1
La voie et l’aventure (janvier 1957)a b
Ce
qui s’oppose coopère, et de ce qui diverge procède la plus belle harm
2
nvier 1957)a b Ce qui s’oppose coopère, et de
ce
qui diverge procède la plus belle harmonie. Héraclite Reconnaître
3
autres plans, pourtant, les différences éclatent.
Ce
serait faire tort à l’homme que de nier leurs liens avec certaines op
4
rtains penseront qu’il est dangereux de souligner
ce
qui nous distingue, au lieu de mettre en valeur ce qui nous est commu
5
e qui nous distingue, au lieu de mettre en valeur
ce
qui nous est commun ; qu’on risque ainsi de nourrir les préjugés, et
6
e paix, les passer sous silence ou les minimiser,
ce
serait perdre d’avance les deux vertus majeures qui dénotent une unio
7
bie, Avicenne et Sohrawardi, nous ont laissés sur
ce
sujet fondamental6. Le récit d’Avicenne est une initiation à l’Orien
8
rendre le voyage mystique vers l’Orient. Quel est
ce
cosmos symbolique ? À droite, l’Orient des Formes et du Soleil levant
9
e » (le non-être). La Ténèbre règne à demeure sur
ce
pays. « Ceux qui le cultivent viennent d’ailleurs… » (Thème de l’Exil
10
vent viennent d’ailleurs… » (Thème de l’Exil.) Et
ce
climat est un lieu de dévastation, un désert de sel, rempli de troubl
11
nt dans nos esprits. Nous verrons par la suite de
ce
livre comment l’Occident historique, relevant un défi qui semblait éc
12
r le carré au cercle. » L’Européen commente ainsi
ce
bref dialogue : « Dans ces deux voies de réalisations de soi, l’une a
13
amour et de la grâce de Dieu. Le fils d’un roi de
ce
monde quitte son palais princier pour aller dans la solitude la plus
14
s le second, d’un essai de montée de l’homme vers
ce
qui nie la créature. Foi et Connaissance. L’Oriental, tournant le do
15
lusion) afin qu’elle aille vers l’Esprit, sachant
ce
qu’elle fait. « Ô bien-aimé ! si imprégné de la Connaissance, si déta
16
les méfiances. Car chacun pense de l’autre : est-
ce
qu’il dit vrai ? trouve-t-il vraiment l’objet de sa recherche ? et ce
17
l ? S’identifier à l’Un, à la divinité, ne serait-
ce
pas, pense l’Occidental, une illusion psychologique chez les très rar
18
ut-être demain de la vie, pense l’Oriental, n’est-
ce
pas régner sur la Maya ? Et chacun sera tenté de tenir pour illusoire
19
ui traitent de mon sujet s’accordent au moins sur
ce
point, malgré les divergences de leur vocabulaire, de leur angle de v
20
seuls ? L’individu peut-il vraiment compter, dans
ce
grouillement sempiternel ? Mais je vais aux quartiers anciens : celui
21
es grillagées, surmontés de clochetons baroques ?
Ce
sont des temples, dit mon guide. Devant l’idole vêtue de soie précieu
22
Je cherchais à dire autre chose. Kassner m’offre
ce
mot : le corps magique, et il le commente en ces termes11 : « Âme cor
23
claration de Ramakrishna que je citais en tête de
ce
chapitre : « Il n’y a aucune différence, que vous l’appeliez Toi ou q
24
s grise. Que vaut un homme ? Et finalement,
ce
qu’il importe de voir, ce sont les résultantes majeures des complexes
25
mme ? Et finalement, ce qu’il importe de voir,
ce
sont les résultantes majeures des complexes doctrinaux dont on vient
26
ite d’un grand du royaume qui, en échange de tout
ce
qu’il avait fait pour Xerxès et son armée, pour l’équipement de la ca
27
fils. Sur quoi Xerxès, irrité, fait mettre à mort
ce
seul fils et couper le corps en deux moitiés dans le sens de la longu
28
nt les quatre frères et le père du coupé en deux.
Ce
qui manque ici, c’est l’idée grecque de mesure et, en liaison avec el
29
aut la déchiffrer dans ses actes et ses opinions.
Ce
qu’il pense de la personne, du destin, ce qu’il proclame moral ou imm
30
inions. Ce qu’il pense de la personne, du destin,
ce
qu’il proclame moral ou immoral, son attitude en face de la mort — to
31
bitre. Même sans être philosophe, il s’entend sur
ce
point aux distinctions les plus fines, bien que leurs résultats se mo
32
té auquel il n’est pas permis de porter atteinte.
