1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 me et j’y reviendrai. Mais j’entends dire partout avec découragement : La menace, les menaces dont vous venez de parler, son
2 s-mêmes qu’on n’aura jamais vu des loups déclarer avec moins de pudeur leur amour passionné pour les brebis. La vérité, voye
3 ne veut pas nier qu’elle existe et qu’elle joue — avec quel succès ! — contre tout ce que nous aimons. On peut aussi déteste
4 s militaires et des choses économiques, s’écriait avec une sorte de désespoir ironique, et très sûr de son effet : « Notre A
5 ur une base purement scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de 500 000 propagandistes entraînés, munis de films, d’exposit
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
6 ations différentes, si possible. Mariez leur fils avec la fille de deux autres Européens. Attendez une génération. Répétez l
7 llar. Apprenez-lui à dire yea pour yes, à marcher avec les hanches et à se laver les dents avec du chewing-gum. Psychanalyse
8 marcher avec les hanches et à se laver les dents avec du chewing-gum. Psychanalysez, agitez sur un rythme nègre, emballez (
9 du continent. Il faut les prendre comme ils sont, avec leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs douze langues, leur
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
10 e nous soyons en état de répondre instantanément, avec une conviction totale. Il faut que nous répondions ceci : « Nous n’av
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
11 ntal, le snobisme nègre n’ont-ils pas assez duré, avec leur goût de veulerie et de reniement ? » Et je crois entendre de Tra
12 ent donc pour mieux en délibérer. Qu’ils fassent, avec sang-froid, l’inventaire de leur patrimoine commun. La civilisation e
13 vait vécus, mais libérés en lui. Modeste et probe avec une discrète élégance, je le vois lentement dépasser les baladins et
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
14 ai dire, c’est un goût de la lutte contre la vie, avec des camarades donnés par le hasard, qui les jette dans des entreprise
15 hnique de la conquête (même pacifique) se confond avec celle du complot. On les voit engagés de préférence dans des conquête
16 rcent à croire qu’ici, enfin, un homme nous parle avec l’autorité d’une expérience virile poussée jusqu’aux extrêmes, dans l
17 e son œuvre écrite, l’autre contant ses aventures avec brio et insistant pour lire à ses amis les versions successives de se
18 fouilles dans les pays arabes qu’il avait étudiés avec passion ; l’autre sur ces avions qu’il essayait déjà de manœuvrer en
19 la discipline. Le travail s’y poursuit en équipe avec des camarades frustes et durs. Bien plus, ce travail les entraîne loi
20 s curieuse coïncidence, aux prises dans le désert avec les mêmes Arabes. Soit qu’il s’agisse de négocier avec ceux-ci pour l
21 les mêmes Arabes. Soit qu’il s’agisse de négocier avec ceux-ci pour libérer un camarade pris en otage, ou de les inciter à l
22 ’une mésentente profonde : ils entrent en conflit avec la politique des pouvoirs établis dans leur patrie (ou en son nom), c
23 ou les méthodes soudain se révèlent incompatibles avec l’esprit dans lequel ils ont servi. Signe plus personnel : ils avouen
24 r le courage physique, ils n’en parlent jamais qu’ avec un scepticisme dénué de coquetterie.) Le seul désir bien déclaré est
25 ormais de se retirer dans une maison de campagne, avec le livre qu’ils portent en eux, toujours le même, et qui doit être un
26 , il l’avoue à plusieurs reprises. Il n’en use qu’ avec répugnance (pour en garder longtemps le remords) si les nécessités de
27 la tête : leur traduction en termes de compromis avec la structure sociale qui en résulte est un travail de second ordre. J
28 Voilà qui laisse assez de place pour moi. L’ennui avec le communisme, c’est qu’il accepte trop du mobilier d’aujourd’hui. Je
29 ut un homme sans la foi, Lawrence nous l’a montré avec un grand courage, et surtout sans le moindre souci d’être un exemple
6 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
30 cadre de la vie matérielle. Cela risque d’arriver avec la Haute Autorité du charbon et de l’acier, très difficile à comprend
31 d’une heure ou d’une demi-heure. En collaboration avec la Campagne européenne de la jeunesse, nous avons pu mettre en circul
32 comportant des listes d’ouvrages récemment parus, avec les moyens de se les procurer gratuitement si possible, ou à prix réd
33 férenciers, choisis dans tous les pays européens, avec le temps dont ils disposent, les horaires qu’ils ont déjà prévus. Ces
34 tivals de musique européenne. En nouant des liens avec eux, il serait possible de monter des représentations gratuites pour
35 de temps en temps, demandant à entrer en relation avec les foyers de culture, celle par exemple du Chantier européen, qui ét
36 , car il y a aussi des vieillards qui marchent —, avec comme relais les foyers de culture. Voici ce que le Centre européen d
37 qu’il s’agit d’implanter dans des sols différents avec des méthodes qui peuvent différer, être populaires ou universitaires.
