1
sortis de l’enceinte ecclésiastique dès le déclin
du
Moyen Âge, mais il n’en est aucun dont l’esprit et l’histoire ne mani
2
omme on s’en convaincra par la lecture des écrits
du
jeune Marx sur la dialectique hégélienne. De nos jours, le vocabulair
3
s tend à remplacer l’appareil scolastique — c’est
du
moins ce que proclament les philosophes, avec une insistance parfois
4
saint Thomas sur Dante, de Calvin sur d’Aubigné,
du
jansénisme sur Pascal et Racine, de Swedenborg sur Balzac, de Newman
5
uvent une difficulté croissante à juger celles-ci
du
point de vue de leur foi : le vocabulaire de la piété et celui de la
6
ains-amateurs ou gens de goût. Sans rien préjuger
du
succès ou de l’influence possible d’une intervention de ce genre, ell
7
urs, dont la doctrine fut reprise par les auteurs
du
Tristan, d’où sont issus presque tous nos romans, étaient nourris de
8
es d’avant-garde, des déviations les plus connues
du
mysticisme, du gnosticisme, de l’arianisme et du libéralisme romantiq
9
e, des déviations les plus connues du mysticisme,
du
gnosticisme, de l’arianisme et du libéralisme romantique. Qui voudra
10
du mysticisme, du gnosticisme, de l’arianisme et
du
libéralisme romantique. Qui voudra et pourra l’expliquer aux disciple
11
gien. Lever les bras au ciel, ou pointer le doigt
du
moraliste, n’est pas faire acte de charité à l’égard des efforts de l
12
ts, va-t-on laisser certaine élite intellectuelle
du
siècle sans nul secours ? Va-t-on lui tourner le dos parce qu’elle es
13
s et « avancés », et ne tolère que le mauvais art
du
dernier siècle ? Au lecteur convaincu comme moi de la nécessité de ré
14
oésie des troubadours, née dans la seconde partie
du
xiie siècle, en plein conflit entre cathares et catholiques, féodaux
15
in conflit entre cathares et catholiques, féodaux
du
Nord et « démocrates » du Sud ; la poésie calviniste au xvie siècle
16
et catholiques, féodaux du Nord et « démocrates »
du
Sud ; la poésie calviniste au xvie siècle ; le théâtre et le lyrisme
17
y, Coleridge, Lewis Carroll, et vingt autres noms
du
même ordre. Ce qui ne signifie rien, bien entendu, pour ou contre le
18
ette simplicité trop aisément atteinte aux dépens
du
mystère, et pour laquelle les protestants anglo-saxons montrent un go
19
el et agissant que celui qui fait l’objet déclaré
du
dit écrit. Parfois ces deux messages s’accordent et se renforcent ; l
20
, et l’un ruine l’autre secrètement dans l’esprit
du
lecteur. Ce qu’il importe de rappeler ici, c’est que toute œuvre litt
21
r), et qu’elle l’exprime par les mouvements mêmes
du
style, plus fidèlement et d’une manière plus contraignante que par so
22
issance : recueil de travaux publiés à l’occasion
du
soixantième anniversaire de Karl Barth, Neuchâtel, Delachaux et Niest
23
cher, retient le rocher. Étrange lieu que ce coin
du
Tartare, où la pesante logique de la matière est abolie pour peu que
24
ire, cette composition simplifiée comme un arcane
du
Tarot et non moins chargée de symboles : un corps, une eau, une branc
25
plaisirs qu’ils en tirent. Quant à la mise à mort
du
fils, offert ensuite aux dieux comme nourriture meilleure, il est sur
26
observer qu’elle invertit exactement le sacrifice
du
Fils de Dieu. Au lieu du Père livrant son Fils aux hommes pour qu’ils
27
exactement le sacrifice du Fils de Dieu. Au lieu
du
Père livrant son Fils aux hommes pour qu’ils le tuent, mais aussi pou
28
roit deviner qu’il n’est qu’une double réfraction
du
crime dans l’ordre humain. Parce qu’il a convoité la nourriture des d
29
urriture des dieux, Tantale se voit refuser celle
du
commun des hommes. Sa jalousie se réfléchit dans la frustration du dé
30
mes. Sa jalousie se réfléchit dans la frustration
du
désir. Et son défi au Ciel, ayant failli, s’inverse en menace suspend
31
n fait, que ses propres limites.) Dans l’histoire
du
supplice de Tantale, cet automatisme est si sûr qu’il autorise à des
32
ne change autour de lui. Considérons ici l’Homme
du
Désir, Tantale symboliquement réduit, dans la légende, à sa faim, à s
33
quelque chose : l’attente, l’espoir, la nostalgie
du
gain. Supposons un individu qui aurait désiré si longtemps que tout s
34
re-là mourrait nécessairement, et par définition,
du
don reçu. Ou encore : un être nouveau surgirait dans l’instant du don
35
encore : un être nouveau surgirait dans l’instant
du
don, pour le recevoir en son lieu. À la limite, et dans la logique d’
36
tique qui rêvait d’être empereur est mort le jour
du
couronnement. Tous nos succès, tous nos actes sans doute, sont ainsi
37
Klitte, qui est alsacien, jure que pour tout l’or
du
monde, une plaisanterie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Sur quo
38
ens, la tête de beaucoup d’êtres, les souffrances
du
jeune Werther, un petit champ de bataille, lui-même enfin, en train d
39
n train de se tourmenter si pitoyablement à cause
du
testament, — et il s’en faut de bien peu qu’il ne pleure… Le conseill
40
une seule pensée d’amour pur et gratuit. L’auteur
du
nouveau Testament n’en demande pas davantage à l’homme pour le faire
41
offerts, déclenche irrésistiblement le mécanisme
du
supplice de Tantale, c’est-à-dire qu’elle s’annule de soi-même. Si un
42
e soi-même. Si un homme croit pouvoir s’autoriser
du
mérite de ses œuvres, il ne pleurera pas : car la vision de la proie
43
ropres désirs et à soi-même. (Et c’est le symbole
du
Baptême.) Telle est la ruse de l’Amour insondable. Admirons-en la pré
44
le plus grand succès, comme celle, par ailleurs,
du
romancier français Georges Bernanos, tous deux ne s’étant pas trop ég
45
une solution. L’Européen veut prendre conscience
du
drame qui se joue en lui, qui se joue en chaque homme. Mais l’América
46
angers et vous êtes le peuple le plus militariste
du
monde. Si vous vous dites un pays démocratique, c’est simple mot. Vot
47
