1 1948, Articles divers (1948-1950). L’idée fédéraliste (1948)
1 t l’intégration fédérale des nations, renonçant à leur souveraineté absolue au profit d’une constitution commune. Dans cette
2 it duré la civilisation. Ces considérations, dans leur simplicité, sont propres à nous rappeler que l’évolution humaine ne s
3 e deux manières : les unes ne laissent qu’à peine leur poids minime d’humus, les autres donnent un nouvel arbre. Notre État
4 le entre l’union et l’autonomie des parties, dans leur composition vivante en vue de leur renforcement mutuel : « Un pour to
5 parties, dans leur composition vivante en vue de leur renforcement mutuel : « Un pour tous » mais aussi « Tous pour un ». D
6 diale. L’échec de Napoléon et celui d’Hitler dans leurs tentatives d’unifier l’Europe indiquent d’une manière négative cette
7 s arranger ensemble des réalités concrètes, selon leurs caractères particuliers, qu’il s’agit à la fois de respecter et d’art
8 jouer un rôle sans proportion avec le chiffre de leurs habitants ou de leurs kilomètres carrés. 4. Enfin le fédéralisme repo
9 oportion avec le chiffre de leurs habitants ou de leurs kilomètres carrés. 4. Enfin le fédéralisme repose sur l’amour de la c
10 antonaux, si diversement engrenés, il convient de leur montrer que cette complexité est la condition même de nos libertés. C
11 irement l’un de ces groupes, tendraient à réduire leur variété, et mutileraient ainsi dans plusieurs de ses dimensions, la p
12 e tirer des plans à la règle et de forcer ensuite leur réalisation en écrasant tout ce qui résiste, ou simplement tout ce qu
2 1948, Articles divers (1948-1950). Essai sur l’avenir (1948)
13 cent à se demander à quoi cela sert. Supposez que leur plaisir nouveau et principal soit d’évoquer quelque chose comme les f
14 s, en effet, font preuve de moins de liberté dans leur imagination du futur que la plupart des historiens dans leurs descrip
15 ation du futur que la plupart des historiens dans leurs descriptions du passé. Comme l’a fait remarquer Toynbee, les utopies
16 meneurs politiques : ils voient les conditions de leur victoire, mais non ses suites.2) L’effort le plus soutenu, le mieux o
17 nous ? Ainsi la science et la vitesse tendent par leur succès même à dépasser et à dénaturer les objectifs que le bon sens m
18 aturer les objectifs que le bon sens matérialiste leur assignait. ⁂ La domination complète du milieu naturel par nos techniq
19 fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom des attitudes qu’en d’autres temps l’on eût appelées faiblesse de
20 s l’autre, c’est l’absence de rythmes vivants, ou leur rupture fréquente et arbitraire. En d’autres termes, c’est la mécanis
21 sive à donner forme à un avenir très différent de leurs prévisions. Saint-Simon a fourni les cadres du capitalisme industriel
3 1948, Articles divers (1948-1950). Pour sauver nos diversités (le sens de La Haye) (juin 1948)
22 e de la culture et à la liberté, ces diversités à leur tour tendent à devenir des divisions mortelles. Tandis que les fronti
23 le, comme les nations vers l’autarcie économique. Leurs prétentions à un droit exclusif dans l’organisation du continent n’es
24 si elles renoncent à temps au dogme tyrannique de leur souveraineté absolue, les partis n’ont de chance de poursuivre leur l
25 absolue, les partis n’ont de chance de poursuivre leur lutte que s’ils en limitent l’ambition, renoncent à toute visée total
26 oncent à toute visée totalitaire, et subordonnent leur tactique à la stratégie générale d’une action de salut public europée
4 1948, Articles divers (1948-1950). Pourquoi l’Europe ? (25 décembre 1948)
27 attre, affirment-ils. Ils proclament au contraire leur amour de la paix. Seulement, ils le proclament d’une voix de plus en
28 rent neutres, soit qu’ils menacent de porter tout leur poids d’un seul côté, ils seraient en mesure d’agir, de faire réfléch
29 is quelle Europe ! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de langues, cinq ou six grandes cultures,
30 tres couples combinés et permutés, sans parler de leur ménages à trois, et nul d’entre eux ne saurait vivre sans les autres,
31 jourd’hui le moindre espoir sérieux de convaincre leur adversaire ou de l’éliminer d’une manière décisive. Quand elles y par
32 ler. C’est un fait qu’on n’aime pas rappeler dans leurs milieux, mais je le rappelle. Et j’ajouterai, sans élever le ton, que
33 mais qu’ils ne le sont peut-être pas autant dans leurs rapports avec certain parti totalitaire. Si vous voulez la paix, vous
34 in où les voix concertées de l’Europe, proclament leur fédération, pourront se faire entendre au monde entier comme la voix
5 1949, Articles divers (1948-1950). La liberté religieuse à l’école (2e semestre 1949)
