1
la liberté, c’est sauver notre culture (décembre
1950-janvier
1951)a Nous sommes ici parce que nous savons tous que notre civili
2
c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier
1951
)a Nous sommes ici parce que nous savons tous que notre civilisatio
3
e salut reste encore possible, mais qu’il suppose
deux
conditions premières : la liberté et la paix. Si l’on nous demande qu
4
ix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des
millions
de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succomb
5
r la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays,
14
millions en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonnement d’une é
6
a guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14
millions
en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonnement d’une écrasante
7
ait régné sur le monde, incontestablement depuis
quatre
ou cinq siècles ? Quelles ont été les sources vives de cette puissanc
8
sur le monde, incontestablement depuis quatre ou
cinq
siècles ? Quelles ont été les sources vives de cette puissance parado
9
le monde, incontestablement depuis quatre ou cinq
siècles
? Quelles ont été les sources vives de cette puissance paradoxale ? L
10
La péninsule Europe ne représente, en effet, que
5
% des terres du globe. Ni son étendue, ni le nombre de ses habitants,
11
ement scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de
500
000 propagandistes entraînés, munis de films, d’expositions itinérant
12
t scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de 500
000
propagandistes entraînés, munis de films, d’expositions itinérantes e
13
, munis de films, d’expositions itinérantes et de
20
millions de brochures, le tout largement financé par les fonds du par
14
unis de films, d’expositions itinérantes et de 20
millions
de brochures, le tout largement financé par les fonds du parti, c’est
15
e, sans une sorte de mépris pour nous-mêmes ?
1.
Ce texte est extrait du discours prononcé à Bruxelles, devant le comi
16
ulture », Les Amis de la liberté, Paris, décembre
1950
–janvier 1951, p. 1-3.
17
Amis de la liberté, Paris, décembre 1950–janvier
1951,
p. 1-3.
18
de cette thèse absolue, j’invoquerai tout d’abord
deux
exemples connus qui feront mieux distinguer, par contraste, combien j
19
à notre enfance, — n’y touchons plus. Mais prenez
deux
Européens de nations différentes, si possible. Mariez leur fils avec
20
s, si possible. Mariez leur fils avec la fille de
deux
autres Européens. Attendez une génération. Répétez le processus quatr
21
ns. Attendez une génération. Répétez le processus
quatre
ou cinq fois. Lorsque Schmidt, fils de Schmidt, sera baptisé Smith, c
22
ez une génération. Répétez le processus quatre ou
cinq
fois. Lorsque Schmidt, fils de Schmidt, sera baptisé Smith, changez s
23
bien que cette caravelle ait transporté plusieurs
centaines
de milliers d’émigrants : un Smith de plus ne la fera pas couler. App
24
e caravelle ait transporté plusieurs centaines de
milliers
d’émigrants : un Smith de plus ne la fera pas couler. Apprenez mainte
25
nement du peuple par le peuple et pour le peuple,
deux
strophes du Star-Spangled Banner, le vocabulaire du base-ball et le p
26
c’est plus rapide. Prenez un Russe, passez-le au
MVD
— sorte de DDT moral nettoyant les idées subversives, et tirez le rid
27
vez alors essayer des combinaisons plus savantes,
deux
par deux ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la
28
essayer des combinaisons plus savantes, deux par
deux
ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture
29
des combinaisons plus savantes, deux par deux ou
trois
par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture germaniqu
30
naisons plus savantes, deux par deux ou trois par
trois
. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture germanique et des E
31
s ? C’est uniquement parce que l’on veut unir les
25
États souverains qui se divisent le continent. Mais nous venons de mo
32
e. Pour la faire, il nous faut partir des quelque
300
millions d’hommes réels qui peuplent la partie libre du continent. Il
33
our la faire, il nous faut partir des quelque 300
millions
d’hommes réels qui peuplent la partie libre du continent. Il faut les
34
t. Il faut les prendre comme ils sont, avec leurs
vingt
nations, leurs trois religions, leurs douze langues, leurs trente-six
35
e comme ils sont, avec leurs vingt nations, leurs
trois
religions, leurs douze langues, leurs trente-six partis et leurs inno
36
leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs
douze
langues, leurs trente-six partis et leurs innombrables coutumes, tout
37
leurs trois religions, leurs douze langues, leurs
trente-six
partis et leurs innombrables coutumes, toutes supérieures à celles du
38
le problème revient donc à faire comprendre à ces
300
millions d’hommes et de femmes, qu’ils ont tous en commun, précisémen
39
roblème revient donc à faire comprendre à ces 300
millions
d’hommes et de femmes, qu’ils ont tous en commun, précisément, leur v
40
s celle de leurs voisins. J’en vois la preuve par
neuf
dans le reproche si courant qu’à tort ou à raison nous faisons à l’Am
41
ertés publiques ou morales, pour ne citer que ces
trois
grands exemples, sont à peu près les mêmes chez tous nos peuples. Ell
42
r un Européen ? », Notre Europe, Strasbourg, mars
1951,
p. 41-44.
43
Défense de nos libertés (octobre
1951
)c d Si l’on passe en revue tous les arguments avancés depuis des s
44
se en revue tous les arguments avancés depuis des
siècles
pour ou contre la liberté humaine en soi, on en vient vite à ne plus
45
mondiale, c’est parce que le monde est divisé en
deux
partis, qui ne se définissent clairement que par rapport à la liberté
46
ivances, d’ailleurs également réparties entre les
deux
camps. Les conceptions de la justice sociale elle-même ne suffisent p
47
iscuter, ce qui est évident aux yeux de tous, des
deux
côtés, c’est que nous voulons la liberté, et que les autres veulent l
48
us, par ce delenda Carthago que j’opposais il y a
quinze
ans à une autre « mystique millénaire », mais déjà morte : — Là où l’
49
, Contacts littéraires et sociaux, Paris, octobre
1951,
p. 1 et 6. d. Présenté par la note suivante : « Nous remercions le C
50
téraires et sociaux, Paris, octobre 1951, p. 1 et
6.
d. Présenté par la note suivante : « Nous remercions le Congrès pour
51
Robert de Traz, l’Européen (
1952
)e Peu d’hommes ont vu plus juste, entre-deux-guerres. Peu d’écriva
52
dans les âmes. » Ses tableaux de l’Allemagne, dès
1923,
dessinent en creux ce qui sera le lit de l’hitlérisme, un peu plus ta
53
e Genève. Je viens de relire cet ouvrage, paru en
1929
: c’est un classique. Seuls quelques chapitres médians, qui décrivent
54
x sur notre temps que sur celui de sa naissance —
1929,
je le répète. « Petite Europe, toute seule dans un monde en tumulte,
55
erait ensuite à l’univers. Les grands conflits du
siècle
futur, elle les désarmerait en harmonisant non plus de petits États q
56
ce parmi les effigies d’une Europe renaissante.
2.
Témoin, p. 119-129. e. Rougemont Denis de, « Robert de Traz, l’Eur
57
t de Traz, l’Européen », Revue de Suisse, Genève,
1952,
p. 3-5. f. Allusion au Dépaysement oriental de Robert de Traz, paru
58
u Dépaysement oriental de Robert de Traz, paru en
1926,
et dont Rougemont a rendu compte dans le Journal de Genève .
59
Prototype T.E.L. (janvier
1952
)g Entouré de soins extravagants, soumis à des épreuves exceptionne
60
ce comme prototype d’une race d’écrivains dont le
siècle
déjà nous donne plusieurs exemples, souvent moins purs ou moins achev
61
s que les autres travaillaient d’instinct3 ». Les
Sept
Piliers de la Sagesse, et toutes ses lettres, témoignent d’une volont
62
sie (Rilke à travers l’Europe ; Gide en Afrique ;
D.
H. Lawrence en Italie et chez les Indiens du Mexique ; Bernanos à Maj
63
s qui restera sans doute la plus typique de notre
siècle
. Ils sont héros par autre chose que par leur œuvre : par l’action do
64
lent toujours, au bout du compte, décevantes ?
II
. T.E.L. et Saint-Exupéry « L’ambition est un motif méprisable ; l’
65
s de Lawrence4 décrit l’état d’esprit du héros de
30
ans, à la fin de ses campagnes d’Arabie, avant le grand échec de ses
66
à Saint-Exupéry ? Le parallèle s’impose entre ces
deux
figures. Qu’elles aient été si différentes à tant d’égards, si contra
67
’accentuer l’intérêt d’un rapprochement entre les
deux
personnes. Relevons d’abord les différences afin de mieux déterminer
68
nglais et l’autre Français, et bien qu’ayant tous
deux
vécu leur aventure à l’étranger, parfaits représentants de leur natio
69
stant et l’autre catholique, et bien que tous les
deux
éloignés de leur foi, irrévocablement marqués par deux morales aussi
70
éloignés de leur foi, irrévocablement marqués par
deux
morales aussi extrêmes dans leur domaine qu’hostiles entre elles : la
71
’autre grand et sérieux. On imagine difficilement
deux
hommes aux caractères mieux contrastés. Tout ce qui chez l’un et l’au
72
ultime structure de destinée semble gouverner ces
deux
vies. Leur vocation s’est marquée dès l’enfance et affirmée pendant l
73
s l’enfance et affirmée pendant l’adolescence : à
20
ans les voilà partis, l’un pour des fouilles dans les pays arabes qu’
74
ns qu’il essayait déjà de manœuvrer en cachette à
16
ans. Les deux intellectuels qui resteront toujours si furieux de l’av
75
ayait déjà de manœuvrer en cachette à 16 ans. Les
deux
intellectuels qui resteront toujours si furieux de l’avant-garde litt
76
’histoire et l’autre vers les sciences, mais tous
deux
inventeurs de machines, vont choisir des métiers où la technique s’al
77
n otage, ou de les inciter à la révolte, dans les
deux
cas il faut parler leur langue, pénétrer leurs modes de penser, s’ass
78
rce prolongé et de la coutume du désert, tous les
deux
garderont le secret d’influencer et de manier les hommes par des moye
79
le reprochera, mais non Saint-Exupéry.) Tous les
deux
se moquent des grades, qu’on leur en donne ou non, et sont perpétuell
80
mots éprouvés… C’est à ce stade que naissent Les
Sept
Piliers de la Sagesse et Terre des Hommes. L’aventure paraît consommé
81
isons variables et même contradictoires. Dans les
deux
cas, et nonobstant les circonstances historiques différentes, il para
82
s parce que j’étais fauché ? », écrit Lawrence en
1923.