w York qu’une seule vraie terrasse de café, celle
du
Brevoort, au bas de la Cinquième Avenue. C’est là que Dos Passos situ
48
n écrivait, on composait, on sculptait, on jouait
du
piano dans toutes les chambres aux portes entrouvertes, et l’on se ré
49
l’autre bout de la table George Davis, rédacteur
du
Harper’s Bazaar, tenait son rôle de propriétaire. Benjamin Britten et
50
que. Un jour je la rencontre dans un train venant
du
Sud, en route pour une maison de vacances d’écrivains, tout au Nord,
51
st signalé comme le premier Américain blessé lors
du
débarquement en Normandie. Aujourd’hui elle est à Paris, inaugurant a
52
française, c’est que la première ne professe pas
du
tout ce culte du roman américain qui caractérise la seconde. Carson M
53
que la première ne professe pas du tout ce culte
du
roman américain qui caractérise la seconde. Carson McCullers par exem
54
octeur nègre (p. 307 et 308) sont ceux de Jake et
du
Dr Copeland, et leur maladresse pathétique éveille en moi des réactio
55
e des Noirs en Amérique — qu’un article documenté
du
même auteur ne ferait sans doute que circonscrire et limiter. Notons
56
mplement la description d’une petite ville pauvre
du
Sud ? Ou bien toutes ces choses à la fois ? Je me demandais aussi : c
57
’opère en un clin d’œil la silencieuse révolution
du
centre où se confondent les extrêmes les plus touchants du souvenir e
58
où se confondent les extrêmes les plus touchants
du
souvenir et de l’espoir, quand les portes du cœur, un instant, sont à
59
ants du souvenir et de l’espoir, quand les portes
du
cœur, un instant, sont à la fois ouvertes et fermées. Ainsi la Suisse
60
? S’il me fallait décrire nos petits déplacements
du
point de vue de l’usager moyen, je dirais que je les trouve divisés e
61
ièges de velours rouge, pour quelque usage ignoré
du
commun. Presque toujours elles étaient vides. En troisième on retrouv
62
ut le monde connaissait, mais cela faisait partie
du
jeu. En bons élèves, les voyageurs préparaient leurs billets pour l’i
63
, au dernier jour — car les plus belles histoires
du
monde ont une fin — la faiblesse fatale de notre État : cette habitud
64
nent pour banal. Ils pensent mener la vie normale
du
genre humain, l’anarchie et la guerre étant des exceptions. Ainsi pen
65
étant des exceptions. Ainsi pensent les Français
du
climat tempéré dont ils jouissent à peu près seuls au monde, tandis q
66
en vedette, au lieu de nous rebattre les oreilles
du
train-train de nos corruptions. Donc les Suisses que je vois en IIIe
67
e imprévu, un air, un rien. L’indiscrétion sévère
du
regard suisse me surprend à chacun de mes retours. Comment décrire et
68
i pu lire l’été dernier, punaisé près de la porte
du
balcon dans une chambre d’hôtel des bords du lac Léman : Afin d’évit
69
orte du balcon dans une chambre d’hôtel des bords
du
lac Léman : Afin d’éviter tout bruit inutile, la direction de l’hôte
70
ces de Bikini. Dans les secondes règne la gravité
du
commerce et de l’industrie. L’authentique usager de cette classe n’es
71
omme les gens des troisièmes, des menus incidents
du
trajet. On sent bien qu’il a l’habitude. On dirait qu’il s’installe d
72
longs wagons bruns qui s’engouffraient au tunnel
du
Gothard : Amsterdam-Köln-Olten-Zagreb-Bucuresti. Voilà la Suisse en r
73
ess européens, petits trajets portés sur les axes
du
monde. Quel ennui, ces secondes entre les deux ! j. Rougemont Deni
74
donc regarder notre Europe et j’éviterai de faire
du
sentiment puisque aussi bien tout se passe en public, puis j’essaiera
75
t les désordres matériels qui marquent le passage
du
Führer. La lutte contre les forces qu’il incarnait devant nous a réve
76
e, la rage nationaliste et policière, la négation
du
droit et des droits de la personne, une conception de l’homme réduit
77
tion de l’homme réduit au partisan, une technique
du
mensonge et de la délation, les élites asservies à la louange du chef
78
de la délation, les élites asservies à la louange
du
chef, la politisation totale de l’existence. Hitler battu, son corps
79
temps et dans des masses élargies par les effets
du
capitalisme et par l’esprit bourgeois que tous ces philosophes, cepen
80
ope, Die Christenheit oder Europa, selon le titre
du
fameux essai de Novalis. Les masses comme les élites échappent aux Ég
81
chetés intellectuelles se parent des noms d’amour
du
peuple, de discipline révolutionnaire, d’antifascisme, en sorte qu’à
82
n sacrée. Autant de succès remportés par l’esprit
du
vaincu sur celui des vainqueurs. L’antisémitisme fait rage jusque dan
83
roblème juif. Tout se passe comme si l’écrasement
du
foyer même de ce mal infernal n’avait eu pour effet que d’en faire re
84
us le couvert de je ne sais quels prétextes parés
du
nom de tradition, en réalité villageois et naïvement machiavéliques,
85
c cette minutie sourde et aveugle aux indications
du
réel qu’apportent à leurs petites occupations les aliénés. Si l’on se
86
re les libertés, j’entends au nom de la dictature
du
prolétariat contre la liberté du capital, c’est-à-dire au nom d’une c
87
de la dictature du prolétariat contre la liberté
du
capital, c’est-à-dire au nom d’une confusion contre une autre confusi
88
s que j’ai cru distinguer sur le visage spirituel
du
continent — je ne dis rien de son visage physique — ne trahissent qu’
89
semblaient parfois définir son génie. Notre rêve
du
progrès par exemple — j’y faisais allusion tout à l’heure — semble av
90
nique : celui de la culture au sens le plus large
du
terme, c’est-à-dire : une mesure de l’homme, un principe de critique
91
en tirer un bien meilleur parti, pour l’avantage
du
plus grand nombre ? Que valent nos craintes ? Qu’avons-nous peur de p
92
éfinit comme une position polémique à l’intérieur
du
champ que l’on observe. Mais si maintenant nous regardons l’Europe da
93
s en 1946, elle se voit affrontée à deux empires.
