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Faire la propagande de la liberté, c’est sauver
notre
culture (décembre 1950-janvier 1951)a Nous sommes ici parce que no
2
er notre culture (décembre 1950-janvier 1951)a
Nous
sommes ici parce que nous savons tous que notre civilisation peut mou
3
1950-janvier 1951)a Nous sommes ici parce que
nous
savons tous que notre civilisation peut mourir demain et que ce n’est
4
Nous sommes ici parce que nous savons tous que
notre
civilisation peut mourir demain et que ce n’est pas là une phrase1. N
5
mourir demain et que ce n’est pas là une phrase1.
Nous
sommes ici parce que nous savons tous que le salut reste encore possi
6
est pas là une phrase1. Nous sommes ici parce que
nous
savons tous que le salut reste encore possible, mais qu’il suppose de
7
itions premières : la liberté et la paix. Si l’on
nous
demande quel est le principe simple qui a pu rassembler des hommes au
8
que vous voyez sur cette tribune, je répondrai :
Nous
sommes ici parce que nous croyons tous que la paix et la liberté sont
9
tribune, je répondrai : Nous sommes ici parce que
nous
croyons tous que la paix et la liberté sont en réalité indivisibles,
10
stigieuses. J’espère, parce que c’est précisément
notre
rôle d’intellectuels libres que de monter une garde vigilante et cont
11
en abusent. Tel est peut-être le premier point de
notre
programme et j’y reviendrai. Mais j’entends dire partout avec découra
12
et chacun dans sa sphère d’action et d’intérêts.
Nous
, intellectuels, nous sommes prêts à prendre notre part, qui pour l’in
13
hère d’action et d’intérêts. Nous, intellectuels,
nous
sommes prêts à prendre notre part, qui pour l’instant encore, n’est p
14
Nous, intellectuels, nous sommes prêts à prendre
notre
part, qui pour l’instant encore, n’est pas la moindre dans cette défe
15
ette défense qui vous intéresse tous directement.
Nous
nous sentons, comme intellectuels, visés en premier lieu par la menac
16
défense qui vous intéresse tous directement. Nous
nous
sentons, comme intellectuels, visés en premier lieu par la menace tot
17
u par la menace totalitaire, d’où qu’elle vienne.
Nous
savons que la phase actuelle de la lutte contre la tyrannie et pour l
18
e et pour la liberté est une phase idéologique et
nous
savons que, dans ce domaine, la guerre est déclarée depuis longtemps.
19
aine, la guerre est déclarée depuis longtemps. Si
nous
gagnons cette guerre, l’autre guerre suivra. Si nous la gagnons, nous
20
s gagnons cette guerre, l’autre guerre suivra. Si
nous
la gagnons, nous n’aurons pas encore tout sauvé, mais nous aurons, à
21
uerre, l’autre guerre suivra. Si nous la gagnons,
nous
n’aurons pas encore tout sauvé, mais nous aurons, à notre place et se
22
agnons, nous n’aurons pas encore tout sauvé, mais
nous
aurons, à notre place et selon nos pouvoirs, fait quelque chose pour
23
aurons pas encore tout sauvé, mais nous aurons, à
notre
place et selon nos pouvoirs, fait quelque chose pour la liberté, c’es
24
t sauvé, mais nous aurons, à notre place et selon
nos
pouvoirs, fait quelque chose pour la liberté, c’est-à-dire pour la pa
25
pour la liberté, c’est-à-dire pour la paix. On
nous
a volé le mot « paix » D’autres que nous défendent la paix, je le
26
On nous a volé le mot « paix » D’autres que
nous
défendent la paix, je le sais bien. D’autres que nous et avant nous o
27
défendent la paix, je le sais bien. D’autres que
nous
et avant nous ont lancé des appels pour la paix, de Stockholm, de Pra
28
paix, je le sais bien. D’autres que nous et avant
nous
ont lancé des appels pour la paix, de Stockholm, de Prague, de Varsov
29
e Varsovie tout récemment. C’est justement ce qui
nous
inquiète pour la paix, car nous pensons qu’ils aiment la paix, un peu
30
justement ce qui nous inquiète pour la paix, car
nous
pensons qu’ils aiment la paix, un peu comme le chat aime la souris et
31
t la paix, un peu comme le chat aime la souris et
nous
avons des raisons très précises de le penser. Nous publierons à ce su
32
ous avons des raisons très précises de le penser.
Nous
publierons à ce sujet bientôt des textes que les grands chefs totalit
33
ur les brebis. La vérité, voyez-vous, c’est qu’on
nous
a volé ce mot de paix. On nous l’a kidnappé ; on l’a pris en otage ;
34
-vous, c’est qu’on nous a volé ce mot de paix. On
nous
l’a kidnappé ; on l’a pris en otage ; on nous le présente maintenant
35
On nous l’a kidnappé ; on l’a pris en otage ; on
nous
le présente maintenant devant le front des troupes dans l’intention d
36
t devant le front des troupes dans l’intention de
nous
désarmer. Si vous n’êtes pas dans le camp politique qui s’est emparé
37
ique qui s’est emparé du mot « paix », vous êtes,
nous
dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 milli
38
it-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans
nos
pays, 14 millions en Europe, paraît-il, ont succombé à ce raisonnemen
39
a ne sonne pas vrai, n’est pas sincère ; ce qu’on
nous
a volé, ce qu’on nous a pris en otage, ce n’est pas la paix, c’est un
40
’est pas sincère ; ce qu’on nous a volé, ce qu’on
nous
a pris en otage, ce n’est pas la paix, c’est un mot. Il est très faci
41
uer entre le mot paix et la réalité vivante qu’il
devrait
désigner. Ceux qui prétendent défendre la paix sans vouloir en même t
42
ment défendue par les « Partisans de la Paix ». À
nous
donc, à nous tous, de reprendre la tâche, honnêtement cette fois-ci,
43
par les « Partisans de la Paix ». À nous donc, à
nous
tous, de reprendre la tâche, honnêtement cette fois-ci, cartes sur ta
44
e. La propagande de la Liberté Quelles sont
nos
armes ? Je pense que leur nature doit nous être indiquée par la natur
45
Quelles sont nos armes ? Je pense que leur nature
doit
nous être indiquée par la nature même de la lutte en cours qui, pour
46
es sont nos armes ? Je pense que leur nature doit
nous
être indiquée par la nature même de la lutte en cours qui, pour l’ins
47
lutte en cours qui, pour l’instant, encore, dans
nos
pays démocratiques, reste une lutte idéologique et qui le restera en
48
a en dernière analyse, même si la guerre physique
doit
intervenir entre-temps. Nous sommes soumis, depuis un an, à ce que l’
49
i la guerre physique doit intervenir entre-temps.
Nous
sommes soumis, depuis un an, à ce que l’on a nommé une offensive de p
50
— une préparation d’artillerie. Quelle peut être
notre
riposte ? Je n’hésiterai pas à lui donner ce nom, bien que ce nom soi
51
onner ce nom, bien que ce nom soit très mal vu de
nos
élites, peut-être même sans raison : c’est une mission de propagande
52
sans raison : c’est une mission de propagande qui
nous
incombe au premier chef. Je désire m’expliquer sur ce point. On peut
53
désire m’expliquer sur ce point. On peut et l’on
doit
détester la propagande, mais on ne veut pas nier qu’elle existe et qu
54
le joue — avec quel succès ! — contre tout ce que
nous
aimons. On peut aussi détester les microbes, mais cette opinion ne le
55
aussi qui ne sont pas moins contaminées. Certes,
nous
n’allons pas opposer aux campagnes massives et mécaniques des totalit
56
es des totalitaires, des procédés de même nature.
Nous
n’opposerons pas au fanatisme un autre fanatisme qui dans notre cas,
57
rons pas au fanatisme un autre fanatisme qui dans
notre
cas, serait absolument artificiel. Notre but, en effet, n’est pas d’e
58
qui dans notre cas, serait absolument artificiel.
Notre
but, en effet, n’est pas d’endormir ou d’hypnotiser les esprits mais
59
les hommes aux réalités, à leurs responsabilités.
Nous
savons très bien que nos libertés démocratiques occidentales sont trè
60
leurs responsabilités. Nous savons très bien que
nos
libertés démocratiques occidentales sont très loin d’être parfaites,
61
dentales sont très loin d’être parfaites, mais si
nous
les perdons un jour, nous penserons dans les camps qu’elles méritaien
62
être parfaites, mais si nous les perdons un jour,
nous
penserons dans les camps qu’elles méritaient pourtant qu’on les défen
63
our résolus sans équivoque derrière les barbelés,
nous
comprendrons qu’il eût peut-être mieux valu s’occuper de ces problème
64
it, sauver au moins la possibilité de les vivre à
notre
manière. Pour notre part, nous agirons. Nous allons employer ce qu’on
65
la possibilité de les vivre à notre manière. Pour
notre
part, nous agirons. Nous allons employer ce qu’on appelle les grands
66
té de les vivre à notre manière. Pour notre part,
nous
agirons. Nous allons employer ce qu’on appelle les grands moyens, la
67
e à notre manière. Pour notre part, nous agirons.
Nous
allons employer ce qu’on appelle les grands moyens, la radio, le film
68
raient demain, s’ils ne se réveillaient pas… Pour
nous
, la défense de la paix suppose des moyens de liberté, elle suppose la
69
ens de liberté, elle suppose la libre discussion.
Nous
voulons des moyens conformes à notre fin et nous voulons cette fin pa
70
e discussion. Nous voulons des moyens conformes à
notre
fin et nous voulons cette fin parce que la liberté est à nos yeux la
71
Nous voulons des moyens conformes à notre fin et
nous
voulons cette fin parce que la liberté est à nos yeux la condition vi
72
nous voulons cette fin parce que la liberté est à
nos
yeux la condition vitale de toute culture, de toute culture digne de
73
e culture, de toute culture digne de ce nom. Pour
nous
intellectuels, hommes de culture, faire la propagande de la liberté,
74
é, c’est, en fin de compte et du même coup sauver
notre
culture. Notre culture est menacée À ceux qui pensent que la cu
75
e compte et du même coup sauver notre culture.
Notre
culture est menacée À ceux qui pensent que la culture consiste en
76
C’est là qu’il faut chercher les vrais secrets de
notre
puissance, même matérielle, dans le passé, et aujourd’hui les vrais s
77
ans le passé, et aujourd’hui les vrais secrets de
notre
survivance indépendante, donc de nos libertés les plus concrètes. Il
78
secrets de notre survivance indépendante, donc de
nos
libertés les plus concrètes. Il s’en faut cependant, hélas ! de beauc
79
cependant, hélas ! de beaucoup, que la plupart de
nos
contemporains, même en Europe, prennent au sérieux, pratiquement, ce
80
désespoir ironique, et très sûr de son effet : «
Notre
Assemblée, Messieurs, se voit réduite à parler de questions culturell
81
nc un état d’esprit courant, voilà qui prouve que
notre
culture n’est pas menacée seulement de l’extérieur. En effet, compare
82
nsi, le laisser croire, c’est renoncer d’avance à
nos
meilleurs atouts dans la lutte historique où nous sommes engagés qui
83
nos meilleurs atouts dans la lutte historique où
nous
sommes engagés qui est une lutte d’idées, de croyances, de conception
84
Les totalitaires, eux, le savent très bien. Si
nous
reculons devant le défi… Lorsque Staline rédige lui-même un long a
85
ès vaste, c’est l’évidence, mais le seul fait que
nous
existons dorénavant, me semble-t-il, peut rendre à beaucoup un espoir
86
gent. À vous de les rejoindre. J’ajoute que, pour
nous
, intellectuels, le fait d’assumer publiquement notre part bien défini
87
us, intellectuels, le fait d’assumer publiquement
notre
part bien définie dans cette bataille commune est un acte de propreté
88
est un acte de propreté, un acte vital aussi pour
notre
pensée même ; car si nous reculions devant ce défi de l’histoire, que
89
acte vital aussi pour notre pensée même ; car si
nous
reculions devant ce défi de l’histoire, que pourrions-nous encore pen
90
lions devant ce défi de l’histoire, que pourrions-
nous
encore penser écrire ou dire sans une honte intime, sans une sorte de
91
« Faire la propagande de la liberté, c’est sauver
notre
culture », Les Amis de la liberté, Paris, décembre 1950–janvier 1951,
92
ique n’a pas encore vu le jour, il est vrai, mais
nous
ne perdons rien pour l’attendre : il est déjà conçu, il naîtra donc.
