1
parce que nous savons tous que notre civilisation
peut
mourir demain et que ce n’est pas là une phrase1. Nous sommes ici par
2
on nous demande quel est le principe simple qui a
pu
rassembler des hommes aussi divers à tant d’égards que ceux que vous
3
dont vous venez de parler, sont trop graves. Que
peut
-on faire encore ? Eh bien ! On peut se défendre, simplement, et chacu
4
p graves. Que peut-on faire encore ? Eh bien ! On
peut
se défendre, simplement, et chacun dans sa sphère d’action et d’intér
5
uvé, mais nous aurons, à notre place et selon nos
pouvoirs
, fait quelque chose pour la liberté, c’est-à-dire pour la paix. On
6
l’armée russe pour renforcer ses armements. Vous
pourrez
juger alors vous-mêmes qu’on n’aura jamais vu des loups déclarer avec
7
— naguère — une préparation d’artillerie. Quelle
peut
être notre riposte ? Je n’hésiterai pas à lui donner ce nom, bien que
8
mier chef. Je désire m’expliquer sur ce point. On
peut
et l’on doit détester la propagande, mais on ne veut pas nier qu’elle
9
uel succès ! — contre tout ce que nous aimons. On
peut
aussi détester les microbes, mais cette opinion ne les tue pas. Paste
10
valu s’occuper de ces problèmes pendant qu’on le
pouvait
, sauver au moins la possibilité de les vivre à notre manière. Pour no
11
s de ses conceptions religieuses et morales, d’un
pouvoir
d’invention sans égal et d’un système de lois garantissant de mieux e
12
cuper le cœur et les esprits de ceux-là mêmes qui
pourraient
être appelés un jour à défendre l’Europe et qui ne le feront pas si l
13
ait que nous existons dorénavant, me semble-t-il,
peut
rendre à beaucoup un espoir. Quelques-uns répondent, enfin, pour tous
14
nous reculions devant ce défi de l’histoire, que
pourrions
-nous encore penser écrire ou dire sans une honte intime, sans une sor
15
possible. Et je vais essayer de dire pourquoi. On
peut
tout fabriquer, ou presque, paraît-il. L’homme synthétique n’a pas en
16
rbitraires de couleurs donnent du brun sale. Vous
pouvez
alors essayer des combinaisons plus savantes, deux par deux ou trois
17
savantes, deux par deux ou trois par trois. Vous
pouvez
mélanger, par exemple, de la culture germanique et des Espagnols, du
18
aient être additionnés dans un seul homme. Ils ne
pourraient
que se neutraliser et s’annuler réciproquement. La vérité, c’est que
19
des modèles fournis. Il n’existe donc pas, il ne
peut
exister d’Européen moyen, résumant les vertus et les défauts contradi
20
euses. Tous les autres motifs de conflit que l’on
pourrait
énumérer sont discutables et peu clairs. Les intérêts économiques, pa
21
e, restent conjecturaux, souvent mal définis : on
pourrait
s’arranger sur ce plan-là, peut-être. Les passions nationalistes ne s
22
avant de répondre. Quand on nous dit : « Vous ne
pourriez
défendre l’Europe qu’en opposant à ses ennemis une idéologie plus pui
23
le gage d’un avenir meilleur ! » Ce langage seul
peut
nous sauver. Encore faut-il que nous soyons en mesure de le tenir san
24
nde, répondons tranquillement par les faits. Nous
pouvons
perdre toutes nos libertés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant
25
ts. Nous pouvons perdre toutes nos libertés. Nous
pouvons
aussi les sauver en décidant de les répandre. Si nous voyons les fait
26
ure de Denis de Rougemont, Les Libertés que nous
pouvons
