1 1941, Articles divers (1941-1946). Trois paraboles (1er octobre 1941)
1 Amant : tu t’égares, il s’enfuit. — « En vérité, vous vous cherchiez d’abord. À force de vous fuir, vous échangerez tout ! 
2 t : tu t’égares, il s’enfuit. — « En vérité, vous vous cherchiez d’abord. À force de vous fuir, vous échangerez tout ! » Pou
3 n vérité, vous vous cherchiez d’abord. À force de vous fuir, vous échangerez tout ! » Pour mieux courir, elle a jeté ses voi
4 ous vous cherchiez d’abord. À force de vous fuir, vous échangerez tout ! » Pour mieux courir, elle a jeté ses voiles, et sa
5 tait juste pour voir si par hasard elle était là. Vous savez que c’est compliqué, ce bâtiment. Des couloirs et des escaliers
6 ue le mieux serait de m’en aller sans bruit. Mais vous connaissez ces couloirs. Et je ne voulais pas être mis à la porte ! N
7 excellence ! Le résumé de toutes mes erreurs, si vous voulez. Je trouve la porte du bureau directorial. J’entre comme un fo
8 enant, je ne puis plus poser de questions. Car si vous me dites que c’est une vraie balle que j’ai dans le cœur, il est évid
9 s le cœur, il est évident que je suis mort. Et si vous me dites que la balle n’est pas plus réelle que ce qui s’est passé da
10 lus réelle que ce qui s’est passé dans la maison, vous supprimez à la fois toutes les questions possibles et donc toute poss
11 it. Laissez-moi donc seul. C’est mon ordre. Et si vous ne me croyez pas, je vais tirer ! b. Rougemont Denis de, « Trois
2 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
12 des manœuvres militaires, il dit à un soldat : «  Vous êtes 500 000 hommes, et vous tirez bien ; mais si nous vous attaquion
13 dit à un soldat : « Vous êtes 500 000 hommes, et vous tirez bien ; mais si nous vous attaquions avec un million d’hommes, q
14 500 000 hommes, et vous tirez bien ; mais si nous vous attaquions avec un million d’hommes, que feriez-vous ? » — « Chacun d
15 s attaquions avec un million d’hommes, que feriez- vous  ? » — « Chacun de nous tirerait deux fois », répondit calmement le so
16 n fusil après le tir du dimanche, — spectacle que vous ne verrez nulle part ailleurs dans le monde. Cette habitude remonte a
17 ons transformées en des forteresses en miniature. Vous ouvrez la porte de quelque grenier et vous vous trouvez en face d’un
18 ature. Vous ouvrez la porte de quelque grenier et vous vous trouvez en face d’un canon anti-tank, protégé par un mur en cime
19 . Vous ouvrez la porte de quelque grenier et vous vous trouvez en face d’un canon anti-tank, protégé par un mur en ciment. U
3 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
20 ple, Éros pose en couronne un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de votre union. Ô silence des astres ! Fondues nos
21 un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de votre union. Ô silence des astres ! Fondues nos âmes ? Deux corps s’endorme
4 1943, Articles divers (1941-1946). La gloire (mars 1943)
22 ’est le prochain, comme la princesse Marie et toi vous l’appelez, le prochain, cette grande source d’iniquité et de mal ! Le
23 se ? Dire : je néglige la gloire, c’est dire : je vous néglige, vous qui donnez la gloire pour prix d’une complaisance. Mais
24 néglige la gloire, c’est dire : je vous néglige, vous qui donnez la gloire pour prix d’une complaisance. Mais c’est dire au
25 ix d’une complaisance. Mais c’est dire aussi : je vous aime, puisque je vous veux moins vulgaires que vous n’êtes. Celui qui
26 Mais c’est dire aussi : je vous aime, puisque je vous veux moins vulgaires que vous n’êtes. Celui qui ne veut pas la gloire
27 us aime, puisque je vous veux moins vulgaires que vous n’êtes. Celui qui ne veut pas la gloire telle que la donne une foule
28 r ouvertement. Comme un menteur qui dirait : « Je vous avertis que je vais mentir, pour telle et telle raison aisément vérif
29 ient cette pudeur ? Je ne veux pas la gloire pour vous éblouir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vous savez ce que je s
30 eur ? Je ne veux pas la gloire pour vous éblouir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vous savez ce que je suis, et si vou
31 us éblouir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vous savez ce que je suis, et si vous appreniez un jour que j’ai de la glo
32 i me connaissez. Vous savez ce que je suis, et si vous appreniez un jour que j’ai de la gloire, que sauriez-vous alors d’ess
33 reniez un jour que j’ai de la gloire, que sauriez- vous alors d’essentiel que dès maintenant vous ne sachiez ? Ou c’est que v
34 sauriez-vous alors d’essentiel que dès maintenant vous ne sachiez ? Ou c’est que vous vous tromperiez, croyant par d’autres
