1
re, et à se préparer en conséquence. Nous n’avons
pas
encore su prendre le tempo de ce xxe siècle. C’est que nous sommes d
2
ence condamnée ailleurs par des faits que je n’ai
pas
à rappeler. La faiblesse du bourgeois réside dans son refus de prendr
3
cheur et racheté, condamné et sauvé. Qui ne croit
pas
en Dieu ne saurait croire au diable. Qui ne croit pas au pardon ne sa
4
en Dieu ne saurait croire au diable. Qui ne croit
pas
au pardon ne saurait mesurer les profondeurs et les puissances du mal
5
qu’il soit pessimiste par tempérament — ce n’est
pas
l’impression qu’il donne, pas du tout — mais il est simplement lucide
6
pérament — ce n’est pas l’impression qu’il donne,
pas
du tout — mais il est simplement lucide. Il a su voir plus loin que l
7
u d’idéal directeur, n’était autre que la mise au
pas
du pays, sa mise en marche vers le nihilisme — ou l’annexion. « Faire
8
: voiles de nuit. Elle a passé tout près, ne l’a
pas
vu. C’est pourtant le désir qui les presse, et l’amour appelant l’amo
9
I. Le coup de pistolet Évidemment, je n’aurais
pas
dû entrer. On fait de ces bêtises, par négligence, croit-on. Bref, je
10
is vous connaissez ces couloirs. Et je ne voulais
pas
être mis à la porte ! Naturellement, j’aurais dû pousser la première
11
ommes dévisagés un certain temps ; je ne trouvais
pas
son regard, il me semblait que ce regard fuyait très loin dans ses ye
12
suis mort. Et si vous me dites que la balle n’est
pas
plus réelle que ce qui s’est passé dans la maison, vous supprimez à l
13
nc seul. C’est mon ordre. Et si vous ne me croyez
pas
, je vais tirer ! b. Rougemont Denis de, « Trois paraboles », Lett
14
te époque, l’« homme libre », — celui qui n’était
pas
un serf, — se distinguait par ce fait : il avait le droit de porter d
15
idus, mais aussi entre les classes. La Suisse n’a
pas
d’école réservée aux officiers. Tous les hommes de 20 ans, propres au
16
aisible des villes ou des villages ne leur aurait
pas
donné en dix ans. Ces 3 mois sont un puissant tonique pour la jeuness
17
dès 1930 déjà, que la prochaine guerre ne serait
pas
une guerre de « fronts », et qu’une défense en profondeur devait être
18
maisons. Ils savent ce qu’ils défendent. Il n’est
pas
besoin de leur faire des discours. L’un de ceux qui écrivit cet artic
19
lle ne pourra survivre dans un État qui ne défend
pas
son indépendance. Mais au-delà de tout calcul de gain ou de perte, il
20
dants. Voilà pourquoi nous croyons en Dieu et non
pas
en un homme qui prétend être adoré comme un Dieu. c. Rougemont De
21
s aux alentours de ce colloque. La Volupté n’est
pas
le plaisir même, mais l’imagination active du désir qui lentement s’a
22
t. Tu ne sais rien que tu ne perdes. Car ce n’est
pas
le savoir que tu veux, mais la divine connaissance du présent. Or cet
23
se en couronne un désespoir glacial : vous n’irez
pas
au-delà de votre union. Ô silence des astres ! Fondues nos âmes ? Deu
24
e pesante de l’incommensurable nuit. Nous n’irons
pas
au-delà de nous-mêmes. Mais dans cette défaite de l’étreinte, n’est-c
25
ofondément ambiguë, vis-à-vis de la gloire, n’est
pas
sans entretenir les plus curieux malentendus entre un auteur et ses l
26
vois plus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est
pas
l’amour mais au contraire le mépris du prochain. Le Prince André n’a
27
traire le mépris du prochain. Le Prince André n’a
pas
trouvé de prochains, car il n’a cherché qu’un public. C’est le public
28
Marie, qui a vraiment aimé son prochain, n’en n’a
pas
reçu de gloire et n’en demandait point. Aussi ne pense-t-elle pas qu’
29
re et n’en demandait point. Aussi ne pense-t-elle
pas
qu’elle a « perdu sa vie ». Liszt à la fin d’un concert triomphal, s’
30
ugement sur le talent, changé du tout, n’entraîne
pas
que l’on change le jugement sur la gloire. La gloire est donc un myth
31
est donc aliénée. Celle d’un Chateaubriand n’est
pas
à lui, ni à son œuvre, mais au public qui la lui prête parce que d’ab
32
moi ? Et l’orgueilleux que je suis, ne donne-t-il
pas
une preuve d’amour à son audience en exigeant d’elle plus de noblesse
33
oins vulgaires que vous n’êtes. Celui qui ne veut
pas
la gloire telle que la donne une foule à qui la flatte, n’est-ce pas
34
que la donne une foule à qui la flatte, n’est-ce
pas
qu’il veut la gloire telle que lui seul serait capable de se la décer
35
tive avec les hommes qui l’entourent ne songerait
pas
à rechercher la gloire. Car la gloire est ce qui sépare. Mais il cher
36
tous, plus fort et plus heureux que tous, n’était
pas
séparé mais au sommet. Sa gloire était dans son destin, gagée par une
37
té, une espèce d’inflation provisoire. Elle n’est
pas
grande, mais exagérée, mobile, nerveuse, sentimentale. Et voici qui e
38
quelque chose de vulgaire. De fait, je ne connais
pas
de gloire moderne dont on ne puisse démontrer par quels moyens elle f
39
Zones de bassesse chez d’Annunzio ; c’est là, non