Ce
qui s’y passe, et ce qui en provient, ne peut naître que du libre arb
33
s permis de porter atteinte. Ce qui s’y passe, et
ce
qui en provient, ne peut naître que du libre arbitre, sous peine de d
34
e sont des faveurs obtenues par contrainte. Quand
ce
noyau est lésé, des tourbillons de néant s’en dégagent. La réaction
35
totale ! D’où provient alors cette « horreur » et
ce
« plus violent des refus » qu’éprouve l’Européen, selon Jünger, devan
36
s dans le domaine religieux, de préférence. N’est-
ce
pas là que l’irritante question de la « supériorité » de ceci sur cel
37
u’on n’y dispose pas d’éléments mesurables, comme
ce
serait le cas au plan de l’économie ou de l’état social par exemple ?
38
Occident. 1. L’Occident étant représenté, dans
ce
cas particulier, par la théologie orthodoxe des catholiques et des pr
39
’est-à-dire 330 millions. 5. Je précise que dans
ce
chapitre, sauf exception, je demanderai à l’Inde de représenter l’Ori
40
es Afro-Asiatiques et les Arabes savent trop bien
ce
qu’elle représente : l’entité qui seule les rassemble dans une hostil
41
mêmes espoirs et les mêmes doutes, et malgré tout
ce
qu’il serait tellement facile de dire, la même foi dominant l’arrière
42
pe, et si l’on en veut une, il faudra l’inventer.
Ce
qui ne facilite guère l’œuvre d’union… Ainsi jouent les sophistes, et
43
réputent inexistant selon les normes académiques.
Ce
légitime souci des pédagogues devient chez les écrivains libres une m
44
ondre au réel, car il s’agit maintenant de sauver
ce
réel, et non pas d’ergoter sur sa définition. En privant le concept E
45
eu près comme d’une œuvre d’art : est-elle née de
ce
jour où l’on a fait son plan, ou reçu sa commande, ou senti son clima
46
s grandes journées, et « répète avec complaisance
ce
nom qui indique l’éveil d’un sentiment nouveau15 ». Cependant, la pri
47
ent des cartes de l’Europe en tant que telle, et (
ce
qui est encore plus important) ils étaient le témoignage de l’intérêt
48
e culture européenne, en arguant non seulement de
ce
qu’une pareille culture est difficile à définir, mais de la complexit
49
-disant autonomie de leur culture. En vérité, sur
ce
plan-là, nulle réalité créatrice ne se confond avec les limites accid
50
hanges. Quant au plan politique on a vu récemment
ce
que valaient à l’épreuve les fameuses souverainetés que nos ci-devant
51
is gardons-nous aussi de confondre plus longtemps
ce
mélange de lyrisme et d’émouvants souvenirs, d’orgueil injustifié et
52
pouvoir d’une même police, on obtient finalement
ce
qu’on mérite, j’entends l’État totalitaire. Il reste, hélas ! qu’aux
53
, et n’en sacrifierait que l’illusoire, j’entends
ce
qui est déjà perdu de toute façon et qui ne pourrait être récupéré —
54
t qui ne pourrait être récupéré — pour autant que
ce
soit désirable — qu’au niveau de la fédération : la souveraineté peut
55
que si elle exprime, traduit et tend à préserver
ce
qu’il y a de créateur dans cette communauté. J’en conclus que la form
56
de, janvier 1957. 15. D’une lettre que m’écrit à
ce
sujet le comte Jean de Pange. La référence se trouve dans Th. Mommsen
57
uquel il accroche mon nom. Je n’attaquais rien de
ce
qu’il défend avec tant de passion et de juste colère. Je suis très lo
58
article intitulé « L’Europe au pied du mur » par
ce
post-scriptum : « Je sentais l’urgence de rappeler que l’Europe ne pe
59
ce. En effet. Mais on a généralement su où était,
ce
que faisait la Suisse. En 14, en 39, elle était neutre. Mais l’Europe
60
veau. Pourquoi donc accorderais-je au fédéralisme
ce
que je refusais au chauvinisme ? Il y avait une Europe de Romain Roll
61
déjà sonner le sabre qu’elle n’a pas encore. Est-
ce
ma faute si elles ne se ressemblent pas. La “filibusterie” consiste-t
62
professeurs.” Le mensonge n’est pas mon fort, fût-
ce
pour “favoriser l’union”. Je m’en excuse. »
63
l’utopie de George Orwell 1984. Il y eut d’abord
ce
titre subversif à l’aube du siècle : Les Illusions du progrès, de Geo
64
citer Bergson, réclamant un supplément d’âme pour
ce
corps subitement agrandi, le monde technique. Deux guerres mondiales,
65
ent les corps non moins que les âmes, mettons que
ce
fut assez pour justifier le scepticisme amer de nos élites à l’égard
66
s de symboles. Essayons de les interpréter. Tout
ce
qui compte en Europe, depuis un demi-siècle, dans les lettres, les ar
67
e de ne plus compter. Inutile de citer des noms :
ce
seraient ceux, justement, que tout le monde connaît, la liste complèt
68
ersuadé de la valeur des conventions ; mais n’est-
ce
pas lui qui ouvrit, en 1919, le grand courant du pessimisme européen,
69
ang ; mais sa phrase est plus subversive que tout
ce
qui passe pour tel dans les cafés, et sa foi prend l’allure d’un défi
70
orthodoxie restaurée, justifiant elle aussi, fût-
ce
par son seul échec, la dissidence de la pensée dans le monde moderne.
