1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 uels, nous sommes prêts à prendre notre part, qui pour l’instant encore, n’est pas la moindre dans cette défense qui vous in
2 phase actuelle de la lutte contre la tyrannie et pour la liberté est une phase idéologique et nous savons que, dans ce doma
3 e place et selon nos pouvoirs, fait quelque chose pour la liberté, c’est-à-dire pour la paix. On nous a volé le mot « paix
4 fait quelque chose pour la liberté, c’est-à-dire pour la paix. On nous a volé le mot « paix » D’autres que nous défend
5 utres que nous et avant nous ont lancé des appels pour la paix, de Stockholm, de Prague, de Varsovie tout récemment. C’est j
6 t récemment. C’est justement ce qui nous inquiète pour la paix, car nous pensons qu’ils aiment la paix, un peu comme le chat
7 durable, mais de donner un répit à l’armée russe pour renforcer ses armements. Vous pourrez juger alors vous-mêmes qu’on n’
8 éclarer avec moins de pudeur leur amour passionné pour les brebis. La vérité, voyez-vous, c’est qu’on nous a volé ce mot de
9 t emparé du mot « paix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pays, 14 millions en Europe
10 quée par la nature même de la lutte en cours qui, pour l’instant, encore, dans nos pays démocratiques, reste une lutte idéol
11 microbes, mais il a su les employer, les enrôler, pour ainsi dire, au service de la santé des hommes. Utilisons de cette man
12 hommes. Utilisons de cette manière la propagande pour vacciner contre elle les masses, qu’elle vise d’abord, et les élites
13 t pas de répandre une mystique qui promet la lune pour demain, mais de rappeler les hommes aux réalités, à leurs responsabil
14 oins la possibilité de les vivre à notre manière. Pour notre part, nous agirons. Nous allons employer ce qu’on appelle les g
15 les grands moyens, la radio, le film et la presse pour informer les peuples libres sur la liberté dont ils vivent, qu’ils ig
16 perdraient demain, s’ils ne se réveillaient pas… Pour nous, la défense de la paix suppose des moyens de liberté, elle suppo
17 toute culture, de toute culture digne de ce nom. Pour nous intellectuels, hommes de culture, faire la propagande de la libe
18 eaucoup un espoir. Quelques-uns répondent, enfin, pour tous ceux qui se taisent et qui se découragent. À vous de les rejoind
19 couragent. À vous de les rejoindre. J’ajoute que, pour nous, intellectuels, le fait d’assumer publiquement notre part bien d
20 mune est un acte de propreté, un acte vital aussi pour notre pensée même ; car si nous reculions devant ce défi de l’histoir
21 e sans une honte intime, sans une sorte de mépris pour nous-mêmes ? 1. Ce texte est extrait du discours prononcé à Bruxe
22 xelles, devant le comité international du Congrès pour la Liberté de la culture, par Denis de Rougemont, directeur du secrét
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
23 u le jour, il est vrai, mais nous ne perdons rien pour l’attendre : il est déjà conçu, il naîtra donc. Cet homme sera tout c
24 dois avoir raison. Demandons-nous comment on fait pour fabriquer soit un Yankee, soit un citoyen des Soviets (il faut toujou
25 l faut toujours partir des cas les plus faciles). Pour réussir un bon Américain moyen, ne prenez pas un Mohican : ces premie
26 ln sur le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, deux strophes du Star-Spangled Banner, le vocabulaire du b
27 all et le prix du dollar. Apprenez-lui à dire yea pour yes, à marcher avec les hanches et à se laver les dents avec du chewi
28 ralement) dans de la cellophane, et servez frais. Pour fabriquer un Soviétique, c’est plus rapide. Prenez un Russe, passez-l
29 t les idées subversives, et tirez le rideau. Mais pour fabriquer un Européen, que prendrez-vous ? Si vous mélangez toutes no
30 nous faut faire l’Europe, voilà le vrai problème. Pour la faire, il nous faut partir des quelque 300 millions d’hommes réels
31 c’est l’idée qui lui vient un jour — angoissante pour l’adolescent — qu’il est le seul de son espèce, qu’il est un cas abso
32 la révolution, des libertés publiques ou morales, pour ne citer que ces trois grands exemples, sont à peu près les mêmes che
33 le croyons. Mais nous n’avons rien de plus fort, pour nous unir, que cette passion de rester différents, indissolublement l
34 ssion de rester différents, indissolublement liée pour nous à la pratique des libertés réelles et personnelles. C’est pour s
35 tique des libertés réelles et personnelles. C’est pour sauver ces différences qu’il faut maintenant nous fédérer. Si nous vo