93
eront mieux distinguer, par contraste, combien je
dois
avoir raison. Demandons-nous comment on fait pour fabriquer soit un Y
94
ontraste, combien je dois avoir raison. Demandons-
nous
comment on fait pour fabriquer soit un Yankee, soit un citoyen des So
95
tiennent désormais à Fenimore Cooper, au mythe, à
notre
enfance, — n’y touchons plus. Mais prenez deux Européens de nations d
96
péen, que prendrez-vous ? Si vous mélangez toutes
nos
nationalités, au hasard, vous obtiendrez au mieux des Américains manq
97
e tels procédés l’Européen synthétique ou moyen :
nos
vertus, nos croyances, nos partis pris vitaux ne sauraient être addit
98
dés l’Européen synthétique ou moyen : nos vertus,
nos
croyances, nos partis pris vitaux ne sauraient être additionnés dans
99
synthétique ou moyen : nos vertus, nos croyances,
nos
partis pris vitaux ne sauraient être additionnés dans un seul homme.
100
ats souverains qui se divisent le continent. Mais
nous
venons de montrer qu’il serait vain de rêver cette union sous forme d
101
in de rêver cette union sous forme de mélange. Il
nous
faut faire l’Europe, voilà le vrai problème. Pour la faire, il nous f
102
Europe, voilà le vrai problème. Pour la faire, il
nous
faut partir des quelque 300 millions d’hommes réels qui peuplent la p
103
qu’il y a de plus européen chez les habitants de
notre
cap, c’est l’idée qu’ils ont tous d’appartenir d’abord à une famille,
104
dans le reproche si courant qu’à tort ou à raison
nous
faisons à l’Amérique : « Là-bas, répétons-nous, tout se ressemble ! »
105
on nous faisons à l’Amérique : « Là-bas, répétons-
nous
, tout se ressemble ! » (Que dirions-nous d’autres régimes, où ce n’es
106
répétons-nous, tout se ressemble ! » (Que dirions-
nous
d’autres régimes, où ce n’est pas la pression de la mode, mais celle
107
nds exemples, sont à peu près les mêmes chez tous
nos
peuples. Elles sont tout autres, et parfois même absentes en Russie s
108
is même absentes en Russie soviétique et en Asie.
Nous
avons beaucoup en commun, beaucoup plus que nous ne le croyons. Mais
109
Nous avons beaucoup en commun, beaucoup plus que
nous
ne le croyons. Mais nous n’avons rien de plus fort, pour nous unir, q
110
ommun, beaucoup plus que nous ne le croyons. Mais
nous
n’avons rien de plus fort, pour nous unir, que cette passion de reste
111
royons. Mais nous n’avons rien de plus fort, pour
nous
unir, que cette passion de rester différents, indissolublement liée p
112
de rester différents, indissolublement liée pour
nous
à la pratique des libertés réelles et personnelles. C’est pour sauver
113
pour sauver ces différences qu’il faut maintenant
nous
fédérer. Si nous voulons rester Français, Vaudois, Écossais ou Saxons
114
ifférences qu’il faut maintenant nous fédérer. Si
nous
voulons rester Français, Vaudois, Écossais ou Saxons, si nous voulons
115
rester Français, Vaudois, Écossais ou Saxons, si
nous
voulons rester nous-mêmes, il n’y a plus une minute à perdre : il nou
116
ous-mêmes, il n’y a plus une minute à perdre : il
nous
faut combiner nos ressources. Faute de former à temps cette libre uni
117
plus une minute à perdre : il nous faut combiner
nos
ressources. Faute de former à temps cette libre union, nous serons un
118
urces. Faute de former à temps cette libre union,
nous
serons unifiés par la force, mis au pas, ou froidement liquidés. L’éd
119
uropéen moyen, mais bien à réveiller en chacun de
nous
, tels que nous sommes, la conscience de nos libertés ; puis à vouloir
120
mais bien à réveiller en chacun de nous, tels que
nous
sommes, la conscience de nos libertés ; puis à vouloir le moyen de le
121
n de nous, tels que nous sommes, la conscience de
nos
libertés ; puis à vouloir le moyen de les sauver. L’éducation europée
122
ir le moyen de les sauver. L’éducation européenne
devra
montrer que nos libertés dépendent en fait de notre droit de différer
123
sauver. L’éducation européenne devra montrer que
nos
libertés dépendent en fait de notre droit de différer, sans lequel il
124
vra montrer que nos libertés dépendent en fait de
notre
droit de différer, sans lequel il n’est point de dialogue créateur. E
125
poir que dans l’union, — celle qui veut surmonter
nos
divisions pour sauver nos diversités. b. Rougemont Denis de, « Com
126
elle qui veut surmonter nos divisions pour sauver
nos
diversités. b. Rougemont Denis de, « Comment fabriquer un Européen
127
nt Denis de, « Comment fabriquer un Européen ? »,
Notre
Europe, Strasbourg, mars 1951, p. 41-44.
128
Défense de
nos
libertés (octobre 1951)c d Si l’on passe en revue tous les argumen
129
siècle, c’est moins le problème de la liberté qui
nous
importe, que son drame. De l’issue de ce drame dépendent nos vies. Ca
130
, que son drame. De l’issue de ce drame dépendent
nos
vies. Car si nous vivons aujourd’hui dans l’angoisse d’une nouvelle g
131
De l’issue de ce drame dépendent nos vies. Car si
nous
vivons aujourd’hui dans l’angoisse d’une nouvelle guerre mondiale, c’
132
ui vivent en régime totalitaire, et qui n’ont pas
nos
libertés, qu’ils jugent trompeuses. Tous les autres motifs de conflit
133
ident aux yeux de tous, des deux côtés, c’est que
nous
voulons la liberté, et que les autres veulent la dictature. Ils la pr
134
Ils la préfèrent — provisoirement disent-ils — à
notre
liberté qu’ils nomment purement « formelle », affirmant que leur dict
135
en définitive la liberté, n’est-il pas urgent que
nous
prenions une conscience nette et forte des libertés concrètes que nou
136
science nette et forte des libertés concrètes que
nous
avons ? Si nous voulons gagner d’avance — avant une guerre, qui serai
137
forte des libertés concrètes que nous avons ? Si
nous
voulons gagner d’avance — avant une guerre, qui serait perdue par tou
138
erre, qui serait perdue par tous — cette lutte où
nous
sommes engagés, la première condition de succès, c’est de savoir ce q
139
mière condition de succès, c’est de savoir ce que
nous
défendons. Quelles sont nos libertés ? Sont-elles purement formelles
140
est de savoir ce que nous défendons. Quelles sont
nos
libertés ? Sont-elles purement formelles ? Les voulons-nous vraiment
141
tés ? Sont-elles purement formelles ? Les voulons-
nous
vraiment ? Et sommes-nous prêts aux derniers sacrifices pour les défe
142
formelles ? Les voulons-nous vraiment ? Et sommes-
nous
prêts aux derniers sacrifices pour les défendre ? Beaucoup d’entre no
143
s sacrifices pour les défendre ? Beaucoup d’entre
nous
, soyons francs, ne savent plus bien répondre à ces questions. C’est l
144
gît la force principale de l’autre camp. Quand on
nous
dit : « Qu’avez-vous à opposer à l’idéologie stalinienne, à cette gra
145
e des prolétaires, à cette religion nouvelle ? »,
nous
hésitons souvent avant de répondre. Quand on nous dit : « Vous ne pou
146
nous hésitons souvent avant de répondre. Quand on
nous
dit : « Vous ne pourriez défendre l’Europe qu’en opposant à ses ennem
147
mais hélas, vous n’avez aucun passé ! », quand on
nous
dit cela, et que nous cherchons alors désespérément une réplique, ou
148
z aucun passé ! », quand on nous dit cela, et que
nous
cherchons alors désespérément une réplique, ou que nous essayons d’im
149
herchons alors désespérément une réplique, ou que
nous
essayons d’improviser quelque « mystique » nouvelle, nous sommes déjà
150
ayons d’improviser quelque « mystique » nouvelle,
nous
sommes déjà battus. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que n
151
. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que
nous
soyons en état de répondre instantanément, avec une conviction totale
152
tanément, avec une conviction totale. Il faut que
nous
répondions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme vous d’une mystique
153
tion totale. Il faut que nous répondions ceci : «
Nous
n’avons pas besoin comme vous d’une mystique qui masque les faits, no
154
n comme vous d’une mystique qui masque les faits,
nous
n’avons pas besoin d’une idéologie, car nous avons nos libertés. Et c
155
its, nous n’avons pas besoin d’une idéologie, car
nous
avons nos libertés. Et ce n’est pas notre passé que nous défendons, m
156
’avons pas besoin d’une idéologie, car nous avons
nos
libertés. Et ce n’est pas notre passé que nous défendons, mais bien l
157
gie, car nous avons nos libertés. Et ce n’est pas
notre
passé que nous défendons, mais bien les libertés qu’il a conquises, e
158
ons nos libertés. Et ce n’est pas notre passé que
nous
défendons, mais bien les libertés qu’il a conquises, et qui sont la r
159
l a conquises, et qui sont la réalité présente de
nos
vies, bien plus : qui sont le gage d’un avenir meilleur ! » Ce langag
160
age d’un avenir meilleur ! » Ce langage seul peut
nous
sauver. Encore faut-il que nous soyons en mesure de le tenir sans équ
161
langage seul peut nous sauver. Encore faut-il que
nous
soyons en mesure de le tenir sans équivoque, et en pleine connaissanc
162
s qui en ont grand besoin, parce qu’ils n’ont pas
nos
réalités — et leurs chefs doivent masquer cette absence par des sloga
163
ce qu’ils n’ont pas nos réalités — et leurs chefs
doivent
masquer cette absence par des slogans. Nous n’avons nul besoin d’une
164
fs doivent masquer cette absence par des slogans.
Nous
n’avons nul besoin d’une mystique « aussi puissante » ou « plus puiss
165
u « plus puissante » que les leurs. Car les faits
nous
suffisent, et quant aux libertés, nous en avons plus que nous mériton
166
les faits nous suffisent, et quant aux libertés,
nous
en avons plus que nous méritons. Je crois à la vertu de la prise de c
167
nt, et quant aux libertés, nous en avons plus que
nous
méritons. Je crois à la vertu de la prise de conscience : c’est d’une
168
soi, quand les faits objectifs sont meilleurs que
notre
lassitude ne le pensait. Rendus conscients des forces véritables de l
169
s forces véritables de l’Europe et de l’Occident,
nous
serons en mesure, aussitôt, de renverser l’absurde situation volontai
170
opagande, répondons tranquillement par les faits.
Nous
pouvons perdre toutes nos libertés. Nous pouvons aussi les sauver en
171
llement par les faits. Nous pouvons perdre toutes
nos
libertés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant de les répandre.
172
s faits. Nous pouvons perdre toutes nos libertés.
Nous
pouvons aussi les sauver en décidant de les répandre. Si nous voyons
173
aussi les sauver en décidant de les répandre. Si
nous
voyons les faits, et savons les faire voir, nous aurons du même coup
174
nous voyons les faits, et savons les faire voir,
nous
aurons du même coup repris l’initiative. C’est l’autre camp qui sera
175
mettre sur la défensive, contre le rayonnement de
nos
vraies libertés. Or le meilleur moyen de les faire rayonner, c’est de
176
de les faire passer du plan des faits à celui de
nos
consciences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces ép
177
u plan des faits à celui de nos consciences et de
nos
volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces éparses à se fédérer sol
178
ences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes
nos
forces éparses à se fédérer solidement, non point à s’unifier mais à
179
ces essentielles. Si vous demandez : quelles sont
nos
chances ? Je dirai qu’elles dépendent de chacun de nous, — beaucoup p
180
hances ? Je dirai qu’elles dépendent de chacun de
nous
, — beaucoup plus que d’un général américain. Chaque personne fait obs
181
Léviathan ne devient fatal que dans la mesure où
nous
quittons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de nos petites dé
182
ons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de
nos
petites démissions personnelles. Et c’est pourquoi je conclurai, une
183
talitaire. c. Rougemont Denis de, « Défense de
nos
libertés », Contacts littéraires et sociaux, Paris, octobre 1951, p.
