1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 bien ! On peut se défendre, simplement, et chacun dans sa sphère d’action et d’intérêts. Nous, intellectuels, nous sommes pr
2 , qui pour l’instant encore, n’est pas la moindre dans cette défense qui vous intéresse tous directement. Nous nous sentons,
3 rté est une phase idéologique et nous savons que, dans ce domaine, la guerre est déclarée depuis longtemps. Si nous gagnons
4 e présente maintenant devant le front des troupes dans l’intention de nous désarmer. Si vous n’êtes pas dans le camp politiq
5 l’intention de nous désarmer. Si vous n’êtes pas dans le camp politique qui s’est emparé du mot « paix », vous êtes, nous d
6 ous dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonn
7 ombé à ce raisonnement d’une écrasante simplicité dans le sophisme. Et puis, vous le savez tous, tout cela ne sonne pas vrai
8 de la lutte en cours qui, pour l’instant, encore, dans nos pays démocratiques, reste une lutte idéologique et qui le restera
9 pposerons pas au fanatisme un autre fanatisme qui dans notre cas, serait absolument artificiel. Notre but, en effet, n’est p
10 mais si nous les perdons un jour, nous penserons dans les camps qu’elles méritaient pourtant qu’on les défende. La démocrat
11 rais secrets de notre puissance, même matérielle, dans le passé, et aujourd’hui les vrais secrets de notre survivance indépe
12 e, c’est renoncer d’avance à nos meilleurs atouts dans la lutte historique où nous sommes engagés qui est une lutte d’idées,
13 en forme d’encyclique sur la science linguistique dans son empire ou lorsqu’il lance une offensive contre la conception chré
14 it d’assumer publiquement notre part bien définie dans cette bataille commune est un acte de propreté, un acte vital aussi p
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
15 agitez sur un rythme nègre, emballez (moralement) dans de la cellophane, et servez frais. Pour fabriquer un Soviétique, c’es
16 partis pris vitaux ne sauraient être additionnés dans un seul homme. Ils ne pourraient que se neutraliser et s’annuler réci
17 le de leurs voisins. J’en vois la preuve par neuf dans le reproche si courant qu’à tort ou à raison nous faisons à l’Amériqu
18 de la mode, mais celle de la police qui ramène «  dans la ligne » !) Certes, il y a d’autres liens entre les hommes d’Europe
19 qui est menacé. Et qu’il n’est plus d’espoir que dans l’union, — celle qui veut surmonter nos divisions pour sauver nos div
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
20 épendent nos vies. Car si nous vivons aujourd’hui dans l’angoisse d’une nouvelle guerre mondiale, c’est parce que le monde e
21 lidement, non point à s’unifier mais à se fédérer dans leurs différences essentielles. Si vous demandez : quelles sont nos c
22 cle à la fatalité. Léviathan ne devient fatal que dans la mesure où nous quittons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
23 hit de toutes parts. Europe, dont l’essentiel est dans les âmes. » Ses tableaux de l’Allemagne, dès 1923, dessinent en creux
24 mbat, et qu’il ne fallait pas laisser ce peuple «  dans les ténèbres du dehors, mais le ramener à la communauté européenne ».
25 ncipes animateurs, suggéré sa structure fédérale. Dans tous ses livres de voyages, d’analyse morale ou d’histoire — mais nul
26 morale ou d’histoire — mais nulle part mieux que dans L’Esprit de Genève. Je viens de relire cet ouvrage, paru en 1929 : c’
27 essai politique dont je ne vois pas encore l’égal dans notre époque. Il en est de plus « efficaces », non de plus justes, et
28 ces », non de plus justes, et peu de plus actuels dans la durée de nos problèmes fondamentaux. On y reviendra, comme on est
29 quand de Traz reste vif, naturel et concis. C’est dans le fédéralisme qu’il voit « la base de l’internationale moderne ». C’
30 fera, une et diverse. Je ne vois pas une phrase, dans cet essai final, animé par un long mouvement d’éloquence lucide et se
31 1929, je le répète. « Petite Europe, toute seule dans un monde en tumulte, il faudra bien qu’elle comprenne que ses rivalit
32 d’être des mâles, qui formulent et dirigent, et, dans notre détresse complaisante, ne souhaitons-nous plus qu’être séduits
33 ar notre plus grande possibilité réside peut-être dans notre capacité de renouvellement. Je dirai mieux : notre capacité de
34 nation et de courage, nos rêves ne se perdent pas dans une extase somnolente : ils sont actifs. » Enfin cette page dans le g
35 somnolente : ils sont actifs. » Enfin cette page dans le grand style du libéralisme viril : « Est-ce rêver encore que de co
36 nce, n’a pu me le faire concevoir de son vivant. Dans le recueil récemment publié de ses chroniques2, j’en trouve quelques-
37 es bien dessinées constatent, enferment la pensée dans une conclusion claire. Elles ne visaient point à entraîner, mais à ce
38 aliste voulait d’abord comprendre : pudeur ou foi dans la seule force du bon droit, de la clairvoyance alertée ? Sa vocation
39 z, paru en 1926, et dont Rougemont a rendu compte dans le Journal de Genève .