36 l’union, — celle qui veut surmonter nos divisions pour sauver nos diversités. b. Rougemont Denis de, « Comment fabriquer
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
37 vue tous les arguments avancés depuis des siècles pour ou contre la liberté humaine en soi, on en vient vite à ne plus savoi
38 de la justice sociale elle-même ne suffisent pas pour distinguer nettement les adversaires : il serait possible de discuter
39 saires : il serait possible de discuter longtemps pour savoir de quel côté du rideau de fer il y a le plus de justice social
40 nt ? Et sommes-nous prêts aux derniers sacrifices pour les défendre ? Beaucoup d’entre nous, soyons francs, ne savent plus b
41 e « mystique » nouvelle, nous sommes déjà battus. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que nous soyons en état de rép
42 r la note suivante : « Nous remercions le Congrès pour la liberté de la culture d’avoir bien voulu nous autoriser à reprodui
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
43 ter leur propre cause. Qu’ils se rapprochent donc pour mieux en délibérer. Qu’ils fassent, avec sang-froid, l’inventaire de
44 Est-ce rêver encore que de conseiller à l’Europe, pour se redresser, pour imposer silence à ses détracteurs, de se reconnaît
45 que de conseiller à l’Europe, pour se redresser, pour imposer silence à ses détracteurs, de se reconnaître une mission nouv
46 ise sur des différences qu’elle ne détruirait pas pour autant, elle donnerait au monde un exemple à suivre. Contre les dange
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
47 cet essai. Le héros-écrivain du xxe siècle Pour distinguer la singularité exemplaire du cas de Lawrence, ce n’est pas
48 à cet égard, serait l’exemple extrême, qui meurt pour la libération des Grecs, mais n’eût rien fait contre les droits des l
49 fond d’efficacité du langage : certaines recettes pour manier les esprits, et surtout pour leur imposer un angle de vision d
50 ines recettes pour manier les esprits, et surtout pour leur imposer un angle de vision déterminé — c’est tout le secret du c
51 éry). Soulignons que ces écrits ne sont nullement pour eux les substituts de l’action terminée ou provisoirement suspendue,
52 provisoirement suspendue, mais plutôt les efforts pour lui trouver un sens, et justifier l’auteur de l’avoir entreprise. Tém
53 tendue, n’y apparaît que plus fondamental : c’est pour tenter de le résoudre que l’homme écrit, et que parfois il retourne à
54 ; quant à l’honneur, il est plus facile de mourir pour lui que d’en vivre ; mieux vaut mourir que de conduire les autres, da
55 utre contant ses aventures avec brio et insistant pour lire à ses amis les versions successives de ses livres en train. L’un
56 t l’adolescence : à 20 ans les voilà partis, l’un pour des fouilles dans les pays arabes qu’il avait étudiés avec passion ;
57 bes. Soit qu’il s’agisse de négocier avec ceux-ci pour libérer un camarade pris en otage, ou de les inciter à la révolte, da
58 ement sur pied de fronde. Leur mépris orgueilleux pour les fonctions sans risques de ceux dont ils reçoivent les ordres, don
59 de l’action par laquelle ils se sont illustrés. ( Pour le courage physique, ils n’en parlent jamais qu’avec un scepticisme d
60 vité, visant à la sauver de l’anecdote historique pour en extraire une sagesse commune, et pour élever un monument « durable
61 storique pour en extraire une sagesse commune, et pour élever un monument « durable » ou « intangible » à la mémoire d’un ef
62 e. Ils se confondent volontairement dans le rang, pour y subir les disciplines les plus vexantes. On les voit l’un et l’autr
63 a vie parmi les autres, les civils, s’est révélée pour eux pratiquement intenable ? (« Avez-vous bien compris que je me suis
64  Avez-vous bien compris que je me suis engagé non pour écrire des livres mais parce que j’étais fauché ? », écrit Lawrence e
65 rnes » comme disait Lawrence), font de leur mieux pour les décourager ; mais eux s’obstinent, bien que plus vieux que leurs
66 ’en suis à désirer sans cesse que le rideau tombe pour moi. On dirait que j’ai fini maintenant », écrit Lawrence quelques se
67 nt de la retraite forcée, — fin de son engagement pour l’un, de la guerre pour l’autre. Et survient l’accident mortel. Ils s
68 , — fin de son engagement pour l’un, de la guerre pour l’autre. Et survient l’accident mortel. Ils sont tués par la machine
69 utres dangers, et peut-être n’ont-ils disparu que pour assumer d’autres tâches, plus secrètes et plus importantes5. III.
