1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 s savons tous que le salut reste encore possible, mais qu’il suppose deux conditions premières : la liberté et la paix. Si l
2 emier point de notre programme et j’y reviendrai. Mais j’entends dire partout avec découragement : La menace, les menaces do
3 la gagnons, nous n’aurons pas encore tout sauvé, mais nous aurons, à notre place et selon nos pouvoirs, fait quelque chose
4 aix n’est pas du tout de servir une paix durable, mais de donner un répit à l’armée russe pour renforcer ses armements. Vous
5 int. On peut et l’on doit détester la propagande, mais on ne veut pas nier qu’elle existe et qu’elle joue — avec quel succès
6 nous aimons. On peut aussi détester les microbes, mais cette opinion ne les tue pas. Pasteur aussi détestait les microbes, m
7 es tue pas. Pasteur aussi détestait les microbes, mais il a su les employer, les enrôler, pour ainsi dire, au service de la
8 n’est pas d’endormir ou d’hypnotiser les esprits mais au contraire, de réveiller les consciences. Il n’est pas de répandre
9 ndre une mystique qui promet la lune pour demain, mais de rappeler les hommes aux réalités, à leurs responsabilités. Nous sa
10 ues occidentales sont très loin d’être parfaites, mais si nous les perdons un jour, nous penserons dans les camps qu’elles m
11 aucun des grands problèmes humains et personnels, mais s’ils sont un jour résolus sans équivoque derrière les barbelés, nous
12 à un homme d’État, d’autre part fort intelligent, mais surtout et plus encore le fait que cette phrase ait paru toute nature
13 itant… La tâche est très vaste, c’est l’évidence, mais le seul fait que nous existons dorénavant, me semble-t-il, peut rendr
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
14 nthétique n’a pas encore vu le jour, il est vrai, mais nous ne perdons rien pour l’attendre : il est déjà conçu, il naîtra d
15 naîtra donc. Cet homme sera tout ce qu’on voudra, mais jamais un Européen. À l’appui de cette thèse absolue, j’invoquerai to
16 , au mythe, à notre enfance, — n’y touchons plus. Mais prenez deux Européens de nations différentes, si possible. Mariez leu
17 toyant les idées subversives, et tirez le rideau. Mais pour fabriquer un Européen, que prendrez-vous ? Si vous mélangez tout
18 rquables : Ortega, Sir Stafford Cripps, Disraeli. Mais beaucoup de combinaisons resteront stériles. Un mélange de catholique
19 25 États souverains qui se divisent le continent. Mais nous venons de montrer qu’il serait vain de rêver cette union sous fo
20 régimes, où ce n’est pas la pression de la mode, mais celle de la police qui ramène « dans la ligne » !) Certes, il y a d’a
21 en commun, beaucoup plus que nous ne le croyons. Mais nous n’avons rien de plus fort, pour nous unir, que cette passion de
22 a donc non point à fabriquer de l’Européen moyen, mais bien à réveiller en chacun de nous, tels que nous sommes, la conscien
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
23 est légitime ou non comme idéal ou comme réalité. Mais un homme en prison, qu’il soit intellectuel ou paysan, sait très bien
24 ue leur dictature prépare une liberté « réelle ». Mais alors, s’il est clair que l’enjeu est en définitive la liberté, n’est
25 ennemis une idéologie plus puissante que la leur, mais hélas, vous n’avez aucun passé ! », quand on nous dit cela, et que no
26 » nouvelle, nous sommes déjà battus. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que nous soyons en état de répondre instant
27 . Et ce n’est pas notre passé que nous défendons, mais bien les libertés qu’il a conquises, et qui sont la réalité présente
28 es à se fédérer solidement, non point à s’unifier mais à se fédérer dans leurs différences essentielles. Si vous demandez :
29 a quinze ans à une autre « mystique millénaire », mais déjà morte : — Là où l’homme veut être total, l’État ne sera jamais t
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
30 découvertes ; ils rapportaient des états d’âme ; mais lui, de ses Dépaysements f, nous rapportait l’Europe vivante, interro
31 uriosité « inextinguible », non celle du reporter mais celle du moraliste : il la définissait comme « une puissance d’adhési
32 laisser ce peuple « dans les ténèbres du dehors, mais le ramener à la communauté européenne ». Il a, l’un des premiers, rav
33 vres de voyages, d’analyse morale ou d’histoire — mais nulle part mieux que dans L’Esprit de Genève. Je viens de relire cet
34 précision d’un regard souvent railleur ou amusé. Mais l’ouverture et la longue conclusion forment ensemble un essai politiq
