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d’excellents patriotes redoutent « la perte de la
souveraineté
française et la restitution de ses droits égaux à l’Allemagne ». En f
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e ». En fait, le traité ne rend à l’Allemagne une
souveraineté
toute théorique que pour mieux lui permettre de la sacrifier aussitôt
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s qu’ils vivent au xxe siècle, que le rêve d’une
souveraineté
nationale sans limites n’est plus qu’un rêve, que l’Europe n’est pas
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ure à leurs « droits » et limitant leur « absolue
souveraineté
». Pendant cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cett
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indigne et matériellement incapable : celui de la
souveraineté
sans limites, par exemple, qui est un des attributs de Dieu ; ou celu
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toire. Ces contradictions essentielles — entre la
souveraineté
absolue et l’ordre européen, entre l’État-nation et la liberté, entre
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es acquis sur les bancs de l’école primaire. ⁂ La
souveraineté
nationale, tout d’abord. On a remarqué, lors des débats sur la CED, q
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nt les concepts de patrie réelle, de nation et de
souveraineté
. M. Herriot, par exemple, s’écria solennellement que la CED était « l
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France », parce que la CED prétendait limiter la
souveraineté
de l’État dans le domaine militaire. À ses yeux donc, une France non
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. La seule évocation d’une atteinte possible à la
souveraineté
absolue lui paraissait suffisante pour trancher le débat. Vouloir lim
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isante pour trancher le débat. Vouloir limiter la
souveraineté
, c’était évidemment trahir, attenter à l’honneur du pays ; c’était se
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is. Tout se passe donc comme si, en touchant à la
souveraineté
, on touchait au Sacré. Le très laïque M. Herriot est en réalité un fa
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ition jacobine, il verrait comme nous tous que la
souveraineté
absolue n’est qu’un mythe, inventé par les prêtres de la nation dans
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ns le dessein d’asservir les esprits à l’État. La
souveraineté
absolue n’existe pas, et cependant la France existe bel et bien. On a
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dant la France existe bel et bien. On a défini la
souveraineté
comme « la faculté pour un État d’agir à sa guise, tant à l’intérieur
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ou de jouer au pirate. Ces limites décisives à la
souveraineté
ne sont point posées par le droit, mais par les circonstances réelles
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, économiques et politiques. Il en résulte que la
souveraineté
nationale, vis-à-vis de l’extérieur, n’a plus d’autre existence que c
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saugrenus qui caractérisent les polémiques sur la
souveraineté
nationale. Le fédéraliste ne peut donc adopter, devant la croyance à
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ste ne peut donc adopter, devant la croyance à la
souveraineté
nationale absolue, qu’une attitude de scepticisme intégral, tempérée
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cle, et n’existe pas, même en URSS. Tout comme la
souveraineté
absolue, elle ne représente rien d’autre qu’une tendance psychologiqu
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re. 1° — Il y a d’abord la fameuse querelle de la
souveraineté
nationale. Faut-il la sacrifier ? Suffit-il de la limiter ? Ou bien p
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une Europe unie, à condition qu’elle respecte les
souverainetés
nationales. Ce qui revient à dire : « Je veux bien me marier, mais à
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gager la bataille sur le thème de « l’abandon des
souverainetés
» ? Je ne le crois pas, pour deux raisons. La première, c’est que la
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pas, pour deux raisons. La première, c’est que la
souveraineté
nationale est encore un mythe puissamment agissant sur les primaires
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gue raisonnable. La seconde raison, c’est que les
souverainetés
nationales n’existent plus, comme je l’ai rappelé tout à l’heure. J’
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es fédéralistes doivent refuser le faux dilemme :
souveraineté
ou fédération. Et sur la base d’une expérience historique probante, j
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t se heurtait au veto des cantons, jaloux de leur
souveraineté
sacrée. La solution qui s’imposa finalement, au lendemain de la guerr
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loin d’exiger des cantons une renonciation à leur
souveraineté
, la Constitution suisse de 1848 garantit expressément cette souverain
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tution suisse de 1848 garantit expressément cette
souveraineté
, en même temps qu’elle en délègue partiellement l’exercice au pouvoir
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3. — Les cantons sont souverains en tant que leur
souveraineté
n’est pas limitée par la constitution fédérale, et comme tels, ils ex
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dération garantit aux cantons leur territoire, la
souveraineté
dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la libe
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celle de la Suisse, et pourtant elle garantit la
souveraineté
de ses membres ! Souveraineté plus ou moins fictive, direz-vous ? Rai
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nt elle garantit la souveraineté de ses membres !
