1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 us intéresse tous directement. Nous nous sentons, comme intellectuels, visés en premier lieu par la menace totalitaire, d’où
2 x, car nous pensons qu’ils aiment la paix, un peu comme le chat aime la souris et nous avons des raisons très précises de le
3 sur la liberté dont ils vivent, qu’ils ignorent, comme l’air qu’ils respirent et qu’ils perdraient demain, s’ils ne se révei
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
4 la partie libre du continent. Il faut les prendre comme ils sont, avec leurs vingt nations, leurs trois religions, leurs douz
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
5 i elle existe ou non, si elle est légitime ou non comme idéal ou comme réalité. Mais un homme en prison, qu’il soit intellect
6 u non, si elle est légitime ou non comme idéal ou comme réalité. Mais un homme en prison, qu’il soit intellectuel ou paysan,
7 nous répondions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme vous d’une mystique qui masque les faits, nous n’avons pas besoin d’u
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
8 orter mais celle du moraliste : il la définissait comme « une puissance d’adhésion, qui tantôt s’identifie à son objet, et ta
9 te, ignorante, à moitié démolie, et d’où montent, comme les fumées d’un sol volcanique, la haine, la douleur et l’espérance.
10 ée de nos problèmes fondamentaux. On y reviendra, comme on est revenu à L’Esprit de conquête de Benjamin Constant, malgré le
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
11 reils utiles. Je me proposer d’envisager Lawrence comme prototype d’une race d’écrivains dont le siècle déjà nous donne plusi
12 courent leur aventure hors de chez eux, à la fois comme des conquérants et comme des révolutionnaires. Ce trait mérite une at
13 s de chez eux, à la fois comme des conquérants et comme des révolutionnaires. Ce trait mérite une attention spéciale. Peu son
14 illusion ; le patriotisme, difficile quand ceux —  comme dit Lawrence — qui aiment le plus l’Angleterre sont souvent ceux qui
15 és par ces gloires encombrantes (ces « licornes » comme disait Lawrence), font de leur mieux pour les décourager ; mais eux s
16 rence décrit son engagement dans l’armée de l’air comme « le meilleur équivalent moderne de l’entrée au couvent au Moyen Âge 
17 commune : ils se prêtent aux plus basses luxures, comme par exemple au narcissisme collectif qu’est la passion nationaliste.
18 ) si les nécessités de l’action l’y contraignent, comme ce fut le cas dans sa campagne d’Arabie ; et il ne peut se retenir de
19 re au service d’une entreprise mécanique, non pas comme un chef, mais comme un rouage dans la machine. Le mot-clé, je pense,
20 entreprise mécanique, non pas comme un chef, mais comme un rouage dans la machine. Le mot-clé, je pense, c’est machine… Je la
21 es, simplement, non de philosophie. Car Lawrence, comme plusieurs de sa race, ne se situe dans nos problèmes que d’une manièr
22 e, en général. Je pense qu’un pays bien constitué comme le nôtre, peut se permettre 1 % de monistes ou de nihilistes. Voilà q
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
23 ion. Tout les y pousse : la logique de l’Histoire comme le calcul de leurs vrais intérêts, les nécessités de leur défense com
24 rs vrais intérêts, les nécessités de leur défense comme celles de leur vie culturelle, le passé comme l’avenir, la raison com
25 nse comme celles de leur vie culturelle, le passé comme l’avenir, la raison comme les rêves. Qu’est-ce qui les retient ? Une
