1 1948, Articles divers (1948-1950). L’idée fédéraliste (1948)
1 On peut penser avec le philosophe Jaspers que l’ Europe du xxe siècle n’a plus le choix « qu’entre la balkanisation et l’hel
2 « grands » prendre l’initiative d’une fédération européenne ou mondiale. L’échec de Napoléon et celui d’Hitler dans leurs tentati
3 celui d’Hitler dans leurs tentatives d’unifier l’ Europe indiquent d’une manière négative cette même vérité simple que notre r
4 quoi je vois en elle le seul avenir possible de l’ Europe , et le don que nous pouvons lui faire en restant fidèles à nous-mêmes
2 1948, Articles divers (1948-1950). Essai sur l’avenir (1948)
5 pratiquement la vitesse des transports. (Passer d’ Europe en Amérique ne prenait guère moins de temps en 1946 qu’à l’époque de
3 1948, Articles divers (1948-1950). Pour sauver nos diversités (le sens de La Haye) (juin 1948)
6 s force à nous interroger sur la valeur même de l’ Europe , dans le monde, et pour chacun de nous. Que signifie l’autonomie du c
7 iberté, que symbolise depuis des siècles le nom d’ Europe . En les perdant, nous serions assurés de perdre du même coup ce qui f
8 espoir de la sauver. Primauté de la culture en Europe S’il est vrai que les motifs immédiats de nous unir sont d’ordre é
9 ique, il n’est pas moins certain que l’unité de l’ Europe est essentiellement culturelle. Du point de vue de la géographie, l’E
10 t culturelle. Du point de vue de la géographie, l’ Europe n’est qu’un cap de l’Asie. Du point de vue des hommes qui l’habitent,
11 qui l’habitent, et des autres peuples du monde, l’ Europe reste aujourd’hui, même privée de sa puissance, le foyer d’une cultur
12 lle en donne le sens. Or il est bien typique de l’ Europe , aujourd’hui, que la culture ainsi comprise y soit encore un but, et
13 et qui prescrivent son rôle subordonné. Pour nous Européens , tout au contraire, c’est la culture qui exprime le sens humain de la
14 e la culture appartient donc à la définition de l’ Europe . Maintenir et promouvoir notre culture, cela signifie d’abord, pour n
15 r notre culture, cela signifie d’abord, pour nous Européens  : élargir et approfondir la conception de l’homme et de sa liberté. C
16 e de la vie et les institutions. La conception européenne de l’homme Élargir et approfondir la conception de l’homme et de s
17 on de l’homme et de sa liberté n’a jamais été, en Europe , l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste choisie
18 ce fut toujours, et ce sera, tant qu’il y aura l’ Europe , l’effet d’un dialogue permanent, bien souvent dramatique, parfois tr
19 s individuels : tous, ils ont contribué à faire l’ Europe et à modeler l’idée européenne de l’homme. Cette idée n’est pas simpl
20 nt contribué à faire l’Europe et à modeler l’idée européenne de l’homme. Cette idée n’est pas simple, mais toujours dialectique ;
21 es éléments, réside le risque original de l’homme européen , son aventure. Dans ce débat auquel chacun de nous participe plus ou
22 idental et de l’inquiétude créatrice qui pousse l’ Européen à remettre en question, de siècle en siècle, ses rapports avec Dieu,
23 tuant son patrimoine, réside la chance, pour tout Européen , d’individualiser de plus en plus ses jugements et son mode de vie. E
24 ns la conscience qu’il a d’en être responsable, l’ Européen conçoit la liberté. Toute notre histoire illustre ce débat, qui se l
25 ent infidèle à lui-même et au génie créateur de l’ Europe lorsqu’il cède à la tentation de supprimer les antagonismes, soit qu’
26 ologies Cette description succincte de l’homme européen nous met en mesure de clarifier maintenant quelques-uns des problèmes
27 nt, a fait pendant des siècles l’originalité de l’ Europe et la fécondité de sa culture. Mais par suite de la collusion de la n
28 Tandis que les frontières étatiques cloisonnent l’ Europe verticalement, les idéologies et les partis la cloisonnent horizontal
29 artis n’est donc capable, à lui seul, de sauver l’ Europe , ni par suite son propre avenir. De même que les nations n’ont de cha
30 a stratégie générale d’une action de salut public européen . c. Rougemont Denis de, « Pour sauver nos diversités (le sens de
4 1948, Articles divers (1948-1950). Pourquoi l’Europe ? (25 décembre 1948)
31 Pourquoi l’ Europe  ? (25 décembre 1948)d e Deux colosses, ou qui nous semblent tels,
32 er au compromis, c’est-à-dire à la Paix — c’est l’ Europe . Mais l’Europe n’est plus une puissance, parce que l’Europe est divis
33 , c’est-à-dire à la Paix — c’est l’Europe. Mais l’ Europe n’est plus une puissance, parce que l’Europe est divisée en vingt nat
34 is l’Europe n’est plus une puissance, parce que l’ Europe est divisée en vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille
35 ominé par deux grands empires. Et non seulement l’ Europe n’est plus une puissance qui pourrait exiger la paix, mais chacune de
