1 1946, Articles divers (1946-1948). Théologie et littérature (1946)
1 Le marxisme ne fait pas exception à cette règle, comme on s’en convaincra par la lecture des écrits du jeune Marx sur la dia
2 logique, qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette comme Bergson vers la fin de sa carrière, qu’on cherche à le camoufler comm
3 fin de sa carrière, qu’on cherche à le camoufler comme Heidegger, ou qu’on préfère l’ignorer comme Dewey. 3. Les rapports e
4 ufler comme Heidegger, ou qu’on préfère l’ignorer comme Dewey. 3. Les rapports entre la théologie et la littérature ne sont
5 ens se mettent à faire de la critique littéraire, comme il arrive qu’on en lise sous leur nom dans les revues de pensée relig
6 us d’amateurs qui cherchent à parler des livres «  comme tout le monde » et à faire oublier leur « spécialité ». Mon idée sera
7 portun de parler d’un livre, j’attends, à la fois comme fidèle et comme écrivain, qu’il en parle en théologien, et non pas en
8 d’un livre, j’attends, à la fois comme fidèle et comme écrivain, qu’il en parle en théologien, et non pas en homme cultivé,
9 ns de la paroisse de campagne, trop souvent prise comme prétexte chez les protestants, va-t-on laisser certaine élite intelle
10 vais art du dernier siècle ? Au lecteur convaincu comme moi de la nécessité de rétablir des ponts entre la théologie et les l
11 urante qui consiste à ne prendre en considération comme auteurs « chrétiens » ou « religieux » que ceux qui parlent de Dieu e
2 1946, Articles divers (1946-1948). Le supplice de Tantale (octobre 1946)
12 is. Pour l’observateur non prévenu, tout se passe comme si le désir de Tantale suffisait à repousser les objets qu’il désire,
13 paysage imaginaire, cette composition simplifiée comme un arcane du Tarot et non moins chargée de symboles : un corps, une e
14 table divine. Les liqueurs d’immortalité sont ici comme des signes de la Grâce, dont un homme chercherait à s’emparer par sub
15 la mise à mort du fils, offert ensuite aux dieux comme nourriture meilleure, il est surprenant d’observer qu’elle invertit e
16 À cette double infraction aux grâces de l’esprit ( comme je voudrais nommer les lois spirituelles), répond un châtiment dont o
17 néral un caractère de revanche pure et simple, et comme automatique. C’est autant dire que dans le monde païen, l’homme reste
18 et le Royaume convoité s’éloignera tout aussitôt, comme la branche chargée de fruits. Si un homme veut la Vie éternelle par s
3 1946, Articles divers (1946-1948). Genève, rose des vents de l’esprit (19 décembre 1946)
19 ant deux semaines viennent d’avoir lieu à Genève, comme on sait, des « Rencontres internationales » placées sous l’égide de L
20 a de l’Université, a obtenu le plus grand succès, comme celle, par ailleurs, du romancier français Georges Bernanos, tous deu
21 et provoqué dans la salle des mouvements divers, comme on dit. C’est comme cela qu’existe l’esprit européen : dans la libre
22 salle des mouvements divers, comme on dit. C’est comme cela qu’existe l’esprit européen : dans la libre discussion, nous con
23 l’adversaire est méchant, puisqu’il ne pense pas comme lui. Des entretiens, tels qu’ils viennent d’avoir lieu à Genève, euss
24 ne le ton, la France qui est un pays de dialogue, comme aime à répéter André Gide. Quand cesse le dialogue, c’est le totalita
4 1947, Articles divers (1946-1948). Préface à Le Cœur est un chasseur solitaire de Carson McCullers (1947)
25  : son mari, le lieutenant McCullers, est signalé comme le premier Américain blessé lors du débarquement en Normandie. Aujour
26 lle ne tend jamais vers la formule ou le système, comme elle ferait irrésistiblement chez un Français. (« Trouver le lieu et
27 lications, de rythmes, de certitudes à embrasser. Comme cette Mick, jeune fille pauvre de 15 ans, qui cherche la musique dans
28 it de parler ici d’une « expérience romanesque », comme nous parlons depuis vingt ans d’une « expérience poétique ». L’exempl