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
40 ts, soumis à des épreuves exceptionnelles, étudié dans le moindre détail de son comportement souvent imprévisible, le protot
41 onvient de chercher le rôle qu’a joué cette œuvre dans le conflit entre l’auteur et son époque. L’écrivain du xviie siècle
42 audelaire et Nietzsche en sont les types — exilés dans la négation d’un ordre qui les cerne sans les incorporer, exilés dans
43 n ordre qui les cerne sans les incorporer, exilés dans le nihilisme, exilés dans la transcendance. Il n’y a plus de commune
44 les incorporer, exilés dans le nihilisme, exilés dans la transcendance. Il n’y a plus de commune mesure entre celui qui pen
45 ous les écrivains américains). D’autres s’exilent dans un métier d’errants (Joseph Conrad, Claudel et Saint-John Perse). Et
46 n quête d’une communauté à rejoindre où à recréer dans l’action, et là seulement les mots pourront reprendre un sens, et le
47 ique. Mais ceux-là pensent d’abord à l’action, et dans l’action à se réaliser, à mesurer le pouvoir d’un homme contre le mon
48 amoureux peut rendre chaste ou au contraire jeter dans la débauche. Et de même, le dépit communautaire peut provoquer un ind
49 ticulière. Car l’action sert de gage aux mots, et dans ce sens technique ces hommes sont engagés : ils ont payé de leur pers
50 dement irrités qu’ils sont de se sentir étrangers dans leur peuple. S’expatrier devient une mise au point, une traduction sp
51 ie défaite de leur cité. (Quelques-uns ont trouvé dans l’armée, et surtout, dans l’aviation, le moyen de s’expatrier sans pa
52 Quelques-uns ont trouvé dans l’armée, et surtout, dans l’aviation, le moyen de s’expatrier sans passer les frontières de leu
53 re plusieurs d’entre eux se fussent-ils résignés, dans leur pays, à l’état politique existant. Byron, à cet égard, serait l’
54 des camarades donnés par le hasard, qui les jette dans des entreprises où la technique de la conquête (même pacifique) se co
55 lle du complot. On les voit engagés de préférence dans des conquêtes hasardeuses, que les gouvernements soutiennent à contre
56 œur, et parfois découragent en sous-main, ou bien dans des révolutions mais que d’autres ont déclenchées, qui n’en sont plus
57 s de Jünger, d’Edschmid, de Koestler, de Malraux, dans leur première période ; mieux encore, de T. E. Lawrence, de Saint-Exu
58 éril, il y a toujours une marge de conscience. Et dans cette marge naît leur œuvre écrite. Souvent l’homme d’un seul livre,
59 ne certaine facilité. C’est qu’ils se sont formés dans un monde où l’erreur entraîne des sanctions immédiates, où l’exactitu
60 une expérience virile poussée jusqu’aux extrêmes, dans la rigueur morale et les rigueurs physiques. Mais cédant à l’exigence
61 tifier ? Si l’on répond qu’elles dénudent l’homme dans sa plus sobre vérité, nous demandons alors : qui va revêtir cet homme
62 e ; mieux vaut mourir que de conduire les autres, dans l’intrigue et la cruauté, vers la désillusion finale. » C’est en ces
63 té si différentes à tant d’égards, si contrastées dans leurs données individuelles, ne fait qu’accentuer l’intérêt d’un rapp
64 ’étranger, parfaits représentants de leur nation, dans ce qu’elle a justement de plus différent de l’autre. L’un protestant
65 cablement marqués par deux morales aussi extrêmes dans leur domaine qu’hostiles entre elles : la puritaine et la jésuite. L’
66 le repos du guerrier. L’un tourmenté de scrupules dans l’action et plein d’humour quand il parlait de son œuvre écrite, l’au
67 à 20 ans les voilà partis, l’un pour des fouilles dans les pays arabes qu’il avait étudiés avec passion ; l’autre sur ces av
68 lus, ce travail les entraîne loin de leur patrie, dans des régions sauvages. Les voici doublement dépaysés, et par la plus c
69 , et par la plus curieuse coïncidence, aux prises dans le désert avec les mêmes Arabes. Soit qu’il s’agisse de négocier avec
70 de pris en otage, ou de les inciter à la révolte, dans les deux cas il faut parler leur langue, pénétrer leurs modes de pens
71 en conflit avec la politique des pouvoirs établis dans leur patrie (ou en son nom), ceux-là mêmes qu’ils viennent de servir,
72 s soudain se révèlent incompatibles avec l’esprit dans lequel ils ont servi. Signe plus personnel : ils avouent dans leurs l
73 ils ont servi. Signe plus personnel : ils avouent dans leurs lettres les doutes les plus profonds, et les mieux motivés, qua
74 ul désir bien déclaré est désormais de se retirer dans une maison de campagne, avec le livre qu’ils portent en eux, toujours
75 ux descriptions exactes, et se meuvent en général dans une psychologie qui déconcerte la morale classique et son langage ; c
76 argé des honneurs du héros. Au lieu de se retirer dans une maison de campagne, ou d’accepter quelque fonction publique, ils
77 ment du service. Ils se confondent volontairement dans le rang, pour y subir les disciplines les plus vexantes. On les voit
78 ar des raisons variables et même contradictoires. Dans les deux cas, et nonobstant les circonstances historiques différentes
79 as de les frapper. Lawrence décrit son engagement dans l’armée de l’air comme « le meilleur équivalent moderne de l’entrée a
80 , et peut-être à la fin de la foi en eux-mêmes ou dans le rôle qu’ils peuvent encore jouer parmi les hommes tels qu’ils les
81 elques semaines avant sa mort. (Et Saint-Exupéry, dans toutes ses dernières lettres, a des phrases qui rendent le même son.)
82 teurs sont les héros de la masse, qui les produit dans sa panique devant une liberté sans contenu. Il est des dictateurs de
83 t la passion nationaliste. Je vois leur antithèse dans les héros de l’intégrité personnelle, dont Lawrence est le prototype.
