1
erait pratiquement la désintégration du continent
en
nationalismes rivaux. L’helvétisation signifierait l’intégration fédé
2
expérience helvétique qui méritent d’être donnés
en
exemple ; puis de chercher dans quelle mesure ils pourraient être uti
3
ence représente déjà une tradition ; nous pouvons
en
étudier les phases et l’évolution interne, en discuter les avantages
4
ons en étudier les phases et l’évolution interne,
en
discuter les avantages et les inconvénients pour nous autres Suisses.
5
loppement des forces et des formes qu’il contient
en
germe et qu’il préfigure. Une graine, c’est à la fois un aboutissemen
6
que des modalités typiquement suisses de la mise
en
pratique de l’idée fédérale. On a tort s’il s’agit de l’idée elle-mêm
7
les grandes idées, mais non pas simple à définir
en
quelques mots, en une formule ; car elle est d’un type organique et n
8
, mais non pas simple à définir en quelques mots,
en
une formule ; car elle est d’un type organique et non pas mécanique o
9
ype organique et non pas mécanique ou passionnel,
en
cela beaucoup plus « moderne » et scientifique que les théories total
10
e utopie à rejoindre, un plan statique à réaliser
en
x années par la réduction impitoyable des résistances, mais elle est
11
ser les diversités par incapacité de les composer
en
un tout organique et vivant. ⁂ C’est peut-être parce que l’idée fédér
12
ntir et très délicate à formuler, qu’on la trouve
en
fait si rarement formulée dans notre histoire. Il est certain qu’elle
13
illeure défense est dans l’attaque, nous invite à
en
exprimer la theoria. Nous ne pourrons mieux le faire qu’en cherchant
14
er la theoria. Nous ne pourrons mieux le faire qu’
en
cherchant à dégager, après coup, les quelques principes directeurs qu
15
’on ne peut atteindre la fin, qui est l’union, qu’
en
renonçant à des moyens impérialistes, lesquels ne peuvent conduire qu
16
de la vie organique. Fédérer, ce n’est pas mettre
en
ordre d’après un plan géométrique, à partir d’un centre ou d’un axe,
17
sme, lui aussi, supprime ce problème : mais c’est
en
supprimant les minorités qui le posaient. Il y a totalitarisme (au m
18
qui le posaient. Il y a totalitarisme (au moins
en
germe) dans tout système quantitatif ; il y a fédéralisme partout où
19
laçable. (On pourrait aussi dire : une fonction.)
En
Suisse, ce respect des qualités ne se traduit pas seulement dans le m
20
constamment rappelés au concret, forcés de rester
en
contact avec les réalités humaines du pays. La Suisse est formée d’un
21
à la règle et de forcer ensuite leur réalisation
en
écrasant tout ce qui résiste, ou simplement tout ce qui dépasse. Mais
22
litique par excellence. Et c’est pourquoi je vois
en
elle le seul avenir possible de l’Europe, et le don que nous pouvons
23
de l’Europe, et le don que nous pouvons lui faire
en
restant fidèles à nous-mêmes. b. Rougemont Denis de, « L’idée fédé
24
t des preuves que vos superstitions seraient bien
en
peine de réfuter ou d’égaler. Elle guérit ! Elle invente des machines
25
ont en réalité des « programmes d’action déguisés
en
descriptions sociologiques imaginaires », et l’action qu’elles propos
26
êt artificiel, à un certain niveau, d’une société
en
décadence. On isole de cette société les éléments que l’on considère
27
s éléments que l’on considère comme bons, et l’on
en
compose un système en équilibre permanent, à l’abri des menaces vulga
28
nsidère comme bons, et l’on en compose un système
