1
On peut penser avec le philosophe Jaspers que l’
Europe
du xxe siècle n’a plus le choix « qu’entre la balkanisation et l’hel
2
« grands » prendre l’initiative d’une fédération
européenne
ou mondiale. L’échec de Napoléon et celui d’Hitler dans leurs tentati
3
celui d’Hitler dans leurs tentatives d’unifier l’
Europe
indiquent d’une manière négative cette même vérité simple que notre r
4
quoi je vois en elle le seul avenir possible de l’
Europe
, et le don que nous pouvons lui faire en restant fidèles à nous-mêmes
5
pratiquement la vitesse des transports. (Passer d’
Europe
en Amérique ne prenait guère moins de temps en 1946 qu’à l’époque de
6
s force à nous interroger sur la valeur même de l’
Europe
, dans le monde, et pour chacun de nous. Que signifie l’autonomie du c
7
iberté, que symbolise depuis des siècles le nom d’
Europe
. En les perdant, nous serions assurés de perdre du même coup ce qui f
8
espoir de la sauver. Primauté de la culture en
Europe
S’il est vrai que les motifs immédiats de nous unir sont d’ordre é
9
ique, il n’est pas moins certain que l’unité de l’
Europe
est essentiellement culturelle. Du point de vue de la géographie, l’E
10
t culturelle. Du point de vue de la géographie, l’
Europe
n’est qu’un cap de l’Asie. Du point de vue des hommes qui l’habitent,
11
qui l’habitent, et des autres peuples du monde, l’
Europe
reste aujourd’hui, même privée de sa puissance, le foyer d’une cultur
12
lle en donne le sens. Or il est bien typique de l’
Europe
, aujourd’hui, que la culture ainsi comprise y soit encore un but, et
13
et qui prescrivent son rôle subordonné. Pour nous
Européens
, tout au contraire, c’est la culture qui exprime le sens humain de la
14
e la culture appartient donc à la définition de l’
Europe
. Maintenir et promouvoir notre culture, cela signifie d’abord, pour n
15
r notre culture, cela signifie d’abord, pour nous
Européens
: élargir et approfondir la conception de l’homme et de sa liberté. C
16
e de la vie et les institutions. La conception
européenne
de l’homme Élargir et approfondir la conception de l’homme et de s
17
on de l’homme et de sa liberté n’a jamais été, en
Europe
, l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste choisie
18
ce fut toujours, et ce sera, tant qu’il y aura l’
Europe
, l’effet d’un dialogue permanent, bien souvent dramatique, parfois tr
19
s individuels : tous, ils ont contribué à faire l’
Europe
et à modeler l’idée européenne de l’homme. Cette idée n’est pas simpl
20
nt contribué à faire l’Europe et à modeler l’idée
européenne
de l’homme. Cette idée n’est pas simple, mais toujours dialectique ;
21
es éléments, réside le risque original de l’homme
européen
, son aventure. Dans ce débat auquel chacun de nous participe plus ou
22
idental et de l’inquiétude créatrice qui pousse l’
Européen
à remettre en question, de siècle en siècle, ses rapports avec Dieu,
23
tuant son patrimoine, réside la chance, pour tout
Européen
, d’individualiser de plus en plus ses jugements et son mode de vie. E
24
ns la conscience qu’il a d’en être responsable, l’
Européen
conçoit la liberté. Toute notre histoire illustre ce débat, qui se l
25
ent infidèle à lui-même et au génie créateur de l’
Europe
lorsqu’il cède à la tentation de supprimer les antagonismes, soit qu’
26
ologies Cette description succincte de l’homme
européen
nous met en mesure de clarifier maintenant quelques-uns des problèmes
27
nt, a fait pendant des siècles l’originalité de l’
Europe
et la fécondité de sa culture. Mais par suite de la collusion de la n
28
Tandis que les frontières étatiques cloisonnent l’
Europe
verticalement, les idéologies et les partis la cloisonnent horizontal
29
artis n’est donc capable, à lui seul, de sauver l’
Europe
, ni par suite son propre avenir. De même que les nations n’ont de cha
30
a stratégie générale d’une action de salut public
européen
. c. Rougemont Denis de, « Pour sauver nos diversités (le sens de
31
Pourquoi l’
Europe
? (25 décembre 1948)d e Deux colosses, ou qui nous semblent tels,
32
er au compromis, c’est-à-dire à la Paix — c’est l’
Europe
. Mais l’Europe n’est plus une puissance, parce que l’Europe est divis
33
, c’est-à-dire à la Paix — c’est l’Europe. Mais l’
Europe
n’est plus une puissance, parce que l’Europe est divisée en vingt nat
34
is l’Europe n’est plus une puissance, parce que l’
Europe
est divisée en vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille
35
ominé par deux grands empires. Et non seulement l’
Europe
n’est plus une puissance qui pourrait exiger la paix, mais chacune de
36
nt comme elles vont : 1° Les différents pays de l’
Europe
seront annexés ou colonisés les uns après les autres ; 2° La question
37
lutôt faire la paix, il nous faut d’abord faire l’
