotte, Robinson Crusoe, ou Gulliver
226
e le sujet du grand livre de Jean Paulhan, publié
en
France sous l’occupation : Les Fleurs de Tarbes. 2. Ce cauchemar est
227
tait vrai, j’aurais su t’arrêter. Le monde entier
en
eût été changé à l’instant même, sans que nul ne s’en doute. ⁂ J’étai
228
ût été changé à l’instant même, sans que nul ne s’
en
doute. ⁂ J’étais sceptique, en ce temps-là. Je disais à ce romancier
229
sans que nul ne s’en doute. ⁂ J’étais sceptique,
en
ce temps-là. Je disais à ce romancier (l’un des meilleurs de l’Allema
230
n de Don Juan pour impressionner ses victimes. Il
en
a tant parlé, et vous autres après lui, que toutes les femmes qui von
231
égers mouvements que cette apparition fait naître
en
elles. Très facile que de les persuader, une fois si bien intéressées
232
e confession. Je ne sais d’ailleurs ce qu’on peut
en
conclure pour ou contre vos théories. ⁂ Au début de 1933, au moment o
233
avais remarqué mes livres, lorsque sa femme entra
en
nous saluant d’une mélodieuse formule hongroise. La présentation fait
234
pêche dont on vide trois verres d’un seul trait,
en
se regardant dans les yeux. Je me sentis pâlir violemment. Nous passo
235
» Je balbutie n’importe quoi sur cette traversée
en
avion… Le banquier comprend très bien cela. Il parle beaucoup pour me
236
. Est-ce vraiment l’effet de l’avion ? J’allais m’
en
persuader quand je m’aperçois, et cette fois-ci non sans terreur, que
237
que mon malaise est contagieux. Il bavarde encore
en
prenant le café, puis s’excuse d’avoir à regagner sa banque : d’aille
238
, et me fera visiter le Musée, — à ce soir ! Il s’
en
va, très satisfait de lui, et de moi aussi, je crois. Nous voici seul
239
e, que domine la statue de saint Geller, les bras
en
croix. Elle arrête la voiture près d’une barrière de parc public, des
240
t. » Il n’y a rien d’autre à dire. Nous remontons
en
voiture et descendons vers la ville. Soudain, je me suis décidé et j’
241
r. Et je passais le reste de la nuit dans un bar,
en
compagnie d’un peintre réfugié, nommé Maria. Je l’avais connu quelque
242
vaillent sans fin par le monde, peinant peut-être
en
pure perte, si ce n’est pour notre perte à tous. Or, ces gens forment
243
doute, et ils le savent. Toute l’opinion du monde
en
est à peu près là, que la pensée ne peut venir qu’à la remorque d’évé
244
ablir dans les pays récemment libérés, de même qu’
en
Russie soviétique et au Japon. On brûle encore, à l’occasion, quelque
245
bleau : la liberté de parole se voit partout mise
en
échec par des censures officielles ou commerciales, la misère règne,
246
’esclavage d’État par nécessité matérielle ? On m’
en
voudra de ces questions, parce qu’elles ne paraissent comporter que d
247
qui peut être immédiatement changé : notre idéal,
en
attendant le reste. Je propose que nous remplacions la revendication
248
arabole. Je connais certains hommes qui jouissent
en
fait des quatre libertés susdites. « Une » : Ils peuvent dire tout ce
249
La liberté ne peut pas être détaillée ni débitée
en
tranches : elle est vivante. Elle ne peut pas non plus être donnée. E
250
rs des obstacles. Ceux qui ont peur d’être libres
en
feront leurs prétextes comme l’ont fait les Allemands sous l’hitléris
251
-à-dire la moitié du genre humain. L’autre moitié
en
subit les effets moins directs, mais pourtant notables : les Français
252
tant notables : les Français eussent mieux mangé,
en
1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient été trop occupés dans le
253
rs comptes parce que les Noirs se seront révoltés
en
Caroline du Sud ou à Harlem ; et les mineurs du pays de Galles n’auro
254
s leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’
en
soit le sujet allégué, nous avons pour la première fois senti, sous l
255
e la Bombe que l’on a suggérés depuis six mois, j’
en
retiens deux : 1. Donner la Bombe aux petits pays pour qu’ils soient
256
nnable, comme vous le voyez. On trouverait mieux,
en
s’appliquant.) Mais il n’y a que les idées pratiques et raisonnables
257
ue va-t-il se passer ? Ces projets échoueront. On
en
rira. On n’en rira même pas : on les négligera simplement. On passera
258
passer ? Ces projets échoueront. On en rira. On n’
en
rira même pas : on les négligera simplement. On passera aux affaires
259
res. Il est évident que les nations souveraines s’
en
moqueront. Il est évident que l’une d’entre elles, Bombe en main, ess
260
nt. Il est évident que l’une d’entre elles, Bombe
en
main, essaiera d’imposer sa paix à toutes les autres. (Inutile même d
261
paix, parce que ses moyens vous déplaisent. Mais
en
refusant de choisir la paix, vous votez tacitement pour la mort, et v
262
paix, vous votez tacitement pour la mort, et vous
en
rendez responsable. Tout tient à chacun de nous. Et nous en sommes au
263
responsable. Tout tient à chacun de nous. Et nous
en
sommes au point où il devient difficile de le cacher. Nos alibis ne t
264
exemple. Mais cela ne serait rien encore, quoi qu’
en
pensent quelques généraux. Je parlais de la fin du monde… — Et mainte
265
s ? Dans toutes les capitales d’Europe, on voyait
en
1939 les civils se promener avec leur boîte à masque en bandoulière.
