1
it d’abord de préciser quels sont les éléments de
notre
expérience helvétique qui méritent d’être donnés en exemple ; puis de
2
oduits sur une plus vaste échelle. La question de
nos
dimensions dans l’espace et dans le temps apparaît capitale à cet éga
3
apitale à cet égard. En termes d’histoire suisse,
notre
État fédéral avec ses cent ans d’existence représente déjà une tradit
4
t ans d’existence représente déjà une tradition ;
nous
pouvons en étudier les phases et l’évolution interne, en discuter les
5
discuter les avantages et les inconvénients pour
nous
autres Suisses. Mais si nous passons du plan de cette microhistoire à
6
s inconvénients pour nous autres Suisses. Mais si
nous
passons du plan de cette microhistoire à l’histoire générale, tout ch
7
microhistoire à l’histoire générale, tout change.
Nous
voyons tout d’abord que cent ans, ce n’est qu’un septième de notre hi
8
d’abord que cent ans, ce n’est qu’un septième de
notre
histoire nationale ; que celle-ci ne s’étend que sur le dernier tiers
9
de l’humanité sur la planète. D’où il résulte que
notre
expérience fédérale ne représente guère que la dernière minute dans l
10
sidérations, dans leur simplicité, sont propres à
nous
rappeler que l’évolution humaine ne s’arrêtera pas avec nous, que nou
11
er que l’évolution humaine ne s’arrêtera pas avec
nous
, que nous ne sommes pas un aboutissement absolu mais un instant trans
12
volution humaine ne s’arrêtera pas avec nous, que
nous
ne sommes pas un aboutissement absolu mais un instant transitoire dan
13
certain qu’elles apparaîtront, et dans lesquelles
nos
formes actuelles s’évanouiront probablement, comme une goutte de vin
14
e goutte de vin dans la mer. Ensuite, ce rappel à
nos
dimensions très réduites dans le temps comme dans l’espace nous suggè
15
s très réduites dans le temps comme dans l’espace
nous
suggère une analogie, ou une image au moins, du rôle que nous pourron
16
une analogie, ou une image au moins, du rôle que
nous
pourrons jouer dans le monde. En effet, les proportions de notre expé
17
jouer dans le monde. En effet, les proportions de
notre
expérience à l’histoire générale sont à peu près celles de la graine
18
nime d’humus, les autres donnent un nouvel arbre.
Notre
État fédéral mourra, certes, lui aussi, ainsi que meurent tous les Ét
19
ine par idée. Le dilemme revient à ceci : ou bien
notre
État fédéral, après un siècle et demi ou deux, disparaîtra tout comme
20
isée en soi ; ou bien au contraire cette idée que
notre
État aura su incarner dans un objet très petit mais hautement élaboré
21
pas sans celle-là. Je ne parlerai donc ici que de
notre
idée fédéraliste en soi. Elle est très simple, comme toutes les grand
22
s » mais aussi « Tous pour un ». Dans ce sens, il
nous
sera permis de dire que la politique fédéraliste n’est rien d’autre q
23
qu’on la trouve en fait si rarement formulée dans
notre
histoire. Il est certain qu’elle a guidé plus ou moins consciemment l
24
u moins consciemment les principales décisions de
notre
vie politique pendant des siècles, et qu’elle a finalement pris forme
25
à son sujet. Comme la vie même — étant la vie de
notre
praxis politique — elle allait sans dire, jusqu’ici. La nécessité pré
26
ger, car la meilleure défense est dans l’attaque,
nous
invite à en exprimer la theoria. Nous ne pourrons mieux le faire qu’e
27
l’attaque, nous invite à en exprimer la theoria.
Nous
ne pourrons mieux le faire qu’en cherchant à dégager, après coup, les
28
semblent avoir inspiré l’action tout empirique de
nos
ancêtres. 1. Le fédéralisme ne peut naître que du renoncement à toute
29
nderbund, illustrent ce principe fondamental dans
notre
histoire. C’est pourquoi la Suisse ne verra jamais sans une méfiance
30
une manière négative cette même vérité simple que
notre
réussite confirme : à savoir qu’on ne peut atteindre la fin, qui est
31
ière beaucoup plus efficace, dans les coutumes de
notre
vie politique et culturelle, où l’on voit la Suisse romande ou la Sui
32
pèce de mouvement d’horlogerie fine que composent
nos
rouages, communaux, fédéraux, cantonaux, si diversement engrenés, il
33
rer que cette complexité est la condition même de
nos
libertés. C’est grâce à elle que nos fonctionnaires et nos législateu
34
tion même de nos libertés. C’est grâce à elle que
nos
fonctionnaires et nos législateurs sont constamment rappelés au concr
35
tés. C’est grâce à elle que nos fonctionnaires et
nos
législateurs sont constamment rappelés au concret, forcés de rester e
36
e seul avenir possible de l’Europe, et le don que
nous
pouvons lui faire en restant fidèles à nous-mêmes. b. Rougemont De
37
ussisse et qui progresse. Vous semblez croire que
nous
sommes libres, après Heisenberg et la Bombe, de penser n’importe quoi
38
amais une fée n’a fait tourner le moindre moteur.
Nous
vous laissons à vos enfantillages. — Bien, dis-je, la preuve que la s
39
uve que la science n’est pas folle, c’est qu’elle
nous
permet aujourd’hui d’aller beaucoup plus vite qu’il y a cent ans. Voi
40
nventent mille tours sentimentaux insoupçonnés de
notre
barbarie, créent l’immobilité dont le sous-produit nommé lenteur est
41
ais un moteur atomique n’a évoqué la moindre fée.
Nous
vous laissons à vos enfantillages.1 2. Utopies et prévisions
42
er.) Mimer enfin, par anticipation sur l’issue de
nos
efforts présents, les conduites qui pourront résulter du succès même
43
ce qu’oublient ou refusent d’imaginer beaucoup de
nos
meneurs politiques : ils voient les conditions de leur victoire, mais
44
ir d’augmenter le confort matériel, la vitesse de
nos
déplacements, et la durée moyenne de la vie. L’effort métaphysique et
45
vite est un bien en soi. La vitesse accrue est à
nos
yeux la preuve que la science joue, donc qu’elle est « vraie ». En re
46
ence joue, donc qu’elle est « vraie ». En retour,
nous
refusons de croire ce que nous pensons que « l’état présent » de la s
47
raie ». En retour, nous refusons de croire ce que
nous
pensons que « l’état présent » de la science nie ou condamne, et nous
48
’état présent » de la science nie ou condamne, et
nous
accordons à cette science l’autorité que nous retirons à la religion
49
et nous accordons à cette science l’autorité que
nous
retirons à la religion et aux morales qui en dérivent. La conception
50
i, précisément, dans lequel la grande majorité de
nos
contemporains traduisent les résultats de la science d’hier, qu’ils t
51
utre part, la vitesse poussée à l’extrême ne peut
nous
rapprocher que de l’« à quoi bon ? », c’est-à-dire des questions méta
52
? », c’est-à-dire des questions métaphysiques que
notre
hâte même voulait et croyait fuir. Nous ne pensons encore qu’à gagner
53
ques que notre hâte même voulait et croyait fuir.
Nous
ne pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand nous aurons tout l
54
e pensons encore qu’à gagner du temps. Mais quand
nous
aurons tout le temps, qu’en ferons-nous ? Ainsi la science et la vite
55
ais quand nous aurons tout le temps, qu’en ferons-
nous
? Ainsi la science et la vitesse tendent par leur succès même à dépas
56
t. ⁂ La domination complète du milieu naturel par
nos
techniques est déjà mieux qu’imaginable. Sa réalisation pratique et g
57
s est cependant freinée par diverses passions que
notre
effort technique a laissées se développer, ou même a provoquées. Par
58
ts, etc.) La passion politique draine et enflamme
nos
facultés irrationnelles, superstitions et préjugés locaux. Ces deux p
59
penser que l’unilatéralité, la spécialisation de
notre
effort scientifique, provoque ainsi les forces les mieux faites pour
60
es responsabilités personnelles. Les « lois » que
nous
multiplions avec une hâte suspecte dans des domaines encore mal étudi
61
ls que l’économie, la psychologie, la sociologie,
nous
servent en fait d’alibis. Nous sommes tentés de justifier en leur nom
62
ie, la sociologie, nous servent en fait d’alibis.