70 uestion dont ces pages sont nées : « Que signifie pour nous Lawrence ? » Les dictateurs sont les héros de la masse, qui les
71 le des secrètes démissions que nous lui apportons pour faire nombre. Mais la force d’un Lawrence a sa source dans les seules
72 usieurs reprises. Il n’en use qu’avec répugnance ( pour en garder longtemps le remords) si les nécessités de l’action l’y con
73 ce soit lui, aux dépens de son propre individu et pour l’éducation de sa personne. Il dépasse tous les autres dans ce sens.
74 le fait du génie isolé, mais de l’effort commun. Pour moi, c’est la multitude des rudes chauffeurs de camion, couvrant chaq
75 hangé de direction… Je me suis engagé dans la RAF pour me mettre au service d’une entreprise mécanique, non pas comme un che
76 tance ». De tels textes peuvent servir de repères pour ceux qui, parmi nous, faute d’un ordre acceptable, tentent de s’équil
77 alibi. Du point de vue de nos débats politiques, pour se borner à un problème brûlant, qu’est-il possible d’inférer de son
78 re qu’un rouage numéroté ; apprendre à se compter pour rien ; trouver la paix dans le complet déterminisme ; et jusqu’au cul
79 de la machine !) Mais d’autre part, son aversion pour l’idéologie, son refus de l’impérialisme sous toutes ses formes, surt
80 a politique collectiviste. Que reste-t-il à faire pour un tel homme ? Je le cite encore : « Les idéaux d’une politique sont
81 ou de nihilistes. Voilà qui laisse assez de place pour moi. L’ennui avec le communisme, c’est qu’il accepte trop du mobilier
82 ysiques) d’un homme qui a raté ses « sorties » et pour lequel il n’est plus d’autre solution que de s’assurer une petite pla
6 1952, Articles divers (1951-1956). L’Heure de l’impatience (mars 1952)
83 éatrice. Je n’imagine pas de meilleur mot d’ordre pour une Campagne européenne de la jeunesse. h. Rougemont Denis de, « L
7 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
84 reconnaîtrez que c’est peu — ce n’est même rien — pour former l’homme et le jugement personnel. Le résultat de ces cloisons
85 ux courants. Je reviens toujours à ces réalités : pour faire l’Europe, il faut que les foyers par centaines et par milliers,
86 ucratie, incompréhensible aux masses, qui prépare pour l’avenir une sorte d’uniformité du cadre de la vie matérielle. Cela r
87 nal ; le fédéralisme est une tension permanente — pour ne pas dire une contradiction — entre le mouvement vers l’union et le
88 ocales, et du foyer local directement à l’Europe. Pour en venir à des propositions plus pratiques, je proposerai que s’établ
89 lle que soit sa forme, sa structure, se donnerait pour tâche — et je voudrais qu’il le fasse expressément par un vœu formulé
90 ’Europe, et, en même temps, un champ d’expérience pour des réalisations concrètes. Pour être valables, celles-ci ont besoin
91 amp d’expérience pour des réalisations concrètes. Pour être valables, celles-ci ont besoin d’être essayées dans le vif, pass
92 , l’idée européenne pourrait vraiment s’incarner. Pour préciser encore, je voudrais que ce même réseau de distribution, de d
93 e tour des foyers de culture, si on les y invite, pour parler de leurs expériences et lancer des groupes intéressés par ces
94 possible de monter des représentations gratuites pour jeunes ou membres de nos foyers. Je signale également notre Associati
95 circulation à travers l’Europe — et pas seulement pour les jeunes, car il y a aussi des vieillards qui marchent —, avec comm
96 ue chacun de vous prenne l’habitude de lui écrire pour suggérer des actions pratiques ou formuler des critiques fécondes. On
97 ’abstrait ; et nous avons besoin de votre opinion pour orienter notre action d’alimentation selon vos besoins. Le Centre eur
98 . Il faut qu’ils coopèrent dans un effort général pour donner au mot culture un contenu de vitalité humaine, de création, d’
99 e à personne, mais les maisons de culture sont là pour « bâtir l’Europe », non pour organiser les tournois de ping-pong. Ell
100 s de culture sont là pour « bâtir l’Europe », non pour organiser les tournois de ping-pong. Elles sont là pour des activités
101 rganiser les tournois de ping-pong. Elles sont là pour des activités récréatives, bien entendu, mais surtout pour des activi
102 activités récréatives, bien entendu, mais surtout pour des activités créatrices, créatrices de quoi ? d’hommes à la fois lib
103 ables ! Je voudrais que vous soyez très ambitieux pour vos foyers de culture, et très ambitieux sur ce terme de culture, car
104 s, Mouvement européen / Secrétariat international pour la jeunesse, 1952, p. 7-14. j. On a ici modifié le texte imprimé ori
8 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
105 l ait institué ce débat, qui est réellement vital pour la Suisse, et si je tiens à y participer, c’est que je suis réellemen
106 lan Marshall. C’est peut-être une idée américaine pour les Américains, mais pour nous ? C’est un peu vite oublier la Pan-Eur