266
9 les civils se promener avec leur boîte à masque
en
bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a pas eu lieu, parce que to
267
des gaz n’a pas eu lieu, parce que tout le monde
en
avait une peur bleue, et que personne, même pas Hitler, n’a eu le cou
268
accablés de problèmes. Mais je ne cherche pas à m’
en
tirer par une réplique, même de bon sens, et j’ai quelques raisons de
269
e l’Amérique et ses défauts, mieux qu’ils ne sont
en
mesure de les imaginer. Cela se discuterait à l’infini. Il n’est qu’u
270
ût. Il s’agit simplement de vivre au xxe siècle,
en
tenant compte des réalités que nous avons créées ou laissé s’imposer
271
ui vivent leur temps, et se trouvent pratiquement
en
mesure de le vivre ! Combien encore sont-ils du Moyen Âge, ou du bour
272
cle ! Serait-ce manque d’imagination ? Certes, il
en
faut une dose non ordinaire pour se rendre contemporain d’un monde qu
273
uerre, le problème partir ou rester se résoudrait
en
termes simples : on verrait vite que c’est un faux dilemme. Le fait e
274
est un faux dilemme. Le fait est là : nous allons
en
dix heures de Lisbonne à New York, de New York au Pacifique. Un très
275
lanète. Nous changeons de continent comme on part
en
week-end. Le mot partir a donc changé de sens. Il a perdu son aura dr
276
t aimez. Puis choisissez. Revenez si le cœur vous
en
dit. Mais je sais bien qu’il y a les visas. N’acceptons pas que cet a
277
ifier ? Ils n’ont pas arrêté un seul espion, tout
en
causant la perte des milliers d’innocents. Ils rendent vains les prog
278
centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe
en
Amérique » (16 mai 1946)w x M. de Rougemont est rentré d’Amérique.
279
M. de Rougemont est rentré d’Amérique. Il nous
en
parle simplement, avec ce sens de l’équilibre et de la mesure dont se
280
portent l’empreinte. Le prochain aussi, ce Vivre
en
Amérique que Stock publiera cet automne. Nous questionnons : Dites-n
281
ivilisation américaine éveille chez un Européen ?
En
arrivant là-bas, on a l’impression très nette de pénétrer dans une au
282
ession beaucoup plus forte que celle qu’éveillent
en
nous les livres ou même le cinéma. Un sentiment qui dure : pour moi,
283
nt de soi ; chez nous, elles paraissent bizarres.
En
France, par exemple, il était bien vu de tricher avec le fisc ; on s’
284
, il était bien vu de tricher avec le fisc ; on s’
en
vantait. En Amérique, la chose est mal vue. Les gens trichent peut-êt
285
ien vu de tricher avec le fisc ; on s’en vantait.
En
Amérique, la chose est mal vue. Les gens trichent peut-être, mais je
286
t mal vue. Les gens trichent peut-être, mais je n’
en
suis pas persuadé. L’Américain s’achète une bonne conscience en payan
287
rsuadé. L’Américain s’achète une bonne conscience
en
payant son dû à l’État. J’admire beaucoup son sens civique. Quand le
288
il n’a pas pour autant l’amour du règlement comme
en
Suisse… J’ai aussi été sensible à une sorte de loufoquerie de la vie
289
p de gentillesse. Les Américains lui font crédit.
