1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 vous êtes de ceux qui se méfient des grands mots du genre de paix et de liberté et qui demandent à voir ce qu’on met derr
2 de monter une garde vigilante et continue autour du sens humain, concret de ces grands mots et d’entretenir une saine méf
3 récents d’où il ressort, par exemple, que le but du Kominform, en lançant ses appels à la paix n’est pas du tout de servi
4 inform, en lançant ses appels à la paix n’est pas du tout de servir une paix durable, mais de donner un répit à l’armée ru
5 ’êtes pas dans le camp politique qui s’est emparé du mot « paix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des millions de
6 pagande de la liberté, c’est, en fin de compte et du même coup sauver notre culture. Notre culture est menacée À ceu
7 urope ne représente, en effet, que 5 % des terres du globe. Ni son étendue, ni le nombre de ses habitants, ni ses richesse
8 uste titre, que l’Assemblée européenne fût privée du droit de s’occuper des choses militaires et des choses économiques, s
9 Cela me fait penser à de vieilles dames qui font du crochet pendant que les armées ennemies se mettent en marche. » Eh bi
10 t une lutte d’idées, de croyances, de conceptions du monde. Les totalitaires, eux, le savent très bien. Si nous reculon
11 nce une offensive contre la conception chrétienne du monde — sur une base purement scientifique, déclare-t-il — avec l’aid
12 rochures, le tout largement financé par les fonds du parti, c’est-à-dire de l’État, lorsque Staline déclenche ses campagne
13 ris pour nous-mêmes ? 1. Ce texte est extrait du discours prononcé à Bruxelles, devant le comité international du Cong
14 noncé à Bruxelles, devant le comité international du Congrès pour la Liberté de la culture, par Denis de Rougemont, direct
15 de la culture, par Denis de Rougemont, directeur du secrétariat international du Congrès. a. Rougemont Denis de, « Fair
16 Rougemont, directeur du secrétariat international du Congrès. a. Rougemont Denis de, « Faire la propagande de la liberté
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
17 ne prenez pas un Mohican : ces premiers habitants du bois et du rocher, seuls vrais Américains découverts par Colomb, appa
18 as un Mohican : ces premiers habitants du bois et du rocher, seuls vrais Américains découverts par Colomb, appartiennent d
19 la phrase célèbre de Lincoln sur le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, deux strophes du Star-Spangle
20 le par le peuple et pour le peuple, deux strophes du Star-Spangled Banner, le vocabulaire du base-ball et le prix du dolla
21 strophes du Star-Spangled Banner, le vocabulaire du base-ball et le prix du dollar. Apprenez-lui à dire yea pour yes, à m
22 ed Banner, le vocabulaire du base-ball et le prix du dollar. Apprenez-lui à dire yea pour yes, à marcher avec les hanches
23 her avec les hanches et à se laver les dents avec du chewing-gum. Psychanalysez, agitez sur un rythme nègre, emballez (mor
24 ués. Les mélanges arbitraires de couleurs donnent du brun sale. Vous pouvez alors essayer des combinaisons plus savantes,
25 emple, de la culture germanique et des Espagnols, du socialisme plus ou moins marxiste et des chrétiens, des Juifs anglais
26 ésumant les vertus et les défauts contradictoires du continent. Il n’y a que des Français, des Danois, des Croates, des pa
27 lions d’hommes réels qui peuplent la partie libre du continent. Il faut les prendre comme ils sont, avec leurs vingt natio
28 nnombrables coutumes, toutes supérieures à celles du pays d’à côté. Et puisqu’il faut baser l’union sur quelque chose qui
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
29 ce immédiate, à n’importe quel prix. En ce milieu du xxe siècle, c’est moins le problème de la liberté qui nous importe,
30 le de discuter longtemps pour savoir de quel côté du rideau de fer il y a le plus de justice sociale, théorique ou pratiqu
31 les faits, et savons les faire voir, nous aurons du même coup repris l’initiative. C’est l’autre camp qui sera forcé de s
32 de les faire rayonner, c’est de les faire passer du plan des faits à celui de nos consciences et de nos volontés ; c’est
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
33 it l’Europe vivante, interrogée sur place, ou vue du Proche-Orient. Il avouait une curiosité « inextinguible », non celle
34 vouait une curiosité « inextinguible », non celle du reporter mais celle du moraliste : il la définissait comme « une puis
35 inextinguible », non celle du reporter mais celle du moraliste : il la définissait comme « une puissance d’adhésion, qui t
36 fallait pas laisser ce peuple « dans les ténèbres du dehors, mais le ramener à la communauté européenne ». Il a, l’un des
37 ont le système politique comporte une destruction du sien », mais encore « à elle-même… aux idées dissociantes qui la trav
38 nt actifs. » Enfin cette page dans le grand style du libéralisme viril : « Est-ce rêver encore que de conseiller à l’Europ
39 au monde un exemple à suivre. Contre les dangers du dedans, elle aurait conclu un pacte d’alliance entre ses fils : ce pa
40 poserait ensuite à l’univers. Les grands conflits du siècle futur, elle les désarmerait en harmonisant non plus de petits
41 rd comprendre : pudeur ou foi dans la seule force du bon droit, de la clairvoyance alertée ? Sa vocation était tout attent
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
42 point de départ de cet essai. Le héros-écrivain du xxe siècle Pour distinguer la singularité exemplaire du cas de La
43 ècle Pour distinguer la singularité exemplaire du cas de Lawrence, ce n’est pas à la seule analyse de l’œuvre en soi qu
44 conflit entre l’auteur et son époque. L’écrivain du xviie siècle nous paraît intégré naturellement à la société de son t
45 turellement à la société de son temps. L’écrivain du xviiie siècle ne l’est guère moins, bien qu’il mette en question, ou
46 s où l’isolement social, sans être surmonté, soit du moins compensé par quelque sentiment de participation choisie (Rilke