35 que dès maintenant vous ne sachiez ? Ou c’est que vous vous tromperiez, croyant par d’autres ce que vous ne croyez point par
36 ès maintenant vous ne sachiez ? Ou c’est que vous vous tromperiez, croyant par d’autres ce que vous ne croyez point par vous
37 vous vous tromperiez, croyant par d’autres ce que vous ne croyez point par vous-mêmes — et je ne veux pas l’erreur. Ou bien
5 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
38 est la Catch Phrase, la phrase-qui-attrape et qui vous jette de but en blanc dans l’humanité vive du sujet, saisi par son cô
39 e efficacité. Là où l’écrivain français cherche à vous convaincre par la rigueur ou l’élégance de ses déductions, l’écrivain
40 de ses déductions, l’écrivain américain cherche à vous entraîner par la dramatisation (Dramatizing) de sa matière. Le style
6 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
41 une place plantée d’arbres et déserte, aux rendez- vous manqués où je me retrouvais… « Je t’aime. J’aime ! » J’ai tout dit. L
7 1944, Articles divers (1941-1946). Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut pas être clair (hiver 1944)
42 être clair (hiver 1944)j Un critique. J’ai lu vos deux dialogues sur la carte postale6, je les aime bien… Enfin il n’es
43 … Ce qui me gênait, je crois, c’est qu’à mon sens vous n’êtes pas encore assez clair. L’auteur. Et pourquoi je vous prie, ê
44 pas encore assez clair. L’auteur. Et pourquoi je vous prie, être clair ? Vous n’allez pas me dire que c’est la bonne manièr
45 L’auteur. Et pourquoi je vous prie, être clair ? Vous n’allez pas me dire que c’est la bonne manière de se faire comprendre
46 mprendre ? Le critique. On voudrait être sûr que vous vous comprenez assez. L’auteur. Assez pour quoi ? C. Assez pour n’ê
47 dre ? Le critique. On voudrait être sûr que vous vous comprenez assez. L’auteur. Assez pour quoi ? C. Assez pour n’être p
48 our quoi ? C. Assez pour n’être point la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout en français, ce n’est pas jouer du violon
49 ais, ce n’est pas jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez à double corde, et l’on distingue mal les passages, vous ch
50 double corde, et l’on distingue mal les passages, vous changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez… Il me sembl
51 , vous changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées.
52 udrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées. Elles vous séduisent de loin et
53 Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées. Elles vous séduisent de loin et quand vous nous les présentez,
54 vous manquez de méchanceté pour vos idées. Elles vous séduisent de loin et quand vous nous les présentez, elles ont déjà vo
55 vos idées. Elles vous séduisent de loin et quand vous nous les présentez, elles ont déjà votre complicité, je ne sais quel
56 et quand vous nous les présentez, elles ont déjà votre complicité, je ne sais quel air de passion, un peu trop tôt — qui nou
57 poser les entrées. Il faudrait nous persuader que vos goûts sont bien des raisons, et que ces raisons sont les nôtres. Ou b
58 sons, et que ces raisons sont les nôtres. Ou bien vous faites de la poésie, et alors vous jouez sur des surprises, ou bien v
59 ôtres. Ou bien vous faites de la poésie, et alors vous jouez sur des surprises, ou bien vous nous parlez d’idées, et dans ce
60 e, et alors vous jouez sur des surprises, ou bien vous nous parlez d’idées, et dans ce cas, il faut que nous pensions à chaq
61 on l’on soupçonnera quelque tricherie. A. Voulez- vous que nous parlions de la clarté ? Je crois deviner que cela nous ramèn
62 mes deux précédents dialogues. C. Du moins serez- vous en garde contre votre obscurité ? A. C’est justement ce parti pris d
63 ialogues. C. Du moins serez-vous en garde contre votre obscurité ? A. C’est justement ce parti pris de clarté que je voudra
64 s de clarté que je voudrais proposer maintenant à votre réflexion méfiante. Si vous le permettez, je m’offrirai le ridicule d
65 roposer maintenant à votre réflexion méfiante. Si vous le permettez, je m’offrirai le ridicule de défendre mon propre point
66 einte aimable. Au reste nous sommes entre nous et vous n’abuserez pas de mes aveux… D’autant qu’ils seront probablement exag
67 t probablement exagérés. C. Que de précautions ! Vous êtes en train d’imiter ce héros de je ne sais quel album de Toepffer,
68 de mieux dissimuler. — Qu’est-ce qu’être clair, à votre avis ? A. Dès que l’on pose cette question, il me semble qu’on se vo
69 spèce de style garanti par l’usage… C. Hé quoi ! vous savez bien que tout notre langage est un système conventionnel ! A.
