1 1951, Articles divers (1951-1956). Faire la propagande de la liberté, c’est sauver notre culture (décembre 1950-janvier 1951)
1 si divers à tant d’égards que ceux que vous voyez sur cette tribune, je répondrai : Nous sommes ici parce que nous croyons
2 endre la tâche, honnêtement cette fois-ci, cartes sur table. La propagande de la Liberté Quelles sont nos armes ? Je
3 us incombe au premier chef. Je désire m’expliquer sur ce point. On peut et l’on doit détester la propagande, mais on ne veu
4 ilm et la presse pour informer les peuples libres sur la liberté dont ils vivent, qu’ils ignorent, comme l’air qu’ils respi
5 eu au courant, à jeter parfois un regard distrait sur un tableau quand on passe à la salle à manger ou à se consacrer à d’a
6 se et concrète. D’où vient que l’Europe ait régné sur le monde, incontestablement depuis quatre ou cinq siècles ? Quelles o
7 ge lui-même un long article en forme d’encyclique sur la science linguistique dans son empire ou lorsqu’il lance une offens
8 ensive contre la conception chrétienne du monde — sur une base purement scientifique, déclare-t-il — avec l’aide de 500 000
9 « occupés ». Ainsi donc, pratiquement — j’insiste sur le mot « pratiquement » — point d’Europe sans culture, point de cultu
2 1951, Articles divers (1951-1956). Comment fabriquer un Européen ?
10 en droite ligne des émigrants venus d’Angleterre sur le fameux bateau nommé le Mayflower. Il semble bien que cette caravel
11 enant au jeune homme la phrase célèbre de Lincoln sur le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, deux strop
12 dents avec du chewing-gum. Psychanalysez, agitez sur un rythme nègre, emballez (moralement) dans de la cellophane, et serv
13 du pays d’à côté. Et puisqu’il faut baser l’union sur quelque chose qui soit commun à tous, le problème revient donc à fair
3 1951, Articles divers (1951-1956). Défense de nos libertés (octobre 1951)
14 aux, souvent mal définis : on pourrait s’arranger sur ce plan-là, peut-être. Les passions nationalistes ne sont plus que de
15 e. C’est l’autre camp qui sera forcé de se mettre sur la défensive, contre le rayonnement de nos vraies libertés. Or le mei
4 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
16 s f, nous rapportait l’Europe vivante, interrogée sur place, ou vue du Proche-Orient. Il avouait une curiosité « inextingui
17 ant les préjugés et les abstractions, questionner sur place l’Europe d’aujourd’hui, cette Europe révolutionnaire et nationa
18 ence lucide et sereine, qui ne porte encore mieux sur notre temps que sur celui de sa naissance — 1929, je le répète. « Pet
19 ne, qui ne porte encore mieux sur notre temps que sur celui de sa naissance — 1929, je le répète. « Petite Europe, toute se
20 eniement ? » Et je crois entendre de Traz ajouter sur un ton plus encore convaincu qu’indigné : « Tout de même !… » Mais au
21 ission nouvelle ? En affirmant son unité conquise sur des différences qu’elle ne détruirait pas pour autant, elle donnerait
22 moi d’amers regrets. Je voudrais écrire à de Traz sur toutes ces choses, ce soir : il est trop tard. Il m’était encore plus
23 lié de ses chroniques2, j’en trouve quelques-unes sur l’Europe : sur nos congrès de La Haye et de Bruxelles, sur l’idée de
24 niques2, j’en trouve quelques-unes sur l’Europe : sur nos congrès de La Haye et de Bruxelles, sur l’idée de culture en Euro
25 ope : sur nos congrès de La Haye et de Bruxelles, sur l’idée de culture en Europe. Il suit le Mouvement européen de l’extér
5 1952, Articles divers (1951-1956). Prototype T.E.L. (janvier 1952)
26 , tout change. Paraît la race nouvelle des exilés sur place — Kierkegaard, Baudelaire et Nietzsche en sont les types — exil
27 mesurer le pouvoir d’un homme contre le monde et sur soi-même. Est-ce encore une compensation ? Le dépit amoureux peut ren
28 e, ils n’en ont cure. Les meilleurs se rattrapent sur un plan plus profond d’efficacité du langage : certaines recettes pou
29 s d’un besoin de s’expliquer, ils restent obscurs sur un point décisif : celui des fins dernières que poursuivait l’auteur
30 arabes qu’il avait étudiés avec passion ; l’autre sur ces avions qu’il essayait déjà de manœuvrer en cachette à 16 ans. Les