47 ue ; D. H. Lawrence en Italie et chez les Indiens du Mexique ; Bernanos à Majorque, au Brésil ; Joyce à Trieste, en Suisse
48 evient une mise au point, une traduction spatiale du conflit qu’ils constatent entre leurs exigences intimes et l’insipidi
49 a conquête (même pacifique) se confond avec celle du complot. On les voit engagés de préférence dans des conquêtes hasarde
50 politique que d’audace ou de discipline, de goût du sacrifice ou de volonté de puissance. Les exemples précis de Jünger,
51 rattrapent sur un plan plus profond d’efficacité du langage : certaines recettes pour manier les esprits, et surtout pour
52 angle de vision déterminé — c’est tout le secret du commandement — leur sont connues ou instinctives. Ce n’est pas seulem
53 s biographies de Lawrence4 décrit l’état d’esprit du héros de 30 ans, à la fin de ses campagnes d’Arabie, avant le grand é
54 ’autre aimant à répéter que la femme est le repos du guerrier. L’un tourmenté de scrupules dans l’action et plein d’humour
55 oisir des métiers où la technique s’allie à l’art du commandement, et le risque à la discipline. Le travail s’y poursuit e
56 s chefs. De ce commerce prolongé et de la coutume du désert, tous les deux garderont le secret d’influencer et de manier l
57 er les hommes par des moyens qui ne sont pas ceux du règlement, et qui ne doivent rien aux titres officiels : goût de l’au
58 en aux titres officiels : goût de l’autorité, non du pouvoir. (Lawrence, plus tard, se le reprochera, mais non Saint-Exupé
59 eçoivent les ordres, donne la mesure de leur sens du service : ils se soumettent, non pas au fonctionnaire, mais à la vert
60 hef qu’ils savent séduire sans passer par la voie du service. Les voici maintenant formés par leur action, trempés par les
61 s se refusent aux entraînements de l’idéologie ou du lyrisme, s’appliquent aux descriptions exactes, et se meuvent en géné
62 « vie normale » d’un écrivain chargé des honneurs du héros. Au lieu de se retirer dans une maison de campagne, ou d’accept
63 lque fonction publique, ils reprennent subitement du service. Ils se confondent volontairement dans le rang, pour y subir
64 il a fait sur lui-même une étude de la résistance du matériel et du moral humain dans l’état où se trouve notre monde. Et
65 ui-même une étude de la résistance du matériel et du moral humain dans l’état où se trouve notre monde. Et voici le résult
66 essais » les conclusions suivantes : le Règlement du Proche-Orient (qui fut en partie son œuvre en 1921) pèse à ses yeux p
67 cu que le progrès, aujourd’hui, n’est pas le fait du génie isolé, mais de l’effort commun. Pour moi, c’est la multitude de
68 , gage de son honnêteté, devient aussi son alibi. Du point de vue de nos débats politiques, pour se borner à un problème b
69 nnui avec le communisme, c’est qu’il accepte trop du mobilier d’aujourd’hui. Je hais les meubles. » Qu’on ne voie pas là u
70 e, traduisent une attitude mûrie. C’est la morale du Château de Kafka, la ligne de repli (devant les problèmes métaphysiqu
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
71 t petits pays, dont pas un seul n’est à l’échelle du siècle. Il semble évident que leur union renverserait d’un coup la si
72 es retient ? Une sorte de myopie de la mémoire et du jugement. Ils tirent prétexte de leurs traditions, parlent d’ennemis
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
73 strats, légistes. À un stade nouveau, l’éducation du peuple était faite par ces institutions, les sermons entendus à l’Égl
74 s de circulation publique. On passait donc ainsi du foyer de culture à la masse de la population par une série de maillon
75 qui prépare pour l’avenir une sorte d’uniformité du cadre de la vie matérielle. Cela risque d’arriver avec la Haute Autor
76 lle. Cela risque d’arriver avec la Haute Autorité du charbon et de l’acier, très difficile à comprendre. Contre cette unif
77 ontenir l’aspiration à l’unité. C’est le paradoxe du fédéralisme, au sens doctrinal ; le fédéralisme est une tension perma
78 l’ensemble européen aux implantations locales, et du foyer local directement à l’Europe. Pour en venir à des propositions
79 personnes compétentes — dont d’anciens champions du monde — sont prêtes à faire le tour des foyers de culture, si on les
80 sation, qui comprend des associations des guildes du livre, des clubs européens, et des festivals de musique. Ceux-ci grou
81 ion avec les foyers de culture, celle par exemple du Chantier européen, qui établit des sentiers allant du nord de l’Écoss
82 hantier européen, qui établit des sentiers allant du nord de l’Écosse au sud de l’Italie ; il serait intéressant de jalonn
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
83 à son égard, et M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la culture, se sentant en sa qualité d’« européani
84 lité d’« européaniste » visé par les déclarations du professeur Rappard, a exprimé le désir de présenter son point de vue
85 son point de vue qui s’oppose totalement à celui du directeur de l’Institut de hautes études internationales. Voici les p
86 aite depuis que le 13 septembre la Haute Autorité du plan Schuman a été installée à Luxembourg : c’est un fait, elle exist
87 prononcé le 31 octobre 1949 par l’administrateur du plan Marshall. C’est peut-être une idée américaine pour les Américain
88 ur nous ? C’est un peu vite oublier la Pan-Europe du comte Coudenhove-Kalergi, et le projet de Briand de 1923l. Et ce qui
89 r oublié qu’il présidait la commission économique du Congrès de l’Europe tenu à La Haye en 1948, préparé par la conférence
90 e de Montreux de 1947. Avant que l’administrateur du plan Marshall ait prononcé son discours, donc avant que l’idée d’une
91 suffisamment d’éléments, et dans l’activité même du directeur de l’Institut des hautes études, pour démontrer que l’idée
92 s proportions de cette séparation ? De ce côté-ci du fameux rideau, nous sommes quelque 320 millions, tandis qu’il n’y en
93 iques sur les champs de bataille de Villmergen et du Sonderbund… À ce taux-là, la France et l’Allemagne en ont également.