35 ème politique comporte une destruction du sien », mais encore « à elle-même… aux idées dissociantes qui la travaillent, qui
36 encore convaincu qu’indigné : « Tout de même !… » Mais aussitôt, rectifiant la tenue, il propose la formule conciliatrice et
37 s de petits États que divisent quelques collines, mais des continents que les océans séparent. » Pourquoi ne pas le dire ici
38 sion claire. Elles ne visaient point à entraîner, mais à cerner, à définir, à dire le vrai. Elles font confiance à la lucidi
39 sion ? » Non, ce n’était pas rêver, il le savait, mais ce n’est plus assez de conseiller. Ce convaincu n’était pas de l’espè
40 fermés, et qui en souffrent : il les avait vécus, mais libérés en lui. Modeste et probe avec une discrète élégance, je le vo
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
41 ne fut un écrivain que par accident, semble-t-il. Mais cet accident fit sa gloire, et nous donne seul la possibilité et le d
42 Bien d’autres ont vécu des aventures semblables, mais lui « savait ce qu’il était en train de faire, tandis que les autres
43 le analyse de l’œuvre en soi qu’il faut recourir, mais d’abord il convient de chercher le rôle qu’a joué cette œuvre dans le
44 qu’il mette en question, ou raille agressivement, mais de l’intérieur où il est installé, les principes de l’ordre existant
45 re un sens, et le langage un pouvoir authentique. Mais ceux-là pensent d’abord à l’action, et dans l’action à se réaliser, à
46 extrême, qui meurt pour la libération des Grecs, mais n’eût rien fait contre les droits des lords ou des capitalistes en An
47 ragent en sous-main, ou bien dans des révolutions mais que d’autres ont déclenchées, qui n’en sont plus au stade des revendi
48 s, qui n’en sont plus au stade des revendications mais des coups de feu, et qui demandent bien moins de conviction politique
49 de l’expression, qui suppose non seulement le don mais une certaine facilité. C’est qu’ils se sont formés dans un monde où l
50 u’est dû le prestige particulier de leurs écrits, mais tout autant à l’efficacité d’une syntaxe qui sait comment « saisir »
51 de l’action terminée ou provisoirement suspendue, mais plutôt les efforts pour lui trouver un sens, et justifier l’auteur de
52 dans la rigueur morale et les rigueurs physiques. Mais cédant à l’exigence extrême éveillée par un tel exemple, nous demando
53 hec de ses espoirs à la Conférence de Versailles. Mais comment ne pas penser à Saint-Exupéry ? Le parallèle s’impose entre c
54 t, coutumes, tout peut être opposé terme à terme. Mais voyons maintenant leur personne, j’entends ce qu’ils ont fait de ces
55 rné vers l’histoire et l’autre vers les sciences, mais tous deux inventeurs de machines, vont choisir des métiers où la tech
56 pouvoir. (Lawrence, plus tard, se le reprochera, mais non Saint-Exupéry.) Tous les deux se moquent des grades, qu’on leur e
57 ce : ils se soumettent, non pas au fonctionnaire, mais à la vertu mystérieuse qu’ils attendent de la règle, même injuste. Au
58 on nom), ceux-là mêmes qu’ils viennent de servir, mais dont les buts ou les méthodes soudain se révèlent incompatibles avec
59 facilement l’un que l’autre ; se vantent parfois, mais plus souvent se plaignent de leur exigence excessive et de leurs ratu
60 que je me suis engagé non pour écrire des livres mais parce que j’étais fauché ? », écrit Lawrence en 1923. L’argent n’est
61 wrence), font de leur mieux pour les décourager ; mais eux s’obstinent, bien que plus vieux que leurs camarades, bien qu’aya
62 la machine qui avait été la passion de leur vie. Mais leur légende prévaut contre le fait. Pendant longtemps on refusera de
63 est des dictateurs de toutes sortes, il est vrai, mais la prostitution leur est commune : ils se prêtent aux plus basses lux
64 issions que nous lui apportons pour faire nombre. Mais la force d’un Lawrence a sa source dans les seules exigences qu’il s’
65 en 1921) pèse à ses yeux plus que ses campagnes, mais moins que son activité dans la RAF « car la conquête de l’air me para
66 s, aujourd’hui, n’est pas le fait du génie isolé, mais de l’effort commun. Pour moi, c’est la multitude des rudes chauffeurs
67 ’une entreprise mécanique, non pas comme un chef, mais comme un rouage dans la machine. Le mot-clé, je pense, c’est machine…
68 déterminisme ; et jusqu’au culte de la machine !) Mais d’autre part, son aversion pour l’idéologie, son refus de l’impériali
69 lus honnête et dévoué que nos hommes politiques — mais je me ferais plutôt balayeur. Un nihilisme décent, c’est ce que j’esp
