1
ou qu’un mélange de Français et d’Allemands, des
Suisses
. Je n’entrevois aucun espoir d’obtenir par de tels procédés l’Europée
2
enis de, « Robert de Traz, l’Européen », Revue de
Suisse
, Genève, 1952, p. 3-5. f. Allusion au Dépaysement oriental de Robert
3
nanos à Majorque, au Brésil ; Joyce à Trieste, en
Suisse
, en France ; et presque tous les écrivains américains). D’autres s’ex
5
agit (14 novembre 1952)k Sous ce titre de « La
Suisse
et l’Europe », notre collaborateur M. René-Henri Wüst a relaté ici, l
6
stitué ce débat, qui est réellement vital pour la
Suisse
, et si je tiens à y participer, c’est que je suis réellement très loi
7
se, ce n’est certes pas une européanisation de la
Suisse
, mais bien au contraire une helvétisation de l’Europe, c’est-à-dire d
8
ope qui s’inspirerait de l’expérience fédéraliste
suisse
. Or, ce qu’a déclaré M. Rappard me touche personnellement, car j’ai b
9
aine, M. Rappard avait encore été un des délégués
suisses
à la conférence de Londres, en 1949. Ainsi donc, et sans remonter à H
10
de s’unir, comme en avaient ceux qui ont fait la
Suisse
moderne. Ah ! oui ? Vous voulez parler des traditions communes des Va
11
ève et Glaris ? Et ne parle-t-on pas du « miracle
suisse
» précisément parce que tout s’opposait, humainement, à la réalisatio
12
ens n’ont-ils pas des traditions communes que les
Suisses
n’avaient pas ? L’Europe est tout de même plus ancienne que la Suisse
13
? L’Europe est tout de même plus ancienne que la
Suisse
, et si l’on remonte au temps de la prépondérance grecque, puis à l’Em
14
de l’Europe d’après le volume des échanges de la
Suisse
! Mais à notre point de vue, ce 40 % est-il vraiment si négligeable ?
15
la Haute Autorité se solidifie toujours plus, la
Suisse
serait coupée de tout accès à la mer et réduite à l’état de province
16
ait joué un grand rôle dans la constitution de la
Suisse
, ou que l’Amérique du Nord ait eu une grande influence sur le cours d
17
ieuropéen, j’en appelle à M. Rappard, fédéraliste
suisse
: nul mieux que lui ne sait que les intérêts de la Suisse ne peuvent
18
nul mieux que lui ne sait que les intérêts de la
Suisse
ne peuvent être dissociés de ceux de l’Europe. Ainsi prend fin cet en
19
ible. k. Rougemont Denis de, « [Entretien] La
Suisse
et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit », La Suisse, Genève, 14 n
20
et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit », La
Suisse
, Genève, 14 novembre 1952, p. 1-2. l. Une erreur s’est manifestement
21
tugal, sans l’Espagne, sans l’Autriche et sans la
Suisse
. Enfin, de cette « Europe-croupion », déjà privée de son Est, de son
22
gne, l’Autriche, la Grèce et la Turquie, enfin la
Suisse
, n’aient rien ajouté à ces gloires, ni que les Six aient décidé de vi
24
La neutralité ne doit pas servir de prétexte à la
Suisse
pour refuser de collaborer à l’union européenne. I En effet, pou
25
l’union européenne. I En effet, pour que la
Suisse
en vienne à décider qu’elle abandonne sa neutralité traditionnelle, i
26
t donnée : — soit une attaque militaire contre la
Suisse
, — soit une autorité fédérale de l’Europe à laquelle nous puissions a
27
ent à deux causes bien précises, extérieures à la
Suisse
, qui sont l’impérialisme bolchévique et la construction de l’Europe,
28
celle-là, qui est la manière dont la majorité des
Suisses
considèrent la neutralité : comme un tabou, non comme une mesure poli
29
croire. En fait, ils ne cessent de répéter que la
Suisse
a cessé d’être neutre : si nous décidions officiellement d’abandonner
30
ut ceci revient-il à dire que la neutralité de la
Suisse
ne pose aucune question réelle ? Certes non. Notre neutralité est dev
31
face à la situation concrète de l’Europe et de la
Suisse
en Europe. Je précise : ce ne sont pas les partisans de la fédération