70 ession possible. C. Précisément je souhaitais de vous voir choisir entre un langage franchement poétique et ce langage clai
71 qu’impose la fin de toute pensée. C. Restons, si vous le voulez, sur le plan du langage. N’est-ce pas la cohérence des rais
72 s, à l’origine, en décrétant — au nom de quoi, je vous en prie ? — la clarté et la simplicité d’un certain nombre de postula
73 rait dire. C. Ne serait-il pas trop cartésien de vous demander de préciser ? A. J’essaierai de le faire par un exemple. La
74 e n’en crois rien. Ouvrez un ouvrage de science : vous y trouverez au terme de chaque analyse un certain nombre de phrases t
75 et qui est leur seule mesure. C. J’avoue que je vous suivrais mieux si vous pouviez me montrer chez Descartes un exemple d
76 mesure. C. J’avoue que je vous suivrais mieux si vous pouviez me montrer chez Descartes un exemple de ce recours aux formes
77 lus avec curiosité le glissement qui s’opère dans vos propos : je vois que vous allez passer sans crier gare à des proposit
78 ssement qui s’opère dans vos propos : je vois que vous allez passer sans crier gare à des propositions théologiques. Souffre
79 que je m’avoue incompétent, et que j’assiste sans vous interrompre davantage aux développements d’une pensée qui m’est curie
80 ts d’une pensée qui m’est curieusement étrangère. Vous parliez d’une vision totale ?… A. L’expression vous apparaît privée
81 s parliez d’une vision totale ?… A. L’expression vous apparaît privée de sens ? Mesurez donc, une bonne fois, toute l’ample
82 ’orientation de ma démarche, et c’est pourquoi je vous disais qu’on ne peut la comprendre qu’à partir de son but. Il est trè
83 sa plénitude instantanée qui décourage l’analyse. Vous ne donnerez pas la sensation du blanc en décrivant les sept couleurs.
84 d’expression, ce serait celle dont j’essayais de vous faire pressentir la limite, en parlant d’un langage inexplicable et p
85 le sens est dans la vision. C. Comment expliquez- vous le plaisir que je prends à la lecture de certaines paraboles dont le
86 les ouvre. C. Encore une petite question, voulez- vous  ? Qui a le droit de parler en paraboles, et d’être obscur à la manièr
87 n prophète. Mais alors on le jugera selon sa fin. Vous m’avouerez que dans ces conditions il faut une sorte de naïveté très
8 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
88 , ou goût du suicide. Ne me parlez pas de droits, vous n’y avez pas pensé. Nous avons « fait notre devoir » et pas de questi
89 ectif et l’activité quotidienne. Condamnez-les et vous créerez une sécheresse générale, nécessairement suivie d’une rupture
9 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
90 n d’autre que le déploiement de sa propre nature. Vous pourrez donc le traiter de fou. Il l’est en effet, mais il n’est pas
91 ales et déchirés, au regard bizarre, entrait chez vous et vous tapait gentiment sur l’épaule en murmurant à votre oreille :
92 déchirés, au regard bizarre, entrait chez vous et vous tapait gentiment sur l’épaule en murmurant à votre oreille : « Je sui
93 vous tapait gentiment sur l’épaule en murmurant à votre oreille : « Je suis le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit ! » — la
94 Fils, et le Saint-Esprit ! » — la plupart d’entre vous , sans plus d’enquête, le conduiraient tranquillement à l’asile. C’est
10 1945, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
95 gagnant ? Tricher même n’a plus aucun charme. Si vous vous soumettez aux règles des échecs, déplacer un seul pion du noir a
96 ant ? Tricher même n’a plus aucun charme. Si vous vous soumettez aux règles des échecs, déplacer un seul pion du noir au bla
97 devient un acte passionnant, qui peut concentrer votre esprit pendant plusieurs minutes de recherches intenses ; les témoins
98 es ; les témoins avertis sauront immédiatement si vous avez bien ou mal fait, si vous avez risqué à bon escient, si vous ave
99 t immédiatement si vous avez bien ou mal fait, si vous avez risqué à bon escient, si vous avez inventé quelque chose. Ôtez l
100 u mal fait, si vous avez risqué à bon escient, si vous avez inventé quelque chose. Ôtez les règles, et ce même déplacement d
101 r extrême : Peau d’âne va lui être conté. Mais si vous alliez dire au même enfant, avant de lui raconter la même histoire, q
102 s la rue, il ferait aussitôt mille objections. Il vous jugerait avec toute la sévérité que les enfants réservent aux adultes
11 1946, Articles divers (1941-1946). Contribution à l’étude du coup de foudre (1946)