70 assez absurde — par excès de conscience éthique — mais qu’il faut pourtant bien accepter, lorsqu’on n’a pas connu, ou que l’
71 e déguisements. On ne peut s’empêcher de l’aimer. Mais il n’est pas question de le suivre. Le nihilisme, si « décent » soit-
72 il est privé de foi, s’avoue sans rien à révéler, mais par là même il décrit mieux l’état véritable de l’homme. Rien ne tien
73 littéraire » des expériences de l’homme d’action. Mais on sait que Churchill le destinait à des fonctions militaires importa
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
74 leurs traditions, parlent d’ennemis héréditaires, mais ils oublient que leurs nationalismes ne remontent qu’au siècle dernie
75 étexte des intérêts à court terme de leurs États, mais ils oublient qu’ils forment un seul corps, et qu’il est fou d’essayer
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
76 ne ferai pas de longues incursions dans le passé, mais je rappellerai la leçon de l’histoire ; avant le Moyen Âge, l’Europe
77 s différentes et de niveaux intellectuels divers, mais réunis par des préoccupations communes. Ainsi je vois l’activité des
78 foyers collaborent à la constitution de l’Europe, mais aussi qu’ils défendent la diversité européenne contre le germe de tyr
79 professeurs d’éloquence ni des hommes politiques, mais des écrivains, des explorateurs, des cinéastes, des pédagogues, des m
80 ansmettrai. Je ne veux faire de peine à personne, mais les maisons de culture sont là pour « bâtir l’Europe », non pour orga
81 là pour des activités récréatives, bien entendu, mais surtout pour des activités créatrices, créatrices de quoi ? d’hommes
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
82 ’est certes pas une européanisation de la Suisse, mais bien au contraire une helvétisation de l’Europe, c’est-à-dire d’une E
83 se se faire et durer »… L’Europe est faite ! Mais elle est faite ! Ses adversaires les plus acharnés ont reconnu qu’il
84 t plus temps de s’interroger sur son opportunité, mais bien de traiter avec elle. La petite Europe est faite depuis que le 1
85 eut-être une idée américaine pour les Américains, mais pour nous ? C’est un peu vite oublier la Pan-Europe du comte Coudenho
86 orité qui en est la première réalisation. Oui, mais … le rideau de fer ? Mais hélas ! il est de fait que le rideau de f
87 réalisation. Oui, mais… le rideau de fer ? Mais hélas ! il est de fait que le rideau de fer l’a séparée en deux… N’al
88 a pas quatre-vingt-dix-millions de l’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels vous voulez faire l’Europe n’ont pas d
89 lliance en 1291. Non plus des projets… Oui, mais malgré cette antiquité, et pour reprendre une des affirmations du pro
90 e pas encore un début de véritable réalisation ». Mais c’est nier l’évidence même, et je le répète, depuis que la Haute Auto
91  ! Quant au plan Schuman, ce n’est plus un projet mais une réalisation en cours… Non, voyez-vous, ces arguments ne sont pas
92 yez-vous, ces arguments ne sont pas sérieux. … mais des réalités économiques Il en est d’autres cependant qui ne peuve
93 ope d’après le volume des échanges de la Suisse ! Mais à notre point de vue, ce 40 % est-il vraiment si négligeable ? Est-il
94 st entré maintenant dans sa phase de réalisation. Mais ne croyez-vous pas, qu’isolés de la mer et de ceux qui furent toujour
95 à ce que d’autres pays lui donnent leur adhésion, mais elle le souhaite. Elle n’est pas plus opposée à une fédération plus v
96 ce, constitue une rêverie extrêmement ingénieuse, mais beaucoup plus illusoire que toutes les inventions d’un romancier. Les
97 tralité ne doit pas nous empêcher de collaborer ; mais pourquoi renoncerions-nous à cet avantage, et contre quoi, je vous le
98 Il ne s’agit pas de renoncer à cette neutralité, mais il ne faut pas non plus qu’elle nous empêche de collaborer sur le pla
99 an européen. À nous de rechercher une adaptation. Mais ce que je trouve le plus étonnant dans ces déclarations de M. Rappard
100 ’il ne craint pas d’inclure l’alliance militaire. Mais il a raison d’insister sur le fait que ces problèmes sont vitaux pour
9 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
101 t. On lève les bras au ciel : — Quoi ! me dit-on, mais l’Europe, cela va de Moscou à Gibraltar, et du Cap Nord aux Dardanell
102 Anglais, qui sont lents à se laisser convaincre, mais réalistes devant le fait accompli, ont envoyé dès le premier jour, un
10 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
103 e de l’Europe, le théâtre est un langage mondial, mais qui exprime mieux que tout autre le rythme intime d’une civilisation.