36 nt comme elles vont : 1° Les différents pays de l’ Europe seront annexés ou colonisés les uns après les autres ; 2° La question
37 lutôt faire la paix, il nous faut d’abord faire l’ Europe , c’est-à-dire la Troisième puissance, qui serait capable d’exiger la
38 ter pour les deux autres. Et si l’on me dit que l’ Europe , même unie, serait encore trop petite pour tenir en respect les deux
39 , qu’on a tendance à oublier : La population de l’ Europe occidentale, donc à l’ouest du rideau de fer, est d’environ 300 milli
40 i, les choses cessent d’être simples, parce que l’ Europe est la réalité la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’en fai
41 . On nous dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’ Europe  ? Est-ce que c’est culturel ? ou politique ? ou économique ? Très bon
42 a paix. On nous répète sur le mode solennel que l’ Europe c’est Pascal et Goethe, c’est Dante et Shakespeare, c’est Paul Valéry
43 c’est Paul Valéry, etc. Bien sûr ; mais hélas ! l’ Europe réelle, ce n’est pas seulement une société des esprits. C’est aussi l
44 x tous, même malgré eux — qu’il nous faut faire l’ Europe . Mais quelle Europe ! Deux douzaines de nations avec leurs tradition
45 ux — qu’il nous faut faire l’Europe. Mais quelle Europe  ! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de
46 les que polémiques. Et cela n’est rien encore : l’ Europe consiste dans les combinaisons et les permutations d’une longue série
47 s ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’ Europe comme ses misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et au total so
48 ue. De là cette inquiétude créatrice qui pousse l’ Européen , de siècle en siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu,
49 isquer, qui est la condition première de ce que l’ Européen appelle sa liberté. Voilà pourquoi il serait criminel, s’il n’était d
50 passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’ Europe , mais très exactement ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’E
51 ent ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’ Europe sans son génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’Europe, pu
52 génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’ Europe , puisque le problème est justement de la faire sans commencer par la
53 qui nous paraît prédestinée à surmonter la crise européenne  : c’est la méthode fédéraliste. Fédérer, en effet, ce n’est pas unifi
54 ou de constitutions. Certes, nous voulons faire l’ Europe avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les partis qui l’acceptent
55 nos alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’ Europe , ils veulent bien faire la paix, mais à une condition : c’est que M.
56 voulez la paix, vous devez vouloir ses moyens : l’ Europe unie est le plus sûr ; si vous voulez l’Europe, vous devez vouloir le
57 l’Europe unie est le plus sûr ; si vous voulez l’ Europe , vous devez vouloir le fédéralisme, si vous voulez demeurer libres, e
58 ’il faut en courir l’aventure. Il dépend de nous, Européens , de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le jour soit
59 le jour soit prochain où les voix concertées de l’ Europe , proclament leur fédération, pourront se faire entendre au monde enti
60 espérance. d. Rougemont Denis de, « Pourquoi l’ Europe  ? », Rassemblement : bulletin intérieur hebdomadaire du RPF, Paris, 2
61 , en tant que membre du Comité central de l’Union européenne des fédéralistes, une conférence en Sorbonne. Les extraits que l’on v
5 1949, Articles divers (1948-1950). Commencer par l’Europe (février 1949)
62 Commencer par l’ Europe (février 1949)f Il paraît que l’idée d’un gouvernement mondial vie
63 passent en France et c’est très bien : c’est très européen … La voici donc en pleine actualité. Tout le monde se déclare pour le
64 , beaucoup moins, en vous parlant de notre petite Europe . Nous allons faire figure de provinciaux ou de nationalistes attardés
65 s attardés. Et l’on va nous demander : pourquoi l’ Europe  ? Tant qu’à faire, pourquoi pas le monde entier ? Pourquoi nous arrêt
66 un objectif immédiat, qui est de commencer par l’ Europe . Car nous pensons que le chemin vers la paix, vers le gouvernement mo
67 a paix, vers le gouvernement mondial, passe par l’ Europe — ou ne passera pas du tout. J’ai peut-être le droit de parler ainsi,
68 l’un des premiers à proclamer, en Amérique et en Europe , qu’il n’y avait qu’une parade à la bombe, c’était le gouvernement mo
69 fait un grand pas en avant en embrassant la cause européenne . Voici pour quelles raisons, les plus simples du monde, mais d’une lo
70 er au compromis, c’est-à-dire à la paix — c’est l’ Europe . Mais l’Europe n’est plus une puissance parce que l’Europe est divisé
71 , c’est-à-dire à la paix — c’est l’Europe. Mais l’ Europe n’est plus une puissance parce que l’Europe est divisée en vingt nati