En
Europe, par contre, les liaisons, si elles sont plus rares, sont plus
290
es, qui sont toujours sur leurs ergots ; des gens
en
qui l’on ne peut pas avoir une grande confiance… Ils voient l’Europe
291
lismes européens les effraient. De même qu’il y a
en
Europe un grand sentiment de supériorité à cause de notre culture, l’
292
qualité qu’un jeune citoyen de là-bas expliquait
en
ces termes : « Être decent, c’est tenir sa parole et se tenir propre
293
Si de New York vous passez dans le Middlewest, ou
en
Californie, ou à La Nouvelle-Orléans, vous ne manquez pas d’observer
294
r que le centre de gravité du monde s’est déplacé
en
Amérique ? Très nettement. Vue de New York, l’Europe constitue une es
295
t considéré comme une espèce de champ de bataille
en
puissance. Cela change toutes les perspectives. Le problème France-Al
296
ent de la Chambre de commerce américaine est allé
en
Russie tenir des discours capitalistes… D’autres gens voudraient fair
297
t faire la guerre à la Russie sans plus attendre,
en
se servant de la bombe atomique, etc. Moscou, qui a toujours eu cette
298
tifique est très remarquable ; l’énergie atomique
en
est la preuve. La civilisation américaine devient de plus en plus une
299
a, là-bas, le plus grand respect pour les experts
en
n’importe quoi. Au point de vue littéraire et philosophique, je ne vo
300
ons purement pratiques et non au nom du marxisme…
En
conclusion, une « cure d’Amérique » est profitable à l’Européen ? Abs
301
érique » que nous a donnée M. Denis de Rougemont.
En
conclusion, disons que lorsque Talleyrand affirmait qu’il avait trouv
302
centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe
en
Amérique », L’Illustré, Lausanne, 16 mai 1946, p. 5 et 23. x. Propos
303
une voile au vent), du Journal d’un intellectuel
en
chômage , de L’Amour et l’Occident , de tant d’autres œuvres auxquel
304
traditions et querelles ancestrales qui tournent
en
rond. C’est la rumeur du xxe siècle. Elle a cours en Europe au moins
305
ond. C’est la rumeur du xxe siècle. Elle a cours
en
Europe au moins autant qu’ailleurs. Elle risquerait parfois de nous f
306
oix. Laissons l’Histoire telle qu’on la simplifie
en
courbes ascendantes et descendantes. Tout peut encore se renverser, e
307
it à imiter, là où nous sommes capables d’innover
en
tirant les leçons d’expériences de la veille. Singe est celui qui doi
308
tout béant sur l’absurde, car une obscure sagesse
en
lui s’y attendait ; elle le tenait prêt à subir en souplesse les méco
309
n lui s’y attendait ; elle le tenait prêt à subir
en
souplesse les mécomptes, à vrai dire normaux, de l’optimisme automati
310
-à-dire la moitié du genre humain. L’autre moitié
en
subit les effets moins directs, mais pourtant notables : les Français
311
tant notables : les Français eussent mieux mangé,
en
1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient pas été trop occupés dan
312
rs comptes parce que les Noirs se seront révoltés
en
Caroline du Sud ou à Harlem ; et les mineurs du pays de Galles n’auro
313
s leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’
en
soit le sujet allégué, nous avons pour la première fois senti, sous l
314
ance intime ? Sinon qu’il fut lui aussi un poète,
en
prose et en action, en vision créatrice. 13. Saint-Exupéry, l’auteu
315
? Sinon qu’il fut lui aussi un poète, en prose et
en
action, en vision créatrice. 13. Saint-Exupéry, l’auteur de Vol de
316
il fut lui aussi un poète, en prose et en action,
