1 1946, Articles divers (1946-1948). Genève, rose des vents de l’esprit (19 décembre 1946)
1 itarisme et pour la démocratie réelle, qui est le fédéralisme . Un régime de tyrannie n’aboutit jamais à la liberté. On le voit, M.
2 1947, Articles divers (1946-1948). Les maladies de l’Europe (1947)
2 s mêmes tensions fondamentales, je les nommerai : fédéralistes . Ici, Mesdames et Messieurs, s’ouvre béante devant moi, la tentation
3 osophiques de ces deux termes : la personne et le fédéralisme . Cette manière d’apparence rigoureuse s’autoriserait trop facilement
4 e nation, comme le parti le plus irréductible. Le fédéralisme , au contraire, veut unir et non pas unifier. Et justement parce qu’il
5 est l’invention de structures politiques du type fédéraliste , seules créatrices de paix et seules capables de sauvegarder la liber
3 1947, Articles divers (1946-1948). Conversation à bâtons rompus avec M. Denis de Rougemont (30-31 août 1947)
6 0-31 août 1947)o L’émouvante profession de foi fédéraliste qu’a entendue le congrès des fédéralistes européens de la bouche de M
7 n de foi fédéraliste qu’a entendue le congrès des fédéralistes européens de la bouche de M. Denis de Rougemont a eu un retentissemen
8 il avait été amené à formuler une philosophie du fédéralisme aussi profonde et aussi originale. Nous avons posé la question à M. d
9 us a répondu simplement : De tout temps, j’ai été fédéraliste , et je me suis fait une philosophie qui cadre avec les institutions d
10 i, il ne faut pas se leurrer, il y a une crise du fédéralisme suisse. Et cette crise vient de ce que nous sommes entourés d’États-n
11 mmes entourés d’États-nations, qui menacent notre fédéralisme . Cela explique aussi pourquoi le centralisme fait chez nous des progr
12 ts. Aussi suis-je convaincu que le salut de notre fédéralisme ne peut venir que d’une Europe fédérée. o. Rougemont Denis de, « [
4 1947, Articles divers (1946-1948). L’attitude fédéraliste (octobre 1947)
13 L’attitude fédéraliste (octobre 1947)p Le danger que présente un tel sujet, c’est qu’il r
14 or, rien n’est plus contraire à l’essence même du fédéralisme que l’esprit théorique et les généralisations. D’autre part, j’ai tou
15 és humaines. J’essaierai donc de définir l’esprit fédéraliste d’une manière indirecte, par implication, et je m’en tiendrai le plus
16 ’accord, tacitement, si nous souhaitons un régime fédéraliste  ? Nous n’en parlerions pas si nous pensions que le type d’homme le pl
17 ’autonomie et la solidarité, correspond le régime fédéraliste . J’ajouterai une remarque encore, pour compléter ce schéma trop rapid
18 urt de soif et celui qui se noie. Et de même, le fédéralisme ne naîtra jamais d’un habile dosage d’anarchie et de dictature, de pa
19 larisme borné et de centralisation oppressive. Le fédéralisme est sur un autre plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun sa
20 ption plus concrète de l’attitude et des méthodes fédéralistes . ⁂ L’an dernier, aux Rencontres internationales de Genève, le philoso
21 ’attache qu’aux détails de la mise en pratique du fédéralisme en Suisse, mais non pas si l’on cherche à dégager de cette expérience
22 l’on cherche à dégager de cette expérience l’idée fédéraliste qu’elle illustre. Une expérience de laboratoire est nécessairement pl
23 pourquoi, dans notre tentative de définir l’idée fédéraliste en soi, nous ferons bien de ne pas perdre de vue cette expérience-tém
24 cluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées, l’idée fédéraliste est très simple, mais non pas simple à définir en quelques mots, en u
25 ste. À mon sens, le mouvement intime de la pensée fédéraliste ne saurait être mieux comparé qu’à un rythme, à une respiration, à l’
26 tuelle de la diastole et de la systole. La pensée fédéraliste ne projette pas devant elle une utopie européenne qu’il s’agirait sim
27 sur ce double mouvement qui caractérise la pensée fédéraliste , sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on
28 qui est le battement même du cœur de tout régime fédéraliste . L’oublier serait se condamner à retomber sans cesse dans un malenten
29 très clairement. En effet, les mots fédération et fédéralisme sont compris de deux manières très différentes par les Suisses aléman
30 sse romande, au contraire, ceux qui se proclament fédéralistes sont en réalité les défenseurs jaloux de l’autonomie des cantons cont
31 t dire simplement : s’unir. Pour les autres, être fédéraliste veut dire simplement : rester libre chez soi. Or les uns et les autre
32 rce qu’ils n’ont qu’à moitié raison. Le véritable fédéralisme ne consiste ni dans la seule union des cantons, ni dans leur seule au
33 e je viens de signaler en Suisse. Nous aurons des fédéralistes qui ne penseront qu’à faire l’union et à la renforcer, et nous aurons
34 ire l’union et à la renforcer, et nous aurons des fédéralistes préoccupés avant tout de sauvegarder les droits de chaque nation cont
35 vrons constamment rappeler aux deux partis que le fédéralisme véritable n’est ni dans l’une ni dans l’autre de ces tendances, mais