perdre , dont nous ne saurions trop recommander la lecture. »
27
et critiquent d’ailleurs) les méthodes de la SDN,
peuvent
nous paraître hors de saison, s’il est vrai que le spectacle des Nati
28
odes critiques doivent à leurs principes mêmes de
pouvoir
toujours s’adapter aux circonstances imprévues. Une égale passion de
29
el qu’une longue amitié, dès mon adolescence, n’a
pu
me le faire concevoir de son vivant. Dans le recueil récemment publi
30
n comportement souvent imprévisible, le prototype
peut
se révéler impropre à la fabrication de série : son intérêt n’en est
31
Que se passe-t-il quand on les atteint ? Jusqu’où
peut
-on les reculer ? Et à quel prix ? Tout cela servira finalement à mieu
32
à recréer dans l’action, et là seulement les mots
pourront
reprendre un sens, et le langage un pouvoir authentique. Mais ceux-là
33
mots pourront reprendre un sens, et le langage un
pouvoir
authentique. Mais ceux-là pensent d’abord à l’action, et dans l’actio
34
ion, et dans l’action à se réaliser, à mesurer le
pouvoir
d’un homme contre le monde et sur soi-même. Est-ce encore une compens
35
st-ce encore une compensation ? Le dépit amoureux
peut
rendre chaste ou au contraire jeter dans la débauche. Et de même, le
36
s la débauche. Et de même, le dépit communautaire
peut
provoquer un individualisme exaspéré, ou au contraire la décision de
37
r le sens précis au rythme ou au jeu des syllabes
peuvent
gâter l’allure d’un texte, ils n’en ont cure. Les meilleurs se rattra
38
ir. Et certes, les péripéties d’une telle passion
peuvent
bien suffire à l’intérêt de l’œuvre. Elles font pâlir presque toutes
39
ion, nature physique, tempérament, coutumes, tout
peut
être opposé terme à terme. Mais voyons maintenant leur personne, j’en
40
aux titres officiels : goût de l’autorité, non du
pouvoir
. (Lawrence, plus tard, se le reprochera, mais non Saint-Exupéry.) Tou
41
us grandes actions furent accomplies en dépit des
pouvoirs
et des incompétences supérieures. Parfois cependant, cet art de persu
42
de : ils entrent en conflit avec la politique des
pouvoirs
établis dans leur patrie (ou en son nom), ceux-là mêmes qu’ils vienne
43
ce en 1923. L’argent n’est ici qu’un symbole : il
pouvait
en gagner autrement.) Il va de soi que leurs supérieurs, gênés par ce
44
antés par leur besoin d’écrire, et bien qu’ils ne
puissent
ignorer qu’à des postes moins anonymes, ils seraient plus difficiles
45
fin de la foi en eux-mêmes ou dans le rôle qu’ils
peuvent
encore jouer parmi les hommes tels qu’ils les jugent. « J’en suis à d
46
ence n’a jamais rien demandé que de lui-même. Son
pouvoir
sur autrui lui fait horreur, il l’avoue à plusieurs reprises. Il n’en
47
e fut le cas dans sa campagne d’Arabie ; et il ne
peut
se retenir de dénoncer dans cet usage, même légal, un abus. Forcer au
48
de cette étude — la meilleure description que je
puisse
imaginer de la réalité moderne en tant que telle. Lawrence est dans u
49
rend qu’on n’a pas d’importance ». De tels textes
peuvent
servir de repères pour ceux qui, parmi nous, faute d’un ordre accepta
50
t qu’il ressent devant la nécessité d’imposer son
pouvoir
et d’user d’autorité, tout l’opposait à la dictature et à la politiqu
51
e pense qu’un pays bien constitué comme le nôtre,
peut
se permettre 1 % de monistes ou de nihilistes. Voilà qui laisse assez
52
s connu, ou que l’on refuse, la transcendance qui