L’argent n’est ici qu’un symbole : il pouvait en gagner autrement.) I
83
derne de l’entrée au couvent au Moyen Âge ». Tous
deux
sont détachés de la foi, et peut-être à la fin de la foi en eux-mêmes
84
es tâches, plus secrètes et plus importantes5.
III
. Un « message » de modestie J’essaierai maintenant de répondre à l
85
F quand il écrit cette lettre à Lionel Curtis, le
30
mai 1923 : Et puis il y a l’absence de responsabilité : je n’ai à ré
86
il écrit cette lettre à Lionel Curtis, le 30 mai
1923
: Et puis il y a l’absence de responsabilité : je n’ai à répondre ic
87
pourtant, en dépit de la raison, je m’y essaie.
Douze
ans plus tard, et très peu de temps avant sa mort, il tire de ses « e
88
du Proche-Orient (qui fut en partie son œuvre en
1921
) pèse à ses yeux plus que ses campagnes, mais moins que son activité
89
ans son effort d’artiste alors qu’il écrivait les
Sept
Piliers, il la renie ; car « toute création est tangible. Et ce que j
90
ale qu’il professe, au terme de son expérience de
douze
années dans l’aviation, est une morale collectiviste. (L’effort commu
91
bien constitué comme le nôtre, peut se permettre
1
% de monistes ou de nihilistes. Voilà qui laisse assez de place pour
92
ne dérobade devant le grand choix politique de ce
siècle
: démocratie ou totalitarisme. Ces petites phrases d’un humour cyniqu
93
ne tient, à l’épreuve, qui n’ait commencé là.
3.
Letters, p. 412. 4. T. E. Lawrence, par Charles Edmonde. 5. Chaq
94
, qui n’ait commencé là. 3. Letters, p. 412.
4.
T. E. Lawrence, par Charles Edmonde. 5. Chaque phrase et chaque nu
95
412. 4. T. E. Lawrence, par Charles Edmonde.
5.
Chaque phrase et chaque nuance de ce parallèle pourraient être appuyé
96
s fréquentes tirées des livres ou des lettres des
deux
hommes. J’ai dû me borner à les paraphraser, les lettres de Saint-Exu
97
rototype T.E.L. », La Table ronde, Paris, janvier
1952,
p. 32-44.
98
L’Heure de l’impatience (mars
1952
)h Ce n’est pas un pamphlétaire irresponsable, c’est un homme polit
99
larme en chiffres dûment vérifiés. Cela donne, en
millions
d’habitants : « 320 vivent depuis des années dans la peur de 210 et d
100
vérifiés. Cela donne, en millions d’habitants : «
320
vivent depuis des années dans la peur de 210 et de la charité de 150.
101
: « 320 vivent depuis des années dans la peur de
210
et de la charité de 150. » On souhaite qu’une telle constatation appa
102
es années dans la peur de 210 et de la charité de
150.
» On souhaite qu’une telle constatation apparaisse plus choquante enc
103
Au lieu d’un bloc à peu près aussi grand que les
deux
autres additionnés, voici donc vingt petits pays, dont pas un seul n’
104
grand que les deux autres additionnés, voici donc
vingt
petits pays, dont pas un seul n’est à l’échelle du siècle. Il semble
105
etits pays, dont pas un seul n’est à l’échelle du
siècle
. Il semble évident que leur union renverserait d’un coup la situation
106
blient que leurs nationalismes ne remontent qu’au
siècle
dernier, et qu’ils ont deux-mille ans d’usage commun d’un héritage qu
107
a Campagne européenne de la jeunesse, Paris, mars
1952,
p. 1.
108
Les foyers de culture et l’Europe (octobre
1952
)i Je vais limiter mon exposé à un seul thème, un thème-cathédrale
109
ge, la division en nations, qui existe depuis une
centaine
d’années, la division en langues, qui joue un rôle beaucoup plus vast
110
nant vous présenter un certain nombre de thèmes :
1°
Il n’est pas possible que la culture puisse agir — c’est-à-dire forme
111
le est destinée, sans eux, à mourir à bref délai.
2°
Il n’y a pas de culture vivante sans une incarnation, une implantatio
112
niversels. Il n’y a pas d’Europe vivante sans ces
deux
courants. Je reviens toujours à ces réalités : pour faire l’Europe, i
113
: pour faire l’Europe, il faut que les foyers par
centaines
et par milliers, si possible, apportent leur coopération active. Eux,
114
rope, il faut que les foyers par centaines et par
milliers
, si possible, apportent leur coopération active. Eux, et eux seuls, p
115
chaleur lui viendront de la réalité quotidienne.
3°
Il ne faut pas que l’Europe se fabrique comme un immense trust super-
116
; paradoxe même de la vie, lutte permanente entre
deux
dynamismes contraires également valables, condition nécessaire à la c
117
fondement racontée dans les livres d’école depuis
cent
ans. Il n’existe pas de culture nationale, aucun historien sérieux ne
118
quoi ils consistent : ce sont de petits plans de
5
ou 6 pages, englobant une vingtaine de sujets différents concernant l
119
ils consistent : ce sont de petits plans de 5 ou
6
pages, englobant une vingtaine de sujets différents concernant la vie
120
la jeunesse, nous avons pu mettre en circulation
22
ou 23 de ces plans ; nous sommes prêts à en rédiger de nouveaux, corr
121
unesse, nous avons pu mettre en circulation 22 ou
23
de ces plans ; nous sommes prêts à en rédiger de nouveaux, correspond
122
de musique. Ceux-ci groupent, à l’heure actuelle,
15
des plus grands festivals de musique européenne. En nouant des liens
123
urope unie, vaudra exactement ce que vaudront ces
centaines
et ces milliers de Foyers de Culture dont vous représentez un grand n
124
a exactement ce que vaudront ces centaines et ces
milliers
de Foyers de Culture dont vous représentez un grand nombre. Je dirai,
125
Les Foyers de culture et l’Europe (Reims, octobre
1952
), Paris, Mouvement européen / Secrétariat international pour la jeune
126
éen / Secrétariat international pour la jeunesse,
1952,
p. 7-14. j. On a ici modifié le texte imprimé original, dont la synt
127
uisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (
14
novembre 1952)k Sous ce titre de « La Suisse et l’Europe », notre
128
urope : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre
1952
)k Sous ce titre de « La Suisse et l’Europe », notre collaborateur
129
collaborateur M. René-Henri Wüst a relaté ici, le
1er
novembre, un entretien qu’il eut avec le professeur William Rappard.
130
ec elle. La petite Europe est faite depuis que le
13
septembre la Haute Autorité du plan Schuman a été installée à Luxembo
131
rouvé son expression dans le discours prononcé le
31
octobre 1949 par l’administrateur du plan Marshall. C’est peut-être u
132
xpression dans le discours prononcé le 31 octobre
1949
par l’administrateur du plan Marshall. C’est peut-être une idée améri
133
mte Coudenhove-Kalergi, et le projet de Briand de
1923l
. Et ce qui me surprend le plus chez M. Rappard, c’est qu’il semble av
134
onomique du Congrès de l’Europe tenu à La Haye en
1948,
préparé par la conférence de Montreux de 1947. Avant que l’administra
135
en 1948, préparé par la conférence de Montreux de
1947.
Avant que l’administrateur du plan Marshall ait prononcé son discours
136
s délégués suisses à la conférence de Londres, en
1949.
Ainsi donc, et sans remonter à Henri IV ou à Victor Hugo, on trouve s
137
l est de fait que le rideau de fer l’a séparée en
deux
… N’allez pas plus loin, je connais l’antienne ! Non, le rideau de fer
138
! Non, le rideau de fer ne nous a pas séparés en
deux
de la façon dont on voudrait nous le faire croire. Premièrement, on p
139
ce côté-ci du fameux rideau, nous sommes quelque
320
millions, tandis qu’il n’y en a pas quatre-vingt-dix-millions de l’au
140
côté-ci du fameux rideau, nous sommes quelque 320
millions
, tandis qu’il n’y en a pas quatre-vingt-dix-millions de l’autre… Soit
141
tre-vingt-dix-millions de l’autre… Soit. Mais ces
320
millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de tradit
142
vingt-dix-millions de l’autre… Soit. Mais ces 320
millions
avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de traditions comm
143
x-mille ans d’existence quand les montagnards des
trois
pays firent alliance en 1291. Non plus des projets… Oui, mais m
144
les montagnards des trois pays firent alliance en
1291.
Non plus des projets… Oui, mais malgré cette antiquité, et pour
145
, depuis que la Haute Autorité a été installée le
13
septembre passé. Remarquez que M. Rappard juge naturel, souhaitable,
146
ote M. Rappard, notre commerce extérieur avec les
six
pays du plan Schuman ne représentait l’an dernier que le 40 % du volu
147
plan Schuman ne représentait l’an dernier que le
40
% du volume de nos échanges. C’est donc, de la part de M. Rappard, ju
148
nges de la Suisse ! Mais à notre point de vue, ce
40
% est-il vraiment si négligeable ? Est-il proportionnellement inférie
149
rique du Sud, l’Égypte et les pays asiatiques, le
60
% restant de notre commerce extérieur ? Et je ne vois vraiment pas po
150
ne fédération plus vaste que la Confédération des
huit
ou des treize cantons ne pouvait être opposée à celle des vingt-deux
151
n plus vaste que la Confédération des huit ou des
treize
cantons ne pouvait être opposée à celle des vingt-deux cantons. Et
152
reize cantons ne pouvait être opposée à celle des
vingt-deux
cantons. Et pourquoi pas l’Europe ? La France, l’Allemagne, l’I
153
rope ? La France, l’Allemagne, l’Italie et les
trois
pays du Benelux trouvent assurément dans leur passé singulièrement pl
154
aire une seule et même patrie, ne vaudrait-il pas
mille
fois mieux les unir tous dans une seule et même alliance ? » Alors qu
155
. Denis de Rougemont réagit », La Suisse, Genève,
14
novembre 1952, p. 1-2. l. Une erreur s’est manifestement glissée ici
156
ougemont réagit », La Suisse, Genève, 14 novembre
1952,
p. 1-2. l. Une erreur s’est manifestement glissée ici, le projet Bri
157
d’union européenne ayant été présenté à la SDN en
1929.