84 e nombre. Mais la force d’un Lawrence a sa source dans les seules exigences qu’il s’impose. Le dictateur est le parasite des
85 de l’action l’y contraignent, comme ce fut le cas dans sa campagne d’Arabie ; et il ne peut se retenir de dénoncer dans cet
86 e d’Arabie ; et il ne peut se retenir de dénoncer dans cet usage, même légal, un abus. Forcer autrui sera toujours un viol,
87 cation de sa personne. Il dépasse tous les autres dans ce sens. Et je ne lui vois d’égal, dans l’exigence quant à soi-même,
88 es autres dans ce sens. Et je ne lui vois d’égal, dans l’exigence quant à soi-même, le mépris de la fraude, et le scrupule f
89 on de l’homme moderne aux épreuves les plus dures dans divers ordres, faisant lui-même les frais de l’expérience et se refus
90 e de la résistance du matériel et du moral humain dans l’état où se trouve notre monde. Et voici le résultat de cette étude
91 a réalité moderne en tant que telle. Lawrence est dans un camp de la RAF quand il écrit cette lettre à Lionel Curtis, le 30
92 preté de mes habits, et d’une certaine exactitude dans les évolutions physiques à l’exercice. Depuis que je suis ici, il ne
93 rait le complet déterminisme — et c’est peut-être dans le complet déterminisme que gît la paix parfaite après laquelle j’ai
94 e, car mon effort actuel est de trouver l’égalité dans la seule subordination. C’est l’exercice de l’autorité qui m’écœure) 
95 us que ses campagnes, mais moins que son activité dans la RAF « car la conquête de l’air me paraît être la seule tâche majeu
96 non les grands as. « C’est pourquoi je suis resté dans le rang, et j’ai servi de mon mieux… » L’idée même de créer quelque c
97 elque chose « d’intangible », qui l’avait soutenu dans son effort d’artiste alors qu’il écrivait les Sept Piliers, il la ren
98 J’ai donc changé de direction… Je me suis engagé dans la RAF pour me mettre au service d’une entreprise mécanique, non pas
99 ique, non pas comme un chef, mais comme un rouage dans la machine. Le mot-clé, je pense, c’est machine… Je laisse à d’autres
100 te d’un ordre acceptable, tentent de s’équilibrer dans le chaos. De repères, simplement, non de philosophie. Car Lawrence, c
101 Lawrence, comme plusieurs de sa race, ne se situe dans nos problèmes que d’une manière fragmentaire, en des occasions si con
102 fesse, au terme de son expérience de douze années dans l’aviation, est une morale collectiviste. (L’effort commun qui porte
103 pprendre à se compter pour rien ; trouver la paix dans le complet déterminisme ; et jusqu’au culte de la machine !) Mais d’a
104 ites phrases d’un humour cynique, bien que jetées dans une lettre hâtive, traduisent une attitude mûrie. C’est la morale du
105 ’autre solution que de s’assurer une petite place dans la cité, un rôle utile dans ce monde qu’il juge assez absurde — par e
106 urer une petite place dans la cité, un rôle utile dans ce monde qu’il juge assez absurde — par excès de conscience éthique —
107 imaginer que ce dernier, s’il eût vécu tranquille dans son cottage, eût pu être tenté par une œuvre analogue, transposition
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
108 enri Spaak en l’occurrence, qui s’écriait naguère dans l’hémicycle de Strasbourg : « L’Europe vit, depuis des années, de la
109 ions d’habitants : « 320 vivent depuis des années dans la peur de 210 et de la charité de 150. » On souhaite qu’une telle co
110 ns contesté et cependant, comme il arrive parfois dans les cauchemars, rien ne peut avancer, tout s’entrave. Cette lenteur i
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
111 maintenant. Je ne ferai pas de longues incursions dans le passé, mais je rappellerai la leçon de l’histoire ; avant le Moyen
112 ure devenait-elle vivante ? D’abord elle naissait dans la méditation, puis cette méditation était transcrite, formulée en œu
113 uvres écrites ; elle circulait ensuite, enseignée dans les écoles et plus tard dans les universités, formant les clercs, les
114 t ensuite, enseignée dans les écoles et plus tard dans les universités, formant les clercs, les hommes de culture, chargés d
115 ar de petites équipes de chercheurs ; puis coulée dans des moules uniformes : [par]j l’école, le livre, la revue, le journal
116 te qu’au Moyen Âge. Il n’existe guère aujourd’hui dans nos pays qu’une seule forme de culture commune à tout le monde, sans
117 e vois l’activité des foyers de culture s’insérer dans ce grand phénomène historique, capable, vu à distance, de dominer tou
118 en doit pouvoir réaliser sa vocation particulière dans le groupe humain où il se retrouve inséré. Faire l’Europe, c’est d’ab
119 e plaisanterie, une thèse sans fondement racontée dans les livres d’école depuis cent ans. Il n’existe pas de culture nation
120 re valables, celles-ci ont besoin d’être essayées dans le vif, passées au crible de la vie quotidienne, puis modifiées dans
121 s au crible de la vie quotidienne, puis modifiées dans leur pensée, si cela est nécessaire. De cette manière, l’idée europée
122 réduit. Nous vous offrons aussi de faire circuler dans vos foyers des listes de conférenciers, choisis dans tous les pays eu
123 s vos foyers des listes de conférenciers, choisis dans tous les pays européens, avec le temps dont ils disposent, les horair
124 critiques fécondes. On risque toujours de tomber dans l’abstrait ; et nous avons besoin de votre opinion pour orienter notr
125 ales. Il y a la culture, qu’il s’agit d’implanter dans des sols différents avec des méthodes qui peuvent différer, être popu
126 e, de luxe intellectuel. Il faut qu’ils coopèrent dans un effort général pour donner au mot culture un contenu de vitalité h
127 arlant des foyers où l’on disait : « j’espère que dans un foyer la maison seule ne compte pas, ni la mystique locale, c’est
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
128 incipaux points de l’argumentation de M. Rappard, dans l’ordre où il les a énumérés lui-même. « Je ne crois pas, dit-il, que
129 idée américaine, qui aurait trouvé son expression dans le discours prononcé le 31 octobre 1949 par l’administrateur du plan
130 ictor Hugo, on trouve suffisamment d’éléments, et dans l’activité même du directeur de l’Institut des hautes études, pour dé
131 aiter de chimère ce plan qui est entré maintenant dans sa phase de réalisation. Mais ne croyez-vous pas, qu’isolés de la mer
132 che pas que le Royaume-Uni ait joué un grand rôle dans la constitution de la Suisse, ou que l’Amérique du Nord ait eu une gr
133 et les trois pays du Benelux trouvent assurément dans leur passé singulièrement plus de raisons de se redouter et de se méf
134 n centre d’union et un seul intérêt commun » ! Et dans un de ses ouvrages, M. Rappard ne manque pas de relever, avec l’ironi
135 ralité ? Reste le problème de notre neutralité dans une fédération européenne ? Reconnaissons qu’à suivre les suggestions
136 ne vaudrait-il pas mille fois mieux les unir tous dans une seule et même alliance ? » Alors quoi : est-ce à dire que nous de
137 lors quoi : est-ce à dire que nous devions entrer dans l’Alliance atlantique, avec ceux qui « furent toujours à travers l’hi
138 daptation. Mais ce que je trouve le plus étonnant dans ces déclarations de M. Rappard, c’est précisément que sa conclusion e
9 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
139 Paul Valéry faisait remarquer que si l’on mettait dans un plateau de la balance l’Empire des Indes, dans l’autre le Royaume-
140 dans un plateau de la balance l’Empire des Indes, dans l’autre le Royaume-Uni, le plateau chargé du plus petit nombre d’habi
141 ent une unité de civilisation et culture inégalée dans le monde moderne. Ils ont fait à eux seuls, au cours des siècles et g
142 îtres et de disciples, presque tout ce qui compte dans la peinture, dans la musique et dans l’architecture européennes. Et l
143 les, presque tout ce qui compte dans la peinture, dans la musique et dans l’architecture européennes. Et la majeure partie d
144 e qui compte dans la peinture, dans la musique et dans l’architecture européennes. Et la majeure partie des sciences. Et les
145 s, ni que les Six aient décidé de vivre désormais dans un vase clos. La « Petite Europe » a cherché son salut dans l’union.