pourrait
seule le transformer. Attitude exemplaire par son honnêteté. S’il fal
53
ait qu’on nous montre où nous en sommes et ce que
peut
un homme sans la foi, Lawrence nous l’a montré avec un grand courage,
54
sincérité, à travers tant de déguisements. On ne
peut
s’empêcher de l’aimer. Mais il n’est pas question de le suivre. Le ni
55
5. Chaque phrase et chaque nuance de ce parallèle
pourraient
être appuyées par des documents précis et par des citations fréquente
56
r, s’il eût vécu tranquille dans son cottage, eût
pu
être tenté par une œuvre analogue, transposition lyrique et « littéra
57
me il arrive parfois dans les cauchemars, rien ne
peut
avancer, tout s’entrave. Cette lenteur insensée, angoissante, durera
58
urope. La thèse que je vais développer rapidement
pourrait
s’exprimer de cette manière, sous sa forme la plus brutale : l’Europe
59
gmente en toutes sortes de petits morceaux. On ne
peut
plus dire : l’Europe, c’est une forme de culture, la substance de la
60
, cette culture existe, elle se poursuit. Comment
pourra-t
-elle retrouver aujourd’hui sa fonction éducatrice : former des hommes
61
tures et contre l’anarchie. L’homme européen doit
pouvoir
réaliser sa vocation particulière dans le groupe humain où il se retr
62
thèmes : 1° Il n’est pas possible que la culture
puisse
agir — c’est-à-dire former ou modifier la réalité — en se limitant à
63
ation, une implantation locale. Un foyer local ne
peut
être appelé foyer de culture que s’il réalise à la fois cette possibi
64
rtent leur coopération active. Eux, et eux seuls,
peuvent
donner un contenu humain à la construction de l’idée européenne ; vie
65
ficile à comprendre. Contre cette uniformité, qui
peut
devenir tyrannique et stérilisante, les foyers doivent défendre les d
66
ersité européenne contre le germe de tyrannie que
peut
contenir l’aspiration à l’unité. C’est le paradoxe du fédéralisme, au
67
de culture nationale, aucun historien sérieux ne
peut
défendre cette idée. La culture a toujours été internationale. Il s’a
68
de journaux, de films, et d’orateurs, réseau qui
pourrait
être constitué, et constamment alimenté par cette Communauté européen
69
t nécessaire. De cette manière, l’idée européenne
pourrait
vraiment s’incarner. Pour préciser encore, je voudrais que ce même ré
70
e, par exemple ; le Centre européen de la culture
peut
mettre à la disposition de cette Communauté européenne des foyers de
71
la Campagne européenne de la jeunesse, nous avons
pu
mettre en circulation 22 ou 23 de ces plans ; nous sommes prêts à en
72
estions et de les étudier à Genève. Ensuite, nous
pourrions
mettre en circulation d’une manière périodique une sorte de fiche bib
73
ychologie sportives. Quatrième proposition : nous
pourrions
faire circuler parmi les foyers une sorte de lettre circulaire d’info
74
jalonner ces sentiers de foyers où les voyageurs
pourraient
s’arrêter. Voici une belle idée de circulation à travers l’Europe — e
75
er dans des sols différents avec des méthodes qui
peuvent
différer, être populaires ou universitaires. C’est une grande tâche d
76
croient à l’Europe. Si vous le voulez bien, nous
pourrions
reprendre les principaux points de l’argumentation de M. Rappard, dan
77
. « Je ne crois pas, dit-il, que la petite Europe
puisse
se faire et durer »… L’Europe est faite ! Mais elle est faite !