72 ais l’Europe n’est plus une puissance parce que l’ Europe est divisée en vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille
73 é par les deux grands empires. Et non seulement l’ Europe n’est plus une puissance qui pourrait exiger la paix, mais chacune de
74 nt comme elles vont : 1° Les différents pays de l’ Europe seront annexés ou colonisés les uns après les autres ; 2° La question
75 lutôt faire la paix, il nous faut d’abord faire l’ Europe , c’est-à-dire la troisième puissance qui serait capable d’exiger la p
76 ter pour les deux autres. Et si l’on me dit que l’ Europe , même unie, serait encore trop petite pour tenir en respect les deux
77 , qu’on a tendance à oublier : La population de l’ Europe occidentale, donc à l’ouest du rideau de fer, est d’environ 300 milli
78 i, les choses cessent d’être simples, parce que l’ Europe est la réalité la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’en fai
79 . On nous dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’ Europe  ? Est-ce que c’est culturel ? ou politique ? ou économique ? Très bon
80 a paix. On nous répète sur le mode solennel que l’ Europe c’est Pascal et Goethe, c’est Dante et Shakespeare, c’est Paul Valéry
81 c’est Paul Valéry, etc. Bien sûr ; mais hélas, l’ Europe réelle, ce n’est pas seulement une société des esprits. C’est aussi l
82 ur eux tous, même malgré eux — qu’il nous faire l’ Europe . Mais alors des malins viennent nous dire : tous ces gens, qu’ont-ils
83 ous ces gens partagent le même sort, le sort de l’ Europe , c’est-à-dire que si l’on ne fait rien, ils seront tous les uns après
84 l’un de ces congrès où s’élabore notre fédération européenne . Car c’est précisément quand on veut les unir, qu’on découvre à quel
85 ut les unir, qu’on découvre à quel point tous les Européens résistent dans leurs différences, et peut-être consistent dans leurs
86 as d’opposition permise dans aucun ordre. Mais en Europe  ! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de
87 les que polémiques. Et cela n’est rien encore ; l’ Europe consiste dans les combinaisons et les permutations d’une longue série
88 s ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’ Europe comme ses misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et au total so
89 ue. De là cette inquiétude créatrice qui pousse l’ Européen , de siècle en siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu,
90 isquer, qui est la condition première de ce que l’ Européen appelle la liberté. Voilà pourquoi il serait criminel, s’il n’était d
91 passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’ Europe , mais très exactement, ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’
92 nt, ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’ Europe sans son génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’Europe, pu
93 génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’ Europe , puisque le problème est justement de la faire sans commencer par la
94 qui nous paraît prédestinée à surmonter la crise européenne  : c’est la méthode fédéraliste. Fédérer, en effet, ce n’est pas unifi
95 isme est la seule qui soit adaptée à nos réalités européennes . Faire du fédéralisme, c’est donc faire de l’Europe, c’est-à-dire, pr
96 nnes. Faire du fédéralisme, c’est donc faire de l’ Europe , c’est-à-dire, pratiquement, faire les bases de la paix. ⁂ Il reste à
97 e pareille attitude. Certes, nous voulons faire l’ Europe avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les partis qui l’acceptent
98 d’abord, puis à l’échelle nationale, puis au plan européen , et finalement au plan mondial nous savons bien que nous heurtons cer
99 u’elle trouve posés en travers de sa route vers l’ Europe fédérée et vers la paix — à la destruction du Léviathan moderne décri
100 notre programme, l’institution d’une Cour suprême européenne , c’est-à-dire d’un pouvoir supérieur aux États. Cette Cour suprême do
101 era sauvegardé le droit qui garantit les libertés européennes , le droit d’opposition légale contre l’État. Parler de démocratie, si
102 nties par une action qui se poursuit dans toute l’ Europe depuis deux ans et qui est en train d’aboutir à certains résultats co
103 inq va peut-être accepter notre plan de Parlement européen . Cette assemblée, que nous voulons élue à la fois par les parlements
104 une Cour suprême et la Constitution fédérale de l’ Europe . C’est quelque chose, qui peut devenir beaucoup… Mais nous sommes loi
105 ur nous, le moment d’être forts dans les conseils européens — de rallier l’opinion active derrière nos avant-gardes fédéralistes,
106 ui seul, faire tout le travail et créer l’opinion européenne . ⁂ Il est une phrase que je voudrais bien ne plus entendre, pour l’av
107 nos alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’ Europe , ils veulent bien faire la paix, mais à une condition : c’est que M.
