1
ec certaines options fondamentales qu’il a prises
au
plan religieux. Au nom même du désir d’union de l’humanité qui anime
2
s fondamentales qu’il a prises au plan religieux.
Au
nom même du désir d’union de l’humanité qui anime de part et d’autre
3
nus de ces termes sera l’objet des essais de mise
au
point qui suivent. Certains penseront qu’il est dangereux de souligne
4
l’union finale des esprits ne sera jamais acquise
au
prix du sacrifice de nos diversités vivantes ; elle suppose bien plut
5
tité primitive, peut-être, cette parenté certaine
au
départ, ne rendent que plus frappante la divergence des évolutions ul
6
dans l’aventure mystique. Le véritable individu,
au
Moyen Âge, c’est Maître Eckhart, de même qu’en Inde c’est d’abord le
7
, l’Occident de la Matière et du soleil couchant,
au
bord le plus lointain duquel s’étend une « mer chaude et boueuse » (l
8
lui de l’atlas, l’Orient réel, qui va de la Perse
au
Japon bénéficie très largement dans nos esprits. Nous verrons par la
9
b) Incarnation et Excarnation. — Si nous passons
au
plan des réalités vécues, métaphysiques et religieuses, l’opposition
10
encore que par sa forme elle semble correspondre
au
tableau que l’on vient d’établir. Un voyageur allemand9 demandait à u
11
« Nous cherchons au contraire à ramener le carré
au
cercle. » L’Européen commente ainsi ce bref dialogue : « Dans ces deu
12
es de réalisations de soi, l’une allant du cercle
au
carré, et l’autre inversement, s’expriment les missions différentes,
13
ation de l’esprit. Tandis que le passage du carré
au
cercle figure le retour de la matière à l’esprit. La première opérati
14
Foi et Connaissance. L’Oriental, tournant le dos
au
« monde » décide d’atteindre le salut par tout son moi, mais par son
15
irecte de l’Esprit. L’Occidental, tournant le dos
au
soleil, en lequel il croit sans le voir, décide d’imiter Dieu le Créa
16
raire ni contradiction. » Dépourvu de sensibilité
au
sens du xviiie siècle, de souci moralisateur ou d’esprit révolutionn
17
s représentent si peu dans son existence que rien
au
monde ne semble moins le mettre en danger ou le compromettre que le m
18
i le moi devient conscient et se détache, échappe
au
corps magique, s’isole enfin, mais c’est pour mieux se perdre en son
19
aussi le transcende, le reliant à l’esprit comme
au
prochain. Et du même coup paraît la société, en lieu et place du corp
20
? (un homme individuel, un exemplaire humain pris
au
hasard) qu’on obtient les réponses les plus révélatrices de l’Orient
21
emples précis. Je trouve le premier dans Kassner,
au
chapitre où il décrit le corps magique : Une histoire d’Hérodote tra
22
uipement de la campagne contre les Grecs, demande
au
roi cette faveur : exempter de la guerre un de ses cinq fils. Sur quo
23
ces deux moitiés sectionnées depuis la tête jusqu’
au
sexe, comme le corps d’un bœuf ou d’un mouton à l’étal d’un boucher,
24
s d’un bœuf ou d’un mouton à l’étal d’un boucher,
au
beau milieu défileront les armées qui marchent contre les Grecs, et d
25
la mort — tout cela dépend du rang qu’il assigne
au
libre arbitre. Même sans être philosophe, il s’entend sur ce point au
26
, leur grand-maître lui fit escorte et lui montra
au
passage ses palais et ses châteaux. Ils arrivèrent devant une place f
27
hacune d’elles. Le grand maître voulut faire voir
au
comte que les siens lui obéissaient mieux qu’aux princes chrétiens le
28
our s’écraser sur le sol rocheux. Puis il demanda
au
comte s’il devait d’un second signe livrer à la mort toute la garde d
29
r place ; l’horreur d’un monde étranger lui monte
au
cœur. Cette horreur saisira toujours celui qui respecte en l’homme un
30
Orient professe un respect de la Vie qui va jusqu’
au
refus de détruire la vermine13. Pourtant, l’adoration de la vie en gé
31
pas d’éléments mesurables, comme ce serait le cas
au
plan de l’économie ou de l’état social par exemple ? Je cherchais à c
32
es parias ou hors-castes étant les « résistants »
au
processus d’intégration sociale. 4. Il y a peut-être en Inde autant
33
aire entre l’Orient et l’Occident », que forment,
au
sens physique cette fois, l’Arabie et l’Iran. Leur Occident, c’est la
34
cilement à nos définitions, mais si difficilement
au
regard des Autres. Vue de dehors, l’Europe est évidente. L’histoire q
35
que l’argument, précisément, n’est pas soutenable
au
plan de la nation. Comment le serait-il donc au plan de l’Europe enti
36
e au plan de la nation. Comment le serait-il donc
au
plan de l’Europe entière ? On nous dit que les contrastes entre Allem
37
car ses frontières n’ont pas cessé de se déplacer
au
cours des temps. Elle ne serait donc définissable que par sa culture,
38
cielle, sans nul rapport avec le drame qui vient.
Au
vrai, tout cela n’a de sens que pour les professeurs. Ceux-ci doivent
39
ique, occasion de discours permettant de surseoir
au
débat sur l’avenir immédiat de l’Europe, fournit à nos intellectuels
40
xemple. Les historiens font remonter sa naissance
au
Pacte du Grütli, conclu par trois cantons en 1291. Cette alliance exc
41
formez vos catégories pour les faire correspondre
au
réel, car il s’agit maintenant de sauver ce réel, et non pas d’ergote
42
est d’un usage bien plus ancien : il paraît déjà
au
lendemain de la bataille de Poitiers (732) dans l’œuvre d’un clerc es
43
ant) ils étaient le témoignage de l’intérêt porté
au
caractère culturel et politique des terres dont ils décrivaient les c
44
contre le concept de cultures nationales, apparu
au
xixe siècle. Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? dit l’Europe aux nations.