Nous
sommes tentés de justifier en leur nom des attitudes qu’en d’autres t
63
blesse de caractère, défaitisme ou lâcheté. Ainsi
nous
acceptons de perdre en liberté ce que nous gagnons en confort (qui es
64
Ainsi nous acceptons de perdre en liberté ce que
nous
gagnons en confort (qui est de l’ordre de la nécessité). Nous oublion
65
en confort (qui est de l’ordre de la nécessité).
Nous
oublions que la liberté se réalise dans l’acte du choix ; nous allons
66
que la liberté se réalise dans l’acte du choix ;
nous
allons même jusqu’à nous figurer qu’elle consiste à « avoir » la disp
67
e dans l’acte du choix ; nous allons même jusqu’à
nous
figurer qu’elle consiste à « avoir » la disposition d’un choix d’obje
68
nouveau challenge 3, quels développements devons-
nous
prévoir à partir du complexe de tensions que l’on vient de caractéris
69
ient de caractériser ? Au challenge de la Nature,
nous
n’avons pas encore répondu par une victoire totale, il s’en faut, mai
70
les moyens de cette victoire sont désormais entre
nos
mains. La principale résistance au progrès technique déjà n’est plus
71
éjà n’est plus dans la matière mais dans l’homme.
Notre
existence sur la planète n’est plus menacée par les éléments, mais pa
72
ète n’est plus menacée par les éléments, mais par
nos
machines, c’est-à-dire par nos passions. Deux issues me paraissent d
73
éléments, mais par nos machines, c’est-à-dire par
nos
passions. Deux issues me paraissent dès lors imaginables. 1. Nous po
74
eux issues me paraissent dès lors imaginables. 1.
Nous
poursuivons notre effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) e
75
aissent dès lors imaginables. 1. Nous poursuivons
notre
effort technique (maîtrise de l’énergie atomique) en laissant en fric
76
ouvelle, mère d’une civilisation imprévisible. 2.
Nous
répondons au challenge des passions nationalistes et politiques par u
77
s la guerre et la paix ; soit que le challenge de
nos
passions se révèle trop puissant et que notre civilisation y succombe
78
ge de nos passions se révèle trop puissant et que
notre
civilisation y succombe, soit que nous y répondions victorieusement p
79
nt et que notre civilisation y succombe, soit que
nous
y répondions victorieusement par l’établissement d’un gouvernement mo
80
l’humanité, et qui résulterait du succès même de
notre
effort le plus constant ? Ce serait à coup sûr l’Ennui. Ce sentiment
81
me plus redoutable que tous ceux que la Nature ou
nos
passions nous imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une p
82
table que tous ceux que la Nature ou nos passions
nous
imposaient, l’humanité ne pourra répondre que par une prise de positi
83
et pourchassés avec une rigueur sans exemple dans
notre
passé : ils seront les criminels sociaux par excellence. Ils formeron
84
ar une élite en tous points comparable à celle de
nos
savants actuels, dotée des mêmes prestiges populaires, exerçant une a
85
autre ordre, totalement ignorées ou négligées de
nos
jours, aussi peu imaginables pour nous que ne pouvait l’être pour les
86
égligées de nos jours, aussi peu imaginables pour
nous
que ne pouvait l’être pour les savants du xviiie siècle la destructi
87
nt ces réalités indescriptibles, et sans nom dans
notre
langage, que je désignais en débutant par le terme symbolique de Fées
88
Pour sauver
nos
diversités (le sens de La Haye) (juin 1948)c La crise actuelle nou
89
ens de La Haye) (juin 1948)c La crise actuelle
nous
force à nous interroger sur la valeur même de l’Europe, dans le monde
90
e) (juin 1948)c La crise actuelle nous force à
nous
interroger sur la valeur même de l’Europe, dans le monde, et pour cha
91
ême de l’Europe, dans le monde, et pour chacun de
nous
. Que signifie l’autonomie du continent, et que signifierait sa perte
92
gnifierait sa perte ? Quel que soit le parti dont
nous
sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons bien qu
93
arti dont nous sommes membres, et quelle que soit
notre
patrie, nous sentons bien que les menaces qui pèsent sur nous mettent
94
sommes membres, et quelle que soit notre patrie,
nous
sentons bien que les menaces qui pèsent sur nous mettent en cause une
95
nous sentons bien que les menaces qui pèsent sur
nous
mettent en cause une notion de l’homme, un mode de vie, un idéal de l
96
puis des siècles le nom d’Europe. En les perdant,
nous
serions assurés de perdre du même coup ce qui fait à nos yeux la vale
97
ions assurés de perdre du même coup ce qui fait à
nos
yeux la valeur et le sens de la vie. Le monde entier en serait appauv
98
de l’homme et de la liberté qui est en définitive
notre
vrai bien commun. C’est en elle que nous possédons notre unité la plu
99
initive notre vrai bien commun. C’est en elle que
nous
possédons notre unité la plus profonde. Et c’est en la définissant d’
100
rai bien commun. C’est en elle que nous possédons
notre
unité la plus profonde. Et c’est en la définissant d’une manière actu
101
éfinissant d’une manière actuelle et concrète que
nous
poserons les bases de la fédération, qui est notre seul espoir de la
102
nous poserons les bases de la fédération, qui est
notre
seul espoir de la sauver. Primauté de la culture en Europe S’il
103
rope S’il est vrai que les motifs immédiats de
nous
unir sont d’ordre économique et politique, il n’est pas moins certain
104
tés, et qui prescrivent son rôle subordonné. Pour
nous
Européens, tout au contraire, c’est la culture qui exprime le sens hu
105
a définition de l’Europe. Maintenir et promouvoir
notre
culture, cela signifie d’abord, pour nous Européens : élargir et appr
106
ouvoir notre culture, cela signifie d’abord, pour
nous
Européens : élargir et approfondir la conception de l’homme et de sa
107
onistes dont le dialogue se perpétue en chacun de
nous
et se renouvelle à chaque génération : antiquité et christianisme, Ég
108
éen, son aventure. Dans ce débat auquel chacun de
nous
participe plus ou moins consciemment réside le secret du dynamisme oc
109
esponsable, l’Européen conçoit la liberté. Toute
notre
histoire illustre ce débat, qui se livre en chacun de nous. Elle est
110
oire illustre ce débat, qui se livre en chacun de
nous
. Elle est l’histoire des risques de la liberté, progressant entre les
111
e de la diversité, c’est-à-dire de la liberté. Si
nous
cherchons maintenant dans quelle notion commune de l’homme et de sa d
112
u collectivisme, renaissant à toutes les époques,
nous
voyons se définir un certain idéal, qui n’a trouvé son nom qu’au xxe
113
’au xxe siècle, mais qui a toujours été l’axe de
notre
histoire, la vision directrice de nos révolutions : c’est l’idéal de
114
l’axe de notre histoire, la vision directrice de
nos
révolutions : c’est l’idéal de la personne humaine. Cette notion d’or
115
Cette description succincte de l’homme européen
nous
met en mesure de clarifier maintenant quelques-uns des problèmes brûl
116
aintenant quelques-uns des problèmes brûlants que
nous
pose la fédération. Tout d’abord, celui des nations. La diversité des
117