pas
dans la beauté de son œuvre, que s’est constituée sa gloire.) Et cepe
40
surpris à désirer une gloire qui ne m’ennuierait
pas
. Non point la leur, mais celle que je pourrais rejoindre, telle que j
41
la connais depuis toujours, moi seul. Un dieu n’a
pas
besoin d’adorateurs pour rayonner et se réjouir de son être. Oui, c’e
42
a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait
pas
. La gloire moderne, c’est à peu près l’inverse. Mais ne serait-ce pas
43
ne, c’est à peu près l’inverse. Mais ne serait-ce
pas
aussi le meilleur moyen de sauver son incognito en se donnant l’air,
44
de la comparaison. Beaucoup d’hommes n’imaginent
pas
qu’on puisse avouer sa vanité, ou bien ils croient que ce serait naïf
45
le modeste — d’où vient cette pudeur ? Je ne veux
pas
la gloire pour vous éblouir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vo
46
us ne croyez point par vous-mêmes — et je ne veux
pas
l’erreur. Ou bien veux-je cette erreur-là ? Certes — mais non comme u
47
ouvrent, sur quel ciel, les symphonies ? Je n’ose
pas
dire que je veux être Dieu. Ce serait là, pourtant, ma vérité, la vér
48
: mensonge, que je voudrais la gloire et ne sais
pas
pourquoi ? Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que je n’ose pas savoir e
49
rais la gloire et ne sais pas pourquoi ? Ou n’ose
pas
savoir pourquoi… Ce que je n’ose pas savoir est angoisse. Angoisse es
50
i ? Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que je n’ose
pas
savoir est angoisse. Angoisse est le nom du secret que je sers sans o
51
pour craindre les atteintes du temps. On n’écrit
pas
un livre pour qu’il dure, en Amérique, mais d’abord pour qu’il frappe
52
aliste est l’homme pour qui le lendemain n’existe
pas
, remarquait encore André Gide. Dans ce sens élargi du mot, mais en re
53
ion trop ignorée de l’Europe. Un art qui n’exclut
pas
une poésie très drue, et qui possède une rhétorique, un « art de pers
54
é sensationnel. L’article ensuite ne se déroulera
pas
suivant un plan logique, mais suivant la ligne de plus immédiate effi
55
r l’expression concrète ou sensorielle. N’écrivez
pas
: « John entra dans la banque. » Mais décrivez la sensation qu’il épr
56
n. De cet ouvrage, la critique américaine ne dira
pas
souvent : c’est bien écrit, mais plutôt : c’est effective, agissant.
57
ective, agissant. Et d’une idée l’on ne demandera
pas
seulement qu’elle soit juste, mais qu’elle soit inspiring, stimulante
58
s… C’est le crime des dictatures : elles ne tuent
pas
la liberté dans les pays seulement où elles sévissent, mais aussi bie
59
ns à me demander si toutes nos crises ne seraient
pas
machinées par nous-mêmes, dans notre inconscient collectif. Je puis l
60
o. Rien de nouveau, toujours les mêmes histoires,
pas
de décision… » Le monde était en train de changer de face d’un jour à
61
t d’heure en heure, de trop près, on ne le voyait
pas
… V. — Lisbonne 10 septembre 1940 Blanche et bleue dans l’immens
62
r sur la tête, qui se relève, se tâte, et ne sait
pas
encore où il a mal. Va-t-il vivre ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort
63
érir. Nous qui sommes encore épargnés, ne perdons
pas
notre délai de grâce ! VI. — Souvenir de la paix française En A
64
elle est vide ! Les toits d’ardoises ne dépassent
pas
les façades nues, brunies par l’âge, patinées par les vents. Rares so
65
VII. — Mémoire de l’Europe 1943 Je ne savais
pas
que tout était si près là-bas. J’étais baigné. J’étais fondé. Et je m
66
t plus, mais qui renvoient l’écho familier de nos
pas
. Et ces rues qui tournaient doucement vers une place plantée d’arbres
67
r tant de morts dans la présence, elle ne cessera
pas
d’engendrer. Elle a maîtrise d’avenir. h. Rougemont Denis de, « M
68
occupation allemande, les étrangers qui n’avaient
pas
voyagé en France, ou ceux qui n’avaient vu que les lieux de plaisir d
69
beaucoup. Le décor était inexact, les situations
pas
toujours vraisemblables, les traîtres trop conventionnels, et finalem
70
rave, ou plus exactement il est sérieux. Il n’est
pas
avant tout charmant et spirituel, bien-disant, bon vivant et léger. I
71
comme Talleyrand, que « ce qui est exagéré n’est
pas
sérieux ». Ce qui me frappe le plus, dans les films que je citais, et
72
able que tous les cris de haines. Ils ne savaient
pas
cela, les jeunes Allemands, on ne leur avait jamais parlé du vrai peu
73
Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut
pas
être clair (hiver 1944)j Un critique. J’ai lu vos deux dialogues
74
carte postale6, je les aime bien… Enfin il n’est
pas
exact que je les aime bien. Ils m’irritent et m’agacent. Mais je ne l
75
ls m’irritent et m’agacent. Mais je ne les oublie
pas
.7 L’auteur. La mémoire des offenses est la plus sûre. Il me semble
76
st la plus sûre. Il me semble parfois qu’il n’est
pas
de louange préférable à celle-ci qu’on me fasse grief de mes écrits.