en
vision créatrice. 13. Saint-Exupéry, l’auteur de Vol de Nuit et de
317
’étrangeté de la mort des autres, cela ne saurait
en
aucun cas se dire de sa propre mort, de la mienne. Et non plus, à mon
318
l’idée soit tragique : elle m’appartient, je puis
en
disposer, feindre assez facilement d’en rire. Elle n’est pas plus for
319
, je puis en disposer, feindre assez facilement d’
en
rire. Elle n’est pas plus forte que moi. Peut-être même n’est-elle qu
320
être ni rapportée ni répétée. Perfection et Mort
en
ceci se confondent, qu’elles sont absolument tragiques, c’est-à-dire
321
it de son but. Si l’homme savait un jour ce qu’il
en
est de son destin et de sa liberté, s’il voyait à l’œil nu, leur sens
322
ient à l’idée de penser notre mort, c’est la Mort
en
nous qui se pense, c’est la Crise déjà qui affleure, nous avertit de
323
ste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas »,
en
son temps, qu’aux yeux de ceux qu’une réalité nouvelle illuminait. Sa
324
se mêle encore confusément. Nous sommes là comme
en
rêve, empêtrés, dans le sentiment d’une urgence que nous ne parvenons
325
e règne sur nous, depuis peu. Nous essayons, mais
en
phrases banales de moralistes tardivement ressaisis, d’évaluer les co
326
st dans la masse et son Histoire. Vous vous dites
en
secret qu’elle ne peut pas mourir, et il est vrai qu’elle ne possède
327
rien. Elle ne peut être en soi pensée, et l’homme
en
elle reste à peu près dénué de réalité, jusqu’au jour où la Fin le pe
328
et cherchent leur appui dans l’illusion tomberont
en
grand nombre dans le vide. Mais ceux qui auront vu, et qui auront cru
329
La fin du monde, irréfutable, s’arrêtait un peu
en
avant, les regardait sans indulgence, puis se remettait à marcher, co
330
pas croire à sa mort proche, — cet air petit. On
en
reviendrait bien, de cette fin du monde ! Car sinon tout apparaissait
331
’élan mortel. Car il ne vient pas de nous, mais d’
En
Face. Ici le futur nous attend, ce futur qui n’était pour nous qu’un
332
lors que c’est la seule Présence qui est terrible
en
sa splendeur et difficile à supporter, le seul Amour apparaissant qui
333
l rend ce qu’il reçoit, où le grand jour est tout
en
tous. Ce premier Jugement fut la Salutation. Second jugement ou so
334
être de son être tel qu’il l’avait librement fait
en
le vivant. L’examen des raisons de survivre et leur introduction au t
335
me vint, comme viennent les somnambules, le corps
en
paix, mais le visage affreusement nu. Il désirait un palais vide à la
336
vec soi la rétribution de nos œuvres » — elle est
en
Lui, non dans nos œuvres. Commence l’œuvre du Pardon. « Et que celui
337
er « pratiquement » un Pouvoir Mondial, et à vous
en
former une image convaincante. Voici comment j’explique, pour ma part
338
Personne à qui répondre que l’honneur du pays est
en
jeu, qu’on ne cédera plus d’une ligne, etc. ? Pour tout dire, pas de
339
es nations et leurs gouvernements ne se posent qu’
en
s’opposant. C’est la menace extérieure qui « cimente leur unité », qu
340
tions. Je perdrais mon temps et le vôtre à fonder
en
logique, et, dans l’Histoire, cette relation que le premier venu peut
341
-même que vous ne voyez pas. Je dis vous, et je m’
en
excuse. Vous représentez ici l’humanité. Notre condition malheureuse
342
e, ils représentent les « éléments d’ordre », à n’
en
pas douter. Il suffit de voir l’état présent de l’Europe. ⁂ J’ai cru
343
ent de désordre ». Ce colonel m’a donné une idée.