103 mpressionner ses victimes. Il en a tant parlé, et vous autres après lui, que toutes les femmes qui vont le rencontrer y pens
104 aurait jamais de coup de fondre sans ce désir que vous entretenez par vos romans… Mais ce n’est pas assez que d’une complais
105 p de fondre sans ce désir que vous entretenez par vos romans… Mais ce n’est pas assez que d’une complaisance acquise. Il fa
106 ui contais. — Permettez, dit-il gentiment, que je vous réponde par une confession. Je ne sais d’ailleurs ce qu’on peut en co
107 ailleurs ce qu’on peut en conclure pour ou contre vos théories. ⁂ Au début de 1933, au moment où Hitler arrivait au pouvoir
108 assons à table. Mon hôte bientôt s’inquiète : « — Vous êtes pâle et vous ne mangez rien ! Vous sentiriez-vous indisposé ? »
109 n hôte bientôt s’inquiète : « — Vous êtes pâle et vous ne mangez rien ! Vous sentiriez-vous indisposé ? » Je balbutie n’impo
110 ète : « — Vous êtes pâle et vous ne mangez rien ! Vous sentiriez-vous indisposé ? » Je balbutie n’importe quoi sur cette tra
111 êtes pâle et vous ne mangez rien ! Vous sentiriez- vous indisposé ? » Je balbutie n’importe quoi sur cette traversée en avion
112 onnes me prient de leur réserver un dîner : bref, vous vous rappelez ce qu’était la Hongrie, cette hospitalité incomparable,
113 me prient de leur réserver un dîner : bref, vous vous rappelez ce qu’était la Hongrie, cette hospitalité incomparable, cett
114 a ville à nos pieds : « — Mon mari m’a demandé de vous montrer Budapest. Voilà, c’est Budapest. » Il n’y a rien d’autre à di
115 e. Soudain, je me suis décidé et j’articule : « — Vous n’avez rien mangé au déjeuner, madame. — Vous non plus… » Je poursuis
116 « — Vous n’avez rien mangé au déjeuner, madame. —  Vous non plus… » Je poursuis non sans peine : « — Si nous allions prendre
117 rant tout mon séjour à Budapest. L’après-midi, je vous le répète, nous ne parlions jamais. Le soir, j’avais mes conférences
118 sait. Monsieur, je puis garder un secret d’État, vous le savez, mais je ne suis pas de ceux qui peuvent supporter un menson
119 un moment. Le type même du Schicksalsdrama, comme vous dites… Mais le destin aveugle qui présida aux fastes de votre rencont
120 Mais le destin aveugle qui présida aux fastes de votre rencontre, ne perd-il pas un peu de son mystère si l’on songe que la
121 quier était lectrice de romans — et sans doute de vos propres romans ?… Et ce coup de foudre, n’est-il pas tombé d’un ciel
12 1946, Articles divers (1941-1946). Les quatre libertés (30 mars 1946)
122 op clair, ni bien facile à retenir dans l’esprit… Vous rappelez-vous ? C’était Roosevelt qui les avait énoncées le premier a
123 ien facile à retenir dans l’esprit… Vous rappelez- vous  ? C’était Roosevelt qui les avait énoncées le premier au début de 194
13 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
124 ’où il résulte, entre autres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante, vous recevrez le pro
125 tre autres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante, vous recevrez le projectile dans le do
126 tirez devant vous avec une arme assez puissante, vous recevrez le projectile dans le dos, au prochain tour. Cette figure si
127 à la portée des armes connues dans cette époque. ( Vous avez ici les prémices d’une théorie sociologique flambant neuve.) À l
128 les nations au rang de simples provinces. Laissez- vous entraîner quelques instants dans ce jeu gravitant des symboles : la T
129 nt enfin organisés contre les grands estancieros. Vous pourrez toujours essayer d’expliquer aux victimes de la crise que ce
130 Ce n’est pas une question d’information d’abord, vous m’entendez, mais de sens, de vision, d’ouverture de l’esprit… Forçant
131 mesuré de l’Asie, le cœur violent des Amériques. Vous alliez me dire que j’oubliais ce grand joueur de Boule que fut « Sain
14 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La paix ou la bombe (20 avril 1946)
132 orts planétaires. (Rien que de raisonnable, comme vous le voyez. On trouverait mieux, en s’appliquant.) Mais il n’y a que le
133 mparée des volontés. Vous-même, je le sens, je ne vous ai pas convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai
134 s-même, je le sens, je ne vous ai pas convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé au goût américain
135 ai pas convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé au goût américain de la sensation, du biggest in
