1 1946, Articles divers (1946-1948). Théologie et littérature (1946)
1 . La peinture et la sculpture se sont constituées sur les autels, dans les nefs, et autour des architectures sacrées. Nos p
2 onvaincra par la lecture des écrits du jeune Marx sur la dialectique hégélienne. De nos jours, le vocabulaire technique s’e
3 ravaux fameux : ainsi l’influence de saint Thomas sur Dante, de Calvin sur d’Aubigné, du jansénisme sur Pascal et Racine, d
4 l’influence de saint Thomas sur Dante, de Calvin sur d’Aubigné, du jansénisme sur Pascal et Racine, de Swedenborg sur Balz
5 sur Dante, de Calvin sur d’Aubigné, du jansénisme sur Pascal et Racine, de Swedenborg sur Balzac, de Newman sur Gerard Manl
6 du jansénisme sur Pascal et Racine, de Swedenborg sur Balzac, de Newman sur Gerard Manley Hopkins. Mais il ne me paraît pas
7 al et Racine, de Swedenborg sur Balzac, de Newman sur Gerard Manley Hopkins. Mais il ne me paraît pas que le problème dans
8 portance, dans un siècle où la littérature exerce sur le public cultivé un empire comparable à celui de la radio sur les ma
9 cultivé un empire comparable à celui de la radio sur les masses, tandis que la prédication chrétienne semble réduite, dans
10 n pour le succès. Il y aurait tout et tant à dire sur la renaissance endémique, dans nos écoles d’avant-garde, des déviatio
11 est l’extrémisme théologique qui agit aujourd’hui sur les écrivains, tandis que le libéralisme tendait à se mettre à l’écol
12 geante, d’où son influence profonde et indéniable sur Ibsen, sur Unamuno, sur Rilke, sur Kafka, et sur un très grand nombre
13 ù son influence profonde et indéniable sur Ibsen, sur Unamuno, sur Rilke, sur Kafka, et sur un très grand nombre de poètes,
14 ce profonde et indéniable sur Ibsen, sur Unamuno, sur Rilke, sur Kafka, et sur un très grand nombre de poètes, de romancier
15 et indéniable sur Ibsen, sur Unamuno, sur Rilke, sur Kafka, et sur un très grand nombre de poètes, de romanciers et d’essa
16 sur Ibsen, sur Unamuno, sur Rilke, sur Kafka, et sur un très grand nombre de poètes, de romanciers et d’essayistes des plu
2 1946, Articles divers (1946-1948). Le supplice de Tantale (octobre 1946)
17 antale soutenu dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’onde et la branche ne s’écartant de lui qu’à l’instant où
18 era avant tous les autres, une ou quelques larmes sur moi, son oncle défunt, et cela en présence d’un respectable magistrat
19 a suivre. » À ce point, le notaire pose sa montre sur la table, elle marque onze heures et demie, et il attend les larmes.
20 laisanterie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Sur quoi l’inspecteur de police Harprecht lui fait observer que s’il parv
21 sion de la maison de l’oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, est bien trop réjouissante… Glanz, le conseiller d’église,
3 1947, Articles divers (1946-1948). Préface à Le Cœur est un chasseur solitaire de Carson McCullers (1947)
22 ux pas toute seule dans la ville. Je la félicitai sur le beau titre de son premier roman qui venait de paraître — écrit ent
23 arson McCullers par exemple, quand je l’interroge sur ses maîtres, me cite Dostoïevsky, Flaubert et Kierkegaard, là où un j
4 1947, Articles divers (1946-1948). La lutte des classes (1947)
24 uniforme au col bordé de perles blanches mordant sur l’encolure bien rasée entrait, claquait la porte étroite, et annonçai
25 nes hautement improbables, très rarement observés sur la planète, et que la presse devrait mettre en vedette, au lieu de no
26 nversation à voix trop haute, une semelle appuyée sur le banc, quelque geste imprévu, un air, un rien. L’indiscrétion sévèr
27 je rêvais avec fièvre, à 12 ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns qui s’engouffraient au tunnel du Gothard : Ams
28 s et des express européens, petits trajets portés sur les axes du monde. Quel ennui, ces secondes entre les deux ! j. Ro
5 1947, Articles divers (1946-1948). Les maladies de l’Europe (1947)
29 toute son histoire. Ainsi j’ai retrouvé l’Europe. Sur son visage et dans son expression certains traits accusés et tendus,