26 ie culturelle, le passé comme l’avenir, la raison comme les rêves. Qu’est-ce qui les retient ? Une sorte de myopie de la mémo
27 re union, rien n’est moins contesté et cependant, comme il arrive parfois dans les cauchemars, rien ne peut avancer, tout s’e
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
28 à l’autre. Finalement, la culture humaniste, née comme une création commune de l’Europe, se fragmente en toutes sortes de pe
29 culture est ignorée de la masse des populations, comme l’est le sens de l’Europe. Pourtant, cette culture existe, elle se po
30 ienne. 3° Il ne faut pas que l’Europe se fabrique comme un immense trust super-étatique, construction sans âme, bureaucratie,
31 mbre possible d’organisations au niveau européen, comme le Conseil des communes d’Europe, par exemple ; le Centre européen de
32 ne sorte d’organisation de voyages et d’échanges, comme celle établie par le Centre d’échanges internationaux en France. Je v
33 il y a aussi des vieillards qui marchent —, avec comme relais les foyers de culture. Voici ce que le Centre européen de la c
34 e ne crois pas qu’il y ait une culture populaire, comme je ne crois pas aux cultures nationales. Il y a la culture, qu’il s’a
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
35 — n’ont pas tardé à lui envoyer des ambassadeurs comme à tout autre gouvernement souverain, et le Danemark et l’Autriche s’a
36 ions communes ou d’impérieuses raisons de s’unir, comme en avaient ceux qui ont fait la Suisse moderne. Ah ! oui ? Vous voule
37 es Bernois, je pense ? Longue tradition en effet… comme celle qui « unissait » protestants et catholiques sur les champs de b
38 ents, et ce sont ceux de notre économie, puisque, comme le note M. Rappard, notre commerce extérieur avec les six pays du pla
39 érieur à notre commerce avec d’autres fédérations comme les États-Unis ou le Commonwealth britannique qui se partagent avec l
40 cours de notre histoire. Et si cela était, et si comme le prétend M. Rappard l’idée de cette fédération européenne est une i
9 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
41 le Don Juan de Munich, comparez-le à celui d’Aix, comme on peut comparer dans nos musées l’évolution d’un grand sujet au cour
10 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
42 s saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx : devine, ou je te dévore ! Une consta
43 que la conclusion ne saurait être qu’implicite et comme transcendante à l’échange. Ainsi s’opposent et se comparent, dans ces
11 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
44 visibles à son terme, et rien ne se passe jamais comme si elle finissait par les atteindre : au contraire, quand une civilis
45 ergeant au carrefour hasardeux d’une Histoire née comme telle de trois mots du Credo : « sous Ponce Pilate ». Les Pères ne sa
46 vant — faut-il dire le réalisant — apparaît ainsi comme la frontière (au sens Far West du mot) de deux systèmes énergétiques
47 st du mot) de deux systèmes énergétiques qui sont comme l’ombre l’une de l’autre et dont l’affrontement ou l’étreinte crée le
48 prendre. 3) L’Occident ne saurait se désintégrer, comme beaucoup le redoutent ou l’espèrent. Car, intégré, il ne le fut jamai
12 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
49 cuter dans le premier cas, et dans le second cas, comme une conséquence accessoire de notre entrée dans un corps politique pl
50 majorité des Suisses considèrent la neutralité : comme un tabou, non comme une mesure politique. On nous dit : comment pouve
51 s considèrent la neutralité : comme un tabou, non comme une mesure politique. On nous dit : comment pouvez-vous rester neutre
