1
Si l’on nous demande quel est le principe simple
qui
a pu rassembler des hommes aussi divers à tant d’égards que ceux que
2
nt synonymes. J’espère bien que vous êtes de ceux
qui
se méfient des grands mots du genre de paix et de liberté et qui dema
3
des grands mots du genre de paix et de liberté et
qui
demandent à voir ce qu’on met derrière ces syllabes prestigieuses. J’
4
nir une saine méfiance critique à l’égard de ceux
qui
en abusent. Tel est peut-être le premier point de notre programme et
5
lectuels, nous sommes prêts à prendre notre part,
qui
pour l’instant encore, n’est pas la moindre dans cette défense qui vo
6
t encore, n’est pas la moindre dans cette défense
qui
vous intéresse tous directement. Nous nous sentons, comme intellectue
7
e, de Varsovie tout récemment. C’est justement ce
qui
nous inquiète pour la paix, car nous pensons qu’ils aiment la paix, u
8
sarmer. Si vous n’êtes pas dans le camp politique
qui
s’est emparé du mot « paix », vous êtes, nous dit-on, pour la guerre.
9
t la réalité vivante qu’il devrait désigner. Ceux
qui
prétendent défendre la paix sans vouloir en même temps la liberté, se
10
indiquée par la nature même de la lutte en cours
qui
, pour l’instant, encore, dans nos pays démocratiques, reste une lutte
11
ays démocratiques, reste une lutte idéologique et
qui
le restera en dernière analyse, même si la guerre physique doit inter
12
ême sans raison : c’est une mission de propagande
qui
nous incombe au premier chef. Je désire m’expliquer sur ce point. On
13
masses, qu’elle vise d’abord, et les élites aussi
qui
ne sont pas moins contaminées. Certes, nous n’allons pas opposer aux
14
n’opposerons pas au fanatisme un autre fanatisme
qui
dans notre cas, serait absolument artificiel. Notre but, en effet, n’
15
onsciences. Il n’est pas de répandre une mystique
qui
promet la lune pour demain, mais de rappeler les hommes aux réalités,
16
e culture. Notre culture est menacée À ceux
qui
pensent que la culture consiste en somme à lire des romans, à se teni
17
érieux, pratiquement, ce secret de leur force. Ce
qui
est sérieux, croient-ils, ce sont les armements ou les échanges écono
18
turelles. Cela me fait penser à de vieilles dames
qui
font du crochet pendant que les armées ennemies se mettent en marche.
19
elle reflète donc un état d’esprit courant, voilà
qui
prouve que notre culture n’est pas menacée seulement de l’extérieur.
20
s dans la lutte historique où nous sommes engagés
qui
est une lutte d’idées, de croyances, de conceptions du monde. Les tot
21
t occuper le cœur et les esprits de ceux-là mêmes
qui
pourraient être appelés un jour à défendre l’Europe et qui ne le fero
22
aient être appelés un jour à défendre l’Europe et
qui
ne le feront pas si le point de vue de l’adversaire les a, par avance
23
ir. Quelques-uns répondent, enfin, pour tous ceux
qui
se taisent et qui se découragent. À vous de les rejoindre. J’ajoute q
24
épondent, enfin, pour tous ceux qui se taisent et
qui
se découragent. À vous de les rejoindre. J’ajoute que, pour nous, int
25
e, j’invoquerai tout d’abord deux exemples connus
qui
feront mieux distinguer, par contraste, combien je dois avoir raison.
26
uit d’un plan, l’Européen est par essence un être
qui
diffère et tient à différer de son voisin et des modèles fournis. Il
27
Européen, ce serait tenter de faire quelque chose
qui
ne ressemblerait plus à rien d’européen. Après tout, pourquoi voudrai
28
parce que l’on veut unir les 25 États souverains
qui
se divisent le continent. Mais nous venons de montrer qu’il serait va
29
ut partir des quelque 300 millions d’hommes réels
qui
peuplent la partie libre du continent. Il faut les prendre comme ils
30
Et puisqu’il faut baser l’union sur quelque chose
qui
soit commun à tous, le problème revient donc à faire comprendre à ces
31
té de rester chacun soi-même à sa façon. Voilà ce
qui
les distingue en bloc des Russes et des Américains, voilà le principe
32
y a de plus humain chez tout homme, c’est l’idée
qui
lui vient un jour — angoissante pour l’adolescent — qu’il est le seul
33
rtés si on les empêchait de vivre à leur manière,
qui
n’est pas celle de leurs voisins. J’en vois la preuve par neuf dans l
34
s la pression de la mode, mais celle de la police
qui
ramène « dans la ligne » !) Certes, il y a d’autres liens entre les h
35
est point de dialogue créateur. Et que c’est cela
qui
fait la valeur de l’Europe. Et que c’est cela précisément qui est men
36
valeur de l’Europe. Et que c’est cela précisément
qui
est menacé. Et qu’il n’est plus d’espoir que dans l’union, — celle qu
37
’il n’est plus d’espoir que dans l’union, — celle
qui
veut surmonter nos divisions pour sauver nos diversités. b. Rougem
38
xe siècle, c’est moins le problème de la liberté
qui
nous importe, que son drame. De l’issue de ce drame dépendent nos vie
39
est parce que le monde est divisé en deux partis,
qui
ne se définissent clairement que par rapport à la liberté. D’un côté,
40
par rapport à la liberté. D’un côté, les peuples
qui
se disent libres et entendent le rester ; de l’autre, ceux qui vivent
41
libres et entendent le rester ; de l’autre, ceux
qui
vivent en régime totalitaire, et qui n’ont pas nos libertés, qu’ils j
42
’autre, ceux qui vivent en régime totalitaire, et
qui
n’ont pas nos libertés, qu’ils jugent trompeuses. Tous les autres mot
43
r contre, ce qu’il est impossible de discuter, ce
qui
est évident aux yeux de tous, des deux côtés, c’est que nous voulons
44
nous voulons gagner d’avance — avant une guerre,
qui
serait perdue par tous — cette lutte où nous sommes engagés, la premi
45
Nous n’avons pas besoin comme vous d’une mystique
qui
masque les faits, nous n’avons pas besoin d’une idéologie, car nous a
46
ons, mais bien les libertés qu’il a conquises, et
qui
sont la réalité présente de nos vies, bien plus : qui sont le gage d’
47
sont la réalité présente de nos vies, bien plus :
qui
sont le gage d’un avenir meilleur ! » Ce langage seul peut nous sauve
48
issons les « mystiques » synthétiques aux peuples
qui
en ont grand besoin, parce qu’ils n’ont pas nos réalités — et leurs c
49
même coup repris l’initiative. C’est l’autre camp
qui
sera forcé de se mettre sur la défensive, contre le rayonnement de no
50
la définissait comme « une puissance d’adhésion,
qui
tantôt s’identifie à son objet, et tantôt, rétablissant la distance,
51
u’on nomme Europe. « Si le désir de comprendre ce
qui
se passe vous possède, comment n’irait-on pas, en écartant les préjug
52
x de l’Allemagne, dès 1923, dessinent en creux ce
qui
sera le lit de l’hitlérisme, un peu plus tard : il a senti l’appel au
53
t un classique. Seuls quelques chapitres médians,
qui
décrivent (et critiquent d’ailleurs) les méthodes de la SDN, peuvent
54
mais encore « à elle-même… aux idées dissociantes
qui
la travaillent, qui l’entraînent au rebours de ses traditions profond
55
-même… aux idées dissociantes qui la travaillent,
qui
l’entraînent au rebours de ses traditions profondes », que l’Europe s
56
un long mouvement d’éloquence lucide et sereine,
qui
ne porte encore mieux sur notre temps que sur celui de sa naissance —
57
ées, des civilisations rajeunies vont se dresser,
qui
voudront la réduire en servitude. « L’Europe vassale ! Cette perspect
58
debout ? Avons-nous donc cessé d’être des mâles,
qui
formulent et dirigent, et, dans notre détresse complaisante, ne souha
59
assion de l’effort nous anime encore, de l’effort
qui
conquiert, qui utilise, et surtout qui transfigure. Car notre plus gr
60
ort nous anime encore, de l’effort qui conquiert,
qui
utilise, et surtout qui transfigure. Car notre plus grande possibilit
61
e l’effort qui conquiert, qui utilise, et surtout
qui
transfigure. Car notre plus grande possibilité réside peut-être dans
62
es personnages romanesques sont des renfermés, et
qui
en souffrent : il les avait vécus, mais libérés en lui. Modeste et pr
63
gnent d’une volonté de conscience et d’expression
qui
justifie le point de départ de cet essai. Le héros-écrivain du xxe
64
nt les types — exilés dans la négation d’un ordre
qui
les cerne sans les incorporer, exilés dans le nihilisme, exilés dans
65
ance. Il n’y a plus de commune mesure entre celui
qui
pense et ceux qui agissent ; il n’y a donc plus de communauté réelle.