78
n voudrait nous le faire croire. Premièrement, on
peut
espérer que cette séparation ne sera que provisoire, et ensuite, vous
79
les plans Marshall, Schuman ou Pflimlin… Comment
pouvez
-vous parler du projet de plan Marshall puisque la réalisation de celu
80
conomiques Il en est d’autres cependant qui ne
peuvent
nous laisser indifférents, et ce sont ceux de notre économie, puisque
81
dée américaine, notre adhésion à l’Europe unie ne
pourrait
que combler les vœux américains. Alors comment oser sincèrement préte
82
a Confédération des huit ou des treize cantons ne
pouvait
être opposée à celle des vingt-deux cantons. Et pourquoi pas l’Eur
83
constitution fédérale que « L’idée que l’Amérique
pourrait
devenir, soit sous la forme républicaine, soit sous la forme monarchi
84
tudes nous donnent une certitude, c’est qu’ils ne
pourront
jamais trouver un centre d’union et un seul intérêt commun » ! Et dan
85
que lui ne sait que les intérêts de la Suisse ne
peuvent
être dissociés de ceux de l’Europe. Ainsi prend fin cet entretien don
86
naturelles et de la production matérielle. Or, on
peut
vérifier facilement que pour la production du charbon, de l’acier et
87
portance que le drame sacré japonais ou hindou ne
pouvait
lui accorder. Enfin, l’art photographique dérive non seulement de nos
88
an de Munich, comparez-le à celui d’Aix, comme on
peut
comparer dans nos musées l’évolution d’un grand sujet au cours des âg
89
de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur
pouvoir
, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une intention profondément dé
90
ite à découvrir l’angle particulier sous lequel a
pu
les voir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision éta
91
nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne
pouvions
espérer qu’après une grande lecture. » Ainsi Kassner, dans ses dialog
92
nt non. Kassner veut voir. D’une gnose alors ? On
pourrait
le penser. Mais ceux qui se font de la poésie une idée finalement plu
93
cas particulier, car au contraire de ce que l’on
pourrait
croire de la plupart des civilisations antiques, asiatiques, précolom
94
options fondamentales : pour l’Orient l’âme et le
pouvoir
sur l’âme, pour l’Occident le corps, la psyché, le cosmos et les lois
95
, et les deux adjectifs sont évidemment faux : on
pourrait
aussi bien — ou aussi mal — les interchanger, par exemple. Et de même
96
La découverte (ou l’invention ?) de l’antimatière
pourrait
marquer symboliquement ce seuil. Rien de plus congénial au mouvement
97
une autorité fédérale de l’Europe à laquelle nous
puissions
adhérer. L’une ou l’autre de ces conditions étant donnée entraînerait
98
À qui irions-nous offrir cette renonciation ? Qui
pourrait
l’accepter et la reconnaître ? Quels en seraient les effets pratiques
99
comme une mesure politique. On nous dit : comment
pouvez
-vous rester neutres en présence de l’attaque permanente contre vos li
100
péennes, or vous êtes des Européens, donc vous ne
pouvez
pas rester neutres entre l’Europe et ses ennemis. À cela, je répondra
101
x de notre peuple est fait. Le parti stalinien ne
peut
réunir chez nous que 2,5 % des voix électorales. Le Conseil fédéral a
102
e est qu’en fait, nous sommes presque les seuls à
pouvoir
y participer, le cas échéant ; nous sommes presque les seuls préparés
103
ne voit pas ce que l’abandon de notre neutralité
pourrait
changer à la situation. Tout ceci revient-il à dire que la neutralité
104
tant que professionnel de l’idée européenne, j’ai
pu
mesurer quotidiennement, depuis 5 ans, les résistances têtues que l’o
105
pour définir une situation psychologique. Comment
pourrons
-nous la redresser ? Je vous propose, pour aujourd’hui, une série de d
106
pour aujourd’hui, une série de dix arguments, qui
peuvent
fournir les thèmes d’une campagne efficace : Les fédéralistes ne de
107
suisses estiment que notre constitution fédérale
peut
et doit servir de modèle pour une Europe fédérée, dans le respect des
108
fédéralistes sont convaincus que notre neutralité
peut
rester un statut politique utile à la Suisse et non nuisible à l’Euro
