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hommes aussi divers à tant d’égards que ceux que
vous
voyez sur cette tribune, je répondrai : Nous sommes ici parce que nou
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utre et pratiquement synonymes. J’espère bien que
vous
êtes de ceux qui se méfient des grands mots du genre de paix et de li
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avec découragement : La menace, les menaces dont
vous
venez de parler, sont trop graves. Que peut-on faire encore ? Eh bien
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core, n’est pas la moindre dans cette défense qui
vous
intéresse tous directement. Nous nous sentons, comme intellectuels, v
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pit à l’armée russe pour renforcer ses armements.
Vous
pourrez juger alors vous-mêmes qu’on n’aura jamais vu des loups décla
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amour passionné pour les brebis. La vérité, voyez-
vous
, c’est qu’on nous a volé ce mot de paix. On nous l’a kidnappé ; on l’
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des troupes dans l’intention de nous désarmer. Si
vous
n’êtes pas dans le camp politique qui s’est emparé du mot « paix », v
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camp politique qui s’est emparé du mot « paix »,
vous
êtes, nous dit-on, pour la guerre. Des millions de naïfs dans nos pay
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e écrasante simplicité dans le sophisme. Et puis,
vous
le savez tous, tout cela ne sonne pas vrai, n’est pas sincère ; ce qu
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tous ceux qui se taisent et qui se découragent. À
vous
de les rejoindre. J’ajoute que, pour nous, intellectuels, le fait d’a
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au. Mais pour fabriquer un Européen, que prendrez-
vous
? Si vous mélangez toutes nos nationalités, au hasard, vous obtiendre
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our fabriquer un Européen, que prendrez-vous ? Si
vous
mélangez toutes nos nationalités, au hasard, vous obtiendrez au mieux
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vous mélangez toutes nos nationalités, au hasard,
vous
obtiendrez au mieux des Américains manqués. Les mélanges arbitraires
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ges arbitraires de couleurs donnent du brun sale.
Vous
pouvez alors essayer des combinaisons plus savantes, deux par deux ou
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plus savantes, deux par deux ou trois par trois.
Vous
pouvez mélanger, par exemple, de la culture germanique et des Espagno
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le de l’autre camp. Quand on nous dit : « Qu’avez-
vous
à opposer à l’idéologie stalinienne, à cette grande espérance des pro
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souvent avant de répondre. Quand on nous dit : «
Vous
ne pourriez défendre l’Europe qu’en opposant à ses ennemis une idéolo
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idéologie plus puissante que la leur, mais hélas,
vous
n’avez aucun passé ! », quand on nous dit cela, et que nous cherchons
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répondions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme
vous
d’une mystique qui masque les faits, nous n’avons pas besoin d’une id
20
e fédérer dans leurs différences essentielles. Si
vous
demandez : quelles sont nos chances ? Je dirai qu’elles dépendent de
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rope. « Si le désir de comprendre ce qui se passe
vous
possède, comment n’irait-on pas, en écartant les préjugés et les abst
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révélée pour eux pratiquement intenable ? (« Avez-
vous
bien compris que je me suis engagé non pour écrire des livres mais pa
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Les idéaux d’une politique sont de ces choses qui
vous
montent à la tête : leur traduction en termes de compromis avec la st
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lture au sens le plus général, le plus large ; je
vous
dirai aussi que les foyers de culture qui ont fait l’Europe jouaient,
25
ation par une série de maillons successifs que je
vous
rappelle : la méditation se formulant en écrits, l’enseignement forma
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de frontières et ne nécessite aucune traduction.
Vous
reconnaîtrez que c’est peu — ce n’est même rien — pour former l’homme
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Europe-Culture ». Là, se pose le vrai problème de
vos
foyers de culture. Un foyer constitue le lieu de rencontre entre l’es
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nous intéresse pas ici. ⁂ Je voudrais maintenant
vous
présenter un certain nombre de thèmes : 1° Il n’est pas possible que
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es communautés locales et l’ensemble de l’Europe.