31 ’on leur en donne ou non, et sont perpétuellement sur pied de fronde. Leur mépris orgueilleux pour les fonctions sans risqu
32 jamais rien demandé que de lui-même. Son pouvoir sur autrui lui fait horreur, il l’avoue à plusieurs reprises. Il n’en use
33 oque de tous : Révolution. On dirait qu’il a fait sur lui-même une étude de la résistance du matériel et du moral humain da
34 rois, c’était de poser une superstructure d’idées sur tout ce que je faisais. Eh bien, en cela, j’ai échoué. J’ai donc chan
6 1952, Articles divers (1951-1956). Les foyers de culture et l’Europe (octobre 1952)
35 les droits de leurs diversités locales. J’insiste sur ce double mouvement, il faut que les foyers collaborent à la constitu
36 yers une sorte de lettre circulaire d’information sur l’état actuel de l’organisation européenne, les positions à prendre s
37 ’organisation européenne, les positions à prendre sur différents sujets et les possibilités d’action à mener. Nous offrons
38 eux pour vos foyers de culture, et très ambitieux sur ce terme de culture, car, à mon sens, l’Europe de demain, l’Europe un
7 1952, Articles divers (1951-1956). La Suisse et l’Europe : M. Denis de Rougemont réagit (14 novembre 1952)
39 tre confrère ont ouvert la porte à un vaste débat sur ce sujet de la constitution de l’Europe et de la position de notre pa
40 reconnu qu’il n’était plus temps de s’interroger sur son opportunité, mais bien de traiter avec elle. La petite Europe est
41 celle qui « unissait » protestants et catholiques sur les champs de bataille de Villmergen et du Sonderbund… À ce taux-là,
42 la mer et réduite à l’état de province enclavée. Sur quoi, le professeur Rappard fonde-t-il cette déclaration, je ne le co
43 ue l’Amérique du Nord ait eu une grande influence sur le cours de notre histoire. Et si cela était, et si comme le prétend
44 l’alliance militaire. Mais il a raison d’insister sur le fait que ces problèmes sont vitaux pour notre pays, et, contre M.
8 1952, Articles divers (1951-1956). Grandeur de la Petite Europe (5 décembre 1952)
45 noyau dense et riche d’Europe unie, qui exercera sur eux une puissante attraction. Ensuite, avez-vous bien compté que les
46 nement de leurs écoles d’art et de pensée s’étend sur la planète entière. « Petite Europe ? » La Sibérie, certes, est plus
9 1953, Articles divers (1951-1956). Préface à Photo + scène (1953)
47 ographes et les peintres de méditer non seulement sur leur métier propre, mais sur les surprises créatrices ménagées par le
48 éditer non seulement sur leur métier propre, mais sur les surprises créatrices ménagées par leur collaboration. Belle occas
10 1953, Articles divers (1951-1956). Rudolf Kassner (1953)
49 premier article, je crois bien, publié en France sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hau
50 e. Car il s’agit ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissan
11 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
51 e l’éliminer. Tant il est vrai que les polémiques sur le principe de contradiction et le tiers exclus sans lesquelles les r
52 fondamentales : pour l’Orient l’âme et le pouvoir sur l’âme, pour l’Occident le corps, la psyché, le cosmos et les lois qu’
12 1953, Articles divers (1951-1956). Suisse, Europe et neutralité (6 mars 1953)
53 nt vous tient en deux phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de notre neutralité serait aujourd’hui sans obje
54 as d’objet concret à une discussion, aujourd’hui, sur l’abandon de notre neutralité. Dans ces conditions, comment se fait-i
55 raison et le bon sens éclairé restent sans prises sur l’épaisse inertie de pareils préjugés. J’ai cité cet exemple précis p
56 unistes le soin de verser des larmes de crocodile sur cet abandon prétendu. Ils estiment que la neutralité reste pour la Su
13 1953, Articles divers (1951-1956). Unité et diversité de l’Europe (juin 1953)
57 ire… Cette vision pessimiste de notre sort repose sur deux graves confusions. En effet, l’absence actuelle d’union ne signi
58 du terme, n’a sévi que pendant un siècle et demi sur les deux-mille ans de notre ère. Le phénomène de la nation fermée, im
59 méfiants, lorsqu’il s’agit de porter un jugement sur l’avenir, comme dans le cas de l’union de l’Europe. Mais il y a plus.