30 bout de tout. Mais, si la brute se jette soudain sur lui, dans le corps à corps qui s’ensuit, vous ne distinguez plus deux
31 populaire, les liquidations collectives calculées sur la base de statistiques d’État. Cependant, à peine libérées des dogme
32 gagne. Admirable libération ! Insistons fortement sur ce trait : le fanatisme d’aujourd’hui n’est plus religieux, mais poli
33 Autant de succès remportés par l’esprit du vaincu sur celui des vainqueurs. L’antisémitisme fait rage jusque dans les provi
34 t que plusieurs des rides que j’ai cru distinguer sur le visage spirituel du continent — je ne dis rien de son visage physi
35 n foyer intense dont le rayonnement s’élargissait sur tous les autres continents. L’Europe nous semblait donc plus grande q
36 in de l’autre guerre, la phrase fameuse de Valéry sur l’Europe « petit cap de l’Asie ». Aujourd’hui l’Europe vue d’Amérique
37 s s’affrontent au-dessus d’elle, rongée et ruinée sur ses bords, moralement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous voyon
38 ngée et ruinée sur ses bords, moralement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous voyons l’Europe comme vidée, au profit d
39 certains rêves et de certaines croyances apparus sur son sol, et qui semblaient parfois définir son génie. Notre rêve du p
40 le, impérialiste ou généreuse, l’Europe a diffusé sur la planète, sans distinction, ses découvertes et ses utopies, les sec
41 ance, et les germes de ses maladies. Et tout cela sur des terres plus fertiles, ou peut-être moins surveillées, a grandi ho
42 ilibre malgré l’attraction formidable qu’exercent sur nous, par leur masse, le colosse russe et le colosse américain, et ma
43 . Une Europe démoralisée par sa victoire douteuse sur Hitler, rétrécie et coincée entre deux grands empires, dépossédée par
44 n vieux propriétaire dépossédé qui pleure et rage sur la perte d’un domaine, alors que ce domaine menace ruine par sa faute
45 tes, ou conduiraient leurs malheureux initiateurs sur le banc des aveux spontanés. Et je ne dis pas que l’Américain et le R
46 rs. D’autre part, elle a pour effet de concentrer sur l’homme lui-même, créateur ou victime de ces tensions, l’effort princ
47 n, ni, par suite, faculté de décision. C’est donc sur les élites qu’il importe d’agir. Ce sont elles que l’on peut utilemen
48 impropre donc et même rebelle aux planifications sur table rase que l’Amérique, et surtout la Russie — ces deux grandes pl
49 res du succès. Leurs plans, en effet, sont fondés sur une méconnaissance voulue, systématique, de la complexité de l’homme
50 le propre d’une expérience est de rater neuf fois sur dix. Je pense aux crises économiques qui menacent constamment l’Améri
51 s’ouvrent d’abord les unes aux autres, suppriment sur tous les plans frontières et visas, renoncent au dogme meurtrier de l
6 1947, Articles divers (1946-1948). L’opportunité chrétienne (1947)
52 s, depuis la Renaissance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les hiérarchies ecclésiastiques défendaient leurs pouvo
53 demi-sourires et d’ironies intellectuelles basées sur « les derniers progrès de la science », cette tolérance même qui se m
54 ace, chez, les protestants, à un moralisme centré sur l’homme. Tout tranquillement, et pour sauver leur corps, les Églises
55 tte époque a pris fin. Et je fonde cette croyance sur quelques faits. C’est un fait que le totalitarisme a rompu la paix fa
56  global » comme disent les Américains, s’instaure sur notre planète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transcende nos attachem
7 1947, Articles divers (1946-1948). La guerre des sexes en Amérique (janvier 1947)
57 st une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur l’égalité économique et légale des conjoints, donnant ainsi un avanta
58 n âge ». Mom le transmute en sentimentalité fixée sur la mère dévorante. Sans nul doute faut-il voir dans ce mythe de la Mè
59 nc le voyage de Reno, comédie fort coûteuse basée sur un mensonge : l’intéressé doit en effet déclarer devant la cour son i
60 t à un groupe de journalistes qui la félicitaient sur ses fiançailles, à 19 ans : « C’est merveilleux de se marier pour la