146 se clos. La « Petite Europe » a cherché son salut dans l’union. Elle l’a trouvé malgré l’hostilité, la méfiance ou l’indiffé
10 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
147 comparez-le à celui d’Aix, comme on peut comparer dans nos musées l’évolution d’un grand sujet au cours des âges, de l’Itali
148 nité vraie de notre Europe : celle qui se réalise dans la diversité des langages, des écoles, des sensibilités. Et c’est cel
11 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
149 Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieuse et simple traduction (de Jean Paulhan et Bernard Groeth
150 ssionnément originale. Et je tentais de décrire — dans le premier article, je crois bien, publié en France sur Kassner — « l
151 rer qu’après une grande lecture. » Ainsi Kassner, dans ses dialogues. Chaque interlocuteur y atteint, tour à tour, à l’expre
152 te à l’échange. Ainsi s’opposent et se comparent, dans ces dialogues, mesure antique et démesure moderne, ou les grandes int
153 zen qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence.
12 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
154 Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)q r Les fins d’une civilisation ne s
155 ’une civilisation ne doivent pas être recherchées dans son passé le plus reculé : elles ne sont saisissables que dans la dia
156 é le plus reculé : elles ne sont saisissables que dans la dialectique de ses succès et de ses échecs, c’est-à-dire dans les
157 ique de ses succès et de ses échecs, c’est-à-dire dans les moments mêmes où ses fins deviennent conscientes et manifestes. «
158 ses fins deviennent conscientes et manifestes. «  Dans ma fin est mon commencement », écrit T. S. Eliot, d’après saint Jean
159 , foyer de toute la civilisation occidentale : ni dans le temps ni dans l’espace on ne saurait la délimiter. Mais il y a plu
160 la civilisation occidentale : ni dans le temps ni dans l’espace on ne saurait la délimiter. Mais il y a plus dans ce cas par
161 pace on ne saurait la délimiter. Mais il y a plus dans ce cas particulier, car au contraire de ce que l’on pourrait croire d
162 le, distincte et reliée, unique et communautaire. Dans la confusion générale, la sémantique la plus follement précise (puisq
163 t leur interaction antinomique, nous apparaissent dans le détail très fin de toutes nos sciences, de la logique mathématique
164 de, « Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement », The Alliance Review, Alliance, janvier 1953, p. 1.
165 regard. Introduit par la note suivante : « C’est dans la mesure où le christianisme a signifié la fin des religions et des
13 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
166 bandon de notre neutralité, sans qu’il y ait lieu dans discuter dans le premier cas, et dans le second cas, comme une conséq
167 e neutralité, sans qu’il y ait lieu dans discuter dans le premier cas, et dans le second cas, comme une conséquence accessoi
168 y ait lieu dans discuter dans le premier cas, et dans le second cas, comme une conséquence accessoire de notre entrée dans
169 comme une conséquence accessoire de notre entrée dans un corps politique plus large, entrée qui aurait été le véritable obj
170 naître ? Quels en seraient les effets pratiques ? Dans l’état présent des choses et de l’opinion publique, chez nous et dans
171 des choses et de l’opinion publique, chez nous et dans les pays voisins, un tel geste paraîtrait à la fois dénué de sagesse
172 , aujourd’hui, sur l’abandon de notre neutralité. Dans ces conditions, comment se fait-il que la question de la neutralité s
173 onde, c’est que son directeur a parlé de l’Europe dans son discours du 1er août 1952 à Genève (sans même prononcer le mot de
174 rope, c’est déjà violer le tabou. Nous sommes ici dans le domaine du « sacré », selon le vocabulaire des sociologues. La rai
175 Les fédéralistes constatent que rien ne s’oppose dans notre statut de neutres à des conversations avec la Haute-Autorité de
176 et doit servir de modèle pour une Europe fédérée, dans le respect des diversités nationales, traditionnelles ou récemment ac
14 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
177 és par les souvenirs de deux guerres : où trouver dans tout cela un dénominateur commun, et que venez-vous parler d’union, q
178 nationalités, de partis politiques et d’intérêts, dans une espèce d’espéranto totalitaire… Cette vision pessimiste de notre
179 l’union fédérale peut les sauver et les garantir dans notre siècle. Mais d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce qui
180 s’agit de porter un jugement sur l’avenir, comme dans le cas de l’union de l’Europe. Mais il y a plus. Il est parfaitement
181 s combattent, ou bien prétendent faire mieux mais dans le même sens éthique : dans l’un et l’autre cas, le langage est le mê
182 dent faire mieux mais dans le même sens éthique : dans l’un et l’autre cas, le langage est le même, il dérive de la théologi
183 ession sont identiques, qu’il s’agisse du sonnet, dans toutes les langues d’Europe, du roman (dérivé de Tristan), du tableau
184 L’Asiatique a toujours recherché la perte du moi dans le Tout. Le Soviétique n’a plus le droit de dire « je » que lorsqu’il
185 sme survive à ses raisons, en perdant ses racines dans la réalité, cela ne signifie pas qu’il ait cessé de nuire. Les écriva
15 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
186 urope unie ? Je suis né à Neuchâtel, c’est-à-dire dans le canton qui a été le dernier à se rallier à la fédération suisse en
187 peu partout, je ne me suis jamais senti étranger dans aucun de nos pays. Tel est, si vous le voulez, l’aspect « cosmopolite