108 er. Une bataille est en train de se livrer pour l’ Europe . Nous l’avons provoquée, nous les fédéralistes, en invitant gouvernem
109 parlements à convoquer cette année une Assemblée européenne . C’est maintenant — ou peut-être jamais — que le fédéralisme court sa
110 ulons la paix, nous devons vouloir ses moyens : l’ Europe unie est le plus sûr ; si nous voulons l’Europe, nous devons vouloir
111 l’Europe unie est le plus sûr ; si nous voulons l’ Europe , nous devons vouloir le fédéralisme ; si nous voulons demeurer libres
112 ’il faut en courir l’aventure. Il dépend de nous, Européens , de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le jour soit
113 le jour soit prochain où les voix concertées de l’ Europe , proclamant leur fédération, pourront se faire entendre au monde enti
114 Denis de, « Pour sauver la paix : commencer par l’ Europe  », Fédération, Paris, février 1949, p. 70-77.
6 1949, Articles divers (1948-1950). L’Europe ou le cap du destin (1949)
115 L’ Europe ou le cap du destin (1949)g Toutes les grandeurs européennes vienn
116 le cap du destin (1949)g Toutes les grandeurs européennes viennent de l’esprit, et non pas de la nature ni du nombre. Comment e
117 , furent très diverses et même contradictoires. L’ Europe a dominé par ses techniques, par sa science de la mise en valeur d’un
118 rques — ou les blessures — du génie créateur de l’ Europe . Et certes, l’Europe a follement exporté les secrets mêmes de sa puis
119 res — du génie créateur de l’Europe. Et certes, l’ Europe a follement exporté les secrets mêmes de sa puissance ; on les retour
120 ivilisation que tous rêvent d’imiter. Dire que l’ Europe est menacée — et l’on sait à quel point la menace est sérieuse — c’es
121 le bien comme pour le mal, ce qui est sorti de l’ Europe est sorti de l’esprit. Or, il se trouve que d’autres continents nous
122  : son génie, ses mesures, sa culture. Défendre l’ Europe , aujourd’hui, ce n’est donc plus défendre le capitalisme industriel,
123 ous, et qu’ils ont arrachées de nos mains. Si les Européens , dans leur majorité, refusent à la fois de se laisser américaniser et
124 en pâtirait, Russes et Américains compris. Cette Europe , pratiquement réduite à l’essentiel de son génie, à ce qu’il a de plu
125 en supprimant les douanes, et créer des pouvoirs européens , capables de traiter sur pied d’égalité avec les empires neufs de l’E
126 uest. Rien d’autre ne peut assurer l’indépendance européenne , seul moyen de prévenir la guerre. Tels sont les buts concrets que se
127 que se sont assignés les promoteurs du Mouvement européen . Nous verrons, au mois d’août de cette année, le premier résultat de
128 t chacun reconnaît l’urgence, et que le Mouvement européen promeut, resteront sans force et sans vie, si elles ne sont pas soute
129 la nécessité. La section culturelle du Mouvement européen s’est constituée pour y collaborer. Elle a commencé par fonder, avan
130 tous les efforts entrepris dans les divers pays d’ Europe en faveur de l’union des peuples et d’une éducation de « cadres europ
131 ’union des peuples et d’une éducation de « cadres européens  ». Des dizaines d’instituts existent, mais ils s’ignorent mutuellemen
132 lles » de tous ordres, qui se placent sur un plan européen . Deux exemples entre vingt : le Bureau d’études de Genève vient d’org
133 instituts visant à la formation d’une jeune élite européenne  ; et il rassemble une équipe d’historiens, en vue de la révision des
134 nds thèmes de la propagande générale du Mouvement européen . Ici, nos intellectuels ont une occasion magnifique de « s’engager »
135 être exécutées demain par un pouvoir fédéral de l’ Europe . En outre, le Bureau d’études met au point le programme d’une confére
136 frons, les autres sur ce qui peut naître dans une Europe débarrassée de ses frontières étatiques, enfin « rendue dans toute so
137 s hommes, des idées et des biens ». ( Message aux Européens , congrès de La Haye.) L’Europe est une culture qui est faite de douz
138 ( Message aux Européens , congrès de La Haye.) L’ Europe est une culture qui est faite de douze cultures. Il faut que chacune
139 un certain nombre de valeurs humaines qui, sans l’ Europe , seraient perdues. Mais l’Europe à son tour serait perdue sans elles.