Europe
, c’est-à-dire la Troisième puissance, qui serait capable d’exiger la
38
ter pour les deux autres. Et si l’on me dit que l’
Europe
, même unie, serait encore trop petite pour tenir en respect les deux
39
, qu’on a tendance à oublier : La population de l’
Europe
occidentale, donc à l’ouest du rideau de fer, est d’environ 300 milli
40
i, les choses cessent d’être simples, parce que l’
Europe
est la réalité la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’en fai
41
. On nous dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’
Europe
? Est-ce que c’est culturel ? ou politique ? ou économique ? Très bon
42
a paix. On nous répète sur le mode solennel que l’
Europe
c’est Pascal et Goethe, c’est Dante et Shakespeare, c’est Paul Valéry
43
c’est Paul Valéry, etc. Bien sûr ; mais hélas ! l’
Europe
réelle, ce n’est pas seulement une société des esprits. C’est aussi l
44
x tous, même malgré eux — qu’il nous faut faire l’
Europe
. Mais quelle Europe ! Deux douzaines de nations avec leurs tradition
45
ux — qu’il nous faut faire l’Europe. Mais quelle
Europe
! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de
46
les que polémiques. Et cela n’est rien encore : l’
Europe
consiste dans les combinaisons et les permutations d’une longue série
47
s ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’
Europe
comme ses misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et au total so
48
ue. De là cette inquiétude créatrice qui pousse l’
Européen
, de siècle en siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu,
49
isquer, qui est la condition première de ce que l’
Européen
appelle sa liberté. Voilà pourquoi il serait criminel, s’il n’était d
50
passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’
Europe
, mais très exactement ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’E
51
ent ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’
Europe
sans son génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’Europe, pu
52
génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’
Europe
, puisque le problème est justement de la faire sans commencer par la
53
qui nous paraît prédestinée à surmonter la crise
européenne
: c’est la méthode fédéraliste. Fédérer, en effet, ce n’est pas unifi
54
ou de constitutions. Certes, nous voulons faire l’
Europe
avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les partis qui l’acceptent
55
nos alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’
Europe
, ils veulent bien faire la paix, mais à une condition : c’est que M.
56
voulez la paix, vous devez vouloir ses moyens : l’
Europe
unie est le plus sûr ; si vous voulez l’Europe, vous devez vouloir le
57
l’Europe unie est le plus sûr ; si vous voulez l’
Europe
, vous devez vouloir le fédéralisme, si vous voulez demeurer libres, e
58
’il faut en courir l’aventure. Il dépend de nous,
Européens
, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le jour soit
59
le jour soit prochain où les voix concertées de l’
Europe
, proclament leur fédération, pourront se faire entendre au monde enti
60
espérance. d. Rougemont Denis de, « Pourquoi l’
Europe
? », Rassemblement : bulletin intérieur hebdomadaire du RPF, Paris, 2
61
, en tant que membre du Comité central de l’Union
européenne
des fédéralistes, une conférence en Sorbonne. Les extraits que l’on v
62
Commencer par l’
Europe
(février 1949)f Il paraît que l’idée d’un gouvernement mondial vie
63
passent en France et c’est très bien : c’est très
européen
… La voici donc en pleine actualité. Tout le monde se déclare pour le
64
, beaucoup moins, en vous parlant de notre petite
Europe
. Nous allons faire figure de provinciaux ou de nationalistes attardés
65
s attardés. Et l’on va nous demander : pourquoi l’
Europe
? Tant qu’à faire, pourquoi pas le monde entier ? Pourquoi nous arrêt
66
un objectif immédiat, qui est de commencer par l’
Europe
. Car nous pensons que le chemin vers la paix, vers le gouvernement mo
67
a paix, vers le gouvernement mondial, passe par l’
Europe
— ou ne passera pas du tout. J’ai peut-être le droit de parler ainsi,
68
l’un des premiers à proclamer, en Amérique et en
Europe
, qu’il n’y avait qu’une parade à la bombe, c’était le gouvernement mo
69
fait un grand pas en avant en embrassant la cause
européenne
. Voici pour quelles raisons, les plus simples du monde, mais d’une lo
70
er au compromis, c’est-à-dire à la paix — c’est l’
Europe
. Mais l’Europe n’est plus une puissance parce que l’Europe est divisé
71
, c’est-à-dire à la paix — c’est l’Europe. Mais l’
Europe
n’est plus une puissance parce que l’Europe est divisée en vingt nati
72
ais l’Europe n’est plus une puissance parce que l’
Europe
est divisée en vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille
