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ons j’aurai à poser à la Russie. Je lui dirai : «
Vous
accusez les démocraties d’être purement formelles, de n’être pas comp
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formelles, de n’être pas complètement réalisées ;
vous
prétendez, vous, Russie, être une démocratie réelle. Et vous avez des
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être pas complètement réalisées ; vous prétendez,
vous
, Russie, être une démocratie réelle. Et vous avez des camps de concen
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dez, vous, Russie, être une démocratie réelle. Et
vous
avez des camps de concentration, et vous interdisez aux poètes de s’e
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elle. Et vous avez des camps de concentration, et
vous
interdisez aux poètes de s’exprimer librement, et vous n’avez pas la
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interdisez aux poètes de s’exprimer librement, et
vous
n’avez pas la liberté de la presse, et vous repoussez l’existentialis
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t, et vous n’avez pas la liberté de la presse, et
vous
repoussez l’existentialisme qui pose des questions, et vous refoulez
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ssez l’existentialisme qui pose des questions, et
vous
refoulez les reporters étrangers et vous êtes le peuple le plus milit
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ions, et vous refoulez les reporters étrangers et
vous
êtes le peuple le plus militariste du monde. Si vous vous dites un pa
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s êtes le peuple le plus militariste du monde. Si
vous
vous dites un pays démocratique, c’est simple mot. Votre démocratie e
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s le peuple le plus militariste du monde. Si vous
vous
dites un pays démocratique, c’est simple mot. Votre démocratie est pl
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ous dites un pays démocratique, c’est simple mot.
Votre
démocratie est plus formelle que celles de nous tous. Nous, nous acce
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ceptons de n’être pas complètement démocratisés ;
vous
, vous ne l’acceptez pas. À vous de faire le premier pas. Ouvrez vos f
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s de n’être pas complètement démocratisés ; vous,
vous
ne l’acceptez pas. À vous de faire le premier pas. Ouvrez vos frontiè
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nt démocratisés ; vous, vous ne l’acceptez pas. À
vous
de faire le premier pas. Ouvrez vos frontières. Vous pouvez venir che
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eptez pas. À vous de faire le premier pas. Ouvrez
vos
frontières. Vous pouvez venir chez nous. Vous refusez ? Nous ne deman
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s de faire le premier pas. Ouvrez vos frontières.
Vous
pouvez venir chez nous. Vous refusez ? Nous ne demandons qu’à compren
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vrez vos frontières. Vous pouvez venir chez nous.
Vous
refusez ? Nous ne demandons qu’à comprendre. C’est à quoi, d’ailleurs
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ns américains, chez Carson McCullers en tout cas,
vous
ne pourrez tirer des dialogues qu’une connaissance plus intime des hé
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lasses (1947)j Les trains suisses, bien qu’ils
vous
conduisent en moins d’une heure d’un monde à l’autre — de Neuchâtel à
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expérience de la vie new-yorkaise, où personne ne
vous
voit jamais, se propose par contraste une réponse. C’est qu’en Suisse
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s, trop sérieux et choqués par on ne sait quoi… ?
Vous
les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez que cela suffi
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? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis
vous
trouvez que cela suffit, mais eux bien loin de se troubler pèsent enc
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p de retenue… À propos de cette pax helvetica, si
vous
pensez que j’exagère, laissez-moi recopier un « avis » imprimé que j’
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, et pour la même raison, des transparents. (Avez-
vous
remarqué que les trains qui vous croisent sont transparents s’ils von
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nsparents. (Avez-vous remarqué que les trains qui
vous
croisent sont transparents s’ils vont très vite ? On ne cesse de voir
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es maladies de l’Europe (1947)g On m’a prié de
vous
parler ce soir d’une Europe à laquelle je reviens après six ans d’abs
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u tout premier regard, une lucidité sans recours.