184
p. 1 et 6. d. Présenté par la note suivante : «
Nous
remercions le Congrès pour la liberté de la culture d’avoir bien voul
185
pour la liberté de la culture d’avoir bien voulu
nous
autoriser à reproduire un extrait de la brochure de Denis de Rougemon
186
brochure de Denis de Rougemont, Les Libertés que
nous
pouvons perdre , dont nous ne saurions trop recommander la lecture. »
187
ont, Les Libertés que nous pouvons perdre , dont
nous
ne saurions trop recommander la lecture. »
188
es états d’âme ; mais lui, de ses Dépaysements f,
nous
rapportait l’Europe vivante, interrogée sur place, ou vue du Proche-O
189
quent d’ailleurs) les méthodes de la SDN, peuvent
nous
paraître hors de saison, s’il est vrai que le spectacle des Nations u
190
politique dont je ne vois pas encore l’égal dans
notre
époque. Il en est de plus « efficaces », non de plus justes, et peu d
191
s justes, et peu de plus actuels dans la durée de
nos
problèmes fondamentaux. On y reviendra, comme on est revenu à L’Espri
192
lucide et sereine, qui ne porte encore mieux sur
notre
temps que sur celui de sa naissance — 1929, je le répète. « Petite Eu
193
rope vassale ! Cette perspective ne va-t-elle pas
nous
mettre debout ? Avons-nous donc cessé d’être des mâles, qui formulent
194
ctive ne va-t-elle pas nous mettre debout ? Avons-
nous
donc cessé d’être des mâles, qui formulent et dirigent, et, dans notr
195
re des mâles, qui formulent et dirigent, et, dans
notre
détresse complaisante, ne souhaitons-nous plus qu’être séduits et pas
196
, dans notre détresse complaisante, ne souhaitons-
nous
plus qu’être séduits et passivement satisfaits ? Le snobisme bolchévi
197
aucun peuple sans la défigurer et l’affaiblir. Or
notre
génie d’invention est intact. Nos méthodes critiques doivent à leurs
198
affaiblir. Or notre génie d’invention est intact.
Nos
méthodes critiques doivent à leurs principes mêmes de pouvoir toujour
199
ie d’invention est intact. Nos méthodes critiques
doivent
à leurs principes mêmes de pouvoir toujours s’adapter aux circonstanc
200
nstances imprévues. Une égale passion de l’effort
nous
anime encore, de l’effort qui conquiert, qui utilise, et surtout qui
201
ert, qui utilise, et surtout qui transfigure. Car
notre
plus grande possibilité réside peut-être dans notre capacité de renou
202
tre plus grande possibilité réside peut-être dans
notre
capacité de renouvellement. Je dirai mieux : notre capacité de résurr
203
otre capacité de renouvellement. Je dirai mieux :
notre
capacité de résurrection. À force d’imagination et de courage, nos rê
204
ésurrection. À force d’imagination et de courage,
nos
rêves ne se perdent pas dans une extase somnolente : ils sont actifs.
205
es2, j’en trouve quelques-unes sur l’Europe : sur
nos
congrès de La Haye et de Bruxelles, sur l’idée de culture en Europe.
206
t-il pas joint l’action dont il avait, bien avant
nous
, aperçu la nécessité ? Son style même nous suggère une réponse. Ses c
207
avant nous, aperçu la nécessité ? Son style même
nous
suggère une réponse. Ses courtes phrases bien dessinées constatent, e
208
totype d’une race d’écrivains dont le siècle déjà
nous
donne plusieurs exemples, souvent moins purs ou moins achevés. Lawren
209
semble-t-il. Mais cet accident fit sa gloire, et
nous
donne seul la possibilité et le désir de parler de lui. Bien d’autres
210
auteur et son époque. L’écrivain du xviie siècle
nous
paraît intégré naturellement à la société de son temps. L’écrivain du
211
ur importe moins que les épreuves qu’elle impose.
Nous
voici tout près de Lawrence et d’une classe d’écrivains qui restera s
212
rivains qui restera sans doute la plus typique de
notre
siècle. Ils sont héros par autre chose que par leur œuvre : par l’ac
213
ré de l’existence quotidienne : « Premier point :
nous
ne sommes pas liés au sol », écrit Lawrence, à propos de la RAF.) Ils
214
ncent d’ailleurs autant qu’il faut. Si divers que
nous
les jugions par la valeur morale ou littéraire, par l’importance auss
215
turiers, de révolutionnaires ou d’aviateur qu’est
dû
le prestige particulier de leurs écrits, mais tout autant à l’efficac
216
rfois il retourne à l’action ; pourtant, ce qu’il
nous
laisse enfin n’est qu’une question, l’exemple d’une « passion » dont
217
térêt de l’œuvre. Elles font pâlir presque toutes
nos
fictions. Elles nous forcent à croire qu’ici, enfin, un homme nous pa
218
les font pâlir presque toutes nos fictions. Elles
nous
forcent à croire qu’ici, enfin, un homme nous parle avec l’autorité d
219
les nous forcent à croire qu’ici, enfin, un homme
nous
parle avec l’autorité d’une expérience virile poussée jusqu’aux extrê
220
à l’exigence extrême éveillée par un tel exemple,
nous
demandons : pourquoi ces épreuves inhumaines ? Quels motifs deviner c
221
elles dénudent l’homme dans sa plus sobre vérité,
nous
demandons alors : qui va revêtir cet homme d’une vocation plus vraie
222
yens qui ne sont pas ceux du règlement, et qui ne
doivent
rien aux titres officiels : goût de l’autorité, non du pouvoir. (Lawr
223
e qu’ils portent en eux, toujours le même, et qui
doit
être un commentaire de leur activité, visant à la sauver de l’anecdot
224
on dont ces pages sont nées : « Que signifie pour
nous
Lawrence ? » Les dictateurs sont les héros de la masse, qui les produ
225
e : il est le symbole des secrètes démissions que
nous
lui apportons pour faire nombre. Mais la force d’un Lawrence a sa sou
226
rience et se refusant à tous les faux-fuyants que
nous
offrent les causes politiques, le romantisme religieux, et les grands
227
ériel et du moral humain dans l’état où se trouve
notre
monde. Et voici le résultat de cette étude — la meilleure description
228
ront aussi, puisque les racines de l’échec commun
doivent
être en moi, — et pourtant, en dépit de la raison, je m’y essaie. Do
229
de l’air me paraît être la seule tâche majeure de
notre
génération ; et je me suis convaincu que le progrès, aujourd’hui, n’e
230
nuit toutes les routes de l’Angleterre, qui fait
notre
âge mécanique. » Et ce sont aussi les simples mécaniciens de la RAF,
231
es peuvent servir de repères pour ceux qui, parmi
nous
, faute d’un ordre acceptable, tentent de s’équilibrer dans le chaos.
232
nce, comme plusieurs de sa race, ne se situe dans
nos
problèmes que d’une manière fragmentaire, en des occasions si concrèt
233
teté, devient aussi son alibi. Du point de vue de
nos
débats politiques, pour se borner à un problème brûlant, qu’est-il po
234
n’ai rien rencontré de plus honnête et dévoué que
nos
hommes politiques — mais je me ferais plutôt balayeur. Un nihilisme d
235
général. Je pense qu’un pays bien constitué comme
le nôtre
, peut se permettre 1 % de monistes ou de nihilistes. Voilà qui laisse
236
exemplaire par son honnêteté. S’il fallait qu’on
nous
montre où nous en sommes et ce que peut un homme sans la foi, Lawrenc
237
son honnêteté. S’il fallait qu’on nous montre où
nous
en sommes et ce que peut un homme sans la foi, Lawrence nous l’a mont
238
mes et ce que peut un homme sans la foi, Lawrence
nous
l’a montré avec un grand courage, et surtout sans le moindre souci d’
239
n’a pas laissé de « message », je répondrai qu’il
nous
apprend au moins à n’en pas attendre des hommes. Nous demandons trop
240
apprend au moins à n’en pas attendre des hommes.
Nous
demandons trop aux écrivains. En sommes, nous attendons qu’ils rempla
241
es. Nous demandons trop aux écrivains. En sommes,
nous
attendons qu’ils remplacent la religion. Le plus honnête, s’il est pr
242
s des livres ou des lettres des deux hommes. J’ai
dû
me borner à les paraphraser, les lettres de Saint-Exupéry n’étant pas
243
ien n’est plus clair au monde que la nécessité de
notre
union, rien n’est moins contesté et cependant, comme il arrive parfoi
244
ité de l’Occident : Jupiter changé en Taureau. On
nous
dit qu’Europe, aujourd’hui, risque à nouveau d’être séduite, cette fo
245
clercs et le peuple. Tout est changé aujourd’hui.
Nous
sommes devant une situation complètement différente. La culture actue
246
’au Moyen Âge. Il n’existe guère aujourd’hui dans
nos
pays qu’une seule forme de culture commune à tout le monde, sans dist
247
dictatures et contre l’anarchie. L’homme européen
doit
pouvoir réaliser sa vocation particulière dans le groupe humain où il
248
affaire d’ingénieurs ou d’hommes politiques et ne
nous
intéresse pas ici. ⁂ Je voudrais maintenant vous présenter un certain
249
ut devenir tyrannique et stérilisante, les foyers
doivent
défendre les droits de leurs diversités locales. J’insiste sur ce dou
250
ndition nécessaire à la construction de l’Europe.
Nous
devons être en garde constamment d’une part contre une espèce de myst
251
on nécessaire à la construction de l’Europe. Nous
devons
être en garde constamment d’une part contre une espèce de mystique ré
252
nalisme qui voudrait supprimer toutes diversités.
Nous
lutterons contre ces déviations de l’esprit par une pratique de la ci
253
Communauté européenne des foyers de culture, dont
nous
avons adopté le nom avant-hier. Je verrais les choses de cette façon
254
ation avec la Campagne européenne de la jeunesse,
nous
avons pu mettre en circulation 22 ou 23 de ces plans ; nous sommes pr
255
pu mettre en circulation 22 ou 23 de ces plans ;
nous
sommes prêts à en rédiger de nouveaux, correspondant aux désirs expri
256
correspondant aux désirs exprimés par vos foyers.
Nous
serions très heureux de recevoir vos suggestions et de les étudier à
257
suggestions et de les étudier à Genève. Ensuite,
nous
pourrions mettre en circulation d’une manière périodique une sorte de
258
curer gratuitement si possible, ou à prix réduit.
Nous
vous offrons aussi de faire circuler dans vos foyers des listes de co
259
rquoi pas, des sportifs. Au Centre de la culture,
nous
avons en préparation une Commission d’hygiène et de psychologie sport
260
de psychologie sportives. Quatrième proposition :
nous
pourrions faire circuler parmi les foyers une sorte de lettre circula
261
ents sujets et les possibilités d’action à mener.