Du
même coup elle ressent son unité et la définit par contraste comme ce
94
e européennes, il y a l’idée de la contradiction,
du
déchirement fécond, du conflit créateur. Il y a ce signe de contradic
95
’idée de la contradiction, du déchirement fécond,
du
conflit créateur. Il y a ce signe de contradiction par excellence qui
96
mme lui-même, de l’élimination des antithèses, et
du
triomphe de l’organisation bien huilée, sans histoire, et sans drame.
97
u russe sera l’homme le plus conforme au standard
du
bonheur, celui qui réussit, celui qui ne souffre plus parce qu’il s’e
98
r eux, c’est l’exemplaire de série. Ces deux sens
du
mot « exemplaire » nous livrent le secret de l’opposition que je voud
99
e l’Europe et de ces deux filles parfois ingrates
du
plus grand Occident nous suggère une formule de l’homme typiquement e
100
endance, le collectif et l’individuel, le service
du
groupe et l’anarchie libératrice, la sécurité et le risque, les règle
101
libératrice, la sécurité et le risque, les règles
du
jeu qui sont pour tous et la vocation qui est pour un seul. Crucifié,
102
viduels, comme le firent les requins capitalistes
du
dernier siècle, il crée dans la cité une anarchie. Cette anarchie ne
103
et voici qu’on l’enferme aujourd’hui dans la cage
du
parti ou de l’État. À vrai dire, il ne l’a pas volé. Le bon moyen d’é
104
s le Parti, d’oppression par l’État, ce n’est pas
du
tout de prêcher ce qu’on appelle un « individualisme impénitent ». C’
105
n’est nullement l’excès inverse de l’anarchie et
du
capitalisme libéral, mais bien cette morale civique, cet équilibre, s
106
sse, et les royaumes démocratiques et socialistes
du
Nord, Scandinavie, Hollande et Grande-Bretagne. Parce qu’ils ont su d
107
visme autoritaire. Sur le plan de la personne, et
du
civisme donc, la déviation vers l’anarchie d’une part, la déviation v
108
d office est l’invention de structures politiques
du
type fédéraliste, seules créatrices de paix et seules capables de sau
109
lement pour son salut, mais pour celui de la paix
du
monde entier. ⁂ Mesdames et Messieurs, si les descriptions pessimiste
110
t de nos esprits, l’Europe garde encore l’apanage
du
scepticisme et de l’esprit critique. Les Églises, autrefois, les redo
111
cepticisme, s’applique aux mystiques de l’État et
du
Parti divinisé, aux idéaux purement profanes et séculiers que nous pr
112
dépasse l’homme et son bonheur, c’est notre sens
du
transcendant, précisément, c’est notre foi, qui doit faire de nous de
113
s crises qu’il faut prévoir dans les deux empires
du
succès. Leurs plans, en effet, sont fondés sur une méconnaissance vou
114
ts de notre désordre et de nos ordres — sinon eux
du
moins leurs enfants. Un dernier trait : l’Europe, surtout si on la co
115
mémoire. Elle est même, pratiquement, la mémoire
du
monde, le lieu du monde où l’on conserve et reproduit les plus vieux
116
même, pratiquement, la mémoire du monde, le lieu
du
monde où l’on conserve et reproduit les plus vieux documents des race
117
s mœurs et les coutumes aussi, dans les habitudes
du
langage et dans l’intimité des relations humaines. Voilà pourquoi l’E
118
que neuf. C’est parce que l’Europe est la mémoire
du
monde qu’elle ne cessera pas d’inventer. Elle restera le point de vir
119
lence extrême de la création spirituelle, ce coin
du
monde où l’homme a su tirer de lui-même les utopies les plus transfor
120
le monde. Dans une certaine mesure, qui est celle
du
réalisme politique, et il fallait tout de même que ce fût dit ici, la
121
même que ce fût dit ici, la question de l’avenir
du
monde se résume dans ce simple dilemme : la Planète unie ou la Bombe.