e est devenue division arbitraire. Elle appauvrit
nos
échanges culturels. Elle laisse chacune de nos patries incapable de s
118
it nos échanges culturels. Elle laisse chacune de
nos
patries incapable de sauvegarder son autonomie politique, ou d’assure
119
autonomies nationales. Ce n’est qu’en surmontant
nos
divisions que nous sauverons notre diversité. Cette règle vaut aussi
120
ales. Ce n’est qu’en surmontant nos divisions que
nous
sauverons notre diversité. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines
121
qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons
notre
diversité. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines, partis et idéo
122
ons notre diversité. Cette règle vaut aussi pour
nos
doctrines, partis et idéologies. Aussi indispensables que les nations
123
uropéen. c. Rougemont Denis de, « Pour sauver
nos
diversités (le sens de La Haye) », Fédération, Paris, juin 1948, p. 1
124
? (25 décembre 1948)d e Deux colosses, ou qui
nous
semblent tels, sont en train de s’observer, par-dessus nos têtes… Ils
125
ent tels, sont en train de s’observer, par-dessus
nos
têtes… Ils n’ont pas envie de se battre, affirment-ils. Ils proclamen
126
damental, et que personne ne peut nier : Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
127
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
128
un, l’humanité tout entière sortirait vaincue. Si
nous
voulons sauver la paix, ou plutôt faire la paix, il nous faut d’abord
129
ulons sauver la paix, ou plutôt faire la paix, il
nous
faut d’abord faire l’Europe, c’est-à-dire la Troisième puissance, qui
130
soulève », comme on dit, quelques difficultés. On
nous
dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’Europe ? Est-ce que c’est cul
131
je ne dirai rien contre les thèses — ici ! — mais
nous
nous occupons de la paix. On nous répète sur le mode solennel que l’E
132
dirai rien contre les thèses — ici ! — mais nous
nous
occupons de la paix. On nous répète sur le mode solennel que l’Europe
133
— ici ! — mais nous nous occupons de la paix. On
nous
répète sur le mode solennel que l’Europe c’est Pascal et Goethe, c’es
134
olitique qui vient des villes, ceux qu’ont décrit
nos
amis italiens Silone et Carlo Levi. C’est aussi tous ceux qui n’ont j
135
ommes — et pour eux tous, même malgré eux — qu’il
nous
faut faire l’Europe. Mais quelle Europe ! Deux douzaines de nations
136
e idéologie, il existe une méthode politique, qui
nous
paraît prédestinée à surmonter la crise européenne : c’est la méthode
137
urs modernes d’États ou de constitutions. Certes,
nous
voulons faire l’Europe avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les
138
es les classes. Ce n’est pas sur ce plan que sont
nos
adversaires. Il y a ceux qui nous disent : Nous ne boudons pas votre
139
ce plan que sont nos adversaires. Il y a ceux qui
nous
disent : Nous ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même nous
140
nt nos adversaires. Il y a ceux qui nous disent :
Nous
ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même nous restons à l’éc
141
ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même
nous
restons à l’écart, vous courez trop de dangers de « mystifications »
142
re deux fois présent. Merci, messieurs, une fois
nous
suffirait. Mais soyons sérieux : quand il s’agit de voter dans nos co
143
is soyons sérieux : quand il s’agit de voter dans
nos
congrès contre les « mystifications » qu’ils dénoncent du dehors à ju
144
, mais qu’ils connaissent beaucoup moins bien que
nous
(qui nous battons chaque jour contre elles), ces vigilants de fer ne
145
ils connaissent beaucoup moins bien que nous (qui
nous
battons chaque jour contre elles), ces vigilants de fer ne sont pas l
146
nts, ils sont simplement absents. Il y a ceux qui
nous
reprochent certaines de nos alliances tactiques. Ils veulent bien fai
147
nts. Il y a ceux qui nous reprochent certaines de
nos
alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’Europe, ils veulent bie
148
t que M. Churchill n’en soit pas ! « S’il en est,
nous
ne marchons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça nous fait mo
149
hons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça
nous
fait moins peur que Churchill… » Ces petites natures récitent la leço
150
rappelle. Et j’ajouterai, sans élever le ton, que
nous
sommes libres à tous égards dans nos rapports avec Churchill, mais qu
151
le ton, que nous sommes libres à tous égards dans
nos
rapports avec Churchill, mais qu’ils ne le sont peut-être pas autant
152
hui qu’il faut en courir l’aventure. Il dépend de
nous
, Européens, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le
153
ns, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de
nous
que le jour soit prochain où les voix concertées de l’Europe, proclam
154
somme de 3000 francs suisses, amendes comprises.
Nous
pourrions citer une dizaine d’autres situations, fort analogues. «
155
ge intervenir dans la considération des faits qui
nous
occupent. Il s’agit ici du respect légal de toutes les convictions re
156
des centaines de cas bien plus rares que celui de
nos
adventistes. Les lois fiscales, les lois sur les loyers et les « surf
157
ncrétiser la « liberté de conscience » que toutes
nos
démocraties proclament à l’envi. Et d’autre part, il n’y a pas de vra
158
rs d’autres, utiles ou non, qui s’accumulent dans
nos
codes. Si l’anarchie est mauvaise, c’est parce qu’elle implique le dé
159
us les autres — et donc aussi du mien. Chacune de
nos
religions, ne l’oublions jamais, est en quelque manière ou quelque li
160
-il nécessaire d’ajouter qu’il en va de même pour
nos
droits politiques et civiques ? On ne peut sauver la liberté, dans no
161
et civiques ? On ne peut sauver la liberté, dans
notre
monde, qu’en s’efforçant de la sauver partout. h. Rougemont Denis
162
l’expose fort bien dans les pages qui suivent et
nous
sommes entièrement d’accord avec lui : une liberté qui n’est pas inco
163
au nom des masses mondiales. Qui dira plus ? Ici,
nous
avons l’air de dire moins, beaucoup moins, en vous parlant de notre p
164
de dire moins, beaucoup moins, en vous parlant de
notre
petite Europe. Nous allons faire figure de provinciaux ou de national
165
up moins, en vous parlant de notre petite Europe.
Nous
allons faire figure de provinciaux ou de nationalistes attardés. Et l
166
vinciaux ou de nationalistes attardés. Et l’on va
nous
demander : pourquoi l’Europe ? Tant qu’à faire, pourquoi pas le monde
167
’à faire, pourquoi pas le monde entier ? Pourquoi
nous
arrêter dans notre élan ? Sur cet élan des masses rassemblées au Vél’
168
pas le monde entier ? Pourquoi nous arrêter dans
notre
élan ? Sur cet élan des masses rassemblées au Vél’ d’Hiv’ pour le gou
169
ernement mondial, sur ce grand élan pour la paix,
nous
avons ici nos idées. Cette idée en particulier : c’est qu’il faut lui
170
l, sur ce grand élan pour la paix, nous avons ici
nos
idées. Cette idée en particulier : c’est qu’il faut lui montrer un po
171
dans la réalité, on a toujours l’air de freiner.)