en
équilibre permanent, à l’abri des menaces vulgaires comme des créatio
29
in plus large et plus fécond que celui du confort
en
a pâti. L’effort pour établir un ordre social acceptable, tantôt se d
30
ctes politiques contradictoires, tantôt se crispe
en
tyrannies, qui sont des désordres fixés. Seul l’effort de la science
31
e avec des chances de succès toujours accrues. Il
en
résulte, dans les masses, certaines croyances un peu folles, mais ass
32
ue nous retirons à la religion et aux morales qui
en
dérivent. La conception du monde la plus courante aujourd’hui est cel
33
a touché le fond, et même qu’elle l’a déjà percé,
en
ramenant un atome à de l’énergie, donc en réduisant la matière à quel
34
percé, en ramenant un atome à de l’énergie, donc
en
réduisant la matière à quelque chose d’immatériel, pour parler un lan
35
u temps. Mais quand nous aurons tout le temps, qu’
en
ferons-nous ? Ainsi la science et la vitesse tendent par leur succès
36
ement la vitesse des transports. (Passer d’Europe
en
Amérique ne prenait guère moins de temps en 1946 qu’à l’époque de Chr
37
urope en Amérique ne prenait guère moins de temps
en
1946 qu’à l’époque de Christophe Colomb : une journée de vol plus tro
38
que ainsi les forces les mieux faites pour mettre
en
échec son ambition prométhéenne. Une autre conséquence indirecte de l
39
omie, la psychologie, la sociologie, nous servent
en
fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom des attitu
40
en fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier
en
leur nom des attitudes qu’en d’autres temps l’on eût appelées faibles
41
tentés de justifier en leur nom des attitudes qu’
en
d’autres temps l’on eût appelées faiblesse de caractère, défaitisme o
42
itisme ou lâcheté. Ainsi nous acceptons de perdre
en
liberté ce que nous gagnons en confort (qui est de l’ordre de la néce
43
cceptons de perdre en liberté ce que nous gagnons
en
confort (qui est de l’ordre de la nécessité). Nous oublions que la li
44
’il est vrai que les civilisations se développent
en
réponse à des challenges variés, et que chaque réponse victorieuse su
45
pas encore répondu par une victoire totale, il s’
en
faut, mais les moyens de cette victoire sont désormais entre nos main
46
effort technique (maîtrise de l’énergie atomique)
en
laissant en friche le champ des passions (nationalisme, politique par
47
ture, que la civilisation occidentale se disloque
en
îlots plus ou moins intacts dans une mer de ruines, au-dessus de laqu
48
tend à se résorber dans la prospérité organisée.
En
ce milieu du xxe siècle, on peut prévoir à chances égales la guerre
49
ur un point choisi par quelque nécessité interne,
en
vue d’une création, d’une participation, d’une compréhension en profo
50
réation, d’une participation, d’une compréhension
en
profondeur. C’est donc un accroissement de l’entropie. Or l’ennui dif
51
n accroissement de l’entropie. Or l’ennui diffère
en
ceci de tout autre challenge imaginable, qu’il naît de l’absence même
52
e, celle-ci sera sans doute initiée par une élite
en
tous points comparable à celle de nos savants actuels, dotée des même
53
et sans nom dans notre langage, que je désignais
en
débutant par le terme symbolique de Fées. 1. Cette page est emprun
54
bien que les menaces qui pèsent sur nous mettent
en
cause une notion de l’homme, un mode de vie, un idéal de liberté, que
55
que symbolise depuis des siècles le nom d’Europe.