71
kegaard et de Dostoïevski. Il est remarquable que
ce
siècle n’ait retenu du précédent que les génies antisociaux, les héro
72
mocratie, l’État social, la Morale athéiste. Tout
ce
qui compte en Europe est donc antibourgeois, j’entends bien dans le d
73
elle aujourd’hui qui est prise d’angoisse devant
ce
qu’ils dénonçaient en vain. C’est elle qui croit aux catastrophes pro
74
retard, un pessimisme fataliste et résigné. Dans
ce
décalage séculaire entre la conscience et le réel, naît l’idée d’une
75
jusqu’ici deux grands noms, qui dominent pourtant
ce
tableau. L’influence de Marx et de Freud sur les classes dirigeantes
76
squés » avec un zèle amer et quelque peu sadique.
Ce
succès n’est pas dû à la lecture de leurs œuvres ardues et complexes,
77
ifique. Peu de systèmes, sans doute, méritèrent à
ce
point qu’on dise d’eux qu’ils ont « fait leur temps », au double sens
78
uences. Tout portait l’intelligentsia à confondre
ce
rêve d’angoisse avec notre avenir historique, à tenir cette logique d
79
toire de mille ans. » Au fait, nous en sommes là,
ce
n’est plus une hypothèse. L’Histoire dépend de nouveau de ce que nous
80
us une hypothèse. L’Histoire dépend de nouveau de
ce
que nous en ferons, et non plus d’une courbe mythique, d’une Évolutio
81
ne l’a pas dit ? Curieusement, tout est faux dans
ce
langage ; tout n’est que manière de parler abusivement prise à la let
82
sans l’ordre exprès d’un président, d’un général.
Ce
n’est pas elle qui est dangereuse, c’est l’homme. Et les cerveaux éle
83
stiquent des énergies décelées par leurs calculs.
Ce
qui se déchaîne, encore une fois, c’est l’homme. En vérité, les seuls
84
se qui aient eu le droit de maudire la technique,
ce
ne sont pas les bourgeois de ce siècle, ni leurs penseurs, mais bien
85
ire la technique, ce ne sont pas les bourgeois de
ce
siècle, ni leurs penseurs, mais bien les ouvriers du xixe et les tra
86
r Bernanos, un malentendu sans pareil s’attache à
ce
mot synthétique. Qu’est-ce qu’un robot ? Ce n’est pas un homme automa
87
ans pareil s’attache à ce mot synthétique. Qu’est-
ce
qu’un robot ? Ce n’est pas un homme automatique, comme des millions d
88
che à ce mot synthétique. Qu’est-ce qu’un robot ?
Ce
n’est pas un homme automatique, comme des millions de personnes le cr
89
de nos illusions mais aussi de nos scepticismes.
