1 1948, Articles divers (1946-1948). Ce sont les Français qui ont commencé (La querelle des « condensés… ») (14 février 1948)
1 les Français qui ont commencé (La querelle des «  condensés … ») (14 février 1948)v Mme de Staël priait Schelling de lui expose
2 nous depuis quelques semaines l’apparition des «  condensés  », on serait tenté de croire que ces produits sont d’invention améric
3 aux enfants. Il faut avouer que le nom même de «  condensé  » nous vient de l’anglais, ou mieux, de l’américain. En introduisant
4 s. Il suffit, en effet, de dire résumé au lieu de condensé pour que l’on s’aperçoive que nous sommes en présence d’une querelle
5 on de Mardrus. Rappelons aussi les innombrables «  condensés  » de Don Quichotte, de Gulliver, de Robinson, de L’Odyssée, et même d
6 valeur même du procédé. Il est probable que le «  condensé  » n’aurait pas provoqué pareille indignation chez les critiques, ni r
7 Amérique en abuse moins que nous. Au reste, ces «  condensés  » sont très loin de jouer dans l’édition américaine le rôle exorbitan
8 oque dans l’entreprise des éditeurs français de «  condensés  », c’est qu’ils accordent à des ouvrages moyens ou faibles un honneur
9 ce vaste sujet que je ne puis traiter ici qu’en «  condensé  ». L’on admet sans mauvaise humeur que Don Quichotte ou Robinson soie
10 poserai sans la trancher : si l’on reproche aux «  condensés  » d’évacuer le style d’un auteur, et de priver son message d’une part
11 e court-il pas les mêmes dangers que s’il était «  condensé  » en cinquante pages ? Faut-il crier à l’américanisme ? Ou plutôt se
12 efs-d’œuvre. Et je crois vain de s’indigner des «  condensés  » tant qu’on n’aura rien fait pour la culture des masses ; car nous s
13 il n’est pas vain d’exiger que les fabricants de condensés se donnent des règles et jouent franc jeu. Qu’ils résument sans jamai
14 les Français qui ont commencé (La querelle des « condensés … ») », Le Figaro littéraire, Paris, 14 février 1948, p. 1 et 3.