En
les perdant, nous serions assurés de perdre du même coup ce qui fait
56
x la valeur et le sens de la vie. Le monde entier
en
serait appauvri. C’est donc une notion de l’homme et de la liberté qu
57
i est en définitive notre vrai bien commun. C’est
en
elle que nous possédons notre unité la plus profonde. Et c’est en la
58
possédons notre unité la plus profonde. Et c’est
en
la définissant d’une manière actuelle et concrète que nous poserons l
59
eul espoir de la sauver. Primauté de la culture
en
Europe S’il est vrai que les motifs immédiats de nous unir sont d’
60
galée, plus intense, plus diverse et créatrice qu’
en
toute autre région de la planète. Mais il faut rendre ici au mot de c
61
conception de l’existence ; elle l’éduque ; elle
en
donne le sens. Or il est bien typique de l’Europe, aujourd’hui, que l
62
’homme et de sa liberté ; aménager et transformer
en
conséquence le cadre de la vie et les institutions. La conception
63
ption de l’homme et de sa liberté n’a jamais été,
en
Europe, l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste
64
léments antagonistes dont le dialogue se perpétue
en
chacun de nous et se renouvelle à chaque génération : antiquité et ch
65
usse l’Européen à remettre en question, de siècle
en
siècle, ses rapports avec Dieu, avec le monde, avec l’État et la comm
66
ce choix permanent, dans la conscience qu’il a d’
en
être responsable, l’Européen conçoit la liberté. Toute notre histoir
67
te notre histoire illustre ce débat, qui se livre
en
chacun de nous. Elle est l’histoire des risques de la liberté, progre
68
même tant qu’il accepte le dialogue et le dépasse
en
créations nouvelles. Il devient infidèle à lui-même et au génie créat
69
escription succincte de l’homme européen nous met
en
mesure de clarifier maintenant quelques-uns des problèmes brûlants qu
70
tratives, qui n’ont aucune raison de se recouvrir
en
fait, cette diversité naturelle est devenue division arbitraire. Elle
71
e garantie des autonomies nationales. Ce n’est qu’
en
surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. Cette r
72
’ont de chance de poursuivre leur lutte que s’ils
en
limitent l’ambition, renoncent à toute visée totalitaire, et subordon
73
lus une puissance, parce que l’Europe est divisée
en
vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille qu’il faut, pou
74
une guerre dont quel que soit le vainqueur, s’il
en
est un, l’humanité tout entière sortirait vaincue. Si nous voulons sa
75
, même unie, serait encore trop petite pour tenir
en
respect les deux Grands, je vous rappellerai un seul chiffre, qu’on a
76
rter tout leur poids d’un seul côté, ils seraient
en
mesure d’agir, de faire réfléchir l’agresseur, et de sauver la paix d
77
é la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’
en
faire une unité qui puisse peser sur le plan politique Cela « soulève
78
i se passe dans le monde, ceux qui croient — et j’
en
connais beaucoup — que les mesures économiques consistent à faire des
79
mies, et que le communisme consiste à tout mettre
en
commun, dans la charité générale. C’est avec tous ces hommes — et pou
80
iétude créatrice qui pousse l’Européen, de siècle
en
siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu, avec le monde,
81
s à pacifier. À supposer qu’on y parvienne enfin,
en
combinant tous les moyens connus de simplification du genre humain, d
82
r l’une à l’autre, mais au contraire de maintenir
en
tension, de composer en vivant équilibre. Ainsi sur le plan politique
83
au contraire de maintenir en tension, de composer
en
vivant équilibre. Ainsi sur le plan politique : autonomie et solidari
84
ans son principe comme le bon sens lui-même, mais
en
fait constamment trahie par la plupart des bâtisseurs modernes d’État
85
, mais à une condition : c’est que M. Churchill n’
en
soit pas ! « S’il en est, nous ne marchons pas, saute la bombe et pér
86
n : c’est que M. Churchill n’en soit pas ! « S’il
en
est, nous ne marchons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça no
87
eurer libres, enfin, c’est aujourd’hui qu’il faut
en
courir l’aventure. Il dépend de nous, Européens, de prendre la guerre
88
e de tant d’essais réputés outre-Atlantique comme
en
France, et tout récemment des Lettres sur la bombe atomique , vient
89
Union européenne des fédéralistes, une conférence
en
Sorbonne. Les extraits que l’on va en lire montrent à quel point les
90
conférence en Sorbonne. Les extraits que l’on va
en
lire montrent à quel point les préoccupations et les positions de l’a
91
bdomadaire non pas le dimanche mais le samedi. Il
en
résulte que les enfants élevés dans cette croyance, de même que ceux
92
ue les absents puissent subir l’épreuve un autre.
En
France, dans plusieurs départements, après que les demandes de dispen
93
rsuites. Mais on constate néanmoins qu’ici ou là,
en
Algérie ou en Alsace, des amendes ou des peines de prison ont été inf
94
on constate néanmoins qu’ici ou là, en Algérie ou
en
Alsace, des amendes ou des peines de prison ont été infligées aux pèr
95
erve de prétexte facile à l’esprit d’intolérance.