8 1947, Articles divers (1946-1948). Journal d’un intellectuel en exil (mars 1947)
61 la Californie alerte à leur sujet deux éditeurs. Sur leur demande pressante, je leur envoie le livre. L’un me répond au bo
62 udrais le publier, mais il a le malheur de porter sur les années 1935 et 1936. Or le public veut de l’actualité. Le second
63 n et de vous-même. — Savez-vous que mon livre est sur la liste noire des Allemands et même de l’organisation vichyssoise de
64 chambrette, je trouve un grand jeune homme assis sur l’escalier. Il m’attendait. Il m’entraîne au café. Il avait des quest
65 nir d’un plateau, de services et d’assiettes pris sur la pile, puis défiler devant un comptoir où l’on désigne les plats de
66 it fabriqué lui-même. Au crépuscule, j’aime errer sur les quais, le long des bâtiments de brique rose aux fenêtres encadrée
67 arrières ni d’allées. De simples pierres dressées sur le gazon, irrégulièrement espacées. Ce pays qui n’aime pas la mort co
68 Le test d’intelligence d’un génie (examen portant sur la mémoire, l’érudition, le sens logique, la rapidité du raisonnement
69 un plafond vitré. Deux larges et basses fenêtres sur la cour. En face, le haut building d’une imprimerie. À droite, je dom
70 vent. Les nonnes, deux par deux, vont et viennent sur ce toit en lisant. Comme il n’y a ni mur, ni barrière, il faut craind
71 doit être environ neuf heures et demie. J’hésite sur le seuil : va-t-on me servir encore ? Au fond de la salle, deux homme
72 la cour. Des gouttes chargées de suie s’écrasent sur mon papier, la verrière doit être fendue ou mal jointe. Raccommodé av
73 vardent… Passe Julien Green, il apporte son texte sur la vie dans les camps d’entraînement. Il a trouvé le moyen de se rend
74 ras de chemise, sort de sa cage vitrée, le crayon sur l’oreille et le front maculé d’encre à copier. Il me cherche du regar
75 tient de la divination, et c’est juste neuf fois sur dix. Huit heures et demie. L’équipe de nuit s’installe sans bruit dan
76 du Secret ? Souffrez que j’en sois la victime. » Sur quoi, peut-être, il serait temps d’aller à ce dîner, n’était-ce pas p
77 u Sound, avec les Saint-Exupéry. Parties d’échecs sur la galerie, après le bain, à toutes les heures du jour et de la nuit.
78 puis des mois, et pour en récrire deux chapitres ( sur « l’amour tel qu’on le parle » et la passion réelle). Tonio rentre un
79 ise Annibal. Je lui apprends à marcher en laisse, sur la plage. 18 août 1942 Peut-être qu’il n’est pas de bonheur plus cons
80 n du progrès ne peut être qu’une plage, un loisir sur la plage, et nous l’avons ici. New York, 2 septembre 1942 Quoi de plu
81 recherches préparatoires. Abondance de documents sur l’Afrique du Nord, depuis quelques jours… Long Island, fin septembre
82 x heures de congé, chaque semaine. C’est immense, sur un promontoire emplumé d’arbres échevelés par les tempêtes, mais douc
83 « dépasser ». Je pose pour le Petit Prince couché sur le ventre et relevant les jambes. Tonio rit comme un gosse : « Vous d
84 es essais-là m’ont suffi pour déceler l’influence sur mon style de ce travail de propagande. Ou bien serait-ce l’influence
85 modernes !) Bien écrire, c’est régler ses moyens sur la fin que vise un écrit. Cette fin peut condamner la phrase trop « é
9 1947, Articles divers (1946-1948). La jeune littérature des États-Unis devant le roman américain (7 juin 1947)
86 ux pas toute seule dans la ville. Je la félicitai sur le beau titre de son premier roman qui venait de paraître — écrit ent
87 arson McCullers par exemple, quand je l’interroge sur ses maîtres, me cite Dostoïevsky, Flaubert et Kierkegaard, là où un j
10 1947, Articles divers (1946-1948). Drôle de paix (7 juin 1947)
88 ns, les hindous et les princes ne s’accordent que sur un point, qui est de refuser les plans de retraite obstinément offert
89 estiné à réagir, à plus ou moins longue échéance, sur le sort de chacune de nos nations d’Europe et sur nos vies individuel
90 sur le sort de chacune de nos nations d’Europe et sur nos vies individuelles. Il n’est pas un de ces faits qu’on puisse ana
91 nos débats politiques. Ces derniers sont centrés sur des questions de partis et de partis pris locaux et ancestraux nommés