7 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
38 laté ici, le 1er novembre, un entretien qu’il eut avec le professeur William Rappard. Les vues personnelles qu’y exprimait l
39 que nous avons recueillis au cours d’un entretien avec M. de Rougemont. Laissez-moi commencer par dire que je suis très heur
40 erroger sur son opportunité, mais bien de traiter avec elle. La petite Europe est faite depuis que le 13 septembre la Haute
41 -millions de l’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de traditions communes
42 omme le note M. Rappard, notre commerce extérieur avec les six pays du plan Schuman ne représentait l’an dernier que le 40 %
43 il proportionnellement inférieur à notre commerce avec d’autres fédérations comme les États-Unis ou le Commonwealth britanni
44 s ou le Commonwealth britannique qui se partagent avec la Scandinavie, les pays de l’Est, la péninsule Ibérique, l’Amérique
45 es ouvrages, M. Rappard ne manque pas de relever, avec l’ironie qu’il faut, quelques prédictions identiques de Cherbuliez ou
46 e nous devions entrer dans l’Alliance atlantique, avec ceux qui « furent toujours à travers l’histoire, nos grands amis poli
47 récisément que sa conclusion est en contradiction avec tout ce qui a précédé, puisqu’il ne craint pas d’inclure l’alliance m
8 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
48 er & Federmann, 1953, p. 1-3. o. Non paginé, avec des traductions italienne, allemande, anglaise et hollandaise.
9 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
49 s les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec cette parfaite assurance, mais par manie, au nom d’une mode ; ici, to
50 ois confirmée par un commerce rarement interrompu avec une œuvre dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduir
10 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
51 tatiques manquent l’essentiel, qui se confond ici avec l’existentiel. La civilisation européenne a pour formule quelques opt
52 oint ou ne doit pas être celle de coïncider, soit avec des structures préformées de notre esprit, soit avec quelque loi form
53 c des structures préformées de notre esprit, soit avec quelque loi formatrice du cosmos, mais d’illustrer l’instant de leur
54 vier 1953, p. 1. r. Le texte français est publié avec une traduction anglaise en regard. Introduit par la note suivante : «
11 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
55 ard démontre que ses échanges ne sont que de 40 % avec les six pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger néglig
56 dans notre statut de neutres à des conversations avec la Haute-Autorité de Luxembourg, conversations que nos intérêts exige
57 seuls à entretenir en Suisse des contacts étroits avec les mouvements qui ont obtenu la création du noyau fédéral des six pa
58 technique, pour tout état-major, de se concerter avec les voisins. Les fédéralistes suisses estiment que notre constitution
12 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
59 s. Nous voyons tout d’abord une religion commune, avec toutes ses subdivisions qui portent un air de famille. (Les textes de
60 corps magique collectif. Découverte par la Grèce avec l’individu, socialisée par Rome avec le citoyen, consacrée par l’Égli
61 par la Grèce avec l’individu, socialisée par Rome avec le citoyen, consacrée par l’Église romaine et la Réforme avec leur no
62 yen, consacrée par l’Église romaine et la Réforme avec leur notion de la personne, cette manière de se croire et de se senti
13 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
63 is donc né à mi-chemin entre France et Allemagne, avec beaucoup d’ancêtres français et quelques allemands. Quand je me suis
64 la réaction totalitaire que nous subissons. C’est avec la poussière des individus que l’État fait son ciment. Les Grecs ont
14 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
65 as, dire qu’il est mort, revient à faire du bruit avec la bouche. Car si Dieu l’Éternel avait été vivant, puis était mort, i
15 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
66 atout des peuples libres dans leur confrontation avec Moscou. Non point que le projet de CED et le projet de fédération qui
67 le parlement français repousse demain la CED, et avec elle ses suites et ses implications, la Communauté politique et son é
16 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
68 déraliste. En revanche, confronter cette attitude avec l’obstacle principal que rencontre aujourd’hui l’idée européenne, c’e
69 plus d’autres obligations que les contrats passés avec ses concurrents, alliances ou traités de commerce révoqués dès qu’ils