60 ennent un esprit nationaliste qui n’est plus gagé sur les faits, sur les diversités vivantes, et qui freine l’union nécessa
61 t nationaliste qui n’est plus gagé sur les faits, sur les diversités vivantes, et qui freine l’union nécessaire. Qu’un tel
14 1953, Articles divers (1951-1956). Pourquoi je suis Européen (20 juin 1953)
62 j’ai écrit la plupart de mes livres, tous centrés sur la définition d’une doctrine personnaliste dont la traduction politiq
63 936, j’avais eu l’insolence de professer un cours sur le parallélisme entre les doctrines jacobines et hitlériennes, cours
64 issent de la diversité. Mais si l’on insiste trop sur nos diversités, que devient notre unité et dans quoi peut-on la fonde
65 n premier retour, en 1946, je fus invité à parler sur « l’Esprit européen » aux Rencontres internationales de Genève… En ju
15 1953, Articles divers (1951-1956). Une fausse nouvelle : « Dieu est mort » (juin-juillet 1953)
66 artre, on a (plutôt vaguement) supputé les effets sur la psychologie moderne, la culture et la société. Mais a-t-on jamais
67 du mot de passe d’un nouveau conformisme ? Exiger sur tout cela un peu d’honnête clarté, ce serait le moyen de faire entrev
68 r dramatique au goût de l’immédiate après-guerre, sur la nouveauté du message, et sur son objectivité. Ils prétendent annon
69 ate après-guerre, sur la nouveauté du message, et sur son objectivité. Ils prétendent annoncer une nouvelle, la mauvaise no
70 jeur de ce philosophe ne porte pas, bien entendu, sur l’essence de Dieu et du diable, mais sur leur existence qui, selon lu
71 entendu, sur l’essence de Dieu et du diable, mais sur leur existence qui, selon lui, diminuerait ou supprimerait la respons
72 velle. (Il est clair qu’elle ne peut être estimée sur le fait qu’une majorité la récuse.) ⁂ Hors du plan de la polémique, s
73 le. Cette vermine fugitive que représente l’homme sur la terre, atome d’un système solaire, atome lui-même d’une galaxie, a
16 1954, Articles divers (1951-1956). Ce petit cap de l’Asie (1er juin 1954)
74 sions ne pouvaient écarter les menaces qui pèsent sur l’ensemble du continent, les impératifs de son économie, et cette gra
75 rencontres de Berlin se sont soldées par un échec sur tous les points de l’ordre du jour, elles n’en ont pas moins apporté
76 moins apporté un élément de pittoresque au débat sur l’union de l’Europe : M. Molotov, qui voit grand, jugeant mesquine l’
77 jets qui ont mis l’Occident en mesure de discuter sur un fondement solide : nous avions quelque chose à défendre, qui n’éta
78 abord, puis la Grande-Bretagne et les États-Unis, sur l’imbroglio des guerres locales d’Extrême-Orient, afin de nous détour
79 emps, toute l’attention du monde va se concentrer sur le théâtre d’une bataille où l’Occident désormais joue perdant. Le mo
80 sme intellectuel et spirituel déprimé, repliement sur une misère et des rancunes croissantes ; par suite, l’invasion irrési
81 ons de « préalables » » et de garanties à obtenir sur le papier contre une Allemagne d’après-demain — que l’Histoire va jug
82 demain — que l’Histoire va juger le vote français sur le projet de CED. Le sort de l’Europe dans le monde dépend d’une poig
17 1954, Articles divers (1951-1956). La CED, ses mythes et sa réalité (12 août 1954)
83 traité, dont tout le monde parle depuis deux ans, sur lequel tous les députés et journalistes européens ont pris position e
84 française : il semble qu’un peu moins d’un député sur dix ait pris la peine de lire ce texte de 96 pages, plus aride mais b
85 En vérité, il s’agit simplement d’un plan de mise sur pied de contingents nationaux, commandés par leurs propres officiers
86 çaises auront le même statut, dans la même armée, sur la base du même traité. Si vraiment ce traité signifie la disparition