Vous
prenez cette amie dans vos bras, vous ne trouvez à dire que des phras
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ucidité sans recours. Vous prenez cette amie dans
vos
bras, vous ne trouvez à dire que des phrases banales : « Viens ici qu
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ns recours. Vous prenez cette amie dans vos bras,
vous
ne trouvez à dire que des phrases banales : « Viens ici qu’on se voie
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tu n’as pas trop changé ! » Mais d’un coup d’œil,
vous
avez lu toute son histoire. Ainsi j’ai retrouvé l’Europe. Sur son vis
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dain sur lui, dans le corps à corps qui s’ensuit,
vous
ne distinguez plus deux points de vue, mais seulement deux lutteurs é
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éviter, disent-ils, les pires ennuis. Si ces abus
vous
font élever la voix, partout l’on vous chuchote un conseil de prudenc
34
i ces abus vous font élever la voix, partout l’on
vous
chuchote un conseil de prudence. Certes, le conformisme en soi n’est
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trait de l’Europe que je viens d’esquisser devant
vous
pèche par excès de pessimisme, et que plusieurs des rides que j’ai cr
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livrent le secret de l’opposition que je voudrais
vous
faire sentir. Pour eux la vie se résume en deux opérations : producti
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croire à nos chances de durée, ne peut ni ne doit
vous
suffire. J’en indiquerai rapidement quelques autres, et ce sera ma co
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é cette petite parabole à mes amis américains : «
Vous
croyez, leur disais-je, que le plus grand est nécessairement le meill
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punément multiplier n’importe quoi par 10 ou 100.
Vous
oubliez la mesure de l’homme. Si, par exemple, vous multipliez par 10
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us oubliez la mesure de l’homme. Si, par exemple,
vous
multipliez par 10 toutes les dimensions d’une maison, vous ne pourrez
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ipliez par 10 toutes les dimensions d’une maison,
vous
ne pourrez plus gravir les escaliers ni vous asseoir dans les fauteui
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son, vous ne pourrez plus gravir les escaliers ni
vous
asseoir dans les fauteuils… » Ma troisième raison d’espérer, ce sont
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nt de penser, que penser d’autre pour la paix, je
vous
le demande, qu’un idéal fédératif mondial ? C’est pourquoi, sans recu
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geant à l’Europe et à sa vocation mondiale, et je
vous
invite à le dire avec moi : Je pense, donc j’en suis ! g. Rougemon
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eune Amérique vis-à-vis du problème des sexes. Si
vous
tenez entre vos mains ce texte, comme un graphologue intuitif tient u
46
-à-vis du problème des sexes. Si vous tenez entre
vos
mains ce texte, comme un graphologue intuitif tient une lettre à pein
47
ntuitif tient une lettre à peine regardée, et que
vous
tentez de formuler ce qu’il évoque dans votre esprit comme type de ci
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que vous tentez de formuler ce qu’il évoque dans
votre
esprit comme type de civilisation, j’imagine que vos conclusions ne s
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esprit comme type de civilisation, j’imagine que
vos
conclusions ne seront point trop différentes de celles que je voudrai
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eu, un voyage, un divorce. Never get involved, ne
vous
laissez jamais prendre au piège d’une intrigue complexe et qui menace
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amais. C’est OK ou ce n’est rien. Si ce n’est pas
vous
ce soir, c’était donc une erreur. Ils ne croient guère à la valeur un
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couple américain au restaurant, ou dans un train.
Vous
verrez une femme très soignée — son ménage simplifié lui en laisse le
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guisée en bonne vieille ; mom, chère vieille mom,
votre
mom aimante, etc., elle est la fiancée à tous les enterrements, le ca
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ndains annonçant les mariages de la classe riche,
vous
trouverez les noms des conjoints suivis de cette mention qui n’étonne
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comme si elle excusait tout parce qu’elle amuse.
Vous
penserez que ce n’est pas sérieux, et peut-être aurez-vous raison. Si
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erez que ce n’est pas sérieux, et peut-être aurez-
vous
raison. Si grave que soit un tel jugement, j’incline à croire que la
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et nos essais. Une jeune romancière me disait : «
Vous
autres, Européens, vous écrivez comme si vous étiez déjà morts. Oh !