66
s de commune mesure entre celui qui pense et ceux
qui
agissent ; il n’y a donc plus de communauté réelle. Et c’est pourquoi
67
rse). Et beaucoup se sont vus exilés par le parti
qui
avait confisqué leur patrie (de Silone à Koestler, en passant par les
68
tout près de Lawrence et d’une classe d’écrivains
qui
restera sans doute la plus typique de notre siècle. Ils sont héros p
69
nt. Byron, à cet égard, serait l’exemple extrême,
qui
meurt pour la libération des Grecs, mais n’eût rien fait contre les d
70
la vie, avec des camarades donnés par le hasard,
qui
les jette dans des entreprises où la technique de la conquête (même p
71
es révolutions mais que d’autres ont déclenchées,
qui
n’en sont plus au stade des revendications mais des coups de feu, et
72
tade des revendications mais des coups de feu, et
qui
demandent bien moins de conviction politique que d’audace ou de disci
73
s écrivains nés, au sens courant de l’expression,
qui
suppose non seulement le don mais une certaine facilité. C’est qu’ils
74
ts, mais tout autant à l’efficacité d’une syntaxe
qui
sait comment « saisir » (expression favorite de Saint-Exupéry). Souli
75
euves inhumaines ? Quels motifs deviner chez ceux
qui
s’y exposent ? Névrose, ou volonté de sainteté « laïque » ? Par quels
76
dans sa plus sobre vérité, nous demandons alors :
qui
va revêtir cet homme d’une vocation plus vraie que les causes qu’il a
77
tion plus vraie que les causes qu’il a servies et
qui
se révèlent toujours, au bout du compte, décevantes ? II. T.E.L. e
78
isme, difficile quand ceux — comme dit Lawrence —
qui
aiment le plus l’Angleterre sont souvent ceux qui aiment le moins les
79
qui aiment le plus l’Angleterre sont souvent ceux
qui
aiment le moins les Anglais ; quant à l’honneur, il est plus facile d
80
ences afin de mieux déterminer la formule d’homme
qui
, malgré tout ou presque tout, leur est commune. L’un Anglais et l’aut
81
x hommes aux caractères mieux contrastés. Tout ce
qui
chez l’un et l’autre forma l’individu : race, nation, milieu, religio
82
vrer en cachette à 16 ans. Les deux intellectuels
qui
resteront toujours si furieux de l’avant-garde littéraire, l’un tourn
83
modes de penser, s’assimiler les procédés subtils
qui
fondent le prestige de leurs chefs. De ce commerce prolongé et de la
84
influencer et de manier les hommes par des moyens
qui
ne sont pas ceux du règlement, et qui ne doivent rien aux titres offi
85
des moyens qui ne sont pas ceux du règlement, et
qui
ne doivent rien aux titres officiels : goût de l’autorité, non du pou
86
livre qu’ils portent en eux, toujours le même, et
qui
doit être un commentaire de leur activité, visant à la sauver de l’an
87
es, et se meuvent en général dans une psychologie
qui
déconcerte la morale classique et son langage ; cependant ils veulent
88
dans toutes ses dernières lettres, a des phrases
qui
rendent le même son.) S’approche le moment de la retraite forcée, — f
89
t l’accident mortel. Ils sont tués par la machine
qui
avait été la passion de leur vie. Mais leur légende prévaut contre le
90
ce ? » Les dictateurs sont les héros de la masse,
qui
les produit dans sa panique devant une liberté sans contenu. Il est d
91
ule subordination. C’est l’exercice de l’autorité
qui
m’écœure) ; l’action, je l’ai rejetée ; et la vie intellectuelle ; et
92
usions suivantes : le Règlement du Proche-Orient (
qui
fut en partie son œuvre en 1921) pèse à ses yeux plus que ses campagn
93
nt chaque nuit toutes les routes de l’Angleterre,
qui
fait notre âge mécanique. » Et ce sont aussi les simples mécaniciens
94
dée même de créer quelque chose « d’intangible »,
qui
l’avait soutenu dans son effort d’artiste alors qu’il écrivait les Se
95
e tels textes peuvent servir de repères pour ceux
qui
, parmi nous, faute d’un ordre acceptable, tentent de s’équilibrer dan
96
n, est une morale collectiviste. (L’effort commun
qui
porte le progrès ; n’être qu’un rouage numéroté ; apprendre à se comp
97
: « Les idéaux d’une politique sont de ces choses
qui
vous montent à la tête : leur traduction en termes de compromis avec
98
en termes de compromis avec la structure sociale
qui
en résulte est un travail de second ordre. Je n’ai rien rencontré de
99
permettre 1 % de monistes ou de nihilistes. Voilà
qui
laisse assez de place pour moi. L’ennui avec le communisme, c’est qu’
100
i (devant les problèmes métaphysiques) d’un homme
qui
a raté ses « sorties » et pour lequel il n’est plus d’autre solution
101
a pas connu, ou que l’on refuse, la transcendance
qui
pourrait seule le transformer. Attitude exemplaire par son honnêteté.