Nous
ne sommes pas une autre école, nos buts finaux sont bien les mêmes. M
172
de freiner.) Nous ne sommes pas une autre école,
nos
buts finaux sont bien les mêmes. Mais vos discours, mes chers amis, n
173
ien les mêmes. Mais vos discours, mes chers amis,
nous
les prenons au mot. Et nous vous proposons une méthode de travail, un
174
ours, mes chers amis, nous les prenons au mot. Et
nous
vous proposons une méthode de travail, un mouvement qui est déjà au t
175
immédiat, qui est de commencer par l’Europe. Car
nous
pensons que le chemin vers la paix, vers le gouvernement mondial, pas
176
précisée, si je puis dire… Deux colosses, ou qui
nous
semblent tels, sont en train de s’observer, par-dessus nos têtes… Ils
177
ent tels, sont en train de s’observer, par-dessus
nos
têtes… Ils n’ont pas envie de se battre, affirment-ils. Ils proclamen
178
damental, et que personne ne peut nier : aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
179
e défense sérieuse de son indépendance ; aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
180
pour en faire une nouvelle… Mais aussi tout cela
nous
conduit, avec la force même de l’évidence, vers une seule et unique s
181
l’évidence, vers une seule et unique solution. Si
nous
voulons sauver chacun de nos pays, il nous faut unir ces pays. Si nou
182
unique solution. Si nous voulons sauver chacun de
nos
pays, il nous faut unir ces pays. Si nous voulons sauver la paix, ou
183
on. Si nous voulons sauver chacun de nos pays, il
nous
faut unir ces pays. Si nous voulons sauver la paix, ou plutôt faire l
184
hacun de nos pays, il nous faut unir ces pays. Si
nous
voulons sauver la paix, ou plutôt faire la paix, il nous faut d’abord
185
ulons sauver la paix, ou plutôt faire la paix, il
nous
faut d’abord faire l’Europe, c’est-à-dire la troisième puissance qui
186
soulève », comme on dit, quelques difficultés. On
nous
dit : qu’est-ce que c’est, l’unité de l’Europe ? Est-ce que c’est cul
187
es — et je ne dirai rien contre les thèses — mais
nous
nous occupons de la paix. On nous répète sur le mode solennel que l’E
188
et je ne dirai rien contre les thèses — mais nous
nous
occupons de la paix. On nous répète sur le mode solennel que l’Europe
189
s thèses — mais nous nous occupons de la paix. On
nous
répète sur le mode solennel que l’Europe c’est Pascal et Goethe, c’es
190
olitique qui vient des villes, ceux qu’ont décrit
nos
amis italiens Silone et Carlo Levi. C’est aussi tous ceux qui n’ont j
191
ommes — et pour eux tous, même malgré eux — qu’il
nous
faire l’Europe. Mais alors des malins viennent nous dire : tous ces g
192
us faire l’Europe. Mais alors des malins viennent
nous
dire : tous ces gens, qu’ont-ils de commun entre eux ? Quelle unité v
193
mun le dégoût et la peur immense de la guerre, et
nous
voulons pour eux et avec eux faire la paix. Voilà la seule question s
194
seule question sérieuse, la seule difficulté que
nous
voulons bien que l’on « soulève » pour la vaincre. ⁂ J’en reviens à l
195
ne part active à l’un de ces congrès où s’élabore
notre
fédération européenne. Car c’est précisément quand on veut les unir,
196
e idéologie, il existe une méthode politique, qui
nous
paraît prédestinée à surmonter la crise européenne : c’est la méthode
197
de du fédéralisme est la seule qui soit adaptée à
nos
réalités européennes. Faire du fédéralisme, c’est donc faire de l’Eur
198
⁂ Il reste à préciser les positions de combat que
nous
assigne une pareille attitude. Certes, nous voulons faire l’Europe av
199
t que nous assigne une pareille attitude. Certes,
nous
voulons faire l’Europe avec tout le monde, c’est-à-dire avec tous les
200
es les classes. Ce n’est pas sur ce plan que sont
nos
adversaires. Mais en préconisant le fédéralisme à tous les étages de
201
s au plan européen, et finalement au plan mondial
nous
savons bien que nous heurtons certaines habitudes de pensée à la fois
202
t finalement au plan mondial nous savons bien que
nous
heurtons certaines habitudes de pensée à la fois nationalistes et rat
203
itaires qui s’ignorent. Ce ne serait rien encore.
Nous
savons que notre action doit aboutir une transformation profonde du m
204
norent. Ce ne serait rien encore. Nous savons que
notre
action doit aboutir une transformation profonde du monde actuel. Car
205
ids » — l’État-nation, cause et produit de toutes
nos
guerres. Sur ce point-là, nous serons à notre tour irréductibles. Nou
206
t produit de toutes nos guerres. Sur ce point-là,
nous
serons à notre tour irréductibles. Nous ne prétendons pas un instant
207
outes nos guerres. Sur ce point-là, nous serons à
notre
tour irréductibles. Nous ne prétendons pas un instant détruire les na
208
point-là, nous serons à notre tour irréductibles.
Nous
ne prétendons pas un instant détruire les nations, supprimer toutes l
209
lemagne, par exemple, ni contester qu’il faille à
nos
pays des administrations largement autonomes. Ce que nous voulons sup
210
s des administrations largement autonomes. Ce que
nous
voulons supprimer, c’est l’étatisation de la nation elle-même ; c’est
211
verainetés nationales absolues. Et c’est pourquoi
nous
demandons et préparons, comme premier point de tout notre programme,
212
mandons et préparons, comme premier point de tout
notre
programme, l’institution d’une Cour suprême européenne, c’est-à-dire
213
ets. La Conférence des Cinq va peut-être accepter
notre
plan de Parlement européen. Cette assemblée, que nous voulons élue à
214
plan de Parlement européen. Cette assemblée, que
nous
voulons élue à la fois par les parlements et par les forces vives de
215
st quelque chose, qui peut devenir beaucoup… Mais
nous
sommes loin de chanter victoire : notre vraie lutte ne fait que comme
216
coup… Mais nous sommes loin de chanter victoire :
notre
vraie lutte ne fait que commencer. Au moment où nous obtenons ces pre
217
e vraie lutte ne fait que commencer. Au moment où
nous
obtenons ces premiers résultats concrets, les risques s’aggravent à c
218
ire pour décourager l’agression… C’est donc, pour
nous
, le moment d’être forts dans les conseils européens — de rallier l’op
219
européens — de rallier l’opinion active derrière
nos
avant-gardes fédéralistes, et d’imprimer un grand élan à notre propag
220
ardes fédéralistes, et d’imprimer un grand élan à
notre
propagande populaire, ou pour mieux dire : à l’information de la mass
221
’avoir lue dans une centaine de comptes rendus de
nos
réunions et de nos congrès, et c’est celle-ci : « Nous ne pouvons que
222
centaine de comptes rendus de nos réunions et de
nos
congrès, et c’est celle-ci : « Nous ne pouvons que souhaiter bonne ch
223
réunions et de nos congrès, et c’est celle-ci : «
Nous
ne pouvons que souhaiter bonne chance aux courageux pionniers du fédé
224
ne manière de dire : « Allez-y, faites-vous tuer,
nous
suivrons de loin vos efforts, et si vous gagnez par miracle, bien ent
225
rts, et si vous gagnez par miracle, bien entendu,
nous
vous rejoindrons, nous en serons tous… » Il y a ceux qui nous applaud
226
par miracle, bien entendu, nous vous rejoindrons,
nous
en serons tous… » Il y a ceux qui nous applaudissent, comme ces solda
227
joindrons, nous en serons tous… » Il y a ceux qui
nous
applaudissent, comme ces soldats de je ne sais quel pays, dans l’autr
228
vo ! et restaient dans leur trou. Il y a ceux qui
nous
disent : « Nous ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même nou
229
t dans leur trou. Il y a ceux qui nous disent : «
Nous
ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même nous restons à l’éc
230
ne boudons pas votre mouvement, mais tout de même
nous
restons à l’écart, vous courez trop de dangers de ‟mystifications” pa
231
re deux fois présent. Merci, messieurs, une fois
nous
suffirait. Mais soyons sérieux ; quand il s’agit de voter dans nos co
232
is soyons sérieux ; quand il s’agit de voter dans
nos
congrès contre les « mystifications » qu’ils dénoncent du dehors, à j
233
, mais qu’ils connaissent beaucoup moins bien que
nous
(qui nous battons chaque jour contre elles), ces vigilants de fer ne
234
ils connaissent beaucoup moins bien que nous (qui
nous
battons chaque jour contre elles), ces vigilants de fer ne sont pas l
235
nts, ils sont simplement absents. Il y a ceux qui
nous
reprochent certaines de nos alliances tactiques. Ils veulent bien fai
236
nts. Il y a ceux qui nous reprochent certaines de
nos
alliances tactiques. Ils veulent bien faire l’Europe, ils veulent bie
237
t que M. Churchill n’en soit pas ! « S’il en est,
nous
ne marchons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça nous fait mo
238
hons pas, saute la bombe et périsse le monde : ça
nous
fait moins peur que Churchill… » Ces petites natures récitent la leço
239
rappelle. Et j’ajouterai, sans élever le ton, que
nous
sommes libres à tous égards dans nos rapports avec Churchill, mais qu
240
le ton, que nous sommes libres à tous égards dans
nos
rapports avec Churchill, mais qu’ils ne le sont peut-être pas autant
241
certain parti totalitaire. Il y a enfin ceux qui
nous
disent non sans raison : « Nous sommes saturés de discours ! Ce qu’il
242
a enfin ceux qui nous disent non sans raison : «
Nous
sommes saturés de discours ! Ce qu’il nous faut, ce sont des gestes ;
243
on : « Nous sommes saturés de discours ! Ce qu’il
nous
faut, ce sont des gestes ; sortez avec un ours en laisse pour ameuter
244
Faites des gestes ! Déchirez votre passeport ! et
nous
vous donnerons notre nom — mais sans rien déchirer, bien entendu. Ce
245
Déchirez votre passeport ! et nous vous donnerons
notre
nom — mais sans rien déchirer, bien entendu. Ce qu’il nous faut, dise
246
— mais sans rien déchirer, bien entendu. Ce qu’il
nous
faut, disent-ils, ce sont des apôtres ! En avez-vous ? » Pour ceux-là
247
sont des apôtres ! En avez-vous ? » Pour ceux-là,
nous
avons du travail. Je leur dis : s’il vous faut des apôtres, si vous y
248
bataille est en train de se livrer pour l’Europe.