Vous
remarquerez que je saute à dessein le stade national, intermédiaire ;
30
e de diffusion locale de ce matériel européen, si
vous
permettez cette expression. Chaque foyer serait une sorte de haut-par
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t d’abord ses plans de causeries — je crois qu’on
vous
les a remis. J’explique en quoi ils consistent : ce sont de petits pl
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e nouveaux, correspondant aux désirs exprimés par
vos
foyers. Nous serions très heureux de recevoir vos suggestions et de l
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vos foyers. Nous serions très heureux de recevoir
vos
suggestions et de les étudier à Genève. Ensuite, nous pourrions mettr
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gratuitement si possible, ou à prix réduit. Nous
vous
offrons aussi de faire circuler dans vos foyers des listes de confére
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t. Nous vous offrons aussi de faire circuler dans
vos
foyers des listes de conférenciers, choisis dans tous les pays europé
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le Centre d’échanges internationaux en France. Je
vous
signale que d’autres associations viennent nous voir de temps en temp
37
tre européen de la culture se propose de mettre à
votre
disposition. En retour, il voudrait bien que chacun de vous prenne l’
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sition. En retour, il voudrait bien que chacun de
vous
prenne l’habitude de lui écrire pour suggérer des actions pratiques o
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tomber dans l’abstrait ; et nous avons besoin de
votre
opinion pour orienter notre action d’alimentation selon vos besoins.
40
n pour orienter notre action d’alimentation selon
vos
besoins. Le Centre européen de la culture voudrait être la plaque tou
41
e la culture voudrait être la plaque tournante de
vos
foyers, leur forum. Un dernier mot : on a parlé tout à l’heure de cul
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beaucoup aimé cette formule et me suis dit que je
vous
la retransmettrai. Je ne veux faire de peine à personne, mais les mai
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la fois libres et responsables ! Je voudrais que
vous
soyez très ambitieux pour vos foyers de culture, et très ambitieux su
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! Je voudrais que vous soyez très ambitieux pour
vos
foyers de culture, et très ambitieux sur ce terme de culture, car, à
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ntaines et ces milliers de Foyers de Culture dont
vous
représentez un grand nombre. Je dirai, en terminant, que j’ai grande
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erminant, que j’ai grande confiance depuis que je
vous
vois ici rassemblés et surtout depuis que je vous ai vus approuver ce
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vous vois ici rassemblés et surtout depuis que je
vous
ai vus approuver ce mot de Communauté. i. Rougemont Denis de, « Le
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i commencer par dire que je suis très heureux que
votre
journal ait institué ce débat, qui est réellement vital pour la Suiss
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e point de vue de ceux qui croient à l’Europe. Si
vous
le voulez bien, nous pourrions reprendre les principaux points de l’a
50
te séparation ne sera que provisoire, et ensuite,
vous
êtes-vous demandé quelles sont les proportions de cette séparation ?
51
ion ne sera que provisoire, et ensuite, vous êtes-
vous
demandé quelles sont les proportions de cette séparation ? De ce côté
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’autre… Soit. Mais ces 320 millions avec lesquels
vous
voulez faire l’Europe n’ont pas de traditions communes ou d’impérieus
53
t ceux qui ont fait la Suisse moderne. Ah ! oui ?