94 mun entre Genève et Glaris ? Et ne parle-t-on pas du « miracle suisse » précisément parce que tout s’opposait, humainement
95 antiquité, et pour reprendre une des affirmations du professeur Rappard, « cette Europe ne connaît même pas encore un débu
96 , Schuman ou Pflimlin… Comment pouvez-vous parler du projet de plan Marshall puisque la réalisation de celui-ci est déjà a
97 réalisation de celui-ci est déjà achevée ? C’est du passé le plan Marshall ! Quant au plan Schuman, ce n’est plus un proj
98 ppard, notre commerce extérieur avec les six pays du plan Schuman ne représentait l’an dernier que le 40 % du volume de no
99 Schuman ne représentait l’an dernier que le 40 % du volume de nos échanges. C’est donc, de la part de M. Rappard, juger d
100 a France, l’Allemagne, l’Italie et les trois pays du Benelux trouvent assurément dans leur passé singulièrement plus de ra
9 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
101 mais l’Europe, cela va de Moscou à Gibraltar, et du Cap Nord aux Dardanelles ! De cette Europe, vous commencez par laisse
102 notre Europe par le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions à l’ouest. Ce n’
103 e des Européens que nous perdons, provisoirement, du côté est. Et le meilleur moyen de les ramener parmi nous sera sans do
104 s, dans l’autre le Royaume-Uni, le plateau chargé du plus petit nombre d’habitants pencherait. Il faut donc tenir compte d
105 n peut vérifier facilement que pour la production du charbon, de l’acier et de l’électricité, l’Europe des Six est la deux
106 icité, l’Europe des Six est la deuxième puissance du monde : elle vient tout de suite après les USA, bien avant l’URSS mêm
10 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
107 nt le lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx : devine, ou je te dévore ! Une constante énergie de l’énoncé.
108 ournoise malice » qui composaient au sens magique du mot, les « charmes » de cette prose et son autorité. Telle fut ma pre
109 aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est le problème du
110 ofond, omniprésent, de l’œuvre, c’est le problème du Dieu-homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident.
111 a chimère », « Le lépreux », « Le Christ et l’âme du monde », « L’individu et l’homme collectif ». p. Rougemont Denis de
11 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
112 ises au point par les grands conciles œcuméniques du ive au vie siècle. Ces options tracent les résultantes des apports
113 deux d’une Histoire née comme telle de trois mots du Credo : « sous Ponce Pilate ». Les Pères ne savaient pas que le dogme
114 pas que le dogme de l’incarnation — c’est-à-dire du vrai Dieu et vrai homme à la fois — fondait toute la logique antinomi
115 nce dite scientifique. La complicité fondamentale du sujet et de l’anti-sujet affrontés, et leur interaction antinomique,
116 paraît ainsi comme la frontière (au sens Far West du mot) de deux systèmes énergétiques qui sont comme l’ombre l’une de l’
117 us, trois observations : 1) La nature dialectique du réel vivant, intuitivement perçue par les aventuriers des arts, expli
118 onie préétablie, ou ce mariage de notre esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans quoi nulle science ne se
119 de notre esprit, soit avec quelque loi formatrice du cosmos, mais d’illustrer l’instant de leur amour. C’est celui de leur
120 iée à l’attitude et à la dialectique fondamentale du christianisme. »
12 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
121 nente contre vos libertés que représente l’action du communisme international, dirigée par le Kremlin ? Vous êtes visés co
122 e, puisque nous entretenons la seule armée solide du continent, et que nous lui consacrons une proportion de notre budget
123 n directeur a parlé de l’Europe dans son discours du 1er août 1952 à Genève (sans même prononcer le mot de neutralité). Il
124 violer le tabou. Nous sommes ici dans le domaine du « sacré », selon le vocabulaire des sociologues. La raison et le bon
125 l’Europe ; que son sort dépend donc à tous égards du sort de l’Europe. (Même si M. Rappard démontre que ses échanges ne so
126 es échanges ne sont que de 40 % avec les six pays du plan Schuman, nous ne sommes pas prêts à juger négligeable ce client
127 i souriaient, il y a 2 ans, quand on leur parlait du plan Schuman, s’inquiètent de le voir réalisé sans eux. Cette bonne l
128 ts avec les mouvements qui ont obtenu la création du noyau fédéral des six pays du pool charbon-acier. Concernant la défen
129 obtenu la création du noyau fédéral des six pays du pool charbon-acier. Concernant la défense de l’Europe, les fédéralist
130 ses. De plus, ils pensent que l’expérience suisse du fédéralisme n’est pas sans valeur pour l’Europe en construction, et q
13 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
131 ne que le nationalisme, au sens précis et néfaste du terme, n’a sévi que pendant un siècle et demi sur les deux-mille ans
132 venture humaine. Ce manque d’épaisseur historique du nationalisme suffirait à nous rendre méfiants, lorsqu’il s’agit de po
133 ment clair que la nation, au sens dix-neuviémiste du mot, est une forme d’association périmée à bien des égards. Il n’est
134 dire indépendante, soit pour sa production, soit du point de vue de sa défense. Qu’en est-il du point de vue de la cultur
135 soit du point de vue de sa défense. Qu’en est-il du point de vue de la culture, qui fut l’élément décisif pour la formati
136 , les mêmes concepts, proprement impensables hors du champ de l’influence chrétienne, se groupent, s’opposent et se regrou
137 rmes d’expression sont identiques, qu’il s’agisse du sonnet, dans toutes les langues d’Europe, du roman (dérivé de Tristan
138 isse du sonnet, dans toutes les langues d’Europe, du roman (dérivé de Tristan), du tableau de chevalet ou de l’opéra, du c