77
e blessure… Le critique. Oui, oui… Mais ne tirez
pas
argument d’une exagération de ma critique… Ce qui me gênait, je crois
78
gênait, je crois, c’est qu’à mon sens vous n’êtes
pas
encore assez clair. L’auteur. Et pourquoi je vous prie, être clair ?
79
pourquoi je vous prie, être clair ? Vous n’allez
pas
me dire que c’est la bonne manière de se faire comprendre ? Le criti
80
phrases. Écrire, et surtout en français, ce n’est
pas
jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez à double corde, et l’o
81
un peu trop tôt — qui nous surprend… A. N’est-ce
pas
toujours ainsi ? Je veux dire : tout écrivain n’est-il pas d’abord sé
82
urs ainsi ? Je veux dire : tout écrivain n’est-il
pas
d’abord séduit, ou au contraire vexé par ses images ou ses idées — av
83
ue instant : « j’allais le dire ! » Mais ne mêlez
pas
tout, sinon l’on soupçonnera quelque tricherie. A. Voulez-vous que n
84
u reste nous sommes entre nous et vous n’abuserez
pas
de mes aveux… D’autant qu’ils seront probablement exagérés. C. Que d
85
réponses ou plates ou mystérieuses. Ne serait-ce
pas
que la clarté n’est qu’une convention de langage ? J’entends : un mot
86
souci de contrôler ses conventions. Mais ce n’est
pas
là le seul mode d’expression possible. C. Précisément je souhaitais
87
vous le voulez, sur le plan du langage. N’est-ce
pas
la cohérence des raisons et à la fois l’exact ajustement de ces raiso
88
phrases. Autrement dit, le discours cartésien n’a
pas
de fin qui lui soit transcendante. Il part de ce qu’il suppose clair
89
monde dans lequel nous vivons et parlons n’est-il
pas
, comme l’a dit un Russe « le monde de l’imprécis et du non résolu » ?
90
i pris à ce monde tel qu’il est donné, n’a-t-elle
pas
pour effet immédiat de multiplier le mystère et les absurdités logiqu
91
Je me demande alors si le cartésianisme ne nous a
pas
trompés une fois pour toutes, à l’origine, en décrétant — au nom de q
92
x de ces données dites premières. Encore n’est-il
pas
exact de recourir ici à l’expression d’arrière-pensée. C’est sans dou
93
ère-image » qu’il faudrait dire. C. Ne serait-il
pas
trop cartésien de vous demander de préciser ? A. J’essaierai de le f
94
nnaître — c’est encore un tour du langage — ne va
pas
reculer devant cet autre exploit : poser que le plus simple est aussi
95
avec tellement de précautions, vérifiant à chaque
pas
le chemin parcouru : elle ignore tout de son but et tiendrait même po
96
illuminante, instantanée, dont la trace ne tarde
pas
à s’évanouir dans mes yeux Cela suffit pourtant à guider quelques pas
97
s mes yeux Cela suffit pourtant à guider quelques
pas
. Les autres, je les risque dans le noir, — dans la nuit de la foi ou
98
antanée qui décourage l’analyse. Vous ne donnerez
pas
la sensation du blanc en décrivant les sept couleurs. C’est pourquoi
99
nous aider : impliquer le réel comme tel, et non
pas
expliquer certaines manières de le réduire aux exigences d’un discour
100
ontradictions s’éclairent et se résolvent, et non
pas
à partir d’éléments que j’aurais distingués dès le départ. Une parabo
101
à ses disciples, sachant qu’ils ne comprendraient
pas
. Voici la réponse qu’elle me fit : Jésus racontait des histoires pour
102
ntir à d’autres hommes. Une vision ne se transmet
pas
, c’est le contraire d’une carte postale. Il s’agit donc de disposer l
103
cevantes et ses paraboles sans fruit, il n’en est
pas
moins un prophète. Mais alors on le jugera selon sa fin. Vous m’avoue
104
est des visions moins illustres, qui n’embrassent
pas
le monde de haut en bas, dans un fulgurant inventaire. Je parle de vi
105
la beauté, la puissance, — il n’en faut pourtant
pas
davantage pour nous réduire au parler prophétique. C’est le même risq
106
er prophétique. C’est le même risque, et ce n’est
pas
la même grandeur… Les « sentinelles de Juda », les grands prophètes,
107
e, quelle défense osera-t-il produire qui ne soit
pas
aussi son jugement ? 6. Ces deux dialogues sont restés dans un tiro
108
e, « Ars prophetica, ou D’un langage qui ne veut
pas
être clair », Hémisphères, New York, hiver 1944, p. 3-9.
109
. Sur le plan philosophique, la situation n’était
pas
meilleure. Là encore, la personne humaine se voyait attaquée, disséqu
110
se fonder le totalitarisme de ce siècle, ne sont
pas
des hommes complets. L’individu n’a que des droits, le soldat politiq
111
et volumes publiés par le mouvement n’apportaient
pas
les blue-prints d’une société idéale, mais quelques principes d’actio
112
s industriels hochèrent la tête. Ils ne croyaient
pas
qu’un simple civil pourrait du jour au lendemain se transformer en bo
113
yées, à un moment où cette institution n’existait
pas
encore en France. L’expérience, dans l’ensemble, réussit brillamment.