140 ines qui, sans l’Europe, seraient perdues. Mais l’ Europe à son tour serait perdue sans elles. Telle est l’interaction vitale d
141 e sans elles. Telle est l’interaction vitale de l’ Europe et de la culture. Elles naissent et meurent avec l’esprit fédéraliste
142 dans la diversité. g. Rougemont Denis de, « L’ Europe ou le cap du destin », Cahiers du Monde nouveau, Paris, juin–juillet
7 1949, Articles divers (1948-1950). « Le promoteur de l’émission Demain l’Europe nous dit… » (1er juillet 1949)
143 « Le promoteur de l’émission Demain l’ Europe nous dit… » (1er juillet 1949)k Depuis la fin du mois de février 1
144 chaque semaine au micro du « dialogue » qu’est l’ Europe . De lundi en lundi, nous suivons ses chroniques au cours desquelles i
145 Monsieur de Rougemont, pourquoi faut-il fédérer l’ Europe  ? Parce qu’il n’y a pas d’autre moyen imaginable d’empêcher la guerre
146 e l’inventer pour les deux autres. Imaginez cette Europe grande ouverte où les nations ne disparaîtraient pas davantage que no
147 entre nos cantons. Imaginez ensuite cette grande Europe aussi décidée que la Suisse à ne faire la guerre à personne, mais à d
148 s. Je prépare également une conférence culturelle européenne qui aura lieu, en octobre, à Lausanne. Ce qui me préoccupe sans relâc
149 che c’est une œuvre très importante qui a nom : l’ Europe dont les problèmes culturels, en particulier, accaparent tout mon tem
150 esure propre à promouvoir le sentiment de l’unité européenne  ; d’agir dans ce sens sur l’opinion, la presse, le film et la radio,
151 ls aucun pacte n’est possible. De plus, le Centre européen offrira un lieu de rencontre aux porteurs et aux créateurs de la cult
152 e les grandes questions qui affectent la vie de l’ Europe , et s’exprimer à leur sujet par des appels à l’opinion publique. k.
153 t Denis de, « Le promoteur de l’émission Demain l’ Europe nous dit… », Le Radio, Lausanne, 1 juillet 1949, p. 950.
8 1949, Articles divers (1948-1950). Le Centre européen de la culture aura son siège en Suisse (7 juillet 1949)
154 e aura son siège en Suisse (7 juillet 1949)l L’ Europe dominait le monde entier, lorsque éclata la guerre de 1939. Politique
155 la vie. Cette puissance inouïe, sans précédent, l’ Europe la devait à l’esprit, car physiquement elle ne figure qu’un cap déchi
156 rques — ou les blessures — du génie créateur de l’ Europe . En cinq ans, tout s’est écroulé. La puissance a changé de mains. Ell
157 se et américaine. Elle se retourne contre nous. L’ Europe déchue n’est plus qu’un petit continent, divisé en vingt-quatre natio
158 ique et civique, déjà fortement compromise. Cette Europe sur la défensive, comment allons-nous la sauver ? Là-dessus, tous les
159 en supprimant les douanes, et créer des pouvoirs européens capables de traiter sur pied d’égalité avec les empires neufs de l’Es
160 uest. Rien d’autre ne peut assurer l’indépendance européenne , qui est à son tour le seul moyen de prévenir une guerre livrée à nos
161 que se sont assignés les promoteurs du Mouvement européen . Nous verrons au mois d’août de cette année le premier résultat de le
162 nt chacun reconnaît l’urgence et que le Mouvement européen promeut, resteront sans force et sans vie si elles ne sont pas souten
163 nscience, qui est justement la raison d’être de l’ Europe . Mais il faut informer ce sentiment, lui donner des moyens d’expressi
164 aspects techniques de son travail (documentation européenne  ; coordination des efforts entrepris dans tous nos pays, et qui souve
165 une part offrir aux forces culturelles de toute l’ Europe les moyens pratiques de « s’engager » dans l’œuvre du mouvement fédér
166 l’esprit de la culture, dans la construction de l’ Europe de demain. Faire en sorte que la culture aide nos peuples à s’unir, a
167 re aide nos peuples à s’unir, afin qu’ensuite une Europe fédérée vienne en aide à chacune de nos cultures : telle sera la doub
168 au mois d’octobre, sous les auspices du Mouvement européen . Le fait que la Suisse soit prévue comme siège du Centre européen de
169 outes les puissances comme étant « nécessaire à l’ Europe  », rend difficile, pour le moment, notre pleine participation aux con
170 se : notre pays dépend, plus qu’aucun autre, de l’ Europe tout entière et de ses destinées. Comment pourra-t-il donc participer
171 ra-t-il donc participer aux efforts pour sauver l’ Europe  ? La réponse ne peut faire de doute. Tant à Berne qu’au comité du Mou
172 de doute. Tant à Berne qu’au comité du Mouvement européen , on a reconnu que le domaine culturel était celui où nous pouvions, s
173 istorique, dont on a pu dire que le but était « l’ Europe helvétisée ». l. Rougemont Denis de, « Le Centre européen de la cu
9 1950, Articles divers (1948-1950). Préface à Le Problème de l’union européenne d’Olivier Philip (1950)
174 Préface à Le Problème de l’union européenne d’Olivier Philip (1950)u Il peut sembler étrange qu’on parle de « 
175 Il peut sembler étrange qu’on parle de « faire l’ Europe  », quand elle existe depuis tant de siècles. Mais l’expression se jus
176 de nos pays dans le jeu des forces mondiales : l’ Europe paraît avoir été défaite, et sa défection à l’Histoire devient une po
177 ne conscience toute nouvelle, et malheureuse. « L’ Europe est menacée, l’Europe est divisée, et la plus grave menace vient de s
178 uvelle, et malheureuse. « L’Europe est menacée, l’ Europe est divisée, et la plus grave menace vient de ses divisions », déclar
179 e générale des efforts déployés pour l’union de l’ Europe , mais encore celle d’une contribution à cette prise de conscience act
180 nversement d’une attitude contraire au génie de l’ Europe . En second lieu, je note qu’au cours d’un historique adroitement cond
181 déterminante » de l’aile fédéraliste du Mouvement européen , dès qu’il s’agit de la création d’une véritable Autorité européenne.
