1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)a Nous sommes ici parce que nous savons tous que notre civili
2 c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951 )a Nous sommes ici parce que nous savons tous que notre civilisatio
3 e salut reste encore possible, mais qu’il suppose deux conditions premières : la liberté et la paix. Si l’on nous demande qu
4 ix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succomb
5 r la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonnement d’une é
6 a guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonnement d’une écrasante
7 ait régné sur le monde, incontestablement depuis quatre ou cinq siècles ? Quelles ont été les sources vives de cette puissanc
8 sur le monde, incontestablement depuis quatre ou cinq siècles ? Quelles ont été les sources vives de cette puissance parado
9 le monde, incontestablement depuis quatre ou cinq siècles  ? Quelles ont été les sources vives de cette puissance paradoxale ? L
10 La péninsule Europe ne représente, en effet, que 5  % des terres du globe. Ni son étendue, ni le nombre de ses habitants,
11 ement scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de 500  000 propagandistes entraînés, munis de films, d’expositions itinérant
12 t scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de 500  000 propagandistes entraînés, munis de films, d’expositions itinérantes e
13 , munis de films, d’expositions itinérantes et de 20 millions de brochures, le tout largement financé par les fonds du par
14 unis de films, d’expositions itinérantes et de 20 millions de brochures, le tout largement financé par les fonds du parti, c’est
15 e, sans une sorte de mépris pour nous-mêmes ? 1. Ce texte est extrait du discours prononcé à Bruxelles, devant le comi
16 ulture », Les Amis de la liberté, Paris, décembre 1950 –janvier 1951, p. 1-3.
17 Amis de la liberté, Paris, décembre 1950–janvier 1951, p. 1-3.
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
18 de cette thèse absolue, j’invoquerai tout d’abord deux exemples connus qui feront mieux distinguer, par contraste, combien j
19 à notre enfance, — n’y touchons plus. Mais prenez deux Européens de nations différentes, si possible. Mariez leur fils avec
20 s, si possible. Mariez leur fils avec la fille de deux autres Européens. Attendez une génération. Répétez le processus quatr
21 ns. Attendez une génération. Répétez le processus quatre ou cinq fois. Lorsque Schmidt, fils de Schmidt, sera baptisé Smith, c
22 ez une génération. Répétez le processus quatre ou cinq fois. Lorsque Schmidt, fils de Schmidt, sera baptisé Smith, changez s
23 bien que cette caravelle ait transporté plusieurs centaines de milliers d’émigrants : un Smith de plus ne la fera pas couler. App
24 e caravelle ait transporté plusieurs centaines de milliers d’émigrants : un Smith de plus ne la fera pas couler. Apprenez mainte
25 nement du peuple par le peuple et pour le peuple, deux strophes du Star-Spangled Banner, le vocabulaire du base-ball et le p
26 c’est plus rapide. Prenez un Russe, passez-le au MVD — sorte de DDT moral nettoyant les idées subversives, et tirez le rid
27 vez alors essayer des combinaisons plus savantes, deux par deux ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la
28 essayer des combinaisons plus savantes, deux par deux ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture
29 des combinaisons plus savantes, deux par deux ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture germaniqu
30 naisons plus savantes, deux par deux ou trois par trois . Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture germanique et des E
31 s ? C’est uniquement parce que l’on veut unir les 25 États souverains qui se divisent le continent. Mais nous venons de mo
32 e. Pour la faire, il nous faut partir des quelque 300 millions d’hommes réels qui peuplent la partie libre du continent. Il
33 our la faire, il nous faut partir des quelque 300 millions d’hommes réels qui peuplent la partie libre du continent. Il faut les
34 t. Il faut les prendre comme ils sont, avec leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs douze langues, leurs trente-six
35 e comme ils sont, avec leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs douze langues, leurs trente-six partis et leurs inno
36 leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs douze langues, leurs trente-six partis et leurs innombrables coutumes, tout
37 leurs trois religions, leurs douze langues, leurs trente-six partis et leurs innombrables coutumes, toutes supérieures à celles du
38 le problème revient donc à faire comprendre à ces 300 millions d’hommes et de femmes, qu’ils ont tous en commun, précisémen
39 roblème revient donc à faire comprendre à ces 300 millions d’hommes et de femmes, qu’ils ont tous en commun, précisément, leur v
40 s celle de leurs voisins. J’en vois la preuve par neuf dans le reproche si courant qu’à tort ou à raison nous faisons à l’Am
41 ertés publiques ou morales, pour ne citer que ces trois grands exemples, sont à peu près les mêmes chez tous nos peuples. Ell
42 r un Européen ? », Notre Europe, Strasbourg, mars 1951, p. 41-44.
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
43 Défense de nos libertés (octobre 1951 )c d Si l’on passe en revue tous les arguments avancés depuis des s
44 se en revue tous les arguments avancés depuis des siècles pour ou contre la liberté humaine en soi, on en vient vite à ne plus
45 mondiale, c’est parce que le monde est divisé en deux partis, qui ne se définissent clairement que par rapport à la liberté
46 ivances, d’ailleurs également réparties entre les deux camps. Les conceptions de la justice sociale elle-même ne suffisent p
47 iscuter, ce qui est évident aux yeux de tous, des deux côtés, c’est que nous voulons la liberté, et que les autres veulent l
48 us, par ce delenda Carthago que j’opposais il y a quinze ans à une autre « mystique millénaire », mais déjà morte : — Là où l’
49 , Contacts littéraires et sociaux, Paris, octobre 1951, p. 1 et 6. d. Présenté par la note suivante : « Nous remercions le C
50 téraires et sociaux, Paris, octobre 1951, p. 1 et 6. d. Présenté par la note suivante : « Nous remercions le Congrès pour
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
51 Robert de Traz, l’Européen ( 1952 )e Peu d’hommes ont vu plus juste, entre-deux-guerres. Peu d’écriva
52 dans les âmes. » Ses tableaux de l’Allemagne, dès 1923, dessinent en creux ce qui sera le lit de l’hitlérisme, un peu plus ta
53 e Genève. Je viens de relire cet ouvrage, paru en 1929  : c’est un classique. Seuls quelques chapitres médians, qui décrivent
54 x sur notre temps que sur celui de sa naissance — 1929, je le répète. « Petite Europe, toute seule dans un monde en tumulte,
55 erait ensuite à l’univers. Les grands conflits du siècle futur, elle les désarmerait en harmonisant non plus de petits États q
56 ce parmi les effigies d’une Europe renaissante. 2. Témoin, p. 119-129. e. Rougemont Denis de, « Robert de Traz, l’Eur
57 t de Traz, l’Européen », Revue de Suisse, Genève, 1952, p. 3-5. f. Allusion au Dépaysement oriental de Robert de Traz, paru
58 u Dépaysement oriental de Robert de Traz, paru en 1926, et dont Rougemont a rendu compte dans le Journal de Genève .