122
tre plus de problème de l’ici-bas, mais seulement
du
jugement dernier — et je n’en dirai rien, n’y pouvant rien. Mais dans
123
rien. Mais dans une large mesure aussi, l’avenir
du
monde dépend de l’attitude de l’Europe, et de son pouvoir d’invention
124
velle, une confiance — ouvrant l’Europe au monde,
du
même coup. Ce qu’il nous faut demander et obtenir — obtenir de nous-m
125
itique autant que de son sens inventif. La pensée
du
monde, c’est l’Europe. Et s’il s’agit vraiment de penser, que penser
126
se se défendaient contre les attaques successives
du
scepticisme né de la science cartésienne, de l’historisme, de la phil
127
ons romaines aux premiers temps leur avaient fait
du
bien. Partout, l’on vit au cours du xviiie et surtout du xixe siècl
128
avaient fait du bien. Partout, l’on vit au cours
du
xviiie et surtout du xixe siècle, s’exténuer les formes extrêmes, h
129
Partout, l’on vit au cours du xviiie et surtout
du
xixe siècle, s’exténuer les formes extrêmes, hardies et créatrices d
130
s la pression de l’incroyance, on frisait la part
du
feu, on cédait les positions trop menacées par le scepticisme. Pour n
131
s, les Églises renonçaient sinon à leur âme même,
du
moins à cette véhémence flambante qui fut toujours signe et symbole d
132
ues modernes répondaient dans l’ensemble : « Avec
du
sucre ! ». Remarque hélas valable pour bien d’autres Églises, et qui
133
s « scientifiques » contre la Genèse, la Création
du
monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’esprit, etc., paraît close p
134
s-à-vis des critiques de l’extérieur. Renaissance
du
thomisme et des études mystiques chez les catholiques ; restauration
135
pel à l’attaque, à l’offensive, à l’initiative, à
du
plein. Ou encore : les Églises et leurs prédicateurs ont moins que j
136
yant au-dehors ses chances d’action, et la misère
du
temps qui appelle, j’attends ceci : 1° Que l’Église offre un type de
137
le le fit aux siècles sombres, avant la floraison
du
Moyen Âge, qui fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la co
138
sume à mes yeux les plus grandes chances d’action
du
christianisme au xxe siècle, resterait une pure utopie si les chréti
139
roissant étalage en public de marques d’affection
du
genre communément appelé necking 4. S’il est vrai que tout le monde s
140
’humour l’attitude de la jeune Amérique vis-à-vis
du
problème des sexes. Si vous tenez entre vos mains ce texte, comme un
141
eux relève en fin de compte d’une même estimation
du
rôle et de l’importance de la sexualité. Tandis qu’en Amérique nous t
142
idélité ; enfin le mépris des biens terrestres et
du
bonheur… L’amour-passion ne peut exister que dans une civilisation ma
143
hissent une critique inconsciente de l’atmosphère
du
Nouveau Monde : elles en peignent le négatif. L’Américain me paraît p
144
mplement que nous n’aimons pas à rester seuls.
Du
matriarcat, du mariage et des « moms » Dans un tel monde, il ne su
145
us n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat,
du
mariage et des « moms » Dans un tel monde, il ne subsiste que deux
146
ctionne au service de tout le reste : la carrière
du
mari et la sienne propre, l’hygiène des enfants, les relations social
147
tion familière pour Maman, que soupire le GI loin
du
foyer, dans ces trois lettres fatidiques qui sont le secret de millio
148
seul osé dénoncer le « momisme » comme la Gorgone
du
matriarcat américain. MOM est partout, elle est tout et dans tous, e
149
tremblent les députés, les pasteurs, les magnats
du
cinéma. Ce « tonitruant troisième sexe » dérobe aux jeunes femmes — s
150
le même auteur — « cette part de la personnalité
du
fils qui devait devenir l’amour d’une femme de son âge ». Mom le tran
151
tiviste que sa belle-mère. Quant à l’homme, cause
du
mal et victime peu consciente, il se réfugie dans son club ou parmi l
152
il se réfugie dans son club ou parmi les copains
du
bar voisin. La journée d’un couple bourgeois, dans une grande ville a
153
ce lieu réservé, le spectacle le plus inquiétant
du
Nouveau Monde : car nous sommes habitués à voir des hommes en masses,
154
plus de garanties contre le divorce américain.