92 « drôle de paix » que nous vivons repose en fait sur quatre crises, sur quatre pauvretés continentales : manque de liberté
93 que nous vivons repose en fait sur quatre crises, sur quatre pauvretés continentales : manque de liberté en Russie, manque
94 poir en Europe. Je dis bien que notre paix repose sur ces manques, qu’elle y trouve ses bases actuelles et ses garanties le
11 1947, Articles divers (1946-1948). Einstein, patriarche de l’âge atomique, m’a dit : « C’est pour dissimuler sa pauvreté et sa faiblesse que l’URSS méfiante, s’entoure de secret… » (9 août 1947)
95 t que fussent organisées d’urgence des recherches sur l’arme atomique. Dans cette petite maison naquit le nouvel âge. Le vo
96 r la peur qu’ont les Russes que l’on se renseigne sur l’état de leurs travaux atomiques ? — J’ai une explication plus simpl
97 lon bien bourgeois, bien en ordre. Voici le piano sur lequel Schnabel, le meilleur exécutant de Beethoven, accompagne parfo
98 ègues, ici même, pour éclairer l’opinion publique sur les problèmes que pose la bombe. Cet homme se sent-il responsable de
99 ngue encore ! dit-il soucieux en me reconduisant. Sur quoi je lui cite la parole de Lyautey qui avait demandé qu’on plante
12 1947, Articles divers (1946-1948). Conversation à bâtons rompus avec M. Denis de Rougemont (30-31 août 1947)
100 Amérique afin de faire une tournée de conférences sur la Suisse. J’y allais aussi dans l’intention de faire jouer mon orato
101 du public américain, j’ai fait, enfin, un ouvrage sur la Suisse, intitulé Le Cœur de l’Europe et dont il n’existe qu’une
102 caines, qui avait été chargé d’établir un rapport sur la conscription. Or, dans ses conclusions, ce comité s’est prononcé p
103 conscription, parce que, se référant à l’ouvrage sur la Suisse de M. Denis de Rougemont, il a donné comme argument princip
13 1947, Articles divers (1946-1948). L’attitude fédéraliste (octobre 1947)
104 politiques, si l’on ne s’est pas entendu d’abord sur une certaine idée de l’homme. Car toute politique implique une certai
105 ou non. Quelle est donc la définition de l’homme sur laquelle nous pouvons tomber d’accord, ou pour mieux dire, sur laquel
106 nous pouvons tomber d’accord, ou pour mieux dire, sur laquelle nous sommes d’accord, tacitement, si nous souhaitons un régi
107 de centralisation oppressive. Le fédéralisme est sur un autre plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun sait que l
108 esquissé à grands traits la conception de l’homme sur laquelle nos travaux doivent se fonder et qu’ils ont pour but ultime
109 u’elle allait de soi. Quant à ce que l’on répète sur la petitesse de la Suisse et sur l’impossibilité de transposer ses in
110 que l’on répète sur la petitesse de la Suisse et sur l’impossibilité de transposer ses institutions à l’échelle continenta
111 r l’un après l’autre. On ne saurait trop insister sur ce double mouvement qui caractérise la pensée fédéraliste, sur cette
112 mouvement qui caractérise la pensée fédéraliste, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on voud
113 œur. Cinquième principe. — Le fédéralisme repose sur l’amour de la complexité, par contraste avec le simplisme brutal qui
114 attachent. Certes, il est plus facile de décréter sur table rase, de simplifier les réalités d’un trait de plume, de tirer
115 Une politique fédéraliste soucieuse de se mouler sur la réalité toujours complexe, suppose infiniment plus de soins, d’ing
116 les systèmes totalitaires, en effet, sont fondés sur l’hégémonie d’un parti ou d’une nation, sur l’esprit de système, sur
117 ondés sur l’hégémonie d’un parti ou d’une nation, sur l’esprit de système, sur l’écrasement des minorités et des opposition
118 n parti ou d’une nation, sur l’esprit de système, sur l’écrasement des minorités et des oppositions, sur l’unification forc
119 ur l’écrasement des minorités et des oppositions, sur l’unification forcée des diversités, sur la haine des complexités viv
120 sitions, sur l’unification forcée des diversités, sur la haine des complexités vivantes, sur la destruction des groupes, et