139 s langues d’Europe, du roman (dérivé de Tristan), du tableau de chevalet ou de l’opéra, du concerto, de la symphonie ou de
140 e Tristan), du tableau de chevalet ou de l’opéra, du concerto, de la symphonie ou de la façade d’un palais. Nos modèles d’
141 œuvres collectives, passant de foyers en écoles, du sud au nord, à l’ouest puis à l’est, au cours des âges sans frontière
142 moi », et de nous distinguer ainsi de la tribu ou du corps magique collectif. Découverte par la Grèce avec l’individu, soc
143 de l’Africain qui est d’une tribu, non moins que du Soviétique conditionné par les décrets du « déterminisme historique »
144 ins que du Soviétique conditionné par les décrets du « déterminisme historique ». L’Asiatique a toujours recherché la pert
145 ique ». L’Asiatique a toujours recherché la perte du moi dans le Tout. Le Soviétique n’a plus le droit de dire « je » que
146 iversités redeviennent alors un trait fondamental du mode de vivre européen : chez nous seulement elles ont été admises («
147 hes — qui ont tant fait pour le fomenter au début du xixe siècle, pourraient beaucoup, de nos jours, pour nous en délivre
148 jours, pour nous en délivrer. Entre l’agoraphobie du nationalisme et la claustrophobie du cosmopolitisme, il y a place pou
149 ’agoraphobie du nationalisme et la claustrophobie du cosmopolitisme, il y a place pour un réalisme. t. Rougemont Denis
14 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
150 dont plusieurs étaient en uniforme noir et brun. Du jacobinisme est sorti Napoléon et des guerres de Napoléon le national
151 e me doutais pas, alors, qu’Hitler s’était emparé du slogan de la « Nouvelle Europe »… À mon premier retour, en 1946, je f
152 ération fut largement répandu parmi les militants du nouveau mouvement, l’Union européenne des fédéralistes. J’étais embar
153 ce européenne que sont consacrés tous les efforts du Centre européen de la culture. Faut-il comprendre que vous êtes parti
154 l’Europe qu’est Denis de Rougemont. Le directeur du Centre européen de la culture s’est soumis de fort bonne grâce à cet
15 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
155 t mentionné, ait été vraiment discuté, jusqu’ici. Du défi désespéré de Nietzsche, de l’affirmation méthodique de Sartre, o
156 ommode ou de la première Personne de la Trinité ? Du Dieu des philosophes ou du Dieu des Prophètes ? D’une attitude psycho
157 rsonne de la Trinité ? Du Dieu des philosophes ou du Dieu des Prophètes ? D’une attitude psychologique ou d’une réalité on
158 gique ou d’une réalité ontologique ? Ou seulement du mot de passe d’un nouveau conformisme ? Exiger sur tout cela un peu d
159 nsée de ses auteurs récents, mais toute la pensée du type occidental. Gardons-nous d’admettre — ce serait leur faire injur
160 e nouveau : on retomberait au spleen métaphysique du romantisme ou même aux platitudes rationalistes de l’athéisme occiden
161 oût de l’immédiate après-guerre, sur la nouveauté du message, et sur son objectivité. Ils prétendent annoncer une nouvelle
162 porte pas, bien entendu, sur l’essence de Dieu et du diable, mais sur leur existence qui, selon lui, diminuerait ou suppri
163 iqué. On sait que Sartre vient de joindre le camp du communisme, où naguère encore on le traitait de rat visqueux, ou d’un
164 s croient leur Dieu vivant. (Cf. les statistiques du christianisme, de l’islam et de bien des religions que nous nommons p
165 ée sur le fait qu’une majorité la récuse.) ⁂ Hors du plan de la polémique, soit nietzschéenne, soit anticléricale, littéra
166 dans ce cas, dire qu’il est mort, revient à faire du bruit avec la bouche. Car si Dieu l’Éternel avait été vivant, puis ét
167  ? Si l’on tient pour problématique la révélation du Dieu vivant par l’Évangile, que dire de la révélation inverse que nou
168 a nouvelle est nulle. ⁂ Reste le fait que le Dieu du christianisme, du judaïsme et de l’islam, le Dieu qui s’intéresse à c
169 le. ⁂ Reste le fait que le Dieu du christianisme, du judaïsme et de l’islam, le Dieu qui s’intéresse à chaque homme (et mê
170 le et absurde, en effet, dans une vue statistique du monde et pour l’imagination aujourd’hui courante du cosmos. Question
171 monde et pour l’imagination aujourd’hui courante du cosmos. Question d’échelle. Cette vermine fugitive que représente l’h
172 tudiée que dans le noyau de l’atome, dans ce cœur du réel physique. Si nos savants s’étaient bornés à considérer des paysa
16 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
173 e l’attention mondiale qu’ils se sont emparés, et du jeu politique, et de l’initiative, et du calendrier de nos propres dé
174 arés, et du jeu politique, et de l’initiative, et du calendrier de nos propres décisions, nous détournant ainsi du vrai pr
175 r de nos propres décisions, nous détournant ainsi du vrai problème, des vrais périls urgents et de leur solution pour le s
176 ent écarter les menaces qui pèsent sur l’ensemble du continent, les impératifs de son économie, et cette grande nostalgie
177 ldées par un échec sur tous les points de l’ordre du jour, elles n’en ont pas moins apporté un élément de pittoresque au d
178 te n’est pas facile à établir. Mais la Russie est du nombre…) Les neutralistes, qui dénonçaient à grands cris la dispropor
179 conception sainement géographique et matérialiste du monde, Retenons, de ces divagations, un fait curieux : l’idée europée
180 e » s’ouvre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté russe, l’idée de manœuvre est claire : fixer la France d’abord,
181 locales d’Extrême-Orient, afin de nous détourner du problème préalable qui reste, de toute évidence, l’union de l’Europe,
182 lie. Molotov, non). Longtemps, toute l’attention du monde va se concentrer sur le théâtre d’une bataille où l’Occident dé
183 Sous la double poussée de la révolte asiatique et du colonialisme soviétique, une Europe persistant à rester désunie doit
17 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