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romancière me disait : « Vous autres, Européens,
vous
écrivez comme si vous étiez déjà morts. Oh ! ce n’est pas un reproche
59
: « Vous autres, Européens, vous écrivez comme si
vous
étiez déjà morts. Oh ! ce n’est pas un reproche aussi violent qu’il v
60
Oh ! ce n’est pas un reproche aussi violent qu’il
vous
paraît. Je veux dire que l’on sent chez vous un tel souci de la forme
61
u’il vous paraît. Je veux dire que l’on sent chez
vous
un tel souci de la forme durable… » Eux, c’est un certain dynamisme,
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le livre. L’un me répond au bout d’une semaine :
votre
livre est très bien, je voudrais le publier, mais il a le malheur de
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éditeur, ce serait un suicide. — Comment cela ? —
Vous
êtes trop objectif. On parlerait de cinquième colonne à propos de ma
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ne à propos de ma maison et de vous-même. — Savez-
vous
que mon livre est sur la liste noire des Allemands et même de l’organ
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l’organisation vichyssoise des libraires ? Savez-
vous
que la Gestapo en a saisi, brûlé, mis au pilon tous les exemplaires r
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vraie Cinquième Colonne, dans nos démocraties, je
vous
le dis, c’est la paresse d’esprit ! 27 janvier 1941 Soirée, hier, che
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ne page d’un petit geste nerveux : « Voilà ce que
vous
cherchiez, mon cher. Une bonne idée pour vous là-dedans ! » Cela tien
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que vous cherchiez, mon cher. Une bonne idée pour
vous
là-dedans ! » Cela tient de la divination, et c’est juste neuf fois s
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rait bien savoir un peu ce qui se passe… « N’êtes-
vous
pas l’auteur du Secret ? Souffrez que j’en sois la victime. » Sur quo
70
iers de plus d’une race… « Chemins du monde, l’un
vous
suit. » Chemins d’exil. Wesport (Connecticut), 15 août 1942 Huit jour
71
relevant les jambes. Tonio rit comme un gosse : «
Vous
direz plus tard en montrant ce dessin : c’est moi ! » Le soir, il nou
72
us lit les fragments d’un livre énorme (« Je vais
vous
lire mon œuvre posthume ») et qui me paraît ce qu’il a fait de plus b
73
… mais sachez-le : Nous n’étions pas absents de
vous
plus que de nous-mêmes. Vous étiez « occupés », nous étions en exil,
74
tions pas absents de vous plus que de nous-mêmes.
Vous
étiez « occupés », nous étions en exil, et les uns comme les autres d
75
re. Comment lui résisterait-on ? C’est un ami. Il
vous
a reçus d’abord et vous a proposé ses façons et usages qu’il convenai
76
ait-on ? C’est un ami. Il vous a reçus d’abord et
vous
a proposé ses façons et usages qu’il convenait d’aimer. Bientôt, s’il
77
s qu’il convenait d’aimer. Bientôt, s’il voit que
vous
restez là, il change un peu : vous n’êtes plus l’invité mais un clien
78
s’il voit que vous restez là, il change un peu :
vous
n’êtes plus l’invité mais un client, et qui devrait s’arranger pour p
79
t, et qui devrait s’arranger pour payer. Et quand
vous
n’avez plus d’argent, c’est tout d’un coup le monsieur qui ne tient p
80
t d’un coup le monsieur qui ne tient pas à ce que
vous
causiez des ennuis. Débrouillez-vous. Et puis, vous êtes trop nombreu
81
pas à ce que vous causiez des ennuis. Débrouillez-
vous
. Et puis, vous êtes trop nombreux, on ne peut pas s’occuper de chacun
82
us causiez des ennuis. Débrouillez-vous. Et puis,
vous
êtes trop nombreux, on ne peut pas s’occuper de chacun de vous. Et c’
83
p nombreux, on ne peut pas s’occuper de chacun de
vous
. Et c’est bien vrai. Nous étions trop nombreux. En France, en Suisse
84
it, il y en a toujours trop. Cependant notre sort
vous
paraissait enviable, à juste titre. Les pires tourments de l’esprit e
85
épourvus de toute espèce d’inhibition sociale. Je
vous
en donnerai un bon exemple. Il y a quelques mois, une de mes voisines
86
porte. La petite fille me dit : « Maman pense que
vous
pourrez m’aider pour mes devoirs d’arithmétique. » Je l’ai aidée de m
87
C’est une charmante enfant. — Depuis quand vivez-
vous
en Amérique ? — Depuis 1934. Mais j’y étais venu une première fois en
88
up de banquets, j’ai entendu beaucoup de speechs.
Vous
ne pouvez imaginer à quel point ce pays a changé depuis lors. Le nive
89
ui inquiète les Américains, c’est la Russie. Avez-
vous
remarqué qu’il se développe ici une sorte d’hystérie antirusse ? Mé
90
Tant que la bombe sera de notre côté… Que pensez-
vous
de ce délai de cinq ans qu’on cite partout, et qui serait nécessaire
91
qui est sûr, c’est qu’elle y travaille. — Croyez-
vous
que le « rideau de fer » s’explique par la peur qu’ont les Russes que
92
e. L’indicateur y serait trop bon marché. — Selon
vous
, ils redoutent des fuites au sujet de leurs préparatifs militaires pr
93
ui se passe aujourd’hui dans leurs frontières. Je
vous
le répète, ce qui domine la situation présente, c’est que les Russes
94
une organisation mondiale solide, sans l’URSS. —
Vous
entendez : en offrant aux Russes une invitation permanente à les rejo
95
re au violoniste : « Ce qu’il y a d’ennuyeux avec
vous
, Albert, c’est que vous ne savez pas compter ! » Je pense à l’Institu
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qu’il y a d’ennuyeux avec vous, Albert, c’est que
vous
ne savez pas compter ! » Je pense à l’Institut qu’Einstein a fondé av
97
-là prennent plus d’un siècle à se développer : «
Vous
voyez, riposta le maréchal, il n’y a pas une seconde à perdre ! »
98
te m’installer à Ferney dans quelques jours. Avez-
vous
beaucoup écrit pendant ce « temps de pénitence » ? Oui, passablement.