Ce
n’est pas l’accroissement de nos biens, ni la solution de nos maux, c
90
t d’une directrice de théâtre (Mary Morgan). Tout
ce
monde s’est entendu pour trouver dans l’œuvre de Denis de Rougemont u
91
l (Albin Michel, éd.) qui est aujourd’hui orné de
ce
laurier. Des prix ? me dit Denis de Rougemont, j’en ai manqué beaucou
92
ent, quelqu’un qui se levait pour déclarer : Mais
ce
n’est pas possible ? Rougemont ? Un Suisse ? Un étranger ? J’ai donc
93
de croire à l’Europe. On sait que cet historien,
ce
philosophe s’est, depuis dix ans, consacré à militer pour l’idée de f
94
rique, pour savoir que l’Europe existe, ne serait-
ce
que dans l’esprit des Américains qui ne veulent pas savoir qu’il y a
95
rs son histoire et d’en mesurer les effets. C’est
ce
que j’ai tenté dans mon livre et ma conclusion est tout à fait optimi
96
ze heures du soir et quatre heures du matin, mais
ce
régime doit lui convenir puisqu’il annonce deux importants ouvrages :
97
sonnaliste en quelque sorte et l’on se rappelle à
ce
propos les débuts de Rougemont qui milita avec Emmanuel Mounier pour
98
ion romanesque. C’était sans songer à l’auteur de
ce
Nicolas de Flue dont nous n’avons pas encore eu la représentation s
99
eu de chose toute tentative verbale pour exprimer
ce
que l’homme européen a conçu de plus pur, de plus fort et de plus exa
100
s, l’Europe réelle est loin de tels sommets, mais
ce
sont tout de même ses sommets. Elle n’est pas souvent digne de ces œu
101
autres » l’ignorent ; ils voient plus facilement
ce
qui est beaucoup plus bas, au niveau du contact brutal entre leurs co
102
actérisé notre civilisation, des origines jusqu’à
ce
jour, présente évidemment la densité maxima. Les Amériques et certain
103
aux idéogrammes ; et le contrôle des naissances.
Ce
tableau de la diffusion de notre civilisation résume tant d’aspects v
104
électives à l’excès, qu’on en vient à se demander
ce
que peut bien signifier, en fin de compte, l’occidentalisation d’un p
105
emploi et donne un sens à l’aventure occidentale,
ce
système de valeurs reste ignoré, refusé d’instinct par les masses ou
106
: composez maintenant une chanson dans le goût de
ce
pays ; mais ils ne purent écrire que de petites mélodies qui ne rappe
107
valeurs ? Ils nous obligent à nous interroger sur
ce
qui va de soi dans nos façons de penser et nos conduites habituées ;
108
habituées ; à prendre conscience, devant eux, de
ce
que nous croyons et voulons ; à réviser sous leur regard méfiant les
109
et sont le plus souvent totalement ignorées. Mais
ce
qu’il m’importe de montrer, c’est comment ces produits et ces princip
110
in du xviiie siècle ? C’est qu’il se produisit à
ce
moment, en Europe, une conjonction sans précédent : celle de la scien
111
ique. Il ne s’agit nullement ici de politique, et
ce
n’est qu’en vertu d’un accident de l’histoire que la France paraît se
112
adicales se conçoivent : ou bien garder pour nous
ce
qui ne peut que troubler et déséquilibrer les autres, ou bien imposer
113
et sa voix détermine l’économie de son pays, que
ce
soit d’une manière directe comme en Suisse, ou plus souvent par déput
114
r députés interposés ; mais il sait trop rarement
ce
qu’il fait, dans ce domaine tout au moins. D’autre part, les travaux
115
; mais il sait trop rarement ce qu’il fait, dans
ce
domaine tout au moins. D’autre part, les travaux des experts et des é
116
u, nous désirions savoir, comme l’électeur moyen,
ce
qui se passerait alors, selon toute vraisemblance. Que la répugnance
117
députés — n’hésite pas, lui, à jouer le jeu de «
ce
qui se passerait si… » Seulement, il a tendance à jouer perdant, à pr
118
e se passerait-il si… ? — Rien ou presque rien de
ce
que vous redoutiez, mais beaucoup de bonnes choses qu’il vous reste à
119
se qu’il faut répondre oui aux deux questions. Et
ce
paradoxe apparent définit assez bien le rôle que doit aujourd’hui s’a
120
re. On ne fera pas l’Europe sans sa culture, car
ce
serait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cette culture fonde et
121
ans sa culture, car ce serait faire l’Europe sans
ce
qui la définit. Cette culture fonde et manifeste l’unité qui est la v
122
ispersées, besoins communs Qu’a-t-on fait dans
ce
sens depuis que la grande question de l’union européenne s’est trouvé
123
talité de cette culture, elle se réduirait vite à
ce
qu’elle est sur la carte : 4 % des terres du globe (et très pauvres e
124
entre européen de la culture Sans attendre que
ce
problème ait reçu la moindre promesse d’un début de solution raisonna
125
e commun. Quelles sont donc les grandes lignes de
ce
programme ? Laissant de côté des réalisations passées, qui furent ent
126
958)l Cela se passait en 1932, sur le seuil de
ce
quart de siècle qui allait voir l’ascension d’Hitler, puis sa ruine e
127
i relie les hommes ; d’autre part, à l’autorité :
ce
serait celle d’une élite véritable de chefs, défenseurs supérieurs qu
128
tolérance constitutionnelle ». Comment multiplier
ce
type humain ? Freud confie son espoir lointain à l’action de ces deux
129
ussant à la haine, d’où sortirait la guerre… Mais
ce
qui « règne » en Occident, il y a beau temps que ce n’est plus une cl
130
qui « règne » en Occident, il y a beau temps que
ce
n’est plus une classe ! Les décisions qui font l’histoire concrète, e
131
l’État, pour une fois tous hostiles à la guerre.