184 n policier ordinaire. Or il se trouve que le sort du traité, et par suite le sort de l’Europe, dépend en fait des députés
185 rangères des six pays déjà liés par la Communauté du charbon et de l’acier, plus connue sous le nom de plan Schuman. C’est
186 rès de quoi l’on parle ? Quel est donc le contenu du projet, trop souvent ignoré par l’esprit polémique ? Divisions nat
187 ationales, armées européennes Les 132 articles du traité prévoient des institutions communes, des forces armées et un b
188 éjà : ce seraient en effet la Cour et l’Assemblée du plan Schuman. Voilà donc amplement assurés le contrôle national et le
189 it qu’ils sont rarement motivés par le texte réel du traité. Le plus souvent, ils combattent un projet fantôme que personn
190 solument exclu par les dispositions fondamentales du traité, l’intégration n’étant prévue qu’à l’échelon du corps d’armée
191 aité, l’intégration n’étant prévue qu’à l’échelon du corps d’armée — nous venons de le voir. — « Mais si la France n’a pas
192 vons vu que le premier souci des auteurs français du traité fut justement d’éliminer toute renaissance possible d’une Wehr
193 t le même statut, dans la même armée, sur la base du même traité. Si vraiment ce traité signifie la disparition de l’armée
194 ntre elle les forces par ailleurs contradictoires du communisme, du nationalisme traditionnel, et de certains intérêts pri
195 orces par ailleurs contradictoires du communisme, du nationalisme traditionnel, et de certains intérêts privés, calculant
196 e des révoltes montantes de l’Asie, de l’Afrique, du Proche-Orient… En faveur de la CED, je vois l’Histoire, le réalisme,
18 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
197 t je parle est le nationalisme. Faire la critique du nationalisme, c’est dégager du même coup les principes au nom desquel
198 Faire la critique du nationalisme, c’est dégager du même coup les principes au nom desquels on le juge néfaste, et les ma
199 de le surmonter. I. Naissance et prolifération du nationalisme Goethe, assistant à la bataille de Valmy, s’écriait :
200 nté. Toutefois, cette idéologie n’est pas le fait du peuple tout entier, mais d’un parti ; et ce parti agit par le moyen d
201 parti agit par le moyen de l’État. À l’intérieur du pays, la première tâche de l’État sera d’écraser les opposants, car l
202 orcer la police, de centraliser tous les éléments du pouvoir, et de transformer la justice en instrument de l’idéologie, l
203 tention à régner au nom de tous contre une moitié du peuple. Mais si, à l’intérieur, l’idée de nation devient entre les m
204 t à la guerre, mais trouve en elle les conditions du renforcement continuel de son pouvoir. Mais voici que la guerre natio
205 apoléonienne, c’est en Prusse, que la philosophie du nationalisme va se constituer. Hegel est la contrepartie réflexive de
206 lisme de reflet, d’imitation, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais tout aussi jaloux et même hargneux que celui d
207 ais, l’Allemand, au nom de la « civilisation » ou du « droit », etc. Jusqu’au jour où seront proclamés certains « concepts
208 leurs et le Petit Chapeau jouent au début le rôle du labarum, du crucifix et de la mitre. Les cérémonies viendront plus ta
209 Petit Chapeau jouent au début le rôle du labarum, du crucifix et de la mitre. Les cérémonies viendront plus tard, avec les
210 us tard, avec les monuments aux Morts et le culte du Soldat inconnu. Pour la piété et la morale nouvelle, les poètes popul
211 puisqu’il peut exiger le sacrifice de la vie même du citoyen. Mais que nous offre-t-il en échange de nos vies ? Une certai
212 ique émeut des millions d’hommes, qui en oublient du même coup leurs rudiments d’Histoire. Ces contradictions essentielles
213 lemme de notre temps. II. Critique fédéraliste du nationalisme Appliquons maintenant notre analyse fédéraliste à que
214 e analyse fédéraliste à quelques-uns des éléments du nationalisme choisis parmi les plus typiques et les plus vivants enco
215 , lors des débats sur la CED, que les adversaires du traité confondaient sincèrement et réellement les concepts de patrie
216 , c’était évidemment trahir, attenter à l’honneur du pays ; c’était se déclarer cyniquement antifrançais. Tout se passe do
217 par le droit, mais par les circonstances réelles du siècle, techniques, économiques et politiques. Il en résulte que la s
218 mme un prétexte à refuser les évidences. Refoulée du domaine des forces réelles et des pouvoirs concrets, elle est devenue
219 t victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux m
220 qu’ils offrent aux manœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la ja
221 nces à tirer de ce diagnostic. ⁂ Un autre élément du nationalisme profondément induré dans les esprits, depuis quatre ou c
222 à qui me paraît l’une des toutes premières tâches du fédéralisme appliqué à l’Europe. Mais le nationalisme, si incroyable
223 s formes légalisées mais non moins démoralisantes du vol à main armée. ⁂ Enfin, l’État-nation, ayant renoncé au cujus regi
224 lein délire totalitaire, seul achèvement possible du nationalisme. Et ceci nous permet, par contraste, de décrire l’attitu
225 Deux modes de penser Il y a dans notre Europe du xxe siècle, deux types d’esprit et de sensibilité politique : les na
226 et culturels, en Asie et en Afrique, par le moyen du colonialisme. Mais dans le même temps qu’il portait à son apogée la p
227 n pleine contradiction avec l’évolution technique du xxe siècle, et avec les intérêts majeurs de l’Europe, tant spirituel
228 t des autres continents. Les conquêtes techniques du siècle, l’énergie électrique puis atomique, l’aviation, la radio, les
229 vergence : le fédéralisme correspond à une vision du monde qui est précisément celle que la science moderne a conçue ; et
230 es en Europe. Mais c’est aussi le principe vivant du fédéralisme. Être d’une patrie locale en tant qu’on y est né, mais d’