29 citera souvent telle phrase d’un héros de Malraux comme si elle exprimait la pensée de Malraux, au lieu de n’être qu’un accor
30 d’intrigue, et pourtant une construction serrée, comme celle d’un motet à cinq voix qui se signalent et se posent une à une,
31 ouvants, avec quelques éclats de beauté insolite ( comme la promenade de Baby) qui finissent tous dans un geste mortel, coupan
5 1947, Articles divers (1946-1948). La lutte des classes (1947)
32 es de plaine et d’océan de nuit où rien ne bouge. Comme il n’y a pas de place en Suisse pour un véritable voyage, on s’en tir
33 elles étaient vides. En troisième on retrouvait, comme j’ai dit, les gens bien, gracieusement mêlés au peuple souverain de l
34 protégés par toutes les lois divines et humaines, comme si le monde où nous vivons était fait à notre mesure, comme si l’huma
35 e monde où nous vivons était fait à notre mesure, comme si l’humanité où nous plongeons se conformait aux règles de la bonne
36 e ; et notre âme un cloaque de crimes potentiels, comme l’ont dit Freud, Shakespeare et les Pères de l’Église. Ici pourtant l
37 au monde. Tout se passe en somme, inconsciemment, comme si notre système de sécurité devait être à chaque instant vérifié, mi
38  ! mais il faut y être pour sentir et pour réagir comme je le dis. Dès que je m’éloigne un peu, l’indulgence me reprend. Tout
39 entique usager de cette classe n’est pas curieux, comme les gens des troisièmes, des menus incidents du trajet. On sent bien
40 e. Des jeunes femmes aux moues insolentes, vêtues comme des réclames de magazines, discutent avec un accent révoltant le prix
41 enfants voient juste. Ces gens traversent le pays comme s’il n’existait pas, ils vont plus loin. Confirmation de la sentence
6 1947, Articles divers (1946-1948). Les maladies de l’Europe (1947)
42 étendue réelle, sous nos yeux. On doit considérer comme liquidée, au sens le plus récent de ce terme, l’illusion d’une chréti
43 n le titre du fameux essai de Novalis. Les masses comme les élites échappent aux Églises. Elles ne croient plus qu’en l’ici-b
44 aussi a changé de camp. Tartuffe n’est plus dévot comme jadis, il n’est plus même de droite comme hier, il est de gauche, ou
45 s dévot comme jadis, il n’est plus même de droite comme hier, il est de gauche, ou « dans la ligne », il se range au nouveau
46 es d’apparente loyauté au parti le plus menaçant, comme autrefois Descartes en donnait à l’Église, afin de s’éviter, disent-i
47 ublié qu’il y eût un problème juif. Tout se passe comme si l’écrasement du foyer même de ce mal infernal n’avait eu pour effe
48 ée d’une révolution à main armée se voit acceptée comme fatale, se voit nourrie de nos passivités. Voilà ce qu’on nous prépar
49 passivités. Voilà ce qu’on nous prépare à droite comme à gauche, avec cette minutie sourde et aveugle aux indications du rée
50 défaillances internes, elle se voit confirmée et comme objectivée par la rapide élévation de deux empires extraeuropéens. Ce
51 sur elle-même. Il y a plus. Nous voyons l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certaines ambitions, de cert
52 sins où elle s’est transplantée. Et tout se passe comme si l’excès où ils la portent et l’abus qu’ils nous semblent en faire
53 ont fait fortune en Amérique, venaient d’Europe ; comme en venaient le matérialisme dialectique, la technique révolutionnaire
54 outume, qui triomphent dans l’empire des Soviets. Comme aussi le respect de la science appliquée qui régit dans ces deux pays
55 pour leur enfant. Car nous pensons à notre Europe comme à un « Vaterland », pays des pères, mais l’Amérique, ou la Russie, ne
56 udes de culture périmées, ou peut-être perverses, comme le pensent et le disent nos voisins. Je songe à ces enfants, et j’ess
57 onde ? Qu’y perdraient nos enfants ? Alors paraît comme dénudée par ces questions une réponse évidente et simple. Elle tient
58 ous compris. C’est un point de vue qui se définit comme une position polémique à l’intérieur du champ que l’on observe. Mais