En
reposant sa lettre je me suis écrié : « Vivement la Bombe ! Suprême é
344
Bombe peut nous délivrer de deux manières : soit
en
faisant sauter le tout, soit en nous forçant d’ici peu à fédérer les
345
x manières : soit en faisant sauter le tout, soit
en
nous forçant d’ici peu à fédérer les hommes au-delà des nations. Vous
346
us êtes servie. II. L’État-nation Non, je n’
en
veux pas un instant à votre ami le colonel. Dites-lui que je respecte
347
aos. Je cherche un moyen de l’éviter, ou plutôt d’
en
sortir un peu, car nous y sommes déjà bien engagés. Ce sont les guerr
348
ts-nations ainsi formés, de se rendre autarciques
en
vue d’une guerre possible, soit qu’ils redoutent ou souhaitent cette
349
d’horribles confusions d’idées, qui se terminent
en
carnages périodiques. Autre exemple. Pourquoi n’est-il question que d
350
que de se mettre hors d’état de faire la guerre,
en
se liant à des économies voisines. Mais remarquez l’hypocrisie du ter
351
rti du prestige qui s’attache à l’idée de nation…
En
fait, on étatise la nation. Que penser de ces États-nations, de plus
352
t de protections à la frontière, comme autrefois,
en
attendant que la Bombe vienne volatiliser leurs centres vifs en une s
353
ue la Bombe vienne volatiliser leurs centres vifs
en
une seconde, négligeant les armées purement décoratives ? Vous me dir
354
isation, je note seulement qu’on prend parti sans
en
savoir plus que moi, et à cause de trois syllabes. Et que l’on confon
355
quer le fait qu’il s’agit d’une étatisation. Je n’
en
ai qu’au cadre national. Introduisez dans cette broyeuse automatique
356
à l’autre bout, vous obtiendrez du totalitarisme
en
bâtons et une grêle de coups. Je suis sérieux. Le socialisme, non pas
357
es sociaux. On ne sortira de ce cercle vicieux qu’
en
supprimant ce qui permet la guerre, ou la provoque, c’est-à-dire en d
358
ui permet la guerre, ou la provoque, c’est-à-dire
en
désintégrant le carcan des États-nations. Par quel moyen ? En remetta
359
ant le carcan des États-nations. Par quel moyen ?
En
remettant le soin de diriger les affaires internationales à des homme
360
Pendant que vous avez encore quelques Américains
en
France, et que l’Amérique encore me tient par tout ce que je viens d’
361
ncore me tient par tout ce que je viens d’y vivre
en
six années, livrons-nous au petit jeu de société mondiale qu’est la c
362
général, et ne vous rencontrera qu’au café. Mais
en
France des amitiés se nouent — terme intraduisible en anglais — des a
363
rance des amitiés se nouent — terme intraduisible
en
anglais — des amitiés exigeantes et suivies, attentives et agissantes
364
s français, de Montaigne à Paul Valéry. Tandis qu’
en
Amérique, il vous arrive souvent de vous sentir seul au monde en conn
365
vous arrive souvent de vous sentir seul au monde
en
connaissant tout le monde. La rançon d’une intimité trop rapide et su
366
e. Comment ils s’unissent et se divisentac
En
France, il y a les catholiques et les laïques, c’est simple ; mais il
367
et sous-partis, tendances et nuances politiques.
En
Amérique, il y a les républicains et les démocrates, c’est simple ; m
368
tous les avions de série étaient déjà faits ; il
en
est fatigué d’avance, et passe à l’invention suivante. Vue d’Amérique
369
ls, parce qu’il les utilise vraiment, parce qu’il
en
vit, et qu’il ne spécule pas à leur sujet. Comment ils prennent la
370
s confessionnelles. L’Américain lui, passe encore
en
Europe pour un Anglo-Saxon puritain du type dynamique, alors qu’il es
371
raît fort peu romantique. On compare les salaires
en
toute simplicité, on divorce pour des questions de cuisine, on se con
372
passe d’un continent à l’autre. Un seul exemple :
en
Europe, la longue durée d’une liaison l’officialise presque ; en Amér
373
ongue durée d’une liaison l’officialise presque ;
en
Amérique, c’est elle qui fait scandale. Se quitter bons amis après [i
374
ui est immoral…ad Comment ils construisent
En
Europe, terre des cathédrales, on demande à Le Corbusier de bâtir des
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s, on demande à Le Corbusier de bâtir des églises
en
verre et en ciment : je me souviens du temple protestant de Drancy, e
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e à Le Corbusier de bâtir des églises en verre et
en
ciment : je me souviens du temple protestant de Drancy, et de vingt é
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temple protestant de Drancy, et de vingt églises
en
style aérodynamique construites par les Allemands avant Hitler, ou pa
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r, ou par les Suisses ou par les Hollandais. Mais
en
Amérique, on copie le gothique, tant pour les églises que pour les un
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pousse le raffinement jusqu’à construire le chœur
en
style roman, et la nef en style ogival ; jusqu’à reproduire les tours
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u’à construire le chœur en style roman, et la nef
en
style ogival ; jusqu’à reproduire les tours non terminées des cathédr
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ersité et d’élégance, que les maisons bourgeoises
en
France. Quant aux gratte-ciel, l’ère en est bien passée. Sauf à New Y
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urgeoises en France. Quant aux gratte-ciel, l’ère
en
est bien passée. Sauf à New York, ils ne sont pas rentables. Comme
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j’entends vis-à-vis de l’État. Quand vous entrez
en
Amérique, on vous demande de remplir des questionnaires comportant de
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urent d’abord — quitte à payer le prix qu’il faut
en
matériel — que les batteries d’en face ont été écrasées. Cette folie
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té par nous sur la base du texte paru dans Vivre
en
Amérique (chapitre 4), livre édité un an plus tard chez Stock. ad.