107 tre une idée américaine pour les Américains, mais pour nous ? C’est un peu vite oublier la Pan-Europe du comte Coudenhove-Ka
108 ême du directeur de l’Institut des hautes études, pour démontrer que l’idée de l’Europe n’a pas attendu les Américains, pas
109 projets… Oui, mais malgré cette antiquité, et pour reprendre une des affirmations du professeur Rappard, « cette Europe
110 rands amis politiques » ? Certes non ! Ce serait, pour le coup, renoncer à notre neutralité. Or, la neutralité ne doit pas n
111 nsister sur le fait que ces problèmes sont vitaux pour notre pays, et, contre M. Rappard antieuropéen, j’en appelle à M. Rap
9 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
112 n matérielle. Or, on peut vérifier facilement que pour la production du charbon, de l’acier et de l’électricité, l’Europe de
113 La « Petite Europe » se trouve être assez grande pour leur laisser tout le temps de réfléchir et de recalculer leurs intérê
10 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
114 osition internationale de photographies de scène, pour lui accorder dès le départ son patronage et son appui pratique. Il sa
115 pays prennent part à ce concours. Belle occasion pour les auteurs et les acteurs, les metteurs en scène, les photographes e
116 ées par leur collaboration. Belle occasion aussi, pour le public, de prendre conscience de ce fait que l’art n’est pas le pr
117 és. Et c’est cela que notre union doit préserver, pour les nouveaux départs que le monde attend de nous. n. Rougemont Den
11 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
118 de son unité. Si l’on veut établir son passeport pour l’Histoire, les données principales font défaut, mais les signes part
119 , mais les signes particuliers sont trop nombreux pour être utiles. Toutes ces définitions statiques manquent l’essentiel, q
120 avec l’existentiel. La civilisation européenne a pour formule quelques options fondamentales, à la fois initiales et finale
121 impensables, trouvent à Nicée leur prototype ou, pour mieux dire : la décisive épiphanie de leur archétype. La réalité se d
122 iphanie de leur archétype. La réalité se définit, pour une civilisation donnée, par le champ de recherches qu’instituent cer
123 s qu’instituent certaines options fondamentales : pour l’Orient l’âme et le pouvoir sur l’âme, pour l’Occident le corps, la
124 es : pour l’Orient l’âme et le pouvoir sur l’âme, pour l’Occident le corps, la psyché, le cosmos et les lois qu’y découvre l
125 ablie, ou ce mariage de notre esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans quoi nulle science ne serait possibl
126 de notre esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans quoi nulle science ne serait possible. Cette même possib
127 matière ses qualités classiques de vraie matière pour lui accorder les attributs que les matérialistes pensaient être ceux
12 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
128 ralité ne doit pas servir de prétexte à la Suisse pour refuser de collaborer à l’union européenne. I En effet, pour que
129 sont pas neutres ont fait beaucoup moins que nous pour lutter contre le stalinisme. Mais s’il en est ainsi, nous dira-t-on,
130 i s’en réclament à tout propos et hors de propos, pour refuser de faire face à la situation concrète de l’Europe et de la Su
131 tuelles données aux institutions internationales) pour deux raisons : la première, c’est que le Centre est au service de l’i
132 de pareils préjugés. J’ai cité cet exemple précis pour définir une situation psychologique. Comment pourrons-nous la redress
133 ent pourrons-nous la redresser ? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de dix arguments, qui peuvent fournir les thèm
134 on prétendu. Ils estiment que la neutralité reste pour la Suisse un atout, qu’elle ne doit pas jouer sans d’impérieuses rais
135 ralistes suisses n’ont pas attendu les Américains pour proclamer depuis 1933 la nécessité d’une Europe unie. Ils sont seuls
136 suisses (la moitié de ce que demandait Eisenhower pour toute l’Europe) et la nécessité technique, pour tout état-major, de s
137 nstitution fédérale peut et doit servir de modèle pour une Europe fédérée, dans le respect des diversités nationales, tradit
138 ience suisse du fédéralisme n’est pas sans valeur pour l’Europe en construction, et que la vraie question n’est pas d’europé
13 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
139 jacobin, devenu plus tard l’esprit nationaliste, pour aboutir de nos jours à l’esprit totalitaire, nous a fait croire que l
140 aujourd’hui qui puisse se dire indépendante, soit pour sa production, soit du point de vue de sa défense. Qu’en est-il du po
141 t de vue de la culture, qui fut l’élément décisif pour la formation de nos nations ? Les faits historiques les mieux établis
142 ’importance réelle de nos différences nationales. Pour peu que l’on compare l’ensemble des pays de l’Europe à d’autres conti
143 ctuelle tire au contraire ses meilleurs arguments pour démontrer l’unité foncière de nos peuples. Ni la musique ni la peintu