32
qui opposons fédération de l’Europe et neutralité
suisse
, c’est eux. Et dès lors la neutralité devient un problème épineux. J’
33
5 ans, les résistances têtues que l’on oppose, en
Suisse
, à notre action. Je vous en donnerai un exemple. Le Centre européen d
34
e physique ou morale qui s’occupe de l’Europe, en
Suisse
, se voit automatiquement « mise à l’index ». L’arrière-plan de cette
35
ndu. Ils estiment que la neutralité reste pour la
Suisse
un atout, qu’elle ne doit pas jouer sans d’impérieuses raisons. Les
36
uses raisons. Les fédéralistes rappellent que la
Suisse
est située, géographiquement, au centre de l’Europe ; qu’elle a pris
37
alistes font remarquer que les grands industriels
suisses
qui souriaient, il y a 2 ans, quand on leur parlait du plan Schuman,
38
tions que nos intérêts exigent. Les fédéralistes
suisses
n’ont pas attendu les Américains pour proclamer depuis 1933 la nécess
39
d’une Europe unie. Ils sont seuls à entretenir en
Suisse
des contacts étroits avec les mouvements qui ont obtenu la création d
40
déralistes rappellent l’existence de 15 divisions
suisses
(la moitié de ce que demandait Eisenhower pour toute l’Europe) et la
41
e se concerter avec les voisins. Les fédéralistes
suisses
estiment que notre constitution fédérale peut et doit servir de modèl
42
t acquises. De plus, ils pensent que l’expérience
suisse
du fédéralisme n’est pas sans valeur pour l’Europe en construction, e
43
que la vraie question n’est pas d’européaniser la
Suisse
, mais plutôt d’helvétiser l’Europe. Les fédéralistes sont convaincus
44
ralité peut rester un statut politique utile à la
Suisse
et non nuisible à l’Europe, jusqu’au jour où l’Europe sera fédérée :
45
seulement, mais de toute évidence, la neutralité
suisse
perdra toute raison d’être. Les fédéralistes européens de Suisse ente
46
oute raison d’être. Les fédéralistes européens de
Suisse
entendent rester les porteurs, parmi leurs compatriotes, de cette vér
47
’efforcent encore de ne pas regarder en face : la
Suisse
ne sera pas sauvée si l’Europe est perdue, demain, faute de s’unir.
48
n, faute de s’unir. s. Rougemont Denis de, «
Suisse
, Europe et neutralité », L’Essor, Genève, 6 mars 1953, p. 4-5.
49
et par un rappel à l’histoire. Logique ou non, la
Suisse
existe, réfutation vivante de toutes les théories nationalo-totalitai
50
qui a été le dernier à se rallier à la fédération
suisse
en 1848. Jusqu’à cette date, Neuchâtel était une principauté dont le
51
il m’est instinctif, comme d’ailleurs beaucoup de
Suisses
. Dès la fin de mes études, j’ai longuement habité Paris et la France,
52
rce qu’antifédéraliste. Mobilisé pendant un an en
Suisse
, et dans un pays entièrement cerné par les nazis et les fascistes, j’
53
é un ouvrage intitulé Mission ou démission de la
Suisse
, dans lequel j’exposais plus nettement qu’auparavant la liaison néce
54
sont entrés en guerre : plus moyen de revenir en
Suisse
. À New York, j’ai fait une nouvelle découverte de l’Europe. Aux yeux
55
eux des Américains il n’y a pas des Français, des
Suisses
, des Allemands, mais seulement des Européens. Ma position fédéraliste
56
matique, empirique, et seul réaliste. En tant que
Suisse
, ne regrettez-vous pas que votre pays ne prenne pas une part plus act
57
e à la construction européenne ? Je crains que la
Suisse
ne soit le dernier pays à entrer dans la fédération européenne. Mais
58
utissement de ce que j’ai appelé la mission de la
Suisse
. Je vais vous citer deux alexandrins qui résument parfaitement notre
59
ans nous en rendre compte. Voici le premier : Le
Suisse
trait sa vache et vit paisiblement. Et voici le second : La Suisse
60
he et vit paisiblement. Et voici le second : La
Suisse
dans l’histoire aura le dernier mot. Saviez-vous que ces deux vers s