73
é par les deux grands empires. Et non seulement l’
Europe
n’est plus une puissance qui pourrait exiger la paix, mais chacune de
74
nt comme elles vont : 1° Les différents pays de l’
Europe
seront annexés ou colonisés les uns après les autres ; 2° La question
75
lutôt faire la paix, il nous faut d’abord faire l’
Europe
, c’est-à-dire la troisième puissance qui serait capable d’exiger la p
76
ter pour les deux autres. Et si l’on me dit que l’
Europe
, même unie, serait encore trop petite pour tenir en respect les deux
77
, qu’on a tendance à oublier : La population de l’
Europe
occidentale, donc à l’ouest du rideau de fer, est d’environ 300 milli
78
i, les choses cessent d’être simples, parce que l’
Europe
est la réalité la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’en fai
79
. On nous dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’
Europe
? Est-ce que c’est culturel ? ou politique ? ou économique ? Très bon
80
a paix. On nous répète sur le mode solennel que l’
Europe
c’est Pascal et Goethe, c’est Dante et Shakespeare, c’est Paul Valéry
81
c’est Paul Valéry, etc. Bien sûr ; mais hélas, l’
Europe
réelle, ce n’est pas seulement une société des esprits. C’est aussi l
82
ur eux tous, même malgré eux — qu’il nous faire l’
Europe
. Mais alors des malins viennent nous dire : tous ces gens, qu’ont-ils
83
ous ces gens partagent le même sort, le sort de l’
Europe
, c’est-à-dire que si l’on ne fait rien, ils seront tous les uns après
84
l’un de ces congrès où s’élabore notre fédération
européenne
. Car c’est précisément quand on veut les unir, qu’on découvre à quel
85
ut les unir, qu’on découvre à quel point tous les
Européens
résistent dans leurs différences, et peut-être consistent dans leurs
86
as d’opposition permise dans aucun ordre. Mais en
Europe
! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de
87
les que polémiques. Et cela n’est rien encore ; l’
Europe
consiste dans les combinaisons et les permutations d’une longue série
88
s ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’
Europe
comme ses misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et au total so
89
ue. De là cette inquiétude créatrice qui pousse l’
Européen
, de siècle en siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu,
90
isquer, qui est la condition première de ce que l’
Européen
appelle la liberté. Voilà pourquoi il serait criminel, s’il n’était d
91
passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’
Europe
, mais très exactement, ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’
92
nt, ce « petit cap de l’Asie » à quoi se réduit l’
Europe
sans son génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’Europe, pu
93
génie. Ce n’est donc pas une idéologie qui fera l’
Europe
, puisque le problème est justement de la faire sans commencer par la
94
qui nous paraît prédestinée à surmonter la crise
européenne
: c’est la méthode fédéraliste. Fédérer, en effet, ce n’est pas unifi
95
isme est la seule qui soit adaptée à nos réalités
européennes
. Faire du fédéralisme, c’est donc faire de l’Europe, c’est-à-dire, pr
96
nnes. Faire du fédéralisme, c’est donc faire de l’
Europe
, c’est-à-dire, pratiquement, faire les bases de la paix. ⁂ Il reste à
97
e pareille attitude. Certes, nous voulons faire l’
Europe
avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les partis qui l’acceptent
98
d’abord, puis à l’échelle nationale, puis au plan
européen
, et finalement au plan mondial nous savons bien que nous heurtons cer
99
u’elle trouve posés en travers de sa route vers l’
Europe
fédérée et vers la paix — à la destruction du Léviathan moderne décri
100
notre programme, l’institution d’une Cour suprême
européenne
, c’est-à-dire d’un pouvoir supérieur aux États. Cette Cour suprême do
101
era sauvegardé le droit qui garantit les libertés
européennes
, le droit d’opposition légale contre l’État. Parler de démocratie, si
102
nties par une action qui se poursuit dans toute l’
Europe
depuis deux ans et qui est en train d’aboutir à certains résultats co
103
inq va peut-être accepter notre plan de Parlement
européen
. Cette assemblée, que nous voulons élue à la fois par les parlements
104
une Cour suprême et la Constitution fédérale de l’
Europe
. C’est quelque chose, qui peut devenir beaucoup… Mais nous sommes loi
105
ur nous, le moment d’être forts dans les conseils
européens
— de rallier l’opinion active derrière nos avant-gardes fédéralistes,
106
ui seul, faire tout le travail et créer l’opinion
européenne
. ⁂ Il est une phrase que je voudrais bien ne plus entendre, pour l’av
107
nos alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’
Europe
, ils veulent bien faire la paix, mais à une condition : c’est que M.