En
Suisse, la situation diffère beaucoup d’un canton à l’autre. C’est ai
96
bsence de sa fillette à l’école communale, mais n’
en
a pas moins été condamné (après « récidives ») à trois, puis à quatre
97
t que de cas fort rares, que les adventistes sont
en
très petit nombre, qu’ils ont tort de s’obstiner sur une question de
98
te brimée, ne voient pas que cet argument devrait
en
bonne logique provoquer l’indulgence pour certains criminels sociaux,
99
ue l’on suit. Enfin, l’on se tromperait gravement
en
estimant que le problème posé par quelques adventistes disséminés est
100
ie est le souverain désordre », comme l’écrivait,
en
une sentence mémorable, le Vaudois Alexandre Vinet. À cet égard, on s
101
n totale du pays. Comment ne verraient-ils pas qu’
en
assurant les droits d’une minorité religieuse, ils confirmeraient les
102
acune de nos religions, ne l’oublions jamais, est
en
quelque manière ou quelque lieu du monde, minoritaire. Chacune donc d
103
e autre endure. Est-il nécessaire d’ajouter qu’il
en
va de même pour nos droits politiques et civiques ? On ne peut sauver
104
n ne peut sauver la liberté, dans notre monde, qu’
en
s’efforçant de la sauver partout. h. Rougemont Denis de, « La lib
105
liberté “tout court”. Autoriser une religion sans
en
permettre l’exercice, c’est, en fait, refuser cette liberté qu’on se
106
une religion sans en permettre l’exercice, c’est,
en
fait, refuser cette liberté qu’on se flatte de lui accorder. Denis de
107
du monde ». C’est ainsi que les choses se passent
en
France et c’est très bien : c’est très européen… La voici donc en ple
108
, nous avons l’air de dire moins, beaucoup moins,
en
vous parlant de notre petite Europe. Nous allons faire figure de prov
109
je me suis trouvé l’un des premiers à proclamer,
en
Amérique et en Europe, qu’il n’y avait qu’une parade à la bombe, c’ét
110
uvé l’un des premiers à proclamer, en Amérique et
en
Europe, qu’il n’y avait qu’une parade à la bombe, c’était le gouverne
111
au contraire convaincu d’avoir fait un grand pas
en
avant en embrassant la cause européenne. Voici pour quelles raisons,
112
aire convaincu d’avoir fait un grand pas en avant
en
embrassant la cause européenne. Voici pour quelles raisons, les plus
113
es de la Planète unie par les peuples unis — et j’
en
étais — un certain rideau de fer est tombé, brutalement. Et la guerre
114
plus une puissance parce que l’Europe est divisée
en
vingt nations dont aucune, isolée, n’a plus la taille qu’il faut pour
115
une guerre dont, quel que soit le vainqueur, s’il
en
est un, l’humanité tout entière sortirait vaincue. Tout cela est simp
116
ernière, parce qu’elle laissera peu de monde pour
en
faire une nouvelle… Mais aussi tout cela nous conduit, avec la force
117
, même unie, serait encore trop petite pour tenir
en
respect les deux Grands, je rappellerai un seul chiffre, qu’on a tend
118
rter tout leur poids d’un seul côté, ils seraient
en
mesure d’agir, de faire réfléchir l’agresseur, et de sauver la paix d
119
é la plus complexe de la terre, et qu’il s’agit d’
en
faire une unité qui puisse peser sur le plan politique. Cela « soulèv
120
i se passe dans le monde, ceux qui croient — et j’
en
connais beaucoup — que les mesures économiques consistent à faire des
121
mies, et que le communisme consiste à tout mettre
en
commun, dans la charité générale… C’est avec tous ces hommes — et pou
122
is — c’est encore plus simple — tous ces gens ont
en
commun le dégoût et la peur immense de la guerre, et nous voulons pou
123
ns bien que l’on « soulève » pour la vaincre. ⁂ J’
en
reviens à la méthode et aux moyens d’action. Aux impatients qui rêven
124
érences, et qu’on peut mesurer leur vraie valeur.