102
ont d’ennemi sérieux que la foi. Pourtant, à ceux
qui
disent que Lawrence est décevant parce qu’il n’a pas laissé de « mess
103
véritable de l’homme. Rien ne tient, à l’épreuve,
qui
n’ait commencé là. 3. Letters, p. 412. 4. T. E. Lawrence, par C
104
que quiconque, Paul-Henri Spaak en l’occurrence,
qui
s’écriait naguère dans l’hémicycle de Strasbourg : « L’Europe vit, de
105
me l’avenir, la raison comme les rêves. Qu’est-ce
qui
les retient ? Une sorte de myopie de la mémoire et du jugement. Ils t
106
e ; je vous dirai aussi que les foyers de culture
qui
ont fait l’Europe jouaient, à d’autres époques, un rôle différent de
107
re, chargés d’élaborer les doctrines de l’Église,
qui
servaient de règles aux hommes publics : princes, magistrats, légiste
108
rendent abstraite. Elle se heurte à des obstacles
qui
sont : la division de la population en classes sociales ne parlant pa
109
lant pas le même langage, la division en nations,
qui
existe depuis une centaine d’années, la division en langues, qui joue
110
is une centaine d’années, la division en langues,
qui
joue un rôle beaucoup plus vaste qu’au Moyen Âge. Il n’existe guère a
111
es journaux. C’est une forme de diffusion facile,
qui
ne connaît pas de frontières et ne nécessite aucune traduction. Vous
112
s âme, bureaucratie, incompréhensible aux masses,
qui
prépare pour l’avenir une sorte d’uniformité du cadre de la vie matér
113
difficile à comprendre. Contre cette uniformité,
qui
peut devenir tyrannique et stérilisante, les foyers doivent défendre
114
mouvement vers l’union et les autonomies locales
qui
défendent leurs particularités ; paradoxe même de la vie, lutte perma
115
tre part contre une tentation d’internationalisme
qui
voudrait supprimer toutes diversités. Nous lutterons contre ces dévia
116
es, de journaux, de films, et d’orateurs, réseau
qui
pourrait être constitué, et constamment alimenté par cette Communauté
117
enne des foyers de culture et notre organisation,
qui
comprend des associations des guildes du livre, des clubs européens,
118
culture, celle par exemple du Chantier européen,
qui
établit des sentiers allant du nord de l’Écosse au sud de l’Italie ;
119
pour les jeunes, car il y a aussi des vieillards
qui
marchent —, avec comme relais les foyers de culture. Voici ce que le
120
lanter dans des sols différents avec des méthodes
qui
peuvent différer, être populaires ou universitaires. C’est une grande
121
mpte pas, ni la mystique locale, c’est la culture
qui
doit être le principal locataire… » J’ai beaucoup aimé cette formule
122
a exprimé le désir de présenter son point de vue
qui
s’oppose totalement à celui du directeur de l’Institut de hautes étud
123
heureux que votre journal ait institué ce débat,
qui
est réellement vital pour la Suisse, et si je tiens à y participer, c
124
vétisation de l’Europe, c’est-à-dire d’une Europe
qui
s’inspirerait de l’expérience fédéraliste suisse. Or, ce qu’a déclaré
125
aire de montrer nettement le point de vue de ceux
qui
croient à l’Europe. Si vous le voulez bien, nous pourrions reprendre
126
un fait, elle existe, et Anglais et Scandinaves —
qui
furent ses adversaires les plus absolus — n’ont pas tardé à lui envoy
127
qu’aujourd’hui, affirmait le professeur Rappard,
qui
ajoutait : L’idée d’une fédération européenne est maintenant une idée
128
on européenne est maintenant une idée américaine,
qui
aurait trouvé son expression dans le discours prononcé le 31 octobre
129
e-Kalergi, et le projet de Briand de 1923l. Et ce
qui
me surprend le plus chez M. Rappard, c’est qu’il semble avoir oublié
130
as plus que la mise en place de la Haute Autorité
qui
en est la première réalisation. Oui, mais… le rideau de fer ? M
131
érieuses raisons de s’unir, comme en avaient ceux
qui
ont fait la Suisse moderne. Ah ! oui ? Vous voulez parler des traditi
132
je pense ? Longue tradition en effet… comme celle
qui
« unissait » protestants et catholiques sur les champs de bataille de
133
lités économiques Il en est d’autres cependant
qui
ne peuvent nous laisser indifférents, et ce sont ceux de notre économ
134
mme les États-Unis ou le Commonwealth britannique
qui
se partagent avec la Scandinavie, les pays de l’Est, la péninsule Ibé
135
u de nous contenter de traiter de chimère ce plan
qui
est entré maintenant dans sa phase de réalisation. Mais ne croyez-vou
136
e croyez-vous pas, qu’isolés de la mer et de ceux
qui
furent toujours à travers l’histoire nos grands amis politiques, nous
137
L’Angleterre et les États-Unis ? Vraiment, voilà
qui
surprend, et de la part du professeur Rappard encore plus. Je ne sach
138
s contradictoires des Américains, les différences
qui
existent entre leurs gouvernements, leurs usages, leurs habitudes nou
139
ions entrer dans l’Alliance atlantique, avec ceux
qui
« furent toujours à travers l’histoire, nos grands amis politiques »
140
e sa conclusion est en contradiction avec tout ce
qui
a précédé, puisqu’il ne craint pas d’inclure l’alliance militaire. Ma
141
retagne, l’Irlande, la Grèce et la Turquie. Et ce
qui
reste après toutes ces amputations, vous avez le front de dire que c’
142
e de créer un noyau dense et riche d’Europe unie,
qui
exercera sur eux une puissante attraction. Ensuite, avez-vous bien co
143
r Jean Monnet, parlez aussi des petits États-Unis
qui
ont tout juste autant d’habitants, ou de la petite URSS qui n’en a qu
144
ut juste autant d’habitants, ou de la petite URSS
qui
n’en a que 30 millions de plus. Vous me répondrez que le nombre d’ha
145
édés, de maîtres et de disciples, presque tout ce
qui
compte dans la peinture, dans la musique et dans l’architecture europ
146
aindre aujourd’hui qu’on les exclut. Les Anglais,
qui
sont lents à se laisser convaincre, mais réalistes devant le fait acc
147
hir et de recalculer leurs intérêts. Quant à ceux
qui
s’en vont répétant qu’un noyau fédéral fait obstacle à une fédération
148
l’Europe, le théâtre est un langage mondial, mais
qui
exprime mieux que tout autre le rythme intime d’une civilisation. Le
149
e : Orphée, Iphigénie, Faust, Hamlet, Don Juan… À
qui
appartiennent-ils ? À ceux qui les recréent, puisant chacun au fonds
150
amlet, Don Juan… À qui appartiennent-ils ? À ceux
qui
les recréent, puisant chacun au fonds commun, selon leur génie région
151
vous verrez l’unité vraie de notre Europe : celle
qui
se réalise dans la diversité des langages, des écoles, des sensibilit
152
t à l’esprit : autorité. Avant d’avoir compris ce
qui
était dit, j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style, d’une im
153
r soudain par une cascade d’ellipses saisissantes
qui
laissaient le lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx :
154
pitié humaine, la retenue presque solennelle mais
qui
sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice » qu
155
l’humour, et parfois tourne en sournoise malice »
qui
composaient au sens magique du mot, les « charmes » de cette prose et
156
ur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fût, et
qui
échappe par définition à la pensée systématique et discursive : point
157
paraisons. De quels autres moyens disposons-nous,
qui
soient ordonnés à cette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire
158
parer » remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce
qui
fait ordinairement une grande pensée, c’est lorsqu’on dit une chose q
159
une grande pensée, c’est lorsqu’on dit une chose
qui
en fait voir un grand nombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir t
160
ne gnose alors ? On pourrait le penser. Mais ceux
qui
se font de la poésie une idée finalement plus favorable au « Livre de
161
que l’inverse est aussi vrai. Ainsi de l’Europe,
qui
est une culture, foyer de toute la civilisation occidentale : ni dans
162
s ces définitions statiques manquent l’essentiel,
qui
se confond ici avec l’existentiel. La civilisation européenne a pour
163
des institutions juridiques, éthiques et sociales
qui
découlent de l’idée de personne à la fois libre et responsable, disti
164
ns Far West du mot) de deux systèmes énergétiques
qui
sont comme l’ombre l’une de l’autre et dont l’affrontement ou l’étrei
165
t notoirement insuffisantes d’un acte de l’esprit
qui
est pourtant bien le même, mais qu’il nous reste à définir. (Concevoi
166
’ambition d’une peinture dite abstraite, ambition
qui
n’est point ou ne doit pas être celle de coïncider, soit avec des str
167
ions où naquit l’Occident, tout avide de systèmes
qui
ne l’apaiseront jamais, qui le consument et dont il vit. q. Rougem
168
out avide de systèmes qui ne l’apaiseront jamais,
qui
le consument et dont il vit. q. Rougemont Denis de, « Des conciles
169
entrée dans un corps politique plus large, entrée
qui
aurait été le véritable objet de la discussion avant le vote populair
170
alité, que se passerait-il ? On ne le voit pas. À
qui
irions-nous offrir cette renonciation ? Qui pourrait l’accepter et la
171
as. À qui irions-nous offrir cette renonciation ?