45
es réalités décisives ont cessé d’être nationales
au
xxe siècle ? Notre économie, nos techniques, se développent en dépit
46
ues, se développent en dépit des nations, qui ont
au
plus le pouvoir de les freiner en paralysant les échanges. Quant au p
47
de les freiner en paralysant les échanges. Quant
au
plan politique on a vu récemment ce que valaient à l’épreuve les fame
48
. Je dirai plus : l’Européen demeuré nationaliste
au
fond de son cœur, me paraît comparable à un arbre qui s’obstinerait à
49
vie, un système de valeurs, un certain sens donné
au
fait de vivre, à l’amour, à la mort, aux relations entre humains, à l
50
mort, aux relations entre humains, à la matière,
au
corps, à l’esprit, et au temps — en somme, par une culture, au sens o
51
e humains, à la matière, au corps, à l’esprit, et
au
temps — en somme, par une culture, au sens où j’emploie le mot. Entre
52
’esprit, et au temps — en somme, par une culture,
au
sens où j’emploie le mot. Entre la politique et la culture, conçues c
53
t de l’indiquer, le rapport devrait être analogue
au
rapport entre forme et contenu. Une politique d’union ne devient poss
54
ne, n° 17, 1957 (article tiré d’une communication
au
10e Congrès international des sciences historiques, Rome, septembre 1
55
par la note suivante de l’éditeur : « En réponse
au
post-scriptum d’Emmanuel Berl, que nous lui avons fait parvenir avant
56
oncluait en effet son article intitulé « L’Europe
au
pied du mur » par ce post-scriptum : « Je sentais l’urgence de rappel
57
uperpose un nouveau. Pourquoi donc accorderais-je
au
fédéralisme ce que je refusais au chauvinisme ? Il y avait une Europe
58
accorderais-je au fédéralisme ce que je refusais
au
chauvinisme ? Il y avait une Europe de Romain Rolland. Il y en a une
59
en direction de 1848. (André Fontaine, Le Monde,
au
lendemain de la révolution hongroise.) Cinquante ans d’analyses pessi
60
Europe et sa puissance, trois révolutions portant
au
pouvoir des tyrannies totalitaires qui revendiquaient les corps non m
61
à l’égard de l’idée de progrès. Croire « encore »
au
progrès disqualifiait son homme, et l’idée s’empressa d’émigrer aux É
62
’à pousser un peu plus loin. Il n’eut qu’à mettre
au
point l’exemple soviétique, à l’étendre à l’Europe de l’Ouest, à supp
63
sa foi dans le progrès. C’est elle enfin qui cède
au
vertige de l’histoire, s’imagine que son heure est passée, que le Pro
64
hèses ou contestaient leurs arguments. Il s’agit,
au
plein sens des termes, d’un succès de scandale, d’un choc profanateur
65
dépit du bon sens, dès l’instant qu’on le produit
au
grand jour, explique tout. Il faudra plusieurs décennies pour qu’on e
66
, ces deux révélations « uniques » qui semblaient
au
début exclusives et totales. Appliquer l’analyse marxiste au milieu s
67
clusives et totales. Appliquer l’analyse marxiste
au
milieu social de Freud, la psychanalyse au cas individuel de Marx, le
68
rxiste au milieu social de Freud, la psychanalyse
au
cas individuel de Marx, les critères freudiens et marxistes à la Bour
69
s freudiens et marxistes à la Bourgeoisie même et
au
Prolétariat (cette figure de terreur longtemps refoulée dans l’incons
70
qu’on dise d’eux qu’ils ont « fait leur temps »,
au
double sens de l’expression. Que Freud soit dépassé dans son propre d
71
le triomphe du plan total, ordonnant toute la vie
au
service de l’État. Un certain déterminisme historique faisait prévoir
72
ils prolongeaient et révèle une tendance générale
au
réveil des valeurs de liberté. Première illusion fataliste : « L’URS
73
que. Ils le jugent grossièrement matérialiste, et
au
surplus de mauvaise foi. Plus finement, Bertrand de Jouvenel, compara
74
ue le capitalisme ; l’autre définie par la remise
au
travailleur des fruits de son travail, serait l’œuvre du communisme.
75
le. Le mouvement vers l’union fédérale, déclenché
au
lendemain de la guerre par les congrès de Montreux et de La Haye, a p
76
manité recommencera un purgatoire de mille ans. »
Au
fait, nous en sommes là, ce n’est plus une hypothèse. L’Histoire dépe
77
tones, épuisants ou dangereux. On ne connaît rien
au
monde de plus inoffensif. En revanche, l’invention du couteau, pourta
78
nt les qualités humaines et propose un sens moral
au
lecteur ». C’est donc sa récente Aventure de l’homme occidental (Albi
79
it à me donner une palme. Et il y avait toujours,
au
dernier moment, quelqu’un qui se levait pour déclarer : Mais ce n’est
80
ain de s’occidentaliser. Personne ne se convertit
au
mode de vie de l’islam, mais voyez la Chine, voyez l’Inde : ne se met
81
de ses plus grandes réussites. Je songe toujours
au
roman, me confia Denis de Rougemont. J’en ai jadis écrit un que j’ai
82
r. Mais je n’ai pas renoncé. Je prends des notes.
Au
fait, je considère et rédige comme un poème un livre tel que L’Avent
83
ent plus facilement ce qui est beaucoup plus bas,
au
niveau du contact brutal entre leurs coutumes et nos armes, leur sage
84
ociaux les plus voyants et les plus récemment mis
au
point par notre civilisation. Le système très complexe des valeurs sp
85
nos formes d’art et de gouvernement transportent
au
loin des champs de force qui vont agir anarchiquement, détruisant les
86
e demain), le droit de libre expression, le droit
au
travail et à la sécurité sociale ou privée (assurances, retraites, et
87
la raison et à la rationalité du cosmos ; la foi
au
transcendant, l’amour de Dieu et du prochain. On voit sans peine que
88
fin que nos valeurs sont difficiles à « vendre » (
au
sens américain du verbe) et sont le plus souvent totalement ignorées.
89
te l’histoire qu’un même problème crucial se pose
au
même moment à l’humanité tout entière. 17. Chacun sait que « Naple
90
artie intégrante de la culture d’un honnête homme
au
xxe siècle, si l’on veut que la démocratie fonctionne. L’honnête hom
91
professionnels restent généralement inaccessibles
au
grand public, même s’ils sont édités en librairie ; leurs auteurs ne
92
la rédaction strictement individuelle, et la mise
au
point réciproque. Que pouvons-nous attendre de ces études ? Nous nous
93
itaires en apportent à vouloir un monde inhumain.
Au
grand public, ces études donneront une idée précise de la complexité
94
lture ne se crée pas comme une institution, et qu’
au
surplus la culture européenne existe. C’est même elle, et elle seule,
95
de cette Europe dans les transformations du monde
au
xxe siècle, sa vocation, et son avenir si elle s’unit. 3° Créer des
96
estion de l’union européenne s’est trouvée posée,
au
lendemain de la dernière guerre ? Parallèlement aux mouvements fédéra
97
sibilités de solution pratiques. Un budget réduit
au
strict minimum opératif, un personnel volontairement restreint, assez
98
e, son drame mais aussi ses possibilités d’avenir
au
plan mondial, si elle unit ses forces pendant qu’il en est temps. Le
99
onomiques rédigées par les services du CEC. Quant
au
département des Recherches, il a déjà organisé deux importants Sémina
100
ts et celle des universitaires d’Europe proposent
au
CEC une forme « fédéraliste » d’affiliation, sauvegardant l’autonomie
101
avant d’être politiques. Là encore, l’Europe mise
au
défi en tant qu’ensemble culturel, reste sans voix. C’est ici la néce
102
pourtant et vivait de si près la montée d’Hitler
au
pouvoir, malgré l’opposition des partis, des nantis, des Églises et d
103
Rhénanie. À Paris, le président du Conseil criait
au
monde : « Nous opposerons au droit de la Force, la force du Droit ! »
104
ussi pour redouter que la force suffisante manque
au
législateur. Comment contraindre les nations, les dictateurs, les « c
105
ations, les dictateurs, les « classes régnantes »
au
respect de la loi nouvelle ? Tandis que le physicien rêve d’une autor
106
un voit bien l’avenir, mais ignore qu’il en parle
au
seul homme qui en détienne le secret sans le savoir ! Rêvons là-dess
107
pacte des communes à l’alliance des États (xiiie
au
xixe siècle) On se figure, et l’on écrit souvent, qu’il a fallu q
108
est aujourd’hui. En réalité il a fallu neuf mois,
au
terme d’une crise de trente-trois ans, succédant à cinq siècles et de
109
és nord du Gothard. Ce col était le seul à relier
au
travers d’une seule chaîne des Alpes les moitiés nord et sud du Saint
110
est-à-dire peu d’années après l’ouverture du col.