Vous
voulez parler des traditions communes des Vaudois et des Bernois, je
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ans Marshall, Schuman ou Pflimlin… Comment pouvez-
vous
parler du projet de plan Marshall puisque la réalisation de celui-ci
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projet mais une réalisation en cours… Non, voyez-
vous
, ces arguments ne sont pas sérieux. … mais des réalités économique
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nant dans sa phase de réalisation. Mais ne croyez-
vous
pas, qu’isolés de la mer et de ceux qui furent toujours à travers l’h
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oncerions-nous à cet avantage, et contre quoi, je
vous
le demande ? Encore une fois, non. Il ne s’agit pas de renoncer à cet
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et du Cap Nord aux Dardanelles ! De cette Europe,
vous
commencez par laisser une moitié derrière le rideau de fer. De la moi
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e son Est, de son extrême-Ouest et de son Centre,
vous
trouvez le moyen d’exclure les Scandinaves, la Grande-Bretagne, l’Irl
60
ie. Et ce qui reste après toutes ces amputations,
vous
avez le front de dire que c’est l’Europe ? — Oui, j’ai cette convicti
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cette conviction et je m’explique. Tout d’abord,
vous
faites une erreur en répétant que le rideau de fer coupe notre Europe
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deau de fer coupe notre Europe par le milieu. Car
vous
avez à l’est du rideau, 88 millions d’habitants, contre 332 millions
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a sur eux une puissante attraction. Ensuite, avez-
vous
bien compté que les six pays de la Haute Autorité font tous ensemble
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mble un peu plus de 155 millions d’habitants ? Si
vous
appelez ce groupe la « Petite Europe », disait l’autre jour Jean Monn
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petite URSS qui n’en a que 30 millions de plus.
Vous
me répondrez que le nombre d’habitants ne fait pas tout. Et, en effet
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ys-Bas, puis à la France, puis à l’Allemagne — et
vous
verrez l’unité vraie de notre Europe : celle qui se réalise dans la d
67
953)s La thèse que je voudrais défendre devant
vous
tient en deux phrases : 1. Une discussion sur l’abandon volontaire de
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ne mesure politique. On nous dit : comment pouvez-
vous
rester neutres en présence de l’attaque permanente contre vos liberté
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eutres en présence de l’attaque permanente contre
vos
libertés que représente l’action du communisme international, dirigée
70
ommunisme international, dirigée par le Kremlin ?
Vous
êtes visés comme les autres peuples. Le stalinisme est une doctrine e
71
et une pratique expressément anti-européennes, or
vous
êtes des Européens, donc vous ne pouvez pas rester neutres entre l’Eu
72
nti-européennes, or vous êtes des Européens, donc
vous
ne pouvez pas rester neutres entre l’Europe et ses ennemis. À cela, j
73
il en est ainsi, nous dira-t-on, pourquoi refusez-
vous
de participer à la défense commune de l’Europe ? La réponse est qu’en
74
es que l’on oppose, en Suisse, à notre action. Je
vous
en donnerai un exemple. Le Centre européen de la culture, à Genève, s
75
ologique. Comment pourrons-nous la redresser ? Je
vous
propose, pour aujourd’hui, une série de dix arguments, qui peuvent fo
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ns tout cela un dénominateur commun, et que venez-
vous
parler d’union, quand l’unité foncière a disparu ? Il serait fou, et
77
je suis Européen (20 juin 1953)v w Je voudrais
vous
demander quelles ont été les raisons toutes personnelles qui ont fait
78
é les raisons toutes personnelles qui ont fait de
vous
un partisan de l’Europe unie ? Je suis né à Neuchâtel, c’est-à-dire d
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enti étranger dans aucun de nos pays. Tel est, si
vous
le voulez, l’aspect « cosmopolite » de mon européanisme : il m’est in
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éloignons de notre sujet… Tout ce que je viens de
vous
dire résume la phase doctrinale de mon européanisme. Repartons de 194
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n’avais pu suivre que de très loin, il me dit : «
Vous
n’avez qu’à reprendre vos textes de 1939 et 1940 : c’est exactement c
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ès loin, il me dit : « Vous n’avez qu’à reprendre
vos
textes de 1939 et 1940 : c’est exactement ce que notre congrès attend
83
re part par mes années d’Amérique. Quelles sont à
votre
avis les maladies infantiles de la construction européenne ? Il y a d
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forces réelles, dont il faut prendre conscience.