182 il s’agit de la création d’une véritable Autorité européenne . On pourra discuter plus tard sur la paternité réelle de maints proje
183 evendiqués par les fédéralistes, tels que la Cour européenne des droits de l’homme, le pool du charbon et de l’acier, la transform
184 général, ou même contre l’union des peuples de l’ Europe . Nous sommes tous de bonne volonté… Mais certains souhaitent l’union,
185 raux. Mais cette opposition n’est pas la seule. L’ Europe est née, elle a vécu d’antagonismes. Elle mourrait de leur suppressio
186 t de sa puissance. Pas plus qu’on ne peut rêver l’ Europe toute libérale ou toute socialiste, on ne peut l’imaginer toute catho
187 se montrer prudents, quand il s’agit de « faire l’ Europe  ». C’est qu’ils sont déjà fédérés. Aux unionistes, je tiendrai ce lan
188  [Préface] Olivier Philip, Le Problème de l’union européenne  », dans Le Problème de l’union européenne, Neuchâtel, Éditions de la
189 ’union européenne  », dans Le Problème de l’union européenne , Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1950, p. 9-11.
10 1950, Articles divers (1948-1950). Raisons et buts d’une conférence (janvier 1950)
190 n profondément contradictoire dans laquelle vit l’ Europe , depuis dix ans, est entrée dans la phase critique. Elle est presque
191 de se résoudre en une synthèse. Il est vrai que l’ Europe est en train de se défaire. Elle n’a jamais étép plus menacée, plus d
192 ans toute sa longue histoire, — consciemment, — l’ Europe est en train de se faire ! Aux yeux d’un esprit objectif, toutes les
193 ndre. » Il y a aujourd’hui une manière proprement européenne d’avoir peur de l’avenir : et c’est la peur d’une guerre que d’autres
194 on issue. Mais il y a, en même temps, une manière européenne d’espérer, un espoir proprement européen, c’est celui de réussir notr
195 anière européenne d’espérer, un espoir proprement européen , c’est celui de réussir notre fédération, et de retrouver par là même
196 uissent, à Strasbourg, les cadres politiques de l’ Europe unie, il est grand temps de définir la visée, la portée humaine de ce
197 ine de cette action, la vocation de la communauté européenne . Tel est le but de cette Conférence. Ce qu’on attend de nous ici, c’e
198 posent nos circonstances historiques : pourquoi l’ Europe  ? qu’a-t-elle à dire aux hommes ? quels sont ses droits humains et sp
199 er l’exercice de la pensée libre, sans laquelle l’ Europe n’est plus rien. On pourrait discuter sans fin sur le titre de cette
200 ns fin sur le titre de cette Conférence. Les mots européen , culture, prêtent à des controverses trop faciles. Dès qu’on parle d’
201 des controverses trop faciles. Dès qu’on parle d’ Europe , d’unir l’Europe, chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’Europe
202 trop faciles. Dès qu’on parle d’Europe, d’unir l’ Europe , chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’Europe ! » et finit par
203 ope, chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’ Europe  ! » et finit par offrir une belle définition de ce qu’est l’Europe, d
204 it par offrir une belle définition de ce qu’est l’ Europe , de ce qu’elle a été, de ce qu’elle devrait être à son sens. Et ce di
205 x reste, à tout prendre, la vraie définition de l’ Europe , une et diverse. De même, dès que l’on parle de culture, chacun donne
206 intellectuelles et spirituelles qui ont fait de l’ Europe autre chose et beaucoup plus que ce qu’elle est dans sa réalité physi
207 ands noms » de venir participer au sauvetage de l’ Europe . Ils nous répondent qu’ils ont un rhume, qu’ils ont promis une confér
208 s pays. Chacun des groupes nationaux du Mouvement européen a reçu d’abord un questionnaire sur l’état des problèmes concrets de
209 tières étaient ouvertes, et l’union fédérale de l’ Europe réalisée. Nos cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent
210 instruments de travail, dans toute l’étendue de l’ Europe . Supprimer tous ces droits de douane ou de visas, dont le bénéfice es
211 sités. Qu’on la laisse libre de se manifester ! L’ Europe ouverte, et rien de plus, mais rien de moins, voilà la solution, voil
212 condition libérale qui était celle de l’esprit en Europe avant la guerre de 1914. C’était le beau temps, je le sais. L’on pouv
213 ’on pouvait lire, dans l’Annuaire de la Compagnie européenne des wagons-lits, au chapitre sur les passeports : « Le passeport n’es