Du
divorce Les statistiques établissent qu’aux États-Unis l’on divorc
155
s l’on divorce davantage que dans tout autre pays
du
monde, Suisse comprise. Mais ce que les statistiques oublient de note
156
C’est qu’en Europe, l’on se préoccupe avant tout
du
passé, d’un capital de souvenirs et d’habitudes communes, dont la rup
157
ouvenirs et d’habitudes communes, dont la rupture
du
couple entraînera la perte. En Amérique, tout cela pèse bien peu au r
158
. Il arrive que le nouveau mariage ne soit séparé
du
divorce que par le temps de changer de salle, et c’est le même juge —
159
porte — qui légalisera les deux actes. Telle est
du
moins la coutume de Reno. Reno n’est pas une légende pittoresque, mai
160
d’autres, plus précis. Il n’aimait que la cuisine
du
Nord, elle lui servait des ratatouilles à la mode de la Louisiane : d
161
ar un conjoint coûte à l’autre 1000 dollars, prix
du
voyage de Reno, du séjour et des avocats. L’hygiène morale de l’Améri
162
e à l’autre 1000 dollars, prix du voyage de Reno,
du
séjour et des avocats. L’hygiène morale de l’Amérique ne tolère pas d
163
xplique peut-être, en fin de compte, le phénomène
du
divorce américain. De la sexualité Je mets en fait que le purit
164
détermine de nos jours encore les mœurs sexuelles
du
Nouveau Monde. J’ajouterai qu’elle les détermine principalement par l
165
e, à l’école, dans la presse, au cinéma, au cours
du
soir pour étrangers récemment naturalisés. On leur inculque à tous qu
166
l’influence beaucoup plus directe et contrôlable
du
cinéma et des comics. À mon avis, l’aspect le plus intéressant de l’é
167
Essayons de le définir en quelques traits. Perte
du
sens tragique de l’amour ; réalisme scientifique et quelque peu pédan
168
que et quelque peu pédant, substitué aux préjugés
du
moralisme, mais aussi du libertinage ; fuite générale devant l’intens
169
, substitué aux préjugés du moralisme, mais aussi
du
libertinage ; fuite générale devant l’intensité et les complexités se
170
à rien, ni à l’amour ni au mariage ; affirmation
du
droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, du fait de l’égali
171
roit au bonheur comme seule règle ; et peut-être,
du
fait de l’égalité complète, désaffection mutuelle des deux sexes. (Vo
172
t frustes pariades ?) Tout cela, au stade présent
du
moins, trop volontaire et rationnel pour que l’on soit en droit d’y v
173
s disciplines praticables, sera vraiment le génie
du
siècle et l’objet d’une grâce spéciale. Or c’est bien ce qu’il pense
174
vrai drame, c’est de s’être affranchis des tabous
du
puritanisme au prix d’une frustration de l’âme, d’un refus ricaneur d
175
x d’une frustration de l’âme, d’un refus ricaneur
du
spirituel. Le mot de transcendance les rend malades, leur paraît méch
176
t paru dans une revue de New York, Upton Sinclair
du
fond de la Californie alerte à leur sujet deux éditeurs. Sur leur dem
177
chez Reinhold Niebuhr, l’une des meilleures têtes
du
pays. Professeur de théologie, socialiste militant, polémiste sérieux
178
e conscience, pacifisme, antimilitarisme, crainte
du
régime tyrannique que toute guerre risque d’instaurer. Mais c’est aus
179
mme les Latins, a les cimetières les plus heureux
du
monde. ⁂ Cambridge retient l’Européen, parce qu’à la différence des a
180
ur de trois rues, et des cafés où vers six heures
du
soir se groupent autour d’un verre et d’un problème les écrivains, le
181
émoire, l’érudition, le sens logique, la rapidité
du
raisonnement, etc.) doit donner un chiffre total supérieur à 135. Le
182
r, entre mon fauteuil et ma table — les deux bras
du
fauteuil touchant le bord de la table — devant un bloc de papier blan
183
reux, je cours dîner pour 50 cents à la cafétéria
du
coin. 2 mars 1942 Ou écrire, ou sortir. — Après trois jours et nuits
184
t et jour. Fin mars 1942 Écrit finis à six heures
du
matin. Église Saint-Marc à l’aube froide, quelques bonnes femmes et u
185
ne crypte de pierre nue. Exorciser en moi la part
du
diable, celle qu’il a sans doute prise à mon ouvrage. Idée bizarre :
186
le prendre de vitesse. 1er avril 1942 Une lettre
du
propriétaire m’apprend qu’on va démolir mon étage. Je louais cet atel
187
d’infortune d’un auteur d’après ses descriptions
du
monde. 10 mai 1942 Un job. — J’étais allé voir mes enfants à Long Is
188
le Revue française et l’ancien rédacteur en chef
du
Matin lui fournissent de la copie. Les anciens directeurs de La Révol
189
ciens collaborateurs des Nouvelles littéraires ,
du
Collège de sociologie, d’ Esprit , du Figaro , etc. Telles sont les
190
ttéraires , du Collège de sociologie, d’ Esprit ,
du
Figaro , etc. Telles sont les petites surprises de l’exil. Fin juin
191
u’on lui donne une église à régir, et le beau nom
du
sacerdoce à restaurer dans une atmosphère orageuse ! Mais l’Amérique
192
orce de discrétion, en revêtant l’uniforme simple
du
GI. Ces messieurs les speakers, qui sont André Breton, le peintre Amé
193
t le front maculé d’encre à copier. Il me cherche
du
regard par-dessus ses lunettes. Il tient une liasse de documents, les
194
n peu ce qui se passe… « N’êtes-vous pas l’auteur
du
Secret ? Souffrez que j’en sois la victime. » Sur quoi, peut-être, il
195
te à revenir terminer dans la nuit. À deux heures
du
matin, si tout a bien marché, je monterai chez « Saint-Ex » faire une
196
mier raid anglais de mille avions, et la promesse
du
général Marshall : « Nous débarquerons en France. » Juillet 1942 Sai
197
aux ; de Reynaud qui l’a renvoyé sous la pression
du
parti de l’armistice… Et je doute si personne aujourd’hui parle un fr
