1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 hommes aussi divers à tant d’égards que ceux que vous voyez sur cette tribune, je répondrai : Nous sommes ici parce que nou
2 utre et pratiquement synonymes. J’espère bien que vous êtes de ceux qui se méfient des grands mots du genre de paix et de li
3 avec découragement : La menace, les menaces dont vous venez de parler, sont trop graves. Que peut-on faire encore ? Eh bien
4 core, n’est pas la moindre dans cette défense qui vous intéresse tous directement. Nous nous sentons, comme intellectuels, v
5 pit à l’armée russe pour renforcer ses armements. Vous pourrez juger alors vous-mêmes qu’on n’aura jamais vu des loups décla
6 amour passionné pour les brebis. La vérité, voyez- vous , c’est qu’on nous a volé ce mot de paix. On nous l’a kidnappé ; on l’
7 des troupes dans l’intention de nous désarmer. Si vous n’êtes pas dans le camp politique qui s’est emparé du mot « paix », v
8 camp politique qui s’est emparé du mot « paix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pay
9 e écrasante simplicité dans le sophisme. Et puis, vous le savez tous, tout cela ne sonne pas vrai, n’est pas sincère ; ce qu
10 tous ceux qui se taisent et qui se découragent. À vous de les rejoindre. J’ajoute que, pour nous, intellectuels, le fait d’a
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
11 au. Mais pour fabriquer un Européen, que prendrez- vous  ? Si vous mélangez toutes nos nationalités, au hasard, vous obtiendre
12 our fabriquer un Européen, que prendrez-vous ? Si vous mélangez toutes nos nationalités, au hasard, vous obtiendrez au mieux
13 vous mélangez toutes nos nationalités, au hasard, vous obtiendrez au mieux des Américains manqués. Les mélanges arbitraires
14 ges arbitraires de couleurs donnent du brun sale. Vous pouvez alors essayer des combinaisons plus savantes, deux par deux ou
15 plus savantes, deux par deux ou trois par trois. Vous pouvez mélanger, par exemple, de la culture germanique et des Espagno
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
16 le de l’autre camp. Quand on nous dit : « Qu’avez- vous à opposer à l’idéologie stalinienne, à cette grande espérance des pro
17 souvent avant de répondre. Quand on nous dit : «  Vous ne pourriez défendre l’Europe qu’en opposant à ses ennemis une idéolo
18 idéologie plus puissante que la leur, mais hélas, vous n’avez aucun passé ! », quand on nous dit cela, et que nous cherchons
19 répondions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme vous d’une mystique qui masque les faits, nous n’avons pas besoin d’une id
20 e fédérer dans leurs différences essentielles. Si vous demandez : quelles sont nos chances ? Je dirai qu’elles dépendent de
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
21 rope. « Si le désir de comprendre ce qui se passe vous possède, comment n’irait-on pas, en écartant les préjugés et les abst
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
22 révélée pour eux pratiquement intenable ? (« Avez- vous bien compris que je me suis engagé non pour écrire des livres mais pa
23 Les idéaux d’une politique sont de ces choses qui vous montent à la tête : leur traduction en termes de compromis avec la st
6 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
24 lture au sens le plus général, le plus large ; je vous dirai aussi que les foyers de culture qui ont fait l’Europe jouaient,
25 ation par une série de maillons successifs que je vous rappelle : la méditation se formulant en écrits, l’enseignement forma
26 de frontières et ne nécessite aucune traduction. Vous reconnaîtrez que c’est peu — ce n’est même rien — pour former l’homme
27 Europe-Culture ». Là, se pose le vrai problème de vos foyers de culture. Un foyer constitue le lieu de rencontre entre l’es
28 nous intéresse pas ici. ⁂ Je voudrais maintenant vous présenter un certain nombre de thèmes : 1° Il n’est pas possible que
29 es communautés locales et l’ensemble de l’Europe. Vous remarquerez que je saute à dessein le stade national, intermédiaire ;
30 e de diffusion locale de ce matériel européen, si vous permettez cette expression. Chaque foyer serait une sorte de haut-par
31 t d’abord ses plans de causeries — je crois qu’on vous les a remis. J’explique en quoi ils consistent : ce sont de petits pl
32 e nouveaux, correspondant aux désirs exprimés par vos foyers. Nous serions très heureux de recevoir vos suggestions et de l
33 vos foyers. Nous serions très heureux de recevoir vos suggestions et de les étudier à Genève. Ensuite, nous pourrions mettr
34 gratuitement si possible, ou à prix réduit. Nous vous offrons aussi de faire circuler dans vos foyers des listes de confére
35 t. Nous vous offrons aussi de faire circuler dans vos foyers des listes de conférenciers, choisis dans tous les pays europé
36 le Centre d’échanges internationaux en France. Je vous signale que d’autres associations viennent nous voir de temps en temp
37 tre européen de la culture se propose de mettre à votre disposition. En retour, il voudrait bien que chacun de vous prenne l’
38 sition. En retour, il voudrait bien que chacun de vous prenne l’habitude de lui écrire pour suggérer des actions pratiques o
39 tomber dans l’abstrait ; et nous avons besoin de votre opinion pour orienter notre action d’alimentation selon vos besoins.