Ce
grand homme, plein de bon sens dans sa conversation, cédait facilemen
132
losion d’Hiroshima. Tragique et sublime ironie de
ce
dialogue de deux génies, dont l’un voit bien l’avenir, mais ignore qu
133
possible ? En fait, la situation s’est renversée.
Ce
n’est pas un super-État qui attend son arme, mais cette arme qui atte
134
Freud nous fait encore défaut : comment imaginer
ce
sentiment commun — idéal ou peur collective — qui provoquerait l’unio
135
oduit entre le 17 février et le 17 novembre 1848.
Ce
raccourci demande quelques explications, qui nous obligent à un rappe
136
édération. Il y a là un étrange anachronisme. Car
ce
qui se produisit ce jour-là, fut simplement la signature d’un pacte e
137
un étrange anachronisme. Car ce qui se produisit
ce
jour-là, fut simplement la signature d’un pacte entre les trois « com
138
erwald, maîtresses des débouchés nord du Gothard.
Ce
col était le seul à relier au travers d’une seule chaîne des Alpes le
139
dans la détermination de la mission singulière de
ce
pays. En effet, ce fut bien pour assurer la garde du col au nom de l’
140
on de la mission singulière de ce pays. En effet,
ce
fut bien pour assurer la garde du col au nom de l’Empire, contre les
141
ester, en leurs personnes et en leurs biens ». Et
ce
pacte devait « s’il plaît à Dieu, durer à perpétuité ». De fait, il a
142
s unités de langues et d’économies fort diverses.
Ce
long processus d’agrégations contractuelles ou forcées, à la faveur d
143
rquable qu’ils n’aient pas cherché la solution de
ce
problème dans l’unification systématique, à la manière jacobine, mais
144
undestaat). S’ils ne furent pas les seuls à poser
ce
problème, dans l’Europe du xixe siècle, ils furent les seuls à le ré
145
endait pas moins du bon plaisir des cantons, dans
ce
domaine.) Cependant, la population augmentait rapidement. Un prolétar
146
Confédération et les hommes du canton… Il n’est,
ce
me semble, aucun motif de conserver un pareil état de choses… Rien ne
147
temps, que cette idée ait acquis plus de netteté,
ce
sentiment plus d’énergie. Ce mémorable progrès, tout nous le révèle.
148
uis plus de netteté, ce sentiment plus d’énergie.
Ce
mémorable progrès, tout nous le révèle. Les paroles, les écrits, les
149
nombre de cantons, et cette anxiété elle-même, et
ce
malaise général qu’il est impossible de méconnaître, et cette espéran
150
ver le remède aux maux qui affligent la patrie. »
Ce
« nouveau Pacte » se résumait essentiellement dans l’idée de créer un
151
membres — relatent ordinairement le contraire de
ce
qui s’est dit dans une commission ». En sept semaines, au cours de 31
152
on sens. Escamotage ou solution de sagesse, voici
ce
compromis qui tient en trois articles : Article 1. Les peuples des v
153
r effective, paraît d’autant plus remarquable que
ce
processus-éclair (9 mois en tout !) succédait à une longue période de
154
umes et traditions locales si chères aux Suisses.