59 usqu’à ce siècle, ne s’est guère sentie et conçue comme un tout, comme un corps organisé, c’est surtout parce qu’elle n’avait
60 e, ne s’est guère sentie et conçue comme un tout, comme un corps organisé, c’est surtout parce qu’elle n’avait pas l’occasion
61 lle ressent son unité et la définit par contraste comme celle d’une conception de l’homme. Esquissons cette comparaison entre
62 oviétique considèrent l’existence de l’opposition comme l’indice d’un mauvais fonctionnement, qu’il faut éliminer doucement o
63 t les autres par des moyens un peu moins souples, comme on sait, mais les résultats se ressemblent et se ressembleront de plu
64 que ces rencontres seraient un four, ou un flop, comme ils disent. La diversité de nos points de vue inquiéterait l’auditeur
65 Europe, et que l’Europe existe au plus haut point comme entité spirituelle, dans les diversités qui s’expriment ici, à Genève
66 ur d’homme, traduisant dans la vie de la culture, comme dans les structures politiques, les mêmes tensions fondamentales, je
67 ées ni déclenchées par les masses, car les masses comme telles n’ont cerveau ni main, ni, par suite, faculté de décision. C’e
68 ct de ses libertés, ou de ses droits individuels, comme le firent les requins capitalistes du dernier siècle, il crée dans la
69 sorte, qui se conduit alors vis-à-vis de l’Europe comme un groupe absolutisé, comme un vulgaire individu dont la prétendue li
70 vis-à-vis de l’Europe comme un groupe absolutisé, comme un vulgaire individu dont la prétendue liberté ne connaît plus aucun
71 rter vis-à-vis de l’Occident, en tant que nation, comme le parti le plus irréductible. Le fédéralisme, au contraire, veut uni
72 nté et ces maladies se définissent respectivement comme les états d’équilibre ou de relâchement d’une seule et même tension f
73 probable, et c’est là mon espoir, que les Russes, comme les Américains, viendront s’enquérir auprès de nous des secrets de no
7 1947, Articles divers (1946-1948). L’opportunité chrétienne (1947)
74 se l’avouer, les chrétiens devenaient, en Europe comme ailleurs, une minorité doucement persécutée. Cette persécution à coup
75 qués de front au nom des principes non chrétiens ( comme le nationalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’il a été abatt
76 isent de moins en moins — et non de plus en plus, comme au siècle passé — à mettre en doute la vérité et la validité des dogm
77 naïveté ; tendre une perche à ceux qui se noient. Comme laïque se tenant dans l’Église, et voyant au-dehors ses chances d’act
78 lise offre un type de relations humaines viables, comme elle le fit aux siècles sombres, avant la floraison du Moyen Âge, qui
79 e et arriérée — académique — dans les arts sacrés comme vis-à-vis de la culture vivante, laissant celle-ci désorientée. Il s’
80 un esprit réellement international, ou « global » comme disent les Américains, s’instaure sur notre planète, ce ne sera qu’au
81 ttaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps organisés ne peuvent que soutenir et encadrer l’action chrétien
82 t encadrer l’action chrétienne. Celle-ci se fera, comme elle s’est toujours faite, par des personnes et par des petits groupe
83 es petits groupes ; par quelques « fous de Dieu » comme saint François d’Assise ; par des gens de peu réunis dans une chambre
84 trop grand… Peut-être même par des petites revues comme celle-ci ? 2. Kierkegaard veut dire par là : « l’incomparable, l’un
8 1947, Articles divers (1946-1948). La guerre des sexes en Amérique (janvier 1947)
85 es sexes. Si vous tenez entre vos mains ce texte, comme un graphologue intuitif tient une lettre à peine regardée, et que vou
86 tez de formuler ce qu’il évoque dans votre esprit comme type de civilisation, j’imagine que vos conclusions ne seront point t
87 mœurs sexuelles de l’Europe peuvent être définies comme un jeu très complexe opposant un ensemble de règles sociales communém