214 nos cultures dans leur diversité. Il faut doter l’ Europe unie d’instruments de travail qui soient à l’échelle continentale. Il
215 u’il n’en existe pas un seul qui ait pour objet l’ Europe comme unité. Les uns veulent embrasser le monde entier, tandis que le
216 te aucune institution capable de renseigner sur l’ Europe en général, sur sa situation présente, sur l’état de ses forces et de
217 du congrès. Au mois de février 1949, le Mouvement européen ouvrait à Genève un Bureau d’études 7 chargé de préparer l’œuvre du C
218 leur réserver. Il en va de même pour le Collège d’ Europe , à Bruges, collège qui permettrait de former les « grands commis euro
219 ège qui permettrait de former les « grands commis européens  », dont les futures institutions de l’Europe unie auront évidemment b
220 s européens », dont les futures institutions de l’ Europe unie auront évidemment besoin. Enfin, je mentionnerai un projet d’Ins
221 soin. Enfin, je mentionnerai un projet d’Institut européen des sciences politiques et sociales ; et ce projet surtout d’un Fonds
222 ues et sociales ; et ce projet surtout d’un Fonds européen pour les recherches scientifiques, dont l’importance capitale ne saur
223 out à l’heure, qui s’occuperait de l’enseignement européen , deux mots seulement, mais importants. La préparation de cette Confér
224 rend parfaitement compte que l’avenir de l’union européenne dépend en premier lieu de la création d’une élite responsable de jeun
225 n publique l’institution rapide d’un enseignement européen constituera la meilleure propagande pour notre union, et peut-être la
226 nt facilement être créés par le blocage, au titre européen , d’une fraction du budget de l’Éducation, dans chaque pays. Les gouve
227 stin spirituel commun, et l’énergie créatrice des Européens ne sont pas réveillés, les États et l’économie privée courent à leur
228 le budget global d’une renaissance de la culture européenne . Construire des engins de mort qui coûtent des milliards, quand on re
229 e de nous être aussi mal civilisés. La Conférence européenne de la culture faillirait à sa vraie mission, si elle n’élevait pas, c
230 et cette éducation d’une conscience commune de l’ Europe  ? La question doit être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement « e
231 être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement «  européenne  ». Qu’il soit bien clair que nous n’entendons pas substituer aux nati
232 ux nationalismes locaux une sorte de nationalisme européen . L’Europe s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. Elle a toujo
233 smes locaux une sorte de nationalisme européen. L’ Europe s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. Elle a toujours conçu
234 s’agit donc pas, pour nous, d’opposer une nation européenne aux grandes nations de l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « cult
235 l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « culture européenne  » synthétique, valable pour nous seuls et fermée sur elle-même : ce s
236 ée sur elle-même : ce serait trahir le génie de l’ Europe , nous couper de ses sources chrétiennes et humanistes. Notre ambition
237 uples séparés, c’est de leur offrir l’image d’une Europe rénovée par l’union dans la liberté, d’une Europe qui prend au sérieu
238 Europe rénovée par l’union dans la liberté, d’une Europe qui prend au sérieux sa vocation particulière dans le monde. Une Euro
239 rieux sa vocation particulière dans le monde. Une Europe affaiblie, et divisée par vingt nationalismes et autant de barrières
240 s, ne saurait plus être un pôle d’attraction. Une Europe proclamant des principes sans les appliquer fermement, n’aurait bient
241 e droit de parler. Prendre au sérieux la vocation européenne , c’est une mission de vigilance dont les intellectuels des pays libre
242 uraient être négligés dans la pratique sans que l’ Europe perde ses droits à l’existence et à l’autonomie. Si nous exerçons, à
243 onférence qu’elle fut le congrès de la conscience européenne . Une conscience malheureuse, il est vrai, tourmentée, coupable, — com
244 onscience, en dernière analyse. C’est notre lot d’ Européens , et c’est notre mission profonde, de préférer toujours la conscience
245 onheur assuré. Il est frappant que le bonheur, en Europe , n’ait trouvé ses plus hautes expressions que dans quelques tableaux
246 foi, sans renier nos raisons de vivre. Sauvons l’ Europe tragique, pour que nos descendants puissent encore habiter en esprit,
