1 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
1 des appareils utiles. Je me proposer d’envisager Lawrence comme prototype d’une race d’écrivains dont le siècle déjà nous donne
2 rs exemples, souvent moins purs ou moins achevés. Lawrence ne fut un écrivain que par accident, semble-t-il. Mais cet accident f
3 ur distinguer la singularité exemplaire du cas de Lawrence , ce n’est pas à la seule analyse de l’œuvre en soi qu’il faut recouri
4 épreuves qu’elle impose. Nous voici tout près de Lawrence et d’une classe d’écrivains qui restera sans doute la plus typique de
5 r point : nous ne sommes pas liés au sol », écrit Lawrence , à propos de la RAF.) Ils courent leur aventure hors de chez eux, à l
6 le patriotisme, difficile quand ceux — comme dit Lawrence — qui aiment le plus l’Angleterre sont souvent ceux qui aiment le moi
7 officiels : goût de l’autorité, non du pouvoir. ( Lawrence , plus tard, se le reprochera, mais non Saint-Exupéry.) Tous les deux
8 s livres mais parce que j’étais fauché ? », écrit Lawrence en 1923. L’argent n’est ici qu’un symbole : il pouvait en gagner autr
9 oires encombrantes (ces « licornes » comme disait Lawrence ), font de leur mieux pour les décourager ; mais eux s’obstinent, bien
10 et cette similitude ne manque pas de les frapper. Lawrence décrit son engagement dans l’armée de l’air comme « le meilleur équiv
11 moi. On dirait que j’ai fini maintenant », écrit Lawrence quelques semaines avant sa mort. (Et Saint-Exupéry, dans toutes ses d
12 nt ces pages sont nées : « Que signifie pour nous Lawrence  ? » Les dictateurs sont les héros de la masse, qui les produit dans s
13 e dans les héros de l’intégrité personnelle, dont Lawrence est le prototype. Le dictateur n’est fort que de la faiblesse des aut
14 i apportons pour faire nombre. Mais la force d’un Lawrence a sa source dans les seules exigences qu’il s’impose. Le dictateur es
15 e. Le dictateur est le parasite des maux publics. Lawrence n’a jamais rien demandé que de lui-même. Son pouvoir sur autrui lui f
16 imaginer de la réalité moderne en tant que telle. Lawrence est dans un camp de la RAF quand il écrit cette lettre à Lionel Curti
17 . De repères, simplement, non de philosophie. Car Lawrence , comme plusieurs de sa race, ne se situe dans nos problèmes que d’une
18 ns que je viens de traduire semblent indiquer que Lawrence eût été capable de justifier, de la manière la plus tentante, le stal
19 us en sommes et ce que peut un homme sans la foi, Lawrence nous l’a montré avec un grand courage, et surtout sans le moindre sou
20 rieux que la foi. Pourtant, à ceux qui disent que Lawrence est décevant parce qu’il n’a pas laissé de « message », je répondrai
21 , on notera qu’elle n’a point son équivalent chez Lawrence . Et certes, rien n’empêche d’imaginer que ce dernier, s’il eût vécu t
22 u total, Saint-Exupéry fut davantage un écrivain, Lawrence un agent de l’Histoire. g. Rougemont Denis de, « Prototype T.E.L.