1 1941, Articles divers (1941-1946). Reynold et l’avenir de la Suisse (1941)
1 savent reconnaître les démons et déjouer à temps leurs calculs. Reynold a le courage d’envisager — de regarder en plein visa
2 nous. S’ils veulent rester eux-mêmes, il faut que leurs diversités se fédèrent au service du pays. Quand le temps presse, com
2 1942, Articles divers (1941-1946). La leçon de l’armée suisse (4 mars 1942)
3 re fois de la domination médiévale des seigneurs, leur armée a été un groupement de citoyens libres, possédant chacun ses pr
4 roit de porter des armes. Les Suisses considèrent leurs armes comme un symbole de leur liberté. Les libertés civiques et l’es
5 isses considèrent leurs armes comme un symbole de leur liberté. Les libertés civiques et l’esprit militaire n’ont jamais été
6 démobilisés avaient le droit d’emporter chez eux leurs armes et leurs munitions ! En France, après l’Armistice, on offrit ce
7 aient le droit d’emporter chez eux leurs armes et leurs munitions ! En France, après l’Armistice, on offrit cent-mille francs
8 frit cent-mille francs aux soldats, en échange de leurs fusils, par crainte d’une révolution. Hitler fit désarmer ses propres
9 oupes de choc, après l’épuration du 30 juin 1934, leur laissant seulement un poignard décoratif. La possession par chacun de
10 que la vie paisible des villes ou des villages ne leur aurait pas donné en dix ans. Ces 3 mois sont un puissant tonique pour
11 mes habitent. L’habitude veut qu’ils lui envoient leurs bons vœux de Nouvel An, auxquels il répond toujours. Plusieurs de ces
12 équipés. C’est ainsi que les Suisses retournent à leur ancienne tradition de faire la guerre. Chaque canton a son propre sys
13 a frontière, parce qu’elles les ont fortifiées de leurs propres mains. À la première alerte, les hommes endossent leurs unifo
14 mains. À la première alerte, les hommes endossent leurs uniformes et vont à leurs postes. Les machines et les canons anti-tan
15 e, les hommes endossent leurs uniformes et vont à leurs postes. Les machines et les canons anti-tanks sont prêts. Les magasin
16 ntière prennent position à quelques kilomètres de leurs propres maisons. Ils savent ce qu’ils défendent. Il n’est pas besoin
17 avent ce qu’ils défendent. Il n’est pas besoin de leur faire des discours. L’un de ceux qui écrivit cet article fut mobilisé
3 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
18 roche du viol de l’interdit qui impose aux amants leur silence, fascination de l’horreur sacrée, attirance de l’effroi morte
19 iment point la femme qu’ils viennent de posséder, leur silence meurt à cette minute du plaisir. Ils fuient, bavardent. Tri
20  ! Fondues nos âmes ? Deux corps s’endorment dans leur paix, et l’être enfin comblé ne sait plus où se prendre. Il se ramène
4 1943, Articles divers (1941-1946). La gloire (mars 1943)
21 orieux que ceux qui prennent le soin de parler de leur gloire. Chateaubriand eut de la gloire, mais non Stendhal. Madame de
22 e, tel que je suis et non point tel que me désire leur goût sentimental de « l’Art ». Mais comme tout se complique et se ret
23 . Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne demandent rien. Et ce qu’ils donnent fait to
24 une gloire qui ne m’ennuierait pas. Non point la leur , mais celle que je pourrais rejoindre, telle que je la connais depuis
5 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
25 ui me sont révélées dans ce pays, parce que c’est leur contraire, ici, qui va de soi. Parmi la douzaine de bouquins que j’ai
26 actualité, mise en ordre et mise en mouvement. De leur alliance naît la Liberté. f. Rougemont Denis de, « Rhétorique amér
6 1943, Articles divers (1941-1946). Mémoire de l’Europe : Fragments d’un Journal des Mauvais Temps (septembre 1943)
27 ai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend enfin le goût de vivre ? Privilégiés qui n’éprouvent de désir po
28 vivre ? Privilégiés qui n’éprouvent de désir pour leurs biens qu’à la veille de les perdre. Déshérités aussi, qui ne re­trouv
29 s générales. Et j’en connais qui ne parviennent à leur régime normal de vie (comme un moteur prend son régime normal à tant
30 courageux ? Mais non. Ils sont tout seuls devant leur papier blanc. Les réactions à leur parole seront lointaines, ou même
31 t seuls devant leur papier blanc. Les réactions à leur parole seront lointaines, ou même ils ne les connaîtront jamais… Pari