Qui
pourrait l’accepter et la reconnaître ? Quels en seraient les effets
172
ux causes bien précises, extérieures à la Suisse,
qui
sont l’impérialisme bolchévique et la construction de l’Europe, et à
173
e, et à une troisième cause, intérieure celle-là,
qui
est la manière dont la majorité des Suisses considèrent la neutralité
174
ne serait donc changé à cet égard. Nombre de pays
qui
ne sont pas neutres ont fait beaucoup moins que nous pour lutter cont
175
n objet de discussions par la seule faute de ceux
qui
s’en réclament à tout propos et hors de propos, pour refuser de faire
176
Schuman, les Spaak, les de Gasperi, les Adenauer,
qui
nous ont jamais sommés de renoncer à la neutralité, mais ce sont les
177
mais ce sont les partisans de la neutralité-tabou
qui
nous somment, nous fédéralistes, de renoncer à toute idée de construc
178
dée de construction européenne. Ce n’est pas nous
qui
opposons fédération de l’Europe et neutralité suisse, c’est eux. Et d
179
que politique : toute personne physique ou morale
qui
s’occupe de l’Europe, en Suisse, se voit automatiquement « mise à l’i
180
se, pour aujourd’hui, une série de dix arguments,
qui
peuvent fournir les thèmes d’une campagne efficace : Les fédéralist
181
demandent pas l’abandon de la neutralité, mesure
qui
serait actuellement sans effet. Ils laissent aux communistes le soin
182
font remarquer que les grands industriels suisses
qui
souriaient, il y a 2 ans, quand on leur parlait du plan Schuman, s’in
183
n Suisse des contacts étroits avec les mouvements
qui
ont obtenu la création du noyau fédéral des six pays du pool charbon-
184
is d’où proviennent ces confusions courantes ? Ce
qui
fausse notre optique moderne, c’est le phénomène national. L’esprit j
185
Il n’est pas une nation de l’Europe d’aujourd’hui
qui
puisse se dire indépendante, soit pour sa production, soit du point d
186
ense. Qu’en est-il du point de vue de la culture,
qui
fut l’élément décisif pour la formation de nos nations ? Les faits hi
187
ne religion commune, avec toutes ses subdivisions
qui
portent un air de famille. (Les textes des liturgies de communion rom
188
rs sa naissance, et le rend différent de l’Hindou
qui
est d’une caste, de l’Africain qui est d’une tribu, non moins que du
189
nt de l’Hindou qui est d’une caste, de l’Africain
qui
est d’une tribu, non moins que du Soviétique conditionné par les décr
190
certaine littérature aussi pour laquelle tout ce
qui
est national est sacré, entretiennent un esprit nationaliste qui n’es
191
l est sacré, entretiennent un esprit nationaliste
qui
n’est plus gagé sur les faits, sur les diversités vivantes, et qui fr
192
gé sur les faits, sur les diversités vivantes, et
qui
freine l’union nécessaire. Qu’un tel nationalisme survive à ses raiso
193
de nuire. Les écrivains — poètes et philosophes —
qui
ont tant fait pour le fomenter au début du xixe siècle, pourraient b
194
r quelles ont été les raisons toutes personnelles
qui
ont fait de vous un partisan de l’Europe unie ? Je suis né à Neuchâte
195
suis né à Neuchâtel, c’est-à-dire dans le canton
qui
a été le dernier à se rallier à la fédération suisse en 1848. Jusqu’à
196
re les doctrines jacobines et hitlériennes, cours
qui
provoqua des mouvements divers parmi les étudiants, dont plusieurs ét
197
ons tous en commun. J’écris en ce moment un livre
qui
sera intitulé : Le Sens de nos vies x, et dans lequel j’esquisse une
198
notre critique de l’individualisme irresponsable
qui
, depuis le xviiie siècle, a préparé la réaction totalitaire que nous
199
uté la vocation. L’individu chargé d’une vocation
qui
, à la fois, le distingue de la tribu et le relie à son prochain, voil
200
e de Raymond Silva, que je ne connaissais pas, et
qui
, sans préambule, me demanda d’ouvrir par un discours le premier congr
201
ir par un discours le premier congrès fédéraliste
qui
allait se tenir à Montreux. Comme j’hésitais à intervenir dans une si
202
passé récent, la peur de l’Allemagne. La France,
qui
a été à l’avant-garde de la construction européenne, en constitue auj
203
lles de l’Europe. Nehru, énumérant les puissances
qui
comptent dans notre monde, citait, l’autre jour, l’Amérique, l’URSS,
204
e. Il oubliait simplement l’Europe ! Cette Europe
qui
voit se retourner contre elle le nationalisme qu’elle a inventé et do
205
êtes partisan des efforts pour l’union politique
qui
se poursuivent à Strasbourg et à Luxembourg ? Naturellement. Je suis
206
des petites réalisations, par quelques-uns, ceux
qui
veulent. Le fédéralisme est antisystématique, empirique, et seul réal
207
de la Suisse. Je vais vous citer deux alexandrins
qui
résument parfaitement notre isolationnisme un peu mesquin et la grand
208
rs disciples et cité comme allant de soi par ceux
qui
vivent de l’écho. Les bien-pensants s’indignent, comme si l’on avait
209
titude incompréhensible de la part des chrétiens,
qui
devraient savoir que l’existence de Dieu n’est pas affectée par une p
210
et la société. Mais a-t-on jamais demandé à ceux
qui
disent que Dieu est mort, ce qu’ils entendent exactement par là ? De
211
— qu’ils aient voulu dire simplement : « Pour ce
qui
me concerne, Dieu n’existe plus », car il n’y aurait là rien de nouve
212
a réfutation de Dieu : ce n’est que le Dieu moral
qui
est réfuté. » (Œuvres posthumes.) Tout autre est le cas de l’auteur c
213
nce de Dieu et du diable, mais sur leur existence
qui
, selon lui, diminuerait ou supprimerait la responsabilité de l’homme.
