1 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
1 upprimé ces différences. (Encore que les écoles d’ État s’y soient efforcées depuis un siècle : or personne n’a jamais attend
2 r personne n’a jamais attendu rien de pareil d’un État fédéral européen.) Ainsi l’obstacle qu’on pose à l’union de l’Europe,
3 ccidentelles et souvent fort récentes d’un de nos États . Mais sur les autres plans, qui ne voit du premier coup que les réali
4 oup plus petite. La nation culturelle n’est pas l’ État , elle est en général beaucoup plus grande. Et si l’on confond tout, p
5 oup plus grande. Et si l’on confond tout, patrie, État , nation, spirituel, culturel et politique, dans les limites d’un même
6 n obtient finalement ce qu’on mérite, j’entends l’ État totalitaire. Il reste, hélas ! qu’aux yeux de beaucoup d’intellectuel
2 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
7 x puissances anonymes, la machine, la police et l’ État . Orwell n’eut qu’à pousser un peu plus loin. Il n’eut qu’à mettre au
8 ses lieux communs : le Progrès, la Démocratie, l’ État social, la Morale athéiste. Tout ce qui compte en Europe est donc ant
9 l’ouvrier d’usine bénéficie des soins jaloux de l’ État . Encore un peu, et la technique elle-même l’aura délivré de la chaîne
10 lan total, ordonnant toute la vie au service de l’ État . Un certain déterminisme historique faisait prévoir la « décadence de
11 x guerres et ruinée par sa division en vingt-cinq États « souverains » — incapables d’ailleurs de prouver qu’ils le sont — se
12 l’esprit des nationalistes attardés. Aucun de nos États ne peut se défendre seul. Aucun ne peut faire la guerre sans lever la
3 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
13 hine vient d’adopter coup sur coup une doctrine d’ État venue d’Europe : le marxisme ; la technique et les armes de l’Occiden
14 de compte, l’occidentalisation d’un peuple, d’un État ou d’un individu. Ici, l’on se contente d’importer nos machines et no
15 dicats ; le suffrage universel, les parlements, l’ État centralisé, la bureaucratie et les partis ; l’instruction publique et
4 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
16 iers en Amérique du Nord. Il serait temps que nos États prennent conscience de ces deux vérités primordiales, à savoir : 1° q
17 la culture, en Europe, perdra sa vitalité si les États et les mécènes virtuels du continent s’obstinent à lui refuser même l
18 de nos pays (y compris la Grande-Bretagne et les États scandinaves). Enfin, il les fait bénéficier de ses moyens d’informati
5 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
19 lique qui les prépare, résultent aujourd’hui de l’ État , des Partis, des Affaires, et parfois des Églises — et non pas de leu
20 artis, des nantis, des Églises et des cadres de l’ État , pour une fois tous hostiles à la guerre. Ce grand homme, plein de bo
6 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
21 )n 1. Du pacte des communes à l’alliance des États (xiiie au xixe siècle) On se figure, et l’on écrit souvent, qu’i
22 es à la Suisse pour devenir, par une évolution, l’ État fédéral qu’elle est aujourd’hui. En réalité il a fallu neuf mois, au
23 es et demi d’alliances et de guerres entre petits États souverains, et d’inexistence d’un pouvoir central. Et cela s’est prod
24 taient bien loin de se douter qu’ils fondaient un État nouveau, lequel serait un jour, la Suisse. Cette première alliance lo
25 e communautés voisines, villes ou vallées, petits États indépendants, abbayes, ligues locales, bailliages et pays sujets, tou
26 à Paris : « La Suisse ne ressemble à aucun autre État , soit par les événements qui s’y sont succédé depuis des siècles, soi
27 ntre ses diverses parties. La nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre, ne peut pas être d’un homme sage ». En
28 ne simple Diète composée de plénipotentiaires des États , et supprimait le terme de « citoyen suisse » qu’avait utilisé l’Acte
29 ès cinq siècles, guère plus qu’une simple Ligue d’ États souverains, une alliance visant à assurer leur sécurité collective et
30 renforcement de leur unité et de la création d’un État . Il est remarquable qu’ils n’aient pas cherché la solution de ce prob
31 ion ? mais bien : comment passer d’une alliance d’ États (Staatenbund) à un État fédéral (Bundestaat). S’ils ne furent pas les
32 passer d’une alliance d’États (Staatenbund) à un État fédéral (Bundestaat). S’ils ne furent pas les seuls à poser ce problè
33 ’œuvre, héritière d’un très vieil artisanat : les États faisaient tout pour l’étouffer, sous prétexte de défendre leurs privi
34 om de la Suisse entière. La Diète représentant 25 États souverains, l’unanimité pratiquement requise pour les grandes décisio
35 e. (Les députés votaient sur instructions de leur État . La chancellerie fédérale n’était qu’un bureau chargé de préparer les