158
Grandeur de la Petite Europe (
5
décembre 1952)m Je vais partout disant que l’Europe est faite. On
159
Grandeur de la Petite Europe (5 décembre
1952
)m Je vais partout disant que l’Europe est faite. On me demande : l
160
n me demande : laquelle ? — Eh bien, l’Europe des
Six
, l’Europe de Luxembourg, la Haute Autorité, que certains nomment la S
161
ante, le Conseil de l’Europe ne groupe encore que
quinze
pays, sans le Portugal, sans l’Espagne, sans l’Autriche et sans la Su
162
e par le milieu. Car vous avez à l’est du rideau,
88
millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu
163
ar le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88
millions
d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu p
164
l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre
332
millions à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu plus d’un cinquième des E
165
st du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332
millions
à l’ouest. Ce n’est donc qu’un peu plus d’un cinquième des Européens
166
ttraction. Ensuite, avez-vous bien compté que les
six
pays de la Haute Autorité font tous ensemble un peu plus de 155 milli
167
Haute Autorité font tous ensemble un peu plus de
155
millions d’habitants ? Si vous appelez ce groupe la « Petite Europe »
168
te Autorité font tous ensemble un peu plus de 155
millions
d’habitants ? Si vous appelez ce groupe la « Petite Europe », disait
169
d’habitants, ou de la petite URSS qui n’en a que
30
millions de plus. Vous me répondrez que le nombre d’habitants ne fai
170
habitants, ou de la petite URSS qui n’en a que 30
millions
de plus. Vous me répondrez que le nombre d’habitants ne fait pas tou
171
bon, de l’acier et de l’électricité, l’Europe des
Six
est la deuxième puissance du monde : elle vient tout de suite après l
172
t les statistiques n’épuisent pas la réalité. Les
six
pays que groupe la Haute Autorité forment une unité de civilisation e
173
e moderne. Ils ont fait à eux seuls, au cours des
siècles
et grâce à leurs échanges continuels d’idées de procédés, de maîtres
174
se, n’aient rien ajouté à ces gloires, ni que les
Six
aient décidé de vivre désormais dans un vase clos. La « Petite Europe
175
te Europe », La IVe République des Pyrénées, Pau,
5
décembre 1952, p. 1-2.
176
, La IVe République des Pyrénées, Pau, 5 décembre
1952,
p. 1-2.
177
Préface à Photo + scène (
1953
)n o Le Centre européen de la culture n’avait pas attendu le succès
178
ue dérive non seulement de nos techniques mais de
cinq
siècles de peinture occidentale. Une exposition de photos de scène ac
179
rive non seulement de nos techniques mais de cinq
siècles
de peinture occidentale. Une exposition de photos de scène accompliss
180
ssant de l’état présent des arts en Occident. Une
dizaine
de pays prennent part à ce concours. Belle occasion pour les auteurs
181
de théâtre, Illertissen, Sittler & Federmann,
1953,
p. 1-3. o. Non paginé, avec des traductions italienne, allemande, an
182
Rudolf Kassner (
1953
)p Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieu
183
n Paulhan et Bernard Groethuysen, mais non signée)
6,
lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 2
184
e me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à
25
ans, un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant d’avoir compri
185
rigoureuse. Une manière « d’occuper la scène » en
trois
répliques, d’imposer une allure à la fois calme et circonspecte, n’ad
186
t son autorité. Telle fut ma première impression.
Vingt
ans plus tard, je la vois confirmée par un commerce rarement interrom
187
re, non seulement elle oblige à les voir d’un œil
neuf
, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier sous lequel
188
paraboles de Kassner son irréfutable présence.
6.
Les Éléments de la grandeur humaine, Paris, Gallimard, 1931, Collect
189
léments de la grandeur humaine, Paris, Gallimard,
1931,
Collection blanche, 222 Seiten, enthält u. a. die zuerst in der von P
190
aine, Paris, Gallimard, 1931, Collection blanche,
222
Seiten, enthält u. a. die zuerst in der von P. Valéry, Valery Larbaud
191
r zum achtzigsten Geburtstag, Zurich, E. Rentsch,
1953,
p. 80-82.
192
atomique ou la fin dans le commencement (janvier
1953
)q r Les fins d’une civilisation ne sont pas visibles à son terme,
193
efour hasardeux d’une Histoire née comme telle de
trois
mots du Credo : « sous Ponce Pilate ». Les Pères ne savaient pas que
194
jour Hiroshima ; ni que le dogme de la Trinité —
trois
fonctions personnelles en un seul Créateur — fondait ou refondait la
195
grands jours de Nicée, le type de réalité que des
siècles
d’Europe entreprendraient de « vérifier » ou de reconnaître, même qua
196
i comme la frontière (au sens Far West du mot) de
deux
systèmes énergétiques qui sont comme l’ombre l’une de l’autre et dont
197
e et le néant, l’actuel et le virtuel. Là-dessus,
trois
observations : 1) La nature dialectique du réel vivant, intuitivement
198
el et le virtuel. Là-dessus, trois observations :
1
) La nature dialectique du réel vivant, intuitivement perçue par les a
199
musique concrète ou de peinture abstraite, et les
deux
adjectifs sont évidemment faux : on pourrait aussi bien — ou aussi ma
200
nt tantôt qu’ils découvrent ou qu’ils inventent ;
deux
descriptions apparemment contradictoires et notoirement insuffisante
201
me, mais qu’il nous reste à définir. (Concevoir a
deux
sens aussi, mais en un mot.) 2) L’éclatement d’une bombe H vérifie ce
202
r. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un mot.)
2
) L’éclatement d’une bombe H vérifie cette harmonie préétablie, ou ce
203
ation — mais tout ce vocabulaire est à reprendre.
3
) L’Occident ne saurait se désintégrer, comme beaucoup le redoutent ou
204
ncement », The Alliance Review, Alliance, janvier
1953,
p. 1. r. Le texte français est publié avec une traduction anglaise e
205
Suisse, Europe et neutralité (
6
mars 1953)s La thèse que je voudrais défendre devant vous tient en
206
Suisse, Europe et neutralité (6 mars
1953
)s La thèse que je voudrais défendre devant vous tient en deux phra
207
èse que je voudrais défendre devant vous tient en
deux
phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de notre neutral
208
rais défendre devant vous tient en deux phrases :
1.
Une discussion sur l’abandon volontaire de notre neutralité serait au
209
rd’hui sans objet, et nous devons donc l’éviter ;
2.
La neutralité ne doit pas servir de prétexte à la Suisse pour refuser
210
our refuser de collaborer à l’union européenne.
I
En effet, pour que la Suisse en vienne à décider qu’elle abandonne
211
t de discorde entre les Confédérés ? Cela tient à
deux
causes bien précises, extérieures à la Suisse, qui sont l’impérialism
212
. Le parti stalinien ne peut réunir chez nous que
2,5
% des voix électorales. Le Conseil fédéral a pris des mesures de défe
213
x. J’aborde ici la seconde partie de ma thèse.
II
En tant que professionnel de l’idée européenne, j’ai pu mesurer qu
214
ropéenne, j’ai pu mesurer quotidiennement, depuis
5
ans, les résistances têtues que l’on oppose, en Suisse, à notre actio
215
es données aux institutions internationales) pour
deux
raisons : la première, c’est que le Centre est au service de l’idée e
216
irecteur a parlé de l’Europe dans son discours du
1er
août 1952 à Genève (sans même prononcer le mot de neutralité). Il n’e
217
a parlé de l’Europe dans son discours du 1er août
1952
à Genève (sans même prononcer le mot de neutralité). Il n’en a pas fa
218
ité pose des problèmes. Les vraies raisons de ces
deux
refus, je le sais, sont d’un ordre psychologique bien plus encore que
219
? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de
dix
arguments, qui peuvent fournir les thèmes d’une campagne efficace :
220
Rappard démontre que ses échanges ne sont que de
40
% avec les six pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger
221
tre que ses échanges ne sont que de 40 % avec les
six
pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger négligeable ce
222
sommes pas prêts à juger négligeable ce client n°
1
!) Les fédéralistes font remarquer que les grands industriels suisses
223
grands industriels suisses qui souriaient, il y a
2
ans, quand on leur parlait du plan Schuman, s’inquiètent de le voir r
224
pas attendu les Américains pour proclamer depuis
1933
la nécessité d’une Europe unie. Ils sont seuls à entretenir en Suisse
225
s qui ont obtenu la création du noyau fédéral des
six
pays du pool charbon-acier. Concernant la défense de l’Europe, les fé
226
urope, les fédéralistes rappellent l’existence de
15
divisions suisses (la moitié de ce que demandait Eisenhower pour tout
227
Suisse, Europe et neutralité », L’Essor, Genève,
6
mars 1953, p. 4-5.
228
, Europe et neutralité », L’Essor, Genève, 6 mars
1953,
p. 4-5.
229
Unité et diversité de l’Europe (juin
1953
)t Beaucoup pensent aujourd’hui que l’Europe est trop diverse pour
230
au Moyen Âge et elle avait atteint au début de ce
siècle
une espèce d’unité matérielle : le voyageur pouvait la traverser de M
231
lle, nationalismes exacerbés par les souvenirs de
deux
guerres : où trouver dans tout cela un dénominateur commun, et que ve
232
Cette vision pessimiste de notre sort repose sur
deux
graves confusions. En effet, l’absence actuelle d’union ne signifie p
233
dérale peut les sauver et les garantir dans notre
siècle
. Mais d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce qui fausse notre
234
écis et néfaste du terme, n’a sévi que pendant un
siècle
et demi sur les deux-mille ans de notre ère. Le phénomène de la natio
235
communs à tous nos peuples apparaissent aussitôt
mille
fois plus importants que nos différenciations récentes. Nous voyons t
236
diversité de l’Europe », Pax Romana, Paris, juin
1953,
p. 1.