198
ruse et des métiers de plus d’une race… « Chemins
du
monde, l’un vous suit. » Chemins d’exil. Wesport (Connecticut), 15 ao
199
ur la galerie, après le bain, à toutes les heures
du
jour et de la nuit. Profité de ce bref loisir pour reprendre mon diab
200
« Contribuer au progrès collectif », mais la fin
du
progrès ne peut être qu’une plage, un loisir sur la plage, et nous l’
201
je pressens intraduisibles, au sens le plus large
du
terme. Car il ne s’agit pas seulement, pour moi, d’écrire en vue d’un
202
savante pour l’élégance. On ne savait plus juger
du
« bien écrire » sinon par référence à des modèles anciens. (Que de pa
203
e domaine public, dans la banalité au sens propre
du
terme (ce qui est à tous, comme on le dit d’un cœur, d’un taureau ou
204
soi monstrueuse, qu’il s’agisse de l’automobile,
du
sourire de la Joconde, ou des Variations Goldberg. Les copies seules
205
à juste titre. Les pires tourments de l’esprit et
du
cœur ont toujours paru préférables à la torture physique, ou même à s
206
à défendre par nous, dans l’exil… 6. Quartier
du
bas de la ville où habitent beaucoup d’écrivains et surtout de peintr
207
d’écrivains et surtout de peintres. 7. Il s’agit
du
livre intitulé La Part du diable , qui devait paraître à New York à
208
eintres. 7. Il s’agit du livre intitulé La Part
du
diable , qui devait paraître à New York à la fin de 1942, dans une pr
209
w York qu’une seule vraie terrasse de café, celle
du
Brevoort, au bas de la Cinquième Avenue. C’est là que Dos Passos situ
210
n écrivait, on composait, on sculptait, on jouait
du
piano dans toutes les chambres aux portes entrouvertes, et l’on se ré
211
l’autre bout de la table George Davis, rédacteur
du
Harper’s Bazaar, tenait son rôle de propriétaire. Benjamin Britten et
212
que. Un jour je la rencontre dans un train venant
du
Sud, en route pour une maison de vacances d’écrivains, tout au Nord,
213
st signalé comme le premier Américain blessé lors
du
débarquement en Normandie. Aujourd’hui elle est à Paris, inaugurant a
214
française, c’est que la première ne professe pas
du
tout ce culte du roman américain qui caractérise la seconde. Carson M
215
que la première ne professe pas du tout ce culte
du
roman américain qui caractérise la seconde. Carson McCullers par exem
216
Drôle de paix (7 juin 1947)l Nouvelles
du
monde chaque matin dans l’excitante confusion d’un grand journal amér
217
époque, depuis que Hitler a disparu. Notre vision
du
monde, naguère limitée aux dimensions de la nation, mais désormais so
218
ulturel, religieux, qui ne modifie les conditions
du
jeu mondial et ne soit destiné à réagir, à plus ou moins longue échéa
219
nos partis il y a la vie sérieuse, la vie réelle
du
monde, d’immenses transformations continentales qui demain disposeron
220
de la démocratie, c’est-à-dire de l’éducation et
du
civisme, découvre que ce sont précisément quelques-unes de ses bases
221
Nord se voit chargée de la conduite des affaires
du
monde et se dispose à exporter les principes de son way of life, qui
222
se confondent dans son esprit avec la santé même
du
genre humain, le bon sens et la démocratie… Voici l’Asie, les Indes e
223
es de l’angoisse. L’Europe patrie de l’invention,
du
« système D » et de la réplique rapide, dont les ministres annoncent
224
s anarchique elle dominerait un jour par la force
du
nombre. Si l’Amérique sentait son idéal mieux assuré dans ses propres
225
t essentiellement de la répartition des richesses
du
monde, au bénéfice de leur nation, bien entendu. Si c’est le cas, ces
226
es de bains : c’est l’une des grandes universités
du
continent. Depuis deux ans que j’y vis, je vois passer chaque jour so
227
sser chaque jour sous mes fenêtres, à onze heures
du
matin, quelque temps qu’il fasse, le patriarche du nouvel âge, Albert
228
u matin, quelque temps qu’il fasse, le patriarche
du
nouvel âge, Albert Einstein. Je suis allé lui rendre visite dans une
229
tudiants. Il m’apporte un fauteuil de jardin près
du
sien. Et nous parlons de l’Amérique, dont Einstein est devenu citoyen
230
ux atomiques ? — J’ai une explication plus simple
du
« rideau de fer ». Les Russes sont très pauvres. C’est pour cela qu’i
231
rangers. Et non sans raison. Car, au cours actuel
du
dollar, il serait vraiment trop facile d’acheter des espions en Russi
232
Beethoven, accompagne parfois Einstein, qui joue
du
violon. Je me rappelle l’anecdote qui circule ici. Schnabel s’interro
233
fait les raids massifs d’avions. Mais la bombe a
du
moins l’avantage de rendre les masses plus conscientes du danger de l
234
l’avantage de rendre les masses plus conscientes
du
danger de la guerre moderne. » Je lui demande s’il approuve le plan B
235
i écrit Vivre en Amérique , j’ai publié La Part
du
diable et m’en vais sortir très prochainement Journal des deux mond
236
inement Journal des deux mondes , dont la Guilde
du
Livre a déjà donné une édition. À l’intention du public américain, j’
237
du Livre a déjà donné une édition. À l’intention
du
public américain, j’ai fait, enfin, un ouvrage sur la Suisse, intitul
238
répandues. En écoutant parler mardi soir l’auteur
du
Journal d’un intellectuel en chômage, nous nous étions demandé à la s
239
les il avait été amené à formuler une philosophie
du
fédéralisme aussi profonde et aussi originale. Nous avons posé la que
240
a campagne de la Société helvétique et les écrits
du
doyen Bridel pour que l’opinion publique prît enfin conscience de ce
241
’hui, il ne faut pas se leurrer, il y a une crise