231 ollectivités. Les plus grands penseurs politiques du catholicisme et du calvinisme sont unanimes à condamner le nationalis
232 lus grands penseurs politiques du catholicisme et du calvinisme sont unanimes à condamner le nationalisme au nom de leur f
233 urope et de sa paix. IV. Stratégie et tactique du fédéralisme Et cependant, il nous faut bien admettre que ces natio
234 hui. Les nationalistes ont sur nous les avantages du nombre, d’une routine centenaire (qu’ils prennent à tort pour la trad
235 naire (qu’ils prennent à tort pour la tradition), du sentimentalisme cocardier, encore si puissant sur les foules, et de l
236 iste. Quant à la tactique, elle doit tenir compte du fait que nous ne sommes pas seuls en Europe, et que les nationalistes
237 ue son régime politique est l’un des plus stables du monde, depuis un siècle. Ce que l’on sait moins, c’est la manière don
238 finalement, au lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund (1847), fut la suivante : loin d’exiger des cantons une re
239 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple et des cantons, ce
240 roits du peuple… (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple et des cantons, ces articles ont résolu le problème à la satis
241 ompeurs. C’est le contenu et la visée fédéraliste du traité, non pas son étiquette, qui nous importent. Rappelons-nous que
242 plan des structures politiques, le fédéralisme va du local à l’européen, non point du national à l’international. Je ne pu
243 e fédéralisme va du local à l’européen, non point du national à l’international. Je ne puis ici qu’indiquer sommairement c
244 rquer son articulation solide avec les nécessités du siècle d’une part, et avec nos conceptions fédéralistes et personnali
245 sont communes, qu’il s’agisse de la symphonie ou du concerto, du roman ou du sonnet, de l’équation ou de la théorie des g
246 s, qu’il s’agisse de la symphonie ou du concerto, du roman ou du sonnet, de l’équation ou de la théorie des groupes, de la
247 gisse de la symphonie ou du concerto, du roman ou du sonnet, de l’équation ou de la théorie des groupes, de la fresque ou
248 on ou de la théorie des groupes, de la fresque ou du tableau de chevalet, du vocabulaire ou des catégories philosophiques,
249 groupes, de la fresque ou du tableau de chevalet, du vocabulaire ou des catégories philosophiques, et en général de toutes
250 Shakespeare en tant qu’Anglais. Et je ne suis pas du tout sûr qu’il faille « apprendre à nos peuples à se mieux connaître 
251 res, c’est donc aller diamétralement à l’encontre du but allégué. Seule une Europe fédéraliste peut résoudre, en le suppri
252 r mais l’élargissement immédiat et sans condition du prévenu — j’entends : la suppression totale des mesures de discrimina
253 e nationalisme le plus franc qui a triomphé, lors du refus de la CED. Nous voyons donc qu’il n’est pas plus facile de fair
19 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
254 de le courir ils choisissent de ne point résister du tout, et de s’inscrire par exemple aux « partisans de la paix », qui
255 ont ceux d’une armée et de sa politique. L’action du Congrès pour la liberté de la culture, depuis cinq ans, a démontré la
256 ’actualité de notre temps. Quels furent les actes du Congrès pendant cinq ans ? On rappelle plus loin nos conférences de s
20 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
257 iat de la Suisse, sauvant ainsi chez nous le sens du pire, la conscience d’une menace totale à laquelle, pour faire face,
258 ’annonce d’un grand œuvre consacré à la formation du plus vaste ensemble historique dans lequel se situe la Suisse. Le sen
259 nd vraiment au sérieux que les débats sur le prix du lait ; mais voilà qui, en même temps, nous rapproche des réalités ess
260 comme elle encore travaillée dans les profondeurs du passé, dans cet inconscient collectif d’où remontent les rêves qui no
261 ui nous guident, par les deux utopies directrices du Saint-Empire et de l’esprit des communes. Toutefois ces éléments, sép
262 ntre l’un de l’autre, vers la synthèse de l’un et du multiple » : ces formules que Reynold a tirées de l’étude d’une Europ
21 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
263 de l’Europe unie depuis l’été dernier : l’abandon du projet de CED et les accords de Londres. Londres a réalisé dans l’eup
264 thode britannique, dite « fonctionnelle » méthode du step by step, du petit à petit l’oiseau fait son nid9, méthode qui év
265 , dite « fonctionnelle » méthode du step by step, du petit à petit l’oiseau fait son nid9, méthode qui évite d’agiter « in
266 l’échec de la CED. En effet, cet échec a résulté du fait qu’on laissait le public dans l’ignorance de la vraie situation
267 de la vraie situation européenne, des vrais buts du traité, du traité lui-même, et des conséquences de son rejet. Or, les
268 e situation européenne, des vrais buts du traité, du traité lui-même, et des conséquences de son rejet. Or, les militants
269 uropéenne publiés depuis 1947 dans les seize pays du CE et en Suisse, s’élève à quatre-cent-quatre-vingt-onze. Leur tirage
270 on des esprits en profondeur reste indispensable. Du côté nationaliste, cette préparation se trouve faite, depuis un siècl
271 e. L’article de M. Denis de Rougemont est extrait du ">n° 6 du bulletin de ce Centre (122, rue de Lausanne). ad. Roug
272 de M. Denis de Rougemont est extrait du ">n° 6 du bulletin de ce Centre (122, rue de Lausanne). ad. Rougemont Denis d
22 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
273 J.-J. Rousseau : Les Confessions. 19. Proudhon : Du Principe fédéraliste. 20. Balzac : La Comédie humaine. 21. Bacon : Es
274 use de Parme. 48. Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal. 49. Stéphane Mallarmé : Poésies. 50. Arthur Rimbaud : Une saiso
275 ire : Alcools. 53. Marcel Proust : À la recherche du temps perdu. 54. John Donne : Sermons. 55. James Joyce : Ulysse. 56.