70 de la mitre. Les cérémonies viendront plus tard, avec les monuments aux Morts et le culte du Soldat inconnu. Pour la piété
71 plus diverses. D’autre part, l’État n’entretient avec la nation que les rapports d’usurpation et de confiscation que j’indi
72 Le nationalisme apparaît en pleine contradiction avec l’évolution technique du xxe siècle, et avec les intérêts majeurs de
73 ion avec l’évolution technique du xxe siècle, et avec les intérêts majeurs de l’Europe, tant spirituels que matériels. En s
74 se, le fédéralisme se trouve en pleine consonance avec l’évolution technique et les nouvelles formes de la pensée scientifiq
75 plus. Le fédéralisme n’est pas seulement en prise avec l’époque, si je puis dire, il est aussi dans le droit fil des traditi
76 Mais je tenais à marquer son articulation solide avec les nécessités du siècle d’une part, et avec nos conceptions fédérali
77 lide avec les nécessités du siècle d’une part, et avec nos conceptions fédéralistes et personnalistes d’autre part. 3° — Deu
78 ais notre culture occidentale n’a jamais coïncidé avec les frontières de nos États actuels, pour l’excellente raison qu’elle
79 nctionnelle » n’était pas incompatible en théorie avec une tactique fédéraliste. Mais elle a conduit à l’échec. Elle a servi
17 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
80 accord unanime. Les quinze directeurs décidèrent avec enthousiasme de créer une organisation commune. Un secrétariat fut ét
18 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
81 té d’Action française, ou encore anarcho-gidiens, avec un sérieux redoutable, — pensant au fond tout autre chose que ceux de
82 ration, comme transfixé. Valéry venait y bavarder avec Fargue et Larbaud, peut-être même parfois avec l’homme du mystère don
83 er avec Fargue et Larbaud, peut-être même parfois avec l’homme du mystère dont l’improbable nom venait de s’inscrire au fron
84 u James Joyce conversant comme de simples humains avec la desservante du sanctuaire, en robe de bure nouée d’une cordelette.
85 s, et quel savoureux naturel ! Aurions-nous perdu avec elle ce qu’elle a servi mieux qu’elle-même, et plus gracieusement que
19 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
86 nt que l’homme étant divin, rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part du diable — ne saurait engager le salut de son
87 maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devient alors une participation à la puissanc
88 téraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « pitié » particulière, la joy d’amors, ses « rites » précis, la r
89 inconscientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’instinct. Elles furent tantôt des artifices cruels, tantôt des rite
90 5. La joie d’amour En contraste indéniable avec ces textes mystiques et cette abstruse technique psychophysiologique,
91 dispose à aimer d’amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoir vidé sa bourse fait triste contenanc
92 r les gestes érotiques que l’on peut se permettre avec cette Dame. Et Guiraut de Calenson : Dans le palais où elle siège (l
93 s. Et tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie partie avec le diable, celui qui couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’es
94 storiques : sa relation littéralement congénitale avec l’hérésie des cathares, et son opposition sournoise ou déclarée au co
95 mme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que p
20 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
96 tupidité car c’est confondre l’amour pour la mort avec l’amour pour la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en fis 400. En c
97 ité ne nous présente l’amour comme lié à la mort, avec ce goût de cendres tel que l’Occident a pris l’habitude de le considé
98 toutefois retrouvé Paris pour quelques jours mais avec un emploi du temps qui ne lui laissait aucun loisir. Nous avons pu l’
21 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
99 entrait, claquait la porte étroite, et annonçait avec une emphatique autorité des noms de villages que tout le monde connai
100 par on ne sait quoi… ? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez que cela suffit, mais eux, bien loin de
101 uelque inertie, et finalement ne se détournent qu’ avec cet air exaspérant de celui qui renonce à comprendre… Ah ! mais il fa
102 vêtues comme des réclames de magazines, discutent avec un accent révoltant le prix de leurs nylons ou de cette « Cadillac »
103 ) Ils appartiennent au vaste monde dont je rêvais avec fièvre, à 12 ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns qui s’en