35 ra que les Suisses, si attentifs à respecter dans leur régime fédéraliste les droits des langues, des races, des religions e
36 roupes, se montrent soudain les plus stricts dans leur refus de considérer les droits d’une petite confession qui ne menace
37 ui, depuis plus d’un siècle, sont la base même de leur indépendance nationale, de leur prospérité et de leur paix ? L’exempl
38 t la base même de leur indépendance nationale, de leur prospérité et de leur paix ? L’exemple des adventistes, et des diffic
39 indépendance nationale, de leur prospérité et de leur paix ? L’exemple des adventistes, et des difficultés particulières qu
40 s, et des difficultés particulières que suscitent leurs croyances, m’a paru propre à illustrer d’une manière bien précise le
6 1949, Articles divers (1948-1950). Commencer par l’Europe (février 1949)
41 attre, affirment-ils. Ils proclament au contraire leur amour de la paix. Seulement, ils le proclament d’une voix de plus en
42 rent neutres, soit qu’ils menacent de porter tout leur poids d’un seul côté, ils seraient en mesure d’agir, de faire réfléch
43 re à quel point tous les Européens résistent dans leurs différences, et peut-être consistent dans leurs oppositions. Mais je
44 s leurs différences, et peut-être consistent dans leurs oppositions. Mais je le répète, c’est dans l’action seulement, dans l
45 t vraiment ces différences, et qu’on peut mesurer leur vraie valeur. En Amérique, tout est plus simple, évidemment : vous av
46 . Mais en Europe ! Deux douzaines de nations avec leurs traditions, presque autant de langues, cinq ou six grandes cultures,
47 tres couples combinés et permutés, sans parler de leurs ménages à trois, et nul d’entre eux ne saurait vivre sans les autres,
48 jourd’hui le moindre espoir sérieux de convaincre leur adversaire ou de l’éliminer d’une manière décisive. Quand elles y par
49 taque, criaient bravo ! bravo ! et restaient dans leur trou. Il y a ceux qui nous disent : « Nous ne boudons pas votre mouve
50 ler. C’est un fait qu’on n’aime pas rappeler dans leurs milieux, mais je le rappelle. Et j’ajouterai, sans élever le ton, que
51 mais qu’ils ne le sont peut-être pas autant dans leurs rapports avec certain parti totalitaire. Il y a enfin ceux qui nous d
52 -vous ? » Pour ceux-là, nous avons du travail. Je leur dis : s’il vous faut des apôtres, si vous y tenez vraiment tant que ç
53 in où les voix concertées de l’Europe, proclamant leur fédération, pourront se faire entendre au monde entier comme la voix
7 1949, Articles divers (1948-1950). L’Europe ou le cap du destin (1949)
54 nt arrachées de nos mains. Si les Européens, dans leur majorité, refusent à la fois de se laisser américaniser et de se lais
55 riels, ils perdraient ce qui fait le sens même de leur vie. Ils céderaient contre un plat de lentilles leur droit d’aînesse.
56 r vie. Ils céderaient contre un plat de lentilles leur droit d’aînesse. Ils signeraient un pacte avec le diable. Et le monde
57 l faut sans plus tarder fédérer nos nations, unir leurs forces dispersées, leur rendre un grand marché en supprimant les doua
58 édérer nos nations, unir leurs forces dispersées, leur rendre un grand marché en supprimant les douanes, et créer des pouvoi
59 ois d’août de cette année, le premier résultat de leurs efforts, lorsque s’ouvrira, dans Strasbourg, une Assemblée parlementa
60 n magnifique de « s’engager » sans rien trahir de leur fonction. Dans le cadre d’un mouvement de militants, qu’aucun esprit
61 sie en service commandé, ils vont pouvoir prendre leur part d’action, assumer conjointement les décisions politiques, juridi
8 1949, Articles divers (1948-1950). « Le promoteur de l’émission Demain l’Europe nous dit… » (1er juillet 1949)
62 qui affectent la vie de l’Europe, et s’exprimer à leur sujet par des appels à l’opinion publique. k. Rougemont Denis de,
9 1949, Articles divers (1948-1950). Le Centre européen de la culture aura son siège en Suisse (7 juillet 1949)
63 l faut sans plus tarder fédérer ses nations, unir leurs forces dispersées, leur rendre un grand marché en supprimant les doua
64 édérer ses nations, unir leurs forces dispersées, leur rendre un grand marché en supprimant les douanes, et créer des pouvoi
65 mois d’août de cette année le premier résultat de leurs efforts, lorsque s’ouvrira, dans Strasbourg, le Parlement consultatif
66 xemple au continent, les Suisses seront fidèles à leur vraie vocation en accueillant, soutenant et animant le foyer même d’u
10 1950, Articles divers (1948-1950). Préface à Le Problème de l’union européenne d’Olivier Philip (1950)
67 e danser en rond, je me permettrai de répondre en leur nom que, justement, le but n’est pas de tourner en rond, mais d’avanc
68 èrent s’en tenir au possible — et presque rien ne leur paraît possible — tandis que d’autres veulent le nécessaire. Certains