En
Amérique, tout est plus simple, évidemment : vous avez une langue, un
125
conflits quotidiens et non pas de les affronter.
En
Russie, c’est encore plus simple : une seule tête, un parti, une poli
126
t pas d’opposition permise dans aucun ordre. Mais
en
Europe ! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque aut
127
iétude créatrice qui pousse l’Européen, de siècle
en
siècle, à remettre en question ses rapports avec Dieu, avec le monde,
128
s à pacifier. À supposer qu’on y parvienne enfin,
en
combinant tous les moyens connus de simplification du genre humain, d
129
r l’une à l’autre, mais au contraire de maintenir
en
tension, de composer en vivant équilibre. Ainsi sur le plan politique
130
au contraire de maintenir en tension, de composer
en
vivant équilibre. Ainsi sur le plan politique : autonomie et solidari
131
s son principe comme le bon sens lui-même, — mais
en
fait constamment trahie par la plupart des bâtisseurs modernes d’État
132
st pas sur ce plan que sont nos adversaires. Mais
en
préconisant le fédéralisme à tous les étages de la société, dans la c
133
fois nationalistes et rationalistes, c’est-à-dire
en
un mot : jacobines ou totalitaires qui s’ignorent. Ce ne serait rien
134
par la nature des obstacles qu’elle trouve posés
en
travers de sa route vers l’Europe fédérée et vers la paix — à la dest
135
droits de la personne. Et à ce tribunal pourront
en
appeler, contre les pouvoirs étatiques, les minorités opprimées, et p
136
iracle, bien entendu, nous vous rejoindrons, nous
en
serons tous… » Il y a ceux qui nous applaudissent, comme ces soldats
137
, mais à une condition : c’est que M. Churchill n’
en
soit pas ! « S’il en est, nous ne marchons pas, saute la bombe et pér
138
n : c’est que M. Churchill n’en soit pas ! « S’il
en
est, nous ne marchons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça no
139
us faut, ce sont des gestes ; sortez avec un ours
en
laisse pour ameuter le peuple sur les places. Faites des gestes ! Déc
140
u’il nous faut, disent-ils, ce sont des apôtres !
En
avez-vous ? » Pour ceux-là, nous avons du travail. Je leur dis : s’il
141
me à la lueur de sa lanterne. Il eût mieux fait d’
en
devenir un lui-même. C’est le plus sûr moyen d’en trouver. Une batail
142
en devenir un lui-même. C’est le plus sûr moyen d’
en
trouver. Une bataille est en train de se livrer pour l’Europe. Nous l
143
e. Nous l’avons provoquée, nous les fédéralistes,
en
invitant gouvernements et parlements à convoquer cette année une Asse
144
ons demeurer libres, c’est aujourd’hui qu’il faut
en
courir l’aventure. Il dépend de nous, Européens, de prendre la guerre
145
iné par ses techniques, par sa science de la mise
en
valeur d’un sol fertile sous un climat bénin. Mais elle a dominé par
146
le a dominé par la violence aussi, et par la mise
en
esclavage ou en servage de centaines de millions d’habitants de la pl
147
la violence aussi, et par la mise en esclavage ou
en
servage de centaines de millions d’habitants de la planète. Finalemen
148
aucoup plus subtile, et peut-être plus effective,
en
imposant à tous les continents un certain angle de vision de la desti
149