108
er. Une bataille est en train de se livrer pour l’
Europe
. Nous l’avons provoquée, nous les fédéralistes, en invitant gouvernem
109
parlements à convoquer cette année une Assemblée
européenne
. C’est maintenant — ou peut-être jamais — que le fédéralisme court sa
110
ulons la paix, nous devons vouloir ses moyens : l’
Europe
unie est le plus sûr ; si nous voulons l’Europe, nous devons vouloir
111
l’Europe unie est le plus sûr ; si nous voulons l’
Europe
, nous devons vouloir le fédéralisme ; si nous voulons demeurer libres
112
’il faut en courir l’aventure. Il dépend de nous,
Européens
, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le jour soit
113
le jour soit prochain où les voix concertées de l’
Europe
, proclamant leur fédération, pourront se faire entendre au monde enti
114
Denis de, « Pour sauver la paix : commencer par l’
Europe
», Fédération, Paris, février 1949, p. 70-77.
115
L’
Europe
ou le cap du destin (1949)g Toutes les grandeurs européennes vienn
116
le cap du destin (1949)g Toutes les grandeurs
européennes
viennent de l’esprit, et non pas de la nature ni du nombre. Comment e
117
, furent très diverses et même contradictoires. L’
Europe
a dominé par ses techniques, par sa science de la mise en valeur d’un
118
rques — ou les blessures — du génie créateur de l’
Europe
. Et certes, l’Europe a follement exporté les secrets mêmes de sa puis
119
res — du génie créateur de l’Europe. Et certes, l’
Europe
a follement exporté les secrets mêmes de sa puissance ; on les retour
120
ivilisation que tous rêvent d’imiter. Dire que l’
Europe
est menacée — et l’on sait à quel point la menace est sérieuse — c’es
121
le bien comme pour le mal, ce qui est sorti de l’
Europe
est sorti de l’esprit. Or, il se trouve que d’autres continents nous
122
: son génie, ses mesures, sa culture. Défendre l’
Europe
, aujourd’hui, ce n’est donc plus défendre le capitalisme industriel,
123
ous, et qu’ils ont arrachées de nos mains. Si les
Européens
, dans leur majorité, refusent à la fois de se laisser américaniser et
124
en pâtirait, Russes et Américains compris. Cette
Europe
, pratiquement réduite à l’essentiel de son génie, à ce qu’il a de plu
125
en supprimant les douanes, et créer des pouvoirs
européens
, capables de traiter sur pied d’égalité avec les empires neufs de l’E
126
uest. Rien d’autre ne peut assurer l’indépendance
européenne
, seul moyen de prévenir la guerre. Tels sont les buts concrets que se
127
que se sont assignés les promoteurs du Mouvement
européen
. Nous verrons, au mois d’août de cette année, le premier résultat de
128
t chacun reconnaît l’urgence, et que le Mouvement
européen
promeut, resteront sans force et sans vie, si elles ne sont pas soute
129
la nécessité. La section culturelle du Mouvement
européen
s’est constituée pour y collaborer. Elle a commencé par fonder, avan
130
tous les efforts entrepris dans les divers pays d’
Europe
en faveur de l’union des peuples et d’une éducation de « cadres europ
131
’union des peuples et d’une éducation de « cadres
européens
». Des dizaines d’instituts existent, mais ils s’ignorent mutuellemen
132
lles » de tous ordres, qui se placent sur un plan
européen
. Deux exemples entre vingt : le Bureau d’études de Genève vient d’org
133
instituts visant à la formation d’une jeune élite
européenne
; et il rassemble une équipe d’historiens, en vue de la révision des
134
nds thèmes de la propagande générale du Mouvement
européen
. Ici, nos intellectuels ont une occasion magnifique de « s’engager »
135
être exécutées demain par un pouvoir fédéral de l’
Europe
. En outre, le Bureau d’études met au point le programme d’une confére
136
frons, les autres sur ce qui peut naître dans une
Europe
débarrassée de ses frontières étatiques, enfin « rendue dans toute so
137
s hommes, des idées et des biens ». ( Message aux
Européens
, congrès de La Haye.) L’Europe est une culture qui est faite de douz
138
( Message aux Européens , congrès de La Haye.) L’
Europe
est une culture qui est faite de douze cultures. Il faut que chacune
139
un certain nombre de valeurs humaines qui, sans l’
Europe
, seraient perdues. Mais l’Europe à son tour serait perdue sans elles.