Nous
l’avons provoquée, nous les fédéralistes, en invitant gouvernements e
249
se livrer pour l’Europe. Nous l’avons provoquée,
nous
les fédéralistes, en invitant gouvernements et parlements à convoquer
250
a chance, et avec elle les chances de la paix. Si
nous
voulons la paix, nous devons vouloir ses moyens : l’Europe unie est l
251
les chances de la paix. Si nous voulons la paix,
nous
devons vouloir ses moyens : l’Europe unie est le plus sûr ; si nous v
252
r ses moyens : l’Europe unie est le plus sûr ; si
nous
voulons l’Europe, nous devons vouloir le fédéralisme ; si nous voulon
253
unie est le plus sûr ; si nous voulons l’Europe,
nous
devons vouloir le fédéralisme ; si nous voulons demeurer libres, c’es
254
l’Europe, nous devons vouloir le fédéralisme ; si
nous
voulons demeurer libres, c’est aujourd’hui qu’il faut en courir l’ave
255
hui qu’il faut en courir l’aventure. Il dépend de
nous
, Européens, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de nous que le
256
ns, de prendre la guerre de vitesse. Il dépend de
nous
que le jour soit prochain où les voix concertées de l’Europe, proclam
257
’esprit. Or, il se trouve que d’autres continents
nous
ont ravi les moyens matériels de la puissance, et nous en ont en quel
258
ont ravi les moyens matériels de la puissance, et
nous
en ont en quelque sorte purifiés. Ils nous ont condamnés à ne représe
259
ce, et nous en ont en quelque sorte purifiés. Ils
nous
ont condamnés à ne représenter que l’essentiel d’une civilisation : s
260
s’en chargent. Et s’il ne s’agissait que de cela,
nous
pourrions aussi bien nous laisser coloniser par les Yankees ou annexe
261
s’agissait que de cela, nous pourrions aussi bien
nous
laisser coloniser par les Yankees ou annexer par les staliniens. Ils
262
staliniens. Ils ont appris à se servir mieux que
nous
de ces armes inventées par nous, et qu’ils ont arrachées de nos mains
263
servir mieux que nous de ces armes inventées par
nous
, et qu’ils ont arrachées de nos mains. Si les Européens, dans leur ma
264
es inventées par nous, et qu’ils ont arrachées de
nos
mains. Si les Européens, dans leur majorité, refusent à la fois de se
265
, à ce qu’il a de plus défendable, comment allons-
nous
la défendre ? Là-dessus, tous les esprits s’accordent : il faut sans
266
ts s’accordent : il faut sans plus tarder fédérer
nos
nations, unir leurs forces dispersées, leur rendre un grand marché en
267
nt assignés les promoteurs du Mouvement européen.
Nous
verrons, au mois d’août de cette année, le premier résultat de leurs
268
ar un élan profond, par un espoir nouveau de tous
nos
peuples. Cet élan de l’opinion et cet espoir des masses, ce n’est pas
269
contraire une véritable éducation du sentiment de
notre
communauté. Ce sentiment existe, nous venons de le voir ; c’est lui,
270
ntiment de notre communauté. Ce sentiment existe,
nous
venons de le voir ; c’est lui, d’instinct, qui nous fait repousser le
271
us venons de le voir ; c’est lui, d’instinct, qui
nous
fait repousser les tentations russe et américaine. Mais il s’agit mai
272
a propagande générale du Mouvement européen. Ici,
nos
intellectuels ont une occasion magnifique de « s’engager » sans rien
273
es, juridiques ou sociales, qui seront prises par
nos
comités, pour être exécutées demain par un pouvoir fédéral de l’Europ
274
d’étude culturels », en formation dans chacun de
nos
pays, fourniront la base des travaux. Et l’on doit espérer que de l’e
275
tés, inventoriant les forces et les faiblesses de
nos
cultures nationales, se dégageront deux séries de conclusions : les u
276
nt sur ce qui existe dans l’état de division dont
nous
souffrons, les autres sur ce qui peut naître dans une Europe débarras
277
loin de souhaiter l’uniformisation que d’accepter
nos
divisions présentes, nous voulons concerter nos vocations pour la déf
278
rmisation que d’accepter nos divisions présentes,
nous
voulons concerter nos vocations pour la défense et pour l’épanouissem
279
r nos divisions présentes, nous voulons concerter
nos
vocations pour la défense et pour l’épanouissement d’un certain nombr
280
« Le promoteur de l’émission Demain l’Europe
nous
dit… » (1er juillet 1949)k Depuis la fin du mois de février 1949,
281
« dialogue » qu’est l’Europe. De lundi en lundi,
nous
suivons ses chroniques au cours desquelles il nous démontre de manièr
282
ous suivons ses chroniques au cours desquelles il
nous
démontre de manière éclatante qu’une ère nouvelle s’ouvre au Vieux Co
283
imaginable d’empêcher la guerre atomique. Fédérer
nos
pays, c’est, en effet, créer la seule puissance capable d’exiger la p
284
les nations ne disparaîtraient pas davantage que
nos
cantons n’ont disparu en se fédérant, mais où les guerres entre natio
285
viendraient aussi impossibles que la guerre entre
nos
cantons. Imaginez ensuite cette grande Europe aussi décidée que la Su
286
se fédérant, il y a cent ans. À l’instant même où
nous
venons vous surprendre dans cette annexe toute neuve du Palais Wilson
287
n de la culture. Pouvez-vous, très succinctement,
nous
parler de la mission de ce Centre européen de la culture ? Constitué
288
de, « Le promoteur de l’émission Demain l’Europe
nous
dit… », Le Radio, Lausanne, 1 juillet 1949, p. 950.
289
est russe et américaine. Elle se retourne contre
nous
. L’Europe déchue n’est plus qu’un petit continent, divisé en vingt-qu
290
se. Cette Europe sur la défensive, comment allons-
nous
la sauver ? Là-dessus, tous les esprits s’accordent : il faut sans pl
291
our le seul moyen de prévenir une guerre livrée à
nos
dépens. Tels sont les buts concrets que se sont assignés les promoteu
292
nt assignés les promoteurs du Mouvement européen.