avi les moyens matériels de la puissance, et nous
en
ont en quelque sorte purifiés. Ils nous ont condamnés à ne représente
150
ni le nationalisme, car l’Amérique ou la Russie s’
en
chargent. Et s’il ne s’agissait que de cela, nous pourrions aussi bie
151
aient un pacte avec le diable. Et le monde entier
en
pâtirait, Russes et Américains compris. Cette Europe, pratiquement ré
152
rs forces dispersées, leur rendre un grand marché
en
supprimant les douanes, et créer des pouvoirs européens, capables de
153
is de février de cette année. Son programme tient
en
trois rubriques : a) Documentation sur tous les efforts entrepris dan
154
parti ne contraint au mensonge ou à l’hypocrisie
en
service commandé, ils vont pouvoir prendre leur part d’action, assume
155
, préparés par les « Groupes d’étude culturels »,
en
formation dans chacun de nos pays, fourniront la base des travaux. Et
156
u micro du « dialogue » qu’est l’Europe. De lundi
en
lundi, nous suivons ses chroniques au cours desquelles il nous démont
157
aient pas davantage que nos cantons n’ont disparu
en
se fédérant, mais où les guerres entre nations deviendraient aussi im
158
comment la Suisse a su atteindre ces trois buts,
en
se fédérant, il y a cent ans. À l’instant même où nous venons vous su
159
e conférence culturelle européenne qui aura lieu,
en
octobre, à Lausanne. Ce qui me préoccupe sans relâche c’est une œuvre
160
n de ce Centre européen de la culture ? Constitué
en
toute indépendance des contrôles gouvernementaux, cet organisme a pou
161
Le Centre européen de la culture aura son siège
en
Suisse (7 juillet 1949)l L’Europe dominait le monde entier, lorsqu
162
ou les blessures — du génie créateur de l’Europe.
En
cinq ans, tout s’est écroulé. La puissance a changé de mains. Elle es
163
e déchue n’est plus qu’un petit continent, divisé
en
vingt-quatre nations, à demi ruiné, et menacé par les deux Grands de
164
ion. Naguère encore maîtresse de la planète, elle
en
est réduite à lutter pour assurer sa survivance économique, et son in
165
rs forces dispersées, leur rendre un grand marché
en
supprimant les douanes, et créer des pouvoirs européens capables de t
166
qui nous empêche de dire aux Russes : « Finissons-
en
, venez nous mettre au pas, et supprimons cet épuisant conflit en adop
167
mettre au pas, et supprimons cet épuisant conflit
en
adoptant l’ordre totalitaire, celui qui règne à Varsovie. » C’est lui
168
Centre européen de la culture, qui doit s’ouvrir
en
Suisse dans quelques mois, et que prépare notre Bureau d’études. Inst
169
s’agit nullement, pour nous, de mettre la culture
en
statistiques, ou de traiter théoriquement les problèmes éternels de l
170
s’unir, afin qu’ensuite une Europe fédérée vienne
en
aide à chacune de nos cultures : telle sera la double ambition de la
171
l était celui où nous pouvions, sans compromettre
en
rien notre neutralité, jouer le rôle qu’on attend de nous dans l’œuvr
172
les Suisses seront fidèles à leur vraie vocation
en
accueillant, soutenant et animant le foyer même d’une action historiq
173
« Le Centre européen de la culture aura son siège
en
Suisse », Curieux, Neuchâtel, 7 juillet 1949, p. 6.