237
Pourquoi je suis Européen (
20
juin 1953)v w Je voudrais vous demander quelles ont été les raison
238
Pourquoi je suis Européen (20 juin
1953
)v w Je voudrais vous demander quelles ont été les raisons toutes p
239
le dernier à se rallier à la fédération suisse en
1848.
Jusqu’à cette date, Neuchâtel était une principauté dont le souverain
240
des groupes personnalistes dont elles étaient les
deux
foyers. C’était aussi le moment où Kierkegaard commençait à être conn
241
nsion et le drame au système et à la synthèse. En
1938,
j’ai publié mon Journal d’Allemagne , à la fin duquel je dénonçais H
242
e ». Étant lecteur à l’Université de Francfort de
1935
à 1936, j’avais eu l’insolence de professer un cours sur le paralléli
243
ant lecteur à l’Université de Francfort de 1935 à
1936,
j’avais eu l’insolence de professer un cours sur le parallélisme entr
244
es guerres de Napoléon le nationalisme de tout un
siècle
. Napoléon voulait faire l’Europe, oui, mais comme Hitler : il voulait
245
hase doctrinale de mon européanisme. Repartons de
1940.
À la fin de cette année-là, j’ai été envoyé aux États-Unis pour une s
246
rgentine et, à mon retour à New York, en novembre
1941,
les États-Unis sont entrés en guerre : plus moyen de revenir en Suiss
247
la « Nouvelle Europe »… À mon premier retour, en
1946,
je fus invité à parler sur « l’Esprit européen » aux Rencontres inter
248
Rencontres internationales de Genève… En juillet
1947,
rentrant d’un nouveau séjour à New York, je reçus la visite de Raymon
249
dit : « Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de
1939
et 1940 : c’est exactement ce que notre congrès attend. » Ainsi fut f
250
Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et
1940
: c’est exactement ce que notre congrès attend. » Ainsi fut fait. Mon
251
turellement. Je suis aussi pour la fédération des
Six
. Il est conforme à la doctrine et surtout à la pratique fédéraliste d
252
ppelé la mission de la Suisse. Je vais vous citer
deux
alexandrins qui résument parfaitement notre isolationnisme un peu mes
253
istoire aura le dernier mot. Saviez-vous que ces
deux
vers sont de Victor Hugo ? v. Rougemont Denis de, « [Entretien] Po
254
Pourquoi je suis Européen », Jeune Europe, Paris,
20
juin 1953, p. 7-8. w. Propos recueillis par Charles Maignial, précéd
255
je suis Européen », Jeune Europe, Paris, 20 juin
1953,
p. 7-8. w. Propos recueillis par Charles Maignial, précédés de la no
256
mais un essai paru dans la revue Preuves en juin
1952.
L’Aventure occidentale de l’homme , et Lettre ouverte aux Européens
257
fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet
1953
)u Le thème de la mort de Dieu a constitué depuis la fin de la guer
258
ttérature contemporaine. Repris de Nietzsche vers
1944
par des écrivains que les circonstances rendaient influents, il est q
259
e de la révélation inverse que nous apportent ces
deux
hommes ? Nous sommes en pleine absurdité. La crédibilité de la nouvel
260
s le détail intime de sa vie, le Dieu que tant de
milliards
d’humains souffrants ou méditants, génies ou pauvres types essayant d
261
e l’amour nulle part ailleurs que dans un cœur.
7.
Voir le bref et admirable ouvrage de Karl Jaspers : Nietzsche et le c
262
de Karl Jaspers : Nietzsche et le christianisme.
8.
Car Dieu, même si quelqu’un croit qu’il n’est pas, reste en tout cas
263
mort” », Liberté de l’esprit, Paris, juin–juillet
1953,
p. 141-142.
264
Ce petit cap de l’Asie (
1er
juin 1954)y J’entends dire tous les jours à Genève : « Nous sommes
265
Ce petit cap de l’Asie (1er juin
1954
)y J’entends dire tous les jours à Genève : « Nous sommes occupés p
266
ov, qui voit grand, jugeant mesquine l’Europe des
Six
, a promis une Europe des Trente-Deux. (J’avoue que le compte n’est pa
267
esquine l’Europe des Six, a promis une Europe des
Trente-Deux
. (J’avoue que le compte n’est pas facile à établir. Mais la Russie es
268
ands cris la disproportion des forces au sein des
Six
, entre la France et l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 4
269
ance et l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre
43
et 48 millions d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un
270
t l’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et
48
millions d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc r
271
’Allemagne de l’Ouest c’est-à-dire entre 43 et 48
millions
d’habitants, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 2
272
t sans doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de
200
millions établissant d’un seul coup la balance. Les États-Unis déséqu
273
ns doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 200
millions
établissant d’un seul coup la balance. Les États-Unis déséquilibraien
274
ous menace à bout portant : il a déjà conquis nos
six
nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix » cett
275
: il a déjà conquis nos six nations de l’Est, et
quatre
nations en Asie. Il baptise « paix » cette conquête par la force et «
276
s utile si les efforts présents de fédération des
Six
échouent. (Début modeste, si l’on veut, mais seul concret.) Ces effor
277
, la conférence de Genève se terminerait dans les
huit
jours, ayant perdu son intérêt stratégique pour M. Molotov. C’est da
278
« Ce petit cap de l’Asie », Jeune Europe, Paris,
1
juin 1954, p. 1 et 8.
279
etit cap de l’Asie », Jeune Europe, Paris, 1 juin
1954,
p. 1 et 8.
280
Asie », Jeune Europe, Paris, 1 juin 1954, p. 1 et
8.
281
La CED, ses mythes et sa réalité (
12
août 1954)z La Communauté européenne de défense n’est pour le mome
282
La CED, ses mythes et sa réalité (12 août
1954
)z La Communauté européenne de défense n’est pour le moment qu’un t
283
projet de traité, dont tout le monde parle depuis
deux
ans, sur lequel tous les députés et journalistes européens ont pris p
284
çaise : il semble qu’un peu moins d’un député sur
dix
ait pris la peine de lire ce texte de 96 pages, plus aride mais bien
285
uté sur dix ait pris la peine de lire ce texte de
96
pages, plus aride mais bien moins compliqué qu’un roman policier ordi
286
tuation lorsque le traité fut rédigé, au début de
1952
? En présence de l’URSS, disposant de plus de 200 divisions, l’Europe
287
952 ? En présence de l’URSS, disposant de plus de
200
divisions, l’Europe était pratiquement désarmée, à l’exception de la
288
l’exception de la Suisse et de la Suède. Or, ces
deux
pays étaient neutres. C’est dire que l’Europe dépendait, pour sa défe
289
sions d’experts, un projet de traité fut signé le
27
mai 1952 par les ministres des Affaires étrangères des six pays déjà
290
’experts, un projet de traité fut signé le 27 mai
1952
par les ministres des Affaires étrangères des six pays déjà liés par
291
952 par les ministres des Affaires étrangères des
six
pays déjà liés par la Communauté du charbon et de l’acier, plus connu
292
ai très court. Son choix sera donc décisif. Après
deux
ans de débats passionnés, ne serait-il pas grand temps de voir d’un p
293
Divisions nationales, armées européennes Les
132
articles du traité prévoient des institutions communes, des forces ar
294
ette mise en commun des ressources militaires des
six
pays ? S’agit-il de mélanger les soldats allemands et français dans d
295
demain, que se passera-t-il donc, pratiquement ?
Trois
choses, dont la première seulement sera visible et sensible au grand
296
ible et sensible au grand public. Les troupes des
six
pays porteront le même uniforme. (Mais n’est-ce pas déjà le cas, à qu
297
mbres. (C’est ce qui s’est passé déjà pendant les
deux
dernières guerres.) Enfin, les méthodes d’instruction et la productio
298
onaux (représentant le point de vue de chacun des
six
États considérés comme égaux), un Commissariat de 9 membres, sorte de
299
États considérés comme égaux), un Commissariat de
9
membres, sorte de ministère européen de la Défense ; une Cour de just
300
n et l’entrée en campagne est telle (majorité des
deux
tiers ou unanimité des États, selon les cas) que l’on ne saurait imag
301
ant. Or, le cas est dûment prévu par les articles
10
et suivants, autorisant un État membre à détacher de son contingent l
302
ssitôt sur l’autel commun — au même titre que les
cinq
autres pays. Enfin, certains soutiennent que le traité « impose à l’E
303
able. Qui est pour ? qui est contre ? Après
deux
ans de discussions et à la veille des décisions finales, la répartiti
304
a Russie, dont tout l’effort diplomatique, depuis
deux
ans, ne vise qu’à retarder la décision française. Et même en admettan
305
ses mythes et sa réalité », L’Illustré, Lausanne,
12
août 1954, p. 19.
306
es et sa réalité », L’Illustré, Lausanne, 12 août
1954,
p. 19.
307
Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre
1954
)aa Parler fédéralisme sur un plan théorique serait contraire à l’a
308
imes de l’action qui permettra de le surmonter.
I
. Naissance et prolifération du nationalisme Goethe, assistant à la
309
e leur langue : c’est ainsi qu’on a vu dans notre
siècle
, la Norvège, la Turquie, l’Irlande et Israël se livrer au jeu pénible
310
t limitant leur « absolue souveraineté ». Pendant
cent
ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fond
311
nnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En
1914,
elle en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle pu triompher pe
312
cette absurdité a-t-elle pu triompher pendant un
siècle
et plus ? En singeant la religion et son enseignement, en devenant el
313
t elle-même une source de « sacré ». L’Aigle, les
Trois
Couleurs et le Petit Chapeau jouent au début le rôle du labarum, du c
314
es en temps de guerre. Cette rhétorique émeut des
millions
d’hommes, qui en oublient du même coup leurs rudiments d’Histoire. Ce
315
ienne, entre la nation et la paix — ont éclaté en
1914.