214
sens chargé de mission, mais à celui d’aventurier
qui
assume ses risques et périls et qui les choisit souverainement ; non
215
d’aventurier qui assume ses risques et périls et
qui
les choisit souverainement ; non pas au sens de créature, mais bien à
216
délirant d’un individualisme de surcompensation,
qui
ne pourra plus que se nier lui-même s’il veut rejoindre la morale. Il
217
que s’il est mort, c’est qu’il n’a pas vécu : ce
qui
est absurde. Si Dieu l’Inconnaissable était mort, cela reviendrait à
218
, cela reviendrait à dire que l’on sait tout ; ce
qui
est absurde. Si Dieu le Révélé était mort, après avoir vécu en tant q
219
christianisme, du judaïsme et de l’islam, le Dieu
qui
s’intéresse à chaque homme (et même à chaque passereau dit l’Évangile
220
sonnel reste l’Absurde, en dehors d’une rencontre
qui
ne peut avoir lieu que dans l’intime, comme la transformation de l’én
221
e, ces décisions ne pouvaient écarter les menaces
qui
pèsent sur l’ensemble du continent, les impératifs de son économie, e
222
de l’homme occidental, beaucoup plus que la paix,
qui
demande un sens à sa vie, une direction à son espoir… Et cependant, s
223
ue au débat sur l’union de l’Europe : M. Molotov,
qui
voit grand, jugeant mesquine l’Europe des Six, a promis une Europe de
224
Mais la Russie est du nombre…) Les neutralistes,
qui
dénonçaient à grands cris la disproportion des forces au sein des Six
225
t que le projet de CED et le projet de fédération
qui
est sa vraie base aient jamais été considéré comme monnaie d’échange
226
et Eden l’ont précisé — mais ce sont ces projets
qui
ont mis l’Occident en mesure de discuter sur un fondement solide : no
227
nt solide : nous avions quelque chose à défendre,
qui
n’était pas seulement le statu quo, mais l’avenir commun de nos peupl
228
ent, afin de nous détourner du problème préalable
qui
reste, de toute évidence, l’union de l’Europe, condition de sa force
229
éenne, capable d’opposer aux Russes une puissance
qui
les tienne en respect. Et tout le Sud-Est de l’Asie devrait comprendr
230
pour M. Molotov. C’est dans cette perspective —
qui
déclasse brutalement les discussions de « préalables » » et de garant
231
e députés dont on ne saura jamais les noms : ceux
qui
se décideront à la dernière minute. Entendront-ils cet Hannibal ante
232
aider. Et pourquoi, disaient-ils, les Allemands,
qui
sont les premiers menacés, n’auraient-ils pas le droit et le devoir d
233
oncours d’un de ses plus grands pays, et de celui
qui
se trouvait en première ligne ? C’est pour tenter de résoudre ce dile
234
caporaux belges et des officiers italiens ? Ceux
qui
l’ont dit et imprimé ont simplement donné la preuve qu’ils n’avaient
235
placées à la disposition d’un état-major général,
qui
, lui, sera européen par sa composition et sa nomination. Si la CED es
236
dans n’importe lequel des pays membres. (C’est ce
qui
s’est passé déjà pendant les deux dernières guerres.) Enfin, les méth
237
e Cour de justice et une Assemblée parlementaire,
qui
existent déjà : ce seraient en effet la Cour et l’Assemblée du plan S
238
autant que par la nature des pouvoirs politiques
qui
la contrôlent, l’Armée européenne ne pourra donc servir qu’à des tâch
239
s, et tend à leur faire croire le contraire de ce
qui
est. Nous avons vu que le premier souci des auteurs français du trait
240
et malgré eux, par une nécessité inéluctable.
Qui
est pour ? qui est contre ? Après deux ans de discussions et à la
241
par une nécessité inéluctable. Qui est pour ?
qui
est contre ? Après deux ans de discussions et à la veille des déci
242
rait. Ils veulent donc une Europe divisée. Or, ce
qui
nous divise, c’est le nationalisme : il faut donc le flatter et raviv
243
i-même causées. D’autre part, les personnes âgées
qui
vivent encore de souvenirs glorieux, et de rancunes qui parfois le so
244
vent encore de souvenirs glorieux, et de rancunes
qui
parfois le sont moins, entretiennent l’illusion touchante mais tenace
245
la CED, nous trouvons d’une manière générale ceux
qui
ont compris qu’ils vivent au xxe siècle, que le rêve d’une souverain
246
i-même la question. Mais je vois un pays réaliste
qui
, lui, ne doute pas de l’efficacité de la CED : c’est la Russie, dont
247
ls on le juge néfaste, et les maximes de l’action
qui
permettra de le surmonter. I. Naissance et prolifération du nationa
248
. Il confond dans une même répression la réaction
qui
veut le renverser, et les diversités locales ou spirituelles qui dema
249
verser, et les diversités locales ou spirituelles
qui
demanderaient seulement des lois plus souples. L’uniformisation est s
250
at idéologique, né d’une révolution sanglante, et
qui
se sait illégitime dans sa prétention à régner au nom de tous contre
251
r des nationalismes rivaux. Et c’est dans le pays
qui
aura subi le plus durement l’agression napoléonienne, c’est en Prusse
252
nt pas les déterminations naturelles de la nation
qui
lui donnent son caractère, mais c’est son esprit national. » (On voit
253
» Et encore : « À chaque époque domine le peuple
qui
incarne le plus haut concept de l’Esprit. » Voici donc les peuples él
254
Celles-ci ont fait surgir d’autres nationalismes,
qui
vont revendiquer à leur tour le droit de dominer l’époque, après s’êt
255
ra « souveraine », à l’imitation des rois absolus
qui
n’avaient de comptes à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de
256
bsolue souveraineté ». Pendant cent ans, l’Europe
qui
se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En 1914,
257
oliques, protestants et agnostiques « oubliant ce
qui
les divise » doivent se sentir « Français d’abord », nulle Église ne
258
vies ? Une certaine communion vague et puissante,
qui
permet à l’individu de dépasser son horizon restreint, de s’affranchi
259
phrase dit tout. La nation est un dieu lointain,
qui
demande beaucoup plus qu’il ne donne, infiniment plus, à l’absurde. P
260
lui de la souveraineté sans limites, par exemple,
qui
est un des attributs de Dieu ; ou celui de l’éternité, au mépris de t
261
re. Cette rhétorique émeut des millions d’hommes,
qui
en oublient du même coup leurs rudiments d’Histoire. Ces contradictio
262
ente : ou bien aller vers la formule fédéraliste,
qui
traduit seule notre réalité une et diverse, et cela suppose briser le
263
domaine ». Or il n’est pas un seul État européen
qui
, de nos jours, ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieu
264
à sa guise à l’extérieur. Il n’en est pas un seul
qui
soit capable de déclarer la guerre ou de conclure la paix comme il l’
265
ques d’un complexe. D’où la difficulté, pour ceux
qui
en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et
266
rême confusion et les éclats de passion saugrenus
qui
caractérisent les polémiques sur la souveraineté nationale. Le fédéra
267
onaliste, en effet, n’est pas simplement un homme
qui
a tort, ou qui persiste méchamment dans son erreur. C’est bien plutôt
268
fet, n’est pas simplement un homme qui a tort, ou
qui
persiste méchamment dans son erreur. C’est bien plutôt un homme qui s
269
mment dans son erreur. C’est bien plutôt un homme
qui
souffre de la crainte morbide de perdre une puissance magique qui n’e
270
a crainte morbide de perdre une puissance magique
qui
n’existe pas ! Il s’agit beaucoup moins de le réfuter que d’éviter d’
271
m de son propre sentiment patriotique, de peuples
qui
ont l’honneur de parler sa langue, quand celle-ci se trouve être cell
272
idiculiser et l’extirper de l’enseignement, voilà
qui
me paraît l’une des toutes premières tâches du fédéralisme appliqué à
273
de quoi le refuserait-on ailleurs à des systèmes
qui
ne s’en distinguent nullement par les principes, mais uniquement par
274
ixe siècle le seul principe de communion civique
qui
ait survécu au raz-de-marée rationaliste et jacobin ; et aussi l’agen
275
s États-nations, et non pas l’Europe comme telle,
qui
ont conquis des débouchés à nos produits matériels et culturels, en A
276
esprit de révolte et d’« indépendance nationale »
qui
allait se dresser contre lui au nom de ses propres principes, tout co
277
comme la juxtaposition de monades ou d’autarcies
qui
ne cessent de s’ignorer que pour s’entrechoquer brutalement. Nos cout
278
elle a substitué au principe de non-contradiction
qui
bloquait le progrès des sciences physiques, le principe de complément
279
: le fédéralisme correspond à une vision du monde
qui
est précisément celle que la science moderne a conçue ; et il suppose
280
se un monde de relations libres et décentralisées
qui
est précisément celui que la technique moderne rend habitable. ⁂ Mai
281
istes. Le nationaliste n’y voit qu’une dispersion
qui
l’angoisse et où il craint de perdre son identité. Le fédéraliste au
282
e que ces nationalistes condamnés en principe, et
qui
se trompent radicalement, sont encore là, sont même, en fait, plus no
283
vons la faire sans eux. Voilà le problème concret
qui
se pose aujourd’hui. Les nationalistes ont sur nous les avantages du
284
qu’elle respecte les souverainetés nationales. Ce
qui
revient à dire : « Je veux bien me marier, mais à condition de rester
285
y touche, on provoque une opposition passionnelle
qui
met fin à tout dialogue raisonnable. La seconde raison, c’est que les
286
te parvint à se faire accepter par les 22 cantons
qui
étaient encore, au début de 1848, des États parfaitement souverains.