88 , semble-t-il, l’une faite de vices et de vertus, comme chez nous, mais l’autre étant un « sport » d’une nature différente, —
89 chaque être. Il suppose un objet irremplaçable et comme prédestiné par un acte divin. Ces lignes, écrites en Amérique, trahi
90 ment de la conscience et de la densité de la vie. Comme on demandait à une Américaine intelligente si le suicide par amour ex
91 appellent affair tout autre chose que le business comme nous disons). Le mariage à l’américaine est une institution d’un type
92 main (et un peu plus). On ne saurait dire d’elle, comme de l’Européenne, par, métaphore idéaliste, qu’elle règne au sein de s
93 ent « spiritualiste » rend un culte sentimental : comme si la « poésie des travaux ménagers » ne correspondait pas, en fait,
94 a femme manifeste qu’elle sait ce qu’on lui doit. Comme elle est installée dans la vie ! Elle s’y avance avec l’autorité, sou
95 les favorise, soit qu’elles montrent en affaires comme ailleurs une efficiency sans égale. Nous sommes donc en présence d’un
96 on de Vipères, a seul osé dénoncer le « momisme » comme la Gorgone du matriarcat américain. MOM est partout, elle est tout e
97 en elle le goût de la liberté et de l’autonomie, comme elle dira ; entendons bien : de la domination. Ainsi la femme se viri
98 souvent, se perd dans les alcools. Tout se passe comme si l’homme d’Amérique n’avait qu’un goût modéré pour la femme, dont i
99 intéressés, le divorce américain ne saurait être, comme chez nous, la douloureuse rupture d’une longue intimité, celle-ci n’e
100 expérience mal engagée ou négative. Nous pensons, comme toujours, à conserver5, eux à ouvrir. Le divorce est pour nous l’ente
101 éricaine se donne libre carrière dans ce domaine, comme si elle excusait tout parce qu’elle amuse. Vous penserez que ce n’est
102 e divorce à l’américaine est considéré avant tout comme la mise en ordre de deux vies. Derrière tous les motifs allégués, il
103 x vies. Derrière tous les motifs allégués, il y a comme partout l’adultère. En Europe, où l’on croit au mariage-sacrement, à
104 e un Américain, c’est être un homme « décent » et comme je demandais à quelques étudiants ce qu’ils entendaient par là, l’un
105 r ni au mariage ; affirmation du droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, du fait de l’égalité complète, désaffecti
106 stes puritains qui tentaient follement de faire «  comme si » l’instinct sexuel pouvait être passé sous silence ou nié ; les s
107 les sexologues qui tenteront follement de faire «  comme si » ce même instinct souffrait des mesures rationnelles ; les produc
9 1947, Articles divers (1946-1948). Journal d’un intellectuel en exil (mars 1947)
108 e disait : « Vous autres, Européens, vous écrivez comme si vous étiez déjà morts. Oh ! ce n’est pas un reproche aussi violent
109 ièrement espacées. Ce pays qui n’aime pas la mort comme les Germains, et n’en fait point de cérémonies grandiloquentes comme
110 et n’en fait point de cérémonies grandiloquentes comme les Latins, a les cimetières les plus heureux du monde. ⁂ Cambridge r
111 rectangles égaux, et l’absorba sans le regarder, comme on résout un petit problème de logique pure. Il portait une mouche au
112 par deux, vont et viennent sur ce toit en lisant. Comme il n’y a ni mur, ni barrière, il faut craindre à chaque fois qu’elles
113 qu’au temps de mon île atlantique. 21 avril 1942 Comme on regarde les vitrines différemment selon qu’on a de l’argent dans s
114 dans la même, on ne voit pas les mêmes objets. Et comme le monde est une vitrine, en bonne partie, il doit être possible de d
115 OWI.— André Breton, superbement courtois, patient comme un lion bien décidé à ignorer les barreaux de sa cage, apparaît vers
116 e liasse de documents, les feuillette rapidement, comme sans regarder, sort une page d’un petit geste nerveux : « Voilà ce qu
117 é sur le ventre et relevant les jambes. Tonio rit comme un gosse : « Vous direz plus tard en montrant ce dessin : c’est moi !