140
ines qui, sans l’Europe, seraient perdues. Mais l’
Europe
à son tour serait perdue sans elles. Telle est l’interaction vitale d
141
e sans elles. Telle est l’interaction vitale de l’
Europe
et de la culture. Elles naissent et meurent avec l’esprit fédéraliste
142
dans la diversité. g. Rougemont Denis de, « L’
Europe
ou le cap du destin », Cahiers du Monde nouveau, Paris, juin–juillet
143
« Le promoteur de l’émission Demain l’
Europe
nous dit… » (1er juillet 1949)k Depuis la fin du mois de février 1
144
chaque semaine au micro du « dialogue » qu’est l’
Europe
. De lundi en lundi, nous suivons ses chroniques au cours desquelles i
145
Monsieur de Rougemont, pourquoi faut-il fédérer l’
Europe
? Parce qu’il n’y a pas d’autre moyen imaginable d’empêcher la guerre
146
e l’inventer pour les deux autres. Imaginez cette
Europe
grande ouverte où les nations ne disparaîtraient pas davantage que no
147
entre nos cantons. Imaginez ensuite cette grande
Europe
aussi décidée que la Suisse à ne faire la guerre à personne, mais à d
148
s. Je prépare également une conférence culturelle
européenne
qui aura lieu, en octobre, à Lausanne. Ce qui me préoccupe sans relâc
149
che c’est une œuvre très importante qui a nom : l’
Europe
dont les problèmes culturels, en particulier, accaparent tout mon tem
150
esure propre à promouvoir le sentiment de l’unité
européenne
; d’agir dans ce sens sur l’opinion, la presse, le film et la radio,
151
ls aucun pacte n’est possible. De plus, le Centre
européen
offrira un lieu de rencontre aux porteurs et aux créateurs de la cult
152
e les grandes questions qui affectent la vie de l’
Europe
, et s’exprimer à leur sujet par des appels à l’opinion publique. k.
153
t Denis de, « Le promoteur de l’émission Demain l’
Europe
nous dit… », Le Radio, Lausanne, 1 juillet 1949, p. 950.
154
e aura son siège en Suisse (7 juillet 1949)l L’
Europe
dominait le monde entier, lorsque éclata la guerre de 1939. Politique
155
la vie. Cette puissance inouïe, sans précédent, l’
Europe
la devait à l’esprit, car physiquement elle ne figure qu’un cap déchi
156
rques — ou les blessures — du génie créateur de l’
Europe
. En cinq ans, tout s’est écroulé. La puissance a changé de mains. Ell
157
se et américaine. Elle se retourne contre nous. L’
Europe
déchue n’est plus qu’un petit continent, divisé en vingt-quatre natio
158
ique et civique, déjà fortement compromise. Cette
Europe
sur la défensive, comment allons-nous la sauver ? Là-dessus, tous les
159
en supprimant les douanes, et créer des pouvoirs
européens
capables de traiter sur pied d’égalité avec les empires neufs de l’Es
160
uest. Rien d’autre ne peut assurer l’indépendance
européenne
, qui est à son tour le seul moyen de prévenir une guerre livrée à nos
161
que se sont assignés les promoteurs du Mouvement
européen
. Nous verrons au mois d’août de cette année le premier résultat de le
162
nt chacun reconnaît l’urgence et que le Mouvement
européen
promeut, resteront sans force et sans vie si elles ne sont pas souten
163
nscience, qui est justement la raison d’être de l’
Europe
. Mais il faut informer ce sentiment, lui donner des moyens d’expressi
164
aspects techniques de son travail (documentation
européenne
; coordination des efforts entrepris dans tous nos pays, et qui souve
165
une part offrir aux forces culturelles de toute l’
Europe
les moyens pratiques de « s’engager » dans l’œuvre du mouvement fédér
166
l’esprit de la culture, dans la construction de l’
Europe
de demain. Faire en sorte que la culture aide nos peuples à s’unir, a
167
re aide nos peuples à s’unir, afin qu’ensuite une
Europe
fédérée vienne en aide à chacune de nos cultures : telle sera la doub
168
au mois d’octobre, sous les auspices du Mouvement
européen
. Le fait que la Suisse soit prévue comme siège du Centre européen de
169
outes les puissances comme étant « nécessaire à l’
Europe
», rend difficile, pour le moment, notre pleine participation aux con
170
se : notre pays dépend, plus qu’aucun autre, de l’
Europe
tout entière et de ses destinées. Comment pourra-t-il donc participer
171
ra-t-il donc participer aux efforts pour sauver l’
Europe
? La réponse ne peut faire de doute. Tant à Berne qu’au comité du Mou
172
de doute. Tant à Berne qu’au comité du Mouvement
européen
, on a reconnu que le domaine culturel était celui où nous pouvions, s
173
istorique, dont on a pu dire que le but était « l’
Europe
helvétisée ». l. Rougemont Denis de, « Le Centre européen de la cu
174
Préface à Le Problème de l’union
européenne
d’Olivier Philip (1950)u Il peut sembler étrange qu’on parle de «
175
Il peut sembler étrange qu’on parle de « faire l’
Europe
», quand elle existe depuis tant de siècles. Mais l’expression se jus
176
de nos pays dans le jeu des forces mondiales : l’
Europe
paraît avoir été défaite, et sa défection à l’Histoire devient une po
177
ne conscience toute nouvelle, et malheureuse. « L’
Europe
est menacée, l’Europe est divisée, et la plus grave menace vient de s
178
uvelle, et malheureuse. « L’Europe est menacée, l’
Europe
est divisée, et la plus grave menace vient de ses divisions », déclar
179
e générale des efforts déployés pour l’union de l’
Europe
, mais encore celle d’une contribution à cette prise de conscience act
180
nversement d’une attitude contraire au génie de l’
Europe
. En second lieu, je note qu’au cours d’un historique adroitement cond
181
déterminante » de l’aile fédéraliste du Mouvement
européen
, dès qu’il s’agit de la création d’une véritable Autorité européenne.