36 e constater qu’ils n’emploient jamais le terme de fédéralisme , qu’ils l’ignorent, et qu’ils ne touchent que très rarement, et très
37 nt que très rarement, et très vaguement, à l’idée fédéraliste en soi. C’est peut-être parce que cette idée, comme je le disais tout
38 tique. Il est incontestable, en effet, que l’idée fédéraliste n’a pas cessé d’inspirer et de guider les démarches des meilleurs hom
39 héorie. Nous vivons ce moment de l’histoire où le fédéralisme suisse, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle
40 gagner en conscience de ses fins. De même pour le fédéralisme européen. Un instinct commun se formait peu à peu, depuis la guerre d
41 en fut un autre. Dans les deux cas, le sentiment fédéraliste fut promptement détourné au profit de politiques d’hégémonie. Toutefo
42 re de l’union véritable. Deuxième principe. — Le fédéralisme ne peut naître que du renoncement à tout esprit de système. Ce que je
43 e d’une idéologie. On pourrait définir l’attitude fédéraliste comme un refus constant et instinctif de recourir aux solutions systé
44 articuler dans un tout. Troisième principe. — Le fédéralisme ne connaît pas de problème des minorités. On objectera que le totali
45 en germe) dans tout système quantitatif ; il y a fédéralisme partout où c’est la qualité qui prime. Par exemple : le totalitaire v
46 présente qu’un chiffre, et le plus petit. Pour le fédéraliste , il va de soi qu’une minorité puisse compter pour autant, voire pour
47 œur à être un bon cœur. Cinquième principe. — Le fédéralisme repose sur l’amour de la complexité, par contraste avec le simplisme
48 et même économiques, telle est la santé du régime fédéraliste . Et ses pires ennemis sont ceux dont le grand Jakob Burckhardt annonç
49 st la vitalité civique d’un peuple. Une politique fédéraliste soucieuse de se mouler sur la réalité toujours complexe, suppose infi
50 l’on y réfléchit, on s’aperçoit que la politique fédéraliste n’est rien d’autre que la politique tout court, la politique par exce
51 rière-plan, il y a le totalitarisme, et il y a le fédéralisme . Une menace et une espérance. Cette antithèse domine le siècle. Elle
52 r des cas lui sont subordonnées. Les principes du fédéralisme , tels que je viens de les rappeler, s’opposent diamétralement et poin
53 ple et rigide, comme la guerre, comme la mort. Le fédéralisme est complexe et souple, comme la paix comme la vie… Et parce qu’il es
54 os esprits, même et surtout quand nous parlons de fédéralisme . Si au contraire, à la faveur de ces débats, nous parvenons à dévelop
55 ous parvenons à développer des réflexes de pensée fédéraliste , si nous devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéraliste
56 aliste, si nous devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéralistes comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moiti
57 devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéralistes comme on respire — la partie sera déjà plus qu’à moitié gagnée. Car s
58 tié gagnée. Car si l’Europe doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ?
59 récent congrès de Montreux, qui fédérait tous les fédéralistes , dans la conviction sobre et ferme que, cette fois-ci, on ne nous lai
60 de rater. p. Rougemont Denis de, « L’attitude fédéraliste  », La NEF, Paris, octobre 1947, p. 49-60.
5 1947, Articles divers (1946-1948). Une Europe fédérée (20 décembre 1947)
61 s’arrêter aux frontières d’un pays. Voilà donc le fédéralisme . L’opposition Il semble à première vue qu’un tel programme soit
62 veut pas la paix de l’Europe. Invités aux congrès fédéralistes , les communistes répondent en tirant le rideau de fer, s’enferment et
63 formule d’un ordre neuf… Où irons-nous ? Seul le fédéralisme ouvre des voies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la Suisse —
64 que les libertés : le but, l’essence de la pensée fédéraliste étant précisément de trouver les moyens d’articuler, d’arranger sans
65 en prendre la tête et inventer l’avenir. C’est le fédéralisme , qui veut que la Terre promise ne soit pour nous ni l’Amérique ni la
66 urope. 9. Le congrès de l’Union européenne des fédéralistes , qui s’est tenu à Montreux à la fin du mois d’août. r. Rougemont De
6 1948, Articles divers (1946-1948). Rencontre avec Denis de Rougemont (janvier 1948)
67 oût dernier, au congrès de l’Union européenne des fédéralistes , qui se tenait à Montreux, j’ai prononcé une conférence où je dévelop
68 une conférence où je développais les principes du fédéralisme . Il ne peut naître, disais-je, que d’un renoncement à toute idée d’hé
69 la guerre et la mort, il est simple et rigide. Le fédéralisme , au contraire, est complexe et souple comme la paix, comme la vie. Il
70 toutes les aspirations pourront s’exprimer que le fédéralisme européen pourra s’imposer. Mais sa réalisation ne vous semble-t-elle
71 ous parvenons à développer des réflexes de pensée fédéraliste , si ceux qui militent deviennent eux-mêmes intégralement fédéralistes
72 x qui militent deviennent eux-mêmes intégralement fédéralistes , je vous l’assure, la partie sera plus qu’à moitié gagnée. Voici venu