114
upements autonomes en perpétuelle interaction n’a
pas
encore été traduite dans nos institutions. Nos nations sont restées a
115
itude spirituelle. Elles étaient résultats et non
pas
causes. Car il n’y a pas d’abord la loi de l’offre et de la demande,
116
étaient résultats et non pas causes. Car il n’y a
pas
d’abord la loi de l’offre et de la demande, il y a d’abord nos offres
117
mandes, selon nos rêves et nos passions. Il n’y a
pas
d’abord les machines puis une société qui doit subir leurs lois, mais
118
ou de prier devant un symbole ancestral. Il n’y a
pas
d’abord les faits et puis l’humanité qu’ils guident ou blessent, mais
119
rre. Exactement, elle se la fait. Elle ne tardera
pas
à tomber épuisée et à se passer la camisole de force d’un régime d’or
120
ncipes d’une politique psychologique. Je ne parle
pas
de propagande : celle-ci n’est qu’une tactique de bombardement. La po
121
er les premiers éléments. Si cette génération n’a
pas
le courage de s’avouer plus profondément qu’aucune autre, il ne faut
122
Mais ils le disent aussi. — « Pardon ! ils n’ont
pas
le droit de le dire. » Sommes-nous sûrs de l’avoir, ce droit ? Avons-
123
ièces du procès ? Quand cela serait, ce ne serait
pas
grand-chose. Car la guerre ne résulte pas d’une opération légale ou d
124
serait pas grand-chose. Car la guerre ne résulte
pas
d’une opération légale ou d’une enquête scientifique, mais elle resse
125
terreur froide, ou goût du suicide. Ne me parlez
pas
de droits, vous n’y avez pas pensé. Nous avons « fait notre devoir »
126
uicide. Ne me parlez pas de droits, vous n’y avez
pas
pensé. Nous avons « fait notre devoir » et pas de question. Je dis qu
127
ez pas pensé. Nous avons « fait notre devoir » et
pas
de question. Je dis que la guerre nous plaît. Elle arrange bien des c
128
s armes et d’enseigner à s’en servir ? Je ne sais
pas
mieux que la plupart ce qui résulterait d’une décision de ce genre, m
129
astreux dès qu’il s’agit de la paix. Hitler n’est
pas
en dehors de l’humanité, mais en elle. Bien plus, il n’est pas seulem
130
de l’humanité, mais en elle. Bien plus, il n’est
pas
seulement devant nous, mais en nous. Il était en nous avons d’être co
131
nous occupera sans coup férir si nous n’admettons
pas
qu’il est une part de nous, la part du diable dans nos cœurs. Hitler
132
que dans un cauchemar, ce qui nous terrifie n’est
pas
toujours l’aspect du personnage en scène, qui peut être emprunté à la
133
n nous. Le cauchemar nous apprend qu’il ne suffit
pas
de refuser un instinct ou quelque tentation pour les supprimer. Il s’
134
chouc) qu’est le national-socialisme. Je ne parle
pas
ici du christianisme, mais de la religion en général, comme phénomène
135
on peut nier ou négliger ces forces, elle ne peut
pas
les enchaîner. Si elle détruit tous les moyens connus de les apprivoi
136
tromper sa faim, faute de mieux. La raison n’ose
pas
dire qu’il a tort d’avoir faim. Dira-t-elle qu’il a tort d’avoir soif
137
de l’alcool frelaté, en Amérique. ⁂ Je ne demande
pas
que des sorciers ni même des prêtres dirigent l’État : c’est le péril
138
tres plutôt que des banquiers. L’argent ne chasse
pas
les démons. 9. Instincts, forces considérées comme anarchiques, sub
139
si le prétendu moindre mal que l’on défend n’est
pas
simplement un premier stade du pire. La chute serait-elle un moindre
140
i (l’abbé Alphonse Louis Constant), ne se privent
pas
de dénoncer ses erreurs, mais se montrent enclins aux mêmes complaisa
141
arcane 7, 1e Chariot… Mais en fait cette lame n’a
pas
de nombre autre que le zéro. Ce nombre 21 appartient à la lettre Schi
142
même celui de Francfort en Allemagne ; ils n’ont
pas
droit d’entrée en France. Quant à celui d’Etteilla, on le trouve part
143
sont organisées en structures ou rythmes, et non
pas
simplement juxtaposées. Prenons l’exemple des lettres. D’après Elie A
144
sent à se laisser docilement absorber, ne tardent
pas
à révéler deux caractères généraux : ils sont tantôt hiératiques, tan
145
is le maquis dans plusieurs pays, mais n’auraient
pas
cessé de répandre leur croyance et leur sagesse par l’entremise des t
146
aversée du Jeu. La vie a vécu cet homme, ce n’est
pas
lui qui l’a vécue. Aussi la somme de ce qu’il a réalisé est-elle zéro
147
ssous et au-dessus de lui. L’abîme ne lui inspire
pas
de terreur. Son visage est plein d’intelligence, de rêve et d’attente
148
re carte de la série de 78, la seule qui ne porte
pas
de symboles ou de nombre qui la relie à une des couleurs… Cette figur
149
oici l’expérience du Fou : le monde extérieur n’a
pas
plus de signification réelle que l’ego, dont il s’est débarrassé depu
150
traiter de fou. Il l’est en effet, mais il n’est
pas
un lunatique quelconque, un idiot ou un simple d’esprit. C’est ce qu’
151
e. C’est pourquoi le parfait initié ne condescend
pas
à desserrer ses lèvres et à révéler le scandaleux secret de sa perfec
152
et Dissolution (Émotions). L’autre roue ne porte
pas
de signes, mais il se peut qu’elle en ait porté autrefois. À l’extrém
153