Et l’Europe depuis lors se trouve devant ce choix, dont nous devons l
316
hommes. Voilà le grand dilemme de notre temps.
II
. Critique fédéraliste du nationalisme Appliquons maintenant notre
317
r le droit, mais par les circonstances réelles du
siècle
, techniques, économiques et politiques. Il en résulte que la souverai
318
ictimes, de s’adapter aux réalités changeantes du
siècle
, et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvre
319
isme profondément induré dans les esprits, depuis
quatre
ou cinq générations, par les soins de l’instruction publique, c’est l
320
ndément induré dans les esprits, depuis quatre ou
cinq
générations, par les soins de l’instruction publique, c’est la confus
321
des réalités, comme une référence au bon sens.
III
. Deux modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deu
322
éalités, comme une référence au bon sens. III.
Deux
modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deux type
323
enser Il y a dans notre Europe du xxe siècle,
deux
types d’esprit et de sensibilité politique : les nationalistes (dont
324
e de plus en plus totalitaire. Si l’Europe, entre
1914
et 1954, a connu la décadence rapide, la chute de potentiel, le recul
325
s en plus totalitaire. Si l’Europe, entre 1914 et
1954,
a connu la décadence rapide, la chute de potentiel, le recul mondial
326
au-dedans. En revanche, le fédéralisme a produit
deux
témoignages exemplaires de sa vitalité : les USA et la Suisse. Ces de
327
laires de sa vitalité : les USA et la Suisse. Ces
deux
pays ont été à la fois les plus prospères et les plus pacifiques de l
328
es autres continents. Les conquêtes techniques du
siècle
, l’énergie électrique puis atomique, l’aviation, la radio, les armes
329
me de références démodé et rétrograde, et cela un
siècle
et demi seulement après son apparition révolutionnaire dans notre His
330
echercher le meilleur équilibre « en tension » de
deux
groupes différents, sauvegardant de la sorte à la fois leur individua
331
aliste, destructeur de l’Europe et de sa paix.
IV
. Stratégie et tactique du fédéralisme Et cependant, il nous faut b
332
diversités, l’Europe cesse d’être elle-même. Ces
deux
exigences, bien moins contradictoires que « complémentaires », comman
333
e, dans cette situation de fait ? ⁂ J’envisagerai
trois
exemples typiques, l’un concernant la politique, le second l’économie
334
e, le second l’économie, le troisième la culture.
1°
— Il y a d’abord la fameuse querelle de la souveraineté nationale. Fa
335
on des souverainetés » ? Je ne le crois pas, pour
deux
raisons. La première, c’est que la souveraineté nationale est encore
336
que est l’un des plus stables du monde, depuis un
siècle
. Ce que l’on sait moins, c’est la manière dont ce régime fédéraliste
337
e fédéraliste parvint à se faire accepter par les
22
cantons qui étaient encore, au début de 1848, des États parfaitement
338
ar les 22 cantons qui étaient encore, au début de
1848,
des États parfaitement souverains. Tout le monde admettait, à ce mome
339
ment, que les alliances qui existaient depuis des
siècles
entre les cantons souverains étaient trop lâches : elles ne permettai
340
lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund (
1847
), fut la suivante : loin d’exiger des cantons une renonciation à leur
341
on à leur souveraineté, la Constitution suisse de
1848
garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’elle en dé
342
les textes : Article premier. — Les peuples des
vingt-deux
cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forme
343
s leur ensemble la Confédération suisse. Article
3.
— Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas
344
ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article
5.
— La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souverain
345
ouveraineté dans les limites fixées par l’article
3,
leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Rati
346
des nationalismes intégraux, — je serai content.
2°
— Dans le domaine économique, également, cherchons la réalité derrièr
347
er son articulation solide avec les nécessités du
siècle
d’une part, et avec nos conceptions fédéralistes et personnalistes d’
348
ions fédéralistes et personnalistes d’autre part.
3°
— Deux mots enfin sur le problème de la culture. Il est une phrase qu
349
fédéralistes et personnalistes d’autre part. 3° —
Deux
mots enfin sur le problème de la culture. Il est une phrase que je re
350
u’elle existait bien avant eux. Elle a précédé de
mille
à deux-mille ans la tentative de morceler notre héritage commun en «
351
arbare et d’ailleurs avortée, qui n’a guère qu’un
siècle
et demi d’âge en France, moins d’un demi-siècle en Norvège, quelques
352
ance, moins d’un demi-siècle en Norvège, quelques
dizaines
d’années en Turquie et en Irlande. Jamais la culture en Europe ne s’e
353
ionalisme », Fédération, Paris, septembre–octobre
1954,
p. 1-16.
354
Une présence (
1955
)ab Depuis le début de l’ère des dictatures, nombre d’intellectuels
355
du Congrès pour la liberté de la culture, depuis
cinq
ans, a démontré la possibilité de lutter librement contre la tyrannie
356
temps. Quels furent les actes du Congrès pendant
cinq
ans ? On rappelle plus loin nos conférences de savants, d’écrivains,
357
nte. ab. Rougemont Denis de, « Une présence »,
Cinq
ans de présence (juin 1950-septembre 1955). Le Congrès pour la libert
358
de, « Une présence », Cinq ans de présence (juin
1950-septembre
1955). Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
359
ence », Cinq ans de présence (juin 1950-septembre
1955
). Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
360
Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris,
1955,
p. 5-6.
361
Reynold et l’Europe (
1955
)ac Il y a quinze ans j’osais louer Reynold de n’avoir pas craint d
362
Reynold et l’Europe (1955)ac Il y a
quinze
ans j’osais louer Reynold de n’avoir pas craint de porter un jugement
363
’avertissement venant après l’illustration —, ces
deux
livres ont porté, et je suis de ceux qui tiennent pour capital leur r
364
ouvrages, je trouve un tournant symbolique, vers
1940
précisément : succédant à Grandeur de la Suisse, voici Qu’est-ce que
365
’où remontent les rêves qui nous guident, par les
deux
utopies directrices du Saint-Empire et de l’esprit des communes. Tout
366
et son œuvre, Fribourg, Éditions universitaires,
1955,
p. 313-314.
367
Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier
1955
)ad Deux événements politiques ont absorbé l’attention des Européen
368
est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)ad
Deux
événements politiques ont absorbé l’attention des Européens et des mi
369
aquès exemplaire, nous nous bornons ici à relever
deux
faits : — Le rejet de la CED ne met pas fin à la construction europée
370
t faite. Examinons les réalités que cachaient ces
deux
illusions. I. — À un moment ou à un autre, nous avons tous été tentés
371
ns les réalités que cachaient ces deux illusions.
I
. — À un moment ou à un autre, nous avons tous été tentés de penser qu
372
ener — ou que l’on n’a pas sérieusement soutenue.
II
. — Les mouvements de militants européens ont été surpris par l’échec
373
agande ou d’information européenne publiés depuis
1947
dans les seize pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-
374
formation européenne publiés depuis 1947 dans les
seize
pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-vingt-onze. Leu
375
ingt-onze. Leur tirage total a légèrement dépassé
trois
millions d’exemplaires. Cela paraît considérable quand on est assis d
376
nze. Leur tirage total a légèrement dépassé trois
millions
d’exemplaires. Cela paraît considérable quand on est assis dans le bu
377
ste, cette préparation se trouve faite, depuis un
siècle
, et notamment par les manuels d’histoire : l’anti-Europe a joué là-de
378
stades préparatoires des révolutions réussies.
9.
Proverbe qui repose sur l’ignorance des mœurs des oiseaux : ceux-ci c
379
leur nid en un jour, toutes affaires cessantes.
10.
« Centre européen de la culture », dont le siège est à Genève. L’arti
380
e de M. Denis de Rougemont est extrait du ">n°
6
du bulletin de ce Centre (122, rue de Lausanne). ad. Rougemont Deni
381
st extrait du ">n° 6 du bulletin de ce Centre (
122,
rue de Lausanne). ad. Rougemont Denis de, « Rien n’est perdu, tout
382
ut reste à faire », France Europe, Paris, janvier
1955,
p. 5.
383
nse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (
1956
)ae af S’il s’agissait de nommer les cent grands livres de l’humani
384
le » (1956)ae af S’il s’agissait de nommer les
cent
grands livres de l’humanité (ceux que l’on prend pour base des études
385
la culture ? Je n’ai tenu compte d’écrits de ces
trois
ordres que dans la mesure où ils ont fixé la rhétorique de l’une de n
386
romain derrière les titres marqués d’une croix :
I
. — Livres ayant formé nos cultures et notre conscience collective. II
387
ormé nos cultures et notre conscience collective.
II
. — Livres ayant contribué à notre éducation occidentale, depuis cent
388
t contribué à notre éducation occidentale, depuis
cent
ans. III. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée. l. — Livres
389
é à notre éducation occidentale, depuis cent ans.
III
. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée. l. — Livres ayant for
390
mé nos cultures et notre conscience collective
1.
Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. P
391
e conscience collective 1. Homère : L’Odyssée.
2.
Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Ci
392
e 1. Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre.
3.
Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades. 5. Cicéron : Traités moraux
393
sée. 2. Eschyle : Théâtre. 3. Platon : Dialogues.
4.
Plotin : Ennéades. 5. Cicéron : Traités moraux et philosophiques (hél
394
tre. 3. Platon : Dialogues. 4. Plotin : Ennéades.
5.
Cicéron : Traités moraux et philosophiques (hélas !). 6. Saint August
395
ron : Traités moraux et philosophiques (hélas !).
6.
Saint Augustin : Les Confessions. 7. Saint Thomas d’Aquin : Somme thé
396
s (hélas !). 6. Saint Augustin : Les Confessions.
7.
Saint Thomas d’Aquin : Somme théologique. 8. Béroul : Tristan. 9. Chr
397
ons. 7. Saint Thomas d’Aquin : Somme théologique.
