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es nations, renonçant à leur souveraineté absolue
au
profit d’une constitution commune. Dans cette vue, la Suisse moderne
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e n’est rien d’autre que la politique tout court,
au
sens le plus légitime de ce mot. Elle est donc l’antithèse exacte des
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t force de loi vers 1848 ; mais ce n’est guère qu’
au
xxe siècle qu’on s’est mis à la commenter et à philosopher à son suj
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antes pour la logique, mais par là même infidèles
au
réel, vexantes pour les minorités, destructrices des diversités qui s
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res et nos législateurs sont constamment rappelés
au
concret, forcés de rester en contact avec les réalités humaines du pa
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st sérieux, me dites-vous. Et voilà qui est utile
au
surplus. Personne n’osant le contester autour de moi, je crois pruden
7
diquée ici. La vulgarisation de la notion de loi (
au
sens déterministe et mécaniste que lui donnait la science du siècle p
8
lexe de tensions que l’on vient de caractériser ?
Au
challenge de la Nature, nous n’avons pas encore répondu par une victo
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sormais entre nos mains. La principale résistance
au
progrès technique déjà n’est plus dans la matière mais dans l’homme.
10
’une civilisation imprévisible. 2. Nous répondons
au
challenge des passions nationalistes et politiques par une organisati
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tre région de la planète. Mais il faut rendre ici
au
mot de culture son sens le plus large et humain. La culture véritable
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but, et non pas un moyen. Ailleurs, elle est mise
au
service du développement de l’industrie, ou de certaines visées polit
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nes visées politiques. Ce sont les chefs du parti
au
pouvoir, les dirigeants de l’économie qui lui dictent un programme pr
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équilibre tendu, et sans cesse menacé de rupture
au
profit de l’un ou l’autre de ses éléments, réside le risque original
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finir un certain idéal, qui n’a trouvé son nom qu’
au
xxe siècle, mais qui a toujours été l’axe de notre histoire, la visi
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ions nouvelles. Il devient infidèle à lui-même et
au
génie créateur de l’Europe lorsqu’il cède à la tentation de supprimer
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nations. La diversité des nations, correspondant
au
cloisonnement géographique du continent, a fait pendant des siècles l
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chance de survivre que si elles renoncent à temps
au
dogme tyrannique de leur souveraineté absolue, les partis n’ont de ch
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pourrait les séparer, les retenir, et les forcer
au
compromis, c’est-à-dire à la Paix — c’est l’Europe. Mais l’Europe n’e
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s misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et
au
total son dynamisme incomparable, sont nés précisément de ces tension
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épendre l’unité du continent d’une préalable mise
au
pas, intellectuelle ou politique, d’une unification des mœurs et des
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s de simplification du genre humain, du penthotal
au
plutonium en passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’Europe
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ament leur fédération, pourront se faire entendre
au
monde entier comme la voix forte enfin de l’espérance. d. Rougemon
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cte des adventistes du septième jour, se référant
au
Décalogue, observe le repos hebdomadaire non pas le dimanche mais le
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e peuvent suivre l’école le samedi, jour consacré
au
Sabbat et au culte. Mais les règlements scolaires sont stricts : tout
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vre l’école le samedi, jour consacré au Sabbat et
au
culte. Mais les règlements scolaires sont stricts : toute absence d’u
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entistes ont tort ou raison de préférer le samedi
au
dimanche comme jour de repos, ne doit pas davantage intervenir dans l
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e plein respect des libertés qui furent inscrites
au
seuil des grandes constitutions, la Liberté et la Démocratie cesserai
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probable la langue romanche, et de l’avoir élevée
au
rang de langue nationale, bien qu’elle ne soit parlée que par moins d
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doute restée si quelques écrivains n’avaient volé
au
secours du « premier citoyen du monde ». C’est ainsi que les choses s
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. Tout le monde se déclare pour le Monde et parle
au
nom des masses mondiales. Qui dira plus ? Ici, nous avons l’air de di
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notre élan ? Sur cet élan des masses rassemblées
au
Vél’ d’Hiv’ pour le gouvernement mondial, sur ce grand élan pour la p
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is vos discours, mes chers amis, nous les prenons
au
mot. Et nous vous proposons une méthode de travail, un mouvement qui
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une méthode de travail, un mouvement qui est déjà
au
travail, et un objectif immédiat, qui est de commencer par l’Europe.