Nous
offrons d’établir des contacts entre la Communauté européenne des foy
262
la Communauté européenne des foyers de culture et
notre
organisation, qui comprend des associations des guildes du livre, des
263
présentations gratuites pour jeunes ou membres de
nos
foyers. Je signale également notre Association des instituts d’études
264
es ou membres de nos foyers. Je signale également
notre
Association des instituts d’études européennes, dont les résultats so
265
e vous signale que d’autres associations viennent
nous
voir de temps en temps, demandant à entrer en relation avec les foyer
266
On risque toujours de tomber dans l’abstrait ; et
nous
avons besoin de votre opinion pour orienter notre action d’alimentati
267
nous avons besoin de votre opinion pour orienter
notre
action d’alimentation selon vos besoins. Le Centre européen de la cul
268
pas, ni la mystique locale, c’est la culture qui
doit
être le principal locataire… » J’ai beaucoup aimé cette formule et me
269
)k Sous ce titre de « La Suisse et l’Europe »,
notre
collaborateur M. René-Henri Wüst a relaté ici, le 1er novembre, un en
270
nnelles qu’y exprimait l’éminent interlocuteur de
notre
confrère ont ouvert la porte à un vaste débat sur ce sujet de la cons
271
la constitution de l’Europe et de la position de
notre
pays à son égard, et M. Denis de Rougemont, directeur du Centre europ
272
utes études internationales. Voici les propos que
nous
avons recueillis au cours d’un entretien avec M. de Rougemont. Laisse
273
x qui croient à l’Europe. Si vous le voulez bien,
nous
pourrions reprendre les principaux points de l’argumentation de M. Ra
274
ne idée américaine pour les Américains, mais pour
nous
? C’est un peu vite oublier la Pan-Europe du comte Coudenhove-Kalergi
275
je connais l’antienne ! Non, le rideau de fer ne
nous
a pas séparés en deux de la façon dont on voudrait nous le faire croi
276
pas séparés en deux de la façon dont on voudrait
nous
le faire croire. Premièrement, on peut espérer que cette séparation n
277
ette séparation ? De ce côté-ci du fameux rideau,
nous
sommes quelque 320 millions, tandis qu’il n’y en a pas quatre-vingt-d
278
M. Rappard juge naturel, souhaitable, heureux que
nous
discutions de projets tels que les plans Marshall, Schuman ou Pflimli
279
es Il en est d’autres cependant qui ne peuvent
nous
laisser indifférents, et ce sont ceux de notre économie, puisque, com
280
ent nous laisser indifférents, et ce sont ceux de
notre
économie, puisque, comme le note M. Rappard, notre commerce extérieur
281
otre économie, puisque, comme le note M. Rappard,
notre
commerce extérieur avec les six pays du plan Schuman ne représentait
282
eprésentait l’an dernier que le 40 % du volume de
nos
échanges. C’est donc, de la part de M. Rappard, juger de la viabilité
283
près le volume des échanges de la Suisse ! Mais à
notre
point de vue, ce 40 % est-il vraiment si négligeable ? Est-il proport
284
ligeable ? Est-il proportionnellement inférieur à
notre
commerce avec d’autres fédérations comme les États-Unis ou le Commonw
285
Égypte et les pays asiatiques, le 60 % restant de
notre
commerce extérieur ? Et je ne vois vraiment pas pourquoi, si la Haute
286
n rien démagogique. Non, rien ne sera fait contre
nous
si nous gardons un contact actif au lieu de nous contenter de traiter
287
émagogique. Non, rien ne sera fait contre nous si
nous
gardons un contact actif au lieu de nous contenter de traiter de chim
288
nous si nous gardons un contact actif au lieu de
nous
contenter de traiter de chimère ce plan qui est entré maintenant dans
289
de ceux qui furent toujours à travers l’histoire
nos
grands amis politiques, nous risquons fort de perdre notre autonomie
290
à travers l’histoire nos grands amis politiques,
nous
risquons fort de perdre notre autonomie extérieure ? Quels sont, à tr
291
nds amis politiques, nous risquons fort de perdre
notre
autonomie extérieure ? Quels sont, à travers l’histoire, nos grands a
292
ie extérieure ? Quels sont, à travers l’histoire,
nos
grands amis de toujours ? L’Angleterre et les États-Unis ? Vraiment,
293
Nord ait eu une grande influence sur le cours de
notre
histoire. Et si cela était, et si comme le prétend M. Rappard l’idée
294
te fédération européenne est une idée américaine,
notre
adhésion à l’Europe unie ne pourrait que combler les vœux américains.
295
ins. Alors comment oser sincèrement prétendre que
nous
serions isolés d’eux, même sur le plan économique ? Et sa comparaison
296
eurs gouvernements, leurs usages, leurs habitudes
nous
donnent une certitude, c’est qu’ils ne pourront jamais trouver un cen
297
herbuliez ou de Pyrame de Candolle… Renoncer à
notre
neutralité ? Reste le problème de notre neutralité dans une fédéra
298
ncer à notre neutralité ? Reste le problème de
notre
neutralité dans une fédération européenne ? Reconnaissons qu’à suivre
299
même alliance ? » Alors quoi : est-ce à dire que
nous
devions entrer dans l’Alliance atlantique, avec ceux qui « furent tou
300
alliance ? » Alors quoi : est-ce à dire que nous
devions
entrer dans l’Alliance atlantique, avec ceux qui « furent toujours à
301
ceux qui « furent toujours à travers l’histoire,
nos
grands amis politiques » ? Certes non ! Ce serait, pour le coup, reno
302
Certes non ! Ce serait, pour le coup, renoncer à
notre
neutralité. Or, la neutralité ne doit pas nous empêcher de collaborer
303
renoncer à notre neutralité. Or, la neutralité ne
doit
pas nous empêcher de collaborer ; mais pourquoi renoncerions-nous à c
304
à notre neutralité. Or, la neutralité ne doit pas
nous
empêcher de collaborer ; mais pourquoi renoncerions-nous à cet avanta
305
pêcher de collaborer ; mais pourquoi renoncerions-
nous
à cet avantage, et contre quoi, je vous le demande ? Encore une fois,
306
neutralité, mais il ne faut pas non plus qu’elle
nous
empêche de collaborer sur le plan européen. À nous de rechercher une
307
ous empêche de collaborer sur le plan européen. À
nous
de rechercher une adaptation. Mais ce que je trouve le plus étonnant
308
er sur le fait que ces problèmes sont vitaux pour
notre
pays, et, contre M. Rappard antieuropéen, j’en appelle à M. Rappard,
309
x de l’Europe. Ainsi prend fin cet entretien dont
nous
avons essayé de rendre compte aussi fidèlement que possible. k. R
310
une erreur en répétant que le rideau de fer coupe
notre
Europe par le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88 millions d’
311
c qu’un peu plus d’un cinquième des Européens que
nous
perdons, provisoirement, du côté est. Et le meilleur moyen de les ram
312
té est. Et le meilleur moyen de les ramener parmi
nous
sera sans doute de créer un noyau dense et riche d’Europe unie, qui e
313
fin, l’art photographique dérive non seulement de
nos
techniques mais de cinq siècles de peinture occidentale. Une expositi
314
de photos de scène accomplissant le pèlerinage de
nos
festivals de musique offre donc un instantané saisissant de l’état pr
315
rez-le à celui d’Aix, comme on peut comparer dans
nos
musées l’évolution d’un grand sujet au cours des âges, de l’Italie au
316
s à l’Allemagne — et vous verrez l’unité vraie de
notre
Europe : celle qui se réalise dans la diversité des langages, des éco
317
, des écoles, des sensibilités. Et c’est cela que
notre
union doit préserver, pour les nouveaux départs que le monde attend d
318
, des sensibilités. Et c’est cela que notre union
doit
préserver, pour les nouveaux départs que le monde attend de nous. n
319
pour les nouveaux départs que le monde attend de
nous
. n. Rougemont Denis de, « [Préface] Photo + scène », Photo + scèn
320
tudes intermédiaires. Elle est un acte de vision.
Nous
montrant d’un seul coup, sans transition, plusieurs objets que la cou
321
de comparaisons. De quels autres moyens disposons-
nous
, qui soient ordonnés à cette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-
322
i en fait voir un grand nombre d’autres, et qu’on
nous
fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’aprè
323
t qu’on nous fait découvrir tout d’un coup ce que
nous
ne pouvions espérer qu’après une grande lecture. » Ainsi Kassner, dan
324
ression la plus virulente de sa vérité, et chacun
nous
convainc si bien que la conclusion ne saurait être qu’implicite et co
325
isir. De même, les origines d’une civilisation ne
doivent
pas être recherchées dans son passé le plus reculé : elles ne sont sa
326
formulaient les sciences physiques et naturelles.
Nous
commençons seulement à entrevoir la nature agonique, et non point rat
327
sujet affrontés, et leur interaction antinomique,
nous
apparaissent dans le détail très fin de toutes nos sciences, de la lo
328
us apparaissent dans le détail très fin de toutes
nos
sciences, de la logique mathématique à la médecine et de la physique
329
eur vocabulaire. Adonnés à la même recherche, ils
nous
parlent tantôt de musique concrète ou de peinture abstraite, et les d
330
interchanger, par exemple. Et de même les savants
nous
disent tantôt qu’ils découvrent ou qu’ils inventent ; deux descriptio
331
’esprit qui est pourtant bien le même, mais qu’il
nous
reste à définir. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un mot.) 2) L’
332
rifie cette harmonie préétablie, ou ce mariage de
notre
esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans quoi nulle
333
re dite abstraite, ambition qui n’est point ou ne
doit
pas être celle de coïncider, soit avec des structures préformées de n
334
coïncider, soit avec des structures préformées de
notre
esprit, soit avec quelque loi formatrice du cosmos, mais d’illustrer
335
nsaient être ceux de l’esprit, Denis de Rougemont
nous
rappelle, fort opportunément, que la science est liée à l’attitude et
336
s : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de
notre
neutralité serait aujourd’hui sans objet, et nous devons donc l’évite
337
otre neutralité serait aujourd’hui sans objet, et
nous
devons donc l’éviter ; 2. La neutralité ne doit pas servir de prétext
338
neutralité serait aujourd’hui sans objet, et nous
devons
donc l’éviter ; 2. La neutralité ne doit pas servir de prétexte à la
339
t nous devons donc l’éviter ; 2. La neutralité ne
doit
pas servir de prétexte à la Suisse pour refuser de collaborer à l’uni
340
soit une autorité fédérale de l’Europe à laquelle
nous
puissions adhérer. L’une ou l’autre de ces conditions étant donnée en
341
donnée entraînerait automatiquement l’abandon de
notre
neutralité, sans qu’il y ait lieu dans discuter dans le premier cas,
342
e second cas, comme une conséquence accessoire de
notre
entrée dans un corps politique plus large, entrée qui aurait été le v
343
e ni l’autre de ces conditions n’est présente. Si
nous
voulions aujourd’hui renoncer à la neutralité, que se passerait-il ?
344
se passerait-il ? On ne le voit pas. À qui irions-
nous
offrir cette renonciation ? Qui pourrait l’accepter et la reconnaître
345
présent des choses et de l’opinion publique, chez
nous
et dans les pays voisins, un tel geste paraîtrait à la fois dénué de
346
t à une discussion, aujourd’hui, sur l’abandon de
notre
neutralité. Dans ces conditions, comment se fait-il que la question d
347
omme un tabou, non comme une mesure politique. On
nous
dit : comment pouvez-vous rester neutres en présence de l’attaque per
348
ses ennemis. À cela, je répondrai que le choix de
notre
peuple est fait. Le parti stalinien ne peut réunir chez nous que 2,5
349
est fait. Le parti stalinien ne peut réunir chez
nous
que 2,5 % des voix électorales. Le Conseil fédéral a pris des mesures
350
ons de fonctionnaires, actions légales, etc.). Si
nous
disions que nous restions neutres entre la démoratie occidentale et l
351
ires, actions légales, etc.). Si nous disions que
nous
restions neutres entre la démoratie occidentale et la dictature stali
352
nienne, les Russes seraient les premiers à ne pas
nous
croire. En fait, ils ne cessent de répéter que la Suisse a cessé d’êt
353
répéter que la Suisse a cessé d’être neutre : si
nous
décidions officiellement d’abandonner notre neutralité, rien ne serai
354
e : si nous décidions officiellement d’abandonner
notre
neutralité, rien ne serait donc changé à cet égard. Nombre de pays qu
355
i ne sont pas neutres ont fait beaucoup moins que
nous
pour lutter contre le stalinisme. Mais s’il en est ainsi, nous dira-t
356
ter contre le stalinisme. Mais s’il en est ainsi,
nous
dira-t-on, pourquoi refusez-vous de participer à la défense commune d
357
commune de l’Europe ? La réponse est qu’en fait,
nous
sommes presque les seuls à pouvoir y participer, le cas échéant ; nou
358
es seuls à pouvoir y participer, le cas échéant ;
nous
sommes presque les seuls préparés à le faire, puisque nous entretenon
359
es presque les seuls préparés à le faire, puisque
nous
entretenons la seule armée solide du continent, et que nous lui consa
360
tenons la seule armée solide du continent, et que
nous
lui consacrons une proportion de notre budget national beaucoup plus
361
ent, et que nous lui consacrons une proportion de
notre
budget national beaucoup plus forte que tous les autres pays. Ici enc
362
s. Ici encore, on ne voit pas ce que l’abandon de
notre
neutralité pourrait changer à la situation. Tout ceci revient-il à di
363
isse ne pose aucune question réelle ? Certes non.