144 ugés reçus de l’école, certaine littérature aussi pour laquelle tout ce qui est national est sacré, entretiennent un esprit
145 vains — poètes et philosophes — qui ont tant fait pour le fomenter au début du xixe siècle, pourraient beaucoup, de nos jou
146 xixe siècle, pourraient beaucoup, de nos jours, pour nous en délivrer. Entre l’agoraphobie du nationalisme et la claustrop
147 la claustrophobie du cosmopolitisme, il y a place pour un réalisme. t. Rougemont Denis de, « Unité et diversité de l’Euro
14 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
148 ception personnaliste de l’homme, la doctrine, ou pour mieux dire, l’attitude fédéraliste, et la nécessité d’une union europ
149 nt européenne, et que nous avons eu tort de tenir pour universelle. L’Asiatique n’a jamais eu la notion de l’individuel, les
150 ndividuel, les Russes font tout ce qu’ils peuvent pour l’interdire et la détruire, et peut-être commence-t-elle à se déprime
151 mon sens dénaturée par lui. L’engagement, c’était pour Mounier, Dandieu, et moi-même, bien autre chose que l’entrée dans un
152 e à son prochain, voilà la personne. On l’a dit : pour l’individu, il n’y a que des voisins inévitables, pour la personne il
153 l’individu, il n’y a que des voisins inévitables, pour la personne il y a des prochains… Mais nous nous éloignons de notre s
154 de cette année-là, j’ai été envoyé aux États-Unis pour une série de conférences. De là, j’ai été en Argentine et, à mon reto
155 tlérienne, la guerre contre Hitler se présentait, pour moi, comme une guerre pour l’Europe unie. Je ne me doutais pas, alors
156 Hitler se présentait, pour moi, comme une guerre pour l’Europe unie. Je ne me doutais pas, alors, qu’Hitler s’était emparé
157 -il comprendre que vous êtes partisan des efforts pour l’union politique qui se poursuivent à Strasbourg et à Luxembourg ? N
158 rg et à Luxembourg ? Naturellement. Je suis aussi pour la fédération des Six. Il est conforme à la doctrine et surtout à la
15 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
159 es romanciers s’autorisent de la « mort de Dieu » pour s’abandonner au plaisir masochiste de décrire un monde « absurde », e
160 e injure — qu’ils aient voulu dire simplement : «  Pour ce qui me concerne, Dieu n’existe plus », car il n’y aurait là rien d
161 ’une morale prête à nier telle ou telle réalité8, pour peu que celle-ci fasse obstacle à la passion maîtresse dont on est an
162 disait Renan. Il était loin de s’en réjouir, mais pour autant, n’allait pas jusqu’à nier que la vérité existât. La vérité n’
163 it refuser Dieu tel que Sartre l’imagine : gênant pour l’homme. Il n’en résulte pas que Dieu ait cessé d’exister, d’aider l’
164 eu dans l’Histoire autant d’hommes qu’aujourd’hui pour affirmer qu’ils croient leur Dieu vivant. (Cf. les statistiques du ch
165 e en ait été spécialement informé ? Si l’on tient pour problématique la révélation du Dieu vivant par l’Évangile, que dire d
166 e, en effet, dans une vue statistique du monde et pour l’imagination aujourd’hui courante du cosmos. Question d’échelle. Cet
167 it qu’il n’est pas, reste en tout cas une réalité pour l’écrasante majorité des hommes vivants. u. Rougemont Denis de, « U
16 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
168 ème, des vrais périls urgents et de leur solution pour le salut de l’Occident. Même si la conférence de Berlin avait unifié
169 s ». Pendant des mois, l’Europe ne fera plus rien pour son union ; bien plus, elle va laisser pourrir la CED, seule capable
170 s huit jours, ayant perdu son intérêt stratégique pour M. Molotov. C’est dans cette perspective — qui déclasse brutalement
17 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
171 54)z La Communauté européenne de défense n’est pour le moment qu’un traité, ou mieux, un projet de traité, dont tout le m
172 tenter de lui répondre objectivement, sans cacher pour autant mes préférences. Naissance de l’idée Quelle était la situ
173 aient neutres. C’est dire que l’Europe dépendait, pour sa défense éventuelle, de quelques divisions américaines occupant leu
174 e celui qui se trouvait en première ligne ? C’est pour tenter de résoudre ce dilemme que fut conçue la CED. — Contre l’opini
175 out en assurant la défense de l’Europe — et enfin pour hâter l’indispensable union de nos pays, la France imagina le plan d’
176 bre ne recrutera plus de forces armées nationales pour son propre compte, en dehors de celles que nécessitent la police inté
177 ocratique de l’Armée commune. La procédure prévue pour la mobilisation et l’entrée en campagne est telle (majorité des deux
178 en cela comparable à l’armée suisse. Arguments pour et contre la CED Comment expliquer, dans ces conditions, la violen
179 ibel hitlériens ? » Ce serait en effet scandaleux pour le sentiment national des résistants de la dernière guerre. Mais c’es