nsidérées dans toute la variété des arts, ne sont
pas
sans correspondances avec les formes régulières dont le rêve compose
154
s, le plus scandaleusement paradoxal, il n’hésite
pas
à nous parler des artifices d’une « rhétorique profonde ». Au milieu
155
— ne peut fournir que des objets à exprimer, non
pas
des moyens d’expression. Mieux on l’imite et plus on s’écarte de l’ar
156
n croyait tout : c’était le jeu. Le jeu ne tolère
pas
de scepticisme. Observez un enfant quand il attend « l’histoire ». Dè
157
tombe jamais d’accord avec l’auteur. Car il n’est
pas
deux expériences humaines superposables. Et je ne renoncerais à la mi
158
axiome de la critique moderne : un roman ne doit
pas
être « écrit ». Tous ces efforts trahissent le curieux embarras de ne
159
et le picaresque », les rencontres qu’on ne voit
pas
dans la réalité, bref, tous recours au « hasard qui fait trop bien le
160
. « Le roman, écrit encore M. Romains, ne connaît
pas
de vraies servitudes. Ce qui diminue peut-être pour le roman comme ge
161
tre auteur, comme pour se justifier, n’en va-t-il
pas
de même dans la vie ? Les romans traditionnels « préoccupés qu’ils so
162
ciatif de l’épithète. Ces légèretés ne pardonnent
pas
. Une contre-épreuve de notre diagnostic nous sera fournie par le succ
163
rnie par le succès du roman policier. Je ne pense
pas
qu’on puisse expliquer ce succès par un intérêt pour le crime, qui se
164
un spécialiste.) Et cette rhétorique ne manquera
pas
d’exercer son pouvoir créateur de communauté : des clubs de fanatique
165
. Mais le besoin de lire des fables ne s’éteindra
pas
pour si peu ; et moins encore, le besoin d’en conter. L’imaginaire, d
166
ulliver, monstrueux dessins animés où l’homme n’a
pas
cessé de reconnaître son image la plus convaincante. 1. La dialecti
167
si ce n’était trop beau. Mais rien ne sert de n’y
pas
croire. C’est un fait, nous l’avons subi, et nous avons tous dit : je
168
Oui, l’idée seule a fait tous ces ravages, et non
pas
quelque dieu, ni le Destin. Il n’y aurait jamais de coup de fondre sa
169
que vous entretenez par vos romans… Mais ce n’est
pas
assez que d’une complaisance acquise. Il faut encore une rencontre mé
170
e coup de foudre, en dépit de son nom, ne souffre
pas
l’instantané, il veut la pose… Tandis que je parlais ainsi, une espèc
171
que la femme du banquier, elle aussi, n’a presque
pas
touché aux mets servis. Le déjeuner se termine toutefois sans que mon
172
escend, s’éloigne dans la neige bien gelée où ses
pas
, lentement s’enfoncent et se marquent. Je la rejoins. Alors d’un gest
173
politique, des perspectives du nouveau régime, et
pas
du tout de mes après-midi. Bien entendu. La veille de mon départ, com
174
un secret d’État, vous le savez, mais je ne suis
pas
de ceux qui peuvent supporter un mensonge dans leur vie intime. J’ai
175
présida aux fastes de votre rencontre, ne perd-il
pas
un peu de son mystère si l’on songe que la femme du banquier était le
176
propres romans ?… Et ce coup de foudre, n’est-il
pas
tombé d’un ciel qu’il convient de nommer Littérature ? o. Rougemon
177
t. Vaine et mauvaise toute œuvre qui ne te saisit
pas
comme avec une main, qui ne te pousse pas hors de toi-même, dans le s
178
saisit pas comme avec une main, qui ne te pousse
pas
hors de toi-même, dans le scandale ou dans la joie de ta vocation cré
179
tinguée. Inoffensifs tous ceux dont l’œuvre n’est
pas
ce lieu de combat sans merci où quelque chose qu’il ne peut plus fuir
180
se soit battu « pour » quelque chose qui n’était
pas
trop clair, ni bien facile à retenir dans l’esprit… Vous rappelez-vou
181
Mexique, mais dans l’ensemble la situation n’est
pas
mauvaise. J’ignore d’ailleurs si ce progrès doit être attribué à moin
182
épend que de nous de saisir à l’instant. Il n’y a
pas
quatre libertés. Il n’y a que « la » liberté, ou non. Je le prouverai
183
ces de cinéma le samedi soir.) La liberté ne peut
pas
être détaillée ni débitée en tranches : elle est vivante. Elle ne peu
184
itée en tranches : elle est vivante. Elle ne peut
pas
non plus être donnée. Elle exige d’être affirmée sur le champ, et coû
185
ns tous les devoirs. Ce qu’il nous faut, ce n’est
pas
d’abord un monde bien arrangé autour de nous. (Certaines prisons sont
186
ne. Un homme libre, c’est un homme courageux, non
pas
un homme qui aurait reçu (de qui ?) trois ou quatre ou trente-six lib
187
, ni des Soviets, ni de la Démocratie, et surtout
pas
de leurs experts. Il la tient de sa vision seule et de son courage de
188
e conscience planétaire. Nous retardons, il n’y a
pas
de doute, nous retardons sur nos réalités. Nous poursuivons nos exist
189
eut y aller voir et sentir. Et notre époque n’est
pas
celle des voyages, mais seulement celle des « missions » comme on dit
190
issions » comme on dit. Une mission ne se promène
pas
, ne voit rien, n’a pas de temps à perdre. C’est un raid. Nous n’appre
191
Une mission ne se promène pas, ne voit rien, n’a
pas
de temps à perdre. C’est un raid. Nous n’apprendrons rien. Cependant
192