136 t, elle est là, parce que l’homme l’a mise là. Et votre sens de la mesure peut se rebeller comme l’esprit devant la mort… Mai
137 qu’un certain pourcentage des coups tirés… Pensez- vous que les effets de la prochaine guerre seront très différents de ceux
138 pour la mort ? L’humanité, ce sont des gens comme vous et moi. Quand vous me dites qu’elle n’est pas prête pour la paix, cel
139 manité, ce sont des gens comme vous et moi. Quand vous me dites qu’elle n’est pas prête pour la paix, cela veut dire que vou
140 n’est pas prête pour la paix, cela veut dire que vous d’abord, vous refusez de faire le choix de la paix, parce que ses moy
141 te pour la paix, cela veut dire que vous d’abord, vous refusez de faire le choix de la paix, parce que ses moyens vous dépla
142 e faire le choix de la paix, parce que ses moyens vous déplaisent. Mais en refusant de choisir la paix, vous votez tacitemen
143 déplaisent. Mais en refusant de choisir la paix, vous votez tacitement pour la mort, et vous en rendez responsable. Tout ti
144 r la paix, vous votez tacitement pour la mort, et vous en rendez responsable. Tout tient à chacun de nous. Et nous en sommes
145 as fini d’aimer ce cri. Les citations de la Bible vous irritent. Et vous me direz : que fait Dieu dans tout cela ? Dangereus
146 cri. Les citations de la Bible vous irritent. Et vous me direz : que fait Dieu dans tout cela ? Dangereuse question : imagi
147 tout cela ? Dangereuse question : imaginez qu’il vous réponde ? S’il permet que nous fassions sauter la Terre, elle sautera
15 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : Post-scriptum (27 avril 1946)
148  !) La Bombe n’est pas dangereuse du tout. — Êtes- vous fou ? De quoi donc parliez-vous dans vos cinq dialogues précédents ?
149 e du tout. — Êtes-vous fou ? De quoi donc parliez- vous dans vos cinq dialogues précédents ? Faut-il penser que vous vous moq
150 — Êtes-vous fou ? De quoi donc parliez-vous dans vos cinq dialogues précédents ? Faut-il penser que vous vous moquiez du m
151 os cinq dialogues précédents ? Faut-il penser que vous vous moquiez du monde ? — J’étais sérieux. Je prenais au sérieux les
152 nq dialogues précédents ? Faut-il penser que vous vous moquiez du monde ? — J’étais sérieux. Je prenais au sérieux les événe
153 x. Je parlais de la fin du monde… — Et maintenant vous nous dites : aucun danger ! C’est là sans doute votre manière paradox
154 s nous dites : aucun danger ! C’est là sans doute votre manière paradoxale, comme de coutume, d’avouer que vous exagériez. Sa
155 anière paradoxale, comme de coutume, d’avouer que vous exagériez. Savez-vous que beaucoup l’ont pensé, sans vous le dire ? I
156 me de coutume, d’avouer que vous exagériez. Savez- vous que beaucoup l’ont pensé, sans vous le dire ? Il est bien naturel que
157 gériez. Savez-vous que beaucoup l’ont pensé, sans vous le dire ? Il est bien naturel que l’événement d’Hiroshima nous ait je
158 : la guerre des gaz. Tout le monde s’y préparait, vous rappelez-vous ? Dans toutes les capitales d’Europe, on voyait en 1939
159 s gaz. Tout le monde s’y préparait, vous rappelez- vous  ? Dans toutes les capitales d’Europe, on voyait en 1939 les civils se
160 as eu recours aux gaz, c’est entendu. Mais pensez- vous qu’une timidité subite l’ait arrêté, ou quelque amour tardif de notre
161 l’employer. Le cas de la Bombe est différent. Je vous répète qu’elle supprimera la possibilité de riposter, c’est-à-dire jo
162 de faire sauter la Terre. — Alors, pourquoi dites- vous  : la Bombe n’est pas dangereuse ? — Pour une raison très simple. La B
163 la plus belle absurdité de l’Histoire. Comprenez- vous bien de quoi l’on parle ? Contrôler cet objet inerte ? C’est comme si
16 1946, Articles divers (1941-1946). Faut-il rentrer ? (4 mai 1946)
164 pourrais me contenter de répondre : c’est plutôt vous qui devriez sortir, sous peine de ne pas comprendre la réalité mondia
165 de la diversité des êtres et des coutumes. Aimez votre terre et quittez-la. Quittez-la trois fois et revenez-y trois et quat
166 ir, et aimez. Puis choisissez. Revenez si le cœur vous en dit. Mais je sais bien qu’il y a les visas. N’acceptons pas que ce
17 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
167 gens sont un peu fous… Ils chantent dans la rue, vous posent les questions les plus indiscrètes, entrent chez vous sans fra
168 les questions les plus indiscrètes, entrent chez vous sans frapper, vous déclarent sans ambages le montant de leur revenu.