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absence de six ans. D’abord, chez Stock : Vivre
en
Amérique . C’est un recueil de tous mes articles sur les États-Unis,
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, qui paraissent simultanément dans huit pays et
en
sept langues différentes. La Part du diable , dont deux versions di
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ont deux versions différentes parurent à New York
en
1940 af et en 1944. Il s’agit, bien entendu, de la version définitive
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ons différentes parurent à New York en 1940 af et
en
1944. Il s’agit, bien entendu, de la version définitive. Les Person
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avec les mains et le Journal d’un intellectuel
en
chômage . Aux Éditions « Je sers » : Politique de la personne , qui,
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ui, publié il y a douze ans, obtint un vif succès
en
Hollande, où il joua un certain rôle dans la naissance du parti trava
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e préfère ne point vous parler des traductions. J’
en
ai environ dix-huit ! ae. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enq
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af. La première version de cet ouvrage est parue
en
1942, et non en 1940.
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version de cet ouvrage est parue en 1942, et non
en
1940.
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Mémoire de l’Europe (écrit
en
Amérique, en 1943) (août-septembre 1946)ah Je ne savais pas que to
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Mémoire de l’Europe (écrit en Amérique,
en
1943) (août-septembre 1946)ah Je ne savais pas que tout était si p
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t comme le sang, c’est que tu es blessé, ta vie s’
en
va !) La force était mémoire et allusion. Elle était ce vieil arbre t
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st la mémoire du monde, parce qu’elle a su garder
en
vie tant de passé, et garder tant de morts dans la présence, elle ne
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Rougemont Denis de, « Mémoire de l’Europe (écrit
en
Amérique, en 1943) », Suisse contemporaine, Lausanne, août–septembre
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nis de, « Mémoire de l’Europe (écrit en Amérique,
en
1943) », Suisse contemporaine, Lausanne, août–septembre 1946, p. 824.
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En
1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur
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ai vu qu’elle peut mourir. Durant cette traversée
en
autocar de Genève aux Pyrénées, pendant deux jours, j’ai vu la France
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l est le sadisme policier. Nous venons de passer,
en
quatre jours de voyage, sept contrôles différents de douane et de pol
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à chaque pas de prouver son identité. Or plus il
en
proteste et moins il s’en assure. Plus il la chiffre et moins il la r
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on identité. Or plus il en proteste et moins il s’
en
assure. Plus il la chiffre et moins il la ressent. Et plus il la démo
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econnaît dans le portrait simplifié que la police
en
compose à toutes fins menaçantes. Songeons aussi que ces procédés s’a
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ciemment, qu’il était bien réel et bien lui-même…
En
mer, nuit du 12 au 13 septembre 1940 Les derniers bateaux de la derni
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e reliant l’Europe à l’Amérique ont tous des noms
en
« Ex » : Exeter, Excalibur, Excambion. Et ils ne transportent, en eff
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re côté on savait tout cela, et qu’au surplus, on
en
faisait autant, avec des armes fournies par certains ministères. Si j
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des armes fournies par certains ministères. Si j’
en
crois ces deux ex-adversaires, leurs astucieux préparatifs de guerre
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x, mais nous le regardions de trop près : d’heure
en
heure, nous n’avons rien vu. C’est après coup, en nous retournant, qu
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en heure, nous n’avons rien vu. C’est après coup,
en
nous retournant, que nous avons entrevu l’ampleur et la rapidité des
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times. Et les Anglais, même battus, se comportent
en
propriétaires de droit divin de la victoire en général. La seule solu
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s, s’appuie au bastingage, près de moi, et me dit
en
crachant dans l’eau entre chaque phrase : « Il y a des gens, des Pari
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il vous donne quelquefois cinq sous pour rentrer
en
métro… Il est correct, isn’t he ? » À mon tour, j’ai craché dans l’ea
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pour marquer mon approbation. 20 septembre 1940,
en
rade de New York Je me suis éveillé dans ma cabine moite avec le sent
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e à l’instant même ! ag. Rougemont Denis de, «
En
1940, j’ai vu chanceler une civilisation », Le Figaro littéraire, Par