182
il s’agit de la création d’une véritable Autorité
européenne
. On pourra discuter plus tard sur la paternité réelle de maints proje
183
evendiqués par les fédéralistes, tels que la Cour
européenne
des droits de l’homme, le pool du charbon et de l’acier, la transform
184
général, ou même contre l’union des peuples de l’
Europe
. Nous sommes tous de bonne volonté… Mais certains souhaitent l’union,
185
raux. Mais cette opposition n’est pas la seule. L’
Europe
est née, elle a vécu d’antagonismes. Elle mourrait de leur suppressio
186
t de sa puissance. Pas plus qu’on ne peut rêver l’
Europe
toute libérale ou toute socialiste, on ne peut l’imaginer toute catho
187
se montrer prudents, quand il s’agit de « faire l’
Europe
». C’est qu’ils sont déjà fédérés. Aux unionistes, je tiendrai ce lan
188
[Préface] Olivier Philip, Le Problème de l’union
européenne
», dans Le Problème de l’union européenne, Neuchâtel, Éditions de la
189
’union européenne », dans Le Problème de l’union
européenne
, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1950, p. 9-11.
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n profondément contradictoire dans laquelle vit l’
Europe
, depuis dix ans, est entrée dans la phase critique. Elle est presque
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de se résoudre en une synthèse. Il est vrai que l’
Europe
est en train de se défaire. Elle n’a jamais étép plus menacée, plus d
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ans toute sa longue histoire, — consciemment, — l’
Europe
est en train de se faire ! Aux yeux d’un esprit objectif, toutes les
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ndre. » Il y a aujourd’hui une manière proprement
européenne
d’avoir peur de l’avenir : et c’est la peur d’une guerre que d’autres
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on issue. Mais il y a, en même temps, une manière
européenne
d’espérer, un espoir proprement européen, c’est celui de réussir notr
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anière européenne d’espérer, un espoir proprement
européen
, c’est celui de réussir notre fédération, et de retrouver par là même
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uissent, à Strasbourg, les cadres politiques de l’
Europe
unie, il est grand temps de définir la visée, la portée humaine de ce
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ine de cette action, la vocation de la communauté
européenne
. Tel est le but de cette Conférence. Ce qu’on attend de nous ici, c’e
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posent nos circonstances historiques : pourquoi l’
Europe
? qu’a-t-elle à dire aux hommes ? quels sont ses droits humains et sp
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er l’exercice de la pensée libre, sans laquelle l’
Europe
n’est plus rien. On pourrait discuter sans fin sur le titre de cette
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ns fin sur le titre de cette Conférence. Les mots
européen
, culture, prêtent à des controverses trop faciles. Dès qu’on parle d’
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des controverses trop faciles. Dès qu’on parle d’
Europe
, d’unir l’Europe, chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’Europe
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trop faciles. Dès qu’on parle d’Europe, d’unir l’
Europe
, chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’Europe ! » et finit par
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ope, chacun commence par dire : « Il n’y a plus d’
Europe
! » et finit par offrir une belle définition de ce qu’est l’Europe, d
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it par offrir une belle définition de ce qu’est l’
Europe
, de ce qu’elle a été, de ce qu’elle devrait être à son sens. Et ce di
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x reste, à tout prendre, la vraie définition de l’
Europe
, une et diverse. De même, dès que l’on parle de culture, chacun donne
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intellectuelles et spirituelles qui ont fait de l’
Europe
autre chose et beaucoup plus que ce qu’elle est dans sa réalité physi
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ands noms » de venir participer au sauvetage de l’
Europe
. Ils nous répondent qu’ils ont un rhume, qu’ils ont promis une confér
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s pays. Chacun des groupes nationaux du Mouvement
européen
a reçu d’abord un questionnaire sur l’état des problèmes concrets de
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tières étaient ouvertes, et l’union fédérale de l’
Europe
réalisée. Nos cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent
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instruments de travail, dans toute l’étendue de l’
Europe
. Supprimer tous ces droits de douane ou de visas, dont le bénéfice es
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sités. Qu’on la laisse libre de se manifester ! L’
Europe
ouverte, et rien de plus, mais rien de moins, voilà la solution, voil
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condition libérale qui était celle de l’esprit en
Europe
avant la guerre de 1914. C’était le beau temps, je le sais. L’on pouv
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’on pouvait lire, dans l’Annuaire de la Compagnie
européenne
des wagons-lits, au chapitre sur les passeports : « Le passeport n’es