40 n pour orienter notre action d’alimentation selon vos besoins. Le Centre européen de la culture voudrait être la plaque tou
41 e la culture voudrait être la plaque tournante de vos foyers, leur forum. Un dernier mot : on a parlé tout à l’heure de cul
42 beaucoup aimé cette formule et me suis dit que je vous la retransmettrai. Je ne veux faire de peine à personne, mais les mai
43 la fois libres et responsables ! Je voudrais que vous soyez très ambitieux pour vos foyers de culture, et très ambitieux su
44  ! Je voudrais que vous soyez très ambitieux pour vos foyers de culture, et très ambitieux sur ce terme de culture, car, à
45 ntaines et ces milliers de Foyers de Culture dont vous représentez un grand nombre. Je dirai, en terminant, que j’ai grande
46 erminant, que j’ai grande confiance depuis que je vous vois ici rassemblés et surtout depuis que je vous ai vus approuver ce
47 vous vois ici rassemblés et surtout depuis que je vous ai vus approuver ce mot de Communauté. i. Rougemont Denis de, « Le
7 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
48 i commencer par dire que je suis très heureux que votre journal ait institué ce débat, qui est réellement vital pour la Suiss
49 e point de vue de ceux qui croient à l’Europe. Si vous le voulez bien, nous pourrions reprendre les principaux points de l’a
50 te séparation ne sera que provisoire, et ensuite, vous êtes-vous demandé quelles sont les proportions de cette séparation ?
51 ion ne sera que provisoire, et ensuite, vous êtes- vous demandé quelles sont les proportions de cette séparation ? De ce côté
52 ’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas de traditions communes ou d’impérieus
53 t ceux qui ont fait la Suisse moderne. Ah ! oui ? Vous voulez parler des traditions communes des Vaudois et des Bernois, je
54 ans Marshall, Schuman ou Pflimlin… Comment pouvez- vous parler du projet de plan Marshall puisque la réalisation de celui-ci
55 projet mais une réalisation en cours… Non, voyez- vous , ces arguments ne sont pas sérieux. … mais des réalités économique
56 nant dans sa phase de réalisation. Mais ne croyez- vous pas, qu’isolés de la mer et de ceux qui furent toujours à travers l’h
57 oncerions-nous à cet avantage, et contre quoi, je vous le demande ? Encore une fois, non. Il ne s’agit pas de renoncer à cet
8 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
58 et du Cap Nord aux Dardanelles ! De cette Europe, vous commencez par laisser une moitié derrière le rideau de fer. De la moi
59 e son Est, de son extrême-Ouest et de son Centre, vous trouvez le moyen d’exclure les Scandinaves, la Grande-Bretagne, l’Irl
60 ie. Et ce qui reste après toutes ces amputations, vous avez le front de dire que c’est l’Europe ? — Oui, j’ai cette convicti
61 cette conviction et je m’explique. Tout d’abord, vous faites une erreur en répétant que le rideau de fer coupe notre Europe
62 deau de fer coupe notre Europe par le milieu. Car vous avez à l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions
63 a sur eux une puissante attraction. Ensuite, avez- vous bien compté que les six pays de la Haute Autorité font tous ensemble
64 mble un peu plus de 155 millions d’habitants ? Si vous appelez ce groupe la « Petite Europe », disait l’autre jour Jean Monn
65 petite URSS qui n’en a que 30 millions de plus. Vous me répondrez que le nombre d’habitants ne fait pas tout. Et, en effet
9 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
66 ys-Bas, puis à la France, puis à l’Allemagne — et vous verrez l’unité vraie de notre Europe : celle qui se réalise dans la d
10 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
67 953)s La thèse que je voudrais défendre devant vous tient en deux phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de
68 ne mesure politique. On nous dit : comment pouvez- vous rester neutres en présence de l’attaque permanente contre vos liberté
69 eutres en présence de l’attaque permanente contre vos libertés que représente l’action du communisme international, dirigée
70 ommunisme international, dirigée par le Kremlin ? Vous êtes visés comme les autres peuples. Le stalinisme est une doctrine e
71 et une pratique expressément anti-européennes, or vous êtes des Européens, donc vous ne pouvez pas rester neutres entre l’Eu
72 nti-européennes, or vous êtes des Européens, donc vous ne pouvez pas rester neutres entre l’Europe et ses ennemis. À cela, j
73 il en est ainsi, nous dira-t-on, pourquoi refusez- vous de participer à la défense commune de l’Europe ? La réponse est qu’en
74 es que l’on oppose, en Suisse, à notre action. Je vous en donnerai un exemple. Le Centre européen de la culture, à Genève, s
75 ologique. Comment pourrons-nous la redresser ? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de dix arguments, qui peuvent fo
11 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
76 ns tout cela un dénominateur commun, et que venez- vous parler d’union, quand l’unité foncière a disparu ? Il serait fou, et
12 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