Ce
furent ces craintes, précisément, qui se révélèrent, dans le fait, «
155
édéralistes », bien qu’ils fussent opposés à tout
ce
qui menaçait de diminuer les souverainetés locales et d’établir un li
156
destin au nom d’une vocation universelle. Qu’est-
ce
en somme que la Renaissance ? Sinon le moment d’intégration violente
157
s et les microfilms accumulés dans les archives ;
ce
Musée est une invention, cette Mémoire du Monde est un acte, et cette
158
l’histoire. Qui d’autre que l’Europe a su tendre
ce
piège à l’espace et au temps de l’humanité totale ? Pour ce qui est v
159
l’espace et au temps de l’humanité totale ? Pour
ce
qui est venu de l’Europe, on renonce à l’énumérer ; c’est « tout ou p
160
à l’énumérer ; c’est « tout ou presque tout » de
ce
qui donne sa figure à la modernité du monde. L’idée même de modernité
161
nstantané du Progrès… L’idée même de Laboratoire,
ce
lieu privilégié où l’on viole les tabous, mais qu’entoure le respect
162
organisme, on ne voit pas quelle autre partie de
ce
grand corps peut prétendre à pareille fonction ou s’y trouve à ce poi
163
eut prétendre à pareille fonction ou s’y trouve à
ce
point prédestinée. Du seul point de vue de l’économie des échanges, e
164
ester ou à redevenir — désormais sans hégémonie —
ce
qu’elle fut dès la Renaissance : une fonction mondiale, un foyer, une
165
État de la communauté européenne. Je me rappelle
ce
jeune Oriental qui disait devant un congrès d’étudiants internationau
166
ie moderne. La situation n’a guère changé depuis
ce
congrès, qui marqua le départ de l’action pour l’Europe. Malgré l’hum
167
érimé, qui plaît aux foules. Cet irréalisme têtu,
ce
sentimentalisme de cadets, explique seul que la politique de nos État
168
rdent au moins le pouvoir de refuser l’union sous
ce
prétexte, tout sauf les évidences économiques, géopolitiques et mondi
169
mie — qui est le secret du fédéralisme. Mais tout
ce
qui a fait l’Europe illustre cette méthode. Prenez le dogme : la Trin
170
ces précises, non si on les mêle pour simplifier,
ce
qui ne donne que le brun des uniformes. Prenez, le corps humain. Pren
171
es. Prenez, le corps humain. Prenez, la vie. Tout
ce
qui vit, tout ce qui crée, vit et crée en dépit de cette tendance ver
172
rps humain. Prenez, la vie. Tout ce qui vit, tout
ce
qui crée, vit et crée en dépit de cette tendance vers l’uniformité do
173
x parlèrent à peine (Staline avait autorisé, pour
ce
jour-là précisément, la publication d’une interview « sensationnelle
174
e ne tendait sans cesse à être plus qu’elle-même.
Ce
qu’il y a de foncièrement européen dans l’existence encore fragile de
175
à leur tour, pourront appeler les Six de l’Est :
ce
qui ferait au total vingt-trois, qui se trouve être le nombre des fil
176
t-trois, qui se trouve être le nombre des fils de
ce
Japhet auquel fut dévolue l’Europe — l’Asie allant à Sem, l’Afrique à
177
es intégrer, ses chances les plus sûres de durer.
Ce
fait patent, sans précédent, d’une culture devenue planétaire (et san
178
dit plus raffinées, aient connu pareille fortune.
Ce
sont les lois de Minos, de Dracon et de Solon, venues d’Égypte, le Dé
179
ès, qui est l’accroissement du risque humain ; et
ce
ne sont pas seulement les secrets de notre ordre, mais aussi de notre
180
ils préfèrent nous parler de notre éclipse. C’est
ce
paradoxe planétaire que je voudrais d’abord examiner. Au lendemain de
181
existence même. Mais France, Angleterre, Russie…
ce
seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nou
182
, tant sociales et morales que matérielles… N’est-
ce
pas assez pour justifier les prophètes du désastre européen ? Que fau
183
certain seuil… Avant de rien pouvoir décider sur
ce
point, force nous sera donc de rechercher d’abord quelle est l’origin
184
ie agissante des masses européennes, à développer
ce
que je voudrais appeler les trois vertus cardinales de l’Europe : le
185
maintenant définir brièvement ces trois vertus et
ce
ne sera pas dans un esprit d’orgueil occidental, mais avec le souci d
186
actères les plus indiscutables de notre culture :
ce
sens de la vérité, qui a pour corollaire le sens critique, et qui a p
187
devant son destin sur la terre comme au ciel. De
ce
destin, il se croit ou se veut maître, pour une part tout au moins, g
188
libre, et de travail. Ici encore, comparons avec
ce
qui se passe ou s’est passé ailleurs. Les cultures totalitaires subor
189
ne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que
ce
sens est étroitement lié à celui de la responsabilité personnelle, et
190
on au sacré, dans notre civilisation profane. Or,
ce
même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamentale chez les pe
191
n valeur ces trois vertus cardinales de l’Europe,
ce
n’est pas seulement parce qu’elles permettent d’illustrer ce qui nous
192
s seulement parce qu’elles permettent d’illustrer
ce
qui nous distingue des autres cultures. C’est surtout parce qu’elles
193
e nos produits, donc au total, à l’expansion. Que
ce
mouvement ait été baptisé « impérialisme » au xxe siècle, voilà qui
194
a condition même de la vie. Illustrons maintenant
ce
dynamisme par ses résultats les plus typiques. Tout d’abord, ce sont
195
ar ses résultats les plus typiques. Tout d’abord,
ce
sont les Européens qui ont développé les sciences physiques et nature
196
t inventé le zéro bien avant nous. Mais l’Europe,
ce
laboratoire du monde, a poussé les sciences et les techniques qui en
197
ration de l’espace et du temps. L’espace d’abord.