180 e la disparition de l’armée française, il empêche pour les mêmes raisons la réapparition d’une armée allemande. C’est en ver
181 l’Allemagne une souveraineté toute théorique que pour mieux lui permettre de la sacrifier aussitôt sur l’autel commun — au
182 ré eux, par une nécessité inéluctable. Qui est pour  ? qui est contre ? Après deux ans de discussions et à la veille de
183 enace que leur nation pourrait se défendre seule, pour peu qu’elle soit « bien gouvernée ». Enfin certains se disent : péris
184 e, mais par une expansion soviétique bien réelle, pour ne rien dire des révoltes montantes de l’Asie, de l’Afrique, du Proch
185 e des droits de chacun des États membres, suffira pour notre défense. Je me pose moi-même la question. Mais je vois un pays
186 ves prochaines d’une Europe fédérée, gage de paix pour le monde et de prospérité pour tout un continent — dont la Suisse est
18 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
187 Valmy, se représente la nation comme une croisade pour l’idée. « Ce ne sont pas les déterminations naturelles de la nation q
188 l. » (On voit donc que nation et Patrie diffèrent pour lui comme esprit et nature.) Cet esprit national est « un dans la mar
189 ’il incarne « le plus haut concept de l’esprit ». Pour la Prusse, l’idée de l’État définie par Hegel et Fichte. Pour l’Angle
190 se, l’idée de l’État définie par Hegel et Fichte. Pour l’Angleterre, la maîtrise des mers. Pour la Russie, un messianisme de
191 Fichte. Pour l’Angleterre, la maîtrise des mers. Pour la Russie, un messianisme despotique. Les petits pays se borneront à
192 onuments aux Morts et le culte du Soldat inconnu. Pour la piété et la morale nouvelle, les poètes populaires et l’instructio
193 la souveraineté absolue lui paraissait suffisante pour trancher le débat. Vouloir limiter la souveraineté, c’était évidemmen
194 n. On a défini la souveraineté comme « la faculté pour un État d’agir à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans
195 ères cliniques d’un complexe. D’où la difficulté, pour ceux qui en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du s
196 , « État », « Nation » et « Langue ». La Patrie, pour le fédéraliste, est une réalité d’instinct et de sentiment, un fait d
197 traités de Versailles, Trianon et Saint-Germain, pour ne citer que ceux-là. Elle sert de prétexte au premier nigaud venu po
198 -là. Elle sert de prétexte au premier nigaud venu pour mettre en doute la possibilité d’une Europe unie. Dissocier ce conglo
199 eligio, non par esprit œcuménique mais par mépris pour la religion, l’a remplacé par le concept de « culture nationale ». On
200 es ou d’autarcies qui ne cessent de s’ignorer que pour s’entrechoquer brutalement. Nos coutumes et nos styles contrastés, no
201 dogme et à la foi chrétienne. Le Christ est mort pour le salut des hommes personnels, non pour le salut des nations ou des
202 est mort pour le salut des hommes personnels, non pour le salut des nations ou des collectivités. Les plus grands penseurs p
203 d’une routine centenaire (qu’ils prennent à tort pour la tradition), du sentimentalisme cocardier, encore si puissant sur l
204 abandon des souverainetés » ? Je ne le crois pas, pour deux raisons. La première, c’est que la souveraineté nationale est en
205 lus ou moins fictive, direz-vous ? Raison de plus pour ne point s’épuiser à la combattre. Laissant aux nationalistes un term
206 ration. Tout cela me paraît plein d’enseignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Tout cela nous indique une voie : nous devons
207 emande que les fédéralistes refusent de se battre pour des mots trompeurs. C’est le contenu et la visée fédéraliste du trait
208 on voudra, Confédération, Alliance, ou même Ligue pour la protection des nationalismes intégraux, — je serai content. 2° — D
209 lanificateur, et il doit refuser ce faux dilemme, pour la même raison qu’il refuse de choisir entre les autonomies régionale
210 e distinguer entre ce qui doit être mis en commun pour mieux fonctionner, et ce qui doit rester autonome pour mieux vivre et
211 mieux fonctionner, et ce qui doit rester autonome pour mieux vivre et créer. Économiquement, cela se traduit par la dichotom
212 oïncidé avec les frontières de nos États actuels, pour l’excellente raison qu’elle existait bien avant eux. Elle a précédé d
213  » s’il a besoin d’être entouré par des douaniers pour ne pas se perdre ? Conclusions J’ai tenté par ces quelques exem
19 1955, Articles divers (1951-1956). Une présence (1955)
214 une armée et de sa politique. L’action du Congrès pour la liberté de la culture, depuis cinq ans, a démontré la possibilité
215 tice. Mais nous avons créé un point de ralliement pour des esprits venus d’horizons différents, et visant des buts très dive
216 jamais l’offensive de la liberté, sa vraie lutte pour une paix vivante. ab. Rougemont Denis de, « Une présence », Cinq a
217 e présence (juin 1950-septembre 1955). Le Congrès pour la liberté de la culture, Paris, 1955, p. 5-6.