188 fédéraliste. Mobilisé pendant un an en Suisse, et dans un pays entièrement cerné par les nazis et les fascistes, j’ai publié
189 age intitulé Mission ou démission de la Suisse , dans lequel j’exposais plus nettement qu’auparavant la liaison nécessaire
190 op sur nos diversités, que devient notre unité et dans quoi peut-on la fonder ? Précisément, dans notre passion de différer
191 ité et dans quoi peut-on la fonder ? Précisément, dans notre passion de différer les uns des autres : c’est ce que nous avon
192 vre qui sera intitulé : Le Sens de nos vies x, et dans lequel j’esquisse une histoire de l’homme européen, ou plutôt de sa m
193 ndieu, et moi-même, bien autre chose que l’entrée dans un parti !) D’où notre critique de l’individualisme irresponsable qui
194 e tenir à Montreux. Comme j’hésitais à intervenir dans une situation politique que je n’avais pu suivre que de très loin, il
195 ourd’hui le point faible. Mais il y a plus grave. Dans tous nos pays européens, on méconnaît à la fois la faiblesse présente
196 ope. Nehru, énumérant les puissances qui comptent dans notre monde, citait, l’autre jour, l’Amérique, l’URSS, la Chine et l’
197 ns que la Suisse ne soit le dernier pays à entrer dans la fédération européenne. Mais alors, cette adhésion sera la preuve q
198 it paisiblement. Et voici le second : La Suisse dans l’histoire aura le dernier mot. Saviez-vous que ces deux vers sont d
199 nce européenne que nous sommes heureux de publier dans notre journal. » x. Aucun livre de Rougemont n’a été publié sous ce
200 n’a été publié sous ce titre, mais un essai paru dans la revue Preuves en juin 1952. L’Aventure occidentale de l’homme , e
16 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
201 Dieu n’est pas affectée par une polémique locale dans le temps et dans l’espace. Mais l’inconséquence n’est pas moindre dan
202 ffectée par une polémique locale dans le temps et dans l’espace. Mais l’inconséquence n’est pas moindre dans le camp, d’aill
203 l’espace. Mais l’inconséquence n’est pas moindre dans le camp, d’ailleurs divisé, des agnostiques. Déjà l’on parle de mysti
204 nait, mais rendait par ailleurs impraticable — et dans le fait impratiqué. On sait que Sartre vient de joindre le camp du co
205 ssé d’exister, d’aider l’homme ou de le juger. Et dans le fait, numériquement, il n’y a jamais eu dans l’Histoire autant d’h
206 t dans le fait, numériquement, il n’y a jamais eu dans l’Histoire autant d’hommes qu’aujourd’hui pour affirmer qu’ils croien
207 -sens. Car où bien « Dieu » ne signifie rien — et dans ce cas il ne peut pas mourir ; ou bien il signifie la Vie, l’Éternité
208 é, le Total, l’Être en soi, l’Inconnaissable, et, dans ce cas, dire qu’il est mort, revient à faire du bruit avec la bouche.
209 serait donc produit, à un certain moment précis, dans le temps et dans l’espace (mais où et quand ?), un événement cosmique
210 uit, à un certain moment précis, dans le temps et dans l’espace (mais où et quand ?), un événement cosmique sans précédent,
211 même à chaque passereau dit l’Évangile), et cela dans le détail intime de sa vie, le Dieu que tant de milliards d’humains s
212 nt encore pour qu’il les assiste individuellement dans leurs grandes et petites épreuves, le Dieu personnel en un mot, omnis
213 eu personnel est incroyable et absurde, en effet, dans une vue statistique du monde et pour l’imagination aujourd’hui couran
214 é, vers « moi », et le voit de plus en plus près, dans le secret de son cœur, dans le noyau de son esprit. « Dieu sensible a
215 de plus en plus près, dans le secret de son cœur, dans le noyau de son esprit. « Dieu sensible au cœur », disait Pascal. Et
216 fondamentale ne peut être décelée et étudiée que dans le noyau de l’atome, dans ce cœur du réel physique. Si nos savants s’
217 décelée et étudiée que dans le noyau de l’atome, dans ce cœur du réel physique. Si nos savants s’étaient bornés à considére
218 nable. De même, il est absurde de « chercher Dieu dans la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans nos préoccupations pol
219 st absurde de « chercher Dieu dans la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans nos préoccupations politiques, économiques
220 eu dans la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans nos préoccupations politiques, économiques et sociales. Puisqu’il n’e
221 dehors d’une rencontre qui ne peut avoir lieu que dans l’intime, comme la transformation de l’énergie que dans l’infime, et
222 ’intime, comme la transformation de l’énergie que dans l’infime, et comme l’amour nulle part ailleurs que dans un cœur. 7.
223 ’infime, et comme l’amour nulle part ailleurs que dans un cœur. 7. Voir le bref et admirable ouvrage de Karl Jaspers : Nie
17 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
224 l’Asie ? Elle retrouverait ainsi sa juste place, dans une conception sainement géographique et matérialiste du monde, Reten
225 onstitué le plus sérieux atout des peuples libres dans leur confrontation avec Moscou. Non point que le projet de CED et le
226 raison — d’inspirer quelque crainte à la Russie. Dans son premier discours à Genève, Zhou Enlai déclarait en substance : —
227 es en Asie ! Notre tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allem
228 ucoup… Le colonialisme européen n’existe plus que dans les dénonciations que récitent les Russes et leurs satellites en Asie
229 ommuniste serait un moyen de rétablir la « paix » dans le Sud-Est de l’Asie, puisque celle-ci serait ouverte à l’expansion r
230 ée demain, la conférence de Genève se terminerait dans les huit jours, ayant perdu son intérêt stratégique pour M. Molotov.