36 és et entretenus, chacun pour son compte, par les États souverains ? (Elle avait bien en propre une « caisse de guerre », et
37 ralysie qui frappe une Diète formée de délégués d’ États souverains et non de députés des peuples : « Lequel de nous n’a dû so
38 tifs et militaires, devait être transformée en un État moderne de forme fédérative. L’éloquence de Rossi ne parvint pas à co
39 Une république fédérative au lieu d’une réunion d’ États souverains ! Avec une position géographique, des mœurs, des antécéden
40 les nationalistes cantonaux. 3. De la Ligue d’ États à l’État fédératif (17 février-17 novembre 1848) Tandis que la rév
41 nalistes cantonaux. 3. De la Ligue d’États à l’ État fédératif (17 février-17 novembre 1848) Tandis que la révolution é
42 mois la transformation de leur séculaire Ligue d’ États en un État fédératif durable et fort. La commission de révision, nomm
43 nsformation de leur séculaire Ligue d’États en un État fédératif durable et fort. La commission de révision, nommée par la D
44 bres dont l’une représente le peuple, l’autre les États . L’exécutif collégial, élu par ces chambres réunies, combine les attr
45 ral connaît des différends de droit civil entre l’ État central et les cantons, corporations ou particuliers. Enfin et surtou
46 des républiques locales, et créa d’un seul coup l’ État qui se nomme désormais la Suisse. Cet acte central, axial et décisif
47 é d’exécution, mais aussi à la stabilité du futur État . Plus révolutionnaire en fait que les chartes revendiquées ailleurs p
48 atiquement plus petite que la Suisse de 1848. Ses États souverains ne sont guère plus différents entre eux que ne l’étaient l
49 bien des égards, la formation de la Suisse comme État représente une expérience de laboratoire annonçant des applications f
7 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
50 Sauf si ces Asiatiques ont été les sujets de nos États colonialistes : ils exceptent aussitôt cet État de la communauté euro
51 États colonialistes : ils exceptent aussitôt cet État de la communauté européenne. Je me rappelle ce jeune Oriental qui dis
52 de cadets, explique seul que la politique de nos États se veuille encore absurdement « indépendante », en dépit des plus dur
53 ité dont les victoires s’appellent en politique l’ État totalitaire, en art l’ennui, en biologie la mort. C’est assez dire qu
54 ion, d’autarcie, ou d’hégémonie continentale. Nos États se définissent depuis des siècles par les frontières de leur domaine,
55 s. C’est elle encore qui impose aux services de l’ État la tâche idiote de faire coïncider des surfaces et des dogmes, des ac
8 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
56 ité d’une doctrine uniforme, imposée à tous par l’ État . Comparée à ces deux groupes de cultures homogènes, uniformes et sacr
57 ar où j’entends les bureaucrates et la police des États . Ces maladies de l’Europe sont plus dangereuses pour le reste du genr
58 1 : Le sort des ouvriers sera le plus étrange… l’ État militaire va devenir le Grand Fabricant. Ces masses humaines dans les
9 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
59 dus, ce n’est qu’officiellement, par contrainte d’ État  : les communistes militants sont certainement bien moins nombreux que
10 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
60 s factions, centralisation des pouvoirs, raison d’ État suprême en tout, puisque l’État incarne la mission universelle du peu
61 ouvoirs, raison d’État suprême en tout, puisque l’ État incarne la mission universelle du peuple ou Bien suprême ; Dieu lui-m
62 obilisation de l’instinct patriotique au nom de l’ État , bientôt appuyé par une idéologie adéquate. C’est ce contrecoup idéol
63 quelques citations tirées de l’ouvrage intitulé L’ État commercial fermé 28, qui parut en 1800. Les peuples du monde antiqu
64 es et des institutions proprement politiques… Les États modernes se sont ainsi formés ; — non, comme on a coutume de décrire
65 crire dans la doctrine du droit la formation d’un État par le rassemblement et la réunion d’individus isolés sous l’unité de
66 étendue, par le hasard. … Les citoyens d’un même État doivent tous trafiquer entre eux. L’Europe chrétienne formant un tout
67 ne. Si elle est au contraire divisée en plusieurs États sous divers gouvernements, elle doit être divisée de même en plusieur
68 ents, elle doit être divisée de même en plusieurs États commerciaux complètement fermés. Or, l’Europe n’en est encore qu’à l
69 il faut en supprimer la cause. Il faut que chaque État obtienne ce qu’il projette d’obtenir par la guerre et ce que seulemen
70 Dès lors, il n’a plus rien à demander à un autre État , car il a trouvé ce qu’il cherchait. Ainsi, à l’utopie rousseauiste