104 ographique dérive non seulement de nos techniques mais de cinq siècles de peinture occidentale. Une exposition de photos de
105 de méditer non seulement sur leur métier propre, mais sur les surprises créatrices ménagées par leur collaboration. Belle o
106 fait que l’art n’est pas le produit d’une nation mais de toute une culture, — ici l’européenne. Quelques grands thèmes ou a
11 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
107 aduction (de Jean Paulhan et Bernard Groethuysen, mais non signée)6, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j
108 ent encore exclure avec cette parfaite assurance, mais par manie, au nom d’une mode ; ici, tout au contraire, la force simpl
109 t de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice 
110 n seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier sous lequel a pu l
111 ages plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s
112 voir. D’une gnose alors ? On pourrait le penser. Mais ceux qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au «
12 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
113 emps ni dans l’espace on ne saurait la délimiter. Mais il y a plus dans ce cas particulier, car au contraire de ce que l’on
114 l’Histoire, les données principales font défaut, mais les signes particuliers sont trop nombreux pour être utiles. Toutes c
115 n acte de l’esprit qui est pourtant bien le même, mais qu’il nous reste à définir. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un
116 us reste à définir. (Concevoir a deux sens aussi, mais en un mot.) 2) L’éclatement d’une bombe H vérifie cette harmonie préé
117 prit, soit avec quelque loi formatrice du cosmos, mais d’illustrer l’instant de leur amour. C’est celui de leur haine chez b
118 ais peintres : on parle alors de désintégration — mais tout ce vocabulaire est à reprendre. 3) L’Occident ne saurait se dési
119 r, intégré, il ne le fut jamais, je l’ai rappelé. Mais il est en train de franchir le seuil d’une connaissance nouvelle. La
13 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
120 e objet de la discussion avant le vote populaire. Mais ni l’une ni l’autre de ces conditions n’est présente. Si nous voulion
121 moins que nous pour lutter contre le stalinisme. Mais s’il en est ainsi, nous dira-t-on, pourquoi refusez-vous de participe
122 us ont jamais sommés de renoncer à la neutralité, mais ce sont les partisans de la neutralité-tabou qui nous somment, nous f
123 raie question n’est pas d’européaniser la Suisse, mais plutôt d’helvétiser l’Europe. Les fédéralistes sont convaincus que no
124 où l’Europe sera fédérée : à ce moment seulement, mais de toute évidence, la neutralité suisse perdra toute raison d’être. L
125 leurs compatriotes, de cette vérité fondamentale, mais qu’une opinion somnolente et des magistrats aux vues courtes s’efforc
14 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
126 » ni de passeport : la carte de visite suffisait. Mais aujourd’hui ! Barrières douanières, quotas, visas, protectionnisme, m
127 eut les sauver et les garantir dans notre siècle. Mais d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce qui fausse notre optiq
128 avenir, comme dans le cas de l’union de l’Europe. Mais il y a plus. Il est parfaitement clair que la nation, au sens dix-neu
129 ure, à très peu de phrases près. Nous l’ignorons, mais c’est un fait.) Les réactions parfois violentes au christianisme (ath
130 ’elles combattent, ou bien prétendent faire mieux mais dans le même sens éthique : dans l’un et l’autre cas, le langage est
131 r la science démodée de Herder et des romantiques mais dont la science actuelle tire au contraire ses meilleurs arguments po
15 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
132 un siècle. Napoléon voulait faire l’Europe, oui, mais comme Hitler : il voulait un État européen et non l’Europe réelle. Il
133 chesse et la créativité naissent de la diversité. Mais si l’on insiste trop sur nos diversités, que devient notre unité et d
134 comme de nos faiblesses : notre risque créateur. Mais quand je parle d’individu, il faut s’entendre. Le véritable Européen,
135 ersonne. (Cette formule a été reprise par Sartre, mais à mon sens dénaturée par lui. L’engagement, c’était pour Mounier, Dan
136 fait son ciment. Les Grecs ont inventé l’individu mais le christianisme lui a ajouté la vocation. L’individu chargé d’une vo
137 évitables, pour la personne il y a des prochains… Mais nous nous éloignons de notre sujet… Tout ce que je viens de vous dire
138 y a pas des Français, des Suisses, des Allemands, mais seulement des Européens. Ma position fédéraliste européenne était par
139 seulement à l’instabilité politique de la France, mais aussi aux difficultés qu’elle éprouve à liquider le passé récent, la
140 péenne, en constitue aujourd’hui le point faible. Mais il y a plus grave. Dans tous nos pays européens, on méconnaît à la fo
141 us de trouver le contrepoison de ce nationalisme. Mais d’autre part il y a nos forces réelles, dont il faut prendre conscien