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
59 Prototype T.E.L. (janvier 1952 )g Entouré de soins extravagants, soumis à des épreuves exceptionne
60 ce comme prototype d’une race d’écrivains dont le siècle déjà nous donne plusieurs exemples, souvent moins purs ou moins achev
61 s que les autres travaillaient d’instinct3 ». Les Sept Piliers de la Sagesse, et toutes ses lettres, témoignent d’une volont
62 sie (Rilke à travers l’Europe ; Gide en Afrique ; D. H. Lawrence en Italie et chez les Indiens du Mexique ; Bernanos à Maj
63 s qui restera sans doute la plus typique de notre siècle . Ils sont héros par autre chose que par leur œuvre : par l’action do
64 lent toujours, au bout du compte, décevantes ? II . T.E.L. et Saint-Exupéry « L’ambition est un motif méprisable ; l’
65 s de Lawrence4 décrit l’état d’esprit du héros de 30 ans, à la fin de ses campagnes d’Arabie, avant le grand échec de ses
66 à Saint-Exupéry ? Le parallèle s’impose entre ces deux figures. Qu’elles aient été si différentes à tant d’égards, si contra
67 ’accentuer l’intérêt d’un rapprochement entre les deux personnes. Relevons d’abord les différences afin de mieux déterminer
68 nglais et l’autre Français, et bien qu’ayant tous deux vécu leur aventure à l’étranger, parfaits représentants de leur natio
69 stant et l’autre catholique, et bien que tous les deux éloignés de leur foi, irrévocablement marqués par deux morales aussi
70 éloignés de leur foi, irrévocablement marqués par deux morales aussi extrêmes dans leur domaine qu’hostiles entre elles : la
71 ’autre grand et sérieux. On imagine difficilement deux hommes aux caractères mieux contrastés. Tout ce qui chez l’un et l’au
72 ultime structure de destinée semble gouverner ces deux vies. Leur vocation s’est marquée dès l’enfance et affirmée pendant l
73 s l’enfance et affirmée pendant l’adolescence : à 20 ans les voilà partis, l’un pour des fouilles dans les pays arabes qu’
74 ns qu’il essayait déjà de manœuvrer en cachette à 16 ans. Les deux intellectuels qui resteront toujours si furieux de l’av
75 ayait déjà de manœuvrer en cachette à 16 ans. Les deux intellectuels qui resteront toujours si furieux de l’avant-garde litt
76 ’histoire et l’autre vers les sciences, mais tous deux inventeurs de machines, vont choisir des métiers où la technique s’al
77 n otage, ou de les inciter à la révolte, dans les deux cas il faut parler leur langue, pénétrer leurs modes de penser, s’ass
78 rce prolongé et de la coutume du désert, tous les deux garderont le secret d’influencer et de manier les hommes par des moye
79 le reprochera, mais non Saint-Exupéry.) Tous les deux se moquent des grades, qu’on leur en donne ou non, et sont perpétuell
80 mots éprouvés… C’est à ce stade que naissent Les Sept Piliers de la Sagesse et Terre des Hommes. L’aventure paraît consommé
81 isons variables et même contradictoires. Dans les deux cas, et nonobstant les circonstances historiques différentes, il para
82 s parce que j’étais fauché ? », écrit Lawrence en 1923. L’argent n’est ici qu’un symbole : il pouvait en gagner autrement.) I
83 derne de l’entrée au couvent au Moyen Âge ». Tous deux sont détachés de la foi, et peut-être à la fin de la foi en eux-mêmes
84 es tâches, plus secrètes et plus importantes5. III . Un « message » de modestie J’essaierai maintenant de répondre à l
85 F quand il écrit cette lettre à Lionel Curtis, le 30 mai 1923 : Et puis il y a l’absence de responsabilité : je n’ai à ré
86 il écrit cette lettre à Lionel Curtis, le 30 mai 1923  : Et puis il y a l’absence de responsabilité : je n’ai à répondre ic
87 pourtant, en dépit de la raison, je m’y essaie. Douze ans plus tard, et très peu de temps avant sa mort, il tire de ses « e
88 du Proche-Orient (qui fut en partie son œuvre en 1921 ) pèse à ses yeux plus que ses campagnes, mais moins que son activité
89 ans son effort d’artiste alors qu’il écrivait les Sept Piliers, il la renie ; car « toute création est tangible. Et ce que j
90 ale qu’il professe, au terme de son expérience de douze années dans l’aviation, est une morale collectiviste. (L’effort commu
91 bien constitué comme le nôtre, peut se permettre 1  % de monistes ou de nihilistes. Voilà qui laisse assez de place pour
92 ne dérobade devant le grand choix politique de ce siècle  : démocratie ou totalitarisme. Ces petites phrases d’un humour cyniqu
93 ne tient, à l’épreuve, qui n’ait commencé là. 3. Letters, p. 412. 4. T. E. Lawrence, par Charles Edmonde. 5. Chaq
94 , qui n’ait commencé là. 3. Letters, p. 412. 4. T. E. Lawrence, par Charles Edmonde. 5. Chaque phrase et chaque nu
95  412. 4. T. E. Lawrence, par Charles Edmonde. 5. Chaque phrase et chaque nuance de ce parallèle pourraient être appuyé
96 s fréquentes tirées des livres ou des lettres des deux hommes. J’ai dû me borner à les paraphraser, les lettres de Saint-Exu
97 rototype T.E.L. », La Table ronde, Paris, janvier 1952, p. 32-44.
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
98 L’Heure de l’impatience (mars 1952 )h Ce n’est pas un pamphlétaire irresponsable, c’est un homme polit
99 larme en chiffres dûment vérifiés. Cela donne, en millions d’habitants : « 320 vivent depuis des années dans la peur de 210 et d
100 vérifiés. Cela donne, en millions d’habitants : «  320 vivent depuis des années dans la peur de 210 et de la charité de 150.
101  : « 320 vivent depuis des années dans la peur de 210 et de la charité de 150. » On souhaite qu’une telle constatation appa
102 es années dans la peur de 210 et de la charité de 150.  » On souhaite qu’une telle constatation apparaisse plus choquante enc
103 Au lieu d’un bloc à peu près aussi grand que les deux autres additionnés, voici donc vingt petits pays, dont pas un seul n’
104 grand que les deux autres additionnés, voici donc vingt petits pays, dont pas un seul n’est à l’échelle du siècle. Il semble
105 etits pays, dont pas un seul n’est à l’échelle du siècle . Il semble évident que leur union renverserait d’un coup la situation
106 blient que leurs nationalismes ne remontent qu’au siècle dernier, et qu’ils ont deux-mille ans d’usage commun d’un héritage qu
107 a Campagne européenne de la jeunesse, Paris, mars 1952, p. 1.
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
108 Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952 )i Je vais limiter mon exposé à un seul thème, un thème-cathédrale 
109 ge, la division en nations, qui existe depuis une centaine d’années, la division en langues, qui joue un rôle beaucoup plus vast
110 nant vous présenter un certain nombre de thèmes : Il n’est pas possible que la culture puisse agir — c’est-à-dire forme
111 le est destinée, sans eux, à mourir à bref délai. Il n’y a pas de culture vivante sans une incarnation, une implantatio
112 niversels. Il n’y a pas d’Europe vivante sans ces deux courants. Je reviens toujours à ces réalités : pour faire l’Europe, i
113 : pour faire l’Europe, il faut que les foyers par centaines et par milliers, si possible, apportent leur coopération active. Eux,
114 rope, il faut que les foyers par centaines et par milliers , si possible, apportent leur coopération active. Eux, et eux seuls, p
115 chaleur lui viendront de la réalité quotidienne. Il ne faut pas que l’Europe se fabrique comme un immense trust super-
116 ; paradoxe même de la vie, lutte permanente entre deux dynamismes contraires également valables, condition nécessaire à la c
117 fondement racontée dans les livres d’école depuis cent ans. Il n’existe pas de culture nationale, aucun historien sérieux ne
118 quoi ils consistent : ce sont de petits plans de 5 ou 6 pages, englobant une vingtaine de sujets différents concernant l
119 ils consistent : ce sont de petits plans de 5 ou 6 pages, englobant une vingtaine de sujets différents concernant la vie
120 la jeunesse, nous avons pu mettre en circulation 22 ou 23 de ces plans ; nous sommes prêts à en rédiger de nouveaux, corr
121 unesse, nous avons pu mettre en circulation 22 ou 23 de ces plans ; nous sommes prêts à en rédiger de nouveaux, correspond
122 de musique. Ceux-ci groupent, à l’heure actuelle, 15 des plus grands festivals de musique européenne. En nouant des liens
123 urope unie, vaudra exactement ce que vaudront ces centaines et ces milliers de Foyers de Culture dont vous représentez un grand n
124 a exactement ce que vaudront ces centaines et ces milliers de Foyers de Culture dont vous représentez un grand nombre. Je dirai,
125 Les Foyers de culture et l’Europe (Reims, octobre 1952 ), Paris, Mouvement européen / Secrétariat international pour la jeune
126 éen / Secrétariat international pour la jeunesse, 1952, p. 7-14. j. On a ici modifié le texte imprimé original, dont la synt
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
127 uisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit ( 14 novembre 1952)k Sous ce titre de « La Suisse et l’Europe », notre
128 urope : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952 )k Sous ce titre de « La Suisse et l’Europe », notre collaborateur
129 collaborateur M. René-Henri Wüst a relaté ici, le 1er novembre, un entretien qu’il eut avec le professeur William Rappard.
130 ec elle. La petite Europe est faite depuis que le 13 septembre la Haute Autorité du plan Schuman a été installée à Luxembo
131 rouvé son expression dans le discours prononcé le 31 octobre 1949 par l’administrateur du plan Marshall. C’est peut-être u
132 xpression dans le discours prononcé le 31 octobre 1949 par l’administrateur du plan Marshall. C’est peut-être une idée améri
133 mte Coudenhove-Kalergi, et le projet de Briand de 1923l . Et ce qui me surprend le plus chez M. Rappard, c’est qu’il semble av
134 onomique du Congrès de l’Europe tenu à La Haye en 1948, préparé par la conférence de Montreux de 1947. Avant que l’administra
135 en 1948, préparé par la conférence de Montreux de 1947. Avant que l’administrateur du plan Marshall ait prononcé son discours
136 s délégués suisses à la conférence de Londres, en 1949. Ainsi donc, et sans remonter à Henri IV ou à Victor Hugo, on trouve s
137 l est de fait que le rideau de fer l’a séparée en deux … N’allez pas plus loin, je connais l’antienne ! Non, le rideau de fer
138  ! Non, le rideau de fer ne nous a pas séparés en deux de la façon dont on voudrait nous le faire croire. Premièrement, on p
139 ce côté-ci du fameux rideau, nous sommes quelque 320 millions, tandis qu’il n’y en a pas quatre-vingt-dix-millions de l’au
140 côté-ci du fameux rideau, nous sommes quelque 320 millions , tandis qu’il n’y en a pas quatre-vingt-dix-millions de l’autre… Soit
141 tre-vingt-dix-millions de l’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de tradit
142 vingt-dix-millions de l’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de traditions comm
143 x-mille ans d’existence quand les montagnards des trois pays firent alliance en 1291. Non plus des projets… Oui, mais m
144 les montagnards des trois pays firent alliance en 1291. Non plus des projets… Oui, mais malgré cette antiquité, et pour
145 , depuis que la Haute Autorité a été installée le 13 septembre passé. Remarquez que M. Rappard juge naturel, souhaitable,
146 ote M. Rappard, notre commerce extérieur avec les six pays du plan Schuman ne représentait l’an dernier que le 40 % du volu
147 plan Schuman ne représentait l’an dernier que le 40  % du volume de nos échanges. C’est donc, de la part de M. Rappard, ju
148 nges de la Suisse ! Mais à notre point de vue, ce 40  % est-il vraiment si négligeable ? Est-il proportionnellement inférie
149 rique du Sud, l’Égypte et les pays asiatiques, le 60  % restant de notre commerce extérieur ? Et je ne vois vraiment pas po
150 ne fédération plus vaste que la Confédération des huit ou des treize cantons ne pouvait être opposée à celle des vingt-deux
151 n plus vaste que la Confédération des huit ou des treize cantons ne pouvait être opposée à celle des vingt-deux cantons. Et
152 reize cantons ne pouvait être opposée à celle des vingt-deux cantons. Et pourquoi pas l’Europe ? La France, l’Allemagne, l’I
153 rope ? La France, l’Allemagne, l’Italie et les trois pays du Benelux trouvent assurément dans leur passé singulièrement pl
154 aire une seule et même patrie, ne vaudrait-il pas mille fois mieux les unir tous dans une seule et même alliance ? » Alors qu
155 . Denis de Rougemont réagit », La Suisse, Genève, 14 novembre 1952, p. 1-2. l. Une erreur s’est manifestement glissée ici
156 ougemont réagit », La Suisse, Genève, 14 novembre 1952, p. 1-2. l. Une erreur s’est manifestement glissée ici, le projet Bri
157 d’union européenne ayant été présenté à la SDN en 1929.