du
fédéralisme suisse. Et cette crise vient de ce que nous sommes entour
242
; or, rien n’est plus contraire à l’essence même
du
fédéralisme que l’esprit théorique et les généralisations. D’autre pa
243
ommunauté. Car alors, nous irions de l’autre côté
du
rideau de fer, en esprit tout au moins. Si nous en parlons, si nous l
244
se réaliser intégralement sans se trouver engagé
du
même coup dans le complexe social. Et aux collectivistes, nous rappel
245
hacun sait que l’individualisme outré fait le lit
du
collectivisme : ces deux extrêmes, eux, sont dans le même plan, se co
246
e s’attache qu’aux détails de la mise en pratique
du
fédéralisme en Suisse, mais non pas si l’on cherche à dégager de cett
247
logique. Elle échappe aux catégories géométriques
du
rationalisme vulgaire, mais correspond assez bien aux formes de pensé
248
arité, comme on voudra, qui est le battement même
du
cœur de tout régime fédéraliste. L’oublier serait se condamner à reto
249
s droits de chaque nation contre les empiètements
du
pouvoir central. Et nous devrons constamment rappeler aux deux partis
250
sans dire, comme la vie même ; elle était la vie
du
civisme et de la pratique politique des Suisses. C’est le défi que re
251
mier principe. — La fédération ne peut naître que
du
renoncement à toute idée d’hégémonie organisatrice, exercée par l’une
252
ème principe. — Le fédéralisme ne peut naître que
du
renoncement à tout esprit de système. Ce que je viens de dire au suje
253
se traduit pas seulement dans le mode d’élection
du
Conseil des États, mais surtout, et d’une manière beaucoup plus effic
254
elle d’un organe dans un corps. Or la vie normale
du
corps dépend de la vitalité de chacun de ses organes, de même que la
255
rtu purement négative et qui naît le plus souvent
du
scepticisme. Chaque nation serait mise au défi de donner le meilleur
256
logiques, et même économiques, telle est la santé
du
régime fédéraliste. Et ses pires ennemis sont ceux dont le grand Jako
257
attentif avec les réalités humaines et naturelles
du
pays. La Suisse est formée d’une multitude de groupes et d’organismes
258
endre les intérêts de leur nation contre le reste
du
monde. La fédération sera l’œuvre de groupes et de personnes qui pren
259
l nous faut aller vite. ⁂ Il n’y a, dans le monde
du
xxe siècle, que deux camps, deux politiques, deux attitudes humaines
260
leur des cas lui sont subordonnées. Les principes
du
fédéralisme, tels que je viens de les rappeler, s’opposent diamétrale
261
léchissement de notre vitalité, de notre courage,
du
sens de notre vocation. Nous n’arriverons à rien de bon, dans nos eff
262
modernes, et l’accusent de « saper les fondements
du
mariage et de la famille ». Mais il est hasardeux de parler de la « c
263
remment inévitable3, que réside la lourde réalité
du
problème que vous posez. Je ne me sens pas capable de le résoudre en
264
prise de position ». (Avec toutes les imprudences
du
monde, il m’a fallu 350 pages serrées pour en esquisser une, partiell
265
ain vient de visiter les stations flambant neuves
du
métro de Moscou, et son guide soviétique l’invite à admirer. « Très b
266
est le suivant : 1° « Henry Miller propage l’idée
du
monde la plus désespérée qu’un Américain ait encore puisée dans son p
267
it ce qu’il faut pour servir « l’expansionnisme »
du
dollar. Qu’on ne rie pas : il s’agit de « dialectique ». Et qu’on ne
268
y devrait être mis au crédit des sombres desseins
du
tsarisme ? Et, de même, l’insuccès notoire de la littérature soviétiq
269
ccuser les éditeurs américains de « tirer parti »
du
pessimisme d’un Miller ou d’un Faulkner, pour faire de leurs livres d
270
déplaisants : la dictature de l’argent, et celle
du
grand public, c’est-à-dire du simplisme qu’on baptise opinion moyenne
271
l’argent, et celle du grand public, c’est-à-dire
du
simplisme qu’on baptise opinion moyenne. Sur la dictature de l’argent
272
monde l’admettra, sans chicaner sur le sens exact
du
mot esprit dans ce contexte. Mais la question n’est pas si simple. Ca
273
’est pas si simple. Car après tout, c’est le goût
du
public qui fait le succès financier d’un roman, bien plus que la pass
274
ès financier d’un roman, bien plus que la passion
du
gain chez l’éditeur. En d’autres termes, si Ambre est un triomphe mon
275
ant ceux de Miller à Paris, c’est que la majorité
du
grand public est imbécile. Il faut donc l’éduquer, concluent les mora
276
ce sont bien moins les tentations de l’argent et
du
succès vulgaire que les habitudes de mensonge en service commandé par
277
942, et alors elle fut bien le fait de la volonté
du
peuple américain et de la politique de ses chefs. q. Rougemont Den
278
orité nous refusons le premier, nous nous méfions
du
second. Notre idée de l’homme n’est pas celle du Kremlin ni celle du
279
du second. Notre idée de l’homme n’est pas celle
du
Kremlin ni celle du businessman américain. Nous ne voulons pas d’un r
280
ée de l’homme n’est pas celle du Kremlin ni celle
du
businessman américain. Nous ne voulons pas d’un régime de terreur, de
281
e d’un seul parti ; qui ne représente qu’un quart
du
corps électoral dans les pays où il est le plus fort, et qui ne peut
282
ramme soit si clairement inscrit dans les données
du
siècle et si lisible aux meilleures volontés qu’il ne puisse provoque
283
Ils donnent des mitraillettes à ceux qui veulent
du
pain, une discipline aveugle à ceux qui cherchent un ordre, et le cam
284
fédéralistes, qui s’est tenu à Montreux à la fin
du