118 alité au sens propre du terme (ce qui est à tous, comme on le dit d’un cœur, d’un taureau ou d’un four « banal »). Fin de la
119 tiez « occupés », nous étions en exil, et les uns comme les autres dans l’inaccepté, dans la dépossession profonde, dans une
10 1947, Articles divers (1946-1948). La jeune littérature des États-Unis devant le roman américain (7 juin 1947)
120  : son mari, le lieutenant McCullers, est signalé comme le premier Américain blessé lors du débarquement en Normandie. Aujour
121 lle ne tend jamais vers la formule ou le système, comme elle ferait irrésistiblement chez un Français. (« Trouver le lieu et
11 1947, Articles divers (1946-1948). Drôle de paix (7 juin 1947)
122 aussi l’incertitude. Or ce n’est pas l’angoisse, comme on le répète complaisamment, ce n’est pas même l’anxiété, c’est simpl
12 1947, Articles divers (1946-1948). Einstein, patriarche de l’âge atomique, m’a dit : « C’est pour dissimuler sa pauvreté et sa faiblesse que l’URSS méfiante, s’entoure de secret… » (9 août 1947)
123 ls ou non. Et à la fin — car ils ne sont pas fous comme les nazis —, ils verront bien que leur avantage est d’y rentrer. L
124 ant sa résidence une arbre d’une espèce rare ; et comme le jardinier lui objectait que ces arbres-là prennent plus d’un siècl
13 1947, Articles divers (1946-1948). Conversation à bâtons rompus avec M. Denis de Rougemont (30-31 août 1947)
125 ur la Suisse de M. Denis de Rougemont, il a donné comme argument principal le cas de notre propre armée. En Europe même, les
126 Berdiaef les orthodoxes et Aron les agnostiques. Comme dirait Péguy, c’était un rassemblement de toutes les croyances et inc
127 utait de la possibilité de créer un État fédéral. Comme je l’ai dit dans ma conférence de mardi soir, ce qui étonne tous les
14 1947, Articles divers (1946-1948). L’attitude fédéraliste (octobre 1947)
128 en retour favorisés par eux. À l’homme considéré comme pur individu, libre mais non engagé, correspond un régime démocratiqu
129 prépare toujours la tyrannie. À l’homme considéré comme soldat politique, totalement engagé mais non libre, correspond le rég
130 orrespond le régime totalitaire. Enfin, à l’homme comme personne, à la fois libre et engagé, et vivant dans la tension entre
131 crète, typique, et particulièrement concluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées, l’idée fédéraliste est très simple, mais no
132 interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on voudra, qui est le battement même du cœur de tout régime fédéralis
133 ste en soi. C’est peut-être parce que cette idée, comme je le disais tout à l’heure, est à la fois simple à sentir et très dé
134 son sujet. Jusqu’en 1848, elle allait sans dire, comme la vie même ; elle était la vie du civisme et de la pratique politiqu
135 ustre ce principe. Chaque fois qu’un des cantons, comme Zurich, ou un groupe de cantons citadins, plus riche ou plus peuplé q
136 logie. On pourrait définir l’attitude fédéraliste comme un refus constant et instinctif de recourir aux solutions systématiqu
137 y représente une fonction propre, irremplaçable, comme celle d’un organe dans un corps. Or la vie normale du corps dépend de
138 Chacun sait qu’il serait déraisonnable de choisir comme arbitres d’un match les capitaines des équipes en présence. C’est pou
139 possible, mais facile à réaliser, et rapidement, comme le fut celle des cantons suisses en 1848. La nécessité en est évident
140 militaire. Le totalitarisme est simple et rigide, comme la guerre, comme la mort. Le fédéralisme est complexe et souple, comm
141 alitarisme est simple et rigide, comme la guerre, comme la mort. Le fédéralisme est complexe et souple, comme la paix comme l
142 e la mort. Le fédéralisme est complexe et souple, comme la paix comme la vie… Et parce qu’il est simple et rigide, le totalit