71 llement bon, correspond chez Fichte l’utopie de l’ État naturellement raisonnable. Il n’y a plus qu’à tirer les conséquences
72 onséquences logiques de ces prémices : fermer les États , interdire entre eux les échanges, diversifier leurs monnaies, etc. C
73 artiste supérieur ont besoin de voyager hors de l’ État commercial fermé : il ne doit pas être permis plus longtemps à une va
74 ent pour le plus grand bien de l’humanité et de l’ État  ; loin de les empêcher, le gouvernement devrait même les encourager e
75 me les encourager et faire voyager aux frais de l’ État savants et artistes. Il est évident que dans une nation ainsi fermée,
76 s qu’ils ont partagé entre eux tout le reste. Nul État fermé ne supprimera ce lien, il le favorisera plutôt, car l’enrichiss
77 paix perpétuelle établie parmi les peuples, aucun État sur terre n’aura le moindre intérêt à ne pas communiquer à un autre s
78 niquer à un autre ses découvertes, puisque chaque État en effet ne peut les utiliser que pour lui à l’intérieur et nullement
79 violence, provoque des résistances intérieures. L’ État y répondra par la Terreur et par la guerre. Car, dit Hegel : Les nat
80 que aucune de ces mesures d’urgence, prises par l’ État , qu’on ait vu rapportée une fois la paix revenue. Ainsi, le mécanisme
81 e. L’idéal primitif de la nation, confisqué par l’ État , a conduit à des guerres d’agression. Celles-ci ont fait surgir d’aut
82 l’esprit ne pouvait contrôler, mais que seuls les États surent exploiter et bientôt nationaliser. De ce tragique malentendu,
83 is acquise, ne sera rien que la souveraineté de l’ État qui s’en prévaudra. Et l’anarchie des souverainetés divinisées, refus
84 t du canal de Suez dont aussitôt la politique des États , après s’y être opposée, s’empare sans vergogne. Le grand élan libert
85 t s’y dénature en nationalisme, culte laïque de l’ État . Le mouvement Jeune Europe, qui voulait utiliser les passions nationa
86 s humanitaire et moins unie. Tout se fait par les États et dans leur cadre au profit de leurs intérêts immédiats, mal calculé
87 Grande-Bretagne et de la France, ces modèles de l’ État national fortement constitué et qui ne veut rien devoir à personne ?
88 dées et des principes féconds pour l’ensemble des États européens, principes qui sont destinés à garantir un jour la paix de
89 is toutes les montagnes ne sauraient découper des États . Quelles sont celles qui séparent et celles qui ne séparent pas ? De
90 cateurs » dominant nos nations domestiquées par l’ État militaire33. Dans une de ses lettres à von Preen, il prévoit pour les
91 États de l’Europe — j’entends tous nos empires et États actuels — doivent nécessairement devenir non viables, économiquement
11 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
92 itique, le citoyen romain obéissant à la raison d’ État , le fidèle chrétien obéissant à la déraison de la foi, le guerrier ge
12 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
93 itique, le citoyen romain obéissant à la raison d’ État , le fidèle chrétien obéissant à la déraison de la foi, le guerrier ge
13 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
94 artiments est le mot-clé de la Suisse. Vingt-cinq États distincts quoique sans frontières visibles ; deux confessions majeure
14 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
95 liards de dollars — que dépensent nos plus grands États , sont affectées à la recherche des moyens d’explorer le cosmos. Perso
96 nouvelles qui procurent à nos industries ou à nos États de nouveaux moyens d’enrichissement ou de puissance, nos descendants
15 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
97 nation et ses princes, encore bien moins entre l’ État et le citoyen. Calvin n’était pas démocrate, mais il a fomenté les c
98 onfié comme devoir aux groupes constitués quand l’ État outrepasse ses fonctions, a protégé les peuples calvinistes non seule
99 in a créé le modèle d’une église dressée face à l’ État et soigneuse à le maintenir dans les limites de son juste pouvoir, el
16 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
100 n politique, — qui effraye encore beaucoup de nos États . Les problèmes culturels ne seraient par conséquent que des problèmes
101 es, trop longtemps divisées entre une vingtaine d’ États tous trop petits désormais pour se suffire. Tel étant le problème vér
102 coup plus ancienne que notre présent découpage en États qui se disent « souverains » mais qui seraient bien en peine de le pr
17 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
103 n que mal, à plus d’un siècle d’empiètements de l’ État et de centralisation systématique dans l’ensemble de nos pays. On pou
104 ne livrent pas un combat d’arrière-garde contre l’ État , mais au contraire sont les pionniers d’un renouveau de l’autonomie m