Notre
neutralité est devenue un objet de discussions par la seule faute de
364
man, les Spaak, les de Gasperi, les Adenauer, qui
nous
ont jamais sommés de renoncer à la neutralité, mais ce sont les parti
365
ce sont les partisans de la neutralité-tabou qui
nous
somment, nous fédéralistes, de renoncer à toute idée de construction
366
artisans de la neutralité-tabou qui nous somment,
nous
fédéralistes, de renoncer à toute idée de construction européenne. Ce
367
ute idée de construction européenne. Ce n’est pas
nous
qui opposons fédération de l’Europe et neutralité suisse, c’est eux.
368
résistances têtues que l’on oppose, en Suisse, à
notre
action. Je vous en donnerai un exemple. Le Centre européen de la cult
369
noncer le mot Europe, c’est déjà violer le tabou.
Nous
sommes ici dans le domaine du « sacré », selon le vocabulaire des soc
370
nir une situation psychologique. Comment pourrons-
nous
la redresser ? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de dix ar
371
tralité reste pour la Suisse un atout, qu’elle ne
doit
pas jouer sans d’impérieuses raisons. Les fédéralistes rappellent qu
372
nt que de 40 % avec les six pays du plan Schuman,
nous
ne sommes pas prêts à juger négligeable ce client n° 1 !) Les fédéral
373
oir réalisé sans eux. Cette bonne leçon de choses
doit
porter. Les fédéralistes constatent que rien ne s’oppose dans notre s
374
fédéralistes constatent que rien ne s’oppose dans
notre
statut de neutres à des conversations avec la Haute-Autorité de Luxem
375
a Haute-Autorité de Luxembourg, conversations que
nos
intérêts exigent. Les fédéralistes suisses n’ont pas attendu les Amé
376
es voisins. Les fédéralistes suisses estiment que
notre
constitution fédérale peut et doit servir de modèle pour une Europe f
377
estiment que notre constitution fédérale peut et
doit
servir de modèle pour une Europe fédérée, dans le respect des diversi
378
er l’Europe. Les fédéralistes sont convaincus que
notre
neutralité peut rester un statut politique utile à la Suisse et non n
379
u ? Il serait fou, et il est impossible de fondre
nos
diversités de langues, de religions, de nationalités, de partis polit
380
espéranto totalitaire… Cette vision pessimiste de
notre
sort repose sur deux graves confusions. En effet, l’absence actuelle
381
xiste plus. Ensuite, il faudrait distinguer entre
nos
divisions présentes et nos diversités traditionnelles. Les premières
382
drait distinguer entre nos divisions présentes et
nos
diversités traditionnelles. Les premières causent notre misère, et do
383
diversités traditionnelles. Les premières causent
notre
misère, et doivent être à tout prix surmontées ; les secondes ont pro
384
ionnelles. Les premières causent notre misère, et
doivent
être à tout prix surmontées ; les secondes ont produit nos vraies ric
385
à tout prix surmontées ; les secondes ont produit
nos
vraies richesses, et la meilleure raison de nous fédérer, c’est que s
386
t nos vraies richesses, et la meilleure raison de
nous
fédérer, c’est que seule l’union fédérale peut les sauver et les gara
387
ion fédérale peut les sauver et les garantir dans
notre
siècle. Mais d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce qui fauss
388
viennent ces confusions courantes ? Ce qui fausse
notre
optique moderne, c’est le phénomène national. L’esprit jacobin, deven
389
plus tard l’esprit nationaliste, pour aboutir de
nos
jours à l’esprit totalitaire, nous a fait croire que l’unité et la di
390
pour aboutir de nos jours à l’esprit totalitaire,
nous
a fait croire que l’unité et la diversité étaient des réalités contra
391
ersité étaient des réalités contradictoires ; que
nos
divisions nationales étaient sacrées ; et qu’en conséquence l’union f
392
acrées ; et qu’en conséquence l’union fédérale de
nos
pays, sauvegardant leurs diversités, était une rêverie condamnable do
393
es théories nationalo-totalitaires. Et l’histoire
nous
enseigne que le nationalisme, au sens précis et néfaste du terme, n’a
394
ndant un siècle et demi sur les deux-mille ans de
notre
ère. Le phénomène de la nation fermée, imposant la limite d’une langu
395
’épaisseur historique du nationalisme suffirait à
nous
rendre méfiants, lorsqu’il s’agit de porter un jugement sur l’avenir,
396
e, qui fut l’élément décisif pour la formation de
nos
nations ? Les faits historiques les mieux établis et les plus faciles
397
vérifier dénoncent le peu d’importance réelle de
nos
différences nationales. Pour peu que l’on compare l’ensemble des pays
398
’Afrique ou l’URSS, les caractères communs à tous
nos
peuples apparaissent aussitôt mille fois plus importants que nos diff
399
araissent aussitôt mille fois plus importants que
nos
différenciations récentes. Nous voyons tout d’abord une religion comm
400
lus importants que nos différenciations récentes.
Nous
voyons tout d’abord une religion commune, avec toutes ses subdivision
401
us la même structure, à très peu de phrases près.
Nous
l’ignorons, mais c’est un fait.) Les réactions parfois violentes au c
402
tienne, se groupent, s’opposent et se regroupent.
Nos
formes d’expression sont identiques, qu’il s’agisse du sonnet, dans t
403
rto, de la symphonie ou de la façade d’un palais.
Nos
modèles d’organisation de la vie sociale ou politique dérivent tous d
404
l’Orient ; les synodes et le sénat, d’où viennent
nos
parlements. Rien ne se ressemble plus que nos folklores, prétendus «
405
ent nos parlements. Rien ne se ressemble plus que
nos
folklores, prétendus « nationaux » par la science démodée de Herder e
406
eurs arguments pour démontrer l’unité foncière de
nos
peuples. Ni la musique ni la peinture, créations typiques de l’Europe
407
ges sans frontières. Et enfin, et surtout, ce que
nous
avons de commun, c’est une certaine passion de différer, une certaine
408
érer, une certaine manière de dire « moi », et de
nous
distinguer ainsi de la tribu ou du corps magique collectif. Découvert
409
ées à la communauté fondamentale et millénaire de
nos
structures de pensées, de nos formes d’expression et de nos types d’o
410
le et millénaire de nos structures de pensées, de
nos
formes d’expression et de nos types d’organisation sociale et politiq
411
ures de pensées, de nos formes d’expression et de
nos
types d’organisation sociale et politique, nos divisions présentes pe
412
de nos types d’organisation sociale et politique,
nos
divisions présentes perdent leur profondeur et se révèlent éphémères.
413
rofondeur et se révèlent éphémères. Au contraire,
nos
diversités redeviennent alors un trait fondamental du mode de vivre e
414
rait fondamental du mode de vivre européen : chez
nous
seulement elles ont été admises (« Il y a plusieurs demeures… »), pro
415
ialogue, parfois à leurs conflits, que l’Occident
doit
ses plus belles créations. Certes, l’école par ses manuels d’histoire
416
au début du xixe siècle, pourraient beaucoup, de
nos
jours, pour nous en délivrer. Entre l’agoraphobie du nationalisme et
417
siècle, pourraient beaucoup, de nos jours, pour
nous
en délivrer. Entre l’agoraphobie du nationalisme et la claustrophobie
418
je ne me suis jamais senti étranger dans aucun de
nos
pays. Tel est, si vous le voulez, l’aspect « cosmopolite » de mon eur
419
nt de la diversité. Mais si l’on insiste trop sur
nos
diversités, que devient notre unité et dans quoi peut-on la fonder ?
420
l’on insiste trop sur nos diversités, que devient
notre
unité et dans quoi peut-on la fonder ? Précisément, dans notre passio
421
t dans quoi peut-on la fonder ? Précisément, dans
notre
passion de différer les uns des autres : c’est ce que nous avons tous
422
ion de différer les uns des autres : c’est ce que
nous
avons tous en commun. J’écris en ce moment un livre qui sera intitulé
423
ce moment un livre qui sera intitulé : Le Sens de
nos
vies x, et dans lequel j’esquisse une histoire de l’homme européen, o
424
là une notion essentiellement européenne, et que
nous
avons eu tort de tenir pour universelle. L’Asiatique n’a jamais eu la
425
se déprimer en Amérique. Elle reste la source de
nos
grandeurs comme de nos faiblesses : notre risque créateur. Mais quand
426
e. Elle reste la source de nos grandeurs comme de
nos
faiblesses : notre risque créateur. Mais quand je parle d’individu, i
427
source de nos grandeurs comme de nos faiblesses :
notre
risque créateur. Mais quand je parle d’individu, il faut s’entendre.
428
en autre chose que l’entrée dans un parti !) D’où
notre
critique de l’individualisme irresponsable qui, depuis le xviiie siè
429
ie siècle, a préparé la réaction totalitaire que
nous
subissons. C’est avec la poussière des individus que l’État fait son
430
bles, pour la personne il y a des prochains… Mais
nous
nous éloignons de notre sujet… Tout ce que je viens de vous dire résu
431
pour la personne il y a des prochains… Mais nous
nous
éloignons de notre sujet… Tout ce que je viens de vous dire résume la
432
il y a des prochains… Mais nous nous éloignons de
notre
sujet… Tout ce que je viens de vous dire résume la phase doctrinale d
433
textes de 1939 et 1940 : c’est exactement ce que
notre
congrès attend. » Ainsi fut fait. Mon discours publié en brochures pa
434
e point faible. Mais il y a plus grave. Dans tous
nos
pays européens, on méconnaît à la fois la faiblesse présente et les f
435
Nehru, énumérant les puissances qui comptent dans
notre
monde, citait, l’autre jour, l’Amérique, l’URSS, la Chine et l’Inde.
436
ont elle a infecté les autres continents. C’est à
nous
de trouver le contrepoison de ce nationalisme. Mais d’autre part il y
437
ison de ce nationalisme. Mais d’autre part il y a
nos
forces réelles, dont il faut prendre conscience. Vous savez que c’est
438
citer deux alexandrins qui résument parfaitement
notre
isolationnisme un peu mesquin et la grandeur de l’idée fédéraliste qu
439
mesquin et la grandeur de l’idée fédéraliste que
nous
avons réalisée en petit, et presque sans nous en rendre compte. Voici
440
que nous avons réalisée en petit, et presque sans
nous
en rendre compte. Voici le premier : Le Suisse trait sa vache et vit
441
harles Maignial, précédés de la note suivante : «
Nous
ne présenterons pas à nos lecteurs cet écrivain pénétrant devenu arde
442
e la note suivante : « Nous ne présenterons pas à
nos
lecteurs cet écrivain pénétrant devenu ardent militant de l’Europe qu
443
e grâce à cet examen de conscience européenne que
nous
sommes heureux de publier dans notre journal. » x. Aucun livre de Ro
444
uropéenne que nous sommes heureux de publier dans
notre
journal. » x. Aucun livre de Rougemont n’a été publié sous ce titre,
445
de incompréhensible de la part des chrétiens, qui
devraient
savoir que l’existence de Dieu n’est pas affectée par une polémique l
446
mais toute la pensée du type occidental. Gardons-
nous
d’admettre — ce serait leur faire injure — qu’ils aient voulu dire si
447
un anti-évangile (evangelos : la bonne nouvelle).