121 iversités, sur la haine des complexités vivantes, sur la destruction des groupes, et sur le mépris des vocations remplacées
122 ités vivantes, sur la destruction des groupes, et sur le mépris des vocations remplacées par une fiche de mobilisation prof
123 ux fédéralistes qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ? Elle ne doit pas compter sur les gens
124 utre peut-elle compter ? Elle ne doit pas compter sur les gens au pouvoir. J’en connais peu qui aient l’intention de le lai
14 1947, Articles divers (1946-1948). La liberté dans l’amour [Réponse à une enquête] (novembre 1947)
125 Le problème me paraît capital, mais son énoncé sur plus d’un point critiquable ou obscur. Je me propose donc de serrer d
126 oujours ». Je crains bien que tout cela ne repose sur la confusion des termes amour et sexualité. En fait, je ne connais pa
127 tyrannie. De même une révolution peut s’enflammer sur des slogans d’émancipation, et justifier après quelques années et au
15 1947, Articles divers (1946-1948). La balance n’est pas égale entre les États-Unis et l’URSS (8 novembre 1947)
128  l’Amérique dégrade l’esprit ! » Le raisonnement, sur huit colonnes, est le suivant : 1° « Henry Miller propage l’idée du m
129 bares.) Tout le raisonnement de L’Humanité repose sur la conviction typiquement totalitaire que ce qu’on publie dans un pay
130 u mieux qu’une fraction négligeable des bénéfices sur la vente en Amérique ; 5° Les œuvres « pessimistes » de Faulkner et s
131 de près la vie américaine ont coutume d’insister sur deux traits de cette culture qui leur paraissent foncièrement déplais
132 -dire du simplisme qu’on baptise opinion moyenne. Sur la dictature de l’argent aux USA, tout a été dit, et les cent anecdot
133 pense que tout le monde l’admettra, sans chicaner sur le sens exact du mot esprit dans ce contexte. Mais la question n’est
134 donne-t-on, dans le fait ? D’excellents articles sur l’hygiène, les sciences, les mœurs chinoises, la vague de divorces, l
135 uniste moins que tout autre a le droit d’ironiser sur ce sujet. L’éditeur américain, pour éduquer le grand public, cherche
136 ée. » ⁂ Quant à l’influence américaine, concluons sur une simple remarque qui rétablit les proportions. Pour L’Humanité tou
137 teurs américains, est celui de notre public. Mais sur l’Europe, en général, l’influence américaine s’est exercée en deux oc
16 1947, Articles divers (1946-1948). Une Europe fédérée (20 décembre 1947)
138 ’a dit un Américain : sa conscience est en retard sur le milieu nouveau, sur les périls certains et les bienfaits possibles
139 a conscience est en retard sur le milieu nouveau, sur les périls certains et les bienfaits possibles instaurés par sa propr
140 la mesure pratique est l’heure de vol. Il médite sur la carte des frontières, dont les réseaux de l’air ne tiennent pas co
141 cette conversation une fois les pistolets déposés sur la table ? Deux mondes sont en présence, que nous n’approuvons pas, p
142 e plus fort, et qui ne peut faire notre unité que sur nos ruines, par l’occupation russe, et dans les camps. À l’égard de l
143 ndispensable à tout régime démocratique. Le refus sur deux fronts n’est pas une politique. Quand il est autre chose que l’e
17 1948, Articles divers (1946-1948). Notes sur la voie clandestine (hiver 1948)
144 Notes sur la voie clandestine (hiver 1948)t Il faut être aussi rationnel que
145 rir la voie. Mais essayons de ramener l’attention sur cet obstacle tant de fois refusé dans un écart désarçonnant : qu’est-
146 es amulettes. Le pilote fait une marque en secret sur l’hélice. Avant l’heure H, ou dans l’attente d’un amour, quelque céré
147 la puissante circonspection de celui qui s’engage sur le sentier de la guerre. Les feux rouges, des yeux verts, un profil d
148 econnaîtra du premier coup : un repère à la craie sur le seuil de sa vie, une note que lui seul peut entendre parce qu’elle
149 à quatre sous, caillou noir, carte à jouer perdue sur laquelle on met le pied par hasard. Mais nous touchons ici au fétichi
150 Qu’est-ce donc que cela ? Un moyen de me refonder sur mes assises inconscientes, si la raison hésite et là où elle se tait.