9 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
158 Grandeur de la Petite Europe ( 5 décembre 1952)m Je vais partout disant que l’Europe est faite. On
159 Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952 )m Je vais partout disant que l’Europe est faite. On me demande : l
160 n me demande : laquelle ? — Eh bien, l’Europe des Six , l’Europe de Luxembourg, la Haute Autorité, que certains nomment la S
161 ante, le Conseil de l’Europe ne groupe encore que quinze pays, sans le Portugal, sans l’Espagne, sans l’Autriche et sans la Su
162 e par le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu
163 ar le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu p
164 l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu plus d’un cinquième des E
165 st du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu plus d’un cinquième des Européens
166 ttraction. Ensuite, avez-vous bien compté que les six pays de la Haute Autorité font tous ensemble un peu plus de 155 milli
167 Haute Autorité font tous ensemble un peu plus de 155 millions d’habitants ? Si vous appelez ce groupe la « Petite Europe »
168 te Autorité font tous ensemble un peu plus de 155 millions d’habitants ? Si vous appelez ce groupe la « Petite Europe », disait
169 d’habitants, ou de la petite URSS qui n’en a que 30 millions de plus. Vous me répondrez que le nombre d’habitants ne fai
170 habitants, ou de la petite URSS qui n’en a que 30 millions de plus. Vous me répondrez que le nombre d’habitants ne fait pas tou
171 bon, de l’acier et de l’électricité, l’Europe des Six est la deuxième puissance du monde : elle vient tout de suite après l
172 t les statistiques n’épuisent pas la réalité. Les six pays que groupe la Haute Autorité forment une unité de civilisation e
173 e moderne. Ils ont fait à eux seuls, au cours des siècles et grâce à leurs échanges continuels d’idées de procédés, de maîtres
174 se, n’aient rien ajouté à ces gloires, ni que les Six aient décidé de vivre désormais dans un vase clos. La « Petite Europe
175 te Europe », La IVe République des Pyrénées, Pau, 5 décembre 1952, p. 1-2.
176 , La IVe République des Pyrénées, Pau, 5 décembre 1952, p. 1-2.
10 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
177 Préface à Photo + scène ( 1953 )n o Le Centre européen de la culture n’avait pas attendu le succès
178 ue dérive non seulement de nos techniques mais de cinq siècles de peinture occidentale. Une exposition de photos de scène ac
179 rive non seulement de nos techniques mais de cinq siècles de peinture occidentale. Une exposition de photos de scène accompliss
180 ssant de l’état présent des arts en Occident. Une dizaine de pays prennent part à ce concours. Belle occasion pour les auteurs
181 de théâtre, Illertissen, Sittler & Federmann, 1953, p. 1-3. o. Non paginé, avec des traductions italienne, allemande, an
11 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
182 Rudolf Kassner ( 1953 )p Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieu
183 n Paulhan et Bernard Groethuysen, mais non signée) 6, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 2
184 e me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant d’avoir compri
185 rigoureuse. Une manière « d’occuper la scène » en trois répliques, d’imposer une allure à la fois calme et circonspecte, n’ad
186 t son autorité. Telle fut ma première impression. Vingt ans plus tard, je la vois confirmée par un commerce rarement interrom
187 re, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf , mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier sous lequel
188 paraboles de Kassner son irréfutable présence. 6. Les Éléments de la grandeur humaine, Paris, Gallimard, 1931, Collect
189 léments de la grandeur humaine, Paris, Gallimard, 1931, Collection blanche, 222 Seiten, enthält u. a. die zuerst in der von P
190 aine, Paris, Gallimard, 1931, Collection blanche, 222 Seiten, enthält u. a. die zuerst in der von P. Valéry, Valery Larbaud
191 r zum achtzigsten Geburtstag, Zurich, E. Rentsch, 1953, p. 80-82.
12 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
192 atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953 )q r Les fins d’une civilisation ne sont pas visibles à son terme,
193 efour hasardeux d’une Histoire née comme telle de trois mots du Credo : « sous Ponce Pilate ». Les Pères ne savaient pas que
194 jour Hiroshima ; ni que le dogme de la Trinité — trois fonctions personnelles en un seul Créateur — fondait ou refondait la
195 grands jours de Nicée, le type de réalité que des siècles d’Europe entreprendraient de « vérifier » ou de reconnaître, même qua
196 i comme la frontière (au sens Far West du mot) de deux systèmes énergétiques qui sont comme l’ombre l’une de l’autre et dont
197 e et le néant, l’actuel et le virtuel. Là-dessus, trois observations : 1) La nature dialectique du réel vivant, intuitivement
198 el et le virtuel. Là-dessus, trois observations : 1 ) La nature dialectique du réel vivant, intuitivement perçue par les a
199 musique concrète ou de peinture abstraite, et les deux adjectifs sont évidemment faux : on pourrait aussi bien — ou aussi ma
200 nt tantôt qu’ils découvrent ou qu’ils inventent ; deux descriptions apparem­ment contradictoires et notoirement insuffisante
201 me, mais qu’il nous reste à définir. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un mot.) 2) L’éclatement d’une bombe H vérifie ce
202 r. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un mot.) 2 ) L’éclatement d’une bombe H vérifie cette harmonie préétablie, ou ce
203 ation — mais tout ce vocabulaire est à reprendre. 3 ) L’Occident ne saurait se désintégrer, comme beaucoup le redoutent ou
204 ncement », The Alliance Review, Alliance, janvier 1953, p. 1. r. Le texte français est publié avec une traduction anglaise e
13 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
205 Suisse, Europe et neutralité ( 6 mars 1953)s La thèse que je voudrais défendre devant vous tient en
206 Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953 )s La thèse que je voudrais défendre devant vous tient en deux phra
207 èse que je voudrais défendre devant vous tient en deux phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de notre neutral
208 rais défendre devant vous tient en deux phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de notre neutralité serait au
209 rd’hui sans objet, et nous devons donc l’éviter ; 2. La neutralité ne doit pas servir de prétexte à la Suisse pour refuser
210 our refuser de collaborer à l’union européenne. I En effet, pour que la Suisse en vienne à décider qu’elle abandonne
211 t de discorde entre les Confédérés ? Cela tient à deux causes bien précises, extérieures à la Suisse, qui sont l’impérialism
212 . Le parti stalinien ne peut réunir chez nous que 2,5  % des voix électorales. Le Conseil fédéral a pris des mesures de défe
213 x. J’aborde ici la seconde partie de ma thèse. II En tant que professionnel de l’idée européenne, j’ai pu mesurer qu
214 ropéenne, j’ai pu mesurer quotidiennement, depuis 5 ans, les résistances têtues que l’on oppose, en Suisse, à notre actio
215 es données aux institutions internationales) pour deux raisons : la première, c’est que le Centre est au service de l’idée e
216 irecteur a parlé de l’Europe dans son discours du 1er août 1952 à Genève (sans même prononcer le mot de neutralité). Il n’e
217 a parlé de l’Europe dans son discours du 1er août 1952 à Genève (sans même prononcer le mot de neutralité). Il n’en a pas fa
218 ité pose des problèmes. Les vraies raisons de ces deux refus, je le sais, sont d’un ordre psychologique bien plus encore que
219 ? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de dix arguments, qui peuvent fournir les thèmes d’une campagne efficace :
220 Rappard démontre que ses échanges ne sont que de 40  % avec les six pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger
221 tre que ses échanges ne sont que de 40 % avec les six pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger négligeable ce
222 sommes pas prêts à juger négligeable ce client n°  1  !) Les fédéralistes font remarquer que les grands industriels suisses
223 grands industriels suisses qui souriaient, il y a 2 ans, quand on leur parlait du plan Schuman, s’inquiètent de le voir r
224 pas attendu les Américains pour proclamer depuis 1933 la nécessité d’une Europe unie. Ils sont seuls à entretenir en Suisse
225 s qui ont obtenu la création du noyau fédéral des six pays du pool charbon-acier. Concernant la défense de l’Europe, les fé
226 urope, les fédéralistes rappellent l’existence de 15 divisions suisses (la moitié de ce que demandait Eisenhower pour tout
227  Suisse, Europe et neutralité », L’Essor, Genève, 6 mars 1953, p. 4-5.
228 , Europe et neutralité », L’Essor, Genève, 6 mars 1953, p. 4-5.