174
humaines ou décisions fondamentales. Déterminante
en
bien des cas, elle apparaît elle-même déterminée par une certaine ori
175
sens légitime de ce terme. Il tend à substituer,
en
fait, les Pouvoirs à l’Autorité. Le plan Schuman, parce qu’il est né
176
’acier, la transformation du Comité des ministres
en
Sénat. Mais il paraît d’ores et déjà hors de question que ce sont les
177
parfois considérés comme des empêcheurs de danser
en
rond, je me permettrai de répondre en leur nom que, justement, le but
178
s de danser en rond, je me permettrai de répondre
en
leur nom que, justement, le but n’est pas de tourner en rond, mais d’
179
r nom que, justement, le but n’est pas de tourner
en
rond, mais d’avancer. Qu’on m’entende bien : je ne défends pas ici (c
180
tres veulent ses conditions. Certains préfèrent s’
en
tenir au possible — et presque rien ne leur paraît possible — tandis
181
rdrait sa qualité constitutive, sa raison d’être,
en
y renonçant. Quelle est la solution ? J’avoue n’en pas voir d’autre q
182
n y renonçant. Quelle est la solution ? J’avoue n’
en
pas voir d’autre que dans le régime fédéraliste. Lui seul conserve le
183
ul conserve les avantages de la féconde diversité
en
y ajoutant ceux de l’union. Vue théorique ? L’exemple de la Suisse su
184
que cette solution n’est pas seulement praticable
en
principe, mais pratique. On ne manquera pas de m’objecter que les Sui
185
e dans une action si vaste. C’est aller trop vite
en
besogne : car vous ne vous êtes, jusqu’ici, engagés dans rien que l’o
186
lle est aussi plus près que jamais de se résoudre
en
une synthèse. Il est vrai que l’Europe est en train de se défaire. El
187
. À son point de crise, où nous sommes, il dépend
en
partie de nous que l’espoir ait raison du désespoir. Mais il faut all
188
histoire où l’on ne peut renverser les destins qu’
en
y allant tous ensemble, et toutes affaires cessantes. Pour être juste
189
aire l’objet des discussions de la conférence. Il
en
introduit les sujets. Il veut servir d’exposé des motifs à la série d
190
vés aux débuts de l’ensemble du congrès, siégeant
en
commission générale. Il nous apparaît qu’il y a lieu de prévoir une n
191
anges culturels ». Observons tout d’abord qu’il n’
en
serait pas question si les frontières étaient ouvertes, et l’union fé
192
s « secondaires » de la culture. Ils tentent de s’
en
tirer en consentant à la culture ce petit va-et-vient d’échanges surv
193
daires » de la culture. Ils tentent de s’en tirer
en
consentant à la culture ce petit va-et-vient d’échanges surveillés qu
194
iscaux sauront bientôt réduire à presque rien. Il
en
résulte au mieux quelques petits décrets concernant les voyages de qu
195
organiser les échanges », prenons-y garde, c’est
en
fait reconnaître les droits que l’État s’est arrogés, et qu’il s’agit
196
i font le moins peur aux fonctionnaires, ceux qui
en
un mot, ont l’âme naturellement officielle. Si l’on veut que les écha
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êmes, et non pas de simples déplacements de forts
en
thème — nous devons : 1° abandonner, et au besoin dénoncer la méthode
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la condition libérale qui était celle de l’esprit
en
Europe avant la guerre de 1914. C’était le beau temps, je le sais. L’
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a vu naître, il est frappant de constater qu’il n’
en
existe pas un seul qui ait pour objet l’Europe comme unité. Les uns v
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ulture, facile à distinguer de ses voisins, et qu’
en
tout cas, ceux-ci distinguent souvent mieux que nous. Il est étrange
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nce décidera du sort qu’il faut leur réserver. Il
en
va de même pour le Collège d’Europe, à Bruges, collège qui permettrai
202
, tourmentée, coupable, — comme toute conscience,
en
dernière analyse. C’est notre lot d’Européens, et c’est notre mission
203
n bonheur assuré. Il est frappant que le bonheur,
en
Europe, n’ait trouvé ses plus hautes expressions que dans quelques ta
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ar la musique seule de Bach ou de Mozart que nous
en
possédons la substance idéale, que nous en respirons le climat nostal
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e nous en possédons la substance idéale, que nous
en
respirons le climat nostalgique. Et nous ici, nous ne sommes pas réun
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pour que nos descendants puissent encore habiter
en
esprit, par la grâce des chefs-d’œuvre futurs, au ciel de la musique
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européenne de la culture qui a eu lieu à Lausanne
en
décembre 1949. p. Nous avons rajouté le participe passé « été », oub
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d’Europe sont faits, « sont là » ; que la Grèce n’
en
fait pas partie, mais bien « et de toute évidence » les USA ; que M.