Souveraineté
plus ou moins fictive, direz-vous ? Raison de plus pour ne point s’ép
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ution suisse a gardé le concret : elle a créé une
souveraineté
nouvelle et bien réelle au niveau de la fédération. Tout cela me para
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l’Europe recouvre, entre les grands empires, une
souveraineté
qui échappe de toute manière à ses nations. Nous savons bien comment
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ance en 1848 ? Une fédération qui garantit leur
souveraineté
aux fédérés Jusqu’à cette date, la Suisse n’était qu’une alliance
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uche, qui lui reprochait son respect excessif des
souverainetés
cantonales, et par la droite, qui jugeait ces souverainetés dangereus
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tés cantonales, et par la droite, qui jugeait ces
souverainetés
dangereusement menacées28. La solution qui s’imposa finalement au le
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elle a tranquillement supprimé le problème de la
souveraineté
cantonale (ou nationale), et cela d’une manière qui me paraît pleine
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Loin d’exiger des cantons une renonciation à leur
souveraineté
, la Constitution suisse de 1848 garantit expressément cette souverain
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tution suisse de 1848 garantit expressément cette
souveraineté
, en même temps qu’elle la limite, ou plutôt qu’elle en délègue partie
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3. — Les cantons sont souverains en tant que leur
souveraineté
n’est pas limitée par la constitution fédérale et, comme tels, ils ex
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dération garantit aux cantons leur territoire, la
souveraineté
dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la libe
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té et les droits du peuple, etc. Perdre notre
souveraineté
? Non : la recouvrer Est-il vrai que nos souverainetés doivent êtr
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ineté ? Non : la recouvrer Est-il vrai que nos
souverainetés
doivent être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ? Est-il vrai q
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l vrai qu’il y ait là un obstacle à l’Union ? Ces
souverainetés
ont-elles quelques réalité et consistance, en dehors des débats où el
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les évidences européennes ? Voyons le concret. La
souveraineté
nationale n’est exercée en fait que par l’État. M. van Kieffens l’a d
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de vivre en vase clos. Ces limites décisives à la
souveraineté
ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstance
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, économiques et politiques. Il en résulte que la
souveraineté
nationale n’a plus guère d’autre existence que psychologique. Refoulé
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saugrenus qui caractérisent les polémiques sur la
souveraineté
nationale. Lors des débats de la table ronde de l’Europe tenue à Rome
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t sauver leur individualité qu’en sacrifiant leur
souveraineté
fictive. » (Étant entendu que l’accent porte sur fictive.) C’est ains
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les prévues pour l’Europe, rétabliront en fait la
souveraineté
du peuple car le peuple sera associé à leur gestion. Il importe d’exp
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ra dissipée la crainte que suscite la perte de la
souveraineté
nationale. » Il n’est donc pas exact que nos nations, en vue de s’uni
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s’unir, doivent sacrifier ce qui subsiste de leur
souveraineté
nominale. Quant à l’essentiel de cette souveraineté, elles l’ont perd
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uveraineté nominale. Quant à l’essentiel de cette
souveraineté
, elles l’ont perdu, et sans retour. À la question : pourquoi l’Europe
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l’Europe recouvre, entre les grands empires, une
souveraineté
qui échappe à ses nations. 27. William Rappard, La Constitution fé