d’expliquer aux victimes de la crise que ce n’est
pas
la faute du député local ni de « l’hypocrisie américaine ». Que faire
193
e américaine ». Que faire ? Tout le monde ne peut
pas
tout savoir, encore moins tout voir et tout comprendre. Les problèmes
194
renaient nous aussi pour des lions. (Il ne manque
pas
de Persans pour se demander : Comment peut-on être Français ?) Je par
195
larges rubriques créant un appel d’air. Ce n’est
pas
une question d’information d’abord, vous m’entendez, mais de sens, de
196
projets échoueront. On en rira. On n’en rira même
pas
: on les négligera simplement. On passera aux affaires courantes : éq
197
: équilibrer les budgets de guerre, etc. Ce n’est
pas
qu’une angoisse diffuse ne soit sensible dans les populations et chez
198
es volontés. Vous-même, je le sens, je ne vous ai
pas
convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé a
199
autorisés ne l’affirment. Admettons qu’il n’y ait
pas
de raz-de-marée, ni d’autres accidents d’ampleur continentale. Admett
200
z longtemps. Les choses ne se passeront peut-être
pas
de la manière soudaine et dramatique qu’un certain goût de l’antithès
201
m’incline parfois à souhaiter. La tragédie n’aura
pas
de lignes pures, parce que nos choix ne sont pas si francs, et que no
202
pas de lignes pures, parce que nos choix ne sont
pas
si francs, et que nos chefs savent à peine ce qu’ils jouent. Une espè
203
us ressasse à longueur de journée qu’elle « n’est
pas
prête pour un gouvernement mondial ». Est-ce qu’on lui demande si ell
204
me vous et moi. Quand vous me dites qu’elle n’est
pas
prête pour la paix, cela veut dire que vous d’abord, vous refusez de
205
pessimisme actif. Et comment ne m’y tiendrais-je
pas
, quand je sais que l’enjeu n’est point de ceux que la défaite, mais l
206
du : « Le matin vient et la nuit aussi. » Je n’ai
pas
fini d’aimer ce cri. Les citations de la Bible vous irritent. Et vous
207
(Et dire que j’allais l’oublier !) La Bombe n’est
pas
dangereuse du tout. — Êtes-vous fou ? De quoi donc parliez-vous dans
208
ue en bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a
pas
eu lieu, parce que tout le monde en avait une peur bleue, et que pers
209
de en avait une peur bleue, et que personne, même
pas
Hitler, n’a eu le courage de commencer. À plus forte raison pour la B
210
À plus forte raison pour la Bombe… — Je ne trouve
pas
la raison bien forte, en vérité. Hitler n’a pas eu recours aux gaz, c
211
e pas la raison bien forte, en vérité. Hitler n’a
pas
eu recours aux gaz, c’est entendu. Mais pensez-vous qu’une timidité s
212
es. Si l’emploi de la Bombe est décisif, il n’y a
pas
de punition à redouter. Il est donc clair qu’on l’emploiera, au risqu
213
re. — Alors, pourquoi dites-vous : la Bombe n’est
pas
dangereuse ? — Pour une raison très simple. La Bombe est un objet. Le
214
coite dans sa caisse. Qu’on ne nous raconte donc
pas
d’histoires. Ce qu’il nous faut, c’est un contrôle de l’homme. — Ah !
215
e que je ferais bien de rentrer, sous peine de ne
pas
comprendre la réalité européenne en général, et française en particul
216
plutôt vous qui devriez sortir, sous peine de ne
pas
comprendre la réalité mondiale. Après tout, il y a quarante millions
217
e moins accablés de problèmes. Mais je ne cherche
pas
à m’en tirer par une réplique, même de bon sens, et j’ai quelques rai
218
mots. Il s’agit simplement de circuler. Ce n’est
pas
très facile, pratiquement ? Mais partir, ou rester, ne le sont pas no
219
pratiquement ? Mais partir, ou rester, ne le sont
pas
non plus, apparemment, puisqu’on pose le problème. Supposez que nous
220
as. Si cette folie furieuse et inutile ne régnait
pas
sur le monde d’après-guerre, le problème partir ou rester se résoudra
221
s, selon l’arithmétique du cœur. Le nomade n’aime
pas
sa terre, n’y revient donc jamais vraiment. Le paysan n’aime que sa t
222
nt. Le paysan n’aime que sa terre, ne l’aime donc
pas
de la meilleure manière, s’il refuse tout le reste, et la comparaison
223
ais je sais bien qu’il y a les visas. N’acceptons
pas
que cet accident tardif de la démence nationaliste dénature le problè
224
mpons ? Comment peut-on les justifier ? Ils n’ont
pas
arrêté un seul espion, tout en causant la perte des milliers d’innoce
225
e. Les gens trichent peut-être, mais je n’en suis
pas
persuadé. L’Américain s’achète une bonne conscience en payant son dû
226
civique. Quand le citoyen est discipliné, il n’a
pas
pour autant l’amour du règlement comme en Suisse… J’ai aussi été sens
227
s sur leurs ergots ; des gens en qui l’on ne peut
pas
avoir une grande confiance… Ils voient l’Europe un peu comme nous voy
228
Leur opinion est que les Européens ne sont, eux,
pas
très decent, qualité qu’un jeune citoyen de là-bas expliquait en ces
229
fornie, ou à La Nouvelle-Orléans, vous ne manquez
pas
d’observer de fortes nuances dans la civilisation. New York constitue
230
aujourd’hui plus grande importance ; il a cédé le
pas
au problème Amérique-URSS. Et que pensent les Américains des Russes ?