276 l. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon blanc. 87. Huizi
277 . Webster : Le Démon blanc. 87. Huizinga : La Fin du Moyen Âge. Déjà cités (I) Lewis Carroll : Alice au pays des mer
278 llant essayiste, il s’est fait l’ardent défenseur du mouvement fédéraliste : Le Paysan du Danube (1932), Politique de l
279 t défenseur du mouvement fédéraliste : Le Paysan du Danube (1932), Politique de la personne (1934), Penser avec les m
23 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
280 s souhaiter, encore moins obtenir, une diminution du nombre des festivals. Mais il faut sauvegarder à tout prix la qualité
24 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
281 e et Larbaud, peut-être même parfois avec l’homme du mystère dont l’improbable nom venait de s’inscrire au fronton d’un co
282 sant comme de simples humains avec la desservante du sanctuaire, en robe de bure nouée d’une cordelette. Tels étaient à no
283 laçait à vrai dire que sous la seule invocation «  du grand saint San Sérémoni » célébré par Valery Larbaud. Je nous vois e
284 s : autant de petits chefs-d’œuvre d’intelligence du cœur. Quel art ferme et subtil, quel familier respect du langage et d
285 . Quel art ferme et subtil, quel familier respect du langage et de ses artisans, et quel savoureux naturel ! Aurions-nous
25 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
286 Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)ah Revenant après de longues anné
287 onde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du catharisme. Je n’indiquais que par analogies la nature des relations
288 ze ans par des spécialistes, de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expérience vécue autant
289 écialistes, de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expérience vécue autant que de nouvelles
290 ment des conclusions que l’on pourrait citer hors du contexte — accords sans clé — et sur lesquelles critiques et lecteurs
291 mme c’est vrai ! » ⁂ 1. La révolution psychique du xiie siècle Une hérésie néo-manichéenne, venue du Proche-Orient p
292 iie siècle Une hérésie néo-manichéenne, venue du Proche-Orient par l’Arménie et la Bulgarie bogomile, celle des « bons
293 surgissent dans l’époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subis
294 rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part du diable — ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au
295 le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêque dualiste, excusant ainsi la licence fav
296 célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temp
297 stique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les nonnes des premiers couve
298 s de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au
299 ntée puissante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manqu
300 4. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit géné
301 que s’atteste en Europe une modification radicale du jeu d’échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui domin
302 sacré. 2. Œdipe et les dieux Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité
303 lexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le senti
304 a structure sociale est plus solide, la puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pouvoirs plus ré
305 t alors une participation à la puissance légitime du Dieu lumineux, un « endieusement », c’est-à-dire littéralement un ent
306 ans le Midi de la France à un relâchement notable du lien féodal et patriarcal (partage égal des domaines entre tous les f
307 s les fils, ou « pariage », d’où perte d’autorité du suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance individualiste ; à l’invas
308 ligion dualiste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous
309 nt une réalisation (ou épiphanie dans l’Histoire) du phénomène que nous venons d’imaginer au paragraphe précédent. Si nou
310 résente et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémissio
311 ’est-à-dire de l’immense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il
312 vert d’une idéalisation, voire d’une divinisation du principe féminin. Ce qui ne peut qu’aviver la contradiction entre les
313 orique des troubadours, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disputes théologiques, ses « initiés
314 cortezia, René Nelli : Presque toutes les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « croyantes
315 é Nelli : Presque toutes les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « croyantes » et savaient
316 que toutes les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « croyantes » et savaient — bien qu’elle
317 s — cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au courant des idées qui étaient dans l’air depuis deux-c
318 4. Une technique de la « chasteté » À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’Inde entière, tant hindouiste
319 ont l’influence s’épanouira pendant des siècles. Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle mani
320 ente comme une nouvelle manifestation triomphante du shaktisme. La force secrète (çatki) qui anime le cosmos et soutient l
321 commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tantrisme est par excellence une technique, bien
322 corps mystique.16 Il s’agit, par le cérémonial du yoga tantrique, de transcender la condition humaine. Le tantrisme bou
323 ies précises dans le hatha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vitale. C’est ainsi que certaines p
324 dans le hatha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vitale. C’est ainsi que certaines postures (mud
325 e l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions
326 uprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », obtenue par l’arrêt, non du p
327 « béatitude érotique », obtenue par l’arrêt, non du plaisir, mais de son effet physique, est utilisée comme expérience im
328 est mère, sœur, épouse, fille… elle est le chemin du salut »20. Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui consiste à
329 siste à « expérimenter la transsubstantialisation du corps humain à l’aide de l’acte même qui, pour n’importe quel ascétis
330 e quel ascétisme, symbolise l’état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel »21. Mais l’acte est toujours déc
331 cipe, sans visage et sans nom. Une école mystique du tantrisme tardif, le Sahajiyâ, amplifie l’érotique rituelle jusqu’à
332 la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira du côté droit, ap
333 té gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira du côté droit, après ils dormiront enlacés, etc. Tous ces préliminaires
334 nquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tantrique consiste donc à faire l’amour sans l
335 omber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour En contraste indéniable avec ces text
336 duc d’Aquitaine, qui mourut en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fixées, comme un ri
337 purifie, car je sers et révère la plus gente dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour arabe Ibn Dawoud dis
338  !24 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par excès de dési
339 « joie d’Amour » n’est pas seulement libératrice du désir dominé par Mesure et Prouesse, elle est aussi fontaine de Jouve
340 dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubadour, Guiraut
341 er indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ses aspects. Et tout d’abord, dit Marcabru, « I
342 ocréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, traîtres, simoniaques, enchanteurs,
343 il suffit de lire. Elle va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire d
344 lire. Elle va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et
345 r aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drames, et non
346 l’on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Excuse aux hist
347 rmer une thèse quelconque en appelant l’attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » tient aujourd’
348 de contes bouddhistes, fut traduit au vie siècle du sanscrit en pehlevi, par un médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De
349 le lira en français, dans une nouvelle traduction du persan faite sur une ancienne version arabe. Le périple du Roman de B
350 faite sur une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josaphat est encore plus surprenant. Sous sa form
351 aam. La version qui nous est restée, en provençal du xive siècle, quoiqu’orthodoxe dans les grandes lignes, porte des tra
352 lon l’école néo-cathare française, les hérétiques du xiie siècle auraient connu une version non amendée par les catholiqu
353 il n’en reste pas moins que l’origine manichéenne du Roman est attestée par les fragments de son texte original (en langag
354 agments de son texte original (en langage ouïgour du viiie siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’on peut sui
355 risme, le manichéisme bouddhiste, et les hérésies du Midi doit apparaître « hautement fantaisiste et improbable ». 7. E
356 ses sophistiquées, dans le goût des petites cours du Moyen Âge. Il peut être purement rêvé, et beaucoup se refusent à y vo
357 ble, tout cela peut être « vrai » aux divers sens du mot, et simultanément, et de plusieurs manières. Tout cela nous aide
358 e révolution de la psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l
359 osition sournoise ou déclarée au concept chrétien du mariage. Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans n
360 . 11. Le présent texte constitue le chapitre X du Livre II de la version remaniée de L’Amour et l’Occident . (Nouv. édi
361 n, Aroux et Péladan — une sorte de langage secret du catharisme — une relecture des chapitres VIII et IX suffit à « réduir
362 à l’Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 14. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en
363 n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait t
364 nne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du
365 uvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares : le
366 rendre entier. 16. Voir Mircea Eliade, Technique du yoga, p. 176 à 191. 17. Id., ibid., p. 199. 18. Civa Samhitâ, 4,
367 épingle ici que des dépouilles de sens… 24. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parvenez à supprimer ses
368 nces. » 25. Cf. plus haut (p. 22) la description du « service » selon l’école Sahajiya. Cette interprétation de Guiraut R
369 peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez Marot et Ro
370 x reclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplement : juges, prêtr
371 s, et maris ! ah. Rougemont Denis de, « Tableau du phénomène courtois », La Table ronde, Paris, janvier 1956, p. 16-27.