Ce
sont les Européens qui ont découvert la Terre entière, alors qu’aucun
198
n autre peuple ne songeait à venir les découvrir.
Ce
sont eux qui ont ainsi permis à l’humanité tout entière de prendre pe
199
chez les sages de plusieurs autres cultures, mais
ce
sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et ont seuls
200
n des Européens. L’exploration du temps, ensuite.
Ce
sont les Européens qui ont inventé l’histoire et l’historiographie, a
201
nventé l’histoire et l’historiographie, avec tout
ce
que cela implique : philosophie de l’histoire, enseignement de l’hist
202
ix politiques des masses. À partir de l’histoire,
ce
sont les Européens qui ont inventé l’archéologie, comme ils ont inven
203
es voies de l’unité future du genre humain. Voilà
ce
que l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier
204
genre humain. Voilà ce que l’Europe a créé, voilà
ce
qu’elle offre désormais au monde entier, et elle ne peut faire autrem
205
umes, transports, urbanisme et architecture. Mais
ce
même monde méprise, ou ignore simplement notre psychologie et notre s
206
t menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par
ce
monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les aut
207
suffirait aujourd’hui pour les mettre à l’abri de
ce
genre d’illusion. Nous les Européens du xxe siècle, nous savons bien
208
t même parfois nos dictatures. Et nous savons que
ce
mouvement d’imitation s’opère à sens unique et n’est plus réversible.
209
et n’est plus réversible. Mais comment expliquer
ce
phénomène sans précédent dans toute l’histoire ? Nous avons vu que la
210
dit plus raffinées, aient connu pareille fortune.
Ce
sont les lois de Minos, de Dracon et de Solon, venues de la Crète et
211
de la Crète et de l’Égypte ancienne par la Grèce,
ce
sont le Décalogue et les Béatitudes, c’est enfin le code de Justinien
212
éterminée. Et les autres n’en savaient rien. Mais
ce
fut plus souvent l’agression d’une civilisation rivale, soit plus pri
213
t pas une invention marxiste au sens politique de
ce
terme, et encore moins une invention soviétique. Ce n’est pas Popov q
214
terme, et encore moins une invention soviétique.
Ce
n’est pas Popov qui l’a inventé, mais c’est Karl Marx, un juif allema
215
val de Troie de l’Occident : la Technique et tout
ce
qu’elle entraîne de proche en proche dans les mœurs et les modes de p
216
er de sa vitalité créatrice, c’est en Europe, que
ce
péril doit être conjuré. Car ce qui nous menace de l’extérieur c’est
217
st en Europe, que ce péril doit être conjuré. Car
ce
qui nous menace de l’extérieur c’est aussi ce qui nous mine à l’intér
218
Car ce qui nous menace de l’extérieur c’est aussi
ce
qui nous mine à l’intérieur. Ce que les peuples d’outre-mer nous oppo
219
rieur c’est aussi ce qui nous mine à l’intérieur.
Ce
que les peuples d’outre-mer nous opposent, c’est ce que nous opposons
220
que les peuples d’outre-mer nous opposent, c’est
ce
que nous opposons nous-mêmes à notre vocation universaliste : je nomm
221
la grande masse aux réalités spirituelles, à tout
ce
qui donne un sens, une saveur à nos vies. Ce matérialisme plat ne ser
222
tout ce qui donne un sens, une saveur à nos vies.