Vous
savez que c’est à ce réveil de la conscience européenne que sont cons
85
re européen de la culture. Faut-il comprendre que
vous
êtes partisan des efforts pour l’union politique qui se poursuivent à
86
t seul réaliste. En tant que Suisse, ne regrettez-
vous
pas que votre pays ne prenne pas une part plus active à la constructi
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te. En tant que Suisse, ne regrettez-vous pas que
votre
pays ne prenne pas une part plus active à la construction européenne
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que j’ai appelé la mission de la Suisse. Je vais
vous
citer deux alexandrins qui résument parfaitement notre isolationnisme
89
isse dans l’histoire aura le dernier mot. Saviez-
vous
que ces deux vers sont de Victor Hugo ? v. Rougemont Denis de, « [
90
Asie ! Notre tour est venu de nous immiscer dans
vos
affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allemand
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e nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne
vous
regarde pas, mais le problème allemand nous intéresse beaucoup… Le co
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mbres ! Souveraineté plus ou moins fictive, direz-
vous
? Raison de plus pour ne point s’épuiser à la combattre. Laissant aux
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tères nationaux, nous leur dirons : qu’est-ce que
votre
« génie national » s’il a besoin d’être entouré par des douaniers pou
94
a vie en hommage, belle de dure merci, pourvu que
vous
m’accordiez que par vous au ciel je tende ! (Uc de Saint-Circ.) Chaq
95
e dure merci, pourvu que vous m’accordiez que par
vous
au ciel je tende ! (Uc de Saint-Circ.) Chaque jour je m’améliore et
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tra douce comme le chant de la lyre, si seulement
vous
lui coupez la queue !24 (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie
97
rrompent les amants, les femmes et les époux. Ils
vous
disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent
98
. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si
vous
parvenez à supprimer ses conséquences. » 25. Cf. plus haut (p. 22) l
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istorique (4 février 1956)ai aj Pourquoi aviez-
vous
écrit ce livre ? L’amour des découvertes ? Mon propos initial était a
100
storique, d’origine proprement religieuse. Voulez-
vous
dire que l’amour-passion n’est pas un des caractères permanents de la
101
ortait à la Lesbie ? Faites attention aux textes.
Vous
verrez qu’il ne s’agit que d’amour charnel. Aucun texte de l’antiquit
102
s les fameux cathares condamnaient le mariage. On
vous
avait reproché d’avoir fait trop d’hypothèses sur la doctrine de cett
103
s textes : j’ai repris la partie historique. Mais
votre
propos demeure celui d’un moraliste. J’en conviens. Mon livre est cel
104
s trains locaux. Les trains suisses, bien qu’ils
vous
conduisent en moins d’une heure d’un monde à l’autre, ne servent cepe
105
expérience de la vie new-yorkaise, où personne ne
vous
voit jamais, me propose par contraste une réponse. C’est qu’en Suisse
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s, trop sérieux et choqués par on ne sait quoi… ?
Vous
les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez que cela suffi
107
? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis
vous
trouvez que cela suffit, mais eux, bien loin de se troubler, pèsent e
108
p de retenue… À propos de cette pax helvetica, si
vous
pensez que j’exagère, laissez-moi recopier un « avis » imprimé que j’
109
, et pour la même raison, des transparents. (Avez-
vous
remarqué que les trains qui vous croisent sont transparents s’ils von
110
nsparents. (Avez-vous remarqué que les trains qui
vous
croisent sont transparents s’ils vont très vite ? On ne cesse de voir
111
éclarait aux Suisses en 1802 : « La Nature a fait
votre
État fédératif. Vouloir la vaincre ne peut pas être d’un homme sage.
112
voici : Attention ! attention ! chers auditeurs,
vous
allez entendre le manifeste de la Fédération des écrivains hongrois.
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demandons aide et secours. Il reste peu de temps.
Vous
connaissez les faits. Inutile de rappeler ce qui se passe. Aidez la H