143 fédéralisme est complexe et souple, comme la paix comme la vie… Et parce qu’il est simple et rigide, le totalitarisme est une
144 s-mêmes intégralement fédéralistes — fédéralistes comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moitié gagnée. Car si l’Eu
15 1947, Articles divers (1946-1948). La liberté dans l’amour [Réponse à une enquête] (novembre 1947)
145 à voir ce qu’on entend par là. Si on la confond, comme il arrive, avec le légalisme institué par la bourgeoisie, je pense qu
146 parler de la « conception chrétienne de l’amour » comme d’une chose bien connue et qui va de soi. Avant de la déclarer périmé
147 ou un seul temps, qui ait jamais condamné l’amour comme tel, ou l’ait même nommé dans un code. De quoi donc voudrait-on le li
148 ur. Cet idéal n’est pas seulement « souhaitable » comme le suggère modestement votre questionnaire, il est l’idéal par excell
149 e. C’est la raison même pour laquelle une enquête comme la vôtre peut être conduite sans que mort s’en suive, ni même une ame
150 e la différence. Si par exemple elles admettaient comme naturelle l’homosexualité, cela n’augmenterait pas notablement le nom
151 t films favorisentf. Si l’on estime au contraire, comme je le fais, que nous vivons dans le chaos, l’amertume et la contradic
16 1947, Articles divers (1946-1948). La balance n’est pas égale entre les États-Unis et l’URSS (8 novembre 1947)
152 parlent en leur nom. C’est ainsi que L’Humanité, comme pour détourner l’attention des mises au pas mensuelles de la culture
153 eurs américains ne sont pas aux ordres de Truman, comme ceux de l’URSS sont aux ordres de Staline ; 2° Les éditeurs américain
154 diteurs américains cherchent à faire de l’argent, comme les nôtres, tout en publiant parfois une œuvre de qualité qui ne rapp
155 dans ses rapports avec « l’esprit », pour parler comme les communistes. Les intellectuels européens qui ont connu de près la
156 au dossier n’ajouteraient rien que l’on ne sache. Comme dans tous les pays où l’entreprise est libre, mais plus que chez nous
157 jugeait l’ouvrage très mauvais, mais l’acceptait comme très vendable. Qu’il y ait là une dégradation de l’esprit, je pense q
158 èmes que pose la « culture des masses » en Russie comme en Amérique. Un communiste moins que tout autre a le droit d’ironiser
17 1947, Articles divers (1946-1948). Une Europe fédérée (20 décembre 1947)
159 d’œil, c’est que « l’homme moderne est démodé », comme l’a dit un Américain : sa conscience est en retard sur le milieu nouv
160 dûment colonisés ! » Personne n’ose dire cela, ou comme cela. Mais certains le pensent et finissent par le dire, d’une manièr
161 rejoindront un jour, les défaitistes auront perdu comme il se doit, et les nationalistes feront l’opposition indispensable à
162 les bras ballants, regardant à droite et à gauche comme s’il n’y avait rien devant nous. Quand le monde attend de nous l’inve
18 1948, Articles divers (1946-1948). Notes sur la voie clandestine (hiver 1948)
163 fondamentale. Et les autres s’ensuivent aisément, comme le corps quand la tête a passé. Car si je suis unique, il est une voi
164 que pour moi seul, et que seul je pourrai deviner comme on fait un poème, ou plutôt : comme on le rejoint quand on l’invente
165 urrai deviner comme on fait un poème, ou plutôt : comme on le rejoint quand on l’invente en épousant un rythme errant. Désorm
166 me et révèle un accord instant, il marche au son, comme les grands appareils suivent une route en do dièse dans la nuit des h
167 vrais jeux. Bien entendu, pour l’usage quotidien, comme pour le tout-venant du rêve qui le reflète, n’importe quel objet pour
168 complaisance ou interprétation. Ils agissent donc comme des révélateurs de moi-même à mes propres yeux. D’autre part, il se p
169 émonitions et prédictions heureuses, une sur dix, comme la loi du hasard nous autoriserait à l’attendre. Vous négligez tous l