14 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
229 Unité et diversité de l’Europe (juin 1953 )t Beaucoup pensent aujourd’hui que l’Europe est trop diverse pour
230 au Moyen Âge et elle avait atteint au début de ce siècle une espèce d’unité matérielle : le voyageur pouvait la traverser de M
231 lle, nationalismes exacerbés par les souvenirs de deux guerres : où trouver dans tout cela un dénominateur commun, et que ve
232 Cette vision pessimiste de notre sort repose sur deux graves confusions. En effet, l’absence actuelle d’union ne signifie p
233 dérale peut les sauver et les garantir dans notre siècle . Mais d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce qui fausse notre
234 écis et néfaste du terme, n’a sévi que pendant un siècle et demi sur les deux-mille ans de notre ère. Le phénomène de la natio
235 communs à tous nos peuples apparaissent aussitôt mille fois plus importants que nos différenciations récentes. Nous voyons t
236 diversité de l’Europe », Pax Romana, Paris, juin 1953, p. 1.
15 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
237 Pourquoi je suis Européen ( 20 juin 1953)v w Je voudrais vous demander quelles ont été les raison
238 Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953 )v w Je voudrais vous demander quelles ont été les raisons toutes p
239 le dernier à se rallier à la fédération suisse en 1848. Jusqu’à cette date, Neuchâtel était une principauté dont le souverain
240 des groupes personnalistes dont elles étaient les deux foyers. C’était aussi le moment où Kierkegaard commençait à être conn
241 nsion et le drame au système et à la synthèse. En 1938, j’ai publié mon Journal d’Allemagne , à la fin duquel je dénonçais H
242 e ». Étant lecteur à l’Université de Francfort de 1935 à 1936, j’avais eu l’insolence de professer un cours sur le paralléli
243 ant lecteur à l’Université de Francfort de 1935 à 1936, j’avais eu l’insolence de professer un cours sur le parallélisme entr
244 es guerres de Napoléon le nationalisme de tout un siècle . Napoléon voulait faire l’Europe, oui, mais comme Hitler : il voulait
245 hase doctrinale de mon européanisme. Repartons de 1940. À la fin de cette année-là, j’ai été envoyé aux États-Unis pour une s
246 rgentine et, à mon retour à New York, en novembre 1941, les États-Unis sont entrés en guerre : plus moyen de revenir en Suiss
247 la « Nouvelle Europe »… À mon premier retour, en 1946, je fus invité à parler sur « l’Esprit européen » aux Rencontres inter
248 Rencontres internationales de Genève… En juillet 1947, rentrant d’un nouveau séjour à New York, je reçus la visite de Raymon
249 dit : « Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et 1940 : c’est exactement ce que notre congrès attend. » Ainsi fut f
250  Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et 1940  : c’est exactement ce que notre congrès attend. » Ainsi fut fait. Mon
251 turellement. Je suis aussi pour la fédération des Six . Il est conforme à la doctrine et surtout à la pratique fédéraliste d
252 ppelé la mission de la Suisse. Je vais vous citer deux alexandrins qui résument parfaitement notre isolationnisme un peu mes
253 istoire aura le dernier mot. Saviez-vous que ces deux vers sont de Victor Hugo ? v. Rougemont Denis de, « [Entretien] Po
254 Pourquoi je suis Européen », Jeune Europe, Paris, 20 juin 1953, p. 7-8. w. Propos recueillis par Charles Maignial, précéd
255 je suis Européen », Jeune Europe, Paris, 20 juin 1953, p. 7-8. w. Propos recueillis par Charles Maignial, précédés de la no
256 mais un essai paru dans la revue Preuves en juin 1952. L’Aventure occidentale de l’homme , et Lettre ouverte aux Européens
16 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
257 fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953 )u Le thème de la mort de Dieu a constitué depuis la fin de la guer
258 ttérature contemporaine. Repris de Nietzsche vers 1944 par des écrivains que les circonstances rendaient influents, il est q
259 e de la révélation inverse que nous apportent ces deux hommes ? Nous sommes en pleine absurdité. La crédibilité de la nouvel
260 s le détail intime de sa vie, le Dieu que tant de milliards d’humains souffrants ou méditants, génies ou pauvres types essayant d
261 e l’amour nulle part ailleurs que dans un cœur. 7. Voir le bref et admirable ouvrage de Karl Jaspers : Nietzsche et le c
262 de Karl Jaspers : Nietzsche et le christianisme. 8. Car Dieu, même si quelqu’un croit qu’il n’est pas, reste en tout cas
263 mort” », Liberté de l’esprit, Paris, juin–juillet 1953, p. 141-142.
17 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
264 Ce petit cap de l’Asie ( 1er juin 1954)y J’entends dire tous les jours à Genève : « Nous sommes
265 Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954 )y J’entends dire tous les jours à Genève : « Nous sommes occupés p
266 ov, qui voit grand, jugeant mesquine l’Europe des Six , a promis une Europe des Trente-Deux. (J’avoue que le compte n’est pa
267 esquine l’Europe des Six, a promis une Europe des Trente-Deux . (J’avoue que le compte n’est pas facile à établir. Mais la Russie es
268 ands cris la disproportion des forces au sein des Six , entre la France et l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 4
269 ance et l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 48 millions d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un
270 t l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 48 millions d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc r
271 ’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 48 millions d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 2
272 t sans doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 200 millions établissant d’un seul coup la balance. Les États-Unis déséqu
273 ns doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 200 millions établissant d’un seul coup la balance. Les États-Unis déséquilibraien
274 ous menace à bout portant : il a déjà conquis nos six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix » cett
275  : il a déjà conquis nos six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix » cette conquête par la force et «
276 s utile si les efforts présents de fédération des Six échouent. (Début modeste, si l’on veut, mais seul concret.) Ces effor
277 , la conférence de Genève se terminerait dans les huit jours, ayant perdu son intérêt stratégique pour M. Molotov. C’est da
278 « Ce petit cap de l’Asie », Jeune Europe, Paris, 1 juin 1954, p. 1 et 8.
279 etit cap de l’Asie », Jeune Europe, Paris, 1 juin 1954, p. 1 et 8.
280 Asie », Jeune Europe, Paris, 1 juin 1954, p. 1 et 8.
18 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
281 La CED, ses mythes et sa réalité ( 12 août 1954)z La Communauté européenne de défense n’est pour le mome
282 La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954 )z La Communauté européenne de défense n’est pour le moment qu’un t
283 projet de traité, dont tout le monde parle depuis deux ans, sur lequel tous les députés et journalistes européens ont pris p
284 çaise : il semble qu’un peu moins d’un député sur dix ait pris la peine de lire ce texte de 96 pages, plus aride mais bien
285 uté sur dix ait pris la peine de lire ce texte de 96 pages, plus aride mais bien moins compliqué qu’un roman policier ordi
286 tuation lorsque le traité fut rédigé, au début de 1952  ? En présence de l’URSS, disposant de plus de 200 divisions, l’Europe
287 952 ? En présence de l’URSS, disposant de plus de 200 divisions, l’Europe était pratiquement désarmée, à l’exception de la
288 l’exception de la Suisse et de la Suède. Or, ces deux pays étaient neutres. C’est dire que l’Europe dépendait, pour sa défe
289 sions d’experts, un projet de traité fut signé le 27 mai 1952 par les ministres des Affaires étrangères des six pays déjà
290 ’experts, un projet de traité fut signé le 27 mai 1952 par les ministres des Affaires étrangères des six pays déjà liés par
291 952 par les ministres des Affaires étrangères des six pays déjà liés par la Communauté du charbon et de l’acier, plus connu
292 ai très court. Son choix sera donc décisif. Après deux ans de débats passionnés, ne serait-il pas grand temps de voir d’un p
293 Divisions nationales, armées européennes Les 132 articles du traité prévoient des institutions communes, des forces ar
294 ette mise en commun des ressources militaires des six pays ? S’agit-il de mélanger les soldats allemands et français dans d
295 demain, que se passera-t-il donc, pratiquement ? Trois choses, dont la première seulement sera visible et sensible au grand
296 ible et sensible au grand public. Les troupes des six pays porteront le même uniforme. (Mais n’est-ce pas déjà le cas, à qu
297 mbres. (C’est ce qui s’est passé déjà pendant les deux dernières guerres.) Enfin, les méthodes d’instruction et la productio
298 onaux (représentant le point de vue de chacun des six États considérés comme égaux), un Commissariat de 9 membres, sorte de
299 États considérés comme égaux), un Commissariat de 9 membres, sorte de ministère européen de la Défense ; une Cour de just
300 n et l’entrée en campagne est telle (majorité des deux tiers ou unanimité des États, selon les cas) que l’on ne saurait imag
301 ant. Or, le cas est dûment prévu par les articles 10 et suivants, autorisant un État membre à détacher de son contingent l
302 ssitôt sur l’autel commun — au même titre que les cinq autres pays. Enfin, certains soutiennent que le traité « impose à l’E
303 able. Qui est pour ? qui est contre ? Après deux ans de discussions et à la veille des décisions finales, la répartiti
304 a Russie, dont tout l’effort diplomatique, depuis deux ans, ne vise qu’à retarder la décision française. Et même en admettan
305 ses mythes et sa réalité », L’Illustré, Lausanne, 12 août 1954, p. 19.
