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ennemis héréditaires, mais ils oublient que leurs
nationalismes
ne remontent qu’au siècle dernier, et qu’ils ont deux-mille ans d’usa
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as, visas, protectionnisme, méfiance universelle,
nationalismes
exacerbés par les souvenirs de deux guerres : où trouver dans tout ce
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-totalitaires. Et l’histoire nous enseigne que le
nationalisme
, au sens précis et néfaste du terme, n’a sévi que pendant un siècle e
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ture humaine. Ce manque d’épaisseur historique du
nationalisme
suffirait à nous rendre méfiants, lorsqu’il s’agit de porter un jugem
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ntes, et qui freine l’union nécessaire. Qu’un tel
nationalisme
survive à ses raisons, en perdant ses racines dans la réalité, cela n
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rs, pour nous en délivrer. Entre l’agoraphobie du
nationalisme
et la claustrophobie du cosmopolitisme, il y a place pour un réalisme
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est sorti Napoléon et des guerres de Napoléon le
nationalisme
de tout un siècle. Napoléon voulait faire l’Europe, oui, mais comme H
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Cette Europe qui voit se retourner contre elle le
nationalisme
qu’elle a inventé et dont elle a infecté les autres continents. C’est
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ts. C’est à nous de trouver le contrepoison de ce
nationalisme
. Mais d’autre part il y a nos forces réelles, dont il faut prendre co
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es par ailleurs contradictoires du communisme, du
nationalisme
traditionnel, et de certains intérêts privés, calculant à court terme
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Europe divisée. Or, ce qui nous divise, c’est le
nationalisme
: il faut donc le flatter et raviver les haines provoquées par les gu
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nt notre méthode. L’obstacle dont je parle est le
nationalisme
. Faire la critique du nationalisme, c’est dégager du même coup les pr
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e parle est le nationalisme. Faire la critique du
nationalisme
, c’est dégager du même coup les principes au nom desquels on le juge
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le surmonter. I. Naissance et prolifération du
nationalisme
Goethe, assistant à la bataille de Valmy, s’écriait : « De ce lieu
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’idéologie unitaire des jacobins, va susciter des
nationalismes
rivaux. Et c’est dans le pays qui aura subi le plus durement l’agress
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léonienne, c’est en Prusse, que la philosophie du
nationalisme
va se constituer. Hegel est la contrepartie réflexive de Napoléon. He
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s d’agression. Celles-ci ont fait surgir d’autres
nationalismes
, qui vont revendiquer à leur tour le droit de dominer l’époque, après
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gtemps, afin de mieux prouver leur raison d’être.
Nationalisme
de reflet, d’imitation, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais
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me de notre temps. II. Critique fédéraliste du
nationalisme
Appliquons maintenant notre analyse fédéraliste à quelques-uns des
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nalyse fédéraliste à quelques-uns des éléments du
nationalisme
choisis parmi les plus typiques et les plus vivants encore dans nos e
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s à tirer de ce diagnostic. ⁂ Un autre élément du
nationalisme
profondément induré dans les esprits, depuis quatre ou cinq génératio
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âches du fédéralisme appliqué à l’Europe. Mais le
nationalisme
, si incroyable que cela paraisse, a poussé plus loin dans l’absurde.
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abstraite, qu’il nomme indépendance nationale. Le
nationalisme
a réussi à faire croire aux masses et aux élites modernes que l’indép
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e et une algèbre allemande ? Ce que l’on donne au
nationalisme
, chez nous, au nom de quoi le refuserait-on ailleurs à des systèmes q
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n délire totalitaire, seul achèvement possible du
nationalisme
. Et ceci nous permet, par contraste, de décrire l’attitude fédéralist
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d’esprit, dans le passé récent de l’Occident ? Le
nationalisme
a représenté au xixe siècle le seul principe de communion civique qu
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on apogée la puissance mondiale des Européens, le
nationalisme
développait les germes de notre décadence. D’une part, chez les peupl
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ue l’on sait, elle le doit, à un double titre, au
nationalisme
: à celui qu’elle a suscité contre elle au-dehors, à celui qu’elle a
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ît jugée. Qu’en est-il au regard de l’avenir ? Le
nationalisme
apparaît en pleine contradiction avec l’évolution technique du xxe s
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indifférence aux frontières des États-nations. Le
nationalisme
n’est donc pas seulement une dernière résistance que le sentiment pat
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ns la ligne de la pensée chrétienne, alors que le
nationalisme
est foncièrement païen, idolâtre et antichrétien. L’idée même de nati
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sme et du calvinisme sont unanimes à condamner le
nationalisme
au nom de leur foi, et à préconiser en revanche une organisation pers
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ncipe. M. Herriot est l’un de ces hommages que le
nationalisme
rend à l’Europe unie. Et M. Molotov lui-même propose un plan… Certes,
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n, Alliance, ou même Ligue pour la protection des
nationalismes
intégraux, — je serai content. 2° — Dans le domaine économique, égale
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moins avouées comme telles. Finalement, c’est le
nationalisme
le plus franc qui a triomphé, lors du refus de la CED. Nous voyons do
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ste. aa. Rougemont Denis de, « Fédéralisme et
nationalisme
», Fédération, Paris, septembre–octobre 1954, p. 1-16.