169 plus indiscrètes, entrent chez vous sans frapper, vous déclarent sans ambages le montant de leur revenu. Cinq minutes après
170 ant de leur revenu. Cinq minutes après avoir fait votre connaissance, ils vous appellent par votre prénom et vous invitent po
171 minutes après avoir fait votre connaissance, ils vous appellent par votre prénom et vous invitent pour le prochain week-end
172 r fait votre connaissance, ils vous appellent par votre prénom et vous invitent pour le prochain week-end. Aux États-Unis, l’
173 naissance, ils vous appellent par votre prénom et vous invitent pour le prochain week-end. Aux États-Unis, l’étranger est ac
174 que la moins éloignée de l’Europe. Si de New York vous passez dans le Middlewest, ou en Californie, ou à La Nouvelle-Orléans
175 west, ou en Californie, ou à La Nouvelle-Orléans, vous ne manquez pas d’observer de fortes nuances dans la civilisation. New
176 celui des contrastes les plus violents. ⁂ Pensez- vous qu’à l’issue de cette dernière guerre, on puisse affirmer que le cent
18 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
177 ’où il résulte, entre autres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante vous recevrez le proj
178 tre autres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante vous recevrez le projectile dans le dos
179 s tirez devant vous avec une arme assez puissante vous recevrez le projectile dans le dos, au prochain tour. Cette figure si
180 à la portée des armes connues dans cette époque. ( Vous avez ici les prémices d’une théorie sociologique flambant neuve !) À
181 les nations au rang de simples provinces. Laissez- vous entraîner quelques instants dans ce jeu gravitant des symboles : la T
182 nfin organisés contre les grands « estancieros ». Vous pourrez toujours essayer d’expliquer aux victimes de la crise que ce
19 1946, Articles divers (1941-1946). La fin du monde (juin 1946)
183 ’homme qui pense cette idée, détruit ; l’idée que vous , et qui pensez, un jour ne serez plus, un jour serez un mort. Si « ma
184 budgets de Défense nationale. Avertissement Votre refuge est dans la masse et son Histoire. Vous vous dites en secret q
185 Votre refuge est dans la masse et son Histoire. Vous vous dites en secret qu’elle ne peut pas mourir, et il est vrai qu’el
186 re refuge est dans la masse et son Histoire. Vous vous dites en secret qu’elle ne peut pas mourir, et il est vrai qu’elle ne
187 de la Fin, tout ce qui donne un sens d’éternité à vos singeries, vous l’appelez exagéré, démesuré. Écoutez-moi : s’il se tr
188 ce qui donne un sens d’éternité à vos singeries, vous l’appelez exagéré, démesuré. Écoutez-moi : s’il se trouvait que le mo
189 réellement fût perdu, quel que soit le désir que vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entretenez qu’il durer
190 sir que vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entretenez qu’il durera toujours autant que vous ? S’il se trouv
191 ue vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entretenez qu’il durera toujours autant que vous ? S’il se trouvait q
192 vous entretenez qu’il durera toujours autant que vous  ? S’il se trouvait que la vérité actuelle fût totalement démesurée ?