Au
nombre des seigneurs entreprenants qu’il fallait empêcher de dominer
111
es Habsbourg, possesseurs d’une série de châteaux
au
nord de la Suisse actuelle, et qui ne cessaient d’étendre leurs domai
112
ur mission de gardiens du Col. Et c’est pourquoi,
au
début du mois d’août 1291, — « considérant la malice des temps, et af
113
unes lombardes, devait s’élargir et se compliquer
au
cours des siècles par l’adhésion ou la conquête de communautés voisin
114
édiation rétablissait l’indépendance des cantons.
Au
lendemain de la chute de l’empereur, en 1815, un nouveau Pacte fédéra
115
rale, conforme à leurs anciennes traditions comme
au
respect de leurs diversités linguistiques, religieuses, politiques et
116
Elle ne fut résolue, très subitement, en 1848, qu’
au
lendemain d’une guerre civile qui en fit éclater à tous les yeux la g
117
u toutes les raisons que l’on invoque aujourd’hui
au
plan européen pour ne pas corriger des erreurs analogues. Les cantons
118
tudiants, de gymnastes, de médecins ou de tireurs
au
fusil !)23 qui seules entretenaient l’idéal d’une patrie commune et d
119
depuis, aux temps de la Société des Nations, puis
au
lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Rossi remarquait d’abord qu
120
grande forteresse des Alpes était un désert livré
au
premier occupant ». Il décrivait la paralysie qui frappe une Diète fo
121
instructions discutées séparément, souvent un peu
au
hasard, dans vingt-deux législatures, dont les unes ne connaissaient
122
ous les droits qui ne sont pas expressément cédés
au
pouvoir fédéral ». La Ligue des cantons, enfin dotée d’organes législ
123
avant A.-P. de Candolle) pouvait s’écrier en 1832
au
Parlement de Genève : « Que veulent les partisans du nouveau Pacte ?…
124
ns vouloir un ordre de choses qui nous engagerait
au
sacrifice de notre nationalité. » Un autre député qualifiait de « chi
125
battre et à refuser les évidences du bien commun,
au
nom des préjugés de la souveraineté. Les cantons catholiques, où le p
126
r empêcher toute modification de régime favorable
au
libéralisme. Seul, Palmerston appuyait les réformistes (considérés pa
127
ent dans les diverses capitales européennes, tout
au
long de l’année 1848, les Suisses profitèrent du répit que leur laiss
128
un compromis qui, plus qu’à la logique, satisfait
au
bon sens. Escamotage ou solution de sagesse, voici ce compromis qui t
129
exercent tous les droits qui ne sont pas délégués
au
pouvoir fédéral. Article 5. La Confédération garantit aux cantons le
130
e l’on apporta à ne point passionner les esprits (
au
lendemain d’une guerre civile et religieuse)25 contribua sans nul dou
131
t de 1848, la Constitution fédérale fut présentée
au
peuple comme un compromis, non point comme le gage du triomphe des ra
132
de plume, des douanes intérieures et des entraves
au
libre établissement des citoyens d’un canton dans un autre, avait été
133
d’œuvre des cantons pauvres, enfin le nivellement
au
plus bas des diversités culturelles, des coutumes et traditions local
134
tion suisse est le seul mouvement qui ait survécu
au
combat pour l’idée démocratique et communale au Moyen Âge ; elle repr
135
u au combat pour l’idée démocratique et communale
au
Moyen Âge ; elle représente le résultat d’une révolution générale qui
136
tat durable que l’on puisse attribuer précisément
au
mouvement général de 1848, partout ailleurs étouffé après la première
137
tandis que ceux qui s’intitulent « fédéralistes »
au
plan européen, sont les partisans d’une union institutionnelle de nos
138
histoire suisse sont cantonales et locales, jusqu’
au
xixe siècle. Nous ne pouvons songer à en donner ici même un aperçu :
139
Histoire de la Suisse, Paris, 1926, p. 241. 23.
Au
facteur fédéralisant que représentèrent alors les sociétés helvétique
140
à Carrare, venu en Suisse comme réfugié politique
au
début de la Restauration, il fut le premier professeur catholique à l
141
umain issu du Dieu unique de la Genèse et destiné
au
grand rassemblement « des nations et des langues » qu’annonce l’Apoca
142
n. Europe, donc, cœur du monde, et jamais plus qu’
au
siècle où, par nos œuvres et nos techniques, toutes les autres partie
143
rabes. La Chine est encore loin de pouvoir vendre
au
monde les produits de son école du soir industrielle. L’URSS vit en a
144
erne de l’hégémonie), conception déjà dépassée et
au
surplus disqualifiée par ceux-là mêmes qui l’attaquent sous le nom d’
145
la Manche. La Suisse est neutre parce qu’elle est
au
centre de l’Europe, et à cause d’une histoire très ancienne ; l’Autri
146
sse bien souvent le « colosse » soviétique) n’est
au
fond qu’une mesure de fortune : sans elle, pourtant, rien ne se fût m
147
pourront appeler les Six de l’Est : ce qui ferait
au
total vingt-trois, qui se trouve être le nombre des fils de ce Japhet
148
leur sang, que l’Europe entière n’est qu’un appel
au
monde. Quelles sont les chances actuelles de notre union, en d’autres
149
ite ambition des civilisations majeures : étendre
au
monde entier ses mesures et ses lois, son idée du cosmos et son idée
150
omme pour mieux s’éprouver et se mettre elle-même
au
défi de les intégrer, ses chances les plus sûres de durer. Ce fait pa
151
sophie de l’histoire. De Montesquieu et de Gibbon
au
xviiie , jusqu’à Spengler et à Toynbee dans notre siècle, en passant
152
auteurs que je viens de citer se référaient tous
au
seul destin du monde gréco-romain, le mieux connu. Il se trouve que l
153
régulièrement, puis métamorphosées et baptisées,
au
cours d’un processus qu’on ne voit aucune raison de nommer décadence
154
indonésienne, les africaines et les américaines ;
au
surplus, entourées de Barbares mal connus. Les candidats à la relève
155
doxe planétaire que je voudrais d’abord examiner.