32 s’efforcent d’arrêter avant qu’elles n’étouffent leurs champs. J’ai vu renaître les paniques dévastatrices du ve siècle de
33 té sous la douceur du ciel, retrait des âmes dans leur destin. Je longeais cette rue silencieuse, imaginant d’y vivre un jou
7 1944, Articles divers (1941-1946). Un peuple se révèle dans le malheur (février 1944)
34 saient et jugeaient la France par ses vedettes. À leurs yeux, tout Français devait ressembler aux types d’humanité que représ
35 à New York la plupart de ces films qui empruntent leur sujet à certains épisodes véridiques de la lutte contre l’envahisseur
36 ne savaient pas cela, les jeunes Allemands, on ne leur avait jamais parlé du vrai peuple de la vraie France. Ils ont continu
8 1944, Articles divers (1941-1946). Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut pas être clair (hiver 1944)
37 formules ? Par l’examen des nombres qui résument leurs expériences, dira-t-on. Je n’en crois rien. Ouvrez un ouvrage de scie
38 ervateur non savant. Maintenant, ces phrases dans leur ensemble composent un discours cohérent sur des propriétés de la mati
39 lité à des formes courantes du langage, vidées de leurs sens particuliers. Ce procédé est sans danger quand il est appliqué p
40 iquement l’ensemble dont ils dépendent et qui est leur seule mesure. C. J’avoue que je vous suivrais mieux si vous pouviez
41 comme par une ironie, être compris en soi et dans leur lettre, mais dont le sens dernier ne puisse être aperçu sous un angle
42 a », les grands prophètes, ont été justifiés dans leur délire, mais un prophète des choses d’ici-bas, un prophète sans missi
9 1944, Articles divers (1941-1946). L’attitude personnaliste (octobre 1944)
43 montre que les idées personnalistes avaient fait leur chemin dans l’élite de la Résistance. S’agit-il d’une influence direc
44 euse. Les jeunes gens qui prenaient conscience de leur responsabilité intellectuelle et civique vers 1930, en France, se tro
45 lectivisme, fascisme ou bolchévisme. Ces dilemmes leur paraissaient faux, périmés ou illusoires. Les forces politiques en ap
46 s changements institutionnels n’ayant de valeur à leurs yeux que s’ils traduisaient réellement une attitude nouvelle de l’hom
47 anière de poser les problèmes, avant de prétendre leur donner telle ou telle solution immédiate, utopique ou opportuniste. P
48 es, syndicats ou coopératives, qui justifieraient leur utilité pour le bien commun. 3) Perfectionnement technique. Nul n’aur
49 néfaste : il risquait de résoudre un conflit que leur tactique cherchait au contraire à rendre plus aigu. Conformément à le
50 t au contraire à rendre plus aigu. Conformément à leur doctrine, les personnalistes répondirent par un engagement personnel.
51 sabre ! Les pionniers du service civil donnèrent leur salaire aux ouvriers qu’ils avaient « relevé », leur assurant ainsi q
52 r salaire aux ouvriers qu’ils avaient « relevé », leur assurant ainsi quelques semaines de vacances payées, à un moment où c
53 aite tendent à détruire les groupes organiques, à leur imposer en dépit du bon sens des frontières communes8, un régime unif
54 répandaient ses idées. Les nazis avaient délégué leur représentant en France, Abetz, au soin d’observer de très près ce dév
55 istes mesuraient sans illusions les obstacles qui leur barraient encore la route. Ils souffraient tout d’abord d’une qualité
56 s d’idées neuves. Hors d’eux-mêmes s’opposaient à leur action : les grands intérêts capitalistes, les politiciens démagogues
10 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
57 bord les machines puis une société qui doit subir leurs lois, mais il y a d’abord des hommes qui choisissent de construire de
58 s mâles, le jeu des coqs ornés pour l’occasion de leurs plus belles plumes. La guerre actuelle a perdu ces attraits. Tout le
59 comme ils disent. Et c’est tout ce que je voulais leur faire dire. (Il leur reste à me traiter de défaitiste.) Une politique
60 c’est tout ce que je voulais leur faire dire. (Il leur reste à me traiter de défaitiste.) Une politique qui négligerait le f
61 s attaquaient, exigeaient que nous les adorions : leur révolte serait notre carence. Le rationalisme régnant peut produire d
11 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
62 nces interprétatives que le maître. La lecture de leurs textes est généralement exaspérante, à cause de leur propension à ram