109
ourd’hui que l’Europe est trop diverse pour qu’on
puisse
l’unir. Elle eut, disent-ils, son unité spirituelle au Moyen Âge et e
110
iècle une espèce d’unité matérielle : le voyageur
pouvait
la traverser de Madrid à Berlin ou d’Athènes à Stockholm sans souci d
111
de nous fédérer, c’est que seule l’union fédérale
peut
les sauver et les garantir dans notre siècle. Mais d’où proviennent c
112
’est pas une nation de l’Europe d’aujourd’hui qui
puisse
se dire indépendante, soit pour sa production, soit du point de vue d
113
t fait pour le fomenter au début du xixe siècle,
pourraient
beaucoup, de nos jours, pour nous en délivrer. Entre l’agoraphobie du
114
diversités, que devient notre unité et dans quoi
peut
-on la fonder ? Précisément, dans notre passion de différer les uns de
115
n de l’individuel, les Russes font tout ce qu’ils
peuvent
pour l’interdire et la détruire, et peut-être commence-t-elle à se dé
116
venir dans une situation politique que je n’avais
pu
suivre que de très loin, il me dit : « Vous n’avez qu’à reprendre vos
117
plus importante que tout, puisqu’en son nom l’on
peut
trancher une question d’existence réelle. Il ne faut pas que Dieu et
118
n’existe pas, et bien plus, qu’il est mort. D’où
peut
lui venir cette passion de la responsabilité ? D’une volonté d’affirm
119
abilité ? D’une volonté d’affirmer l’homme et ses
pouvoirs
, répondrait-il. Et c’est d’une manière analogue que Malraux et Jasper
120
nt d’un individualisme de surcompensation, qui ne
pourra
plus que se nier lui-même s’il veut rejoindre la morale. Il se niera
121
dibilité de la nouvelle. (Il est clair qu’elle ne
peut
être estimée sur le fait qu’une majorité la récuse.) ⁂ Hors du plan d
122
« Dieu » ne signifie rien — et dans ce cas il ne
peut
pas mourir ; ou bien il signifie la Vie, l’Éternité, le Total, l’Être
123
ait Pascal. Et de même, l’énergie fondamentale ne
peut
être décelée et étudiée que dans le noyau de l’atome, dans ce cœur du
124
reste l’Absurde, en dehors d’une rencontre qui ne
peut
avoir lieu que dans l’intime, comme la transformation de l’énergie qu
125
’Allemagne et libéré l’Autriche, ces décisions ne
pouvaient
écarter les menaces qui pèsent sur l’ensemble du continent, les impér
126
uropéenne a fait de tel progrès que M. Molotov ne
peut
plus la combattre sans feindre de l’accepter d’abord. Quitte à tenter
127
nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais
peut
bien être détourné de ses fins par la Russie. Ils voient encore notre
128
te, si l’on veut, mais seul concret.) Ces efforts
peuvent
échouer si le parlement français repousse demain la CED, et avec elle
129
n nom seul leur rappelait de durs souvenirs. Elle
pouvait
aussi bien les attaquer que les protéger. Elle pouvait même s’allier
130
it aussi bien les attaquer que les protéger. Elle
pouvait
même s’allier un jour aux Russes. Il fallait donc empêcher cela. Mais
131
près ?) Les généraux de corps d’armée et d’armée
pourront
être choisis dans n’importe lequel des pays membres. (C’est ce qui s’
132
ommandement suprême européen. — Mais quel sera le
pouvoir
disposant de cette armée ? Le traité prévoit un Conseil des ministres
133
sa structure interne autant que par la nature des
pouvoirs
politiques qui la contrôlent, l’Armée européenne ne pourra donc servi
134
litiques qui la contrôlent, l’Armée européenne ne
pourra
donc servir qu’à des tâches strictement et purement défensives — en c
135
partisans de la CED apparaît facile à décrire. On
peut
même la prévoir selon l’âge, le parti, et surtout la psychologie des
136
l’illusion touchante mais tenace que leur nation
pourrait
se défendre seule, pour peu qu’elle soit « bien gouvernée ». Enfin ce
137
e sauver nos libertés, et la jeunesse. Certes, on
peut
se demander s’il est bien sûr que la CED telle qu’elle est, si pruden
138
er la police, de centraliser tous les éléments du
pouvoir
, et de transformer la justice en instrument de l’idéologie, le tout a
139
e les conditions du renforcement continuel de son
pouvoir
. Mais voici que la guerre nationale menée par les soldats « libérateu