8.
Béroul : Tristan. 9. Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion. 10. R
398
d’Aquin : Somme théologique. 8. Béroul : Tristan.
9.
Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion. 10. Rabelais : Pantagruel.
399
an. 9. Chrétien de Troyes : Le Chevalier au lion.
10.
Rabelais : Pantagruel. 11. — Gargantua. 12. Calvin : Institution de l
400
Le Chevalier au lion. 10. Rabelais : Pantagruel.
11.
— Gargantua. 12. Calvin : Institution de la religion chrétienne. 13.
401
lion. 10. Rabelais : Pantagruel. 11. — Gargantua.
12.
Calvin : Institution de la religion chrétienne. 13. Montaigne : Essai
402
. Calvin : Institution de la religion chrétienne.
13.
Montaigne : Essais. 14. Descartes : Discours de la méthode. 15. Pasca
403
e la religion chrétienne. 13. Montaigne : Essais.
14.
Descartes : Discours de la méthode. 15. Pascal : Pensées. 16. Charles
404
: Essais. 14. Descartes : Discours de la méthode.
15.
Pascal : Pensées. 16. Charles Perrault : Contes. 17. Montesquieu : L’
405
s : Discours de la méthode. 15. Pascal : Pensées.
16.
Charles Perrault : Contes. 17. Montesquieu : L’Esprit des lois. 18. J
406
Pascal : Pensées. 16. Charles Perrault : Contes.
17.
Montesquieu : L’Esprit des lois. 18. J.-J. Rousseau : Les Confessions
407
lt : Contes. 17. Montesquieu : L’Esprit des lois.
18.
J.-J. Rousseau : Les Confessions. 19. Proudhon : Du Principe fédérali
408
t des lois. 18. J.-J. Rousseau : Les Confessions.
19.
Proudhon : Du Principe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine.
409
fessions. 19. Proudhon : Du Principe fédéraliste.
20.
Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : T
410
ipe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine.
21.
Bacon : Essais. 22. Shakespeare : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages d
411
Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Essais.
22.
Shakespeare : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages de Gulliver. 24. De Fo
412
. 21. Bacon : Essais. 22. Shakespeare : Théâtre.
23.
Swift : Les Voyages de Gulliver. 24. De Foe : Robinson Crusoé. 25. Le
413
e : Théâtre. 23. Swift : Les Voyages de Gulliver.
24.
De Foe : Robinson Crusoé. 25. Lewis Carroll : Alice au pays des merve
414
oyages de Gulliver. 24. De Foe : Robinson Crusoé.
25.
Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. 26. — À travers le miro
415
25. Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles.
26.
— À travers le miroir. 27. William James : L’Expérience religieuse. 2
416
u pays des merveilles. 26. — À travers le miroir.
27.
William James : L’Expérience religieuse. 28. Maître Eckhart : Sermons
417
oir. 27. William James : L’Expérience religieuse.
28.
Maître Eckhart : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe
418
érience religieuse. 28. Maître Eckhart : Sermons.
29.
Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust. 31. Hegel : Philosoph
419
ckhart : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio.
30.
Goethe : Faust. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La S
420
. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust.
31.
Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêves. 33
421
the : Faust. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit.
32.
Freud : La Science des rêves. 33. Saint Jean de la Croix : La Nuit ob
422
ie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêves.
33.
Saint Jean de la Croix : La Nuit obscure de l’âme. 34. Cervantès : Do
423
aint Jean de la Croix : La Nuit obscure de l’âme.
34.
Cervantès : Don Quichotte. 35. Dante : La Divine Comédie. 36. Raimbau
424
obscure de l’âme. 34. Cervantès : Don Quichotte.
35.
Dante : La Divine Comédie. 36. Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques.
425
s : Don Quichotte. 35. Dante : La Divine Comédie.
36.
Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques. 37. Al-Hallaj : Divan. II. —
426
omédie. 36. Raimbaut d’Orange : Œuvres poétiques.
37.
Al-Hallaj : Divan. II. — Livres ayant contribué à notre éducation
427
nge : Œuvres poétiques. 37. Al-Hallaj : Divan.
II
. — Livres ayant contribué à notre éducation occidentale depuis cent a
428
nt contribué à notre éducation occidentale depuis
cent
ans 38. Tibulle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40.
429
à notre éducation occidentale depuis cent ans
38.
Tibulle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : É
430
dentale depuis cent ans 38. Tibulle : Élégies.
39.
Dante : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : Éthique. 41. Agrippa d’A
431
lle : Élégies. 39. Dante : De la Langue vulgaire.
40.
Spinoza : Éthique. 41. Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques. 42. Cardina
432
e : De la Langue vulgaire. 40. Spinoza : Éthique.
41.
Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques. 42. Cardinal de Retz : Mémoires. 4
433
: Éthique. 41. Agrippa d’Aubigné : Les Tragiques.
42.
Cardinal de Retz : Mémoires. 43. Prince de Ligne : Écrits. 44. Casano
434
: Les Tragiques. 42. Cardinal de Retz : Mémoires.
43.
Prince de Ligne : Écrits. 44. Casanova : Mémoires. 45. Chateaubriand:
435
de Retz : Mémoires. 43. Prince de Ligne : Écrits.
44.
Casanova : Mémoires. 45. Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe. 46. V
436
rince de Ligne : Écrits. 44. Casanova : Mémoires.
45.
Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe. 46. Victor Hugo : Choses vues.
437
oires. 45. Chateaubriand: Mémoires d’outre-tombe.
46.
Victor Hugo : Choses vues. 47. Stendhal : La Chartreuse de Parme. 48.
438
res d’outre-tombe. 46. Victor Hugo : Choses vues.
47.
Stendhal : La Chartreuse de Parme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleur
439
oses vues. 47. Stendhal : La Chartreuse de Parme.
48.
Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poés
440
rme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal.
49.
Stéphane Mallarmé : Poésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saison en enfer
441
Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poésies.
50.
Arthur Rimbaud : Une saison en enfer. 51. Charles Péguy : L’Argent. 5
442
oésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saison en enfer.
51.
Charles Péguy : L’Argent. 52. G. Apollinaire : Alcools. 53. Marcel Pr
443
ne saison en enfer. 51. Charles Péguy : L’Argent.
52.
G. Apollinaire : Alcools. 53. Marcel Proust : À la recherche du temps
444
s Péguy : L’Argent. 52. G. Apollinaire : Alcools.
53.
Marcel Proust : À la recherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermo
445
3. Marcel Proust : À la recherche du temps perdu.
54.
John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: C
446
cherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermons.
55.
James Joyce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: Correspondance. 57. Edgar P
447
. John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse.
56.
T. E. Lawrence: Correspondance. 57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eli
448
yce : Ulysse. 56. T. E. Lawrence: Correspondance.
57.
Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude
449
Lawrence: Correspondance. 57. Edgar Poe : Contes.
58.
T. S. Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway
450
57. Edgar Poe : Contes. 58. T. S. Eliot : Poèmes.
59.
Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas.
451
Eliot : Poèmes. 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur.
60.
Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de l
452
l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas.
61.
D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber pa
453
scur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61.
D.
H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber param
454
61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley.
62.
Paracelse : Liber paramirum. 63. — Prognostication. 64. Novalis : Poé
455
lady Chatterley. 62. Paracelse : Liber paramirum.
63.
— Prognostication. 64. Novalis : Poésies et fragments philosophiques.
456
racelse : Liber paramirum. 63. — Prognostication.
64.
Novalis : Poésies et fragments philosophiques. 65. Hölderlin : Poèmes
457
4. Novalis : Poésies et fragments philosophiques.
65.
Hölderlin : Poèmes. 66. Chamisso : L’Histoire merveilleuse de Peter S
458
fragments philosophiques. 65. Hölderlin : Poèmes.
66.
Chamisso : L’Histoire merveilleuse de Peter Schlemihl. 67. Gottfried
459
sso : L’Histoire merveilleuse de Peter Schlemihl.
67.
Gottfried Keller : Henri le vert. 68. Nietzsche : Aurore. 69. Rainer
460
Schlemihl. 67. Gottfried Keller : Henri le vert.
68.
Nietzsche : Aurore. 69. Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino. 70. R.
461
d Keller : Henri le vert. 68. Nietzsche : Aurore.
69.
Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino. 70. R. Kassner : Toute son œuv
462
urore. 69. Rainer Maria Rilke : Élégies de Duino.
70.
R. Kassner : Toute son œuvre ou, en tout cas Les Éléments de la grand
463
en tout cas Les Éléments de la grandeur humaine.
71.
M. de Unamuno : Le Sentiment tragique de la vie. 72. Silone : Le Pain
464
M. de Unamuno : Le Sentiment tragique de la vie.
72.
Silone : Le Pain et le vin. 73. Dostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frèr
465
agique de la vie. 72. Silone : Le Pain et le vin.
73.
Dostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frères Karamazov. 75. Kierkegaard :
466
e : Le Pain et le vin. 73. Dostoïevski : L’Idiot.
74.
— Les Frères Karamazov. 75. Kierkegaard : Post-scriptum aux riens phi
467
ostoïevski : L’Idiot. 74. — Les Frères Karamazov.
75.
Kierkegaard : Post-scriptum aux riens philosophiques. 76. Andersen :
468
kegaard : Post-scriptum aux riens philosophiques.
76.
Andersen : Contes. 77. G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne.
469
aux riens philosophiques. 76. Andersen : Contes.
77.
G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne. 78. Valery Larbaud : Ama
470
77. G. Bernanos : Journal d’un curé de campagne.
78.
Valery Larbaud : Amants, heureux Amants. 79. Ramuz : Adam et Ève (ou
471
gne. 78. Valery Larbaud : Amants, heureux Amants.
79.
Ramuz : Adam et Ève (ou Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase.
472
Amants. 79. Ramuz : Adam et Ève (ou Derborence).
80.
Saint-John Perse : Anabase. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occid
473
(ou Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase.
81.
D. de Rougemont : L’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété.
474
Derborence). 80. Saint-John Perse : Anabase. 81.