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nos cultures dans leur diversité. Il faut doter l’
Europe
unie d’instruments de travail qui soient à l’échelle continentale. Il
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u’il n’en existe pas un seul qui ait pour objet l’
Europe
comme unité. Les uns veulent embrasser le monde entier, tandis que le
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te aucune institution capable de renseigner sur l’
Europe
en général, sur sa situation présente, sur l’état de ses forces et de
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du congrès. Au mois de février 1949, le Mouvement
européen
ouvrait à Genève un Bureau d’études 7 chargé de préparer l’œuvre du C
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leur réserver. Il en va de même pour le Collège d’
Europe
, à Bruges, collège qui permettrait de former les « grands commis euro
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ège qui permettrait de former les « grands commis
européens
», dont les futures institutions de l’Europe unie auront évidemment b
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s européens », dont les futures institutions de l’
Europe
unie auront évidemment besoin. Enfin, je mentionnerai un projet d’Ins
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soin. Enfin, je mentionnerai un projet d’Institut
européen
des sciences politiques et sociales ; et ce projet surtout d’un Fonds
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ues et sociales ; et ce projet surtout d’un Fonds
européen
pour les recherches scientifiques, dont l’importance capitale ne saur
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out à l’heure, qui s’occuperait de l’enseignement
européen
, deux mots seulement, mais importants. La préparation de cette Confér
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rend parfaitement compte que l’avenir de l’union
européenne
dépend en premier lieu de la création d’une élite responsable de jeun
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n publique l’institution rapide d’un enseignement
européen
constituera la meilleure propagande pour notre union, et peut-être la
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nt facilement être créés par le blocage, au titre
européen
, d’une fraction du budget de l’Éducation, dans chaque pays. Les gouve
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stin spirituel commun, et l’énergie créatrice des
Européens
ne sont pas réveillés, les États et l’économie privée courent à leur
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le budget global d’une renaissance de la culture
européenne
. Construire des engins de mort qui coûtent des milliards, quand on re
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e de nous être aussi mal civilisés. La Conférence
européenne
de la culture faillirait à sa vraie mission, si elle n’élevait pas, c
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et cette éducation d’une conscience commune de l’
Europe
? La question doit être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement « e
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être posée. Elle est d’ailleurs spécifiquement «
européenne
». Qu’il soit bien clair que nous n’entendons pas substituer aux nati
232
ux nationalismes locaux une sorte de nationalisme
européen
. L’Europe s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. Elle a toujo
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smes locaux une sorte de nationalisme européen. L’
Europe
s’est, de tout temps, ouverte au monde entier. Elle a toujours conçu
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s’agit donc pas, pour nous, d’opposer une nation
européenne
aux grandes nations de l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « cult
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l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une « culture
européenne
» synthétique, valable pour nous seuls et fermée sur elle-même : ce s
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ée sur elle-même : ce serait trahir le génie de l’
Europe
, nous couper de ses sources chrétiennes et humanistes. Notre ambition
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uples séparés, c’est de leur offrir l’image d’une
Europe
rénovée par l’union dans la liberté, d’une Europe qui prend au sérieu
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Europe rénovée par l’union dans la liberté, d’une
Europe
qui prend au sérieux sa vocation particulière dans le monde. Une Euro
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rieux sa vocation particulière dans le monde. Une
Europe
affaiblie, et divisée par vingt nationalismes et autant de barrières
240
s, ne saurait plus être un pôle d’attraction. Une
Europe
proclamant des principes sans les appliquer fermement, n’aurait bient
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e droit de parler. Prendre au sérieux la vocation
européenne
, c’est une mission de vigilance dont les intellectuels des pays libre
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uraient être négligés dans la pratique sans que l’
Europe
perde ses droits à l’existence et à l’autonomie. Si nous exerçons, à
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onférence qu’elle fut le congrès de la conscience
européenne
. Une conscience malheureuse, il est vrai, tourmentée, coupable, — com
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onscience, en dernière analyse. C’est notre lot d’
Européens