151 ences, prémonitions et prédictions heureuses, une sur dix, comme la loi du hasard nous autoriserait à l’attendre. Vous négl
152 cas où cela rate. « Cela rate au moins neuf fois sur dix, comme toutes vos expériences de laboratoire. Et comme vous, je n
153 en sorte que nul ne s’en doute. Ne serait-ce pas sur cette croyance que reposent les vœux, incantations, magie — et la pri
154 erdu, comme un rêve qui sombrait et que je ramène sur la berge du réveil par une touffe de cheveux, par la main… Il se déba
155 is, à 7 heures… Un beau soir le beau vers accourt sur douze pieds, et la femme est au rendez-vous. (Allez répéter cela deva
156 et s’en jouent. t. Rougemont Denis de, « Notes sur la voie clandestine », Les Cahiers de la Pléiade, Paris, janvier 1948
18 1948, Articles divers (1946-1948). Rencontre avec Denis de Rougemont (janvier 1948)
157 e Rougemont. Il laisse ses interlocuteurs penchés sur les bonnes feuilles du Cheval de Troie, et m’entraîne dans un bar voi
158 . Un soir (j’avais publié depuis peu mes Lettres sur la bombe atomique , le téléphone retentit. J’entendis une voix qui me
159 entrer. Je n’interrogerai pas Denis de Rougemont sur les États-Unis. Il leur a consacré de nombreux articles dans des jour
160 re en Amérique . Je hasarde pourtant une question sur la littérature d’outre-Atlantique. Il me répond : La littérature amér
161 xistence ne peut pas être sans influence profonde sur leurs pensées et leur œuvre. Enfin, nous en venons à parler de l’Euro
162 urni par la Suisse dont tout le système est fondé sur une dialectique : un pour tous, tous pour un. Cela signifie d’une par
163 res à chaque nation, à chaque province. Il repose sur l’amour de la complexité. Et, ce qui est non moins important, il se f
164 ubliera son Journal des deux mondes , des essais sur des mythes, tels que « Le supplice de Tantale », « L’Ombre perdue »,
19 1948, Articles divers (1946-1948). Les deux blocs ? Il n’en existe qu’un (9 janvier 1948)
165 choisir ou non entre les blocs. Tout cela repose sur l’idée simple que nous sommes pris entre deux grands empires égalemen
166 haque fois les améliorations qu’ils revendiquent, sur un niveau de vie d’ailleurs bien plus élevé que celui des ouvriers ru
20 1948, Articles divers (1946-1948). Ce sont les Français qui ont commencé (La querelle des « condensés… ») (14 février 1948)
167 peut le vérifier d’un coup d’œil, si on les place sur un rayon de bibliothèque à côté des 25 volumes de la traduction de Ma
168 t plus spécifiquement française. Insistons un peu sur le fait, avant de proposer quelques remarques touchant la valeur même
169 s plus grands soutiennent. Trois remarques encore sur ce vaste sujet que je ne puis traiter ici qu’en « condensé ». L’on ad
170 é Gide, tirée d’une traduction de Vialatte, faite sur un roman non terminé, et que l’auteur voulait détruire, ne court-il p