mois d’août. r. Rougemont Denis de, « Une Europe fédérée », Une Sem
285
nt qui ne ressemble à rien mais qu’il reconnaîtra
du
premier coup : un repère à la craie sur le seuil de sa vie, une note
286
es messages émis par quelque au-delà (ou en deçà)
du
moi qui veille. Canaux, écluses, ou signaux éprouvés, jalonnant la vo
287
la voie clandestine, fleurs de cette « rhétorique
du
rêve » que Jean-Paul a nommée le premier, ils règlent la circulation
288
pour l’usage quotidien, comme pour le tout-venant
du
rêve qui le reflète, n’importe quel objet pourra servir ; vieux clou
289
au fétichisme, qui n’est qu’une obsession morbide
du
sens des signes. ⁂ Quand tout se ferme devant moi, et que rien ne m’i
290
signes baignent dans une réalité profonde, celle
du
mythe, à quoi s’ordonnent les hasards apparents, et des structures de
291
prédictions heureuses, une sur dix, comme la loi
du
hasard nous autoriserait à l’attendre. Vous négligez tous les cas où
292
que jamais encore je ne me l’étais avoué : celle
du
changement instantané de tout, en sorte que nul ne s’en doute. Ne ser
293
n rêve qui sombrait et que je ramène sur la berge
du
réveil par une touffe de cheveux, par la main… Il se débat, et pour u
294
syllabes, exactement… Le superstitieux, que le 21
du
mois, à 7 heures… Un beau soir le beau vers accourt sur douze pieds,
295
es interlocuteurs penchés sur les bonnes feuilles
du
Cheval de Troie, et m’entraîne dans un bar voisin. Musique en sourdin
296
Simone de Beauvoir s’entretiennent fiévreusement
du
sort de l’Europe. L’auteur de La Part du diable m’en parlera lui auss
297
eusement du sort de l’Europe. L’auteur de La Part
du
diable m’en parlera lui aussi, tout à l’heure. Mais, d’abord, il faut
298
n, ne nous invita-t-il pas, reprenant le précepte
du
vieil Anaxagore, à penser avec les mains ? Je suis né à Neuchâtel, me
299
Denis de Rougemont. Chaque jour, vers onze heures
du
matin, ce patriarche du nouvel âge, ce Moïse de la terre atomique pas
300
ue jour, vers onze heures du matin, ce patriarche
du
nouvel âge, ce Moïse de la terre atomique passait sous mes fenêtres.
301
fait les raids massifs d’avions. Mais la bombe a
du
moins l’avantage de rendre les masses plus conscientes du danger de l
302
l’avantage de rendre les masses plus conscientes
du
danger de la guerre moderne. C’est la question même de la guerre qui
303
me, au contraire, le furent les hommes de lettres
du
xixe siècle, par exemple. Voyez Nietzsche, voyez Baudelaire, et Kier
304
. Eh bien ! non. Ceux qui se tiennent à la pointe
du
combat se nomment Sartre, Bataille, Breton… Après l’autre guerre, ce
305
ette époque, ils portaient déjà en eux une vision
du
monde, un message auxquels ils sont demeurés fidèles. La guerre, la d
306
ourquoi ce sont eux et eux seuls qu’on entend, ou
du
moins qu’on écoute. Les autres n’en sont encore qu’aux balbutiements.
307
cé une conférence où je développais les principes
du
fédéralisme. Il ne peut naître, disais-je, que d’un renoncement à tou
308
rochain livre qu’il doit publier : Les Personnes
du
drame . J’y traite de Goethe, de Kafka, de Kierkegaard, de Luther, de
309
e composer une morale qu’il intitulera : La Règle
du
jeu. Espérons que la bombe atomique n’interrompra pas vos travaux… La
310
ra pas vos travaux… La bombe n’est pas dangereuse
du
tout, me répond-il. C’est un objet. Les objets ne m’ont jamais fait p
311
t qu’ils tiennent la balance égale entre le refus
du
stalinisme et le refus de l’américanisme. Tel est le dialogue qui se
312
de fer, la Russie est un bloc dans tous les sens
du
terme. Mais l’Amérique n’en est pas un, elle qui vise aux libres écha
313
enfin plus qu’aucun pays à toutes les influences
du
monde, et sait très bien que sa propre santé dépend de celle des autr
314
soudaine diffusion provient d’une clause secrète
du
plan Marshall. Preuve de plus des sombres desseins que nourrissent le
315
harnés à nous asservir tout en feignant de donner
du
lait en poudre aux enfants. Il faut avouer que le nom même de « conde
316
, « c’est tout ce qui n’est pas la notation sèche
du
fait », c’est la poésie, c’est le style d’Homère. Lesage condense (ou
317
nding, à la manière de Hollywood, déjà.) Au début
du
dix-neuvième siècle, Gérard de Nerval condense les deux Faust de Goet
318
s deux Faust de Goethe, et Goethe se déclare ravi
du
résultat, préfère se relire en français. Vers la fin du siècle, le vi
319
ultat, préfère se relire en français. Vers la fin
du
siècle, le vicomte de Vogüé et d’autres condensent le roman russe, l’
320
ançais, et le réduisent aux dimensions civilisées
du
volume à trois francs cinquante broché en jaune. Et j’allais oublier
321
Une Nuits de Galland, qui sont pourtant le record
du
genre, comme on peut le vérifier d’un coup d’œil, si on les place sur
322
s leur comparer chez nous, sous le double rapport
du
succès et de la valeur littéraire intrinsèque, que le Roman de Trista
323
sions originales de la légende, et en particulier
du
poème de Thomas (3144 vers) et de celui de Béroul (4485 vers). Vous
324
l’adaptation d’une œuvre au goût réel ou supposé
du
public d’une époque et d’un pays, ce n’est pas une invention américai
325
oposer quelques remarques touchant la valeur même
du
procédé. Il est probable que le « condensé » n’aurait pas provoqué pa
326
ait. Ainsi, selon l’auteur et sa méthode, l’on va
du
pire à l’excellent. Le procédé lui-même n’est pas en cause, mais bien
327
le style de Goethe m’importe davantage que celui
du
dernier prix Tartempion. J’avouerai même, pendant que j’y suis, que c