26 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
372 d’exposer ce que j’appelle la crise contemporaine du mariage mais d’aller véritablement à l’essentiel : étudier l’amour-pa
373 t souffrir, où elle exerce ses ravages aux dépens du monde et de soi. Pourquoi cette révolution ? Pourquoi l’amour de l’am
374 ant les chansons courtoises chantent l’amour hors du mariage ; or seuls les fameux cathares condamnaient le mariage. On vo
375 opose aujourd’hui une nouvelle édition, où l’idée du livre reste la même mais s’appuie maintenant sur des textes : j’ai re
376 en revenons à mon but initial : dénoncer la crise du mariage. Le mythe de Tristan, dégradé, édulcoré, à l’état inconscient
377 uvé Paris pour quelques jours mais avec un emploi du temps qui ne lui laissait aucun loisir. Nous avons pu l’isoler quelqu
27 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
378 Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)ak al Cette beauté bien drue d’énergie pure et ne
379 repeint durant la nuit comme un banc vert auprès du lac précieux où trempent des parois à peine moins translucides que le
380 ns translucides que le ciel, ce temps de création du monde juste avant l’homme, c’est ma Suisse telle que je la vois, de t
381 ’opère en un clin d’œil la silencieuse révolution du centre où se confondent les extrêmes les plus touchants du souvenir e
382 où se confondent les extrêmes les plus touchants du souvenir et de l’espoir, quand les portes du cœur, un instant, sont à
383 ants du souvenir et de l’espoir, quand les portes du cœur, un instant, sont à la fois ouvertes et fermées. Ainsi la Suisse
384 ? S’il me fallait décrire nos petits déplacements du point de vue de l’usager moyen, je dirais que je les trouve divisés e
385 ièges de velours rouge, pour quelque usage ignoré du commun. Presque toujours elles étaient vides. En troisième, on retrou
386 ut le monde connaissait, mais cela faisait partie du jeu. En bons élèves, les voyageurs préparaient leur billet pour l’ins
387 , au dernier jour — car les plus belles histoires du monde ont une fin — la fatale faiblesse de notre État : cette habitud
388 nent pour banal. Ils pensent mener la vie normale du genre humain, l’anarchie et la guerre étant des exceptions. Ainsi pen
389 étant des exceptions. Ainsi pensent les Français du climat tempéré dont ils jouissent à peu près seuls au monde, tandis q
390 en vedette, au lieu de nous rebattre les oreilles du train-train de nos corruptions. Donc les Suisses que je vois en trois
391 ue geste imprévu, un air, un rien. L’indiscrétion du regard suisse me surprend à chacun de mes retours. Comment décrire et
392 il y a quelques années, punaisé près de la porte du balcon dans une chambre d’hôtel des bords du lac Léman : Afin d’évit
393 orte du balcon dans une chambre d’hôtel des bords du lac Léman : Afin d’éviter tout bruit inutile, la direction de l’hôte
394 es de Bikini. Dans les secondes règne la gravité du commerce et de l’industrie. L’authentique usager de cette classe n’es
395 comme les gens de troisième, des menus incidents du trajet. On sent bien qu’il a l’habitude. On dirait qu’il s’installe d
396 longs wagons bruns qui s’engouffraient au tunnel du Gothard : Amsterdam-Köln-Olten-Zagreb-Bucuresti. Voici la Suisse en
397 ess européens, petits trajets portés sur les axes du monde. Quel ennui, ces Secondes entre les deux ! ak. Rougemont Den
398 Rougemont Denis de, « Petits trajets sur les axes du monde », Médecine de France, Paris, août 1956, p. 33-35. al. Ce text
28 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
399 ée d’ambassadeurs des cantons souverains, pourvus du droit de veto, cette Diète « n’avait en fait d’emprise sur les canton
400 un équilibre malaisé. Toute tentative de révision du « Pacte fédéral », comme celle de 1832, se voyait repoussée à la fois
401 finalement au lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund (1847) peut être qualifiée soit d’habile compris soit d’éc
402 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple, etc. Perdre notre souveraineté ? Non : la recouvrer Es
403 ère d’autre existence que psychologique. Refoulée du domaine des forces réelles et de pouvoirs concrets elle est devenue l
404 t victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et même de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux m
405 qu’ils offrent aux manœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la ja
406 our l’Europe, rétabliront en fait la souveraineté du peuple car le peuple sera associé à leur gestion. Il importe d’expliq
29 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
407 ion des écrivains hongrois : À tous les écrivains du monde, à tous les savants, à toutes les associations d’écrivains et a
408 ’écrivains et académies, à l’élite intellectuelle du monde entier, nous demandons aide et secours. Il reste peu de temps.
409 déclenchée par les étudiants et par les écrivains du cercle Petöfi, il n’a pas été répondu. Nous ne pouvions pas répondre,
410 « librement » son parti, c’est saluer un complice du crime de Budapest. Publier ses écrits, c’est contribuer au genre de p
411 i voudraient s’associer à l’action internationale du Congrès pour la liberté de la culture sachent qu’ils trouveront ici d
412 ngrès pour la liberté de la culture, Le président du comité exécutif, Denis de Rougemont ao. Rougemont Denis de, « Serr