Au
lendemain de la Première Guerre mondiale déclenchée par l’Europe, en
156
notre temps. Mais comment expliquer son succès ?
Au
seuil de l’œuvre en prose d’un de nos grands poètes, cette phrase rés
157
rs prédictions semblent confirmées par les faits.
Au
cours des années qui suivent la Première Guerre mondiale, les dictatu
158
e, et même le rendre, à vues humaines, définitif.
Au
surplus, les nouveaux empires et les peuples émancipés proclament déj
159
ociété, donc devant son destin sur la terre comme
au
ciel. De ce destin, il se croit ou se veut maître, pour une part tout
160
e exigence de recueillement en soi et d’ouverture
au
monde, de méditation et d’action, ou traduit en langage moderne : de
161
onnent les loisirs eux-mêmes — dûment organisés —
au
travail productif et collectif, qui devient le seul but de la vie. Ma
162
de la liberté (quel que soit le sens qu’on donne
au
mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement europé
163
en lui le plus proche équivalent de l’invocation
au
sacré, dans notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’
164
s ; du sens de la responsabilité personnelle, lié
au
sens de la liberté dérivent toutes nos institutions : et enfin, de la
165
nous condamnaient à la recherche, à l’invention,
au
dépassement perpétuel, et souvent à l’émigration aventureuse, et touj
166
et toujours à l’exportation de nos produits, donc
au
total, à l’expansion. Que ce mouvement ait été baptisé « impérialisme
167
Que ce mouvement ait été baptisé « impérialisme »
au
xxe siècle, voilà qui me paraît purement accidentel et relatif. Tout
168
sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’
au
point où elles permettent non seulement à l’homme de dominer la matiè
169
l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais
au
monde entier, et elle ne peut faire autrement, car toutes les créatio
170
n fait que l’Europe a répandu sur toute la Terre,
au
hasard de la colonisation, de contacts d’affaires privés, ou d’échang
171
e notre idéal de l’amour du prochain. Nous sommes
au
point de l’évolution de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
172
ur microsillons, elles sont en mesure de résister
au
temps beaucoup mieux que les fresques de Lascaux, les statues grecque
173
ns qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli
au
xxe siècle, si tant d’écoles antiques de sagesse et de mystiques voi
174
» Or le marxisme n’est pas une invention marxiste
au
sens politique de ce terme, et encore moins une invention soviétique.
175
ne ! Le marxisme est né en Europe et de l’Europe,
au
carrefour d’un débat séculaire entre la théologie chrétienne et la ph
176
ropagées elle-même. C’est dans ses sources, c’est
au
foyer de sa vitalité créatrice, c’est en Europe, que ce péril doit êt
177
n siècle et demi, et que nous refusons de prendre
au
tragique, cette passion, quand elle atteint l’Asie, ou le monde arabe
178
s de l’économie, de la technique et de la culture
au
xxe siècle, le nationalisme n’en poursuit pas moins ses ravages dans
179
lliqueuse de ceux dont il fait nos ennemis. Quant
au
second virus secrété par l’Europe, et que je nommerai le matérialisme
180
décrit le sort qui attend les masses européennes
au
xxe siècle. Voici sa prophétie dans une lettre qui date de 1871 : L
181
marche. L’habitude millénaire des paysans à vivre
au
petit bonheur est à jamais disparue. Quel énorme changement ! Reconn
182
d’hui, est de créer les anticorps qui permettront
au
genre humain de résister à son tour à nos poisons, au virus du nation
183
enre humain de résister à son tour à nos poisons,
au
virus du nationalisme et au virus du matérialisme, cette forme d’asth
184
n tour à nos poisons, au virus du nationalisme et
au
virus du matérialisme, cette forme d’asthénie du spirituel. C’est di
185
ire que notre vocation est désormais de présenter
au
monde qui nous imite, mais d’illustrer d’abord par l’exemple vécu — e
186
tels, risquerait tout d’abord de les relativiser…
Au
surplus, le sort temporel du christianisme n’inspire pas d’inquiétude
187
e à l’ordre divin : « Que tous soient un… » C’est
au
niveau des hiérarchies ecclésiastiques, par-dessus la tête des fidèle
188
se sont produites. Il n’est rien que je respecte
au
monde autant que l’institution de l’Église : ecclesia, la communauté
189
de leur vie. Le christianisme a bel et bien donné
au
monde, et tout d’abord à l’Occident, cette formule de la communauté f
190
s les diversités spirituelles. Tant et si bien qu’
au
point où nous en sommes, il nous faut constater qu’en fait et avant t
191
. » Cette parole ne peut être écartée. Elle reste
au
centre du mystère de l’unité. Voies vers l’union Parlant ici san
192
atholique ignore la Bible, que sa piété se réduit
au
culte de la Vierge, sa morale au décompte des jours du Purgatoire. En
193
piété se réduit au culte de la Vierge, sa morale
au
décompte des jours du Purgatoire. En revanche, combien savent-ils, de
194
us de connaissance mutuelle (par exemple assister
au
culte des autres) et l’interdiction solennelle d’enseigner ou de tolé
195
ine contre l’Église romaine, où l’habitude était,
au
xvie siècle, de ne communier qu’une fois l’an. Les positions se sont
196
t l’objectif raisonnable du grand élan œcuménique
au
xxe siècle. Au concret, cela signifierait ce que l’on nomme en terme
197
sonnable du grand élan œcuménique au xxe siècle.