69 i savent ce qu’ils veulent, qui disent clairement leur fin et qui exigent ses moyens, je les appelle fédéralistes. Il n’est
70 née, elle a vécu d’antagonismes. Elle mourrait de leur suppression artificielle. Elle y perdrait le secret de sa créativité,
11 1950, Articles divers (1948-1950). Raisons et buts d’une conférence (janvier 1950)
71 depuis dix ans — mais nous prenons conscience de leur absurdité. L’avènement brusque et stupéfiant de deux empires extraeur
72 le des procédés de création et de transmission de leurs principes. Je souhaite que notre Conférence s’interdise les débats ac
73 s d’occupations accablantes et flatteuses, qui ne leur laissent plus une seconde pour distinguer l’approche des catastrophes
74 indifférent au sort des livres qu’il publie, ni à leur diffusion, ni aux entraves qu’elle rencontre partout aujourd’hui — et
75 rison à prison. Elles doivent au contraire exiger leur « élargissement » immédiat, sans condition. Le terme même « d’échange
76 re ce petit va-et-vient d’échanges surveillés que leurs douaniers et leurs agents fiscaux sauront bientôt réduire à presque r
77 ient d’échanges surveillés que leurs douaniers et leurs agents fiscaux sauront bientôt réduire à presque rien. Il en résulte
78 , c’est elle qui, par la suite, a succombé devant leurs exigences. Il nous faut aujourd’hui faire un grand pas de plus, et cr
79 ssent et manifestent l’unité de nos cultures dans leur diversité. Il faut doter l’Europe unie d’instruments de travail qui s
80 ont là. La Conférence décidera du sort qu’il faut leur réserver. Il en va de même pour le Collège d’Europe, à Bruges, collèg
81 es gouvernements et l’économie privée invoqueront leurs charges écrasantes ou leurs bénéfices diminués. Nous invoquerons le f
82 ie privée invoqueront leurs charges écrasantes ou leurs bénéfices diminués. Nous invoquerons le fait que, si le sentiment d’u
83 veillés, les États et l’économie privée courent à leur perte inéluctable. Nous devons mettre nos gouvernements devant un cho
84 est de contribuer à l’union de nos pays, qui sera leur seul salut, par le moyen d’une renaissance de leur culture dans la li
85 eur seul salut, par le moyen d’une renaissance de leur culture dans la liberté de l’esprit, qui est leur vraie force. Et not
86 leur culture dans la liberté de l’esprit, qui est leur vraie force. Et notre objet ne sera pas non plus de dénoncer ce qui s
87 ner vers l’Occident les peuples séparés, c’est de leur offrir l’image d’une Europe rénovée par l’union dans la liberté, d’un
88 oivent se sentir plus que jamais responsables. Il leur incombe de rappeler sans relâche aux gouvernants, comme aux législate
12 1950, Articles divers (1948-1950). Un gage à Jean Paulhan ! (avril 1950)
89 s. Au contraire, vous rejoignez ici une partie de leurs positions, et votre belle colère se trompe d’adresse. De quoi ce laps
13 1950, Articles divers (1948-1950). Il est impossible de sauver l’Europe sans sauver sa culture (5 août 1950)
90 sons surtout de ressources humaines qui n’ont pas leurs égales ailleurs : une main-d’œuvre spécialisée dont les traditions ne
91 ture, poésie, théâtre et sculpture : presque tous leurs grands noms sont des noms de l’Europe, et les très rares qui n’en son
92 e, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Pa
93 , nous copions tout au plus quelques citations de leurs sages, quelques statues de leurs dieux, ou quelques rythmes de leurs
94 ues citations de leurs sages, quelques statues de leurs dieux, ou quelques rythmes de leurs danses. ⁂ Finalement, que sont le
95 es statues de leurs dieux, ou quelques rythmes de leurs danses. ⁂ Finalement, que sont les empires qui prétendent partager le
96 pays semblent appeler ce procédé de description : leurs traits les plus frappants et qu’ils croient spécifiques, ne sont souv
14 1950, Articles divers (1948-1950). Saint-John Perse et l’Amérique (1950)
97 longues des filles « à la sortie des salles » et leur nylon, les grands rapides « avec leur provision de glace pour cinq jo
98 salles » et leur nylon, les grands rapides « avec leur provision de glace pour cinq jours », la « mouette mauve du Mormon »,
99 t les plaines fuyantes, et les cités entières sur leurs disques qui nous filaient entre les doigts — grands virements de comp
100 mique que les poèmes de Saint-John Perse trouvent leurs lois et leurs cadences : Et c’est par un matin, peut-être, pareil à
101 poèmes de Saint-John Perse trouvent leurs lois et leurs cadences : Et c’est par un matin, peut-être, pareil à celui-ci, Lors
102 s sont classiques. Les continents, les peuples et leurs rites, les éléments, la quête et la conquête, les énumérations lyriqu
103 ives de l’épopée globale que l’histoire désormais leur assigne de vivre. Dans un autre ordre, cependant, il y eut le précéde