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. J’ai peut-être le droit de parler ainsi, puisqu’
au
lendemain d’Hiroshima, il y a trois ans, je me suis trouvé l’un des p
36
e pourrait les séparer, les retenir et les forcer
au
compromis, c’est-à-dire à la paix — c’est l’Europe. Mais l’Europe n’e
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gue, une nation, une doctrine dominante, un parti
au
pouvoir et une opposition, un seul type de drug-store, et une morale
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s misères, et sa grandeur comme ses bassesses, et
au
total son dynamisme incomparable, sont nés précisément de ces tension
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épendre l’unité du continent d’une préalable mise
au
pas, intellectuelle ou politique, d’une unification des mœurs et des
40
s de simplification du genre humain, du penthotal
au
plutonium en passant par le NKVD, le résultat ne serait plus l’Europe
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reprise d’abord, puis à l’échelle nationale, puis
au
plan européen, et finalement au plan mondial nous savons bien que nou
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e nationale, puis au plan européen, et finalement
au
plan mondial nous savons bien que nous heurtons certaines habitudes d
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amant leur fédération, pourront se faire entendre
au
monde entier comme la voix forte enfin de l’espérance. f. Rougemon
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sponsabilité sociale, concepts dont se réclament,
au
xxe siècle, les « humanistes » aussi bien que les chrétiens, les Amé
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s promoteurs du Mouvement européen. Nous verrons,
au
mois d’août de cette année, le premier résultat de leurs efforts, lor
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militants, qu’aucun esprit de parti ne contraint
au
mensonge ou à l’hypocrisie en service commandé, ils vont pouvoir pren
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ral de l’Europe. En outre, le Bureau d’études met
au
point le programme d’une conférence de la culture, qui doit se tenir
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emont, le grand fédéraliste, parle chaque semaine
au
micro du « dialogue » qu’est l’Europe. De lundi en lundi, nous suivon
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e. De lundi en lundi, nous suivons ses chroniques
au
cours desquelles il nous démontre de manière éclatante qu’une ère nou
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de manière éclatante qu’une ère nouvelle s’ouvre
au
Vieux Continent. Monsieur de Rougemont, pourquoi faut-il fédérer l’Eu
51
s de toutes les confédérations qui ont vu le jour
au
cours des siècles, et vous savez comment la Suisse a su atteindre ces
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es promoteurs du Mouvement européen. Nous verrons
au
mois d’août de cette année le premier résultat de leurs efforts, lors
53
re aux Russes : « Finissons-en, venez nous mettre
au
pas, et supprimons cet épuisant conflit en adoptant l’ordre totalitai
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férence culturelle, qui doit se réunir à Lausanne
au
mois d’octobre, sous les auspices du Mouvement européen. Le fait que
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a réponse ne peut faire de doute. Tant à Berne qu’
au
comité du Mouvement européen, on a reconnu que le domaine culturel ét
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d corps, la nécessité de lui donner une âme passe
au
premier plan. Et c’est bien cela, c’est bien l’âme du Mouvement, que
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stitution. Gardiens des cols pour le Saint-Empire
au
xiiie siècle ; gardiens du Vatican et de la Genève de Calvin, puis d
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expérience fédéraliste qui peut servir d’exemple
au
continent, les Suisses seront fidèles à leur vraie vocation en accuei
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énergies dont j’ai toujours pensé qu’elle relève,
au
départ, de quelque choix métaphysique. La thèse soutenue par notre au
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si l’on n’y prend garde, à évacuer la politique,
au
sens légitime de ce terme. Il tend à substituer, en fait, les Pouvoir
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le point de renversement d’une attitude contraire
au
génie de l’Europe. En second lieu, je note qu’au cours d’un historiqu
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au génie de l’Europe. En second lieu, je note qu’
au
cours d’un historique adroitement condensé, l’auteur souligne, à plus
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ent ses conditions. Certains préfèrent s’en tenir
au
possible — et presque rien ne leur paraît possible — tandis que d’aut
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de à certains « grands noms » de venir participer
au
sauvetage de l’Europe. Ils nous répondent qu’ils ont un rhume, qu’ils
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… » Certes, mais l’écrivain n’est pas indifférent
au
sort des livres qu’il publie, ni à leur diffusion, ni aux entraves qu
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as indifférent — (ou c’est un mauvais écrivain) —
au
destin de la communauté dont il écrit la langue, où sa voix porte, qu
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lasser les problèmes qui se sont révélés urgents,
au
terme d’une enquête dans nos divers pays. Chacun des groupes nationau
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solutions pratiques qui seront proposées et mises
au
point par les commissions du congrès. La section culturelle du Mouvem
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ue deux commissions suffiraient : l’une consacrée
au
problème des échanges, l’autre aux institutions à développer ou à cré
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ont bientôt réduire à presque rien. Il en résulte
au
mieux quelques petits décrets concernant les voyages de quelques prof
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forts en thème — nous devons : 1° abandonner, et
au
besoin dénoncer la méthode de « l’organisation des échanges », 2° exi
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uaire de la Compagnie européenne des wagons-lits,
au
chapitre sur les passeports : « Le passeport n’est exigé que pour la
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techniques et matérielles resteront lettre morte.