Au
concret, cela signifierait ce que l’on nomme en termes techniques « l
198
n’importe où, dans le monde entier, puisse entrer
au
sanctuaire qui s’offre au coin de la rue, et s’unir à l’Auteur de sa
199
e entier, puisse entrer au sanctuaire qui s’offre
au
coin de la rue, et s’unir à l’Auteur de sa foi, ayant dit le credo co
200
nt sur le seuil fascinant d’une église — je pense
au
cas de Simone Weil — trouveraient-ils alors le courage d’entrer, de s
201
ns de 1789 à 191427. I. Des jacobins à Hegel
Au
principe du nationalisme, nous trouvons le raisonnement suivant, touj
202
ais ce libéralisme universel vire sans transition
au
collectivisme totalitaire. Cloots poursuit en effet dans ces termes :
203
ne nous ont pas commis, et non en faveur de ceux
au
profit desquels nous pouvons stipuler. J’aime tous les hommes ; j’aim
204
es premiers principes : à l’« égoïsme national »,
au
nationalisme agressif. Dantonistes et jacobins, au nom de la paix et
205
rselle que Kant son maître, J. G. Fichte publiera
au
lendemain de la Révolution la théorie la plus absolue de la nation fe
206
r une même religion commune et la même soumission
au
chef visible de cette dernière. … Plus tard seulement, avec l’introdu
207
dialectique » aura coûté plus cher à l’Europe et
au
monde que Fichte ne pouvait l’imaginer vers 1800 : ne fut-ce que par
208
réées par l’idéal missionnaire qui amène le Parti
au
pouvoir. Tensions internes : « Que personne ne diffère, il deviendra
209
ts sentimentaux et des intérêts de groupe. Notons
au
passage que la guerre, qu’elle soit civile ou étrangère, froide ou dé
210
dans le bonheur et sans histoire. Nous assistons
au
transfert décisif de l’idée de vocation, passant des personnes aux na
211
au nom de la Civilisation ou du Droit, etc. Jusqu’
au
jour où seront proclamés certains « concepts de l’esprit » plus redou
212
es peuples libérés a-t-il été brutalement démenti
au
terme même du processus de formation des grandes et petites nations e
213
goïsme sacré », donnera nécessairement la guerre,
au
point précis où la grande Dialectique idéaliste prévoyait l’avènement
214
nné par Henri de Saint-Simon aboutit entre autres
au
percement du canal de Suez dont aussitôt la politique des États, aprè
215
ope, qui voulait utiliser les passions nationales
au
service de l’idée fédéraliste, voit l’inverse se réaliser. Jamais les
216
ie. Tout se fait par les États et dans leur cadre
au
profit de leurs intérêts immédiats, mal calculés et au détriment de t
217
ui devait nous mener à 1914. Henri Heine épouse
au
début l’idéologie de Herder et des romantiques allemands : celle d’un
218
Voici deux textes brefs comme deux cris, échappés
au
chef de la révolte hongroise, Lajos Kossuth, qui put émigrer en Europ
219
ise, Lajos Kossuth, qui put émigrer en Europe, et
au
poète-soldat Alexandre Petőfi, aide de camp du général polonais Bem,
220
rant pour sa patrie. Les Italiens, qui se sentent
au
seuil de leur indépendance, prennent une vue beaucoup moins pessimist
221
on du pape, Rome devenant la métropole d’un monde
au
sein duquel toutes les « nationalités » politiques et spirituelles, s
222
ique » de la cité à la nation, puis à l’Europe et
au
monde : Christ, en assignant pour but terrestre ultime à la société
223
ncore d’intérêts « traditionnels » qui l’opposent
au
plus vaste ensemble. Mais qu’en sera-t-il des grands aînés, de l’Espa
224
voisins ». Certes, elle va protéger, par la force
au
besoin, « les mouvements légitimes de croissance et de nationalité de
225
suspect de nationalisme borné, et parce qu’il fut
au
xixe siècle le prophète le plus exalté de l’union européenne, ses dé
226
es comme un désir secret de gagner tout l’univers
au
style de vie et de pensée d’une « nation mère » ? Parlant des « sauva
227
tions sont seulement des sœurs, elle est mère.31
Au
xxe siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera g
228
ra illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale
au
reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. […] Cett
229
e s’appellera l’Europe. Elle s’appellera l’Europe
au
xxe siècle et, aux siècles suivants, plus transfigurée encore, elle
230
ndre, accomplissant ainsi une vocation nationale,
au
meilleur sens du terme, mais de portée universelle ? Non, disent les
231
onscience nationale. Tirons l’épée, s’il le faut,
au
nom des malheureux persécutés, quand bien même ce serait aux dépens d
232
ceux qui, en Europe, sont opprimés et abandonnés
au
nom des prétendus intérêts de la civilisation. Il faut que les organe
233
’est pas de parler la même langue ou d’appartenir
au
même groupe ethnographique, c’est d’avoir fait ensemble de grandes ch
234
naturelle qui a fait commettre tant d’infractions
au
droit fondamental, qui est la volonté des hommes. … Je me dis souvent
235
la glèbe, pour revenir à la raison, je veux dire
au
« bon européanisme ». Grâce aux divisions morbides que la folie des n
236
uropéen, sans doute, qu’aucun de ses compatriotes
au
début de ce siècle, Sorel n’a parlé de l’Europe que sur le ton d’un s
237
assage entre un Marx et un Nietzsche, ses maîtres
au
xixe siècle, un Lénine et un Mussolini, ses disciples au xxe siècle
238
siècle, un Lénine et un Mussolini, ses disciples
au
xxe siècle, fut sans doute l’observateur le plus pessimiste de l’Eur
239
-socialiste. L’Allemagne, la France, et l’Italie,
au
lendemain de leur libération, inscrivent dans leur Constitution des a
240
e et le fait qu’elle nous est commune du Cap Nord
au
Péloponnèse et de Madrid à Varsovie, je répondrai d’un seul mot : Voy
241
à l’Europe. Poussons plus loin le paradoxe (jusqu’
au
point où nous allons le voir se renverser). Ne serait-ce pas, précisé
242
ue et unifiante, imposée par une force extérieure
au
mouvement spontané de la culture. Nous tous, que nous le sachions ou
243
origines diverses, hétérogènes, se sont produits
au
cours des siècles autant de conflits non encore résolus que de synthè
244
om d’un absolu de vérité qui s’opposera plus tard
au
christianisme même, en tant que vérité révélée mais impossible à véri
245
ociété, donc devant son destin sur la terre comme
au
ciel, destin dont il se croit ou se veut le maître, pour une part tou
246
e exigence de recueillement en soi et d’ouverture
au
monde, de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne
247
onnent les loisirs eux-mêmes — dûment organisés —
au
travail productif et collectif, qui devient le seul but de la vie. Ma
248
de la liberté (quel que soit le sens qu’on donne
au
mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement europé
249
en lui le plus proche équivalent de l’invocation
au
sacré, dans notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’
250
Et du sens de la responsabilité personnelle, lié
au
sens de la liberté, dérivent toutes nos institutions et nos doctrines
251
hine est resté faible, celui de l’Inde appartient
au
passé, mais celui de l’Europe est maximum. Le dynamisme d’une culture
252
illeurs victorieusement, des champs Catalauniques
au
Kablenberg, et de Poitiers à Lépante, n’ont rien suscité de marquant
253
Que ce mouvement ait été baptisé « impérialisme »
au
xxe siècle, voilà qui me paraît purement accidentel et relatif. Tout
254
sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’
au
point où elles permettent non seulement à l’homme de dominer la matiè
255
l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais
au
monde entier. Or, toutes ces créations sont nées des profondeurs de l
256
ffrayants que pose son rassemblement. Nous sommes
au
point de l’évolution de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
257
réparer à affronter des synthèses nouvelles, mais
au
niveau des valeurs créatrices de la culture, et non pas au niveau de
258
n fait que l’Europe a répandu sur toute la terre,
au
hasard de la colonisation, de contacts d’affaires privés ou d’échange
259
’Europe dépend de son union. L’union de l’Europe,
au
lendemain de la dernière guerre, avait un but précis et limité : empê
260
’Europe, dont dépend le sort du monde de demain ?