61
était pratiquement désarmée, à l’exception de la
Suisse
et de la Suède. Or, ces deux pays étaient neutres. C’est dire que l’E
62
urement défensives — en cela comparable à l’armée
suisse
. Arguments pour et contre la CED Comment expliquer, dans ces co
63
et de prospérité pour tout un continent — dont la
Suisse
est le cœur. z. Rougemont Denis de, « La CED, ses mythes et sa ré
64
Pensez français ! » (ou pensez allemand, ou même
suisse
). Les encyclopédies et les revues parlent couramment de « science fra
65
gnages exemplaires de sa vitalité : les USA et la
Suisse
. Ces deux pays ont été à la fois les plus prospères et les plus pacif
66
Parmi les fédérations réussies, on peut citer la
Suisse
sans soulever d’objections. Chacun sait que son régime politique est
67
renonciation à leur souveraineté, la Constitution
suisse
de 1848 garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’el
68
s peuples des vingt-deux cantons souverains de la
Suisse
, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédé
69
ance… forment dans leur ensemble la Confédération
suisse
. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souverain
70
de constitution plus fédéraliste que celle de la
Suisse
, et pourtant elle garantit la souveraineté de ses membres ! Souverain
71
aux nationalistes un terme vide, la Constitution
suisse
a gardé le concret : elle a créé une souveraineté nouvelle et bien ré
72
quette, qui nous importent. Rappelons-nous que la
Suisse
elle-même s’intitule Confédération ! Eh bien, si l’on nous fait une E
73
it une Europe aussi réellement fédéraliste que la
Suisse
, on pourra la nommer comme on voudra, Confédération, Alliance, ou mêm
74
n jugement pessimiste sur l’avenir immédiat de la
Suisse
, sauvant ainsi chez nous le sens du pire, la conscience d’une menace
75
que. Et si les faits lui ont donné tort, si notre
Suisse
prospère, modèle européen, c’est pour une part minime mais qui est la
76
parce qu’il a su se faire entendre. Cités et pays
suisses
et Conscience de la Suisse — l’avertissement venant après l’illustrat
77
tendre. Cités et pays suisses et Conscience de la
Suisse
— l’avertissement venant après l’illustration —, ces deux livres ont
78
ers 1940 précisément : succédant à Grandeur de la
Suisse
, voici Qu’est-ce que l’Europe ? et l’annonce d’un grand œuvre consacr
79
vaste ensemble historique dans lequel se situe la
Suisse
. Le sens de la grandeur et le sens de l’Europe : voilà qui nous éloig
80
e sens de l’Europe : voilà qui nous éloigne de la
Suisse
des manuels, et de la Suisse « concrète » (comme on dit bien à tort),
81
i nous éloigne de la Suisse des manuels, et de la
Suisse
« concrète » (comme on dit bien à tort), celle qui ne prend vraiment
82
che des réalités essentielles, hors de quoi notre
Suisse
n’eût jamais existé ! Car comment comprendre la Suisse sans la situer
83
e n’eût jamais existé ! Car comment comprendre la
Suisse
sans la situer dans ses vraies dimensions, à la fois spirituelles et
84
i sont celles de l’Europe entière ? Cités et pays
suisses
nous disait qui nous sommes, et Conscience de la Suisse, où nous en s
85
nous disait qui nous sommes, et Conscience de la
Suisse
, où nous en sommes. Formation de l’Europe montre d’où nous venons. Ce
86
rait pas concevable. Prendre conscience de l’être
suisse
, au-delà des apparences souvent médiocres, c’est prendre conscience d
87
t faite dans l’ensemble des mêmes éléments que la
Suisse
: à la fois catholique et protestante, latine et germanique, français
88
anienne et rhénane, comme se trouve être la seule
Suisse
, et comme elle encore travaillée dans les profondeurs du passé, dans
89
sument l’expérience fédérale et fédéraliste de la
Suisse
? De l’Europe à la Suisse, de la Suisse à l’Europe, ces mouvements de
90