77 je suis Européen (20 juin 1953)v w Je voudrais vous demander quelles ont été les raisons toutes personnelles qui ont fait
78 é les raisons toutes personnelles qui ont fait de vous un partisan de l’Europe unie ? Je suis né à Neuchâtel, c’est-à-dire d
79 enti étranger dans aucun de nos pays. Tel est, si vous le voulez, l’aspect « cosmopolite » de mon européanisme : il m’est in
80 éloignons de notre sujet… Tout ce que je viens de vous dire résume la phase doctrinale de mon européanisme. Repartons de 194
81 n’avais pu suivre que de très loin, il me dit : «  Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et 1940 : c’est exactement c
82 ès loin, il me dit : « Vous n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et 1940 : c’est exactement ce que notre congrès attend
83 re part par mes années d’Amérique. Quelles sont à votre avis les maladies infantiles de la construction européenne ? Il y a d
84 forces réelles, dont il faut prendre conscience. Vous savez que c’est à ce réveil de la conscience européenne que sont cons
85 re européen de la culture. Faut-il comprendre que vous êtes partisan des efforts pour l’union politique qui se poursuivent à
86 t seul réaliste. En tant que Suisse, ne regrettez- vous pas que votre pays ne prenne pas une part plus active à la constructi
87 te. En tant que Suisse, ne regrettez-vous pas que votre pays ne prenne pas une part plus active à la construction européenne 
88 que j’ai appelé la mission de la Suisse. Je vais vous citer deux alexandrins qui résument parfaitement notre isolationnisme
89 isse dans l’histoire aura le dernier mot. Saviez- vous que ces deux vers sont de Victor Hugo ? v. Rougemont Denis de, « [
13 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
90 Asie ! Notre tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allemand
91 e nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allemand nous intéresse beaucoup… Le co
14 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
92 mbres ! Souveraineté plus ou moins fictive, direz- vous  ? Raison de plus pour ne point s’épuiser à la combattre. Laissant aux
93 tères nationaux, nous leur dirons : qu’est-ce que votre « génie national » s’il a besoin d’être entouré par des douaniers pou
15 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
94 a vie en hommage, belle de dure merci, pourvu que vous m’accordiez que par vous au ciel je tende ! (Uc de Saint-Circ.) Chaq
95 e dure merci, pourvu que vous m’accordiez que par vous au ciel je tende ! (Uc de Saint-Circ.) Chaque jour je m’améliore et
96 tra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !24 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie
97 rrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent
98 . Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parvenez à supprimer ses conséquences. » 25. Cf. plus haut (p. 22) l
16 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
99 istorique (4 février 1956)ai aj Pourquoi aviez- vous écrit ce livre ? L’amour des découvertes ? Mon propos initial était a
100 storique, d’origine proprement religieuse. Voulez- vous dire que l’amour-passion n’est pas un des caractères permanents de la
101 ortait à la Lesbie ? Faites attention aux textes. Vous verrez qu’il ne s’agit que d’amour charnel. Aucun texte de l’antiquit
102 s les fameux cathares condamnaient le mariage. On vous avait reproché d’avoir fait trop d’hypothèses sur la doctrine de cett
103 s textes : j’ai repris la partie historique. Mais votre propos demeure celui d’un moraliste. J’en conviens. Mon livre est cel
17 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
104 s trains locaux. Les trains suisses, bien qu’ils vous conduisent en moins d’une heure d’un monde à l’autre, ne servent cepe
105 expérience de la vie new-yorkaise, où personne ne vous voit jamais, me propose par contraste une réponse. C’est qu’en Suisse
106 s, trop sérieux et choqués par on ne sait quoi… ? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez que cela suffi
107  ? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez que cela suffit, mais eux, bien loin de se troubler, pèsent e
108 p de retenue… À propos de cette pax helvetica, si vous pensez que j’exagère, laissez-moi recopier un « avis » imprimé que j’
109 , et pour la même raison, des transparents. (Avez- vous remarqué que les trains qui vous croisent sont transparents s’ils von
110 nsparents. (Avez-vous remarqué que les trains qui vous croisent sont transparents s’ils vont très vite ? On ne cesse de voir
18 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
111 éclarait aux Suisses en 1802 : « La Nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre ne peut pas être d’un homme sage. 
19 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
112 voici : Attention ! attention ! chers auditeurs, vous allez entendre le manifeste de la Fédération des écrivains hongrois.
113 demandons aide et secours. Il reste peu de temps. Vous connaissez les faits. Inutile de rappeler ce qui se passe. Aidez la H