D.
de Rougemont : L’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété. 83
475
e. 81. D. de Rougemont : L’Amour et l’Occident .
82.
Paul Valéry : Variété. 83. Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considéra
476
’Amour et l’Occident . 82. Paul Valéry : Variété.
83.
Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du mon
477
. 82. Paul Valéry : Variété. 83. Gide : Journal.
84.
Burckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le P
478
ckhardt : Considérations sur l’histoire du monde.
85.
Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fi
479
s sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le Procès.
86.
Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà
480
Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc.
87.
Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà cités (I) Lewis Carroll :
481
87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà cités (
I
) Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. — À travers le mir
482
u pays des merveilles. — À travers le miroir.
III
. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée 88. Benjamin Constant
483
I. — Livres qui excitent aujourd’hui ma pensée
88.
Benjamin Constant : Journal intime. 89. De Tocqueville : La Démocrati
484
pensée 88. Benjamin Constant : Journal intime.
89.
De Tocqueville : La Démocratie en Amérique. 90. Toynbee : A Study of
485
. 89. De Tocqueville : La Démocratie en Amérique.
90.
Toynbee : A Study of History. 91. W. A. Auden : Collected Poems. 92.
486
ie en Amérique. 90. Toynbee : A Study of History.
91.
W. A. Auden : Collected Poems. 92. Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Ara
487
dy of History. 91. W. A. Auden : Collected Poems.
92.
Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Araignée noire. 93. Garcia Lorca : Thé
488
2. Bitzius (Jérémie Gotthelf) : L’Araignée noire.
93.
Garcia Lorca : Théâtre. 94. J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Dis
489
) : L’Araignée noire. 93. Garcia Lorca : Théâtre.
94.
J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Discours sur la première décade
490
Garcia Lorca : Théâtre. 94. J. L. Borgès : Œuvre.
95.
Machiavel : Discours sur la première décade de Tite Live. 96. André
491
: Discours sur la première décade de Tite Live.
96.
André Breton : L’Amour fou. 97. Malraux : Psychologie de l’art. 98.
492
de de Tite Live. 96. André Breton : L’Amour fou.
97.
Malraux : Psychologie de l’art. 98. Jean Paulhan : Les Fleurs de Ta
493
L’Amour fou. 97. Malraux : Psychologie de l’art.
98.
Jean Paulhan : Les Fleurs de Tarbes. 99. Graham Greene : La Puissan
494
l’art. 98. Jean Paulhan : Les Fleurs de Tarbes.
99.
Graham Greene : La Puissance et la gloire. Déjà cités (I et II)
495
Greene : La Puissance et la gloire. Déjà cités (
I
et II) Cardinal de Retz : Mémoires. Pascal : Pensées. Swift : L
496
e : La Puissance et la gloire. Déjà cités (I et
II
) Cardinal de Retz : Mémoires. Pascal : Pensées. Swift : Les Voy
497
, Pour une bibliothèque idéale, Paris, Gallimard,
1956,
p. 279‑284. af. Introduit par cette notice : « Né en 1906. Brillant
498
bliothèque idéale, Paris, Gallimard, 1956, p. 279‑
284.
af. Introduit par cette notice : « Né en 1906. Brillant essayiste, i
499
79‑284. af. Introduit par cette notice : « Né en
1906.
Brillant essayiste, il s’est fait l’ardent défenseur du mouvement féd
500
du mouvement fédéraliste : Le Paysan du Danube (
1932
), Politique de la personne (1934), Penser avec les mains (1936),
501
an du Danube (1932), Politique de la personne (
1934
), Penser avec les mains (1936), Journal d’un intellectuel en chôma
502
de la personne (1934), Penser avec les mains (
1936
), Journal d’un intellectuel en chômage (1937), L’Amour et l’Occide
503
(1936), Journal d’un intellectuel en chômage (
1937
), L’Amour et l’Occident (1939), etc. »
504
tuel en chômage (1937), L’Amour et l’Occident (
1939
), etc. »
505
Association européenne des festivals de musique a
cinq
ans (1956)ap À la fin de 1951, répondant à une invitation lancée p
506
n européenne des festivals de musique a cinq ans (
1956
)ap À la fin de 1951, répondant à une invitation lancée par le Cent
507
als de musique a cinq ans (1956)ap À la fin de
1951,
répondant à une invitation lancée par le Centre européen de la cultur
508
iller musical, Igor Markevitch, les directeurs de
quinze
grands festivals se réunissaient à Genève. Jamais encore, une telle r
509
bérations suffit à dégager un accord unanime. Les
quinze
directeurs décidèrent avec enthousiasme de créer une organisation com
510
us les frontières et les rivalités nationales. En
cinq
ans, l’association a fait ses preuves. Sa brochure Saison, tirée en t
511
a fait ses preuves. Sa brochure Saison, tirée en
trois
langues à 160 000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et e
512
ves. Sa brochure Saison, tirée en trois langues à
160
000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et en Amérique, do
513
Sa brochure Saison, tirée en trois langues à 160
000
exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et en Amérique, donne
514
, donne la preuve d’une coopération étroite entre
dix-sept
des meilleurs festivals de huit pays. Elle fournit ainsi un exemple,
515
étroite entre dix-sept des meilleurs festivals de
huit
pays. Elle fournit ainsi un exemple, encore modeste, mais convaincant
516
is de, « L’Association des festivals de musique a
cinq
ans », Saison, AEFM, 1956, p. 12-13.
517
festivals de musique a cinq ans », Saison, AEFM,
1956,
p. 12-13.
518
« Je vivais en ce temps-là… » (janvier
1956
)ag Je vivais en ce temps-là, terminant mes études, dans la petite
519
le de vie, mais subversive bien entendu. L’un des
deux
temples de ce culte (l’autre étant comme on pense la NRF ) se cachai
520
e temps-là…” », Mercure de France, Paris, janvier
1956,
p. 50-51.
521
Tableau du phénomène courtois (janvier
1956
)ah Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par
522
es problèmes soulevés par L’Amour et l’Occident
11,
j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations
523
en comprise12, les découvertes multipliées depuis
quinze
ans par des spécialistes, de l’amour courtois, du catharisme et du ma
524
: « Des preuves ! » ou « Comme c’est vrai ! » ⁂
1.
La révolution psychique du xiie siècle Une hérésie néo-manichéenn
525
rgissent dans l’époque, l’inordinatio profonde du
siècle
, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et
526
resques : le moine est « chevalier de Marie ». En
1140,
à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée Conception
527
on, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas, au
siècle
suivant, eut beau écrire de la manière la plus précise : « Si Marie e
528
glise menacée et entraînée… La papauté, plusieurs
siècles
plus tard, ne put que sanctionner un sentiment qui n’avait pas attend
529
u jeu d’échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des
quatre
rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prend
530
emeurant l’enjeu final et le personnage sacré.
2.
Œdipe et les dieux Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe compos
531
iasme libérateur unifiant l’être, le « consolant »
15.
3. Une illustration Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi
532
ibérateur unifiant l’être, le « consolant »15.
3.
Une illustration Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi de la
533
ines à la fois dans le temps et dans l’espace.
4.
Une technique de la « chasteté » À partir du vie siècle se répand
534
igieuse, dont l’influence s’épanouira pendant des
siècles
. Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle
535
es naissances et des morts, la fonction sexuelle »
17.
Ainsi parle Shiva18 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de
536
de conscience est exprimé par un terme érotique »
19
— ou l’inverse aussi bien. À tel point « qu’on ne peut jamais précise
537
sœur, épouse, fille… elle est le chemin du salut »
20.
Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui consiste à « expérimen
538
xcellence du péché et de la mort : l’acte sexuel »
21.
Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femm
539
phyte doit servir la « femme dévote » pendant les
quatre
premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’el
540
me chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les
quatre
mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, il dort
541
dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore
quatre
mois, il dormira du côté droit, après ils dormiront enlacés, etc. Tou
542
alier servant dans la réalité fatale du Karma.
5.
La joie d’amour En contraste indéniable avec ces textes mystiques
543
itiers et neuvième duc d’Aquitaine, qui mourut en
1127.
Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fix
544
si bien que je ne puisse vieillir… Celui-là vivra
cent
ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poiti
545
ière et de la seconde génération des troubadours (
1120
à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération exp
546
de la seconde génération des troubadours (1120 à
1180
environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération expliciter
547
on : Dans le palais où elle siège (la Dame) sont
cinq
portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les
548
ame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les
deux
premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile
549
peut ouvrir les deux premières passe aisément les
trois
autres, mais il lui est difficile d’en sortir. Il vit dans la joie, c
550
la joie, celui qui peut y rester. On y accède par
quatre
degrés très doux, mais là n’entrent ni vilains ni malotrus, ces gens-
551
donnera de ces vers le commentaire suivant : Les
cinq
portes sont Désir, Prière, Servir, Baiser, et Faire, par où Amour pér
552
rvir, Baiser, et Faire, par où Amour périt. » Les
quatre
degrés sont « honorer, dissimuler, bien servir, patiemment attendre.2
553
res, faux abbés, fausses recluses et faux reclus »
26.
Ils seront détruits « soumis à toute ruine », et tourmentés en enfer.
554
idi, pour une pure fantasmagorie sentimentale.
6.
Excuse aux historiens Je ne crois guère à l’histoire « scientifiqu
555
es crois de nature à nourrir l’imagination. Voici
deux
de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de
556
l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces
deux
cas, solidement attestés, parce qu’ils réfutent le préjugé moderne en
557
aître « hautement fantaisiste et improbable ».
7.
En lieu et place de conclusions définitives L’amour courtois resse
558
ne virulence intime, perpétuellement nouvelle.
11.
Le présent texte constitue le chapitre X du Livre II de la version re
559
le. 11. Le présent texte constitue le chapitre
X
du Livre II de la version remaniée de L’Amour et l’Occident . (Nouv.
560
Le présent texte constitue le chapitre X du Livre
II
de la version remaniée de L’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon.
561
iée de L’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon.