287
e monde admettait, à ce moment, que les alliances
qui
existaient depuis des siècles entre les cantons souverains étaient tr
288
, jaloux de leur souveraineté sacrée. La solution
qui
s’imposa finalement, au lendemain de la guerre civile dite du Sonderb
289
rale, et comme tels, ils exercent tous les droits
qui
ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédérati
290
ouvre, entre les grands empires, une souveraineté
qui
échappe de toute manière à ses nations. Nous savons bien comment von
291
sée fédéraliste du traité, non pas son étiquette,
qui
nous importent. Rappelons-nous que la Suisse elle-même s’intitule Con
292
le et sans cesse réajustée de distinguer entre ce
qui
doit être mis en commun pour mieux fonctionner, et ce qui doit rester
293
être mis en commun pour mieux fonctionner, et ce
qui
doit rester autonome pour mieux vivre et créer. Économiquement, cela
294
préconisée Robert Aron et Arnaud Dandieu, méthode
qui
consiste à distinguer dans les activités humaines la part des automat
295
s de production, d’investissement et de transport
qui
, par nature, débordent la capacité d’un seul pays ; et nous demandons
296
nales », tentative barbare et d’ailleurs avortée,
qui
n’a guère qu’un siècle et demi d’âge en France, moins d’un demi-siècl
297
ion à nation. Elle est née dans des foyers locaux
qui
ne correspondent à aucun de nos États-nations — la Lombardie, l’Ombri
298
Mallarmé, ni Renoir, c’est Déroulède et Detaille
qui
représentent valablement la Troisième République comme telle. Et les
299
enfin débarrassés de l’enseignement nationaliste,
qui
leur inculque dès l’enfance la méfiance et la haine de leurs voisins.
300
moyen d’aider la culture : c’est d’offrir à ceux
qui
la créent et la transmettent les moyens de vivre décemment. Et quant
301
nt les moyens de vivre décemment. Et quant à ceux
qui
feignent de redouter que la suppression des frontières « culturelles
302
. Finalement, c’est le nationalisme le plus franc
qui
a triomphé, lors du refus de la CED. Nous voyons donc qu’il n’est pas
303
r de front, franchement, une fois pour toutes, ce
qui
inspire toutes les résistances à notre union : l’esprit nationaliste.
304
nscrire par exemple aux « partisans de la paix »,
qui
sont ceux d’une armée et de sa politique. L’action du Congrès pour la
305
Santiago et Mexico. C’est une volonté de justice
qui
se moque des opportunismes et c’est une action permanente. Quelle que
306
modèle européen, c’est pour une part minime mais
qui
est la part de l’homme, parce que Reynold a eu raison et parce qu’il
307
—, ces deux livres ont porté, et je suis de ceux
qui
tiennent pour capital leur rôle dans la défense de ce pays, pendant l
308
Reynold ne s’est pas arrêté à l’éloge des vertus
qui
tiennent un peuple ensemble. Dans la liste de ses ouvrages, je trouve
309
ens de la grandeur et le sens de l’Europe : voilà
qui
nous éloigne de la Suisse des manuels, et de la Suisse « concrète » (
310
se « concrète » (comme on dit bien à tort), celle
qui
ne prend vraiment au sérieux que les débats sur le prix du lait ; mai
311
x que les débats sur le prix du lait ; mais voilà
qui
, en même temps, nous rapproche des réalités essentielles, hors de quo
312
imensions, à la fois spirituelles et historiques,
qui
sont celles de l’Europe entière ? Cités et pays suisses nous disait q
313
urope entière ? Cités et pays suisses nous disait
qui
nous sommes, et Conscience de la Suisse, où nous en sommes. Formation
314
traverse notre histoire et pointe vers un avenir
qui
ne peut être distinct de celui d’une Europe soit fédérée par la libre
315
étrangère. Je ne vois pas un seul peuple européen
qui
ait autant besoin que le nôtre d’exercer ce que Reynold appelle « l’i
316
ntités spirituelles, historiques et géographiques
qui
nous dépassent très largement, mais sans lesquelles notre vie ne sera
317
et inconscient collectif d’où remontent les rêves
qui
nous guident, par les deux utopies directrices du Saint-Empire et de
318
uelle avait pour objet principal de prévenir ; ce
qui
enfin devenait fatal dès l’instant qu’on la rejetait, sous prétexte d
319
sité historique de cette construction — nécessité
qui
demeure intacte après leur vote. — En revanche, il est douteux que le
320
ien n’est perdu, mais rien n’est fait. Et tout ce
qui
vient de se passer prouve une fois de plus que l’éducation européenne
321
du petit à petit l’oiseau fait son nid9, méthode
qui
évite d’agiter « inutilement » les esprits et les passions, et qui pr
322
r « inutilement » les esprits et les passions, et
qui
préfère l’action diplomatique ou les combinaisons de coulisses parlem
323
res. Illusion profonde, comme on va le voir, mais
qui
s’explique. Une enquête menée par le CEC10 au mois de septembre a don
324
es et spirituelles, puis économiques et sociales,
qui
par nature restent invisibles à l’œil des agences de presse, mais san
325
aratoires des révolutions réussies. 9. Proverbe
qui
repose sur l’ignorance des mœurs des oiseaux : ceux-ci construisent l
326
ation occidentale, depuis cent ans. III. — Livres
qui
excitent aujourd’hui ma pensée. l. — Livres ayant formé nos culture
327
homas Hardy : Jude l’obscur. 60. Hemingway : Pour
qui
sonne le glas. 61. D. H. Lawrence : L’Amant de lady Chatterley. 62. P
328
veilles. — À travers le miroir. III. — Livres
qui
excitent aujourd’hui ma pensée 88. Benjamin Constant : Journal int
329
bord une fête, donc quelque chose d’exceptionnel,
qui
sort de la routine des programmes de l’hiver et qui doit créer une at
330
i sort de la routine des programmes de l’hiver et
qui
doit créer une atmosphère spéciale, à laquelle contribuent non seulem
331
et comme membres que ceux des festivals européens
qui
réunissent ces conditions : — ceux qui ont un caractère particulier,
332
européens qui réunissent ces conditions : — ceux
qui
ont un caractère particulier, une tradition bien définie, des racines
333
permet à tous les festivals membres de savoir ce
qui
a été fait par d’autres et dans quelles conditions, quelles sont les
334
resserrer toujours plus les liens professionnels
qui
unissent déjà ses membres par-dessus les frontières et les rivalités
335
este, mais convaincant, de cette union européenne
qui
doit s’opérer dans les cœurs avant de pouvoir s’établir dans les fait
336
de des réactions de la sensibilité et de l’esprit
qui
définit une civilisation ? ap. Rougemont Denis de, « L’Association
337
les mots de l’époque. Âge d’or de la Littérature,
qui
triomphait dans le temps même que nous pensions la renier comme telle
338
de pouvoir acheter l’édition rare.) Bon pour ceux
qui
n’y « croyaient » pas, d’entrer là sans façon ni vergogne pour achete
339
ûre… Qu’est devenue la série de photos en couleur
qui
furent prises à la veille de la guerre dans l’appartement d’Adrienne
340
uences à la manière de beaucoup d’historiens pour
qui
le réel n’est défini que par des documents écrits. J’irai maintenant
341
istes et même matérialistes avant la lettre. Le «
qui
veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par leurs excès ; ma
342
en plutôt la nature révolutionnaire des problèmes
qui
surgissent dans l’époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les
343
e passe dans la réalité, ou dans les imaginations
qui
la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la légende et le my
344
vaient manquer d’opposer une croyance et un culte
qui
répondissent au même désir profond, surgi de l’âme collective. Il fal
345
tituera « Notre Dame ». Et les ordres monastiques
qui
apparaissent alors sont des répliques aux ordres chevaleresques : le
346
prouve pas, que la tradition n’autorise point… et
qui
introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstan
347
es plus tard, ne put que sanctionner un sentiment
qui
n’avait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfi
348
cs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois
qui
dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas
349
pour la mère) et par le sentiment de culpabilité
qui
en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conf
350
onc au principe féminin) inhibe l’amour : tout ce
qui
touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens
351
t enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon
qui
est pur esprit et un démiurge qui domine la matière et la chair. La c