142 nier pays à entrer dans la fédération européenne. Mais alors, cette adhésion sera la preuve que la fédération est ferme et s
143 livre de Rougemont n’a été publié sous ce titre, mais un essai paru dans la revue Preuves en juin 1952. L’Aventure occiden
16 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
144 polémique locale dans le temps et dans l’espace. Mais l’inconséquence n’est pas moindre dans le camp, d’ailleurs divisé, de
145 la psychologie moderne, la culture et la société. Mais a-t-on jamais demandé à ceux qui disent que Dieu est mort, ce qu’ils
146 e non seulement la pensée de ses auteurs récents, mais toute la pensée du type occidental. Gardons-nous d’admettre — ce sera
147 bien entendu, sur l’essence de Dieu et du diable, mais sur leur existence qui, selon lui, diminuerait ou supprimerait la res
148 e », disait Renan. Il était loin de s’en réjouir, mais pour autant, n’allait pas jusqu’à nier que la vérité existât. La véri
149 s actes et pensées devant Dieu ou devant autrui), mais au sens de « capable de décider » (de ce qu’on est et sera) ; non pas
150 est et sera) ; non pas au sens chargé de mission, mais à celui d’aventurier qui assume ses risques et périls et qui les choi
151 sit souverainement ; non pas au sens de créature, mais bien à celui de démiurge ; non pas au sens d’un homme, mais bien d’un
152 à celui de démiurge ; non pas au sens d’un homme, mais bien d’un dieu. Ce dernier trait est capital. On sent qu’il trahit un
153 trouver « l’engagement » que sa doctrine prônait, mais rendait par ailleurs impraticable — et dans le fait impratiqué. On sa
154 in moment précis, dans le temps et dans l’espace ( mais où et quand ?), un événement cosmique sans précédent, « un événement
155 on indéfinie… Et compter les cheveux de sa tête ! Mais à l’inverse, le Dieu personnel redevient non seulement croyable mais
156 e Dieu personnel redevient non seulement croyable mais indiscutable au sens de chaque vie, dès que le regard se tourne vers
157 n seulement n’eût jamais été visible ou sensible, mais encore elle fût demeurée inimaginable. De même, il est absurde de « c
17 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
158 J’avoue que le compte n’est pas facile à établir. Mais la Russie est du nombre…) Les neutralistes, qui dénonçaient à grands
159 éventuelle — MM. Bidault et Eden l’ont précisé — mais ce sont ces projets qui ont mis l’Occident en mesure de discuter sur
160 défendre, qui n’était pas seulement le statu quo, mais l’avenir commun de nos peuples. La « conférence asiatique » s’ouvre à
161 ns vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allemand nous intéresse beaucoup… Le colonialisme europée
162 récitent les Russes et leurs satellites en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui, nous menace à bout portant : il a dé
163 i serait ouverte à l’expansion russe et chinoise. Mais assurer la paix définitive entre la France et l’Allemagne par le moye
164 dance nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. Ils voient encore
165 si, M. Nehru le premier, que nous nous en allons, mais que les autres arrivent ! L’Asie, donc, doit vouloir autant que nous,
166 ue nous, et autant que l’Amérique, l’Europe unie. Mais l’Europe ne sera pas unie en temps utile si les efforts présents de f
167 n des Six échouent. (Début modeste, si l’on veut, mais seul concret.) Ces efforts peuvent échouer si le parlement français r
18 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
168 osition en public ou dans le secret de leur cœur, mais que presque personne n’a lu ! On me confiait récemment, à Paris, le r
169 la peine de lire ce texte de 96 pages, plus aride mais bien moins compliqué qu’un roman policier ordinaire. Or il se trouve
170 n jour aux Russes. Il fallait donc empêcher cela. Mais , d’autre part, comment défendre sérieusement l’Europe sans le concour
171 ans nul doute d’ici peu. La France hésite encore, mais tout indique qu’elle doit se prononcer dans un délai très court. Son
172 olice intérieure et la protection des colonies. —  Mais jusqu’où s’étend, pratiquement, cette mise en commun des ressources m
173 troupes des six pays porteront le même uniforme. ( Mais n’est-ce pas déjà le cas, à quelques détails près ?) Les généraux de
174 mps de paix d’un commandement suprême européen. —  Mais quel sera le pouvoir disposant de cette armée ? Le traité prévoit un
175 nt national des résistants de la dernière guerre. Mais c’est absolument exclu par les dispositions fondamentales du traité,
176 on du corps d’armée — nous venons de le voir. — «  Mais si la France n’a pas le droit d’entretenir sa propre armée, comment d
177 use la CED que cette Wehrmacht sera reconstituée, mais alors sans contrôle possible. J’entends et lis aussi des phrases de c
178 le sont moins, entretiennent l’illusion touchante mais tenace que leur nation pourrait se défendre seule, pour peu qu’elle s
179 pas menacée par une armée allemande inexistante, mais par une expansion soviétique bien réelle, pour ne rien dire des révol