193 e, la détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mort et la mérite. Nous sommes tout sim
194 au jour du Jugement. Il sera porté aussi bien sur votre élan vital que sur l’élan mortel. Car il ne vient pas de nous, mais d
195 us simples. — Témoignez, disait-on, de la vie que vous possédez. Quel est votre plus vrai désir ? Les sages répondaient : —
196 disait-on, de la vie que vous possédez. Quel est votre plus vrai désir ? Les sages répondaient : — Nul ne possède vraiment q
197 et, finalement, murmuraient d’une voix faible : — Vous savez sans doute mieux que moi. Ils renaîtraient plantes heureuses, p
20 1946, Articles divers (1941-1946). Deux lettres sur le gouvernement mondial (4 juin 1946)
198 blème curieux que pose le gouvernement mondial Vous me dites que ce n’est point par mauvaise volonté, mais que vous avez
199 que ce n’est point par mauvaise volonté, mais que vous avez grand-peine à vous représenter « pratiquement » un Pouvoir Mondi
200 auvaise volonté, mais que vous avez grand-peine à vous représenter « pratiquement » un Pouvoir Mondial, et à vous en former
201 ésenter « pratiquement » un Pouvoir Mondial, et à vous en former une image convaincante. Voici comment j’explique, pour ma p
202 Autre indispensable à son prestige ? Je parie que vous venez de penser à la planète Mars, et à une guerre possible contre le
203 sible contre les Martiens ? Ne me dites pas non : votre première idée a été de supposer une guerre. Et cela pour essayer de v
204 é de supposer une guerre. Et cela pour essayer de vous mieux représenter ce qu’un pouvoir planétaire pourrait bien faire de
205 s avec d’autres nations. Je perdrais mon temps et le vôtre à fonder en logique, et, dans l’Histoire, cette relation que le premi
206 s sans les autres ne seraient pas imaginables. Si vous me dites maintenant que c’est mon gouvernement mondial que vous ne vo
207 maintenant que c’est mon gouvernement mondial que vous ne voyez pas — car il supposerait une sorte de nation unique, sans vo
208 la revient à dire que c’est la paix elle-même que vous ne voyez pas. Je dis vous, et je m’en excuse. Vous représentez ici l’
209 t la paix elle-même que vous ne voyez pas. Je dis vous , et je m’en excuse. Vous représentez ici l’humanité. Notre condition
210 ous ne voyez pas. Je dis vous, et je m’en excuse. Vous représentez ici l’humanité. Notre condition malheureuse veut que nous
211 se »… À propos de cette dernière expression, avez- vous remarqué qu’on l’emploie de préférence pour dénigrer des projets de p
212 paix ? Pour qui sont-ils donc si dangereux ? Avez- vous également remarqué que les militaires qui prennent la plume (comme il
213 ’était trop simple. Un colonel de cavalerie à qui vous fîtes imprudemment lire ma lettre sur la mort de la guerre militaire
214 ici peu à fédérer les hommes au-delà des nations. Vous cherchiez l’Autre contre qui s’unir ? Il vous fallait une menace plan
215 ns. Vous cherchiez l’Autre contre qui s’unir ? Il vous fallait une menace planétaire pour provoquer l’union sacrée du genre
216 enre humain ? Eh bien, madame, si j’ose le dire : vous êtes servie. II. L’État-nation Non, je n’en veux pas un instant
217 État-nation Non, je n’en veux pas un instant à votre ami le colonel. Dites-lui que je respecte la cavalerie : elle a fait
218 uissent perdre leur souveraineté et leurs armées, vous attriste visiblement. Vous avez l’impression que la civilisation et l
219 ineté et leurs armées, vous attriste visiblement. Vous avez l’impression que la civilisation et la culture y perdraient quel
220 s qui font le goût de la vie s’évanouiraient sous vos beaux yeux. Rassurez-vous. Je n’appelle pas le chaos. Je cherche un m
221 vie s’évanouiraient sous vos beaux yeux. Rassurez- vous . Je n’appelle pas le chaos. Je cherche un moyen de l’éviter, ou plutô
222 aux, c’est-à-dire par destin ou par choix. Croyez- vous sérieusement que les Français cesseront de parler français, de créer
223 ministère des Affaires étrangères ? Et ne pensez- vous pas que si le gouvernement français n’a plus rien d’autre à faire qu’
224 r le pays, il sera un meilleur gouvernement ? (Je vous pose ces questions simplistes pour répondre à vos craintes vagues.) C
225 ous pose ces questions simplistes pour répondre à vos craintes vagues.) Ce qui détruit aujourd’hui les nations, dans le sen
226 nde, négligeant les armées purement décoratives ? Vous me direz que la France, par exemple, est entrée dans la voie de l’éta
227 celui qui demande à voir. (La prochaine fois que vous oserez me dire que le Social Register de New York n’est qu’un Bottin
228 gister de New York n’est qu’un Bottin mondain, je vous dénonce dans L’Humanité.) Vous sentez que je ne prends parti ni pour