Nous
voici donc contraints d’examiner premièrement les sources et, seconde
448
r alors la responsabilité de l’homme en pâtirait.
Nous
sommes donc en présence d’une morale fanatique, c’est-à-dire d’une mo
449
ste petit-bourgeois. Ce rapide examen des sources
nous
ramène à des prises de position peu compliquées. Sartre annonçant que
450
u compliquées. Sartre annonçant que Dieu est mort
nous
dit seulement que l’homme doit refuser Dieu tel que Sartre l’imagine
451
que Dieu est mort nous dit seulement que l’homme
doit
refuser Dieu tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’homme. Il n’en
452
tianisme, de l’islam et de bien des religions que
nous
nommons païennes.) Voyons maintenant la crédibilité de la nouvelle. (
453
l’Évangile, que dire de la révélation inverse que
nous
apportent ces deux hommes ? Nous sommes en pleine absurdité. La crédi
454
tion inverse que nous apportent ces deux hommes ?
Nous
sommes en pleine absurdité. La crédibilité de la nouvelle est nulle.
455
omniscient et omniprésent apparaît à beaucoup de
nos
contemporains comme aussi incroyable et absurde que toutes les absurd
456
yau de l’atome, dans ce cœur du réel physique. Si
nos
savants s’étaient bornés à considérer des paysages, des villes, la me
457
ns la nature » ou dans l’Histoire, ou encore dans
nos
préoccupations politiques, économiques et sociales. Puisqu’il n’est s
458
4)y J’entends dire tous les jours à Genève : «
Nous
sommes occupés par les Jaunes ! ». La phrase est plus vraie qu’on ne
459
olitique, et de l’initiative, et du calendrier de
nos
propres décisions, nous détournant ainsi du vrai problème, des vrais
460
ative, et du calendrier de nos propres décisions,
nous
détournant ainsi du vrai problème, des vrais périls urgents et de leu
461
t en mesure de discuter sur un fondement solide :
nous
avions quelque chose à défendre, qui n’était pas seulement le statu q
462
s seulement le statu quo, mais l’avenir commun de
nos
peuples. La « conférence asiatique » s’ouvre à Genève à l’heure chois
463
lio des guerres locales d’Extrême-Orient, afin de
nous
détourner du problème préalable qui reste, de toute évidence, l’union
464
ence, l’union de l’Europe, condition de sa force (
notre
opinion l’oublie. Molotov, non). Longtemps, toute l’attention du mon
465
ent désormais joue perdant. Le monde entier verra
nos
défaites militaires, et l’insolence des envoyés de l’Asie rouge distr
466
solence des envoyés de l’Asie rouge distribuant à
nos
hommes d’État des camouflets très peu « diplomatiques ». Pendant des
467
clarait en substance : — Bas les pattes en Asie !
Notre
tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous
468
— Bas les pattes en Asie ! Notre tour est venu de
nous
immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le
469
ne ne vous regarde pas, mais le problème allemand
nous
intéresse beaucoup… Le colonialisme européen n’existe plus que dans l
470
es en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui,
nous
menace à bout portant : il a déjà conquis nos six nations de l’Est, e
471
i, nous menace à bout portant : il a déjà conquis
nos
six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix »
472
oviétique, une Europe persistant à rester désunie
doit
rapidement périr par asphyxie à la fois physique et morale. Marchés p
473
s tienne en respect. Et tout le Sud-Est de l’Asie
devrait
comprendre que son élan irrépressible vers l’indépendance nationale n
474
urné de ses fins par la Russie. Ils voient encore
notre
colonialisme. Ne sauront-ils pas voir aussi, M. Nehru le premier, que
475
ront-ils pas voir aussi, M. Nehru le premier, que
nous
nous en allons, mais que les autres arrivent ! L’Asie, donc, doit vou
476
ils pas voir aussi, M. Nehru le premier, que nous
nous
en allons, mais que les autres arrivent ! L’Asie, donc, doit vouloir
477
ons, mais que les autres arrivent ! L’Asie, donc,
doit
vouloir autant que nous, et autant que l’Amérique, l’Europe unie. Mai
478
arrivent ! L’Asie, donc, doit vouloir autant que
nous
, et autant que l’Amérique, l’Europe unie. Mais l’Europe ne sera pas u
479
tâche de protéger l’Europe. Ils souhaitaient que
nous
les aidions à nous aider. Et pourquoi, disaient-ils, les Allemands, q
480
l’Europe. Ils souhaitaient que nous les aidions à
nous
aider. Et pourquoi, disaient-ils, les Allemands, qui sont les premier
481
emiers menacés, n’auraient-ils pas le droit et le
devoir
de reconstituer une armée ? — Les Hollandais, les Belges, et surtout
482
pe — et enfin pour hâter l’indispensable union de
nos
pays, la France imagina le plan d’une « communauté de défense », c’es
483
a France hésite encore, mais tout indique qu’elle
doit
se prononcer dans un délai très court. Son choix sera donc décisif. A
484
er par quelques exemples : « Quoi ! s’écrie-t-on,
nos
soldats français vont-ils être commandés en allemand par d’anciens fe
485
n’étant prévue qu’à l’échelon du corps d’armée —
nous
venons de le voir. — « Mais si la France n’a pas le droit d’entreteni
486
d à leur faire croire le contraire de ce qui est.
Nous
avons vu que le premier souci des auteurs français du traité fut just
487
raité désastreux va supprimer d’un trait de plume
notre
glorieuse armée française, en même temps qu’il réarmera l’Allemagne !
488
. Ils veulent donc une Europe divisée. Or, ce qui
nous
divise, c’est le nationalisme : il faut donc le flatter et raviver le
489
durera bien autant que moi ! En faveur de la CED,
nous
trouvons d’une manière générale ceux qui ont compris qu’ils vivent au
490
ire, le réalisme, la raison, la volonté de sauver
nos
libertés, et la jeunesse. Certes, on peut se demander s’il est bien s
491
droits de chacun des États membres, suffira pour
notre
défense. Je me pose moi-même la question. Mais je vois un pays réalis
492
d’hui l’idée européenne, c’est décrire activement
notre
méthode. L’obstacle dont je parle est le nationalisme. Faire la criti
493
é sur tout le front des troupes, que les Français
durent
la victoire. Remarquez que ce cri, à ce moment-là, ne signifie point
494
e sera gagnée. La nation à l’état naissant, comme
nous
la trouvons à Valmy, c’est donc un idéal, une idéologie, le principe
495
e l’État présente toujours comme une « défense de
nos
foyers », l’instinct patriotique est mis en jeu et bientôt il se voit
496
il se voit réquisitionné et mobilisé par l’État :
nous
assistons à la première en date de toutes les « nationalisations », c
497
précise Hegel, dans le bonheur et sans histoire.
Nous
assistons au transfert décisif de l’idée de vocation, passant des per
498
ou même leur langue : c’est ainsi qu’on a vu dans
notre
siècle, la Norvège, la Turquie, l’Irlande et Israël se livrer au jeu
499
nts et agnostiques « oubliant ce qui les divise »
doivent
se sentir « Français d’abord », nulle Église ne proteste contre cette
500
le sacrifice de la vie même du citoyen. Mais que
nous
offre-t-il en échange de nos vies ? Une certaine communion vague et p
501
u citoyen. Mais que nous offre-t-il en échange de
nos
vies ? Une certaine communion vague et puissante, qui permet à l’indi
502
re. Ce que nul n’oserait dire de son moi, il a le
devoir
sacré de le dire de son nous. Pourtant, cette religion nationale deme
503
e son moi, il a le devoir sacré de le dire de son
nous
. Pourtant, cette religion nationale demeure bien incapable d’animer l
504
urope depuis lors se trouve devant ce choix, dont
nous
devons la rendre consciente : ou bien aller vers la formule fédéralis
505
depuis lors se trouve devant ce choix, dont nous
devons
la rendre consciente : ou bien aller vers la formule fédéraliste, qui
506
er vers la formule fédéraliste, qui traduit seule
notre
réalité une et diverse, et cela suppose briser le carcan de l’État-na
507
é de la vie des hommes. Voilà le grand dilemme de
notre
temps. II. Critique fédéraliste du nationalisme Appliquons main
508
éraliste du nationalisme Appliquons maintenant
notre
analyse fédéraliste à quelques-uns des éléments du nationalisme chois
509
les plus typiques et les plus vivants encore dans
nos
esprits, ou tout au moins dans nos réflexes acquis sur les bancs de l
510
ts encore dans nos esprits, ou tout au moins dans
nos
réflexes acquis sur les bancs de l’école primaire. ⁂ La souveraineté
511
lé par la superstition jacobine, il verrait comme
nous
tous que la souveraineté absolue n’est qu’un mythe, inventé par les p
512
». Or il n’est pas un seul État européen qui, de
nos
jours, ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieur. Il n’
513
de le réfuter que d’éviter d’exciter sa névrose.
Nous
reviendrons sur les conséquences à tirer de ce diagnostic. ⁂ Un autre
514
que la forme de l’État est à peu près la même de
nos
jours dans les patries et les nations les plus diverses. D’autre part
515
sous Staline, d’une biologie marxiste. Ces excès
doivent
nous rendre attentifs à l’usage courant qu’ils prolongent. Si nous cr
516
aline, d’une biologie marxiste. Ces excès doivent
nous
rendre attentifs à l’usage courant qu’ils prolongent. Si nous croyons
517
attentifs à l’usage courant qu’ils prolongent. Si
nous
croyons qu’il est une « culture nationale », française ou danoise, pa
518
lemande ? Ce que l’on donne au nationalisme, chez
nous
, au nom de quoi le refuserait-on ailleurs à des systèmes qui ne s’en
519
tion, à la langue, à l’économie, et à la culture,
nous
jette donc finalement en plein délire totalitaire, seul achèvement po
520
seul achèvement possible du nationalisme. Et ceci
nous
permet, par contraste, de décrire l’attitude fédéraliste comme un sim
521
sens. III. Deux modes de penser Il y a dans
notre
Europe du xxe siècle, deux types d’esprit et de sensibilité politiqu
522
rope comme telle, qui ont conquis des débouchés à
nos
produits matériels et culturels, en Asie et en Afrique, par le moyen
523
opéens, le nationalisme développait les germes de
notre
décadence. D’une part, chez les peuples lointains qu’il venait de col
524
otentiel, le recul mondial que l’on sait, elle le
doit
, à un double titre, au nationalisme : à celui qu’elle a suscité contr
525
ulement après son apparition révolutionnaire dans
notre
Histoire. À l’inverse, le fédéralisme se trouve en pleine consonance
526
de s’ignorer que pour s’entrechoquer brutalement.