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e les relever. 1° « La Russie, qu’est-ce que vous
en
faites ? Croyez-vous qu’il soit possible de l’exclure sans lui faire
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r l’inclure. Que diable voulez-vous donc que nous
en
fassions ? (On m’assure que cela dépend aussi de Staline.) 2° « Les É
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t réuni à Strasbourg… et qu’il a déjà son statut (
en
quarante-deux articles) ». Montrez-nous donc un seul de ces articles
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dise que c’était cela que nous voulions : je vous
en
montrerai trente qui disent le contraire. Le mieux que l’on puisse at
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, recueil de neuf conférences prononcées à Genève
en
1949, par des hommes de tendances aussi opposées que Georg Lukács et
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les attaque ? L’État-nation d’abord, mais vous n’
en
parlez pas. Garry Davis ? Vous l’approuvez. Les fédéralistes ? Jamais
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out de même, de l’à-peu-près journalistique. Pour
en
finir, je vous envoie ma petite brochure sur L’Attitude fédéraliste
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ous pensez que nos patries pourront durer rien qu’
en
se faisant toutes petites et mignonnes. Elles ont besoin de vous auss
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ture, naissent et meurent du même mouvement. ⁂ Qu’
en
est-il donc de ce mouvement, au milieu de notre xxe siècle ? Entre l
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ont des noms de l’Europe, et les très rares qui n’
en
sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux
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notre culture, l’une dès ses origines, et l’autre
en
ce qu’elle a de moderne justement. Calvin et le puritanisme, d’un côt
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ine. Tandis qu’entre les Russes et nous, il n’y a
en
commun qu’un mot : le mot démocratie… Pour eux cela signifie dictatur
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ation de publier ces lignes qui suscitèrent, nous
en
sommes certains, chez nos amis un intérêt très vif et une approbation
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grandeur signifie l’exil. C’était, on l’imagine,
en
Amérique. Au long des avenues de Manhattan, il marchait lentement, ré
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ns l’homme, « dans un très haut tumulte de terres
en
marche vers l’ouest », contre le vent qui souffle en est. De l’Atlant
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marche vers l’ouest », contre le vent qui souffle
en
est. De l’Atlantique au Pacifique, des Pères pèlerins aux savants ato
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lié, que mon poème encore dans le vent, de ville
en
ville, de fleuve en fleuve, court aux plus vastes houles de la terre…
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encore dans le vent, de ville en ville, de fleuve
en
fleuve, court aux plus vastes houles de la terre… Congénialité du po
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. L’apposition me semble offrir ici l’équivalent
en
mots d’un accord en musique : co-vibration des sens au lieu de celle
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emble offrir ici l’équivalent en mots d’un accord
en
musique : co-vibration des sens au lieu de celle des sons. Parfois au
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sens et son se poursuivent, s’attirent, se mêlent
en
un étrange inceste, en une double allitération, où l’on étudiera, plu
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ent, s’attirent, se mêlent en un étrange inceste,
en
une double allitération, où l’on étudiera, plus tard, les rôles conju
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ilke, notre plus grand témoin de l’exil intérieur
en
Europe. L’un parle de hauteur, d’exultation, l’autre d’humilité dans
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au monde entier des choses », l’autre voudrait s’
en
effacer ; l’un chante la maîtrise en plein midi, l’autre guette une o
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in, peut-être, pareil à celui-ci, Lorsque le ciel
en
Ouest est à l’image des grandes crues, Qu’il prend conseil de ces men
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ents du Nouveau Monde, comme un rêve de pionniers
en
Ouest. Mais le miracle est de l’avoir domptée par les rigueurs volupt
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nt de son rêve. C’étaient de très grandes forces
en
croissance sur toutes pistes de ce monde, et qui prenaient source plu
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e ce monde, et qui prenaient source plus haute qu’
en
nos chants, en lieu d’insulte et de discorde Qui se donnaient licenc
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qui prenaient source plus haute qu’en nos chants,
en
lieu d’insulte et de discorde Qui se donnaient licence par le monde
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iments individuels, mais de « la terre distribuée
en
de vastes espaces », des hommes de toute race et de toute façon, de «
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oute race et de toute façon, de « pans de siècles
en
voyage » et de peuples lus « par nations » ; d’une âme sans nom — l’i
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x dont les chants heureux sont les plus beaux ? J’
en
vois si peu. Dante, John Donne, parfois Claudel, quelques Arabes et C