Au
xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous autres Européens,
261
cette aventure, les petites caravelles de Colomb,
au
matin du départ à Palos de Moguer. Auront-elles la voilure, le tonnag
262
de notre Europe, et de son pouvoir de faire face
au
grand projet mondial qu’elle-même a suscité. À ceux qui demandent d’a
263
ntre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)u
Au
terme d’une semaine d’échanges intellectuels d’une exceptionnelle den
264
grouper afin de créer ainsi, en cas d’urgence et
au
service des libertés de l’esprit partout où elles sont attaquées, une
265
lit dans nos démocraties. Il nous fallait courir
au
plus pressé, secourir les persécutés accusés de liberté d’esprit,— et
266
p. 1 et 6. w. Présenté par cette note : « Du 16
au
22 juin s’est tenu à Berlin (Ouest), le 3e Congrès international pour
267
e et le fait qu’elle nous est commune du Cap Nord
au
Péloponnèse et de Madrid à Varsovie, je répondrai d’un seul mot : Voy
268
urope38. 2. Poussons plus loin le paradoxe, jusqu’
au
point où nous allons le voir se renverser. Ne serait-ce pas, précisém
269
ue et unifiante, imposée par une force extérieure
au
mouvement spontané de la culture. Nous tous, que nous le sachions ou
270
origines diverses, hétérogènes, se sont produits
au
cours des siècles autant de conflits non encore résolus que de synthè
271
om d’un absolu de vérité qui s’opposera plus tard
au
christianisme même en tant que vérité révélée, mais impossible à véri
272
ociété, donc devant son destin sur la terre comme
au
ciel, destin dont il se croit ou se veut le maître, pour une part tou
273
e exigence de recueillement en soi et d’ouverture
au
monde, de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne
274
res subordonnent les loisirs — dûment organisés —
au
travail productif et collectif, qui devient le seul but de la vie. Ma
275
de la liberté (quel que soit le sens qu’on donne
au
mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement europé
276
en lui le plus proche équivalent de l’invocation
au
sacré, dans notre civilisation profane. Je pense donc que le dynamism
277
Que ce mouvement ait été baptisé « impérialisme »
au
xxe siècle, voilà qui me paraît purement accidentel et relatif. Tout
278
sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’
au
point où elles permettent non seulement à l’homme de dominer la matiè
279
l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais
au
monde entier. Or toutes ces créations sont nées des profondeurs de la
280
ffrayants que pose son rassemblement. Nous sommes
au
point de l’évolution de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
281
manité où les Européens, ayant créé « le monde » (
au
sens que je viens d’indiquer) se voient menacés d’être dépossédés de
282
réparer à affronter des synthèses nouvelles, mais
au
niveau des valeurs créatrices, et non pas au niveau des sous-produits
283
mais au niveau des valeurs créatrices, et non pas
au
niveau des sous-produits de notre culture. L’originalité de la cultur
284
n fait que l’Europe a répandu sur toute la terre,
au
hasard de la colonisation, de contacts d’affaires privés, ou d’échang
285
’Europe, dont dépend le sort du monde de demain ?
Au
xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous autres Européens,
286
. Ceci m’évoque les petites caravelles de Colomb,
au
matin du départ à Palos de Moguer. Auront-elles le tonnage, la voilur
287
de notre Europe, et de son pouvoir de faire face
au
grand projet mondial qu’elle-même a suscité, et qui commande au préal
288
t mondial qu’elle-même a suscité, et qui commande
au
préalable notre union. À ceux qui demandent d’abord des apaisements m
289
tint dans la chambre même où était né Louis XIV,
au
Pavillon Henri IV, à Saint-Germain-en-Laye. C’était le 14 novembre 19
290
mais encore et surtout, pour l’aider à faire face
au
défi tout nouveau que lui porte le Monde, — ce Monde du xxe siècle n
291
ours de l’année suivante, pour discuter et mettre
au
point les objectifs, le mode de financement et les statuts de l’insti
292
s de l’institution projetée. Le 16 décembre 1954,
au
Centre européen de la culture, à Genève, les statuts de la Fondation
293
ève. Les frais généraux purent ainsi être réduits
au
minimum. Ce régime provisoire devait permettre à la Fondation d’une p
294
ne (dont l’exécution devait être confiée dès 1956
au
CEC) et le second commanda des œuvres nouvelles à six jeunes composit
295
perts en éducation et un jury musical présidèrent
au
choix des expériences-pilotes et des compositeurs. En même temps, plu
296
, à l’Association des universitaires d’Europe, et
au
département cartographique du Collège d’Europe. Lors de la réunion de
297
du 2e étage d’une fusée de l’espace, se séparant
au
moment voulu du premier moteur. La Fondation décida également d’organ
298
teint ainsi, en 1960, le but qu’elle s’était fixé
au
départ, ce succès se trouvera coïncider fort heureusement avec le vas
299
de cette première phrase du Tristan rendu naguère
au
grand public européen par les soins de Joseph Bédier : Seigneurs, vo
300
résents, vous répondez tous dans vos cœurs : Rien
au
monde ne saurait nous plaire davantage. Or, songez-y : ce plaisir au
301
nous plaire davantage. Or, songez-y : ce plaisir
au
secret de l’âme que nous vaut la lecture des légendes arthuriennes, e
302
? Tout auteur qui se permet ces grands mots doit
au
public une justification de l’usage personnel qu’il en fait. Un mythe
303
ion de l’usage personnel qu’il en fait. Un mythe,
au
sens où je l’entends, c’est une histoire, généralement très simple, e
304
istence physique ou animale, car celle-là échappe
au
discours, s’exprime en sensations, et peut-être traduite à la rigueur
305
, ou « d’immortalité de l’âme ». Je prends le mot
au
sens précis et véritablement traditionnel, qui se retrouve dans certa
306
excuse du ton quelque peu didactique de ce rappel
au
sens des mots — considérons le mythe lui-même dans sa pleine stature
307
ourne à réalité » ? Ce n’est pas le désir comblé,
au
sens sexuel de l’expression, car cet acte instinctif, lié aux lois du
308
mythe, grandiose en sa simplicité première, jusqu’
au
niveau des confusions morales les plus banales et complaisantes. Ce s
309
analyse sociologique de la dégradation du mythe,
au
cours des siècles, inclinerait à cette conclusion. Elle consisterait
310
légaux ; qu’elle s’en nourrit et même les invente
au
besoin. Sans les obstacles accumulés entre les amants légendaires — l
311
lieu de la candeur monumentale, les jeux d’esprit
au
lieu des drames du spirituel. Selon les sociologues, la passion doit
312
intentions et ses désirs et ses amours, composent
au
Ciel un être de lumière, une contrepartie transcendante, qui est son
313
éternel qui est son vrai moi, et qui est un ange
au
ciel. Et ces anges, nommés Fravartis, sont des entités féminines. On
314
élestes où croissent les plantes d’immortalité »,
au
centre du monde spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le
315
pes), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet
au
monde des Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant l’âme sa
316
ait un jour abandonner, mais tient à l’être même,
au
fait de la personne. Nulle technique et nulle science de l’homme ne p
317
ur première et drue, les philologues nous ont mis
au
défi d’apporter un peu plus de justesse dans le style de nos émotions
318
re, Orson Welles assurait que la Suisse n’a donné
au
monde que la pendule à coucou. Il entendait que la Suisse n’a pas pro
319
qu’ils sont que l’horlogerie suisse donne l’heure
au
monde entier et ne craint personne. Il faut admettre ensuite que notr
320
sapins en bataillons noirs et pensifs, s’arrêtant
au
sommet d’un seul coup, — et s’ouvre à l’autre bout dans l’espace doré
321
lors pas de milieu, ils atteignent à l’universel.