231
période littéraire. Je ne distingue actuellement
pas
d’école nouvelle. Les jeunes écrivains gardent un œil ouvert sur l’Eu
232
and reportage. Je connais quelques jeunes poètes,
pas
du tout intellectuels, qui font un lyrisme très violent et très color
233
vre une ou deux années et inversement. Je ne vois
pas
d’hostilité possible entre les deux continents — qui se complètent ad
234
ées. M. Denis de Rougemont est rentré d’Amérique.
Pas
pour longtemps, puisqu’il se prépare déjà à repartir à la découverte
235
l, contact de la pensée qui, s’il ne s’accompagne
pas
du contact des sens, conduit à l’insondable gouffre de l’abstraction.
236
de Rougemont, lui, a vécu l’Amérique. Il ne s’est
pas
borné à la survoler : il l’a pénétrée, il s’est mêlé à elle, il s’est
237
nomène à la fois mythique et mystique ». N’est-ce
pas
lui qui a lancé cette fulgurante vérité aux nations qui s’apprêtaient
238
’est point de fatalité pour l’homme qui ne recule
pas
devant sa liberté, et qui accepte les risques de son choix. Laissons
239
es que celles que je viens de citer. Je n’entends
pas
attaquer les jeunes puissances, ni faire l’apologie du vieillissement
240
le prouver pendant six ans. Il se souvient — non
pas
de ces épreuves-là précisément, car on n’avait jamais rien vu de pare
241
cience, le monde moderne et sa prospérité ne sont
pas
les garants infaillibles d’un bonheur qui lui serait dû. L’échec pour
242
ec pour lui — guerre, privations, retards — n’est
pas
une déception totalement scandaleuse qui le laisserait tout béant sur
243
, en 1944 et 1945, si les cargos alliés n’avaient
pas
été trop occupés dans le Pacifique. Les Anglais eussent peut-être vot
244
e conscience planétaire. Nous retardons, il n’y a
pas
de doute, nous retardons sur nos réalités. Nous poursuivons nos exist
245
eut y aller voir et sentir. Et notre époque n’est
pas
celle des voyages, mais seulement celle des « missions », comme on di
246
ssions », comme on dit. Une mission ne se promène
pas
, ne voit rien, n’a pas de temps à perdre. C’est un raid. Nous n’appre
247
Une mission ne se promène pas, ne voit rien, n’a
pas
de temps à perdre. C’est un raid. Nous n’apprendrons rien. Cependant
248
d’expliquer aux victimes de la crise que ce n’est
pas
la faute des députés ni de l’« hypocrisie américaine »… Que faire ? T
249
e américaine »… Que faire ? Tout le monde ne peut
pas
tout savoir, encore moins tout voir et comprendre. Les problèmes les
250
renaient nous aussi pour des lions. (Il ne manque
pas
de Persans pour se demander : Comment peut-on être Français ?) Je par
251
larges rubriques créant un appel d’air. Ce n’est
pas
une question d’information d’abord, qu’on m’entende bien, mais de sen
252
i tout s’arrête avant midi, pour moi ? Je ne sens
pas
que l’idée soit tragique : elle m’appartient, je puis en disposer, fe
253
r, feindre assez facilement d’en rire. Elle n’est
pas
plus forte que moi. Peut-être même n’est-elle qu’une ruse cousue de f
254
ne telle situation — la nôtre à tous — ne faut-il
pas
qu’une instance mystérieuse aimante notre méditation et qu’elle la fi
255
ésiaste ou au Jeune Homme ? Le sage ne raillerait
pas
avec moins d’envie le débauché, dont il faudrait encore plaindre l’ar
256
et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquent
pas
notre réalité, mais seulement ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de
257
le sentiment d’une urgence que nous ne parvenons
pas
à distinguer avec des yeux bien dessillés. C’est assez pour l’angoiss
258
, de la Fin. Une première demande d’informer. Non
pas
encore l’Arrêt dernier, mais déjà ce ralentissement qui nous fait acc
259
s de l’imprévu, eugénisme et longévité, clercs au
pas
ou stérilisés, guerre hors la loi, sécurité d’abord. Nous apprenons à
260
n destin ironique se charge de l’approfondir. Non
pas
le temps, mais notre œuvre elle-même. Pour la première fois dans l’hi
261
stoire. Vous vous dites en secret qu’elle ne peut
pas
mourir, et il est vrai qu’elle ne possède pas de vie réelle, et ne pe
262
eut pas mourir, et il est vrai qu’elle ne possède
pas
de vie réelle, et ne peut donc penser sa fin, ni rien. Elle ne peut ê
263
pentes. Car celui seul qui accepte la mort n’est
pas
le jouet du vertige. Le temps vient où les hommes n’auront plus à se
264
prisante… Mais la majorité sut garder l’air de ne
pas
croire à sa mort proche, — cet air petit. On en reviendrait bien, de
265
e cédera plus d’une ligne, etc. ? Pour tout dire,
pas
de voisins, donc personne à qui faire la guerre ? À quoi cela ressemb
266
guerre possible contre les Martiens ? Ne me dites
pas
non : votre première idée a été de supposer une guerre. Et cela pour
267
planétaire pourrait bien faire de ses dix doigts…
Pas
de nations sans guerres avec d’autres nations. Je perdrais mon temps