99
son petit cadre, est valable pour l’Europe. Voyez-
vous
, on ne se rend pas compte, en Suisse, qu’il existe en nous, aujourd’h
100
e me propose donc de serrer de près les termes de
votre
questionnaire. La conception chrétienne de l’amour ? Je demande à voi
101
ais les rapports sexuels. Maintenant, le texte de
votre
enquête trahit une certaine impatience à l’endroit de tutelles, inter
102
s sages et les saints de tous les temps sont avec
vous
pour affirmer la Liberté dans l’Amour et par l’Amour. Cet idéal n’est
103
ment « souhaitable » comme le suggère modestement
votre
questionnaire, il est l’idéal par excellence de tout ce qui mérite le
104
le3, que réside la lourde réalité du problème que
vous
posez. Je ne me sens pas capable de le résoudre en quelques lignes, e
105
la raison même pour laquelle une enquête comme la
vôtre
peut être conduite sans que mort s’en suive, ni même une amende. Si n
106
lique le guide, ils ne circulent pas encore, mais
vous
, qu’est-ce que vous dites de la question des Noirs aux États-Unis, he
107
ne circulent pas encore, mais vous, qu’est-ce que
vous
dites de la question des Noirs aux États-Unis, hein ? » Ce dialogue d
108
tous les jours depuis le congrès de Montreux9 : «
Vous
y croyez à cette fédération de l’Europe ? » Je réponds qu’il s’agit p
109
par le dire, d’une manière un peu différente : «
Vous
y croyez à cette fédération de l’Europe ?… » Derrière ce scepticisme
110
ment son destin. Survient alors celui qui dit : «
Vous
ne retenez que les coïncidences, prémonitions et prédictions heureuse
111
la loi du hasard nous autoriserait à l’attendre.
Vous
négligez tous les cas où cela rate. « Cela rate au moins neuf fois su
112
ela rate au moins neuf fois sur dix, comme toutes
vos
expériences de laboratoire. Et comme vous, je ne retiens que le dixiè
113
e toutes vos expériences de laboratoire. Et comme
vous
, je ne retiens que le dixième, qui donne un sens. Mais les neuf autre
114
me. J’imagine un destin actif et joueur. Arrêtez-
vous
un moment, je vous prie, devant cette nouveauté proprement dramatique
115
stin actif et joueur. Arrêtez-vous un moment, je
vous
prie, devant cette nouveauté proprement dramatique. Quel coup pour no
116
ccourt sur douze pieds, et la femme est au rendez-
vous
. (Allez répéter cela devant un jury ! Allez donc refaire l’expérience
117
z-lui ce qu’il fait : Je n’ai d’autre spécialité,
vous
répondra-t-il, que de réfléchir aux conséquences générales des découv
118
rique, de la Russie et de la bombe atomique. Avez-
vous
eu l’impression qu’Einstein se sentait responsable de sa découverte ?
119
out transformé, l’on a mis des cretonnes partout.
Vous
voyez ça : des cretonnes !… » À New York, reprend Denis de Rougemont,
120
x qui élèvent la voix, les hommes de 40 ans comme
vous
les nommez, ne font que poursuivre les discours commencés avant 1939.
121
sions, toutes les classes soient représentées. Je
vous
le répète ; c’est dans la mesure où toutes les aspirations pourront s
122
européen pourra s’imposer. Mais sa réalisation ne
vous
semble-t-elle pas chimérique ? Nullement. Si nous parvenons à dévelop
123
viennent eux-mêmes intégralement fédéralistes, je
vous
l’assure, la partie sera plus qu’à moitié gagnée. Voici venue l’heure
124
Espérons que la bombe atomique n’interrompra pas
vos
travaux… La bombe n’est pas dangereuse du tout, me répond-il. C’est u
125
s (3144 vers) et de celui de Béroul (4485 vers).
Vous
trouverez sans peine, dans n’importe quelle histoire de la littératur