Au
fond de son trou, l’homme de Disentis, de Goeschenen, de Viège, entre
322
humaine, tandis que notre Américain la réduisait
au
joujou ? Il est vrai que nos meilleurs esprits, hors de l’étroit comp
323
la Suisse qui a fait leur nom et qui l’a propagé
au
loin ; c’est au contraire de l’étranger, des grands pays voisins et p
324
t la mise en esclavage de l’homme par la machine.
Au
moment même où l’Occident voit sa technique et ses valeurs techniques
325
Car sans culture occidentale, point de technique,
au
sens actuel, au sens universel du terme ; et à l’inverse, sans techni
326
occidentale, point de technique, au sens actuel,
au
sens universel du terme ; et à l’inverse, sans technique, point d’ave
327
, sans technique, point d’avenir pour la culture,
au
sens occidental du terme. L’une se nourrit de l’autre et l’une sans l
328
. À l’origine des inventions européennes du xvie
au
xixe siècle, qui ont décidé du sort de la technique moderne, et par
329
considération utilitaire. C’est du rêve de partir
au
hasard sur les routes qu’est née l’auto, comme le prouve le récit de
330
e. Enfin, la machine à vapeur. Celle qui existait
au
début du xviiie siècle était des plus rudimentaire : il fallait qu’u
331
e, et sur une confusion des effets et des causes.
Au
début, il y a le rêve, le jeu ; plus tard viennent l’industrie et les
332
gros dividendes : mais ceci n’explique pas cela.
Au
début, il y a ces jouets pour grandes personnes qui font sourire l’éc
333
réduction de la culture générale dans l’éducation
au
profit de la seule formation technique. Dans la première moitié du xx
334
r l’homme et ne feront rien sans lui. J’écrivais
au
lendemain d’Hiroshima : La bombe n’est pas dangereuse du tout. C’es
335
si utilitaire soit-elle, qui ne puisse être mise
au
service des passions meurtrières de l’homme : le couteau de cuisine a
336
e premier tiers du xixe siècle — l’homme attaché
au
service des machines jusqu’à seize heures par jour, dès sa jeunesse,
337
raire en les accélérant, que nous sommes parvenus
au
seuil d’une ère nouvelle, qui doit et peut, progressivement, nous per
338
u contraire libérateur dès qu’il est poussé jusqu’
au
bout, et qu’il n’a plus besoin d’être servi, mais seulement surveillé
339
réduction du temps de travail moyen à l’usine ou
au
bureau, obtenue depuis trois quarts de siècle, est d’environ deux-mil
340
s’il s’agissait de deux entités indépendantes et
au
surplus rivales. Nous avons vu que leurs sources créatrices sont com
341
, à la fois fabulatrice et fabricatrice, poétique
au
sens étymologique. Et nous pouvons aisément vérifier que leurs effets
342
nous pouvons aisément vérifier que leurs effets,
au
stade présent de leur évolution, loin de se contrecarrer et de se nui
343
r cela reviendrait à opposer l’arbre et le fruit,
au
détriment final de l’un et de l’autre. On nous répète que notre socié
344
dée que la formation technique exclusive favorise
au
maximum le progrès technique. Mais toute l’expérience européenne déme
345
ait mon collaborateur le plus actif et imaginatif
au
Centre européen de la culture, à Genève, qu’il ne devait quitter qu’u
346
cette « casual brilliance » dont a parlé le Times
au
lendemain de sa mort. Reçu premier sur cent à l’agrégation d’allemand
347
subir la première attaque, suivie d’une opération
au
cerveau. Fallait-il vraiment, écrivait-il alors, être « nettoyé » par
348
eul déclaré, était celui d’un absolu monothéisme,
au
nom duquel il récusait toutes les constructions dogmatiques — saint T
349
té heureuse et nostalgique, par son acquiescement
au
monde charnel, par son sens cosmique du langage musical, par sa ronde
350
évaluations) lui permettaient de donner le change
au
premier venu. Il protégeait en lui le grand poète qu’il se sentait de
351
le temps signifiant de l’esprit, temps de louange
au
« Dieu qui nous traverse ». ac. Rougemont Denis de, « Le Temps de
352
« brillante désinvolture » dont a parlé le Times
au
lendemain de sa mort. Reçu premier sur cent à l’agrégation d’allemand
353
subir la première attaque, suivie d’une opération
au
cerveau. Fallait-il vraiment, écrivait-il alors, être « nettoyé » par
354
Institution, puis en français l’épître liminaire
au
roi de France. Il a vingt-cinq ans. Il vient d’élaborer en quelques m
355
aminé, ce serait une longue histoire. » Semblable
au
roi David molesté par les guerres et navré au milieu de son peuple pa
356
toute une élite européenne, assemblée devant lui,
au
pied de la chaire, et dont il connaît bien les circonstances concrète
357
orité, qui est de l’esprit. Faut-il ranger Calvin
au
camp de la liberté ? Oui certes, dans la mesure où par la seule vertu
358
tard, à Orléans, nous entendions ensemble Jeanne
au
bûcher, de Paul Claudel et Arthur Honegger, cette bouleversante décla
359
nos Aires, j’étais tombé en arrêt, médusé, réduit
au
silence, au pied d’une cathédrale d’eucalyptus géants plus hauts que
360
’étais tombé en arrêt, médusé, réduit au silence,
au
pied d’une cathédrale d’eucalyptus géants plus hauts que les tours de
361
ier. Je l’avais connue cosmopolite et parisienne,
au
sens noble que définit la seule Société des esprits. Et j’ai vu qu’el
362
t ; 2° que le Marché commun serait impensable (et
au
surplus n’aurait jamais vu le jour) s’il ne s’inscrivait pas dans une
363
nt que des problèmes marginaux. La culture serait
au
mieux l’ornement des loisirs, un luxe flatteur, une dernière touche q
364
pularité, cette courte vue matérialiste se révèle
au
premier examen non seulement fausse en soi mais particulièrement dang
365
uropéenne ? Sinon par la différence des cultures,
au
sens le plus large du terme, qui va de la religion à la technique en
366
tre époque, celle d’Einstein, l’énergie est égale
au
produit de la masse par le carré de la vitesse de la lumière, et cela
367
vous rappeler que depuis Dante et Pierre Dubois,
au
début du xive siècle, en passant par le roi de Bohême, Georges Podie
368
passant par le roi de Bohême, Georges Podiebrad,
au
xve siècle ; par le duc de Sully, l’évêque morave Comenius, le philo
369
philosophe Leibniz et l’homme d’État William Penn
au
xviie siècle ; par l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau et Kant au xviii
370
le ; par l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau et Kant
au
xviiie siècle ; par Saint-Simon, Bentham, Mazzini et Proudhon au xix
371
e ; par Saint-Simon, Bentham, Mazzini et Proudhon
au
xixe siècle, jusqu’à Coudenhove-Kalergi, Briand et Churchill, de nos
372
e harmonieuse serait sans nul doute plus conforme
au
génie de nos peuples divers, mais voilà six-cents ans qu’elle échoue
373
l’avènement d’une union fédérale, seule conforme
au
génie « un et divers » de la culture européenne. L’Europe n’est pas
374
mondiales du communisme, ni de valeurs à proposer
au
tiers-monde récemment libéré ? Vouloir faire l’Europe par des procédé
375
ersonnelles, — non vers les grandeurs nationales.