20 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
218 re, la conscience d’une menace totale à laquelle, pour faire face, il fallait d’abord croire. Ce fut là son mérite historiqu
219 si notre Suisse prospère, modèle européen, c’est pour une part minime mais qui est la part de l’homme, parce que Reynold a
220 livres ont porté, et je suis de ceux qui tiennent pour capital leur rôle dans la défense de ce pays, pendant la dernière gue
221 la carte. Tout nous rattache dans le passé, comme pour l’avenir, à des entités spirituelles, historiques et géographiques qu
21 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
222 tait accusée à tort de préparer ; ce quelle avait pour objet principal de prévenir ; ce qui enfin devenait fatal dès l’insta
223 ontre le remède. Aussitôt le mal se déclara. Mais pour quelque raison mystérieuse, ils en parurent soulagés. Laissant aux hi
224 perte de temps ; et ils ont cru que la propagande pour l’idée européenne était faite. Examinons les réalités que cachaient c
22 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
225 Réponse à l’enquête «  Pour une bibliothèque idéale » (1956)ae af S’il s’agissait de nommer le
226 grands livres de l’humanité (ceux que l’on prend pour base des études dans certaines universités américaines), je me borner
227 tions de la Bible en Angleterre et en Allemagne.) Pour les autres, je propose les distinctions suivantes, que j’indique par
228 59. Thomas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway : Pour qui sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 6
229 e. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Pour une bibliothèque idéale », Pour une bibliothèque idéale, Paris, Galli
230 se à une enquête] Pour une bibliothèque idéale », Pour une bibliothèque idéale, Paris, Gallimard, 1956, p. 279‑284. af. Int
23 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
231 nant les programmes de tous les festivals-membres pour la saison suivante. Premier témoignage tangible d’un esprit de collab
232 onales, et un prestige international bien établi. Pour un festival européen, faire partie de l’association devient ainsi une
233 cœurs avant de pouvoir s’établir dans les faits, pour notre salut commun et pour la paix. La musique, création la plus typi
234 tablir dans les faits, pour notre salut commun et pour la paix. La musique, création la plus typique de l’Europe, n’était-el
235 plus typique de l’Europe, n’était-elle pas faite pour manifester la première cette communauté profonde des réactions de la
24 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
236 ts, faute de pouvoir acheter l’édition rare.) Bon pour ceux qui n’y « croyaient » pas, d’entrer là sans façon ni vergogne po
237 oyaient » pas, d’entrer là sans façon ni vergogne pour acheter banalement un livre : alors que l’on risquait de se trouver t
238 etite cuisine, en train de peler de fines patates pour un dîner improvisé. Je rentrais d’Amérique, je voulais tout savoir su
25 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
239 es infirment ou si au contraire elles élargissent pour mieux l’asseoir ma thèse originelle, que je réitère, sur la liaison p
240 influences à la manière de beaucoup d’historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits. J’irai mainten
241 e l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre conduite morale et religieuse. Je v
242 ue je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre conduite morale et religieuse. Je vais donc poser quelques fait
243 eims à Toulouse et de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouve
244 é. Saint Bernard de Clairvaux se met en campagne pour combattre le catharisme, fonde un ordre ascétique orthodoxe, face à c
245 ommentaires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevraul
246 r, tout en se laissant porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie14. De là les
247 atives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit généralement, dès cette
248 la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tar
249 ner un sentiment qui n’avait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trait dont on
250 sivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids
251 it le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chai
252 porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partiellement libéré : il peut s’avouer sous la fo
253 rétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases d’intérêt mat
254 mêmes hommes qui persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poète un adorateur
255 deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des châtelaines dont il fallait apaiser par des chansons la mauvaise
256 postures (mudras) décrites par le hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration
257 la fonction sexuelle »17. Ainsi parle Shiva18 : «  Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui
258 qui détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le texte font all
259 physique, est utilisée comme expérience immédiate pour obtenir l’état nirvanique. « Autrement, nous rappellent les textes, l
260 tion du corps humain à l’aide de l’acte même qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’état par excellence du péché et
261 ormiront enlacés, etc. Tous ces préliminaires ont pour but « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique ex
262 Daniel.) (De même, Ibn Dawoud louait la chasteté pour son pouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vr
263 fontaine de Jouvence : Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le cœur et renouveler mon corps, si bien que je ne puis
264 enu là-bas (en enfer) ; en tous lieux je me tiens pour ton prisonnier et, réconforté par toi sur toutes choses, j’espère que
265 ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drames, et non plus seulement pour chanter
266 des actions et des drames, et non plus seulement pour chanter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Mi
267 rrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Excuse aux historiens J
268 its que la « science sérieuse » tient aujourd’hui pour établis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’imagination.