Nos
coutumes et nos styles contrastés, nos confessions rivales et nos sys
527
pour s’entrechoquer brutalement. Nos coutumes et
nos
styles contrastés, nos confessions rivales et nos systèmes philosophi
528
utalement. Nos coutumes et nos styles contrastés,
nos
confessions rivales et nos systèmes philosophiques en perpétuelle pol
529
nos styles contrastés, nos confessions rivales et
nos
systèmes philosophiques en perpétuelle polémique ne lui apparaissent
530
nt le dialogue fait la richesse de l’Occident. Or
nous
voyons que la science actuelle pense également par champs de forces e
531
ie et tactique du fédéralisme Et cependant, il
nous
faut bien admettre que ces nationalistes condamnés en principe, et qu
532
encore là, sont même, en fait, plus nombreux que
nous
en Europe. Il nous faut faire l’Europe en dépit d’eux, mais nous ne p
533
me, en fait, plus nombreux que nous en Europe. Il
nous
faut faire l’Europe en dépit d’eux, mais nous ne pouvons la faire san
534
Il nous faut faire l’Europe en dépit d’eux, mais
nous
ne pouvons la faire sans eux. Voilà le problème concret qui se pose a
535
ui se pose aujourd’hui. Les nationalistes ont sur
nous
les avantages du nombre, d’une routine centenaire (qu’ils prennent à
536
térêts privés décidés à payer ce qu’il faut. Mais
nous
avons sur eux l’avantage important de défendre une cause qu’ils n’ose
537
cessité : instituer une union réelle, sauvegarder
nos
diversités. Sans union, l’Europe disparaît, annexée ou colonisée. Mai
538
stratégie fédéraliste. Quant à la tactique, elle
doit
tenir compte du fait que nous ne sommes pas seuls en Europe, et que l
539
à la tactique, elle doit tenir compte du fait que
nous
ne sommes pas seuls en Europe, et que les nationalistes ne cesseront
540
sitôt d’opposer leurs « solutions de rechange » à
notre
volonté constructive. Quelles seront les maximes de notre lutte, dans
541
lonté constructive. Quelles seront les maximes de
notre
lutte, dans cette situation de fait ? ⁂ J’envisagerai trois exemples
542
urope ? Certains nationalistes, comme M. Herriot,
nous
disent qu’ils veulent bien d’une Europe unie, à condition qu’elle res
543
ar le rejet de la CED. Ceci dit, les fédéralistes
doivent
-ils engager la bataille sur le thème de « l’abandon des souverainetés
544
ut à l’heure. J’estime donc que les fédéralistes
doivent
refuser le faux dilemme : souveraineté ou fédération. Et sur la base
545
eignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Tout cela
nous
indique une voie : nous devons désormais concentrer nos efforts sur l
546
d’aujourd’hui. Tout cela nous indique une voie :
nous
devons désormais concentrer nos efforts sur la mise en discussion et
547
jourd’hui. Tout cela nous indique une voie : nous
devons
désormais concentrer nos efforts sur la mise en discussion et sur la
548
dique une voie : nous devons désormais concentrer
nos
efforts sur la mise en discussion et sur la ratification d’une Consti
549
neté qui échappe de toute manière à ses nations.
Nous
savons bien comment vont réagir les nationalistes. Là encore, ils von
550
fédéraliste du traité, non pas son étiquette, qui
nous
importent. Rappelons-nous que la Suisse elle-même s’intitule Confédér
551
pas son étiquette, qui nous importent. Rappelons-
nous
que la Suisse elle-même s’intitule Confédération ! Eh bien, si l’on n
552
-même s’intitule Confédération ! Eh bien, si l’on
nous
fait une Europe aussi réellement fédéraliste que la Suisse, on pourra
553
e n’est pas plus libéral que planificateur, et il
doit
refuser ce faux dilemme, pour la même raison qu’il refuse de choisir
554
t sans cesse réajustée de distinguer entre ce qui
doit
être mis en commun pour mieux fonctionner, et ce qui doit rester auto
555
e mis en commun pour mieux fonctionner, et ce qui
doit
rester autonome pour mieux vivre et créer. Économiquement, cela se tr
556
rcies nationales un peu améliorées et assouplies.
Nous
demandons au contraire des services fédéraux organisant toutes les ac
557
nature, débordent la capacité d’un seul pays ; et
nous
demandons la libération correspondante ou complémentaire des entrepri
558
avec les nécessités du siècle d’une part, et avec
nos
conceptions fédéralistes et personnalistes d’autre part. 3° — Deux mo
559
par l’Unesco, et même par Strasbourg : il s’agit,
nous
dit-on, « d’organiser des échanges culturels entre nations ». Une sen
560
y aurait intérêt à favoriser leurs échanges. Mais
notre
culture occidentale n’a jamais coïncidé avec les frontières de nos Ét
561
entale n’a jamais coïncidé avec les frontières de
nos
États actuels, pour l’excellente raison qu’elle existait bien avant e
562
e mille à deux-mille ans la tentative de morceler
notre
héritage commun en « cultures nationales », tentative barbare et d’ai
563
des foyers locaux qui ne correspondent à aucun de
nos
États-nations — la Lombardie, l’Ombrie, les Flandres, la Rhénanie, la
564
cette interaction perpétuelle, toutes ses formes
nous
sont communes, qu’il s’agisse de la symphonie ou du concerto, du roma
565
e suis pas du tout sûr qu’il faille « apprendre à
nos
peuples à se mieux connaître » par le truchement d’œuvres d’art nées
566
on surveillée des échanges de prison à prison que
nous
devons exiger mais l’élargissement immédiat et sans condition du prév
567
rveillée des échanges de prison à prison que nous
devons
exiger mais l’élargissement immédiat et sans condition du prévenu — j
568
es « culturelles » entraîne un affreux mélange de
nos
vertus et caractères nationaux, nous leur dirons : qu’est-ce que votr
569
ux mélange de nos vertus et caractères nationaux,
nous
leur dirons : qu’est-ce que votre « génie national » s’il a besoin d’
570
s susceptibles de conduire à une union vivante de
nos
peuples. Dans chaque cas, mes conclusions ont été pareilles : elles t
571
usions ont été pareilles : elles tendent toutes à
nous
persuader que, désormais, le fédéralisme européen doit concentrer tou
572
persuader que, désormais, le fédéralisme européen
doit
concentrer tout son effort sur un seul objectif décisif : la Constitu
573
us franc qui a triomphé, lors du refus de la CED.
Nous
voyons donc qu’il n’est pas plus facile de faire l’Europe par pièces
574
r toutes, ce qui inspire toutes les résistances à
notre
union : l’esprit nationaliste. aa. Rougemont Denis de, « Fédérali
575
nombre d’intellectuels occidentaux et asiatiques
nous
répètent qu’il est impossible de résister au fanatisme politique sans
576
pée par les prétextes humanitaires de la Terreur.
Nous
n’avons pas opposé à la propagande des Bons Tyrans je ne sais quel «
577
la personne et des impératifs de la justice. Mais
nous
avons créé un point de ralliement pour des esprits venus d’horizons d
578
vers. Quoi de commun, pourrait-on demander, entre
nos
présidents d’honneur ? Entre Maritain et Russell, entre Niebuhr et Ma
579
nt de la liberté de l’esprit, dans l’actualité de
notre
temps. Quels furent les actes du Congrès pendant cinq ans ? On rappel
580
Congrès pendant cinq ans ? On rappelle plus loin
nos
conférences de savants, d’écrivains, de musiciens, d’économistes et d
581
s, de musiciens, d’économistes et de philosophes,
nos
revues et publications, nos spectacles et nos débats, et les grandes
582
es et de philosophes, nos revues et publications,
nos
spectacles et nos débats, et les grandes réunions de Berlin, de Bruxe
583
es, nos revues et publications, nos spectacles et
nos
débats, et les grandes réunions de Berlin, de Bruxelles, de Bombay, d
584
is simplement mettre en relief un fait : celui de
notre
Rassemblement. Peut-être a-t-il contribué plus qu’on ne le croit à ch
585
’avenir immédiat de la Suisse, sauvant ainsi chez
nous
le sens du pire, la conscience d’une menace totale à laquelle, pour f
586
istorique. Et si les faits lui ont donné tort, si
notre
Suisse prospère, modèle européen, c’est pour une part minime mais qui
587
e pays, pendant la dernière guerre mondiale. Mais
nous
sommes au-delà, devant d’autres périls. Et Reynold ne s’est pas arrêt
588
de la grandeur et le sens de l’Europe : voilà qui
nous
éloigne de la Suisse des manuels, et de la Suisse « concrète » (comme
589
le prix du lait ; mais voilà qui, en même temps,
nous
rapproche des réalités essentielles, hors de quoi notre Suisse n’eût
590
rapproche des réalités essentielles, hors de quoi
notre
Suisse n’eût jamais existé ! Car comment comprendre la Suisse sans la
591
elles de l’Europe entière ? Cités et pays suisses
nous
disait qui nous sommes, et Conscience de la Suisse, où nous en sommes
592
e entière ? Cités et pays suisses nous disait qui
nous
sommes, et Conscience de la Suisse, où nous en sommes. Formation de l
593
t qui nous sommes, et Conscience de la Suisse, où
nous
en sommes. Formation de l’Europe montre d’où nous venons. Ces repères
594
nous en sommes. Formation de l’Europe montre d’où
nous
venons. Ces repères définissent un axe. Cet axe part de l’Europe des
595
t de l’Europe des Romains et des Francs, traverse
notre
histoire et pointe vers un avenir qui ne peut être distinct de celui
596
un seul peuple européen qui ait autant besoin que
le nôtre
d’exercer ce que Reynold appelle « l’imagination historique ». On sai
597
abou de la neutralité — tendent à stériliser chez
nous
cette faculté. Mais toutes nos réalités se moquent de ces excuses : i
598
à stériliser chez nous cette faculté. Mais toutes
nos
réalités se moquent de ces excuses : il n’est que de regarder la cart
599
excuses : il n’est que de regarder la carte. Tout
nous
rattache dans le passé, comme pour l’avenir, à des entités spirituell
600
és spirituelles, historiques et géographiques qui
nous
dépassent très largement, mais sans lesquelles notre vie ne serait pa
601
us dépassent très largement, mais sans lesquelles
notre
vie ne serait pas concevable. Prendre conscience de l’être suisse, au
602
nconscient collectif d’où remontent les rêves qui
nous
guident, par les deux utopies directrices du Saint-Empire et de l’esp
603
s ces éléments, séparés en Europe, voisinent dans
nos
cantons, nos familles, nos esprits. Et leur conciliation vivante nous
604
s, séparés en Europe, voisinent dans nos cantons,
nos
familles, nos esprits. Et leur conciliation vivante nous définit. Pri
605
Europe, voisinent dans nos cantons, nos familles,
nos
esprits. Et leur conciliation vivante nous définit. Principe d’autori
606
milles, nos esprits. Et leur conciliation vivante
nous
définit. Principe d’autorité, principe d’association, « à la rencontr
607
tirer les conclusions de ce pataquès exemplaire,
nous
nous bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met p
608
r les conclusions de ce pataquès exemplaire, nous
nous
bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met pas fi
609
s deux illusions. I. — À un moment ou à un autre,
nous
avons tous été tentés de penser qu’on ne pouvait réussir l’union que
610
ntre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ?
Nous
pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’il est plus
611
cela de l’ignorance presque totale où sont restés
nos
peuples et leurs élites, devant le problème européen ? Avant toute pr
612
s d’histoire : l’anti-Europe a joué là-dessus. De
notre
côté, tout reste à faire, ou presque. Une révolution est l’aboutissem
613
se ferait. L’Europe unie est une révolution. Elle
doit
passer par tous les stades préparatoires des révolutions réussies.
614
. Mais on ne peut les placer sur le même plan que
nos
œuvres critiques ou d’imagination. Et d’autre part, où tracer la limi
615
mesure où ils ont fixé la rhétorique de l’une de
nos
langues nationales. (Il faudrait ajouter les traductions de la Bible
616
es marqués d’une croix : I. — Livres ayant formé
nos
cultures et notre conscience collective. II. — Livres ayant contribué
617
croix : I. — Livres ayant formé nos cultures et
notre
conscience collective. II. — Livres ayant contribué à notre éducation
618
cience collective. II. — Livres ayant contribué à
notre
éducation occidentale, depuis cent ans. III. — Livres qui excitent au
619
aujourd’hui ma pensée. l. — Livres ayant formé
nos
cultures et notre conscience collective 1. Homère : L’Odyssée. 2.
620
pensée. l. — Livres ayant formé nos cultures et
notre
conscience collective 1. Homère : L’Odyssée. 2. Eschyle : Théâtre.
621
Hallaj : Divan. II. — Livres ayant contribué à
notre
éducation occidentale depuis cent ans 38. Tibulle : Élégies. 39. D
622
ication rapide des festivals de musique dans tous
nos
pays et presque dans toutes nos villes, posait des problèmes tout nou
623
musique dans tous nos pays et presque dans toutes
nos
villes, posait des problèmes tout nouveaux. Plus on joue de musique,
624
? Telle est la première question que s’est posée
notre
association. Un festival est d’abord une fête, donc quelque chose d’e
625
rt de la routine des programmes de l’hiver et qui
doit
créer une atmosphère spéciale, à laquelle contribuent non seulement l
626
té. ⁂ Une idée simple a présidé à la formation de
notre
association : il s’agissait de présenter l’ensemble des meilleurs fes
627
hesse de ses diversités nationales et régionales.