Au
terme de l’intégration européenne, s’il ne devait y avoir que dividen
376
la « théorie » quotidienne à leur troupe. C’était
au
mois de mars 1940. L’un de mes premiers projets de plan révèle l’idée
377
née. Avec un de mes camarades, je vais m’annoncer
au
chef de la police de Berne, qui a demandé quelques volontaires. Il no
378
nous défendre. Depuis plusieurs années, je pense
au
Saint-Gothard comme au cœur de l’Europe, à son bastion sacré, et je l
379
plusieurs années, je pense au Saint-Gothard comme
au
cœur de l’Europe, à son bastion sacré, et je l’ai dit hier soir encor
380
permettent de publier cela. » Lundi 17 juin 1940
au
soir Faisons le point, bon exercice pour rester maître de soi-même. P
381
nsant que c’était commencé. D’une fenêtre donnant
au
nord, j’ai regardé longtemps la ville, apparemment paisible, et la li
382
ragique dans lequel nous baignons… L’ai fait lire
au
lieutenant-colonel M. et aux autres camarades, ils le trouvent bien,
383
cela demain matin. Arriver à sept heures tapantes
au
bureau, surtout. Notre projet du 6 juin se précise. Ph. Mottu est en
384
giques. Mardi 18 juin 1940 À sept heures précises
au
bureau. Sur ma table, une note me priant de passer chez le colonel, c
385
. Je me sens tout nu. Faute de soldats baïonnette
au
canon — on n’en trouve point — c’est le lieutenant-colonel M. qui m’a
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st pas la question… La question est de me déférer
au
tribunal militaire. On me reconduit enfin chez moi. Écouté la radio p
387
qui auraient pu être tentés d’intégrer notre pays
au
système du Troisième Reich alors triomphant. Le général Guisan a d’ai
388
C’est donc le général lui-même qui vous condamne
au
maximum de la peine : quinze jours au fort de Saint-Maurice, au pain
389
us condamne au maximum de la peine : quinze jours
au
fort de Saint-Maurice, au pain et à l’eau, sans visites ni courrier.
390
la peine : quinze jours au fort de Saint-Maurice,
au
pain et à l’eau, sans visites ni courrier. Vous avez bien compris ? V
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Repos ! Le colonel a bien voulu prendre un verre,
au
terme de cette petite cérémonie. 22 juin 1940 Céder à l’ennemi sur le
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e de défendre ? Je relis les instructions données
au
général Guisan le 31 août 1939 par le Conseil fédéral : Vous avez pou
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nous croyait pas, notre démarche était ratée, et
au
surplus couvrait la Ligue de ridicule. En fait, celui qui reçut cette
394
quelques jours plus tard : « Vous êtes imprudent
au
téléphone. Par bonheur, c’est moi qui suis chargé des rapports d’écou
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: « Juin 1940, la débâcle des armées françaises.
Au
lendemain de l’entrée des Allemands à Paris, Denis de Rougemont, alor
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e, la voiture s’éloigne. Demain, je suis convoqué
au
Palais fédéral. Est-ce vraiment pour y discuter une fois de plus ce v
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’époque — n’eurent d’autre effet que de me piquer
au
jeu. Bien décidé à n’en pas tenir compte, je finis par accepter la pr
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de rénovation économique et politique. Elle avait
au
départ formé le noyau du premier mouvement de résistance, au sens que
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ormé le noyau du premier mouvement de résistance,
au
sens que ce mot devait prendre un peu plus tard dans les pays occupés
400
n’étaient point exactement celles qu’on eut alors
au
Palais fédéral pour favoriser mon voyage. Mais le fait est qu’elles j
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ille : tous les trois consacraient leur éditorial
au
programme de la Ligue. Les notes personnelles qu’on vient de lire me
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rrectement la situation psychologique qui régnait
au
mois de juin 1940, lorsque fut prise la décision de créer le Réduit n
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orporé à l’état-major général — pour avoir écrit,
au
lendemain de la chute de Paris, un papier à la gloire de la capitale
404
ment presque mortel des nationalismes autarciques
au
succès du Marché commun, qui gage matériellement la réconciliation fr
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o-allemande ; de l’alliance de guerre avec l’URSS
au
Mur de Berlin, et de la Libération à la perte des pays de l’Est ; de
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l’omniprésence communiste en France et en Italie
au
repli général du PC, à sa suppression eu Allemagne, et à la défection
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l’explosion démographique ; du chômage endémique
au
suremploi ; des empires d’outre-mer français, anglais, hollandais et
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trés en fonction dès 1963.) Enfin, l’Europe offre
au
monde le modèle d’une communauté organisée selon la méthode fédéralis
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utriche, et surtout aux États-Unis, en Afrique et
au
Brésil. On cherche encore — on va trouver — un système général de fre
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ridionales, la mobilité de l’industrie permettant
au
phototropisme naturel de se manifester librement : boom sur les rives
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péens, néo-socialistes et néo-libéraux s’opposent
au
sujet des problèmes d’aménagement du territoire européen, d’urbanisme
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et l’hygiène mentale, largement socialisées, sont
au
premier plan des soucis publics. La vie culturelle est devenue la par
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se laisser « être-vécu » par les divertissements (
au
sens pascalien) que lui offre une production massive de spectacles de
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résultats des mutations récentes que j’énumérais
au
début sont devenus généralement visibles et sensibles ; ils affectent
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emparts. En Amérique, les villages naissent comme
au
hasard le long des routes frayées par les pionniers : ils ne sont guè
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école, côté de la mairie et côté du café ; marché
au
centre, et carrefour principal des apports régionaux et des courants
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) Lire et parler Il n’est pas de démocratie,
au
sens européen du terme, qui ne repose sur la libre discussion, sur le
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mmunales se prononce chaque année plus nettement.
Au
plan européen, le Conseil des communes d’Europe, l’Union des villes e