le et fédéraliste de la Suisse ? De l’Europe à la
Suisse
, de la Suisse à l’Europe, ces mouvements de systole et de diastole an
91
ste de la Suisse ? De l’Europe à la Suisse, de la
Suisse
à l’Europe, ces mouvements de systole et de diastole animent l’œuvre
92
valeur exemplaire : je n’en connais pas de plus «
suisse
», ni par là même de plus fécondes à méditer par les constructeurs de
93
bliés depuis 1947 dans les seize pays du CE et en
Suisse
, s’élève à quatre-cent-quatre-vingt-onze. Leur tirage total a légèrem
94
e création du monde juste avant l’homme, c’est ma
Suisse
telle que je la vois, de très loin, dans mon souvenir. J’y reviens. L
95
mpartiment. Compartiments, c’est le mot-clé de la
Suisse
. Douze paysages ou décors types juxtaposés, et l’on va de l’un à l’au
96
ndes dimensions qui lui manquent. Paracelse était
suisse
, comme C. G. Jung, et Rousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de St
97
e science des petits mouvements. Et découvrons la
Suisse
réelle dans l’usage de ses trains locaux. Les trains suisses, bien q
98
le dans l’usage de ses trains locaux. Les trains
suisses
, bien qu’ils vous conduisent en moins d’une heure d’un monde à l’autr
99
où rien ne bouge. Comme il n’y a pas de place en
Suisse
pour un véritable voyage, on s’en tire en coupant le milieu, ce rempl
100
ant, sont à la fois ouvertes et fermées. Ainsi la
Suisse
est la patrie des romantiques contraints par les dimensions mêmes de
101
région, dans cette égalité scolaire que créent en
Suisse
les bancs de bois peints en faux bois jaune clair. On s’attendait à ê
102
e principale de notre régime fédéral. Revenant en
Suisse
après la longue absence de mes années américaines et plus que jamais
103
ègles de la bonne conduite. » L’aspect d’un wagon
suisse
de troisième classe, tant il respire naturellement l’honnêteté, tendr
104
le est si bien déguisé en exacte banalité que les
Suisses
le prennent pour banal. Ils pensent mener la vie normale du genre hum
105
illes du train-train de nos corruptions. Donc les
Suisses
que je vois en troisième classe offrent l’image de l’homme sûr de son
106
me propose par contraste une réponse. C’est qu’en
Suisse
on se sent regardé, examiné, jugé, jaugé, plus que nulle part ailleur
107
mprévu, un air, un rien. L’indiscrétion du regard
suisse
me surprend à chacun de mes retours. Comment décrire et comment justi
108
ule. J’ai cru remarquer à ce propos que le peuple
suisse
paraît de plus en plus enclin à respecter le velours gris et dru des
109
’est pas vu. Les passagers de première classe, en
Suisse
, je les nomme les imperméables. Ils traversent et passent, rien ne le
110
Amsterdam-Köln-Olten-Zagreb-Bucuresti. Voici la
Suisse
en raccourci, telle que je l’aime : croisement des traditions locales
111
armi les fédérations réussies, l’on peut citer la
Suisse
sans soulever d’objections. Tout le monde sait que son régime politiq
112
ouveraineté aux fédérés Jusqu’à cette date, la
Suisse
n’était qu’une alliance d’États souverains. Pendant des siècles, leur
113
éon reconnaissant l’erreur commise, déclarait aux
Suisses
en 1802 : « La Nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre
114
s pouvoir central et de la totale unification, la
Suisse
chercha pendant près d’un demi-siècle un équilibre malaisé. Toute ten
115
renonciation à leur souveraineté, la Constitution
suisse
de 1848 garantit expressément cette souveraineté, en même temps qu’el
116
s peuples des vingt-deux cantons souverains de la
Suisse
, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédé
117
ance… forment dans leur ensemble la Confédération
suisse
. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souverain
118
. William Rappard, La Constitution fédérale de la
Suisse
, p. 20. 28. Ibid., p. 83. an. Rougemont Denis de, « Un exemple po