180 r notre défense. Je me pose moi-même la question. Mais je vois un pays réaliste qui, lui, ne doute pas de l’efficacité de la
19 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
181 incipe d’une nouvelle communauté non de naissance mais d’avenir et de volonté. Toutefois, cette idéologie n’est pas le fait
182 déologie n’est pas le fait du peuple tout entier, mais d’un parti ; et ce parti agit par le moyen de l’État. À l’intérieur d
183 gner au nom de tous contre une moitié du peuple. Mais si, à l’intérieur, l’idée de nation devient entre les mains de l’État
184 l’État-nation non seulement conduit à la guerre, mais trouve en elle les conditions du renforcement continuel de son pouvoi
185 ditions du renforcement continuel de son pouvoir. Mais voici que la guerre nationale menée par les soldats « libérateurs » d
186 elles de la nation qui lui donnent son caractère, mais c’est son esprit national. » (On voit donc que nation et Patrie diffè
187 é d’intentions particulières de l’esprit mondial, mais en même temps, les voici privés sous peine de « nullité politique » d
188 de vocation, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet État-nation, une fois doué de toute la personnalité dont il tend
189 itation, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais tout aussi jaloux et même hargneux que celui des grands voisins. Aucu
190 à s’imposer, aucune nation ne dominera longtemps, mais aucune n’en tirera la conclusion, une fois vaincue, « qu’elle n’a plu
191 ui n’avaient de comptes à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit divin se tradui
192 ert des nations », et de « droit international », mais il est clair que ces États-nations-Individus rendent tout ordre inter
193 absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle pu triompher pendant un siècle et pl
194 ut exiger le sacrifice de la vie même du citoyen. Mais que nous offre-t-il en échange de nos vies ? Une certaine communion v
195 ance. À vrai dire, il s’agit encore d’un égoïsme, mais tellement élargi qu’il en devient vertu. On l’enseigne dans les école
196 Dieu, et réclamant non seulement la mort en masse mais la totalité de la vie des hommes. Voilà le grand dilemme de notre tem
197 a souveraineté ne sont point posées par le droit, mais par les circonstances réelles du siècle, techniques, économiques et p
198 Où la voit-on à l’œuvre ? Non pas dans les faits, mais seulement dans les discours des adversaires de la CED ou de toute aut
199 anisation de l’Europe. Non pas comme une réalité, mais bien comme un prétexte à refuser les évidences. Refoulée du domaine d
200 peuples à une nation, des territoires à un État, mais on ne peut rien annexer à une Patrie. Ensuite, l’État est une structu
201 mières tâches du fédéralisme appliqué à l’Europe. Mais le nationalisme, si incroyable que cela paraisse, a poussé plus loin
202 ueux (au sens jacobin). C’est pratiquement idiot, mais on ne s’en aperçoit que si c’est dit dans une langue étrangère, ou pa
203 ions et dévaluations, et autres formes légalisées mais non moins démoralisantes du vol à main armée. ⁂ Enfin, l’État-nation,
204 us regio, ejus religio, non par esprit œcuménique mais par mépris pour la religion, l’a remplacé par le concept de « culture
205 d que les idées ne connaissent pas de frontières, mais l’instruction publique a changé cela. (Et l’Université, en dépit de s
206 ne s’en distinguent nullement par les principes, mais uniquement par une plus grande rigueur ? La volonté fondamentale de l
207 Asie et en Afrique, par le moyen du colonialisme. Mais dans le même temps qu’il portait à son apogée la puissance mondiale d
208 lexe de tensions normales entre des pôles opposés mais valables, non comme la juxtaposition de monades ou d’autarcies qui ne
209 ’on ne peut les isoler par des cloisons étanches, mais comme autant de valeurs « complémentaires », dont le dialogue fait la
210 celui que la technique moderne rend habitable. ⁂ Mais il y a plus. Le fédéralisme n’est pas seulement en prise avec l’époqu
211 la condition des libertés personnelles en Europe. Mais c’est aussi le principe vivant du fédéralisme. Être d’une patrie loca
212 Être d’une patrie locale en tant qu’on y est né, mais d’une religion universelle en tant qu’on y croit ; se rattacher par l
213 rope. Il nous faut faire l’Europe en dépit d’eux, mais nous ne pouvons la faire sans eux. Voilà le problème concret qui se p
214 d’intérêts privés décidés à payer ce qu’il faut. Mais nous avons sur eux l’avantage important de défendre une cause qu’ils
215 ’esprit nationaliste, jacobin et paratotalitaire. Mais il est clair aussi que les nationalistes n’osent pas se déclarer cont
216 la sabotent, en fait, sous différents prétextes, mais ils lui rendent l’hommage d’une adhésion de principe. M. Herriot est
217 union, l’Europe disparaît, annexée ou colonisée. Mais si l’on opprime ses diversités, l’Europe cesse d’être elle-même. Ces
218 Ce qui revient à dire : « Je veux bien me marier, mais à condition de rester célibataire ! » Logiquement, cette attitude est