306 es et sa réalité », L’Illustré, Lausanne, 12 août 1954, p. 19.
19 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
307 Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954 )aa Parler fédéralisme sur un plan théorique serait contraire à l’a
308 imes de l’action qui permettra de le surmonter. I . Naissance et prolifération du nationalisme Goethe, assistant à la
309 e leur langue : c’est ainsi qu’on a vu dans notre siècle , la Norvège, la Turquie, l’Irlande et Israël se livrer au jeu pénible
310 t limitant leur « absolue souveraineté ». Pendant cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fond
311 nnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle pu triompher pe
312 cette absurdité a-t-elle pu triompher pendant un siècle et plus ? En singeant la religion et son enseignement, en devenant el
313 t elle-même une source de « sacré ». L’Aigle, les Trois Couleurs et le Petit Chapeau jouent au début le rôle du labarum, du c
314 es en temps de guerre. Cette rhétorique émeut des millions d’hommes, qui en oublient du même coup leurs rudiments d’Histoire. Ce
315 ienne, entre la nation et la paix — ont éclaté en 1914. Et l’Europe depuis lors se trouve devant ce choix, dont nous devons l
316 hommes. Voilà le grand dilemme de notre temps. II . Critique fédéraliste du nationalisme Appliquons maintenant notre
317 r le droit, mais par les circonstances réelles du siècle , techniques, économiques et politiques. Il en résulte que la souverai
318 ictimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle , et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvre
319 isme profondément induré dans les esprits, depuis quatre ou cinq générations, par les soins de l’instruction publique, c’est l
320 ndément induré dans les esprits, depuis quatre ou cinq générations, par les soins de l’instruction publique, c’est la confus
321 des réalités, comme une référence au bon sens. III . Deux modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deu
322 éalités, comme une référence au bon sens. III. Deux modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deux type
323 enser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deux types d’esprit et de sensibilité politique : les nationalistes (dont
324 e de plus en plus totalitaire. Si l’Europe, entre 1914 et 1954, a connu la décadence rapide, la chute de potentiel, le recul
325 s en plus totalitaire. Si l’Europe, entre 1914 et 1954, a connu la décadence rapide, la chute de potentiel, le recul mondial
326 au-dedans. En revanche, le fédéralisme a produit deux témoignages exemplaires de sa vitalité : les USA et la Suisse. Ces de
327 laires de sa vitalité : les USA et la Suisse. Ces deux pays ont été à la fois les plus prospères et les plus pacifiques de l
328 es autres continents. Les conquêtes techniques du siècle , l’énergie électrique puis atomique, l’aviation, la radio, les armes
329 me de références démodé et rétrograde, et cela un siècle et demi seulement après son apparition révolutionnaire dans notre His
330 echercher le meilleur équilibre « en tension » de deux groupes différents, sauvegardant de la sorte à la fois leur individua
331 aliste, destructeur de l’Europe et de sa paix. IV . Stratégie et tactique du fédéralisme Et cependant, il nous faut b
332 diversités, l’Europe cesse d’être elle-même. Ces deux exigences, bien moins contradictoires que « complémentaires », comman
333 e, dans cette situation de fait ? ⁂ J’envisagerai trois exemples typiques, l’un concernant la politique, le second l’économie
334 e, le second l’économie, le troisième la culture. — Il y a d’abord la fameuse querelle de la souveraineté nationale. Fa
335 on des souverainetés » ? Je ne le crois pas, pour deux raisons. La première, c’est que la souveraineté nationale est encore
336 que est l’un des plus stables du monde, depuis un siècle . Ce que l’on sait moins, c’est la manière dont ce régime fédéraliste
337 e fédéraliste parvint à se faire accepter par les 22 cantons qui étaient encore, au début de 1848, des États parfaitement
338 ar les 22 cantons qui étaient encore, au début de 1848, des États parfaitement souverains. Tout le monde admettait, à ce mome
339 ment, que les alliances qui existaient depuis des siècles entre les cantons souverains étaient trop lâches : elles ne permettai
340 lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund ( 1847 ), fut la suivante : loin d’exiger des cantons une renonciation à leur
341 on à leur souveraineté, la Constitution suisse de 1848 garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’elle en dé
342 les textes : Article premier. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forme
343 s leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas
344 ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souverain
345 ouveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Rati
346 des nationalismes intégraux, — je serai content. — Dans le domaine économique, également, cherchons la réalité derrièr
347 er son articulation solide avec les nécessités du siècle d’une part, et avec nos conceptions fédéralistes et personnalistes d’
348 ions fédéralistes et personnalistes d’autre part. — Deux mots enfin sur le problème de la culture. Il est une phrase qu
349 fédéralistes et personnalistes d’autre part. 3° — Deux mots enfin sur le problème de la culture. Il est une phrase que je re
350 u’elle existait bien avant eux. Elle a précédé de mille à deux-mille ans la tentative de morceler notre héritage commun en « 
351 arbare et d’ailleurs avortée, qui n’a guère qu’un siècle et demi d’âge en France, moins d’un demi-siècle en Norvège, quelques
352 ance, moins d’un demi-siècle en Norvège, quelques dizaines d’années en Turquie et en Irlande. Jamais la culture en Europe ne s’e
353 ionalisme », Fédération, Paris, septembre–octobre 1954, p. 1-16.
20 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
354 Une présence ( 1955 )ab Depuis le début de l’ère des dictatures, nombre d’intellectuels
355 du Congrès pour la liberté de la culture, depuis cinq ans, a démontré la possibilité de lutter librement contre la tyrannie
356 temps. Quels furent les actes du Congrès pendant cinq ans ? On rappelle plus loin nos conférences de savants, d’écrivains,
357 nte. ab. Rougemont Denis de, « Une présence », Cinq ans de présence (juin 1950-septembre 1955). Le Congrès pour la libert
358 de, « Une présence », Cinq ans de présence (juin 1950-septembre 1955). Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
359 ence », Cinq ans de présence (juin 1950-septembre 1955 ). Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
360 Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
21 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
361 Reynold et l’Europe ( 1955 )ac Il y a quinze ans j’osais louer Reynold de n’avoir pas craint d
362 Reynold et l’Europe (1955)ac Il y a quinze ans j’osais louer Reynold de n’avoir pas craint de porter un jugement
363 ’avertissement venant après l’illustration —, ces deux livres ont porté, et je suis de ceux qui tiennent pour capital leur r
364 ouvrages, je trouve un tournant symbolique, vers 1940 précisément : succédant à Grandeur de la Suisse, voici Qu’est-ce que
365 ’où remontent les rêves qui nous guident, par les deux utopies directrices du Saint-Empire et de l’esprit des communes. Tout
366 et son œuvre, Fribourg, Éditions universitaires, 1955, p. 313-314.
22 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
367 Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955 )ad Deux événements politiques ont absorbé l’attention des Européen
368 est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)ad Deux événements politiques ont absorbé l’attention des Européens et des mi
369 aquès exemplaire, nous nous bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met pas fin à la construction europée
370 t faite. Examinons les réalités que cachaient ces deux illusions. I. — À un moment ou à un autre, nous avons tous été tentés
371 ns les réalités que cachaient ces deux illusions. I . — À un moment ou à un autre, nous avons tous été tentés de penser qu
372 ener — ou que l’on n’a pas sérieusement soutenue. II . — Les mouvements de militants européens ont été surpris par l’échec
373 agande ou d’information européenne publiés depuis 1947 dans les seize pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-
374 formation européenne publiés depuis 1947 dans les seize pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-vingt-onze. Leu
375 ingt-onze. Leur tirage total a légèrement dépassé trois millions d’exemplaires. Cela paraît considérable quand on est assis d
376 nze. Leur tirage total a légèrement dépassé trois millions d’exemplaires. Cela paraît considérable quand on est assis dans le bu
377 ste, cette préparation se trouve faite, depuis un siècle , et notamment par les manuels d’histoire : l’anti-Europe a joué là-de
378 stades préparatoires des révolutions réussies. 9. Proverbe qui repose sur l’ignorance des mœurs des oiseaux : ceux-ci c
379 leur nid en un jour, toutes affaires cessantes. 10. « Centre européen de la culture », dont le siège est à Genève. L’arti
380 e de M. Denis de Rougemont est extrait du ">n°  6 du bulletin de ce Centre (122, rue de Lausanne). ad. Rougemont Deni
381 st extrait du ">n° 6 du bulletin de ce Centre ( 122, rue de Lausanne). ad. Rougemont Denis de, « Rien n’est perdu, tout
382 ut reste à faire », France Europe, Paris, janvier 1955, p. 5.