63 s textes est généralement exaspérante, à cause de leur propension à ramener tout à tout, et réciproquement. En voici un exem
64 es temps : quant au dessin des cartes, et quant à leur interprétation, les variations paraissent avoir été aussi nombreuses
65 ujourd’hui en circulation (si l’on peut dire, car leur vente est interdite dans de nombreux pays), s’inspirent de modèles du
66 e de véritables Archétypes de l’inconscient, dans leur immobilité insondable et infiniment allusive. Cependant que la Roue d
67 ents psychiques et cosmiques, tantôt clichés dans leur moment d’extrême tension, tantôt largement résumés de leur naissance
68 nt d’extrême tension, tantôt largement résumés de leur naissance à leurs possibles conclusions. Nous pouvons donc considérer
69 ion, tantôt largement résumés de leur naissance à leurs possibles conclusions. Nous pouvons donc considérer les arcanes majeu
70 ritable Alphabet de la grande poésie universelle. Leur attribuer un auteur, une date fixe, un usage limité, serait méconnaît
71 ne date fixe, un usage limité, serait méconnaître leur nature. Les arcanes sont issus de la nuit des Mères, et de l’Undergro
72 ieurs pays, mais n’auraient pas cessé de répandre leur croyance et leur sagesse par l’entremise des tireurs de cartes. Cette
73 n’auraient pas cessé de répandre leur croyance et leur sagesse par l’entremise des tireurs de cartes. Cette hypothèse a été
74 nt le mouvement de la vie dans tous les règnes, —  leur destinée. Le sphinx placé au sommet de la roue, figure la loi univers
75 hérubiniques dans Ézéchiel, les 4 évangélistes et leurs emblèmes, les 4 rivières du Paradis, et le Tétragramme. Ces 4 symbole
12 1945, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
76 nventions acceptées en commun par les artistes et leur public. Tout cela faisait l’Art, aux grandes époques. Artiste était c
77 crivît d’abord, soit qu’ensuite il n’utilisât que leurs tabous comme ressorts de l’action, ou qu’enfin il se fît un prestige
13 1946, Articles divers (1941-1946). Contribution à l’étude du coup de foudre (1946)
78 public j’aurai, et quelles personnes me prient de leur réserver un dîner : bref, vous vous rappelez ce qu’était la Hongrie,
79 as de ceux qui peuvent supporter un mensonge dans leur vie intime. J’ai tout avoué sans me chercher d’excuse. Et comme elle
14 1946, Articles divers (1941-1946). Penser avec les mains (janvier 1946)
80 sif de ce que des créateurs ont pensé, au prix de leur vie souvent, et toujours par un acte initiateur et révolutionnaire. L
15 1946, Articles divers (1941-1946). Les quatre libertés (30 mars 1946)
81 de la part des masses « éclairées », comme disent leurs chefs. Quant aux trois autres libertés, voici le tableau : la liberté
82 Une » : Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent à leurs voisins ; « deux » : ils reçoivent gratuitement les secours de la rel
83 oivent gratuitement les secours de la religion de leur choix ; « trois » : ils n’ont plus à se préoccuper de leur subsistanc
84 x ; « trois » : ils n’ont plus à se préoccuper de leur subsistance ; « quatre » ils sont solidement protégés contre tous les
85 Ce sont les détenus des prisons américaines. (On leur donne même des séances de cinéma le samedi soir.) La liberté ne peut
86 tacles. Ceux qui ont peur d’être libres en feront leurs prétextes comme l’ont fait les Allemands sous l’hitlérisme. La libert
87 s Soviets, ni de la Démocratie, et surtout pas de leurs experts. Il la tient de sa vision seule et de son courage de lutter p
16 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La pensée planétaire (30 mars 1946)
88 it pour éveiller dans les nations le sentiment de leur relativité. La guerre de Chine, cette plaisanterie de chansonniers du
89 et le boutiquier de Lyon ne pourront plus boucler leurs comptes parce que les Noirs se seront révoltés en Caroline du Sud ou
90 éographes du Moyen Âge dans les grandes marges de leurs cartes de l’Europe. Et pourtant nous sommes destinés à découvrir un j
91 l Claudel, notre grand écrivain « global » ? Dans leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’en soit le sujet allégué,
92 and écrivain « global » ? Dans leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’en soit le sujet allégué, nous avons pour la p
17 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : La paix ou la bombe (20 avril 1946)