Nous
verrons au mois d’août de cette année le premier résultat de leurs ef
293
ar un élan profond, par un espoir nouveau de tous
nos
peuples. Cet élan de l’opinion, et cet espoir des masses, ce n’est pa
294
contraire une véritable éducation du sentiment de
notre
communauté. Ce sentiment existe, il n’est pas une chose vague. C’est
295
iste, il n’est pas une chose vague. C’est lui qui
nous
empêche de dire aux Russes : « Finissons-en, venez nous mettre au pas
296
mpêche de dire aux Russes : « Finissons-en, venez
nous
mettre au pas, et supprimons cet épuisant conflit en adoptant l’ordre
297
celui qui règne à Varsovie. » C’est lui aussi qui
nous
empêche de dire à nos amis américains : « Mais entrez donc, apportez-
298
vie. » C’est lui aussi qui nous empêche de dire à
nos
amis américains : « Mais entrez donc, apportez-nous les secrets de vo
299
os amis américains : « Mais entrez donc, apportez-
nous
les secrets de votre bonheur, nous vendrons notre droit d’aînesse con
300
donc, apportez-nous les secrets de votre bonheur,
nous
vendrons notre droit d’aînesse contre vos belles autos et vos dollars
301
-nous les secrets de votre bonheur, nous vendrons
notre
droit d’aînesse contre vos belles autos et vos dollars. » Si nous ref
302
esse contre vos belles autos et vos dollars. » Si
nous
refusons, c’est que nous avons encore le sentiment d’une qualité de v
303
tos et vos dollars. » Si nous refusons, c’est que
nous
avons encore le sentiment d’une qualité de vie, de liberté et de cons
304
vrir en Suisse dans quelques mois, et que prépare
notre
Bureau d’études. Installé à Genève depuis trois mois. Je ne m’étendra
305
ne ; coordination des efforts entrepris dans tous
nos
pays, et qui souvent s’ignorent ; action de propagande par la presse,
306
inspire et le guide. Il ne s’agit nullement, pour
nous
, de mettre la culture en statistiques, ou de traiter théoriquement le
307
de la liberté, de la justice, ou du progrès. Mais
nous
voulons d’une part offrir aux forces culturelles de toute l’Europe le
308
ope de demain. Faire en sorte que la culture aide
nos
peuples à s’unir, afin qu’ensuite une Europe fédérée vienne en aide à
309
te une Europe fédérée vienne en aide à chacune de
nos
cultures : telle sera la double ambition de la Conférence culturelle,
310
e ni du hasard ni de considérations touristiques.
Notre
neutralité traditionnelle, reconnue par toutes les puissances comme é
311
ire à l’Europe », rend difficile, pour le moment,
notre
pleine participation aux conseils politiques du continent. Et pourtan
312
ul ne songe à défendre un isolationnisme suisse :
notre
pays dépend, plus qu’aucun autre, de l’Europe tout entière et de ses
313
a reconnu que le domaine culturel était celui où
nous
pouvions, sans compromettre en rien notre neutralité, jouer le rôle q
314
celui où nous pouvions, sans compromettre en rien
notre
neutralité, jouer le rôle qu’on attend de nous dans l’œuvre collectiv
315
n notre neutralité, jouer le rôle qu’on attend de
nous
dans l’œuvre collective de la fédération. Qu’on ne pense pas, surtout
316
pas, surtout, qu’il s’agisse là d’une manière de
nous
faufiler par la petite porte ! Car à mesure que se réalisent les obje
317
tion que vient de subir la puissance apparente de
nos
pays dans le jeu des forces mondiales : l’Europe paraît avoir été déf
318
ontribution à cette prise de conscience active de
notre
sort, sans laquelle les traités resteront du papier. Je voudrais form
319
e-même déterminée par une certaine orientation de
nos
énergies dont j’ai toujours pensé qu’elle relève, au départ, de quelq
320
quelque choix métaphysique. La thèse soutenue par
notre
auteur implique une décision inverse de celle dont les suites nécessa
321
sion inverse de celle dont les suites nécessaires
nous
ont conduits aux impasses présentes. Nous vivons, depuis 1920, sous l
322
ssaires nous ont conduits aux impasses présentes.
Nous
vivons, depuis 1920, sous le règne effectif des Experts. Je vois bien
323
, ou même contre l’union des peuples de l’Europe.
Nous
sommes tous de bonne volonté… Mais certains souhaitent l’union, bien
324
’autres veulent le nécessaire. Certains déplorent
nos
divisions, tandis que d’autres veulent abolir la cause du mal, qui es
325
x qui parlent d’union mais refusent sa condition.
Nous
avons d’autres noms pour ces deux attitudes. M. Philip a des pages ex
326
ce, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à
nos
calamités. u. Rougemont Denis de, Philip Olivier, « [Préface] Oli
327
utes les conditions de la ruine sont réunies dans
notre
ciel et dans nos données immédiates ; mais ce sont les mêmes conditio
328
de la ruine sont réunies dans notre ciel et dans
nos
données immédiates ; mais ce sont les mêmes conditions qui pourraient
329
ons qui pourraient être celles d’une renaissance.
Nos
divisions absurdes, par exemple, n’ont cessé de s’aggraver depuis dix
330
, n’ont cessé de s’aggraver depuis dix ans — mais
nous
prenons conscience de leur absurdité. L’avènement brusque et stupéfia
331
res extraeuropéens décourage des millions d’entre
nous
, mais il réveille aussi le sentiment d’un destin commun de nos peuple
332
réveille aussi le sentiment d’un destin commun de
nos
peuples. Enfin, l’indifférence écœurée, l’abandon aux fatalités de l’
333
vers l’union, vers la fédération, dont témoignent
notre
Mouvement, l’espoir encore tremblant des masses, l’Assemblée de Stras
334
lus répandu, j’allais dire le plus populaire dans
nos
pays, c’est en effet la peur, une peur souvent voilée par cette indif
335
r d’une guerre que d’autres viendraient faire sur
notre
sol, et sur le corps de nos enfants ; c’est l’angoisse de devenir les
336
endraient faire sur notre sol, et sur le corps de
nos
enfants ; c’est l’angoisse de devenir les objets d’une guerre des aut
337
ts d’une guerre des autres, qui serait perdue par
nous
, quelle que soit son issue. Mais il y a, en même temps, une manière e
338
spoir proprement européen, c’est celui de réussir
notre
fédération, et de retrouver par là même une puissance capable d’impos
339
lle est la situation contradictoire dans laquelle
nous
sommes engagés. À son point de crise, où nous sommes, il dépend en pa
340
lle nous sommes engagés. À son point de crise, où
nous
sommes, il dépend en partie de nous que l’espoir ait raison du désesp
341
de crise, où nous sommes, il dépend en partie de
nous
que l’espoir ait raison du désespoir. Mais il faut aller vite, et vis
342
st le but de cette Conférence. Ce qu’on attend de
nous
ici, c’est d’abord une réponse à la question dangereuse que posent no
343
d une réponse à la question dangereuse que posent
nos
circonstances historiques : pourquoi l’Europe ? qu’a-t-elle à dire au
344
transmission de leurs principes. Je souhaite que
notre
Conférence s’interdise les débats académiques auxquels prêtent ces dé
345
que ce fameux « Cap de l’Asie » toujours cité. Si
nous
faisons du bon travail ici, personne ne perdra plus son temps à se de
346
de venir participer au sauvetage de l’Europe. Ils
nous
répondent qu’ils ont un rhume, qu’ils ont promis une conférence. D’au
347
ns urgentes qui motivaient un rassemblement comme
le nôtre
. Ils comprendront qu’il est certains moments de l’histoire où l’on ne
348
sphère des congrès, inconsidérément multipliés de
nos
jours. Je les comprends, et je comprends surtout ceux d’entre eux qui
349
ns une chambre nocturne, et les institutions dont
nous
allons parler ! « Qu’est-ce que cela peut bien me faire ? dit le poèt
350
qu’elle rencontre partout aujourd’hui — et voilà
nos
problèmes pratiques. Et il n’est pas indifférent — (ou c’est un mauva
351
sont révélés urgents, au terme d’une enquête dans
nos
divers pays. Chacun des groupes nationaux du Mouvement européen a reç
352
e telle enquête n’avait jamais encore été tentée.