23 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
383 nse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » ( 1956 )ae af S’il s’agissait de nommer les cent grands livres de l’humani
384 le » (1956)ae af S’il s’agissait de nommer les cent grands livres de l’humanité (ceux que l’on prend pour base des études
385 la culture ? Je n’ai tenu compte d’écrits de ces trois ordres que dans la mesure où ils ont fixé la rhétorique de l’une de n
386 romain derrière les titres marqués d’une croix : I . — Livres ayant formé nos cultures et notre conscience collective. II
387 ormé nos cultures et notre conscience collective. II . — Livres ayant contribué à notre éducation occidentale, depuis cent
388 t contribué à notre éducation occidentale, depuis cent ans. III. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée. l. — Livres
389 é à notre éducation occidentale, depuis cent ans. III . — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée. l. — Livres ayant for
390 mé nos cultures et notre conscience collective 1. Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. P
391 e conscience collective 1. Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Ci
392 e 1. Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Cicéron : Traités moraux
393 sée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Cicéron : Traités moraux et philosophiques (hél
394 tre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Cicéron : Traités moraux et philosophiques (hélas !). 6. Saint August
395 ron : Traités moraux et philosophiques (hélas !). 6. Saint Augustin : Les Confessions. 7. Saint Thomas d’Aquin : Somme thé
396 s (hélas !). 6. Saint Augustin : Les Confessions. 7. Saint Thomas d’Aquin : Somme théologique. 8. Béroul : Tristan. 9. Chr
397 ons. 7. Saint Thomas d’Aquin : Somme théologique. 8. Béroul : Tristan. 9. Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion. 10. R
398 d’Aquin : Somme théologique. 8. Béroul : Tristan. 9. Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion. 10. Rabelais : Pantagruel.
399 an. 9. Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion. 10. Rabelais : Pantagruel. 11. — Gargantua. 12. Calvin : Institution de l
400 Le Chevalier au lion. 10. Rabelais : Pantagruel. 11. — Gargantua. 12. Calvin : Institution de la religion chrétienne. 13.
401 lion. 10. Rabelais : Pantagruel. 11. — Gargantua. 12. Calvin : Institution de la religion chrétienne. 13. Montaigne : Essai
402 . Calvin : Institution de la religion chrétienne. 13. Montaigne : Essais. 14. Descartes : Discours de la méthode. 15. Pasca
403 e la religion chrétienne. 13. Montaigne : Essais. 14. Descartes : Discours de la méthode. 15. Pascal : Pensées. 16. Charles
404 : Essais. 14. Descartes : Discours de la méthode. 15. Pascal : Pensées. 16. Charles Perrault : Contes. 17. Montesquieu : L’
405 s : Discours de la méthode. 15. Pascal : Pensées. 16. Charles Perrault : Contes. 17. Montesquieu : L’Esprit des lois. 18. J
406 Pascal : Pensées. 16. Charles Perrault : Contes. 17. Montesquieu : L’Esprit des lois. 18. J.-J. Rousseau : Les Confessions
407 lt : Contes. 17. Montesquieu : L’Esprit des lois. 18. J.-J. Rousseau : Les Confessions. 19. Proudhon : Du Principe fédérali
408 t des lois. 18. J.-J. Rousseau : Les Confessions. 19. Proudhon : Du Principe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine.
409 fessions. 19. Proudhon : Du Principe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : T
410 ipe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages d
411 Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages de Gulliver. 24. De Fo
412 . 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages de Gulliver. 24. De Foe : Robinson Crusoé. 25. Le
413 e : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages de Gulliver. 24. De Foe : Robinson Crusoé. 25. Lewis Carroll : Alice au pays des merve
414 oyages de Gulliver. 24. De Foe : Robinson Crusoé. 25. Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. 26. — À travers le miro
415 25. Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. 26. — À travers le miroir. 27. William James : L’Expérience religieuse. 2
416 u pays des merveilles. 26. — À travers le miroir. 27. William James : L’Expérience religieuse. 28. Maître Eckhart : Sermons
417 oir. 27. William James : L’Expérience religieuse. 28. Maître Eckhart : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe 
418 érience religieuse. 28. Maître Eckhart : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust. 31. Hegel : Philosoph
419 ckhart : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La S
420 . Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêves. 33
421 the : Faust. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêves. 33. Saint Jean de la Croix : La Nuit ob
422 ie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêves. 33. Saint Jean de la Croix : La Nuit obscure de l’âme. 34. Cervantès : Do
423 aint Jean de la Croix : La Nuit obscure de l’âme. 34. Cervantès : Don Quichotte. 35. Dante : La Divine Comédie. 36. Raimbau
424 obscure de l’âme. 34. Cervantès : Don Quichotte. 35. Dante : La Divine Comédie. 36. Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques.
425 s : Don Quichotte. 35. Dante : La Divine Comédie. 36. Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques. 37. Al-Hallaj : Divan. II. —
426 omédie. 36. Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques. 37. Al-Hallaj : Divan. II. — Livres ayant contribué à notre éducation
427 nge : Œuvres poétiques. 37. Al-Hallaj : Divan. II . — Livres ayant contribué à notre éducation occidentale depuis cent a
428 nt contribué à notre éducation occidentale depuis cent ans 38. Tibulle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40.
429 à notre éducation occidentale depuis cent ans 38. Tibulle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : É
430 dentale depuis cent ans 38. Tibulle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : Éthique. 41. Agrippa d’A
431 lle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : Éthique. 41. Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques. 42. Cardina
432 e : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : Éthique. 41. Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques. 42. Cardinal de Retz : Mémoires. 4
433 : Éthique. 41. Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques. 42. Cardinal de Retz : Mémoires. 43. Prince de Ligne : Écrits. 44. Casano
434 : Les Tragiques. 42. Cardinal de Retz : Mémoires. 43. Prince de Ligne : Écrits. 44. Casanova : Mémoires. 45. Chateaubriand:
435 de Retz : Mémoires. 43. Prince de Ligne : Écrits. 44. Casanova : Mémoires. 45. Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe. 46. V
436 rince de Ligne : Écrits. 44. Casanova : Mémoires. 45. Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe. 46. Victor Hugo : Choses vues.
437 oires. 45. Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe. 46. Victor Hugo : Choses vues. 47. Stendhal : La Chartreuse de Parme. 48.
438 res d’outre-tombe. 46. Victor Hugo : Choses vues. 47. Stendhal : La Chartreuse de Parme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleur
439 oses vues. 47. Stendhal : La Chartreuse de Parme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poés
440 rme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saison en enfer
441 Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saison en enfer. 51. Charles Péguy : L’Argent. 5
442 oésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saison en enfer. 51. Charles Péguy : L’Argent. 52. G. Apollinaire : Alcools. 53. Marcel Pr
443 ne saison en enfer. 51. Charles Péguy : L’Argent. 52. G. Apollinaire : Alcools. 53. Marcel Proust : À la recherche du temps
444 s Péguy : L’Argent. 52. G. Apollinaire : Alcools. 53. Marcel Proust : À la recherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermo
445 3. Marcel Proust : À la recherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: C
446 cherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: Correspondance. 57. Edgar P
447 . John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: Correspondance. 57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eli
448 yce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: Correspondance. 57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude
449 Lawrence: Correspondance. 57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway
450 57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas.
451 Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de l
452 l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber pa
453 scur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber param
454 61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber paramirum. 63. — Prognostication. 64. Novalis : Poé
455 lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber paramirum. 63. — Prognostication. 64. Novalis : Poésies et fragments philosophiques.
456 racelse : Liber paramirum. 63. — Prognostication. 64. Novalis : Poésies et fragments philosophiques. 65. Hölderlin : Poèmes
457 4. Novalis : Poésies et fragments philosophiques. 65. Hölderlin : Poèmes. 66. Chamisso : L’Histoire merveilleuse de Peter S
458 fragments philosophiques. 65. Hölderlin : Poèmes. 66. Chamisso : L’Histoire merveilleuse de Peter Schlemihl. 67. Gottfried
459 sso : L’Histoire merveilleuse de Peter Schlemihl. 67. Gottfried Keller : Henri le vert. 68. Nietzsche : Aurore. 69. Rainer
460 Schlemihl. 67. Gottfried Keller : Henri le vert. 68. Nietzsche : Aurore. 69. Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino. 70. R.
461 d Keller : Henri le vert. 68. Nietzsche : Aurore. 69. Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino. 70. R. Kassner : Toute son œuv
462 urore. 69. Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino. 70. R. Kassner : Toute son œuvre ou, en tout cas Les Éléments de la grand
463 en tout cas Les Éléments de la grandeur humaine. 71. M. de Unamuno : Le Sentiment tragique de la vie. 72. Silone : Le Pain
464 M. de Unamuno : Le Sentiment tragique de la vie. 72. Silone : Le Pain et le vin. 73. Dostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frèr
465 agique de la vie. 72. Silone : Le Pain et le vin. 73. Dostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frères Karamazov. 75. Kierkegaard :
466 e : Le Pain et le vin. 73. Dostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frères Karamazov. 75. Kierkegaard : Post-scriptum aux riens phi
467 ostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frères Karamazov. 75. Kierkegaard : Post-scriptum aux riens philosophiques. 76. Andersen :
468 kegaard : Post-scriptum aux riens philosophiques. 76. Andersen : Contes. 77. G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne.