52 ational, dirigée par le Kremlin ? Vous êtes visés comme les autres peuples. Le stalinisme est une doctrine et une pratique ex
13 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
53 e d’une langue à des réalités toutes différentes, comme l’économie, les échanges, la défense, la géographie, se réduit à une
54 squ’il s’agit de porter un jugement sur l’avenir, comme dans le cas de l’union de l’Europe. Mais il y a plus. Il est parfaite
55 emble des pays de l’Europe à d’autres continents, comme l’Asie, l’Afrique ou l’URSS, les caractères communs à tous nos peuple
14 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
56 lite » de mon européanisme : il m’est instinctif, comme d’ailleurs beaucoup de Suisses. Dès la fin de mes études, j’ai longue
57 e de l’opposer à Hegel, préférant, en philosophie comme en politique, la tension et le drame au système et à la synthèse. En
58 d’Allemagne , à la fin duquel je dénonçais Hitler comme antieuropéen parce qu’antifédéraliste. Mobilisé pendant un an en Suis
59 violemment aux hitlériens, que je décrivais alors comme des « jacobins en chemise brune ». Étant lecteur à l’Université de Fr
60 iècle. Napoléon voulait faire l’Europe, oui, mais comme Hitler : il voulait un État européen et non l’Europe réelle. Il voula
61 n Amérique. Elle reste la source de nos grandeurs comme de nos faiblesses : notre risque créateur. Mais quand je parle d’indi
62 la guerre contre Hitler se présentait, pour moi, comme une guerre pour l’Europe unie. Je ne me doutais pas, alors, qu’Hitler
63 ngrès fédéraliste qui allait se tenir à Montreux. Comme j’hésitais à intervenir dans une situation politique que je n’avais p
15 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
64 uotidiennement répété par leurs disciples et cité comme allant de soi par ceux qui vivent de l’écho. Les bien-pensants s’indi
65 vivent de l’écho. Les bien-pensants s’indignent, comme si l’on avait proféré un propos d’une extrême gravité : attitude inco
66 et Jaspers interprètent ici le cri de Nietzsche : comme une proclamation de l’avènement de l’homme. Ceci couvre une étrange é
67 iprésent apparaît à beaucoup de nos contemporains comme aussi incroyable et absurde que toutes les absurdités que je viens d’
68 ncontre qui ne peut avoir lieu que dans l’intime, comme la transformation de l’énergie que dans l’infime, et comme l’amour nu
69 transformation de l’énergie que dans l’infime, et comme l’amour nulle part ailleurs que dans un cœur. 7. Voir le bref et ad
16 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
70 qui est sa vraie base aient jamais été considéré comme monnaie d’échange éventuelle — MM. Bidault et Eden l’ont précisé — ma
17 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
71 e point de vue de chacun des six États considérés comme égaux), un Commissariat de 9 membres, sorte de ministère européen de
72 que des plus courants consiste à parler de la CED comme d’un « traité de réarmement de l’Allemagne ». Cette confusion égare b
18 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
73 a Russie ! » Il proclame un nouveau mythe. Il est comme une invocation à un dieu nouveau, une sorte de « Gott mit uns ! » aus
74 ataille sera gagnée. La nation à l’état naissant, comme nous la trouvons à Valmy, c’est donc un idéal, une idéologie, le prin
75 ar la guerre au-dehors la stabilité au-dedans » — comme le dira Hegel. Ensuite, parce que la collusion de l’État centralisé e
76 t centralisé et de la nation missionnaire produit comme résultante fatale l’impérialisme : et voici la France napoléonienne.