140
en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle
pu
triompher pendant un siècle et plus ? En singeant la religion et son
141
bien réel, et que l’on croit vraiment, puisqu’il
peut
exiger le sacrifice de la vie même du citoyen. Mais que nous offre-t-
142
se briser le carcan de l’État-nation, recréer des
pouvoirs
locaux, dévaloriser les frontières ; ou bien il faut aller jusqu’au b
143
es. Refoulée du domaine des forces réelles et des
pouvoirs
concrets, elle est devenue le réceptacle où se recueillent pêle-mêle
144
sur la souveraineté nationale. Le fédéraliste ne
peut
donc adopter, devant la croyance à la souveraineté nationale absolue,
145
gique. D’où la différence foncière que voici : on
peut
annexer des peuples à une nation, des territoires à un État, mais on
146
une nation, des territoires à un État, mais on ne
peut
rien annexer à une Patrie. Ensuite, l’État est une structure administ
147
stes. Quelles ont été les manifestations que l’on
peut
rapporter sans conteste à l’un ou l’autre de ces types d’esprit, dans
148
faut tenter de réduire à l’uniformité si l’on ne
peut
les isoler par des cloisons étanches, mais comme autant de valeurs «
149
té plus vaste que l’État dont on est le citoyen ;
pouvoir
au surplus s’affilier à une telle école de pensée, d’art ou de doctri
150
e, interdit par le totalitaire, est le secret des
pouvoirs
créateurs et de la santé mentale de l’Occident. Enfin, je rappellerai
151
faut faire l’Europe en dépit d’eux, mais nous ne
pouvons
la faire sans eux. Voilà le problème concret qui se pose aujourd’hui.
152
. Molotov lui-même propose un plan… Certes, on ne
peut
espérer faire l’Europe qu’en appliquant le fédéralisme, c’est-à-dire
153
la sacrifier ? Suffit-il de la limiter ? Ou bien
peut
-on la conserver tout en faisant l’Europe ? Certains nationalistes, co
154
tion pratique. Parmi les fédérations réussies, on
peut
citer la Suisse sans soulever d’objections. Chacun sait que son régim
155
ps qu’elle en délègue partiellement l’exercice au
pouvoir
fédéral. Voici les textes : Article premier. — Les peuples des ving
156
rcent tous les droits qui ne sont pas délégués au
pouvoir
fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur ter
157
la satisfaction générale depuis cent-six ans. On
peut
les qualifier soit d’habile compromis, soit d’échappatoire, selon qu’
158
pe aussi réellement fédéraliste que la Suisse, on
pourra
la nommer comme on voudra, Confédération, Alliance, ou même Ligue pou
159
ntre du but allégué. Seule une Europe fédéraliste
peut
résoudre, en le supprimant, le problème mal posé des échanges culture
160
urope et à ses produits. Les États — et demain le
Pouvoir
fédéral européen — n’ont qu’un moyen d’aider la culture : c’est d’off
161
, et visant des buts très divers. Quoi de commun,
pourrait
-on demander, entre nos présidents d’honneur ? Entre Maritain et Russe
162
e sentaient seuls. Ils ont trouvé le lieu où l’on
peut
se fédérer sans renoncer à sa vocation. Ce n’est pas un ersatz d’égli
163
se notre histoire et pointe vers un avenir qui ne
peut
être distinct de celui d’une Europe soit fédérée par la libre inventi
164
jetait, sous prétexte de rejeter ce qu’elle seule
pouvait
empêcher. Le moyen de décrire plus simplement ce vertige de contradic
165
re, nous avons tous été tentés de penser qu’on ne
pouvait
réussir l’union que par une série de mesures « concrètes », telles qu
166
la CED. Où était l’illusion dans tout cela ? Nous
pouvons
le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’il est plus facile
167
in, Marx, ou Descartes, Einstein, etc. Mais on ne
peut
les placer sur le même plan que nos œuvres critiques ou d’imagination
168
ue, et mieux cela vaut, dira-t-on. Oui, mais cela
peut
aussi créer certains dangers pratiques et certaines confusions des va
169
s plus commerciales qu’artistiques. Certes, on ne
peut
pas souhaiter, encore moins obtenir, une diminution du nombre des fes
170
montés par tel ou tel festival, et dont d’autres
pourront
ainsi bénéficier, diminue les risques matériels d’une création, favor
171