87 pour mieux lui permettre de la sacrifier aussitôt sur l’autel commun — au même titre que les cinq autres pays. Enfin, certa
18 1954, Articles divers (1951-1956). Fédéralisme et nationalisme (septembre-octobre 1954)
88 (septembre-octobre 1954)aa Parler fédéralisme sur un plan théorique serait contraire à l’attitude fédéraliste. En revan
89 ’est en effet au cri de « Vive la Nation », clamé sur tout le front des troupes, que les Français durent la victoire. Remar
90 nom de la liberté) le droit de régner absolument sur leurs sujets. À cette fin, chacun prétendra qu’il incarne « le plus h
91 cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comment c
92 sprits, ou tout au moins dans nos réflexes acquis sur les bancs de l’école primaire. ⁂ La souveraineté nationale, tout d’ab
93 ale, tout d’abord. On a remarqué, lors des débats sur la CED, que les adversaires du traité confondaient sincèrement et rée
94 nœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où
95 , jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où enfin, l’extrême confusion et les éclats
96 assion saugrenus qui caractérisent les polémiques sur la souveraineté nationale. Le fédéraliste ne peut donc adopter, devan
97 e d’éviter d’exciter sa névrose. Nous reviendrons sur les conséquences à tirer de ce diagnostic. ⁂ Un autre élément du nati
98 et qui se pose aujourd’hui. Les nationalistes ont sur nous les avantages du nombre, d’une routine centenaire (qu’ils prenne
99 du sentimentalisme cocardier, encore si puissant sur les foules, et de l’appui d’intérêts privés décidés à payer ce qu’il
100 és décidés à payer ce qu’il faut. Mais nous avons sur eux l’avantage important de défendre une cause qu’ils n’osent pas att
101 les fédéralistes doivent-ils engager la bataille sur le thème de « l’abandon des souverainetés » ? Je ne le crois pas, pou
102 ationale est encore un mythe puissamment agissant sur les primaires de la presse, des parlements, et de tous les degrés de
103 le faux dilemme : souveraineté ou fédération. Et sur la base d’une expérience historique probante, je leur propose une sol
104 ie : nous devons désormais concentrer nos efforts sur la mise en discussion et sur la ratification d’une Constitution fédér
105 ncentrer nos efforts sur la mise en discussion et sur la ratification d’une Constitution fédérale de l’Europe, afin que l’E
106 personnalistes d’autre part. 3° — Deux mots enfin sur le problème de la culture. Il est une phrase que je retrouve dans tou
107 connaître » par le truchement d’œuvres d’art nées sur leur territoire actuel. Les artistes les plus typiques de l’esprit na
108 éralisme européen doit concentrer tout son effort sur un seul objectif décisif : la Constitution fédérale de l’Europe. La m
19 1955, Articles divers (1951-1956). Reynold et l’Europe (1955)
109 avoir pas craint de porter un jugement pessimiste sur l’avenir immédiat de la Suisse, sauvant ainsi chez nous le sens du pi
110 e qui ne prend vraiment au sérieux que les débats sur le prix du lait ; mais voilà qui, en même temps, nous rapproche des r
20 1955, Articles divers (1951-1956). Rien n’est perdu, tout reste à faire (janvier 1955)
111 par les parlements. On n’a pas cherché à produire sur l’opinion publique le choc révolutionnaire qu’eût représenté l’exigen
112 es révolutions réussies. 9. Proverbe qui repose sur l’ignorance des mœurs des oiseaux : ceux-ci construisent leur nid en
21 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
113 cartes, Einstein, etc. Mais on ne peut les placer sur le même plan que nos œuvres critiques ou d’imagination. Et d’autre pa
114 . Gide : Journal. 84. Burckhardt : Considérations sur l’histoire du monde. 85. Kafka : Le Procès. 86. Webster : Le Démon bl
115 4. J. L. Borgès : Œuvre. 95. Machiavel : Discours sur la première décade de Tite Live. 96. André Breton : L’Amour fou. 97.