77 aveur de ces guerres que l’État présente toujours comme une « défense de nos foyers », l’instinct patriotique est mis en jeu
78 ment à l’esprit de Valmy, se représente la nation comme une croisade pour l’idée. « Ce ne sont pas les déterminations naturel
79 voit donc que nation et Patrie diffèrent pour lui comme esprit et nature.) Cet esprit national est « un dans la marche de l’H
80 à en jouir… Chacun a son principe auquel il tend comme à sa fin. Une fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans
81 ncue, « qu’elle n’a plus rien à faire au monde », comme le disait Hegel. Les guerres seront menées au nom de l’esprit nationa
82 apoléon, les nations de l’Europe vont se conduire comme des « individus » sans foi ni loi, au détriment de la grande communau
83 oucis privés (en temps de guerre) et de se sentir comme transporté dans une espèce de transcendance. À vrai dire, il s’agit e
84 arer cyniquement antifrançais. Tout se passe donc comme si, en touchant à la souveraineté, on touchait au Sacré. Le très laïq
85 aveuglé par la superstition jacobine, il verrait comme nous tous que la souveraineté absolue n’est qu’un mythe, inventé par
86 e existe bel et bien. On a défini la souveraineté comme « la faculté pour un État d’agir à sa guise, tant à l’intérieur qu’à
87 able de déclarer la guerre ou de conclure la paix comme il l’entend, d’assurer seul sa prospérité, de se défendre seul pendan
88 e autre forme d’organisation de l’Europe. Non pas comme une réalité, mais bien comme un prétexte à refuser les évidences. Ref
89 de l’Europe. Non pas comme une réalité, mais bien comme un prétexte à refuser les évidences. Refoulée du domaine des forces r
90 communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où enfin, l’extrême confusion et le
91 d’instinct et de sentiment, un fait de naissance, comme le mot l’indique, une implantation géophysique, locale et peu extensi
92 xxe siècle, et n’existe pas, même en URSS. Tout comme la souveraineté absolue, elle ne représente rien d’autre qu’une tenda
93 e nationale », française ou danoise, par exemple, comme la culture comprend en fait les sciences aussi bien que les lettres,
94 par contraste, de décrire l’attitude fédéraliste comme un simple retour au respect des libertés et des réalités, comme une r
95 e retour au respect des libertés et des réalités, comme une référence au bon sens. III. Deux modes de penser Il y a dan
96 t en effet les États-nations, et non pas l’Europe comme telle, qui ont conquis des débouchés à nos produits matériels et cult
97 contre lui au nom de ses propres principes, tout comme la Prusse s’était dressée contre la France impérialiste. D’autre part
98 te, en effet, se représente la société européenne comme une constellation de foyers créateurs, non comme un puzzle formé de p
99 comme une constellation de foyers créateurs, non comme un puzzle formé de pièces rigides et définies d’abord par leur contou
100 . Elle conçoit les rapports humains et politiques comme un complexe de tensions normales entre des pôles opposés mais valable
101 rmales entre des pôles opposés mais valables, non comme la juxtaposition de monades ou d’autarcies qui ne cessent de s’ignore
102 en perpétuelle polémique ne lui apparaissent pas comme autant de contradictions insupportables, qu’il faut tenter de réduire
103 e peut les isoler par des cloisons étanches, mais comme autant de valeurs « complémentaires », dont le dialogue fait la riche
104 nt. On sait que l’Orient et l’Occident s’opposent comme le monisme et le pluralisme. Le pluralisme des allégeances politiques
105 t de la personne. (J’ai souvent défini la liberté comme le droit d’appartenir à plusieurs clubs !) Ce pluralisme redouté par
106 out en faisant l’Europe ? Certains nationalistes, comme M. Herriot, nous disent qu’ils veulent bien d’une Europe unie, à cond
107 que les souverainetés nationales n’existent plus, comme je l’ai rappelé tout à l’heure. J’estime donc que les fédéralistes d
108 ’est pas limitée par la constitution fédérale, et comme tels, ils exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoi
109 nt fédéraliste que la Suisse, on pourra la nommer comme on voudra, Confédération, Alliance, ou même Ligue pour la protection
110 timum de production reste local ou régional. Ici, comme sur le plan des structures politiques, le fédéralisme va du local à l
111 ès lors, de « multiplier les échanges culturels » comme on dit, entre la Suède et l’Espagne, par exemple ? Faire connaître au
112 représentent valablement la Troisième République comme telle. Et les peuples ont bien moins besoin de se connaître personnel
113 Il résulte de ces brèves remarques que préconiser comme on fait des échanges culturels de nation à nation, c’est essayer de c