247 -d’œuvre futurs, au ciel de la musique — dans une Europe heureuse. 6. Présidée par M. Salvador de Madariaga, qui était d’ai
248 oncé par Denis de Rougemont lors de la Conférence européenne de la culture qui a eu lieu à Lausanne en décembre 1949. p. Nous avo
11 1950, Articles divers (1948-1950). Un gage à Jean Paulhan ! (avril 1950)
249  n’ont jamais été amoureux ». Heureusement pour l’ Europe , et pour les fédéralistes, il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela
250 rès graves imperfections, au progrès vers l’union européenne , laquelle reste à faire, comme chacun sait. (J’ajoute qu’on ne compte
251 qui agit plus que tout autre en faveur de l’union européenne , mais je ne sache pas qu’il ait jamais passé pour un « doctrinaire »,
252 conseiller certains remèdes in extremis (que les Européens n’aiment pas du tout, vous par exemple), ce n’est pas « annoncer » la
253 e. Vous prenez vos « fédéralistes » dans L’Esprit européen , recueil de neuf conférences prononcées à Genève en 1949, par des hom
254 ous ceux, qui, un jour ou l’autre, ont parlé de l’ Europe avec une vague idée qu’elle ferait bien de s’unir. Il y a des gens qu
255 nous, mais pour les défendre avec nous. P.-S. — «  Europe vole » ? Un gage. r. Rougemont Denis de, « Un gage à Jean Paulhan 
12 1950, Articles divers (1948-1950). Il est impossible de sauver l’Europe sans sauver sa culture (5 août 1950)
256 Il est impossible de sauver l’ Europe sans sauver sa culture (5 août 1950)s t Il est impossible de sauve
257 (5 août 1950)s t Il est impossible de sauver l’ Europe si l’on ne sauve pas en même temps sa culture ; ou de sauver la cultu
258 sert de faire durer, de conserver la créature — l’ Europe — si l’on tarit les sources de sa recréation perpétuelle. Et rien ne
259 és de s’accomplir dans une libre communauté. Si l’ Europe est réduite à l’impuissance politique, si elle est colonisée par l’Am
260 le désire parfois, ou envahie par la Russie, si l’ Europe disparaît du jeu des forces mondiales, personne ne pourra remplacer c
261 sans une culture active rendue à l’efficacité, l’ Europe ne peut recouvrer la puissance. Elle sera peut-être unie, c’est même
262 à partir d’un médiocre destin. Que servirait à l’ Europe de recevoir une unité, si ce n’était pas celle de son choix ? et si c
263 elle-même ? son destin et non plus sa liberté ? L’ Europe sans sa culture, réduite à ce qu’elle est, ne serait plus qu’un cap d
264 our la terre de la liberté. Ces deux réalités : l’ Europe , la culture, naissent et meurent du même mouvement. ⁂ Qu’en est-il do
265 e ? Entre les deux colosses russe et américain, l’ Européen qui vient de perdre la guerre, fait actuellement ce qu’on peut appele
266 l’ouest du rideau de fer, près de 300 millions d’ Européens . Nous disposons de plus d’un quart du charbon, et près d’un tiers de
267 ut nous envier. ⁂ Qu’avons-nous inventé, nous les Européens , depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas inventé ? Je c
268 presque tous leurs grands noms sont des noms de l’ Europe , et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos ma
269 moderne tout entier peut être appelé une création européenne . Pour le bien comme pour le mal, il imite à la fois nos mœurs et nos
270 s. Les Hindous, les Chinois, les Noirs, copient l’ Europe pour toutes ces choses, mais nous, nous copions tout au plus quelques
271 ne et la fermeture-éclair qui sont des inventions européennes  ; et de l’autre côté, Marx et notre industrie plus l’instruction publ
272 ugemont Denis de, « Il est impossible de sauver l’ Europe sans sauver sa culture », France indépendante, Paris, 5 août 1950, p.
13 1950, Articles divers (1948-1950). Saint-John Perse et l’Amérique (1950)
273 e, notre plus grand témoin de l’exil intérieur en Europe . L’un parle de hauteur, d’exultation, l’autre d’humilité dans la souf
274 rofonde » dont parlait un jour Baudelaire. III. L’ Europe étant vision de l’homme dans le temps, l’Amérique est vision de l’esp
275 ns le temps, l’Amérique est vision de l’espace. L’ Europe fut universaliste, et le redeviendra peut-être, mais l’Amérique est p
276 , dans sa dernière partie, le poème du retour à l’ Europe , à la France. Nous reviendrons, un soir d’Automne, sur les derniers
277 inoxes », et qu’il nous aide ! par le chant d’une Europe future. Car, ainsi que l’écrit Montesquieu — je ne sais plus de qui,