268
nations, et les unes sans les autres ne seraient
pas
imaginables. Si vous me dites maintenant que c’est mon gouvernement m
269
c’est mon gouvernement mondial que vous ne voyez
pas
— car il supposerait une sorte de nation unique, sans voisins, donc s
270
ire que c’est la paix elle-même que vous ne voyez
pas
. Je dis vous, et je m’en excuse. Vous représentez ici l’humanité. Not
271
soyons francs, le comble de l’ennui, si ce n’est
pas
une « utopie dangereuse »… À propos de cette dernière expression, ave
272
ils représentent les « éléments d’ordre », à n’en
pas
douter. Il suffit de voir l’état présent de l’Europe. ⁂ J’ai cru long
273
Bombe ! Suprême élément d’ordre ! » Et ne croyez
pas
que je plaisantais. Car la Bombe seule peut nous débarrasser des armé
274
servie. II. L’État-nation Non, je n’en veux
pas
un instant à votre ami le colonel. Dites-lui que je respecte la caval
275
sous vos beaux yeux. Rassurez-vous. Je n’appelle
pas
le chaos. Je cherche un moyen de l’éviter, ou plutôt d’en sortir un p
276
ns, ce qui fait leur véritable originalité, n’est
pas
défini par leur souveraineté absolue, n’est pas limité par leurs fron
277
t pas défini par leur souveraineté absolue, n’est
pas
limité par leurs frontières et ne saurait être défendu par leurs armé
278
stère des Affaires étrangères ? Et ne pensez-vous
pas
que si le gouvernement français n’a plus rien d’autre à faire qu’admi
279
l’hypocrisie du terme « nationaliser ». On n’ose
pas
dire « étatiser ». On veut encore tirer parti du prestige qui s’attac
280
êle de coups. Je suis sérieux. Le socialisme, non
pas
en soi, mais construit dans le cadre national conduit nécessairement
281
internationales à des hommes qui ne représentent
pas
les nations, mais l’humanité. Car ceux-là seuls seront qualifiés pour
282
nterie ou la bravoure de votre colonel. Il n’aura
pas
d’adversaires à combattre à 2000 kilomètres à la ronde, sauf s’il sau
283
uand on se rencontre par hasard, on ne se demande
pas
ce qu’on est devenu, on rit, on boit, on ne s’étonne de rien, tout gl
284
e Français donne l’impression qu’il ne changerait
pas
plus de parti que de passé. Comment ils inventent Un ingénieur
285
vraiment, parce qu’il en vit, et qu’il ne spécule
pas
à leur sujet. Comment ils prennent la vie Le Français est profo
286
stions de cuisine, on se console vite, on n’admet
pas
la jalousie. Le « réalisme terre-à-terre » des Américains dans ce dom
287
en est bien passée. Sauf à New York, ils ne sont
pas
rentables. Comment ils sont scrupuleux ou non L’Américain ne pa
288
sont scrupuleux ou non L’Américain ne pardonne
pas
une erreur de 2 cents dans un compte, mais se trompe joyeusement d’un
289
el quand il critique un livre. Ce qu’il ne tolère
pas
, c’est le mensonge, et là précisément où le Français le considère com
290
dites sous la foi du serment, que vous ne l’êtes
pas
, et que votre vie plus tard prouve que vous l’êtes, l’amende ou la pe
291
une sorte de fatalisme inconscient. (Je ne parle
pas
du héros, mais du troupier moyen, sans opinion.) Il pense qu’il faut
292
c’est ainsi depuis des siècles, et qu’on ne peut
pas
y échapper. L’Américain, bien au contraire, considère la souffrance e
293
a souffrance puisse devenir féconde ne l’effleure
pas
, tandis qu’elle règne sur notre inconscient, résidu des plus solennel
294
nverse. Je compare et vous laisse juger. Ce n’est
pas
simple. Et cela va peut-être choquer ? Que voulez-vous, j’ai deux amo
295
en 1943) (août-septembre 1946)ah Je ne savais
pas
que tout était si près, là-bas. J’étais baigné. J’étais fondé. Et je
296
t plus, mais qui renvoient l’écho familier de nos
pas
. Et ces rues qui tournaient doucement vers une place plantée d’arbres
297
r tant de morts dans la présence, elle ne cessera
pas
d’engendrer. Elle a maîtrise d’avenir. ah. Rougemont Denis de, « M
298
r sur la tête : il se relève, se tâte, et ne sait
pas
encore où il a mal. Va-t-il vivre ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort
299
érir. Nous qui sommes encore épargnés, ne perdons
pas
notre délai de grâce ! À bord de l’Exeter, 11 septembre 1940 Les dern
300
personnelle, cependant qu’on lui demande à chaque
pas
de prouver son identité. Or plus il en proteste et moins il s’en assu
301
ttus, parce que nous sommes un peuple qui ne sait
pas
quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs français trop cartésiens q
302
’oppose plus que deux nations : l’une qui ne sait
pas
vaincre, mais qui gagne, et l’autre qui ne sait pas être vaincue, mai
303
s vaincre, mais qui gagne, et l’autre qui ne sait
pas
être vaincue, mais qui perd ? Les Allemands, en effet, même victorieu
304
eur tropicale bleuit les rives. Je ne m’attendais
pas
à la nature américaine, à la voir la première et de si près, avant le