114 répugnances nationalistes, plus ou moins avouées comme telles. Finalement, c’est le nationalisme le plus franc qui a triomph
19 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
115 un slogan. Mais ce fait et ce mode d’expérience — comme l’eût dit John Dewey, leur grand aîné — qu’est l’exercice vivant et m
20 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
116 Suisse des manuels, et de la Suisse « concrète » ( comme on dit bien à tort), celle qui ne prend vraiment au sérieux que les d
117 arder la carte. Tout nous rattache dans le passé, comme pour l’avenir, à des entités spirituelles, historiques et géographiqu
118 rançaise et autrichienne, rhodanienne et rhénane, comme se trouve être la seule Suisse, et comme elle encore travaillée dans
119 rhénane, comme se trouve être la seule Suisse, et comme elle encore travaillée dans les profondeurs du passé, dans cet incons
21 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
120 e nom de ce vaccin évoquait le nom de la maladie, comme il arrive en général, ils votèrent contre le remède. Aussitôt le mal
121 CED ne met pas fin à la construction européenne, comme on l’a répété bien à tort : il montre simplement qu’une partie d’un p
122 « un premier pas vers l’intégration européenne », comme on l’a dit à Washington, puisqu’ils renoncent à affirmer le principe
123 opinion et aux parlementaires. Illusion profonde, comme on va le voir, mais qui s’explique. Une enquête menée par le CEC10 au
22 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
124 une région. Voilà pourquoi l’association n’admet comme membres que ceux des festivals européens qui réunissent ces condition
125 t de présenter l’ensemble des meilleurs festivals comme une seule et grandiose manifestation de la musique européenne, dans s
23 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
126 hâtel, et nous étions passionnément surréalistes, comme nos aînés avaient été d’Action française, ou encore anarcho-gidiens,
127 it dans le temps même que nous pensions la renier comme telle, au nom de l’Aventure, de la Révolution, ou de quelque règle de
128 L’un des deux temples de ce culte (l’autre étant comme on pense la NRF ) se cachait derrière une vitrine très savamment dis
129 jeune André Breton immobile et muet d’admiration, comme transfixé. Valéry venait y bavarder avec Fargue et Larbaud, peut-être
130 p devant Gide, Claudel, ou James Joyce conversant comme de simples humains avec la desservante du sanctuaire, en robe de bure
131 s vies : j’avais couru tout droit rue de l’Odéon, comme à la source la plus fraîche et la plus sûre… Qu’est devenue la série
24 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
132 tions textuelles et « scientifiques » après quoi, comme le dit Jaspers, « la question ne s’arrête plus devant le mystère et p
133 et religieuse. Je vais donc poser quelques faits, comme un piège. J’éviterai à la fois d’indiquer des relations de cause à ef
134 se jetteraient en criant : « Des preuves ! » ou «  Comme c’est vrai ! » ⁂ 1. La révolution psychique du xiie siècle Une
135 mortelle : Tristan. À cette montée puissante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et
136 e désir, tout en se laissant porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie14. De l
137 divise elle-même, soit en une pluralité de dieux, comme en Grèce, soit en un couple dieu-déesse, comme en Égypte, soit enfin
138 x, comme en Grèce, soit en un couple dieu-déesse, comme en Égypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui e
139 n couple dieu-déesse, comme en Égypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui est pur esprit et un démiurge
140 relâchement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais s
141 st au cœur de cette situation inextricable, c’est comme une résultante de tant de confusions qui devaient s’y nouer, qu’appar
142 Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle manifestation triomphante du shaktisme. La force secrète
143 rites par le hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’unification finale,
144 son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle c
145 plaisir, mais de son effet physique, est utilisée comme expérience immédiate pour obtenir l’état nirvanique. « Autrement, nou
146 dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste
147 ut cela ? Elle reste objet d’un culte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nat
148 ’acte sexuel »21. Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur pr
149 rte d’« amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et difficile apprentissage ascétique… Le né
150  femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’elle, puis à ses pieds.