219 iers séparant les cantons étouffaient l’économie. Mais toute proposition de pacte fédéral plus étroit se heurtait au veto de
220 fixe leur qualité d’adversaires réels de l’union. Mais là encore, je demande que les fédéralistes refusent de se battre pour
221 rement cette direction de recherches économiques. Mais je tenais à marquer son articulation solide avec les nécessités du si
222 , il y aurait intérêt à favoriser leurs échanges. Mais notre culture occidentale n’a jamais coïncidé avec les frontières de
223 changes de prison à prison que nous devons exiger mais l’élargissement immédiat et sans condition du prévenu — j’entends : l
224 patible en théorie avec une tactique fédéraliste. Mais elle a conduit à l’échec. Elle a servi de prétexte à trop de marchand
20 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
225 s procédés fascistes. Le risque est là, bien sûr, mais ce n’est qu’un risque. Et pourtant, à certains, il apparaît si grand
226 exigeant farouchement le sacrifice « temporaire » mais concret des libertés de la personne et des impératifs de la justice.
227 s de la personne et des impératifs de la justice. Mais nous avons créé un point de ralliement pour des esprits venus d’horiz
228 n de facile à définir, sans doute. Pas un slogan. Mais ce fait et ce mode d’expérience — comme l’eût dit John Dewey, leur gr
21 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
229 père, modèle européen, c’est pour une part minime mais qui est la part de l’homme, parce que Reynold a eu raison et parce qu
230 de ce pays, pendant la dernière guerre mondiale. Mais nous sommes au-delà, devant d’autres périls. Et Reynold ne s’est pas
231 t au sérieux que les débats sur le prix du lait ; mais voilà qui, en même temps, nous rapproche des réalités essentielles, h
232 é — tendent à stériliser chez nous cette faculté. Mais toutes nos réalités se moquent de ces excuses : il n’est que de regar
233 géographiques qui nous dépassent très largement, mais sans lesquelles notre vie ne serait pas concevable. Prendre conscienc
22 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
234 ent contre le remède. Aussitôt le mal se déclara. Mais pour quelque raison mystérieuse, ils en parurent soulagés. Laissant a
235 cipe supranational. En résumé : rien n’est perdu, mais rien n’est fait. Et tout ce qui vient de se passer prouve une fois de
236 entaires. Illusion profonde, comme on va le voir, mais qui s’explique. Une enquête menée par le CEC10 au mois de septembre a
237 restent invisibles à l’œil des agences de presse, mais sans lesquelles rien ne se ferait. L’Europe unie est une révolution.
23 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
238 homas, Calvin, Marx, ou Descartes, Einstein, etc. Mais on ne peut les placer sur le même plan que nos œuvres critiques ou d’
24 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
239 e de musique, et mieux cela vaut, dira-t-on. Oui, mais cela peut aussi créer certains dangers pratiques et certaines confusi
240 obtenir, une diminution du nombre des festivals. Mais il faut sauvegarder à tout prix la qualité et le prestige des meilleu
241 ement la qualité des œuvres et de leur exécution, mais le paysage, l’ambiance d’une cité, et la tradition musicale d’une rég
242 s. Elle fournit ainsi un exemple, encore modeste, mais convaincant, de cette union européenne qui doit s’opérer dans les cœu
25 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
243 re, de la Révolution, ou de quelque règle de vie, mais subversive bien entendu. L’un des deux temples de ce culte (l’autre é
26 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
244 « historique » que celle que j’esquissais alors, mais sans doute plus psychologique. Je rappelais la relation de fait (lieu
245 sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des influences à la maniè
246 ments écrits. J’irai maintenant un peu plus loin, mais dans mon sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces
247 mes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage, mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome13, envahit
248 fait la bête » semble illustré par leurs excès ; mais ceux-ci traduisent bien plutôt la nature révolutionnaire des problème
249 me dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes
250 r » ce désir, tout en se laissant porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie14
251 sans rémission par les Parfaits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l
252 vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’une divinisation du princ
253 ivante des inconciliables. Ils semblent refléter, mais en la surmontant, la division des consciences (elle-même productrice
254 artagée non seulement entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie,
255 te, une habitude réelle ni un reflet des mœurs », mais seulement « un hommage ‟religieux” (et formaliste) rendu par l’imperf
256 r les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que peut bien signifier au con