, à quels artistes, metteurs en scène ou chefs on
pourra
faire appel, etc. Enfin, l’étude d’entreprises communes, telles qu’un
172
opéenne qui doit s’opérer dans les cœurs avant de
pouvoir
s’établir dans les faits, pour notre salut commun et pour la paix. La
173
ions appris par cœur de longs fragments, faute de
pouvoir
acheter l’édition rare.) Bon pour ceux qui n’y « croyaient » pas, d’e
174
isèle Freund. Ce choix des élus d’Adrienne, qu’on
pourrait
publier en album, ne ferait-il pas un bel hommage à sa mémoire ? Il f
175
de formuler expressément des conclusions que l’on
pourrait
citer hors du contexte — accords sans clé — et sur lesquelles critiqu
176
e de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne
pouvaient
manquer d’opposer une croyance et un culte qui répondissent au même d
177
înée… La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne
put
que sanctionner un sentiment qui n’avait pas attendu le dogme pour tr
178
e plus assurée, et le dieu dont le père tient ses
pouvoirs
plus révéré. Imaginons maintenant un état de la société où le princip
179
ce, — tandis qu’un sentiment d’adoration purifiée
peut
se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se
180
pour la femme se trouve partiellement libéré : il
peut
s’avouer sous la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la fem
181
la lutte qui divise profondément la société, les
pouvoirs
, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’hérési
182
n même temps, le relâchement de l’autorité et des
pouvoirs
ménage, comme nous l’avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la
183
d’une divinisation du principe féminin. Ce qui ne
peut
qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !)
184
. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que
peut
bien signifier au concret cette « chasteté » prônée par des jongleurs
185
er leurs faux problèmes… Cette illusion touchante
peut
les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant
186
que féminin ; la méditation tient compte de ses «
pouvoirs
», la délivrance devient possible par la Çatki… Dans certaines sectes
187
— ou l’inverse aussi bien. À tel point « qu’on ne
peut
jamais préciser si maithuna est un acte réel ou simplement une allégo
188
considérée comme l’unique expérience humaine qui
peut
réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’arr
189
is en gardant cette maîtrise de soi dont la perte
pourrait
se traduire par un acte de procréation, lequel ferait retomber le che
190
y Amor. Voici Mesure et Patience : De courtoisie
peut
se vanter celui qui sait garder Mesure… Le bien-être des amoureux con
191
de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’on
peut
rien perdre à force de bien aimer. (Arnaut Daniel.) (De même, Ibn Da
192
(De même, Ibn Dawoud louait la chasteté pour son
pouvoir
« d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa
193
e cœur et renouveler mon corps, si bien que je ne
puisse
vieillir… Celui-là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de
194
des précisions sur les gestes érotiques que l’on
peut
se permettre avec cette Dame. Et Guiraut de Calenson : Dans le palai
195
elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui
peut
ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lu
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icile d’en sortir. Il vit dans la joie, celui qui
peut
y rester. On y accède par quatre degrés très doux, mais là n’entrent
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ar Marcabru et ses successeurs, en des termes qui
peuvent
éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur
198
u l’absence de réalités « matérielles » qui aient
pu
correspondre, en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhé
199
s, et non plus seulement pour chanter ce que l’on
pourrait
encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagor
200
magination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on
peut
rêver. La Pantcha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut traduit
201
médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De là, on