93 derniers fourniraient ainsi la preuve par neuf de leurs bonnes intentions. 2. Donner la Bombe au gouvernement mondial, pour f
94 ons que les armées retiennent une bonne partie de leur utilité au service des nations et de leur vertu d’ordre. Admettons qu
95 rtie de leur utilité au service des nations et de leur vertu d’ordre. Admettons qu’elles arrivent encore à se battre. Admett
96 , selon l’axiome des militaires, sans oublier que leur expérience démontre qu’on ne pare jamais qu’un certain pourcentage de
18 1946, Articles divers (1941-1946). Dialogues sur la bombe atomique : Post-scriptum (27 avril 1946)
97 pe, on voyait en 1939 les civils se promener avec leur boîte à masque en bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a pas eu
19 1946, Articles divers (1941-1946). Faut-il rentrer ? (4 mai 1946)
98 xemple. Combien peu d’hommes d’aujourd’hui vivent leur temps, et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre ! Combien en
20 1946, Articles divers (1941-1946). « Selon Denis de Rougemont, le centre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en Amérique » (16 mai 1946)
99 nt six ans. Ceci est surtout vrai pour les mœurs, leur détail. Les jugements moraux y sont très différents de ceux de l’Euro
100 rapper, vous déclarent sans ambages le montant de leur revenu. Cinq minutes après avoir fait votre connaissance, ils vous ap
101 ur des choses mystérieuses, qui sont toujours sur leurs ergots ; des gens en qui l’on ne peut pas avoir une grande confiance…
102 la politique. Ils ont le sentiment d’être decent. Leur opinion est que les Européens ne sont, eux, pas très decent, qualité
103 bien de calories, de vitamines sont nécessaires à leur organisme. Tout le monde a, là-bas, le plus grand respect pour les ex
21 1946, Articles divers (1941-1946). Histoire de singes ou deux secrets de l’Europe (16 mai 1946)
104 épreuves et des échecs. L’étude des singes et de leur attristante psychologie nous révèle que ces faux ancêtres ne sont guè
105 urs à l’homme sous le rapport de l’intelligence ! Leur malheur est qu’ils n’ont aucune mémoire. Ils se voient obligés chaque
106 ls se voient obligés chaque matin de reconstruire leur monde, de l’apprendre à nouveau et de réinventer les gestes élémentai
22 1946, Articles divers (1941-1946). La pensée planétaire (30 mai 1946)
107 it pour éveiller dans les nations le sentiment de leur relativité. La guerre de Chine, cette plaisanterie de chansonniers du
108 et le boutiquier de Lyon ne pourront plus boucler leurs comptes parce que les Noirs se seront révoltés en Caroline du Sud ou
109 éographes du Moyen Âge dans les grandes marges de leurs cartes de l’Europe, « ici vivent les lions ». Et pourtant nous sommes
110 l Claudel, notre grand écrivain « global » ? Dans leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’en soit le sujet allégué,
111 and écrivain « global » ? Dans leur prose et dans leurs longs versets, quel qu’en soit le sujet allégué, nous avons pour la p
23 1946, Articles divers (1941-1946). La fin du monde (juin 1946)
112 destin et de sa liberté, s’il voyait à l’œil nu, leur sens dernier et l’enjeu véritable de ses choix, à qui reviendrait l’e
113 Ceux qui croient encore aux mesures et cherchent leur appui dans l’illusion tomberont en grand nombre dans le vide. Mais ce
114 vide. Mais ceux qui auront vu, et qui auront cru leurs yeux, retrouveront dans la tempête la coutume des hautes pentes. Car
115 tout se trouver changé, et les hommes poursuivre leur discours, pénétrant dans l’horreur sans mémoire ? Il faut croire, auj
116 e l’acte décisif, nous allons voir paraître enfin leur justification, leur être. Voici l’instant où les hommes s’aperçoivent
117 us allons voir paraître enfin leur justification, leur être. Voici l’instant où les hommes s’aperçoivent que leurs efforts e
118 . Voici l’instant où les hommes s’aperçoivent que leurs efforts et leurs soucis se tournaient vers ce qui n’est rien, vers un
119 où les hommes s’aperçoivent que leurs efforts et leurs soucis se tournaient vers ce qui n’est rien, vers une Absence doulour
120 Et ceux qui le voyaient prenaient un visage neuf, leurs yeux devenaient forts et s’attendaient à l’éclat d’une lueur encore p
121 en le vivant. L’examen des raisons de survivre et leur introduction au titre de l’éternité occupèrent moins de temps qu’on n