Nous
avons dû l’improviser avec des groupes en pleine période de formation
353
des groupes en pleine période de formation. Elle
nous
a permis de mieux voir l’intérêt capital qu’il y aurait à dresser sys
354
études plus détaillées, sur des projets concrets,
nous
ont été remises. Enfin, le Bureau d’études de Genève a fourni plusieu
355
e du congrès, siégeant en commission générale. Il
nous
apparaît qu’il y a lieu de prévoir une nouvelle commission, consacrée
356
tionnistes » qui loin de les protéger, paralysent
nos
cultures. Par quelle méthode peut-on surmonter ces obstacles ? C’est
357
ts et aux documents officiels, seraient propres à
nous
égarer. On parle beaucoup, par exemple, « d’organiser les échanges cu
358
vertes, et l’union fédérale de l’Europe réalisée.
Nos
cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent pas chercher
359
ses bien plates sur l’indispensable solidarité de
nos
nations. Une hypocrisie ennuyeuse. Prétendre « organiser les échanges
360
n pas de simples déplacements de forts en thème —
nous
devons : 1° abandonner, et au besoin dénoncer la méthode de « l’organ
361
u’on n’essaie pas de créer par décrets l’unité de
notre
culture : elle existe, elle était aux origines, elle n’a cessé depuis
362
a suppression des obstacles matériels et légaux à
nos
échanges doit correspondre un effort positif. Il serait insuffisant e
363
r la suite, a succombé devant leurs exigences. Il
nous
faut aujourd’hui faire un grand pas de plus, et créer des institution
364
utions qui garantissent et manifestent l’unité de
nos
cultures dans leur diversité. Il faut doter l’Europe unie d’instrumen
365
nt les porteurs de l’idée fédérale, sans laquelle
nos
réformes techniques et matérielles resteront lettre morte. Au premier
366
particulière. Pourtant, il est incontestable que
nos
pays forment un ensemble, un complexe organique de culture, facile à
367
n tout cas, ceux-ci distinguent souvent mieux que
nous
. Il est étrange que cet ensemble n’ait pas encore été étudié en tant
368
ont montré à quel point ce souci est général dans
nos
pays. Tout le monde se rend parfaitement compte que l’avenir de l’uni
369
européen constituera la meilleure propagande pour
notre
union, et peut-être la seule acceptable. Toutes ces activités et ces
370
s charges écrasantes ou leurs bénéfices diminués.
Nous
invoquerons le fait que, si le sentiment d’un destin spirituel commun
371
économie privée courent à leur perte inéluctable.
Nous
devons mettre nos gouvernements devant un choix. Un ordre de priorité
372
rent à leur perte inéluctable. Nous devons mettre
nos
gouvernements devant un choix. Un ordre de priorité doit être d’urgen
373
e largement le budget annuel des institutions que
nous
venons de proposer. Le prix d’une seule bombe atomique couvrirait don
374
e vaudrait pas mieux être restés barbares, que de
nous
être aussi mal civilisés. La Conférence européenne de la culture fail
375
Et maintenant, pour quelles fins réelles voulons-
nous
ces moyens de culture, et cette éducation d’une conscience commune de
376
quement « européenne ». Qu’il soit bien clair que
nous
n’entendons pas substituer aux nationalismes locaux une sorte de nati
377
valeurs universelles. Il ne s’agit donc pas, pour
nous
, d’opposer une nation européenne aux grandes nations de l’Est et de l
378
« culture européenne » synthétique, valable pour
nous
seuls et fermée sur elle-même : ce serait trahir le génie de l’Europe
379
lle-même : ce serait trahir le génie de l’Europe,
nous
couper de ses sources chrétiennes et humanistes. Notre ambition, c’es
380
couper de ses sources chrétiennes et humanistes.
Notre
ambition, c’est de contribuer à l’union de nos pays, qui sera leur se
381
Notre ambition, c’est de contribuer à l’union de
nos
pays, qui sera leur seul salut, par le moyen d’une renaissance de leu
382
liberté de l’esprit, qui est leur vraie force. Et
notre
objet ne sera pas non plus de dénoncer ce qui se pratique ailleurs, c
383
plus de dénoncer ce qui se pratique ailleurs, car
nous
ne pouvons réformer que nous-mêmes. Nous n’acceptons pas la scission
384
urs, car nous ne pouvons réformer que nous-mêmes.
Nous
n’acceptons pas la scission que symbolise le rideau de fer ; mais nou
385
la scission que symbolise le rideau de fer ; mais
nous
pensons que le meilleur moyen de ramener vers l’Occident les peuples
386
rde ses droits à l’existence et à l’autonomie. Si
nous
exerçons, à Lausanne, cette action de vigilance publique, on pourra d
387
de vigilance publique, on pourra dire vraiment de
notre
Conférence qu’elle fut le congrès de la conscience européenne. Une co
388
omme toute conscience, en dernière analyse. C’est
notre
lot d’Européens, et c’est notre mission profonde, de préférer toujour
389
re analyse. C’est notre lot d’Européens, et c’est
notre
mission profonde, de préférer toujours la conscience au bonheur. Voca
390
nce au bonheur. Vocation tragique et féconde, qui
nous
apparaît plus clairement depuis que se dressent à l’Est comme à l’Oue
391
uest deux civilisations plus jeunes, filles de la
nôtre
, dont l’une, qui nous est chère, cultive un idéal eudémonique, l’idéa
392
plus jeunes, filles de la nôtre, dont l’une, qui
nous
est chère, cultive un idéal eudémonique, l’idéal d’un bonheur assuré.
393
est par la musique seule de Bach ou de Mozart que
nous
en possédons la substance idéale, que nous en respirons le climat nos
394
rt que nous en possédons la substance idéale, que
nous
en respirons le climat nostalgique. Et nous ici, nous ne sommes pas r
395
, que nous en respirons le climat nostalgique. Et
nous
ici, nous ne sommes pas réunis pour tracer des plans d’innocence et d
396
en respirons le climat nostalgique. Et nous ici,
nous
ne sommes pas réunis pour tracer des plans d’innocence et de prospéri
397
des plans d’innocence et de prospérité organisée.
Nous
tenterons, sobrement, de trouver les moyens qui permettent le libre e
398
er les moyens qui permettent le libre exercice de
nos
vocations tourmentées ; des moyens de vivre, oui, mais selon notre fo
399
ourmentées ; des moyens de vivre, oui, mais selon
notre
foi, sans renier nos raisons de vivre. Sauvons l’Europe tragique, pou
400
de vivre, oui, mais selon notre foi, sans renier
nos
raisons de vivre. Sauvons l’Europe tragique, pour que nos descendants
401
ons de vivre. Sauvons l’Europe tragique, pour que
nos
descendants puissent encore habiter en esprit, par la grâce des chefs
402
re qui a eu lieu à Lausanne en décembre 1949. p.