1956
). 12. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aie
562
’Amour et l’Occident . (Nouv. édit. Plon. 1956).
12.
Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été
563
eule hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre
VII
de ce livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être —
564
ecret du catharisme — une relecture des chapitres
VIII
et IX suffit à « réduire » à son tour cette simplification tout à fai
565
catharisme — une relecture des chapitres VIII et
IX
suffit à « réduire » à son tour cette simplification tout à fait abus
566
e dans un large public pressé, comme il arrive.)
13.
Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’Église ca
567
avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour.
14.
Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innoc
568
l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent
III
qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défectio
569
’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en
1209
la croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre sys
570
par notre histoire « chrétienne » de l’Occident.
15.
Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dir
571
signifie donc étymologiquement : rendre entier.
16.
Voir Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid.
572
. Voir Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à
191.
17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain
573
Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191.
17.
Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Danié
574
du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid., p. 199.
18.
Civa Samhitâ, 4, 78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of R
575
91. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ,
4,
78 à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949
576
17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4,
78
à 102. Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949, p
577
Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4, 78 à
102.
Cf. Alain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration, 1949, p. 45 et
578
lain Daniélou, Yoga, the Method of Reintegration,
1949,
p. 45 et suiv. 19. Mircea Eliade, op. cit., p. 205 et suiv. On trou
579
he Method of Reintegration, 1949, p. 45 et suiv.
19.
Mircea Eliade, op. cit., p. 205 et suiv. On trouve parfois « jusqu’à
580
it., p. 205 et suiv. On trouve parfois « jusqu’à
cinq
sens équivalents pour un seul terme ». 20. L. De La Vallée-Poussin,
581
qu’à cinq sens équivalents pour un seul terme ».
20.
L. De La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21.
582
cinq sens équivalents pour un seul terme ». 20.
L.
De La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 21. El
583
Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux,
1898.
21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’ex
584
-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898.
21.
Eliade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse
585
atériaux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et
212.
22. Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fr
586
ux, 1898. 21. Eliade, op. cit., p. 210 et 212.
22.
Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragmen
587
iade, op. cit., p. 210 et 212. 22. Id., ibid.
23.
Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — d
588
que je n’épingle ici que des dépouilles de sens…
24.
Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parvenez à suppr
589
si vous parvenez à supprimer ses conséquences. »
25.
Cf. plus haut (p. 22) la description du « service » selon l’école Sah
590
qui enflamme – et servir à tactus.) Le thème des
Cinq
lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Mo
591
onsard. Les variations sont très légères. Mais en
1510,
Jean Lemaire de Belges écrit dans son Illustrations de Gaule : « Les
592
rations de Gaule : « Les nobles poètes disent que
cinq
lignes y a en amours, … le regard, le parler, l’attouchement, le bais
593
pour leur part à la Grâce, chez les troubadours…
26.
Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal
594
eclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du
siècle
suivant n’eussent pas manqué de lire simplement : juges, prêtres, rec
595
nomène courtois », La Table ronde, Paris, janvier
1956,
p. 16-27.
596
ugemont et l’amour-passion, phénomène historique (
4
février 1956)ai aj Pourquoi aviez-vous écrit ce livre ? L’amour de
597
l’amour-passion, phénomène historique (4 février
1956
)ai aj Pourquoi aviez-vous écrit ce livre ? L’amour des découvertes
598
mort avec l’amour pour la vie. Je voulais donner
150
pages ; j’en fis 400. En cours de route, en effet, je me mis à recher
599
ur la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en fis
400.
En cours de route, en effet, je me mis à rechercher l’origine de l’am
600
é réduit à un grand nombre d’hypothèses. Mais, en
1940,
le Père Dondaine retrouva dans une bibliothèque de Florence le Livre
601
va dans une bibliothèque de Florence le Livre des
deux
principes, premier texte cathare en notre possession. J’eus le bonheu
602
ation financière, économique et politique, Paris,
4
février 1956, p. 6. aj. Propos recueillis par Guy Bechtel et introdu
603
ncière, économique et politique, Paris, 4 février
1956,
p. 6. aj. Propos recueillis par Guy Bechtel et introduits par la not
604
e paraître chez Plon. La première édition, née en
1939,
avait provoqué une série de polémiques qui attestait l’importance de
605
ir. Nous avons pu l’isoler quelques minutes entre
deux
émissions de radio et l’interroger pour les lecteurs de L’Information
606
Petits trajets sur les axes du monde (août
1956
)ak al Cette beauté bien drue d’énergie pure et neuve, aux matins l
607
nt. Compartiments, c’est le mot-clé de la Suisse.
Douze
paysages ou décors types juxtaposés, et l’on va de l’un à l’autre en
608
a de l’un à l’autre en une demi-heure, parfois en
deux
minutes comme il arrive quand on traverse le tunnel de Chexbres : il
609
é d’un ciel méridional que double un lac immense.
Vingt-cinq
États distincts sans nulle frontière visible, deux confessions majeur
610
inq États distincts sans nulle frontière visible,
deux
confessions majeures et trente-six sectes qui se côtoient partout mai
611
e frontière visible, deux confessions majeures et
trente-six
sectes qui se côtoient partout mais qui s’ignorent, je ne sais combie
612
s qui lui manquent. Paracelse était suisse, comme
C.
G. Jung, et Rousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de Staël comme
613
pant le milieu, ce remplissage de kilomètres, ces
deux
mesures de musique russe indéfiniment répétées, pour ne garder que le
614
usion qui en ouvre une autre, tandis qu’entre les
deux
s’opère en un clin d’œil la silencieuse révolution du centre où se co
615
ger moyen, je dirais que je les trouve divisés en
trois
classes, pour la commodité de l’exposé. De mon temps, les gens bien v
616
clair. On s’attendait à être interrogé, dans les
trois
langues nationales. À mi-chemin entre l’instituteur et le gendarme, u
617
dit Freud, Shakespeare et les Pères de l’Église…
Dix
années ont passé, et plus que jamais, s’il faut que j’en croie mes ye
618
xtravagantes menacent quotidiennement, depuis des
millénaires
, l’existence même de la plupart des autres hommes. En dépit du langag
619
nent au vaste monde dont je rêvais avec fièvre, à
12
ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns qui s’engouffraient a
620
axes du monde. Quel ennui, ces Secondes entre les
deux
! ak. Rougemont Denis de, « Petits trajets sur les axes du monde »
621
axes du monde », Médecine de France, Paris, août
1956,
p. 33-35. al. Ce texte est une nouvelle version, remaniée, de « La l
622
onfédération helvétique , que Rougemont publie en
1953.
623
Un exemple pour l’Europe (octobre
1956
)an Parmi les fédérations réussies, l’on peut citer la Suisse sans
624
l’un des plus stables au monde, depuis plus d’un
siècle
. Les partisans de l’Europe unie ne manquent pas de le citer en exempl
625
’un système politique fédéral a pris naissance en
1848
? Une fédération qui garantit leur souveraineté aux fédérés Jusq
626
t qu’une alliance d’États souverains. Pendant des
siècles
, leur lien légal avait consisté dans une Diète, laquelle n’avait guèr
627
la mesure où elle se conformait à leurs volontés »
27.
La division des petits États, leur impuissance à adopter en temps uti
628
devant les armées de la Révolution française, en
1798.
L’essai d’unification jacobine entrepris à ce moment-là sous le nom d
629
issant l’erreur commise, déclarait aux Suisses en
1802
: « La Nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre ne peut
630
cre ne peut pas être d’un homme sage. » Entre les
deux
extrêmes de l’alliance d’États souverains sans pouvoir central et de
631
de révision du « Pacte fédéral », comme celle de
1832,
se voyait repoussée à la fois par la gauche, qui lui reprochait son r
632
lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund (
1847
) peut être qualifiée soit d’habile compris soit d’échappatoire, selon
633
on à leur souveraineté, la Constitution suisse de
1848
garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’elle la li
634
au pouvoir fédéral. Voici les textes : Article
1.
— Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis pa
635
Voici les textes : Article 1. — Les peuples des
vingt-deux
cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forme
636
s leur ensemble la Confédération suisse. Article
3.
— Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas
637
ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article
5.
— La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souverain
638
ouveraineté dans les limites fixées par l’article
3,
leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple, etc. Per
639
ictimes, de s’adapter aux réalités changeantes du
siècle
, et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvre
640
ats de la table ronde de l’Europe tenue à Rome en
1953,
deux arguments m’ont frappé comme étant propres à éduquer le sens eur
641
la table ronde de l’Europe tenue à Rome en 1953,
deux
arguments m’ont frappé comme étant propres à éduquer le sens européen
642
s, une souveraineté qui échappe à ses nations.
27.
William Rappard, La Constitution fédérale de la Suisse, p. 20. 28.
643
d, La Constitution fédérale de la Suisse, p. 20.
28.
Ibid., p. 83. an. Rougemont Denis de, « Un exemple pour l’Europe »
644
emple pour l’Europe », Fédération, Paris, octobre
1956,
p. 596-598.
645
Serrer la main d’un communiste, désormais… (
10
novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth d
646
la main d’un communiste, désormais… (10 novembre
1956
)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth diffuse le text
647
e, désormais… (10 novembre 1956)ao Le dimanche
4
novembre, à 7 h 57, Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Atten
648
(10 novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à
7
h 57, Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Attention ! attenti
649
novembre 1956)ao Le dimanche 4 novembre, à 7 h
57,
Radio-Kossuth diffuse le texte que voici : Attention ! attention ! c
650
u secours ! au secours ! Le manifeste est répété
trois
fois en anglais, en allemand et en russe. Puis quelques minutes de mu
651
et en russe. Puis quelques minutes de musique. À
8
h 7, Radio-Kossuth se tait. QUI RÉPONDRA ? À ces dernières paroles de
652
en russe. Puis quelques minutes de musique. À 8 h
7,
Radio-Kossuth se tait. QUI RÉPONDRA ? À ces dernières paroles de la r
653
niste, désormais… », Le Figaro littéraire, Paris,
10
novembre 1956.
654
mais… », Le Figaro littéraire, Paris, 10 novembre
1956.