170 ela rate. « Cela rate au moins neuf fois sur dix, comme toutes vos expériences de laboratoire. Et comme vous, je ne retiens q
171 , comme toutes vos expériences de laboratoire. Et comme vous, je ne retiens que le dixième, qui donne un sens. Mais les neuf
172 nse affaire d’amour ! Nous ne sommes pas aimantés comme des grains de limaille, nous sommes aimés par un destin. Et parfois i
173 e, si j’inventais un vers ou si je le retrouvais, comme un souvenir perdu, comme un rêve qui sombrait et que je ramène sur la
174 ou si je le retrouvais, comme un souvenir perdu, comme un rêve qui sombrait et que je ramène sur la berge du réveil par une
175 devant un jury ! Allez donc refaire l’expérience, comme l’exige leur coutume. Pourtant, c’est vrai.) ⁂ Bonne et mauvaise supe
176 t, c’est vrai.) ⁂ Bonne et mauvaise superstition, comme il y a bonne et mauvaise poésie. Ajoutons que le vrai superstitieux s
177 le vrai superstitieux se moque des superstitions comme le vrai poète des sujets et des mots poétiques : ni plus ni moins. L’
19 1948, Articles divers (1946-1948). Rencontre avec Denis de Rougemont (janvier 1948)
178 rnier étage, dans un petit bureau étroit et blanc comme une cellule de moine, tout embrumé par la fumée des pipes, que je ren
179 rtait un sweater bleu et un pantalon de flanelle, comme les étudiants de l’Université. Un soir (j’avais publié depuis peu mes
180 . Je n’en croyais pas mes oreilles ; c’est un peu comme si j’avais entendu : « Ici, Newton »… Pourtant, c’était bien Einstein
181 roblèmes d’aujourd’hui : les noirs, les ouvriers, comme hier la prohibition. Voilà qui allait de soi en Europe aussi, avant l
182 r époque, ils accomplirent leur métier d’écrivain comme alors on le concevait. Et c’est cela qui me semble essentiel. Ils n’é
183 semble essentiel. Ils n’étaient pas des inadaptés comme , au contraire, le furent les hommes de lettres du xixe siècle, par e
184 s. Ceux qui élèvent la voix, les hommes de 40 ans comme vous les nommez, ne font que poursuivre les discours commencés avant
185 te pour lui, c’est la qualité, et non la quantité comme dans le totalitarisme) ; il a pour base la sauvegarde des qualités pr
186 en plus menaçant. Or, ce totalitarisme m’apparaît comme le pire danger auquel nous sommes exposés. Son importance donne la me
187 esure de notre absence de présence au monde. Tout comme la guerre et la mort, il est simple et rigide. Le fédéralisme, au con
188 fédéralisme, au contraire, est complexe et souple comme la paix, comme la vie. Il ne faut pas avoir peur de ces complexités,
189 contraire, est complexe et souple comme la paix, comme la vie. Il ne faut pas avoir peur de ces complexités, de ces complica
20 1948, Articles divers (1946-1948). Les deux blocs ? Il n’en existe qu’un (9 janvier 1948)
190 ssède une doctrine très précise dont elle se sert comme d’un instrument de conquête et qui dicte une tactique scientifique :
191 ent l’intention de nous entretenir à grands frais comme des malades de luxe, ingrats et susceptibles. Elle cherche à nous aid
21 1948, Articles divers (1946-1948). Ce sont les Français qui ont commencé (La querelle des « condensés… ») (14 février 1948)
192 s’étaient contentés de mots français bien connus, comme résumé ou adaptation, la polémique actuelle eût pris un autre cours.
193 de Galland, qui sont pourtant le record du genre, comme on peut le vérifier d’un coup d’œil, si on les place sur un rayon de
194 dans le grand public, s’il n’eût pas été présenté comme américain d’origine. (Américain signifiant pour les uns : dépourvu de
195 se discute : on peut considérer leurs raccourcis comme des introductions insuffisantes, mais utiles à des œuvres d’accès mal
196 opos, il est curieux de relever que tout se passe comme si les grands chefs-d’œuvre se prêtaient mieux au résumé que les ouvr