151 e mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatr
152 t « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique
153 gneux, que les romanistes unanimes nous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs23 ». D’Amour, je sais qu’il donne aisément g
154 ècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fixées, comme un rituel. Ce sont Mesure, Service, Prouesse, Longue Attente, Chastet
155 abru.) Écoutez ! Sa voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !24 (Marca
156 rtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit Daude de Prades, qui cependant ne craint pas de d
157 Je ne crois guère à l’histoire « scientifique » comme critère des réalités qui m’intéressent dans cet ouvrage. Je lui laiss
158 r les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs troubadours. Il s’exprime dans des termes qui ser
159 succès de l’ouvrage dans un large public pressé, comme il arrive.) 13. Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochai
160 ns un large public pressé, comme il arrive.) 13. Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’Église catholiq
25 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
161 u’il subit de nos jours. J’ai tenté de le décrire comme un phénomène historique, d’origine proprement religieuse. Voulez-vous
162 cun texte de l’antiquité ne nous présente l’amour comme lié à la mort, avec ce goût de cendres tel que l’Occident a pris l’ha
163 laton, l’amour humain est très généralement conçu comme un plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragi
164 et surtout, y est méprisée par la morale courante comme une maladie frénétique. Il y a un bouleversement au xiie siècle : su
26 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
165 entier émerge de la brume, repeint durant la nuit comme un banc vert auprès du lac précieux où trempent des parois à peine mo
166 ’autre en une demi-heure, parfois en deux minutes comme il arrive quand on traverse le tunnel de Chexbres : il se ferme sur u
167 ensions qui lui manquent. Paracelse était suisse, comme C. G. Jung, et Rousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de Staël com
168 celse était suisse, comme C. G. Jung, et Rousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de Staël comme personne. « Pays de gens mo
169 ousseau comme Jacob Burckhart, et Madame de Staël comme personne. « Pays de gens moyens, oui, disait Lucien Febvre, mais quan
170 es de plaine et d’océan de nuit où rien ne bouge. Comme il n’y a pas de place en Suisse pour un véritable voyage, on s’en tir
171 elles étaient vides. En troisième, on retrouvait, comme je l’ai dit, les gens bien, gracieusement mêlés au peuple souverain d
172 protégés par toutes les lois divines et humaines, comme si le monde où nous vivons était fait à notre mesure, comme si l’huma
173 e monde où nous vivons était fait à notre mesure, comme si l’humanité où nous plongeons se conformait aux règles de la bonne
174 e ; et notre âme un cloaque de crimes potentiels, comme l’ont dit Freud, Shakespeare et les Pères de l’Église… Dix années ont
175 u monde. Tout se passe, en somme, inconsciemment, comme si notre système de sécurité devait être à chaque instant vérifié, mi
176  ! mais il faut y être pour sentir et pour réagir comme je le dis. Dès que je m’éloigne un peu, l’indulgence me reprend. Tout
177 entique usager de cette classe n’est pas curieux, comme les gens de troisième, des menus incidents du trajet. On sent bien qu
178 e. Des jeunes femmes aux moues insolentes, vêtues comme des réclames de magazines, discutent avec un accent révoltant le prix
179 enfants voient juste. Ces gens traversent le pays comme s’il n’existait pas, ils vont plus loin. Confirmation de la sentence
27 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
180 Toute tentative de révision du « Pacte fédéral », comme celle de 1832, se voyait repoussée à la fois par la gauche, qui lui r
181 ’est pas limitée par la constitution fédérale et, comme tels, ils exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoi
182 nsistance, en dehors des débats où elles figurent comme prétexte à refuser les évidences européennes ? Voyons le concret. La
183 fait que par l’État. M. van Kieffens l’a définie comme « la faculté pour un État d’agir à sa guise, tant à l’intérieur qu’à
184 able de déclarer la guerre ou de conclure la paix comme il l’entend, d’assurer sa prospérité sans plus dépendre de l’étranger
185 communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où enfin l’extrême confusion et les
186 tenue à Rome en 1953, deux arguments m’ont frappé comme étant propres à éduquer le sens européen de notre opinion publique. L