peut
suivre son progrès rapide vers l’Europe à travers une série de traduc
202
le) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’on
peut
suivre la transformation des noms hindous « Baghavan » et « Boddisatt
203
, dans le goût des petites cours du Moyen Âge. Il
peut
être purement rêvé, et beaucoup se refusent à y voir autre chose qu’u
204
ent à y voir autre chose qu’un tournoi verbal. Il
peut
traduire aussi les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’une
205
tes. Tout cela me paraît vraisemblable, tout cela
peut
être « vrai » aux divers sens du mot, et simultanément, et de plusieu
206
ce livre, à savoir que les poèmes des troubadours
pouvaient
être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage secret du
207
ent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne
pouvait
tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclench
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et 212. 22. Id., ibid. 23. Je m’excuse de ne
pouvoir
citer ici que des fragments de chansons — de paroles de chansons ! —
209
interprétation de Guiraut Riquier est exacte. On
peut
s’en assurer en lisant cette phrase d’Ælius Donatus (commentaire sur
210
ervir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’amour
peut
être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la
211
e. Il a des causes, des raisons. Peut-être eût-il
pu
ne pas exister. En tout cas, il n’apparaît pas avant le xiie siècle.
212
on, les êtres sont dominés par leur amour. Ils ne
peuvent
pas ne pas s’aimer : un philtre, la beauté diabolique de l’un ou simp
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lgré eux, poussés par une force extérieure qu’ils
peuvent
arriver à haïr, ils ne s’aiment pas vraiment ! J’aimerais que l’amour
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emps qui ne lui laissait aucun loisir. Nous avons
pu
l’isoler quelques minutes entre deux émissions de radio et l’interrog
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ns de bizarrerie ou de virtuelle indiscipline que
peuvent
représenter une cravate insolente, une conversation à voix trop haute
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laissez-moi recopier un « avis » imprimé que j’ai
pu
lire il y a quelques années, punaisé près de la porte du balcon dans
217
e 1956)an Parmi les fédérations réussies, l’on
peut
citer la Suisse sans soulever d’objections. Tout le monde sait que so
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té dans une Diète, laquelle n’avait guère plus de
pouvoir
que l’Assemblée consultative de Strasbourg. Composée d’ambassadeurs d
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fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre ne
peut
pas être d’un homme sage. » Entre les deux extrêmes de l’alliance d’É
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ux extrêmes de l’alliance d’États souverains sans
pouvoir
central et de la totale unification, la Suisse chercha pendant près d
221
ain de la guerre civile dite du Sonderbund (1847)
peut
être qualifiée soit d’habile compris soit d’échappatoire, selon qu’on
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ôt qu’elle en délègue partiellement l’exercice au
pouvoir
fédéral. Voici les textes : Article 1. — Les peuples des vingt-deux
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rcent tous les droits qui ne sont pas délégués au
pouvoir
fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur ter
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que. Refoulée du domaine des forces réelles et de
pouvoirs
concrets elle est devenue le réceptacle où se recueillent pêle-mêle n
225
l faut dire franchement à nos nations qu’elles ne
pourront
sauver leur individualité qu’en sacrifiant leur souveraineté fictive.
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du cercle Petöfi, il n’a pas été répondu. Nous ne
pouvions
pas répondre, ils le savaient. S’ils nous ont appelés, cependant, com
227
e nous doit maintenant y répondre. Chacun de nous
peut
faire quelque chose. Le monstrueux forfait de Budapest a mis le commu