257 Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans l
258 ises et pratiquées ; de morales jadis exclusives, mais qui se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites
259 os conduites élémentaires ; de complexes ignorés, mais d’autant plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque n
260 xuelle cérémonielle) devient un exercice yogique. Mais la plupart des textes qui la décrivent « sont écrits dans un langage
261 érotique », obtenue par l’arrêt, non du plaisir, mais de son effet physique, est utilisée comme expérience immédiate pour o
262 te loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’un culte. Considérée co
263 lence du péché et de la mort : l’acte sexuel »21. Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme res
264 tiques similaires sont prescrites par le taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe
265 e qu’il s’agit de « servir » en posture humiliée, mais en gardant cette maîtrise de soi dont la perte pourrait se traduire p
266 deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mais je ne sais qui elle est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je
267 s deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile d’en sortir. Il vit dans la joie, celui qui peut
268 rester. On y accède par quatre degrés très doux, mais là n’entrent ni vilains ni malotrus, ces gens-là sont logés dans le f
269 al. Il peut traduire aussi les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’une certaine discipline érotico-mystique dont l
270 noise ou déclarée au concept chrétien du mariage. Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies, au tr
271 rot et Ronsard. Les variations sont très légères. Mais en 1510, Jean Lemaire de Belges écrit dans son Illustrations de Gaule
27 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
272 e à jour un paradoxe dont l’époque semble nourrie mais inconsciente : on fonde aujourd’hui le mariage sur la passion, ce qui
273 e que j’appelle la crise contemporaine du mariage mais d’aller véritablement à l’essentiel : étudier l’amour-passion à trave
274 out cas, il n’apparaît pas avant le xiie siècle. Mais Ovide, Properce, Tibulle ? Et la passion que Catulle portait à la Les
275 ragique et douloureux — non seulement y est rare, mais encore et surtout, y est méprisée par la morale courante comme une ma
276 avais été réduit à un grand nombre d’hypothèses. Mais , en 1940, le Père Dondaine retrouva dans une bibliothèque de Florence
277 ouvelle édition, où l’idée du livre reste la même mais s’appuie maintenant sur des textes : j’ai repris la partie historique
278 ur des textes : j’ai repris la partie historique. Mais votre propos demeure celui d’un moraliste. J’en conviens. Mon livre e
279 u simplement la fatalité les contraint à s’aimer. Mais alors, s’ils s’aiment malgré eux, poussés par une force extérieure qu
280 il a toutefois retrouvé Paris pour quelques jours mais avec un emploi du temps qui ne lui laissait aucun loisir. Nous avons
28 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
281 ures et trente-six sectes qui se côtoient partout mais qui s’ignorent, je ne sais combien de races, de classes et de dialect
282 « Pays de gens moyens, oui, disait Lucien Febvre, mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton — alors, pas de mil
283 de Viège — entre les hautes parois de sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors, cette ivresse des sommets. L’intui
284 »am Compartiments, esprit de groupe et sociétés. Mais petits groupes de gens qui ne se connaissent que trop, et sociétés so
285 e signal d’un raccourci métaphorique. J’idéalise, mais pourquoi pas ? S’il me fallait décrire nos petits déplacements du poi
286 s noms de villages que tout le monde connaissait, mais cela faisait partie du jeu. En bons élèves, les voyageurs préparaient
287 faut que j’en croie mes yeux, la confiance règne. Mais ce miracle est si bien déguisé en exacte banalité que les Suisses le
288 n que provoquent ces regards apparemment timides, mais directs, trop sérieux et choqués par on ne sait quoi… ? Vous les sout
289 vec curiosité, puis vous trouvez que cela suffit, mais eux, bien loin de se troubler, pèsent encore un temps infini, en vert
290 xaspérant de celui qui renonce à comprendre… Ah ! mais il faut y être pour sentir et pour réagir comme je le dis. Dès que je
291 s libres. Je me décide à regagner les troisièmes. Mais il faut traverser un couloir de premières. Et je m’arrête, fasciné. U
29 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
292 rope unie ne manquent pas de le citer en exemple. Mais combien savent comment ce modèle d’un système politique fédéral a pri
293 la souveraineté ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstances techniques, économiques et politiques
30 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
294 l’humanité. Il fallait tout d’abord le déclarer. Mais il faut en tirer les conséquences pratiques. Pour notre part, nous pe