352
en un Dieu bon qui est pur esprit et un démiurge
qui
domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œ
353
qui domine la matière et la chair. La compulsion
qui
créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se
354
se trouve impliqué bon gré mal gré dans la lutte
qui
divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les in
355
les familles, et les individus eux-mêmes : celle
qui
oppose l’hérésie partout présente et l’orthodoxie romaine battue en b
356
voire d’une divinisation du principe féminin. Ce
qui
ne peut qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en con
357
c’est comme une résultante de tant de confusions
qui
devaient s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire
358
ses « croyants », le grand public cultivé ou non,
qui
écoute les troubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’Euro
359
’amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes
qui
persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; et nous voyons sou
360
cathares ou, du moins, très au courant des idées
qui
étaient dans l’air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chan
361
aiser par des chansons la mauvaise conscience, et
qui
leur demandaient non pas tant une illusion d’amour sincère qu’un anti
362
et pratiquées ; de morales jadis exclusives, mais
qui
se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élém
363
riomphante du shaktisme. La force secrète (çatki)
qui
anime le cosmos et soutient les dieux (en premier lieu Shiva et Boudd
364
… La méditation éveille certaines forces occultes
qui
dorment en chaque homme et qui, une fois éveillées, transforment le c
365
es forces occultes qui dorment en chaque homme et
qui
, une fois éveillées, transforment le corps humain en un corps mystiqu
366
la fonction par excellence humaine, celle-là même
qui
détermine le cycle incessant des naissances et des morts, la fonction
367
vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra)
qui
détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secr
368
e de l’acte sexuel sans consommation, car « celui
qui
garde (ou reprend) sa semence dans son corps, qu’aurait-il à craindre
369
t un exercice yogique. Mais la plupart des textes
qui
la décrivent « sont écrits dans un langage intentionnel, secret, obsc
370
t »20. Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté
qui
consiste à « expérimenter la transsubstantialisation du corps humain
371
alisation du corps humain à l’aide de l’acte même
qui
, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’état par excellence du pé
372
té — considérée comme l’unique expérience humaine
qui
peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e.
373
je sais qu’il donne aisément grande joie à celui
qui
observe ses lois, dit le premier des troubadours connus, Guillaume, s
374
me comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquitaine,
qui
mourut en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » so
375
et et Merci, et, ces vertus conduisent à la Joie,
qui
est signe et garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patience : De co
376
et Patience : De courtoisie peut se vanter celui
qui
sait garder Mesure… Le bien-être des amoureux consiste en Joie, Patie
377
’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui
qui
se dispose à aimer d’amour sensuel se met en guerre avec lui-même, ca
378
ôt indifférente : J’ai une amie, mais je ne sais
qui
elle est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’aime fort… N
379
ue je ne puisse vieillir… Celui-là vivra cent ans
qui
réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poitiers.) J
380
e rend comme récompense », écrit Daude de Prades,
qui
cependant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes éroti
381
où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui
qui
peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais
382
difficile d’en sortir. Il vit dans la joie, celui
qui
peut y rester. On y accède par quatre degrés très doux, mais là n’ent
383
cé par Marcabru et ses successeurs, en des termes
qui
peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du mo
384
t Marcabru, « Il lie partie avec le diable, celui
qui
couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de l
385
ésespérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par
qui
le monde entier est illuminé, je te crie merci. Contre ces clameurs g
386
on guide. Enfin, contre certains des troubadours
qui
sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le « se
387
réalités ou l’absence de réalités « matérielles »
qui
aient pu correspondre, en ces temps, à de telles précisions de langag
388
toire « scientifique » comme critère des réalités
qui
m’intéressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’affirmer que
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st l’histoire romancée de l’évolution spirituelle
qui
conduit Josaphat, prince indien, à découvrir et adopter le christiani
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mmuniqués par le « bonhomme » Barlaam. La version
qui
nous est restée, en provençal du xive siècle, quoiqu’orthodoxe dans
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usieurs troubadours. Il s’exprime dans des termes
qui
seront repris par presque tous les grands mystiques de l’Occident. Il
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psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement
qui
fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique
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erge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima,
qui
figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un Orient sym
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ut avouer que les réfutations les plus virulentes
qui
aient été publiées portaient beaucoup moins sur cette thèse que sur s
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dences d’expression. (Ce sont elles, par malheur,
qui
ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large pu
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se catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu
qui
est Amour. 14. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la person
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nverti le nom même du Dieu qui est Amour. 14. Ce
qui
n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III
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lise de Rome, en la personne du pape Innocent III
qui
rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de
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er vient de consolari, formée de cum et de solus (
qui
veut dire proprement : entier). Consoler signifie donc étymologiqueme
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sir correspond à visus — le fameux premier regard
qui
enflamme – et servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’amour peut
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parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier
qui
est plus désiré, et auquel tous les autres tendent pour leur finale r
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n fonde aujourd’hui le mariage sur la passion, ce
qui
est une stupidité car c’est confondre l’amour pour la mort avec l’amo
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ent. L’amour-passion est un sentiment historique,
qui
a une histoire. Il a des causes, des raisons. Peut-être eût-il pu ne
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nt au xiie siècle : subitement, c’est le mariage
qui
est en butte au mépris tandis que la passion est glorifiée dans la me
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bite toujours les esprits. Il n’est pas une femme
qui
ne rêve de connaître le grand amour, la passion unique, totale, morte
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maniée et augmentée, aggravée dit M. de Rougemont
qui
a de l’esprit, vient de paraître chez Plon. La première édition, née
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e en 1939, avait provoqué une série de polémiques
qui
attestait l’importance de l’ouvrage : on s’accorde à le tenir pour un
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pour quelques jours mais avec un emploi du temps