229 Bottin mondain, je vous dénonce dans L’Humanité.) Vous sentez que je ne prends parti ni pour ni contre la socialisation, je
230 ciale, le résultat sera le même : à l’autre bout, vous obtiendrez du totalitarisme en bâtons et une grêle de coups. Je suis
231 soit le mordant de l’infanterie ou la bravoure de votre colonel. Il n’aura pas d’adversaires à combattre à 2000 kilomètres à
21 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
232 isons de vivre (19 juillet 1946)ab Pendant que vous avez encore quelques Américains en France, et que l’Amérique encore m
233 nts éclatantes, et comme s’il n’avait attendu que votre arrivée, justement, pour donner enfin libre cours à ses puissances in
234 deuxième rencontre, ou tout de suite, l’Américain vous dit votre prénom, vous raconte sa vie sentimentale et l’état de ses a
235 rencontre, ou tout de suite, l’Américain vous dit votre prénom, vous raconte sa vie sentimentale et l’état de ses affaires, e
236 tout de suite, l’Américain vous dit votre prénom, vous raconte sa vie sentimentale et l’état de ses affaires, enfin vous inv
237 vie sentimentale et l’état de ses affaires, enfin vous invite pour un week-end. Pendant vingt ans, le Français vous dira Mon
238 pour un week-end. Pendant vingt ans, le Français vous dira Monsieur, fera l’impossible pour vous cacher sa richesse s’il es
239 ançais vous dira Monsieur, fera l’impossible pour vous cacher sa richesse s’il est riche, sa pauvreté s’il est pauvre, sa vi
240 s’il est pauvre, sa vie privée en général, et ne vous rencontrera qu’au café. Mais en France des amitiés se nouent — terme
241 ontaigne à Paul Valéry. Tandis qu’en Amérique, il vous arrive souvent de vous sentir seul au monde en connaissant tout le mo
242 Tandis qu’en Amérique, il vous arrive souvent de vous sentir seul au monde en connaissant tout le monde. La rançon d’une in
243 lant de soi, j’entends vis-à-vis de l’État. Quand vous entrez en Amérique, on vous demande de remplir des questionnaires com
244 -vis de l’État. Quand vous entrez en Amérique, on vous demande de remplir des questionnaires comportant des questions de ce
245 es comportant des questions de ce genre : « Buvez- vous  ? Modérément ? À l’excès ? Fumez-vous ? Avez-vous d’autres vices ? Êt
246 e : « Buvez-vous ? Modérément ? À l’excès ? Fumez- vous  ? Avez-vous d’autres vices ? Êtes-vous partisan de doctrines tendant
247 vous ? Modérément ? À l’excès ? Fumez-vous ? Avez- vous d’autres vices ? Êtes-vous partisan de doctrines tendant au renversem
248 ès ? Fumez-vous ? Avez-vous d’autres vices ? Êtes- vous partisan de doctrines tendant au renversement des institutions améric
249 au renversement des institutions américaines ? » Vous pouvez répondre que vous êtes alcoolique et anarchiste, on vous laiss
250 itutions américaines ? » Vous pouvez répondre que vous êtes alcoolique et anarchiste, on vous laissera entrer. Mais si vous
251 pondre que vous êtes alcoolique et anarchiste, on vous laissera entrer. Mais si vous dites sous la foi du serment, que vous
252 e et anarchiste, on vous laissera entrer. Mais si vous dites sous la foi du serment, que vous ne l’êtes pas, et que votre vi
253 r. Mais si vous dites sous la foi du serment, que vous ne l’êtes pas, et que votre vie plus tard prouve que vous l’êtes, l’a
254 la foi du serment, que vous ne l’êtes pas, et que votre vie plus tard prouve que vous l’êtes, l’amende ou la peine de prison
255 l’êtes pas, et que votre vie plus tard prouve que vous l’êtes, l’amende ou la peine de prison seront triplées. Tout repose i
256 t pour les autres, c’est l’inverse. Je compare et vous laisse juger. Ce n’est pas simple. Et cela va peut-être choquer ? Que
257 simple. Et cela va peut-être choquer ? Que voulez- vous , j’ai deux amours. Or l’amour rend parfois plus lucide que l’être aim
22 1946, Articles divers (1941-1946). Réponse à l’enquête « Les travaux des écrivains » (24 août 1946)
258 ssance du parti travailliste. Je préfère ne point vous parler des traductions. J’en ai environ dix-huit ! ae. Rougemont D
23 1946, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe (écrit en Amérique, en 1943) (août-septembre 1946)
259 une place plantée d’arbres et déserte, aux rendez- vous manqués où je me retrouvais… « Je t’aime. J’aime ! » J’ai tout dit. L
24 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
260 sont corrects… Well… Quand un gangster de Chicago vous prend votre portefeuille, il vous donne quelquefois cinq sous pour re
261 ts… Well… Quand un gangster de Chicago vous prend votre portefeuille, il vous donne quelquefois cinq sous pour rentrer en mét
262 ster de Chicago vous prend votre portefeuille, il vous donne quelquefois cinq sous pour rentrer en métro… Il est correct, is