469 aux riens philosophiques. 76. Andersen : Contes. 77. G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne. 78. Valery Larbaud : Ama
470 77. G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne. 78. Valery Larbaud : Amants, heureux Amants. 79. Ramuz : Adam et Ève (ou
471 gne. 78. Valery Larbaud : Amants, heureux Amants. 79. Ramuz : Adam et Ève (ou Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase.
472 Amants. 79. Ramuz : Adam et Ève (ou Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occid
473 (ou Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété.
474 Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété. 83
475 e. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété. 83. Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considéra
476 ’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété. 83. Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du mon
477 . 82. Paul Valéry : Variété. 83. Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le P
478 ckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fi
479 s sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà
480 Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà cités (I) Lewis Carroll :
481 87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà cités ( I ) Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. — À travers le mir
482 u pays des merveilles. — À travers le miroir. III . — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée 88. Benjamin Constant
483 I. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée 88. Benjamin Constant : Journal intime. 89. De Tocqueville : La Démocrati
484 pensée 88. Benjamin Constant : Journal intime. 89. De Tocqueville : La Démocratie en Amérique. 90. Toynbee : A Study of
485 . 89. De Tocqueville : La Démocratie en Amérique. 90. Toynbee : A Study of History. 91. W. A. Auden : Collected Poems. 92.
486 ie en Amérique. 90. Toynbee : A Study of History. 91. W. A. Auden : Collected Poems. 92. Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Ara
487 dy of History. 91. W. A. Auden : Collected Poems. 92. Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Araignée noire. 93. Garcia Lorca : Thé
488 2. Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Araignée noire. 93. Garcia Lorca : Théâtre. 94. J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Dis
489 ) : L’Araignée noire. 93. Garcia Lorca : Théâtre. 94. J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Discours sur la première décade
490 Garcia Lorca : Théâtre. 94. J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Discours sur la première décade de Tite Live. 96. André
491  : Discours sur la première décade de Tite Live. 96. André Breton : L’Amour fou. 97. Malraux : Psychologie de l’art. 98.
492 de de Tite Live. 96. André Breton : L’Amour fou. 97. Malraux : Psychologie de l’art. 98. Jean Paulhan  : Les Fleurs de Ta
493 L’Amour fou. 97. Malraux : Psychologie de l’art. 98. Jean Paulhan  : Les Fleurs de Tarbes. 99. Graham Greene : La Puissan
494 l’art. 98. Jean Paulhan  : Les Fleurs de Tarbes. 99. Graham Greene : La Puissance et la gloire. Déjà cités (I et II)
495 Greene : La Puissance et la gloire. Déjà cités ( I et II) Cardinal de Retz : Mémoires. Pascal : Pensées. Swift : L
496 e : La Puissance et la gloire. Déjà cités (I et II ) Cardinal de Retz : Mémoires. Pascal : Pensées. Swift : Les Voy
497 , Pour une bibliothèque idéale, Paris, Gallimard, 1956, p. 279‑284. af. Introduit par cette notice : « Né en 1906. Brillant
498 bliothèque idéale, Paris, Gallimard, 1956, p. 279‑ 284. af. Introduit par cette notice : « Né en 1906. Brillant essayiste, i
499 79‑284. af. Introduit par cette notice : « Né en 1906. Brillant essayiste, il s’est fait l’ardent défenseur du mouvement féd
500 du mouvement fédéraliste : Le Paysan du Danube ( 1932 ), Politique de la personne (1934), Penser avec les mains (1936),
501 an du Danube (1932), Politique de la personne ( 1934 ), Penser avec les mains (1936), Journal d’un intellectuel en chôma
502 de la personne (1934), Penser avec les mains ( 1936 ), Journal d’un intellectuel en chômage (1937), L’Amour et l’Occide
503 (1936), Journal d’un intellectuel en chômage ( 1937 ), L’Amour et l’Occident (1939), etc. »
504 tuel en chômage (1937), L’Amour et l’Occident ( 1939 ), etc. »
24 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
505 Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)ap À la fin de 1951, répondant à une invitation lancée p
506 n européenne des festivals de musique a cinq ans ( 1956 )ap À la fin de 1951, répondant à une invitation lancée par le Cent
507 als de musique a cinq ans (1956)ap À la fin de 1951, répondant à une invitation lancée par le Centre européen de la cultur
508 iller musical, Igor Markevitch, les directeurs de quinze grands festivals se réunissaient à Genève. Jamais encore, une telle r
509 bérations suffit à dégager un accord unanime. Les quinze directeurs décidèrent avec enthousiasme de créer une organisation com
510 us les frontières et les rivalités nationales. En cinq ans, l’association a fait ses preuves. Sa brochure Saison, tirée en t
511 a fait ses preuves. Sa brochure Saison, tirée en trois langues à 160 000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et e
512 ves. Sa brochure Saison, tirée en trois langues à 160  000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et en Amérique, do
513 Sa brochure Saison, tirée en trois langues à 160  000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et en Amérique, donne
514 , donne la preuve d’une coopération étroite entre dix-sept des meilleurs festivals de huit pays. Elle fournit ainsi un exemple,
515 étroite entre dix-sept des meilleurs festivals de huit pays. Elle fournit ainsi un exemple, encore modeste, mais convaincant
516 is de, « L’Association des festivals de musique a cinq ans », Saison, AEFM, 1956, p. 12-13.
517 festivals de musique a cinq ans », Saison, AEFM, 1956, p. 12-13.
25 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
518 « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956 )ag Je vivais en ce temps-là, terminant mes études, dans la petite
519 le de vie, mais subversive bien entendu. L’un des deux temples de ce culte (l’autre étant comme on pense la NRF ) se cachai
520 e temps-là…” », Mercure de France, Paris, janvier 1956, p. 50-51.
26 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
521 Tableau du phénomène courtois (janvier 1956 )ah Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par
522 es problèmes soulevés par L’Amour et l’Occident 11, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations
523 en comprise12, les découvertes multipliées depuis quinze ans par des spécialistes, de l’amour courtois, du catharisme et du ma
524 : « Des preuves ! » ou « Comme c’est vrai ! » ⁂ 1. La révolution psychique du xiie siècle Une hérésie néo-manichéenn
525 rgissent dans l’époque, l’inordinatio profonde du siècle , dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et
526 resques : le moine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée Conception
527 on, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas, au siècle suivant, eut beau écrire de la manière la plus précise : « Si Marie e
528 glise menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne put que sanctionner un sentiment qui n’avait pas attend
529 u jeu d’échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prend
530 emeurant l’enjeu final et le personnage sacré. 2. Œdipe et les dieux Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe compos
531 iasme libérateur unifiant l’être, le « consolant » 15. 3. Une illustration Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi
532 ibérateur unifiant l’être, le « consolant »15. 3. Une illustration Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi de la
533 ines à la fois dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté » À partir du vie siècle se répand
534 igieuse, dont l’influence s’épanouira pendant des siècles . Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle
535 es naissances et des morts, la fonction sexuelle » 17. Ainsi parle Shiva18 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de
536 de conscience est exprimé par un terme érotique » 19 — ou l’inverse aussi bien. À tel point « qu’on ne peut jamais précise
537 sœur, épouse, fille… elle est le chemin du salut » 20. Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui consiste à « expérimen
538 xcellence du péché et de la mort : l’acte sexuel » 21. Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femm
539 phyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’el
540 me chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, il dort
541 dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira du côté droit, après ils dormiront enlacés, etc. Tou
542 alier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour En contraste indéniable avec ces textes mystiques
543 itiers et neuvième duc d’Aquitaine, qui mourut en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fix
544 si bien que je ne puisse vieillir… Celui-là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poiti
545 ière et de la seconde génération des troubadours ( 1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération exp
546 de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération expliciter
547 on : Dans le palais où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les
548 ame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile
549 peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile d’en sortir. Il vit dans la joie, c
550 la joie, celui qui peut y rester. On y accède par quatre degrés très doux, mais là n’entrent ni vilains ni malotrus, ces gens-
551 donnera de ces vers le commentaire suivant : Les cinq portes sont Désir, Prière, Servir, Baiser, et Faire, par où Amour pér
552 rvir, Baiser, et Faire, par où Amour périt. » Les quatre degrés sont « honorer, dissimuler, bien servir, patiemment attendre.2
553 res, faux abbés, fausses recluses et faux reclus » 26. Ils seront détruits « soumis à toute ruine », et tourmentés en enfer.