Au
premier rang figure une institution clé, le Centre européen de la cul
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quissées par la résolution culturelle du congrès.
Au
mois de février 1949, le Mouvement européen ouvrait à Genève un Burea
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es 7 chargé de préparer l’œuvre du Centre. Enfin,
au
mois de septembre de la même année, l’Assemblée consultative de Stras
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exposé détaillé se trouve dans le rapport relatif
au
Centre culturel. Le besoin est donc reconnu, les plans sont là. La Co
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pourraient facilement être créés par le blocage,
au
titre européen, d’une fraction du budget de l’Éducation, dans chaque
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européen. L’Europe s’est, de tout temps, ouverte
au
monde entier. Elle a toujours conçu sa civilisation comme un ensemble
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sion profonde, de préférer toujours la conscience
au
bonheur. Vocation tragique et féconde, qui nous apparaît plus clairem
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en esprit, par la grâce des chefs-d’œuvre futurs,
au
ciel de la musique — dans une Europe heureuse. 6. Présidée par M.
81
Mais quand l’avons-nous exclue ? Vous démontrez,
au
paragraphe suivant, qu’il serait vain d’espérer l’inclure. Que diable
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a place, et malgré ses très graves imperfections,
au
progrès vers l’union européenne, laquelle reste à faire, comme chacun
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r toutes ces choses, mais nous, nous copions tout
au
plus quelques citations de leurs sages, quelques statues de leurs die
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tante conférence prononcée par Denis de Rougemont
au
congrès de La Fédération à Beaune. Nous tenons à remercier M. de Roug
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nifie l’exil. C’était, on l’imagine, en Amérique.
Au
long des avenues de Manhattan, il marchait lentement, régulièrement,
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ut exemple du bon usage de l’exil : sans plainte,
au
cœur du grand litige ; aussi actif dans la réceptivité qu’il avait su
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ontre le vent qui souffle en est. De l’Atlantique
au
Pacifique, des Pères pèlerins aux savants atomistes, les allusions pr
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rs de blues dans les usines secrètes de guerre »,
au
« pire scandale de l’histoire »… Mais « c’est de l’homme qu’il s’agit
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C’est une animation perpétuelle. Tout est mouvant
au
monde américain, ne peut être saisi qu’au vol, épousé dans les rythme
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mouvant au monde américain, ne peut être saisi qu’
au
vol, épousé dans les rythmes larges. Et nous disions les fleuves sur
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ire : tristesse… s’y plaisant… Interdiction faite
au
poète ! … Mais si un homme tient pour agréable sa tristesse, qu’on le
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ô choses — excellentes ! Rien ne s’accorde mieux
au
génie matinal du continent américain. (La poésie des « blues » fait i
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re d’humilité dans la souffrance ; l’un s’ouvre «
au
monde entier des choses », l’autre voudrait s’en effacer ; l’un chant
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rues, Qu’il prend conseil de ces menées nouvelles
au
lit du vent. Et c’est conseil encore de force et de violence. « A
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des choses — et qui vivaient aux crêtes du futur…
Au
chant des hautes narrations du large… Le pluriel insistant et les ca
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le il rêve son retour avec le vent des Amériques.
Au
plus haut point de ce très haut poème, Saint-John Perse a rejoint not
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abrée — une âme plus scabreuse ! » (Deux exemples
au
hasard de ma mémoire.) 5. Où sont les grands poètes capables de bonh