22 1956, Articles divers (1951-1956). L’Association européenne des festivals de musique a cinq ans (1956)
116 tion lancée par le Centre européen de la culture, sur une proposition de son conseiller musical, Igor Markevitch, les direc
23 1956, Articles divers (1951-1956). « Je vivais en ce temps-là… » (janvier 1956)
117 é. Je rentrais d’Amérique, je voulais tout savoir sur nos amis, leurs œuvres et leurs vies : j’avais couru tout droit rue d
24 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
118 nvier 1956)ah Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par L’Amour et l’Occident 11, j’éprouve le b
119 ux l’asseoir ma thèse originelle, que je réitère, sur la liaison profonde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du c
120 poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) Les polémiques parfois fort vives provoquées pa
121 n’importe quelle hypothèse, « sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail
122 sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions textuelles et « scientifiques » après quo
123 it citer hors du contexte — accords sans clé — et sur lesquelles critiques et lecteurs trop pressés se jetteraient en crian
124 e l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes a
125 imitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf le Roi, celui-ci se trouvant d’ailleurs rédui
126 blit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair, sexualité procréatrice
127 aine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair, sexualité procréatrice, — tandis qu’un se
128 ’un sentiment d’adoration purifiée peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partie
129 inale, qu’elle échappe donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devi
130 nu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases d’intérêt matériel et social, et se voit imposé aux époux s
131 cependant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se permettre avec cette Dame. Et G
132 en des termes qui peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ses aspects. Et
133 ctement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ses aspects. Et tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie part
134 tiens pour ton prisonnier et, réconforté par toi sur toutes choses, j’espère que tu seras mon guide. Enfin, contre certai
135 camon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent
136 èse quelconque en appelant l’attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » tient aujourd’hui pour éta
137 à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de contes bouddhiste
138 ais, dans une nouvelle traduction du persan faite sur une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josapha
139 s qui aient été publiées portaient beaucoup moins sur cette thèse que sur sa réduction à la seule hypothèse que j’avais men
140 iées portaient beaucoup moins sur cette thèse que sur sa réduction à la seule hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre
141 lisant cette phrase d’Ælius Donatus (commentaire sur Térence, ive siècle) : Quinque lineoe sitnt amoris, scilicet, visus,
25 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
142 is inconsciente : on fonde aujourd’hui le mariage sur la passion, ce qui est une stupidité car c’est confondre l’amour pour
143 ous avait reproché d’avoir fait trop d’hypothèses sur la doctrine de cette hérésie. En effet. Quand parut mon livre, on ign
144 livre, on ignorait encore beaucoup trop de choses sur cette doctrine. J’avoue que j’en avais été réduit à un grand nombre d
145 e du livre reste la même mais s’appuie maintenant sur des textes : j’ai repris la partie historique. Mais votre propos deme
146 z de preuves à ce que j’avance. Fonder le mariage sur l’amour-passion est un monstrueux contresens. Il y a un point aussi à
26 1956, Articles divers (1951-1956). Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)
147 Petits trajets sur les axes du monde (août 1956)ak al Cette beauté bien drue d’énergi
148 d on traverse le tunnel de Chexbres : il se ferme sur un paysage de plateaux nordiques et rhénans — collines où montent les
149 e les hautes parois de sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors, cette ivresse des sommets. L’intuition de la gran
150 uniforme au col bordé de perles blanches mordant sur l’encolure bien rasée entrait, claquait la porte étroite, et annonçai
151 nes hautement improbables, très rarement observés sur la planète, et que la presse devrait mettre en vedette, au lieu de no
152 nversation à voix trop haute, une semelle appuyée sur le banc, quelque geste imprévu, un air, un rien. L’indiscrétion du re
153 je rêvais avec fièvre, à 12 ans, quand je lisais sur les longs wagons bruns qui s’engouffraient au tunnel du Gothard : Ams
154 s et des express européens, petits trajets portés sur les axes du monde. Quel ennui, ces Secondes entre les deux ! ak. R
155 eux ! ak. Rougemont Denis de, « Petits trajets sur les axes du monde », Médecine de France, Paris, août 1956, p. 33-35.
27 1956, Articles divers (1951-1956). Un exemple pour l’Europe (octobre 1956)
156 de veto, cette Diète « n’avait en fait d’emprise sur les cantons que dans la mesure où elle se conformait à leurs volontés
157 nœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où
158 , jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où enfin l’extrême confusion et les éclats d
159 assion saugrenus qui caractérisent les polémiques sur la souveraineté nationale. Lors des débats de la table ronde de l’Eur
160 neté fictive. » (Étant entendu que l’accent porte sur fictive.) C’est ainsi que l’on doit rassurer ceux qui tremblent, dise
161 rd’hui les décisions principales et le peuple n’a sur elles aucun contrôle. Au contraire, les organisations supranationales