1 1943, Articles divers (1941-1946). Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)
1 aulkner, un poème ; avec moins de talent, un long roman . De cet ouvrage, la critique américaine ne dira pas souvent : c’est b
2 1945, Articles divers (1941-1946). Les règles du jeu dans l’art romanesque (1944-1945)
2 t que la réalité quotidienne s’introduit dans les romans . Conjonction lourde de présages. Quelques années plus tard éclate la
3 nique. La naissance, le triomphe et le déclin du roman comme genre littéraire, illustrent à merveille ces brèves indications
4 le danger de l’écarter à la légère. L’origine du roman est dans le conte. La société primitive a des mythes, courts récits m
5 i sépare les premiers chapitres de la genèse d’un roman comme L’Astrée. Mais L’Astrée n’est encore qu’un rêve éveillé, donné
6 aux données vraisemblables. À cet instant naît le roman moderne. À partir du xviiie siècle, le roman se sépare volontairemen
7 le roman moderne. À partir du xviiie siècle, le roman se sépare volontairement du conte. Aussitôt, on le voit se gonfler de
8 pelle Balzac. Avec lui, après lui plus encore, le roman tourne à l’« étude » du réel, quand le conte, la légende, et même l’é
9 ures de l’imagination. Et l’on ne sait plus si le roman est une pseudo-science ou un faux art. Regardons de plus près ce pass
10 ble. C’est ce qui va se produire après Balzac. Le roman pousse deux branches d’importance inégale. La première est la monogra
11 de la vie », non plus aux procédés du conte. « Le roman , dit M. Jaloux, ne connaît d’autres lois que les lois mêmes de la vie
12 ttéral de ce terme, où devait choir fatalement le roman dès qu’il refusa d’être fable. Tout l’intérêt du conte, effectivement
13 lier. D’où cet axiome de la critique moderne : un roman ne doit pas être « écrit ». Tous ces efforts trahissent le curieux em
14 peu d’exigence qu’on y mette, aboutit à faire du roman quelque chose d’interminable, et quelque chose de méthodiquement insi
15 à ne promettre rien qu’il ne sache attendu. « Le roman , écrit encore M. Romains, ne connaît pas de vraies servitudes. Ce qui
16 aies servitudes. Ce qui diminue peut-être pour le roman comme genre les occasions d’acquérir un mérite esthétique supérieur…
17 iate de la seconde.) Parlant encore de son propre roman , M. Romains ajoute : « Le lecteur se demandera : où cela va-t-il ? De
18 ifier, n’en va-t-il pas de même dans la vie ? Les romans traditionnels « préoccupés qu’ils sont, au nom des vieilles règles, d
19 conséquences du sort… Bien sûr. Mais pourquoi les romans devraient-ils exprimer tout cela ? Et d’ailleurs, comment le pourraie
20 ée doit amener, nécessairement, la dissolution du roman dans le documentaire plus ou moins commenté. Où l’art, d’ailleurs, re
21 tre diagnostic nous sera fournie par le succès du roman policier. Je ne pense pas qu’on puisse expliquer ce succès par un int
22 crime, qui serait particulier à notre époque. Le roman policier est populaire parce qu’il demeure le seul genre défini, obéi
23 ales et temporelles, à des règles indiscutées. Le roman policier passionne dans la mesure même où il tient compte des règles,
24 omplication croissante des règles. (Le lecteur de romans policiers devient très vite un spécialiste.) Et cette rhétorique ne m
25 éateur de communauté : des clubs de fanatiques du roman policier se sont fondés un peu partout. La vogue actuelle du roman hi
26 sont fondés un peu partout. La vogue actuelle du roman historique pourrait être invoquée, elle aussi, bien que l’exemple soi
27 ue l’exemple soit moins pur et moins frappant. Le roman historique garde le bénéfice du cadre : son action circonscrite par d
28 ce par une accumulation de faits observables. Le roman mourra donc, comme sont mortes la tragédie classique et les chronique
29 s vivons déclassera la plupart des objets dont le roman faisait toute son « étude ». Mais le besoin de lire des fables ne s’é
30 ou à un temps sacré. 4. Voir Roger Caillois, Le Roman policier, Buenos Aires, 1941. 5. Voir J. Huizinga, Homo Ludens, Amst
3 1946, Articles divers (1941-1946). Contribution à l’étude du coup de foudre (1946)
31 l’idée que l’on va vivre à son tour une scène de roman . Oui, l’idée seule a fait tous ces ravages, et non pas quelque dieu,
32 fondre sans ce désir que vous entretenez par vos romans … Mais ce n’est pas assez que d’une complaisance acquise. Il faut enco
33 songe que la femme du banquier était lectrice de romans — et sans doute de vos propres romans ?… Et ce coup de foudre, n’est-
34 lectrice de romans — et sans doute de vos propres romans  ?… Et ce coup de foudre, n’est-il pas tombé d’un ciel qu’il convient
4 1946, Articles divers (1941-1946). Penser avec les mains (janvier 1946)
35 de drames inoffensifs se nouent par jeu dans nos romans , trop de scribes inoffensifs nous singent la fureur ou la révolte, l’
5 1946, Articles divers (1941-1946). L’Américain croit à la vie, le Français aux raisons de vivre (19 juillet 1946)
36 ant ses chansons, son théâtre d’avant-guerre, ses romans à succès et ses produits d’exportation, humains ou commerciaux, le fo
37 raffinement jusqu’à construire le chœur en style roman , et la nef en style ogival ; jusqu’à reproduire les tours non terminé