qui
ne lui laissait aucun loisir. Nous avons pu l’isoler quelques minutes
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e, deux confessions majeures et trente-six sectes
qui
se côtoient partout mais qui s’ignorent, je ne sais combien de races,
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et trente-six sectes qui se côtoient partout mais
qui
s’ignorent, je ne sais combien de races, de classes et de dialectes j
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survolants de la synthèse les grandes dimensions
qui
lui manquent. Paracelse était suisse, comme C. G. Jung, et Rousseau c
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e groupe et sociétés. Mais petits groupes de gens
qui
ne se connaissent que trop, et sociétés solides si leur but est restr
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ne servent cependant qu’aux petits déplacements,
qui
sont des voyages concentrés et plus émouvants que les vrais, parce qu
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déchirant, la rupture et la découverte, l’évasion
qui
se mue en invasion, ce début qui clôt une vie, cette conclusion qui e
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verte, l’évasion qui se mue en invasion, ce début
qui
clôt une vie, cette conclusion qui en ouvre une autre, tandis qu’entr
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sion, ce début qui clôt une vie, cette conclusion
qui
en ouvre une autre, tandis qu’entre les deux s’opère en un clin d’œil
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êmes de leur État au classicisme véritable, celui
qui
exprime le tout en disant le moins, et qui témoigne de l’inspiration
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celui qui exprime le tout en disant le moins, et
qui
témoigne de l’inspiration par le signal d’un raccourci métaphorique.
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de cette discipline spontanée, voire prévenante,
qui
fait la force principale de notre régime fédéral. Revenant en Suisse
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e trait national — le seul sans doute, chez nous,
qui
mérite l’adjectif — je me disais : « C’est notre force, et ce sera pe
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mes. En dépit du langage courant, c’est le normal
qui
est exceptionnel. Ce sont les cas d’ordre, de paix et de raison qui d
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el. Ce sont les cas d’ordre, de paix et de raison
qui
doivent nous étonner lorsqu’ils paraissent, phénomènes hautement impr
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se détournent qu’avec cet air exaspérant de celui
qui
renonce à comprendre… Ah ! mais il faut y être pour sentir et pour ré
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ère vue les resquilleurs, ces jeunes gens excités
qui
prétendent ne pas payer de supplément parce qu’il n’y avait plus de p
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omise, affirment-elles, par le jeune mâle placide
qui
leur fait face, mi-flatté, mi-gêné. Je me sens devenir réactionnaire,
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té, mi-gêné. Je me sens devenir réactionnaire, ce
qui
m’effraye encore un peu, bien que je voie venir le jour où certaine «
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n. Confirmation de la sentence ésotérique : l’œil
qui
ne voit pas n’est pas vu. Les passagers de première classe, en Suisse
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transparents. (Avez-vous remarqué que les trains
qui
vous croisent sont transparents s’ils vont très vite ? On ne cesse de
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2 ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns
qui
s’engouffraient au tunnel du Gothard : Amsterdam-Köln-Olten-Zagreb-Bu
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déral a pris naissance en 1848 ? Une fédération
qui
garantit leur souveraineté aux fédérés Jusqu’à cette date, la Suis
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832, se voyait repoussée à la fois par la gauche,
qui
lui reprochait son respect excessif des souverainetés cantonales, et
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f des souverainetés cantonales, et par la droite,
qui
jugeait ces souverainetés dangereusement menacées28. La solution qui
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erainetés dangereusement menacées28. La solution
qui
s’imposa finalement au lendemain de la guerre civile dite du Sonderbu
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é cantonale (ou nationale), et cela d’une manière
qui
me paraît pleine d’enseignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Loin d’
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rale et, comme tels, ils exercent tous les droits
qui
ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédérati
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omaine ». Or, on ne voit plus aucun État européen
qui
ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-dire
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lté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-dire
qui
soit capable de déclarer la guerre ou de conclure la paix comme il l’
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ques d’un complexe. D’où la difficulté, pour ceux
qui
en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et
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rême confusion et les éclats de passion saugrenus
qui
caractérisent les polémiques sur la souveraineté nationale. Lors des
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fictive.) C’est ainsi que l’on doit rassurer ceux
qui
tremblent, disent-ils, de voir leur patrie « se perdre dans la masse
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s nations, en vue de s’unir, doivent sacrifier ce
qui
subsiste de leur souveraineté nominale. Quant à l’essentiel de cette
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ouvre, entre les grands empires, une souveraineté
qui
échappe à ses nations. 27. William Rappard, La Constitution fédéra
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Vous connaissez les faits. Inutile de rappeler ce
qui
se passe. Aidez la Hongrie. Aidez le peuple hongrois. Aidez les écriv
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nutes de musique. À 8 h 7, Radio-Kossuth se tait.
QUI
RÉPONDRA ? À ces dernières paroles de la révolution déclenchée par le
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ences pratiques. Pour notre part, nous pensons ce
qui
suit : Serrer la main d’un communiste occidental, qui approuve « libr
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suit : Serrer la main d’un communiste occidental,
qui
approuve « librement » son parti, c’est saluer un complice du crime d
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contribuer au genre de propagande intellectuelle
qui
mène au crime de Budapest. Discuter ses raisons, c’est oublier qu’ell
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engagés sous le signe trompeur d’une « détente »
qui
vient de montrer sa vraie nature à Budapest, c’est donner dans un gue
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scou, c’est oublier la voix des écrivains martyrs
qui
nous appelaient de Budapest, et c’est trahir leur testament. Que chac
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e d’influence personnelle ou civique, contre ceux
qui
applaudissent au crime, qui tenteront de le faire oublier, ou de lui
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civique, contre ceux qui applaudissent au crime,
qui
tenteront de le faire oublier, ou de lui chercher des excuses. Que to
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chercher des excuses. Que tous les esprits libres
qui
voudraient s’associer à l’action internationale du Congrès pour la li
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culture sachent qu’ils trouveront ici des hommes
qui
n’oublient pas l’appel des écrivains de Budapest, qui ne le laisseron
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n’oublient pas l’appel des écrivains de Budapest,
qui
ne le laisseront pas oublier, et dont tout le programme est maintenan