269 l’amour chanté par les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs troubadours. Il s’exprime dans
270 (Ce sont elles, par malheur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé, comme il
271 On trouve parfois « jusqu’à cinq sens équivalents pour un seul terme ». 20. L. De La Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et
272 st plus désiré, et auquel tous les autres tendent pour leur finale résolution, c’est celui qu’on nomme par honnêteté le don
273 s donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 26. Les cathares condamn
26 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
274 qui est une stupidité car c’est confondre l’amour pour la mort avec l’amour pour la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en
275 c’est confondre l’amour pour la mort avec l’amour pour la vie. Je voulais donner 150 pages ; j’en fis 400. En cours de route
276 ’amour-passion et je m’aperçus qu’il apparaissait pour la première fois clairement dans le mythe de Tristan. Dès lors je dép
277 importance de l’ouvrage : on s’accorde à le tenir pour un des livres les plus importants de notre époque. M. de Rougemont vi
278 a semaine dernière, il a toutefois retrouvé Paris pour quelques jours mais avec un emploi du temps qui ne lui laissait aucun
279 tes entre deux émissions de radio et l’interroger pour les lecteurs de L’Information. »
27 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
280 n ne bouge. Comme il n’y a pas de place en Suisse pour un véritable voyage, on s’en tire en coupant le milieu, ce remplissag
281 x mesures de musique russe indéfiniment répétées, pour ne garder que le meilleur, le plus actif et le plus déchirant, la rup
282 irais que je les trouve divisés en trois classes, pour la commodité de l’exposé. De mon temps, les gens bien voyageaient en
283 ornait le haut de leurs sièges de velours rouge, pour quelque usage ignoré du commun. Presque toujours elles étaient vides.
284 ons élèves, les voyageurs préparaient leur billet pour l’inspection. Tout se passait d’ailleurs sans angoisse. On était sûr
285 sé en exacte banalité que les Suisses le prennent pour banal. Ils pensent mener la vie normale du genre humain, l’anarchie e
286 ui renonce à comprendre… Ah ! mais il faut y être pour sentir et pour réagir comme je le dis. Dès que je m’éloigne un peu, l
287 mprendre… Ah ! mais il faut y être pour sentir et pour réagir comme je le dis. Dès que je m’éloigne un peu, l’indulgence me
288 et passent, rien ne les touche. Ce sont aussi, et pour la même raison, des transparents. (Avez-vous remarqué que les trains
28 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
289 Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)an Parmi les fédérations réussies, l’on peu
290 ’une manière qui me paraît pleine d’enseignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Loin d’exiger des cantons une renonciation à
291 t. M. van Kieffens l’a définie comme « la faculté pour un État d’agir à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans
292 ères cliniques d’un complexe. D’où la difficulté, pour ceux qui en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du s
293 supranationales, les autorités fédérales prévues pour l’Europe, rétabliront en fait la souveraineté du peuple car le peuple
294 d., p. 83. an. Rougemont Denis de, « Un exemple pour l’Europe », Fédération, Paris, octobre 1956, p. 596-598.
29 1956, Articles divers (1951-1956). Serrer la main d’un communiste, désormais… (10 novembre 1956)
295 Mais il faut en tirer les conséquences pratiques. Pour notre part, nous pensons ce qui suit : Serrer la main d’un communiste
296 t s’associer à l’action internationale du Congrès pour la liberté de la culture sachent qu’ils trouveront ici des hommes qui
297 me est maintenant d’y répondre. Au nom du Congrès pour la liberté de la culture, Le président du comité exécutif, Denis de R