122 ent la mort, mais les uns renaissaient au sein de leur plus grande frayeur, les autres sous les traits consolés du Désir. La
123 t en présence de la banalité soudain flagrante de leurs vœux, et, finalement, murmuraient d’une voix faible : — Vous savez sa
24 1946, Articles divers (1941-1946). Deux lettres sur le gouvernement mondial (4 juin 1946)
124 e ? À quoi cela ressemblerait-il ? Les nations et leurs gouvernements ne se posent qu’en s’opposant. C’est la menace extérieu
125 pposant. C’est la menace extérieure qui « cimente leur unité », qui « galvanise leur énergie », et qui provoque ces magnifiq
126 ieure qui « cimente leur unité », qui « galvanise leur énergie », et qui provoque ces magnifiques mouvements « d’union sacré
127 les partisans de la paix en général ? Ces gens-là leur paraissent, évidemment, d’une moralité douteuse. Quant aux lance-flam
128 e siècle. L’idée que les nations puissent perdre leur souveraineté et leurs armées, vous attriste visiblement. Vous avez l’
129 les nations puissent perdre leur souveraineté et leurs armées, vous attriste visiblement. Vous avez l’impression que la civi
130 ’il y a de précieux dans les nations, ce qui fait leur véritable originalité, n’est pas défini par leur souveraineté absolue
131 leur véritable originalité, n’est pas défini par leur souveraineté absolue, n’est pas limité par leurs frontières et ne sau
132 r leur souveraineté absolue, n’est pas limité par leurs frontières et ne saurait être défendu par leurs armées. En effet, sup
133 r leurs frontières et ne saurait être défendu par leurs armées. En effet, supprimez ces trois éléments qui composent l’idée m
134 et comme communauté de gens apparentés, soit par leurs traditions, soit par leurs idéaux, c’est-à-dire par destin ou par cho
135 s apparentés, soit par leurs traditions, soit par leurs idéaux, c’est-à-dire par destin ou par choix. Croyez-vous sérieusemen
136 s Français cesseront de parler français, de créer leur culture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la France renonce u
137 de créer leur culture, et d’habiter paisiblement leur terre, si la France renonce un beau jour, en même temps que toutes le
138 nce. Ainsi l’ennemi des nations c’est l’État ; et leur sauvegarde serait le gouvernement mondial. Ceux qui pensent que c’est
139 s nombreux, qui se referment sur eux-mêmes et sur leur budget militaire, qui se bardent de protections à la frontière, comme
140 ois, en attendant que la Bombe vienne volatiliser leurs centres vifs en une seconde, négligeant les armées purement décorativ
141 économique partiellement souhaitable, mais je ne leur vois de commun, à priori, que trois syllabes. Cependant l’on revendiq
25 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
142 chance… Le sourire large des Américains dissimule leur vraie tragédie : la solitude. Comment ils s’unissent et se divisen
143 es Américains changent facilement d’église, selon leur domicile ou leur cercle d’amis, tandis que le Français donne l’impres
144 ngent facilement d’église, selon leur domicile ou leur cercle d’amis, tandis que le Français donne l’impression qu’il ne cha
145 nt, parce qu’il en vit, et qu’il ne spécule pas à leur sujet. Comment ils prennent la vie Le Français est profondément
146 plus profond entre l’Ancien et le Nouveau Monde : leur manière de réagir à la souffrance. Prenons l’exemple de la mort à la
26 1946, Articles divers (1941-1946). Réponse à l’enquête « Les travaux des écrivains » (24 août 1946)
147 t, quelques rééditions d’ouvrages qui, à cause de leur faible tirage et des circonstances où ils parurent, sont restés prati
27 1946, Articles divers (1941-1946). En 1940, j’ai vu chanceler une civilisation : ce que l’on entendait sur le paquebot entre Lisbonne et New York (21 septembre 1946)
148 s’efforcent d’arrêter avant qu’elles n’étouffent leurs champs. J’ai vu renaître les paniques dévastatrices du ve siècle de
149 e l’air de s’attendre au pire, tandis qu’ils font leur premier tour de pont. Ils se rappellent sans doute ce Polonais, tiré,
150 x-Autrichiens, ex-millionnaires, ex-princes, vers leur exil. Mais moi, de quoi pourrais-je bien être l’ex ? Ni fugitif, ni j
151 inistères. Si j’en crois ces deux ex-adversaires, leurs astucieux préparatifs de guerre civile n’auraient été troublés que pa
152 oniales espacées, si intimes semble-t-il derrière leurs grands portiques. Et comme on aime une terre qui s’approche, avec l’i