Notre
but est donc à la fois d’harmoniser les efforts dans un esprit de col
628
ion, favorise le renouvellement des programmes et
doit
stimuler l’esprit créateur des artistes contemporains. La création d’
629
, mais convaincant, de cette union européenne qui
doit
s’opérer dans les cœurs avant de pouvoir s’établir dans les faits, po
630
s avant de pouvoir s’établir dans les faits, pour
notre
salut commun et pour la paix. La musique, création la plus typique de
631
mes études, dans la petite ville de Neuchâtel, et
nous
étions passionnément surréalistes, comme nos aînés avaient été d’Acti
632
et nous étions passionnément surréalistes, comme
nos
aînés avaient été d’Action française, ou encore anarcho-gidiens, avec
633
nt au fond tout autre chose que ceux de Paris, et
nous
donnant le ridicule de vouloir vivre ces doctrines. Inquiétude et fer
634
ittérature, qui triomphait dans le temps même que
nous
pensions la renier comme telle, au nom de l’Aventure, de la Révolutio
635
jamais entré. Boutique de gloire où fréquentaient
nos
Dieux ! Nous en connaissions la légende. Apollinaire avait discouru l
636
. Boutique de gloire où fréquentaient nos Dieux !
Nous
en connaissions la légende. Apollinaire avait discouru là, devant le
637
e s’inscrire au fronton d’un considérable poème. (
Nous
en avions appris par cœur de longs fragments, faute de pouvoir achete
638
be de bure nouée d’une cordelette. Tels étaient à
nos
yeux les prestiges de l’enseigne « à jamais littéraire » de la Maison
639
idée commerciale…) Bien des années plus tard, je
devais
découvrir que le culte des Lettres chez Adrienne Monnier était à la f
640
int San Sérémoni » célébré par Valery Larbaud. Je
nous
vois encore dans sa petite cuisine, en train de peler de fines patate
641
e rentrais d’Amérique, je voulais tout savoir sur
nos
amis, leurs œuvres et leurs vies : j’avais couru tout droit rue de l’
642
ses artisans, et quel savoureux naturel ! Aurions-
nous
perdu avec elle ce qu’elle a servi mieux qu’elle-même, et plus gracie
643
la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour
notre
conduite morale et religieuse. Je vais donc poser quelques faits, com
644
ettres, le premier grand roman d’amour-passion de
notre
histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Trip
645
me des Pensées » de la cortezia, on substituera «
Notre
Dame ». Et les ordres monastiques qui apparaissent alors sont des rép
646
ur, dont je viens de rappeler les manifestations.
Nous
voici donc devant une réalisation (ou épiphanie dans l’Histoire) du p
647
n (ou épiphanie dans l’Histoire) du phénomène que
nous
venons d’imaginer au paragraphe précédent. Si nous cherchons à nous
648
us venons d’imaginer au paragraphe précédent. Si
nous
cherchons à nous représenter la situation psychique et éthique de l’h
649
ner au paragraphe précédent. Si nous cherchons à
nous
représenter la situation psychique et éthique de l’homme en ce temps-
650
n psychique et éthique de l’homme en ce temps-là,
nous
constatons d’abord qu’il se trouve impliqué bon gré mal gré dans la l
651
ement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme
nous
l’avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous l
652
st comme une résultante de tant de confusions qui
devaient
s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’Amou
653
fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or
nous
voyons cette religion de l’amour ennoblissant célébrée par les mêmes
654
istent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; et
nous
voyons souvent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dam
655
ge. Chose curieuse, les troubadours chez lesquels
nous
constatons cette contradiction, ne s’en plaignent pas ! On dirait qu’
656
non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que
nous
sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusi
657
ous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons
nos
vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions
658
e superposent ou se combinent à l’arrière-plan de
nos
conduites élémentaires ; de complexes ignorés, mais d’autant plus act
659
vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et
doit
être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le
660
iate pour obtenir l’état nirvanique. « Autrement,
nous
rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi kar
661
et difficile apprentissage ascétique… Le néophyte
doit
servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un
662
jongleurs besogneux, que les romanistes unanimes
nous
décrivent comme de purs « rhétoriqueurs23 ». D’Amour, je sais qu’il
663
ion » reste indémontrable « dans l’état actuel de
nos
connaissances », reste donc incroyable jusqu’à nouvel avis. Je cherch
664
t encore plus surprenant. Sous sa forme connue de
nos
jours, c’est l’histoire romancée de l’évolution spirituelle qui condu
665
iqués par le « bonhomme » Barlaam. La version qui
nous
est restée, en provençal du xive siècle, quoiqu’orthodoxe dans les g
666
e manichéisme bouddhiste, et les hérésies du Midi
doit
apparaître « hautement fantaisiste et improbable ». 7. En lieu et
667
esque tous les grands mystiques de l’Occident. Il
nous
semble parfois se réduire à des fadaises sophistiquées, dans le goût
668
imultanément, et de plusieurs manières. Tout cela
nous
aide à mieux comprendre — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’amo
669
occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il
nous
devient intelligible par certaines de ses marques historiques : sa re
670
déclarée au concept chrétien du mariage. Mais il
nous
resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies, au travers de
671
ous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans
nos
vies, au travers des nombreux avatars dont nous allons décrire la pro
672
ns nos vies, au travers des nombreux avatars dont
nous
allons décrire la procession, une virulence intime, perpétuellement n
673
massacre systématique d’un peuple, enregistré par
notre
histoire « chrétienne » de l’Occident. 15. Consoler vient de consol
674
tres aussi, jusqu’à la dégradation qu’il subit de
nos
jours. J’ai tenté de le décrire comme un phénomène historique, d’orig
675
ue d’amour charnel. Aucun texte de l’antiquité ne
nous
présente l’amour comme lié à la mort, avec ce goût de cendres tel que
676
ivre des deux principes, premier texte cathare en
notre
possession. J’eus le bonheur de voir qu’il confirmait ce que j’avais
677
re conscience aux gens des motifs de leurs actes.
Nous
en revenons à mon but initial : dénoncer la crise du mariage. Le myth
678
e tenir pour un des livres les plus importants de
notre
époque. M. de Rougemont vit peu en France. Après avoir passé sept ans
679
emploi du temps qui ne lui laissait aucun loisir.
Nous
avons pu l’isoler quelques minutes entre deux émissions de radio et l
680
lise, mais pourquoi pas ? S’il me fallait décrire
nos
petits déplacements du point de vue de l’usager moyen, je dirais que
681
voire prévenante, qui fait la force principale de
notre
régime fédéral. Revenant en Suisse après la longue absence de mes ann
682
par ce trait national — le seul sans doute, chez
nous
, qui mérite l’adjectif — je me disais : « C’est notre force, et ce se
683
s, qui mérite l’adjectif — je me disais : « C’est
notre
force, et ce sera peut-être un jour, au dernier jour — car les plus b
684
res du monde ont une fin — la fatale faiblesse de
notre
État : cette habitude de nous sentir “en règle”, et donc de nous croi
685
atale faiblesse de notre État : cette habitude de
nous
sentir “en règle”, et donc de nous croire protégés par toutes les loi
686
te habitude de nous sentir “en règle”, et donc de
nous
croire protégés par toutes les lois divines et humaines, comme si le
687
es lois divines et humaines, comme si le monde où
nous
vivons était fait à notre mesure, comme si l’humanité où nous plongeo
688
es, comme si le monde où nous vivons était fait à
notre
mesure, comme si l’humanité où nous plongeons se conformait aux règle
689
était fait à notre mesure, comme si l’humanité où
nous
plongeons se conformait aux règles de la bonne conduite. » L’aspect d
690
il respire naturellement l’honnêteté, tendrait à
nous
faire oublier que la correction, la décence et la sécurité des citoye
691
, lubrique, rapace, irresponsable et affamée ; et
notre
âme un cloaque de crimes potentiels, comme l’ont dit Freud, Shakespea
692
Ce sont les cas d’ordre, de paix et de raison qui
doivent
nous étonner lorsqu’ils paraissent, phénomènes hautement improbables,
693
les cas d’ordre, de paix et de raison qui doivent
nous
étonner lorsqu’ils paraissent, phénomènes hautement improbables, très
694
arement observés sur la planète, et que la presse
devrait
mettre en vedette, au lieu de nous rebattre les oreilles du train-tra
695
e la presse devrait mettre en vedette, au lieu de
nous
rebattre les oreilles du train-train de nos corruptions. Donc les Sui
696
u de nous rebattre les oreilles du train-train de
nos
corruptions. Donc les Suisses que je vois en troisième classe offrent
697
trangers sensibles lorsqu’ils prennent place dans
nos
trains locaux ? L’expérience de la vie new-yorkaise, où personne ne v
698
Tout se passe, en somme, inconsciemment, comme si
notre
système de sécurité devait être à chaque instant vérifié, mis au poin
699
nconsciemment, comme si notre système de sécurité
devait
être à chaque instant vérifié, mis au point, méticuleusement nettoyé
700
ux monsieur en noir, au col rond, dur et haut, ce
doit
être un évêque anglican, somnole. En face de lui, la beauté même, « ô
701
liberté et les droits du peuple, etc. Perdre
notre
souveraineté ? Non : la recouvrer Est-il vrai que nos souveraineté
702
veraineté ? Non : la recouvrer Est-il vrai que
nos
souverainetés doivent être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ?
703
la recouvrer Est-il vrai que nos souverainetés
doivent
être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ? Est-il vrai qu’il y a
704
comme étant propres à éduquer le sens européen de
notre
opinion publique. Le premier fut apporté par M. Ernst Friedlaender :
705
Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à
nos
nations qu’elles ne pourront sauver leur individualité qu’en sacrifia
706
l’accent porte sur fictive.) C’est ainsi que l’on
doit
rassurer ceux qui tremblent, disent-ils, de voir leur patrie « se per
707
forme d’une Europe unie ». Le second argument est
dû
à M. Cotsaridas, publiciste grec : « Dans les domaines militaires, éc
708
eraineté nationale. » Il n’est donc pas exact que
nos
nations, en vue de s’unir, doivent sacrifier ce qui subsiste de leur
709
donc pas exact que nos nations, en vue de s’unir,
doivent
sacrifier ce qui subsiste de leur souveraineté nominale. Quant à l’es
710
tour. À la question : pourquoi l’Europe unie ? il
nous
faut donc répondre maintenant : pour que l’Europe recouvre, entre les
711
démies, à l’élite intellectuelle du monde entier,
nous
demandons aide et secours. Il reste peu de temps. Vous connaissez les
712
avants, les ouvriers, les paysans hongrois. Aidez
nos
travailleurs intellectuels. Au secours ! au secours ! Le manifeste e
713
rivains du cercle Petöfi, il n’a pas été répondu.
Nous
ne pouvions pas répondre, ils le savaient. S’ils nous ont appelés, ce
714
ne pouvions pas répondre, ils le savaient. S’ils
nous
ont appelés, cependant, comprenons la consigne ainsi transmise. Ils v
715
ue leur combat survive à leur défaite. Ce message
doit
être entendu, cet appel propagé dans le monde entier. Chacun de nous
716
cet appel propagé dans le monde entier. Chacun de
nous
doit maintenant y répondre. Chacun de nous peut faire quelque chose.
717
ppel propagé dans le monde entier. Chacun de nous
doit
maintenant y répondre. Chacun de nous peut faire quelque chose. Le mo
718
cun de nous doit maintenant y répondre. Chacun de
nous
peut faire quelque chose. Le monstrueux forfait de Budapest a mis le
719
il faut en tirer les conséquences pratiques. Pour
notre
part, nous pensons ce qui suit : Serrer la main d’un communiste occid
720
irer les conséquences pratiques. Pour notre part,
nous
pensons ce qui suit : Serrer la main d’un communiste occidental, qui
721
roupes d’artistes, les intellectuels asservis que
nous
envoie le régime de Moscou, c’est oublier la voix des écrivains marty
722
, c’est oublier la voix des écrivains martyrs qui
nous
appelaient de Budapest, et c’est trahir leur testament. Que chacun s’