231 u son intérêt stratégique pour M. Molotov. C’est dans cette perspective — qui déclasse brutalement les discussions de « pré
232 rançais sur le projet de CED. Le sort de l’Europe dans le monde dépend d’une poignée de députés dont on ne saura jamais les
18 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
233 nalistes européens ont pris position en public ou dans le secret de leur cœur, mais que presque personne n’a lu ! On me conf
234 core, mais tout indique qu’elle doit se prononcer dans un délai très court. Son choix sera donc décisif. Après deux ans de d
235 -il de mélanger les soldats allemands et français dans des compagnies commandées par des caporaux belges et des officiers it
236 de corps d’armée et d’armée pourront être choisis dans n’importe lequel des pays membres. (C’est ce qui s’est passé déjà pen
237 ments pour et contre la CED Comment expliquer, dans ces conditions, la violence des polémiques soulevées, en France surto
238 s et les unités françaises auront le même statut, dans la même armée, sur la base du même traité. Si vraiment ce traité sign
239 nse, c’est-à-dire si elle refuse la CED, alors et dans ce cas précisément, elle tombera sous la dépendance des USA ; et cela
19 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
240 déologie, le tout au nom de la nation. Il confond dans une même répression la réaction qui veut le renverser, et les diversi
241 e révolution sanglante, et qui se sait illégitime dans sa prétention à régner au nom de tous contre une moitié du peuple. M
242 évolution et de l’Empire, loin de faire triompher dans toute l’Europe l’idéologie unitaire des jacobins, va susciter des nat
243 s, va susciter des nationalismes rivaux. Et c’est dans le pays qui aura subi le plus durement l’agression napoléonienne, c’e
244 e esprit et nature.) Cet esprit national est « un dans la marche de l’Histoire ». Il se fait par sa propre activité, s’épano
245 fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le monde. » Et encore : « À chaque époque domine le peuple qui incarn
246 de vivre en paix, de « végéter », précise Hegel, dans le bonheur et sans histoire. Nous assistons au transfert décisif de l
247 er les hommes réels, comment va-t-il se comporter dans le monde ? L’idéal primitif de la nation, confisqué par l’État frança
248 ore, ou même leur langue : c’est ainsi qu’on a vu dans notre siècle, la Norvège, la Turquie, l’Irlande et Israël se livrer a
249 s, dépourvus de tout scrupule communautaire, main dans la poche, prêts à tirer, vont essayer de faire la loi en Europe. On p
250 le christianisme, elle se contentera de l’annexer dans les occasions décisives. Lorsqu’un Maurice Barrès célèbre l’union « s
251 ce Barrès célèbre l’union « sacrée » de la nation dans laquelle catholiques, protestants et agnostiques « oubliant ce qui le
252 temps de guerre) et de se sentir comme transporté dans une espèce de transcendance. À vrai dire, il s’agit encore d’un égoïs
253 ment élargi qu’il en devient vertu. On l’enseigne dans les écoles sous le nom de « patriotisme ». Il est admis que tout orgu
254 armi les plus typiques et les plus vivants encore dans nos esprits, ou tout au moins dans nos réflexes acquis sur les bancs
255 vivants encore dans nos esprits, ou tout au moins dans nos réflexes acquis sur les bancs de l’école primaire. ⁂ La souverain
256 CED prétendait limiter la souveraineté de l’État dans le domaine militaire. À ses yeux donc, une France non absolument et t
257 qu’un mythe, inventé par les prêtres de la nation dans le dessein d’asservir les esprits à l’État. La souveraineté absolue n
258 à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans les limites posées par le droit applicable à chaque domaine ». Or il
259 e et obsessive. Où la voit-on à l’œuvre ? Non pas dans les faits, mais seulement dans les discours des adversaires de la CED
260 l’œuvre ? Non pas dans les faits, mais seulement dans les discours des adversaires de la CED ou de toute autre forme d’orga
261 t un homme qui a tort, ou qui persiste méchamment dans son erreur. C’est bien plutôt un homme qui souffre de la crainte morb
262 autre élément du nationalisme profondément induré dans les esprits, depuis quatre ou cinq générations, par les soins de l’in
263 rme de l’État est à peu près la même de nos jours dans les patries et les nations les plus diverses. D’autre part, l’État n’
264 uand celle-ci se trouve être celle d’une majorité dans les frontières actuelles de l’État en question. La confusion Patrie-É
265 on-Langue, résultat d’une ignorance crasse, sévit dans plusieurs chapitres des traités de Versailles, Trianon et Saint-Germa
266 incroyable que cela paraisse, a poussé plus loin dans l’absurde. Non content de prétendre forcer dans le lit de Procuste de
267 n dans l’absurde. Non content de prétendre forcer dans le lit de Procuste des mêmes frontières administratives, patries loca
268 e la frontière linguistique, idéalement prolongée dans le sous-sol muet. La tendance à l’autarcie économique n’est qu’une tr
269 at-nation. Nulle part, l’État ne trahit mieux que dans ce domaine son mépris foncier des hommes. Car l’autarcie implique que
270 idiot, mais on ne s’en aperçoit que si c’est dit dans une langue étrangère, ou par un lointain Mossadegh, ruinant son peupl
271 et à autoriser les tricheries les plus effrontées dans le domaine commercial et financier : tarifs douaniers arbitraires, in
272 bon sens. III. Deux modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deux types d’esprit et de sensibilité po
273 conteste à l’un ou l’autre de ces types d’esprit, dans le passé récent de l’Occident ? Le nationalisme a représenté au xixe
274 et en Afrique, par le moyen du colonialisme. Mais dans le même temps qu’il portait à son apogée la puissance mondiale des Eu
275 able d’un grand marché continental, il entretient dans les pays protectionnistes une économie malsaine, de plus en plus inap
276 niques multiplient sans limites entre les hommes, dans la plus parfaite indifférence aux frontières des États-nations. Le na
277 mi seulement après son apparition révolutionnaire dans notre Histoire. À l’inverse, le fédéralisme se trouve en pleine conso
278 e. Il serait bien utile de prolonger ce parallèle dans le domaine de la biologie et de la psychologie : je le suggère à des
279 rise avec l’époque, si je puis dire, il est aussi dans le droit fil des traditions les plus fécondes de l’Occident. On sait
280 art ou de doctrine politique, proche ou lointaine dans le temps ou l’espace, selon ses goûts et sa vocation, c’est pratiquer
281 ent. Enfin, je rappellerai que le fédéralisme est dans la ligne de la pensée chrétienne, alors que le nationalisme est fonci
282 ctive. Quelles seront les maximes de notre lutte, dans cette situation de fait ? ⁂ J’envisagerai trois exemples typiques, l’
283 la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont
284 ntit aux cantons leur territoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté e
285 nationalismes intégraux, — je serai content. 2° — Dans le domaine économique, également, cherchons la réalité derrière les é
286 Arnaud Dandieu, méthode qui consiste à distinguer dans les activités humaines la part des automatismes nécessaires et celle
287 de la culture. Il est une phrase que je retrouve dans tous les plans et projets « culturels » élaborés par les États, par l
288 lés et officiels de nation à nation. Elle est née dans des foyers locaux qui ne correspondent à aucun de nos États-nations —
289 ne d’échanges libres ; elle meurt d’être enfermée dans des cadres administratifs ou nationaux ; et ce n’est pas une libérati
290 s de conduire à une union vivante de nos peuples. Dans chaque cas, mes conclusions ont été pareilles : elles tendent toutes
291 l’Europe par pièces et morceaux, que de la faire dans un seul élan. Tourner un à un les obstacles multipliés par les scepti