Nous
avons rajouté le participe passé « été », oublié par erreur dans le t
403
toute évidence » les USA ; que M. Spaak est un de
nos
« doctrinaires » ; que j’ai « annoncé la fin du désespoir » ; que si
404
y a pas un mot de vrai dans tout cela. Vous jugez
notre
projet « imbécile ». Celui que vous critiquez est tel sans aucun dout
405
re sans lui faire violence ? » Mais quand l’avons-
nous
exclue ? Vous démontrez, au paragraphe suivant, qu’il serait vain d’e
406
spérer l’inclure. Que diable voulez-vous donc que
nous
en fassions ? (On m’assure que cela dépend aussi de Staline.) 2° « Le
407
son statut (en quarante-deux articles) ». Montrez-
nous
donc un seul de ces articles qui dise, ou laisse entendre, que le Con
408
prou aux États-Unis d’Europe. Bien plus, montrez-
nous
une seule déclaration qui exprime la satisfaction des fédéralistes de
409
devant ce statut ; qui dise que c’était cela que
nous
voulions : je vous en montrerai trente qui disent le contraire. Le mi
410
maladie, ni promettre « des joies et des fêtes ».
Nous
demandons surtout des sacrifices. 6° Pour découvrir ce qu’il y a « de
411
s citée, au lieu de m’attribuer des sottises ? 7°
Notre
doctrine (qui veut l’union dans la diversité, formule suisse) étant à
412
ou celui de Churchill pendant qu’on y est, dites-
nous
donc ce que vous proposez. Car je ne vais pas vous faire l’injure de
413
e tout va très bien ainsi, ou que vous pensez que
nos
patries pourront durer rien qu’en se faisant toutes petites et mignon
414
in de vous aussi, non point pour les louer contre
nous
, mais pour les défendre avec nous. P.-S. — « Europe vole » ? Un gage.
415
es louer contre nous, mais pour les défendre avec
nous
. P.-S. — « Europe vole » ? Un gage. r. Rougemont Denis de, « Un ga
416
⁂ Qu’en est-il donc de ce mouvement, au milieu de
notre
xxe siècle ? Entre les deux colosses russe et américain, l’Européen
417
millions de Russes et 150 millions d’Américains,
nous
sommes ici à l’ouest du rideau de fer, près de 300 millions d’Europée
418
rideau de fer, près de 300 millions d’Européens.
Nous
disposons de plus d’un quart du charbon, et près d’un tiers de l’élec
419
l’électricité que produit aujourd’hui la planète.
Nous
disposons surtout de ressources humaines qui n’ont pas leurs égales a
420
une capacité d’invention que le monde entier peut
nous
envier. ⁂ Qu’avons-nous inventé, nous les Européens, depuis cent ans
421
que le monde entier peut nous envier. ⁂ Qu’avons-
nous
inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’a
422
entier peut nous envier. ⁂ Qu’avons-nous inventé,
nous
les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous pas
423
ens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-
nous
pas inventé ? Je cite pêle-mêle : le marxisme et la psychanalyse, l’e
424
rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de
nos
maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par no
425
t pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans
nos
écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. ⁂ Je dir
426
écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par
nos
livres. ⁂ Je dirai plus. Le monde moderne tout entier peut être appel
427
our le bien comme pour le mal, il imite à la fois
nos
mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transp
428
omme pour le mal, il imite à la fois nos mœurs et
nos
objets, nos procédés d’art et de construction, de transport et de gou
429
mal, il imite à la fois nos mœurs et nos objets,
nos
procédés d’art et de construction, de transport et de gouvernement, d
430
t de gouvernement, d’industrie et de médecine, et
nos
armes. Les Hindous, les Chinois, les Noirs, copient l’Europe pour tou
431
rs, copient l’Europe pour toutes ces choses, mais
nous
, nous copions tout au plus quelques citations de leurs sages, quelque
432
pient l’Europe pour toutes ces choses, mais nous,
nous
copions tout au plus quelques citations de leurs sages, quelques stat
433
nt les empires qui prétendent partager le monde à
nos
dépens ? L’Amérique du Nord et la Russie de Staline sont des produits
434
Nord et la Russie de Staline sont des produits de
notre
culture, l’une dès ses origines, et l’autre en ce qu’elle a de modern
435
entions européennes ; et de l’autre côté, Marx et
notre
industrie plus l’instruction publique et l’athéisme, l’hypertrophie d
436
reil étatique, et des copies de l’art officiel de
nos
grands-pères. Caricatures évidemment ; mais ce n’est point par hasard
437
t spécifiques, ne sont souvent que des emprunts à
notre
fonds, mais développés là-bas, sur table rase, sans mesure ni critiqu
438
sie moderne, dans plus d’un sens, sont en réalité
notre
caricature. ⁂ Mais ici, attention ! pas de malentendu ! Ne nous laiss
439
e. ⁂ Mais ici, attention ! pas de malentendu ! Ne
nous
laissons jamais aller à placer sur le même plan l’Amérique et la Russ
440
ns très simples me suffiront. Entre l’Amérique et
nous
, qu’y a-t-il de commun ? Il y a tous les principes fondamentaux de no
441
ommun ? Il y a tous les principes fondamentaux de
notre
civilisation ; il y a l’exercice des mêmes libertés ; il y a devant n
442
y a l’exercice des mêmes libertés ; il y a devant
nous
le même idéal de liberté humaine. Tandis qu’entre les Russes et nous,
443
de liberté humaine. Tandis qu’entre les Russes et
nous
, il n’y a en commun qu’un mot : le mot démocratie… Pour eux cela sign
444
émocratie… Pour eux cela signifie dictature. Pour
nous
liberté politique. s. Rougemont Denis de, « Il est impossible de s
445
e Rougemont au congrès de La Fédération à Beaune.
Nous
tenons à remercier M. de Rougemont pour son autorisation de publier c
446
torisation de publier ces lignes qui suscitèrent,
nous
en sommes certains, chez nos amis un intérêt très vif et une approbat
447
es qui suscitèrent, nous en sommes certains, chez
nos
amis un intérêt très vif et une approbation complète. »
448
page d’Anabase lorsqu’elle parut, constitua pour
nous
le fait du prince, toute référence superflue, et depuis lors, nous n’
449
rince, toute référence superflue, et depuis lors,
nous
n’avons rien appris, sinon toutefois qu’un « pur délice » pouvait ent
450
e de l’instant, homme sans preuve ni témoin », il
nous
donnait un haut exemple du bon usage de l’exil : sans plainte, au cœu
451
(Point de départ d’une rhétorique.) Un continent
nous
est ici donné dans sa formule dynamique, dans son mouvement vers l’Ou
452
si qu’au vol, épousé dans les rythmes larges. Et
nous
disions les fleuves survolés, et les plaines fuyantes, et les cités e
453
ntes, et les cités entières sur leurs disques qui
nous
filaient entre les doigts — grands virements de comptes et glissement
454
être interdit de l’isoler.) Comparez avec Rilke,
notre
plus grand témoin de l’exil intérieur en Europe. L’un parle de hauteu
455
e monde, et qui prenaient source plus haute qu’en
nos
chants, en lieu d’insulte et de discorde Qui se donnaient licence pa
456
essages. Itinéraires et inventaires, sommation de
nos
« voies et façons » et « chants d’un peuple, le plus ivre », — il sem
457
tie, le poème du retour à l’Europe, à la France.
Nous
reviendrons, un soir d’Automne, sur les derniers roulements d’orage…
458
de ce très haut poème, Saint-John Perse a rejoint
notre
vœu. Nous l’attendrons un soir d’automne, avec le souffle du grand ve
459
haut poème, Saint-John Perse a rejoint notre vœu.
Nous
l’attendrons un soir d’automne, avec le souffle du grand vent, sur la
460
r la route et la terre des hommes, prêts à rendre
nos
comptes « d’hommes nouveaux, — d’hommes entendus dans la gestion huma
461
non dans la précession des équinoxes », et qu’il
nous
aide ! par le chant d’une Europe future. Car, ainsi que l’écrit Monte
462
u — je ne sais plus de qui, mais il n’importe : «
Nous
n’avons pas d’auteur qui donne à l’âme de plus grands mouvements… qui
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qui donne à l’âme de plus grands mouvements… qui
nous
remplisse plus de la vapeur du dieu qui l’agite. » 4. « Avertisseme