554 idi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Excuse aux historiens Je ne crois guère à l’histoire « scientifiqu
555 es crois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de
556 l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces deux cas, solidement attestés, parce qu’ils réfutent le préjugé moderne en
557 aître « hautement fantaisiste et improbable ». 7. En lieu et place de conclusions définitives L’amour courtois resse
558 ne virulence intime, perpétuellement nouvelle. 11. Le présent texte constitue le chapitre X du Livre II de la version re
559 le. 11. Le présent texte constitue le chapitre X du Livre II de la version remaniée de L’Amour et l’Occident . (Nouv.
560 Le présent texte constitue le chapitre X du Livre II de la version remaniée de L’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon.
561 iée de L’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon. 1956 ). 12. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aie
562 ’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon. 1956). 12. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été
563 eule hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre VII de ce livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être —
564 ecret du catharisme — une relecture des chapitres VIII et IX suffit à « réduire » à son tour cette simplification tout à fai
565 catharisme — une relecture des chapitres VIII et IX suffit à « réduire » à son tour cette simplification tout à fait abus
566 e dans un large public pressé, comme il arrive.) 13. Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’Église ca
567 avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 14. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innoc
568 l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défectio
569 ’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre sys
570 par notre histoire « chrétienne » de l’Occident. 15. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dir
571 signifie donc étymologiquement : rendre entier. 16. Voir Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid.
572 . Voir Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain
573 Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Danié
574 du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of R
575 91. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949
576 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949, p
577 Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949, p. 45 et
578 lain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949, p. 45 et suiv. 19. Mircea Eliade, op. cit., p.  205 et suiv. On trou
579 he Method of Reintegration, 1949, p. 45 et suiv. 19. Mircea Eliade, op. cit., p.  205 et suiv. On trouve parfois « jusqu’à
580 it., p.  205 et suiv. On trouve parfois « jusqu’à cinq sens équivalents pour un seul terme ». 20. L. De La Vallée-Poussin,
581 qu’à cinq sens équivalents pour un seul terme ». 20. L. De La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21.
582 cinq sens équivalents pour un seul terme ». 20. L. De La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21. El
583 Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’ex
584 -Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse
585 atériaux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fr
586 ux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragmen
587 iade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — d
588 que je n’épingle ici que des dépouilles de sens… 24. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parvenez à suppr
589 si vous parvenez à supprimer ses conséquences. » 25. Cf. plus haut (p. 22) la description du « service » selon l’école Sah
590 qui enflamme – et servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Mo
591 onsard. Les variations sont très légères. Mais en 1510, Jean Lemaire de Belges écrit dans son Illustrations de Gaule : « Les
592 rations de Gaule : « Les nobles poètes disent que cinq lignes y a en amours, … le regard, le parler, l’attouchement, le bais
593 pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 26. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal
594 eclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplement : juges, prêtres, rec
595 nomène courtois », La Table ronde, Paris, janvier 1956, p. 16-27.
27 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
596 ugemont et l’amour-passion, phénomène historique ( 4 février 1956)ai aj Pourquoi aviez-vous écrit ce livre ? L’amour de
597 l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956 )ai aj Pourquoi aviez-vous écrit ce livre ? L’amour des découvertes
598 mort avec l’amour pour la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en fis 400. En cours de route, en effet, je me mis à recher
599 ur la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en fis 400. En cours de route, en effet, je me mis à rechercher l’origine de l’am
600 é réduit à un grand nombre d’hypothèses. Mais, en 1940, le Père Dondaine retrouva dans une bibliothèque de Florence le Livre
601 va dans une bibliothèque de Florence le Livre des deux principes, premier texte cathare en notre possession. J’eus le bonheu
602 ation financière, économique et politique, Paris, 4 février 1956, p. 6. aj. Propos recueillis par Guy Bechtel et introdu
603 ncière, économique et politique, Paris, 4 février 1956, p. 6. aj. Propos recueillis par Guy Bechtel et introduits par la not
604 e paraître chez Plon. La première édition, née en 1939, avait provoqué une série de polémiques qui attestait l’importance de
605 ir. Nous avons pu l’isoler quelques minutes entre deux émissions de radio et l’interroger pour les lecteurs de L’Information
28 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
606 Petits trajets sur les axes du monde (août 1956 )ak al Cette beauté bien drue d’énergie pure et neuve, aux matins l
607 nt. Compartiments, c’est le mot-clé de la Suisse. Douze paysages ou décors types juxtaposés, et l’on va de l’un à l’autre en
608 a de l’un à l’autre en une demi-heure, parfois en deux minutes comme il arrive quand on traverse le tunnel de Chexbres : il
609 é d’un ciel méridional que double un lac immense. Vingt-cinq États distincts sans nulle frontière visible, deux confessions majeur
610 inq États distincts sans nulle frontière visible, deux confessions majeures et trente-six sectes qui se côtoient partout mai
611 e frontière visible, deux confessions majeures et trente-six sectes qui se côtoient partout mais qui s’ignorent, je ne sais combie
612 s qui lui manquent. Paracelse était suisse, comme C. G. Jung, et Rousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de Staël comme
613 pant le milieu, ce remplissage de kilomètres, ces deux mesures de musique russe indéfiniment répétées, pour ne garder que le
614 usion qui en ouvre une autre, tandis qu’entre les deux s’opère en un clin d’œil la silencieuse révolution du centre où se co
615 ger moyen, je dirais que je les trouve divisés en trois classes, pour la commodité de l’exposé. De mon temps, les gens bien v
616 clair. On s’attendait à être interrogé, dans les trois langues nationales. À mi-chemin entre l’instituteur et le gendarme, u
617 dit Freud, Shakespeare et les Pères de l’Église… Dix années ont passé, et plus que jamais, s’il faut que j’en croie mes ye
618 xtravagantes menacent quotidiennement, depuis des millénaires , l’existence même de la plupart des autres hommes. En dépit du langag
619 nent au vaste monde dont je rêvais avec fièvre, à 12 ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns qui s’engouffraient a
620 axes du monde. Quel ennui, ces Secondes entre les deux  ! ak. Rougemont Denis de, « Petits trajets sur les axes du monde »
621 axes du monde », Médecine de France, Paris, août 1956, p. 33-35. al. Ce texte est une nouvelle version, remaniée, de « La l
622 onfédération helvétique , que Rougemont publie en 1953.
29 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
623 Un exemple pour l’Europe (octobre 1956 )an Parmi les fédérations réussies, l’on peut citer la Suisse sans
624 l’un des plus stables au monde, depuis plus d’un siècle . Les partisans de l’Europe unie ne manquent pas de le citer en exempl
625 ’un système politique fédéral a pris naissance en 1848  ? Une fédération qui garantit leur souveraineté aux fédérés Jusq
626 t qu’une alliance d’États souverains. Pendant des siècles , leur lien légal avait consisté dans une Diète, laquelle n’avait guèr
627 la mesure où elle se conformait à leurs volontés » 27. La division des petits États, leur impuissance à adopter en temps uti
628 devant les armées de la Révolution française, en 1798. L’essai d’unification jacobine entrepris à ce moment-là sous le nom d
629 issant l’erreur commise, déclarait aux Suisses en 1802  : « La Nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre ne peut
630 cre ne peut pas être d’un homme sage. » Entre les deux extrêmes de l’alliance d’États souverains sans pouvoir central et de
631 de révision du « Pacte fédéral », comme celle de 1832, se voyait repoussée à la fois par la gauche, qui lui reprochait son r
632 lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund ( 1847 ) peut être qualifiée soit d’habile compris soit d’échappatoire, selon
633 on à leur souveraineté, la Constitution suisse de 1848 garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’elle la li
634 au pouvoir fédéral. Voici les textes : Article 1. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis pa
635 Voici les textes : Article 1. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forme
636 s leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas
637 ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souverain
638 ouveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple, etc. Per
639 ictimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle , et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvre
640 ats de la table ronde de l’Europe tenue à Rome en 1953, deux arguments m’ont frappé comme étant propres à éduquer le sens eur
641 la table ronde de l’Europe tenue à Rome en 1953, deux arguments m’ont frappé comme étant propres à éduquer le sens européen
642 s, une souveraineté qui échappe à ses nations. 27. William Rappard, La Constitution fédérale de la Suisse, p. 20. 28.
643 d, La Constitution fédérale de la Suisse, p. 20. 28. Ibid., p. 83. an. Rougemont Denis de, « Un exemple pour l’Europe »
644 emple pour l’Europe », Fédération, Paris, octobre 1956, p. 596-598.
30 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
645 Serrer la main d’un communiste, désormais… ( 10 novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth d
646 la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956 )ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth diffuse le text
647 e, désormais… (10 novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Atten
648 (10 novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7  h 57, Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Attention ! attenti
649 novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h  57, Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Attention ! attention ! c
650 u secours ! au secours ! Le manifeste est répété trois fois en anglais, en allemand et en russe. Puis quelques minutes de mu
651 et en russe. Puis quelques minutes de musique. À 8  h 7, Radio-Kossuth se tait. QUI RÉPONDRA ? À ces dernières paroles de
652 en russe. Puis quelques minutes de musique. À 8 h  7, Radio-Kossuth se tait. QUI RÉPONDRA ? À ces dernières paroles de la r
653 niste, désormais… », Le Figaro littéraire, Paris, 10 novembre 1956.
654 mais… », Le Figaro littéraire, Paris, 10 novembre 1956.