20 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
292 ice vivant et militant de la liberté de l’esprit, dans l’actualité de notre temps. Quels furent les actes du Congrès pendant
21 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
293 suis de ceux qui tiennent pour capital leur rôle dans la défense de ce pays, pendant la dernière guerre mondiale. Mais nous
294 éloge des vertus qui tiennent un peuple ensemble. Dans la liste de ses ouvrages, je trouve un tournant symbolique, vers 1940
295 à la formation du plus vaste ensemble historique dans lequel se situe la Suisse. Le sens de la grandeur et le sens de l’Eur
296 ! Car comment comprendre la Suisse sans la situer dans ses vraies dimensions, à la fois spirituelles et historiques, qui son
297 ’est que de regarder la carte. Tout nous rattache dans le passé, comme pour l’avenir, à des entités spirituelles, historique
298 re conscience de l’Europe. Car l’Europe est faite dans l’ensemble des mêmes éléments que la Suisse : à la fois catholique et
299 la seule Suisse, et comme elle encore travaillée dans les profondeurs du passé, dans cet inconscient collectif d’où remonte
300 encore travaillée dans les profondeurs du passé, dans cet inconscient collectif d’où remontent les rêves qui nous guident,
301 tefois ces éléments, séparés en Europe, voisinent dans nos cantons, nos familles, nos esprits. Et leur conciliation vivante
22 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
302 CED et les accords de Londres. Londres a réalisé dans l’euphorie ce que la CED était accusée à tort de préparer ; ce quelle
303 t péché depuis quelques années — et non seulement dans l’affaire de la CED — par complaisance à une double illusion : ils on
304 ils ont gagné contre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ? Nous pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croi
305 e l’Europe par pièces et morceaux que de la faire dans un seul élan fédérateur : qu’il est plus facile de tourner les obstac
306 es obstacles que de les attaquer là où ils sont : dans les routines de l’esprit nationaliste, autant et plus que dans les in
307 ines de l’esprit nationaliste, autant et plus que dans les intérêts particuliers. Or, cette attaque eût impliqué une campagn
308 échec a résulté du fait qu’on laissait le public dans l’ignorance de la vraie situation européenne, des vrais buts du trait
309 e ou d’information européenne publiés depuis 1947 dans les seize pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-vingt
310 ires. Cela paraît considérable quand on est assis dans le bureau central d’un mouvement, devant près de cinq-cents brochures
311 e-cents exemplaires de chaque brochure distribuée dans chaque pays. Une goutte d’eau dans la mer. Comment s’étonner après ce
312 ure distribuée dans chaque pays. Une goutte d’eau dans la mer. Comment s’étonner après cela de l’ignorance presque totale où
23 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
313 umanité (ceux que l’on prend pour base des études dans certaines universités américaines), je me bornerais aux écrits religi
314 n’ai tenu compte d’écrits de ces trois ordres que dans la mesure où ils ont fixé la rhétorique de l’une de nos langues natio
24 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
315 amais encore, une telle rencontre n’avait eu lieu dans les annales de l’Europe. Une seule journée de délibérations suffit à
316 la multiplication rapide des festivals de musique dans tous nos pays et presque dans toutes nos villes, posait des problèmes
317 estivals de musique dans tous nos pays et presque dans toutes nos villes, posait des problèmes tout nouveaux. Plus on joue d
318 grandiose manifestation de la musique européenne, dans son unité fondamentale et dans la richesse de ses diversités national
319 usique européenne, dans son unité fondamentale et dans la richesse de ses diversités nationales et régionales. Notre but est
320 e but est donc à la fois d’harmoniser les efforts dans un esprit de collaboration européenne, tout en développant toujours p
321 mbres de savoir ce qui a été fait par d’autres et dans quelles conditions, quelles sont les œuvres nouvelles à créer, à quel
322 rois langues à 160 000 exemplaires, et distribuée dans toute l’Europe et en Amérique, donne la preuve d’une coopération étro
323 cant, de cette union européenne qui doit s’opérer dans les cœurs avant de pouvoir s’établir dans les faits, pour notre salut
324 ’opérer dans les cœurs avant de pouvoir s’établir dans les faits, pour notre salut commun et pour la paix. La musique, créat
25 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
325 Je vivais en ce temps-là, terminant mes études, dans la petite ville de Neuchâtel, et nous étions passionnément surréalist
326 poque. Âge d’or de la Littérature, qui triomphait dans le temps même que nous pensions la renier comme telle, au nom de l’Av
327 » célébré par Valery Larbaud. Je nous vois encore dans sa petite cuisine, en train de peler de fines patates pour un dîner i
328 ouleur qui furent prises à la veille de la guerre dans l’appartement d’Adrienne ? De l’ancêtre Claudel aux jeunes d’alors, t
329 s amicales qu’elle donna de plusieurs des modèles dans son Navire d’argent et sa Gazette des amis des livres : autant de pet
26 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
330 écrits. J’irai maintenant un peu plus loin, mais dans mon sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une
331 ntenant un peu plus loin, mais dans mon sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions te
332 vant le mystère et perd stupidement son existence dans la réponse ». Je voudrais au contraire approfondir, tout en la précis
333 ’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et l
334 ture révolutionnaire des problèmes qui surgissent dans l’époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands sain
335 e Clairvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans
336 niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent lointaines
337 culation. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent lointaines ou incompréhensib
338 s sectes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensé
339 passion de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aim
340 prit saint, dont l’ère est imminente, s’incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginatio
341 e, s’incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et
342 une Femme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au temps où se nouen
343 t porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie14. De là les tentatives multiplié
344 me. Saint Bernard de Clairvaux eut beau protester dans une lettre fameuse contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’Égli
345 t qui n’avait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trait dont on verra qu’il est
346 Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’
347 le dieu-déesse, comme en Égypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui est pur esprit et un démiurge qui
348 Une illustration Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi de la France à un relâchement notable du lien féodal et patri
349 s voici donc devant une réalisation (ou épiphanie dans l’Histoire) du phénomène que nous venons d’imaginer au paragraphe pré
350 d’abord qu’il se trouve impliqué bon gré mal gré dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les famill
351 Parfaits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’immense majorité des h
352 tiques, ces libertés très obscurément pressenties dans leur fascinante nouveauté… C’est au cœur de cette situation inextrica
353 oute les troubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cette religion de l’amour ennoblissant
354 xualité pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et