, et c’est notre mission profonde, de préférer toujours la conscience
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onheur assuré. Il est frappant que le bonheur, en
Europe
, n’ait trouvé ses plus hautes expressions que dans quelques tableaux
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foi, sans renier nos raisons de vivre. Sauvons l’
Europe
tragique, pour que nos descendants puissent encore habiter en esprit,
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-d’œuvre futurs, au ciel de la musique — dans une
Europe
heureuse. 6. Présidée par M. Salvador de Madariaga, qui était d’ai
248
oncé par Denis de Rougemont lors de la Conférence
européenne
de la culture qui a eu lieu à Lausanne en décembre 1949. p. Nous avo
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n’ont jamais été amoureux ». Heureusement pour l’
Europe
, et pour les fédéralistes, il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela
250
rès graves imperfections, au progrès vers l’union
européenne
, laquelle reste à faire, comme chacun sait. (J’ajoute qu’on ne compte
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qui agit plus que tout autre en faveur de l’union
européenne
, mais je ne sache pas qu’il ait jamais passé pour un « doctrinaire »,
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conseiller certains remèdes in extremis (que les
Européens
n’aiment pas du tout, vous par exemple), ce n’est pas « annoncer » la
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e. Vous prenez vos « fédéralistes » dans L’Esprit
européen
, recueil de neuf conférences prononcées à Genève en 1949, par des hom
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ous ceux, qui, un jour ou l’autre, ont parlé de l’
Europe
avec une vague idée qu’elle ferait bien de s’unir. Il y a des gens qu
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nous, mais pour les défendre avec nous. P.-S. — «
Europe
vole » ? Un gage. r. Rougemont Denis de, « Un gage à Jean Paulhan
256
Il est impossible de sauver l’
Europe
sans sauver sa culture (5 août 1950)s t Il est impossible de sauve
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(5 août 1950)s t Il est impossible de sauver l’
Europe
si l’on ne sauve pas en même temps sa culture ; ou de sauver la cultu
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sert de faire durer, de conserver la créature — l’
Europe
— si l’on tarit les sources de sa recréation perpétuelle. Et rien ne
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és de s’accomplir dans une libre communauté. Si l’
Europe
est réduite à l’impuissance politique, si elle est colonisée par l’Am
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le désire parfois, ou envahie par la Russie, si l’
Europe
disparaît du jeu des forces mondiales, personne ne pourra remplacer c
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sans une culture active rendue à l’efficacité, l’
Europe
ne peut recouvrer la puissance. Elle sera peut-être unie, c’est même
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à partir d’un médiocre destin. Que servirait à l’
Europe
de recevoir une unité, si ce n’était pas celle de son choix ? et si c
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elle-même ? son destin et non plus sa liberté ? L’
Europe
sans sa culture, réduite à ce qu’elle est, ne serait plus qu’un cap d
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our la terre de la liberté. Ces deux réalités : l’
Europe
, la culture, naissent et meurent du même mouvement. ⁂ Qu’en est-il do
265
e ? Entre les deux colosses russe et américain, l’
Européen
qui vient de perdre la guerre, fait actuellement ce qu’on peut appele
266
l’ouest du rideau de fer, près de 300 millions d’
Européens
. Nous disposons de plus d’un quart du charbon, et près d’un tiers de
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ut nous envier. ⁂ Qu’avons-nous inventé, nous les
Européens
, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas inventé ? Je c
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presque tous leurs grands noms sont des noms de l’
Europe
, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos ma
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moderne tout entier peut être appelé une création
européenne
. Pour le bien comme pour le mal, il imite à la fois nos mœurs et nos
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s. Les Hindous, les Chinois, les Noirs, copient l’
Europe
pour toutes ces choses, mais nous, nous copions tout au plus quelques
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ne et la fermeture-éclair qui sont des inventions
européennes
; et de l’autre côté, Marx et notre industrie plus l’instruction publ
272
ugemont Denis de, « Il est impossible de sauver l’
Europe
sans sauver sa culture », France indépendante, Paris, 5 août 1950, p.
273
e, notre plus grand témoin de l’exil intérieur en
Europe
. L’un parle de hauteur, d’exultation, l’autre d’humilité dans la souf
274
rofonde » dont parlait un jour Baudelaire. III. L’
Europe
étant vision de l’homme dans le temps, l’Amérique est vision de l’esp
275
ns le temps, l’Amérique est vision de l’espace. L’
Europe
fut universaliste, et le redeviendra peut-être, mais l’Amérique est p
276
, dans sa dernière partie, le poème du retour à l’
Europe
, à la France. Nous reviendrons, un soir d’Automne, sur les derniers
277
inoxes », et qu’il nous aide ! par le chant d’une
Europe
future. Car, ainsi que l’écrit Montesquieu — je ne sais plus de qui,