355 es (elle-même productrice de mauvaise conscience) dans la grande masse d’une société partagée non seulement entre la chair e
356 , du moins, très au courant des idées qui étaient dans l’air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour d
357 ées qui étaient dans l’air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des châtelaines dont il fallait apa
358 te qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet des mœurs
359 rapide d’une prétendue morale à ce point ambiguë, dans un Languedoc, une Italie du Nord, une Germanie rhénane, une Europe to
360 mes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais tout à fait mor
361 élaborées par des mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté »
362 s mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté » À partir du vie
363 » À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’Inde entière, tant hindouiste que bouddhistes une école ou mode rel
364 s », la délivrance devient possible par la Çatki… Dans certaines sectes tantriques, la femme devient elle-même une chose sac
365 antrisme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie
366 on, car « celui qui garde (ou reprend) sa semence dans son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upa
367 raindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle cérémonielle) devient un ex
368 plupart des textes qui la décrivent « sont écrits dans un langage intentionnel, secret, obscur, à double sens, dans lequel u
369 gage intentionnel, secret, obscur, à double sens, dans lequel un état de conscience est exprimé par un terme érotique »19 —
370 , comme n’importe quel débauché. » Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’un culte. Considérée comme « source un
371 quatre premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois su
372 ut en continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira d
373 tion, lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour En contraste ind
374 coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bi
375 mettre avec cette Dame. Et Guiraut de Calenson : Dans le palais où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui peut o
376 es, mais il lui est difficile d’en sortir. Il vit dans la joie, celui qui peut y rester. On y accède par quatre degrés très
377 nt ni vilains ni malotrus, ces gens-là sont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’
378 uoi les maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’angoisse… Ces faux servants font qu’un grand nombre abandonnent Mér
379 ue » comme critère des réalités qui m’intéressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’affirmer que telle « filiation »
380 u xviie siècle, La Fontaine le lira en français, dans une nouvelle traduction du persan faite sur une ancienne version arab
381 e, en provençal du xive siècle, quoiqu’orthodoxe dans les grandes lignes, porte des traces indiscutables de manichéisme. Se
382 l (en langage ouïgour du viiie siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’on peut suivre la transformation des noms
383 mme le furent plusieurs troubadours. Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les grands mystiques de
384 parfois se réduire à des fadaises sophistiquées, dans le goût des petites cours du Moyen Âge. Il peut être purement rêvé, e
385 ette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient
386 il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies, au travers des nombreux avatars dont nous allons décrire la
387 le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé, comme il arrive.) 13. Comme Amor s’oppose à
388 gères. Mais en 1510, Jean Lemaire de Belges écrit dans son Illustrations de Gaule : « Les nobles poètes disent que cinq lign
27 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
389 ’il apparaissait pour la première fois clairement dans le mythe de Tristan. Dès lors je dépassais largement mon sujet : il n
390 e de le considérer ou de l’éprouver. En Orient et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralemen
391 tte au mépris tandis que la passion est glorifiée dans la mesure même où elle est déraisonnable, où elle fait souffrir, où e
392 othèses. Mais, en 1940, le Père Dondaine retrouva dans une bibliothèque de Florence le Livre des deux principes, premier tex
393 J’en conviens. Mon livre est celui d’un moraliste dans la mesure où il cherche à faire prendre conscience aux gens des motif
394 tresens. Il y a un point aussi à ne pas oublier : dans l’amour-passion, les êtres sont dominés par leur amour. Ils ne peuven
395 par la note suivante : «  L’Amour et l’Occident , dans une édition remaniée et augmentée, aggravée dit M. de Rougemont qui a
28 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
396 est ma Suisse telle que je la vois, de très loin, dans mon souvenir. J’y reviens. Les gros plans tout d’un coup anéantissent
397 re. Tandis que le grand esprit, solidement raciné dans son étroit compartiment natal, cherchera dans les jeux survolants de
398 iné dans son étroit compartiment natal, cherchera dans les jeux survolants de la synthèse les grandes dimensions qui lui man
399 opique, alimentation rationnelle… Comment bouger, dans ce complexe bien réglé ? N’oublions pas que l’horlogerie est une scie
400 petits mouvements. Et découvrons la Suisse réelle dans l’usage de ses trains locaux. Les trains suisses, bien qu’ils vous c
401 ieusement mêlés au peuple souverain de la région, dans cette égalité scolaire que créent en Suisse les bancs de bois peints
402 ois jaune clair. On s’attendait à être interrogé, dans les trois langues nationales. À mi-chemin entre l’instituteur et le g
403 que le monde est une jungle atomique, l’humanité dans sa très grande majorité une espèce animale désordonnée, lubrique, rap
404 les étrangers sensibles lorsqu’ils prennent place dans nos trains locaux ? L’expérience de la vie new-yorkaise, où personne
405 elques années, punaisé près de la porte du balcon dans une chambre d’hôtel des bords du lac Léman : Afin d’éviter tout brui
406 ettes. C’était l’été des expériences de Bikini. Dans les secondes règne la gravité du commerce et de l’industrie. L’authen
407 en qu’il a l’habitude. On dirait qu’il s’installe dans son bureau, et sa pensée ne vagabonde pas, reste enfermée dans sa ser
408 au, et sa pensée ne vagabonde pas, reste enfermée dans sa serviette de cuir. Rien d’étonnant si le contrôleur distingue à pr
409 de supplément parce qu’il n’y avait plus de place dans les troisièmes : ils ont l’air trop contents d’être là, on les refoul
29 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
410 ndant des siècles, leur lien légal avait consisté dans une Diète, laquelle n’avait guère plus de pouvoir que l’Assemblée con
411 e « n’avait en fait d’emprise sur les cantons que dans la mesure où elle se conformait à leurs volontés »27. La division des
412 la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont
413 ntit aux cantons leur territoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté e
414 à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans les limites posées par le droit applicable à chaque domaine ». Or, on
415 lent, disent-ils, de voir leur patrie « se perdre dans la masse informe d’une Europe unie ». Le second argument est dû à M.
416 ument est dû à M. Cotsaridas, publiciste grec : «  Dans les domaines militaires, économiques et politiques, les organisations
30 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
417 . Ce message doit être entendu, cet appel propagé dans le monde entier. Chacun de nous doit maintenant y répondre. Chacun de
418 montrer sa vraie nature à Budapest, c’est donner dans un guet-apens. Accueillir et fêter les jolies troupes d’artistes, les
419 décide librement de l’action qu’il entend mener, dans sa sphère d’influence personnelle ou civique, contre ceux qui applaud