Ce
matérialisme plat ne serait guère plus dangereux que la bêtise humain
223
de millions de morts, il est vrai… Et maintenant,
ce
n’est pas chez nous, mais chez les autres qu’il triomphe. Permettez-m
224
res qu’il triomphe. Permettez-moi de vous citer à
ce
propos deux textes dont le rapprochement éclaire cruellement mon suje
225
ée et terminée par un roulement de tambour, voilà
ce
qui doit logiquement se produire. Or ce n’est pas chez nous, en Euro
226
r, voilà ce qui doit logiquement se produire. Or
ce
n’est pas chez nous, en Europe, mais en Chine, que cette prédiction s
227
en Chine, que cette prédiction se réalise. Voici
ce
qu’écrit le quotidien de la jeunesse de Pékin, le 27 septembre 1958 :
228
muniste enferme un nombre équivalent d’individus,
ce
n’est qu’officiellement, par contrainte d’État : les communistes mili
229
la politique menteuse ou de courts intérêts, mais
ce
qu’il y a de meilleur dans le désir des hommes, l’intérêt dernier de
230
il nous faut constater qu’en fait et avant tout,
ce
qui s’oppose à la grande réunion, c’est paradoxalement l’exigence d’u
231
ar, s’il est vrai que l’Évangile demande l’union,
ce
n’est jamais aux dépens des vocations diverses, dont nulle instance h
232
que au xxe siècle. Au concret, cela signifierait
ce
que l’on nomme en termes techniques « l’intercommunion » des chrétien
233
mphes et des méfaits du nationalisme en Europe, —
ce
serait refaire l’histoire du plus long de nos siècles, le xixe , — ma
234
(Discours à la Convention, 26 avril 1793.) Mais
ce
libéralisme universel vire sans transition au collectivisme totalitai
235
rselle. Mais le dantoniste Robert fait repousser
ce
Projet fantastique en adjurant la Convention de revenir à la « réalit
236
bientôt appuyé par une idéologie adéquate. C’est
ce
contrecoup idéologique qui m’intéresse ici. Partant des mêmes prémiss
237
la chrétienté, devant être pour l’Église entière
ce
qu’étaient les patrons pour les évêchés ou les couvents, — commencère
238
ables Nations. Il s’agit donc de pousser vivement
ce
processus, si l’on veut sortir de l’état d’anarchie commerciale et po
239
primer la cause. Il faut que chaque État obtienne
ce
qu’il projette d’obtenir par la guerre et ce que seulement il peut pr
240
enne ce qu’il projette d’obtenir par la guerre et
ce
que seulement il peut projeter raisonnablement d’obtenir : ses fronti
241
rien à demander à un autre État, car il a trouvé
ce
qu’il cherchait. Ainsi, à l’utopie rousseauiste de l’homme naturelle
242
ce extérieur en vue de restreindre périodiquement
ce
commerce et de le faire cesser entièrement après un laps de temps dét
243
s mesures permettant d’atteindre bientôt sûrement
ce
but. Il doit y marcher avec méthode, et ne laisser passer aucun momen
244
n effet à acquérir une prépondérance commerciale,
ce
qui est une tendance dangereuse, mais à rendre la nation entièrement
245
la nation entièrement indépendante et autonome.
Ce
ne sont pas seulement les échanges commerciaux qu’il faut supprimer,
246
le exception prévue : les voyages des savants. Et
ce
trait rappelle avec une étrange précision les pratiques totalitaires
247
ières, qui aime avec dévouement la patrie et tout
ce
qui est de la patrie, l’honneur national se développera très vite, à
248
ainsi qu’un caractère national nettement marqué.
Ce
sera une autre nation absolument nouvelle. Cette introduction d’une m
249
e eux tout le reste. Nul État fermé ne supprimera
ce
lien, il le favorisera plutôt, car l’enrichissement de la Science par
250
e, avance même ces fins terrestres particulières…
Ce
système une fois généralisé, et la paix perpétuelle établie parmi les
251
e la culture, qui se réalisera peu à peu, jusqu’à
ce
que le genre humain tout entier soit fondu dans « une seule Républiqu
252
e Fichte ne pouvait l’imaginer vers 1800 : ne fut-
ce
que par la collusion de la science et des nationalismes, ces derniers
253
ente la nation comme une croisade pour l’idée : «
Ce
ne sont pas les déterminations naturelles de la nation qui lui donnen
254
renvolk, le Prolétariat et sa dictature… Pourquoi
ce
beau système d’évolution globale vers l’harmonie des peuples libérés
255
tats surent exploiter et bientôt nationaliser. De
ce
tragique malentendu, les poètes de la génération de 48 furent les pre
256
z, dans son Livre des Pèlerins polonais répercute
ce
cri de révolte de l’Est européen abandonné par l’Ouest : Lorsque la
257
plus haut concept de l’esprit » eût dit Hegel :
Ce
qu’il y a de moins simple, de moins naturel, de plus artificiel, c’es
258
invasion ; du côté de la France, expansion. Sur
ce
thème dialectique inépuisable, voici quelques pages inspirées : La F
259
nation extraordinaire. Cette nation sera grande,
ce
qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera illustre, riche, pensa
260
penseurs, ces contemplateurs des pénombres ; mais
ce
à quoi assiste le xixe siècle, c’est à la formation de l’Europe.32
261
cu en vain, ni sans gloire. Ainsi se réaliserait
ce
passage à l’Europe, cette « transfiguration » d’une vocation national
262
uest, et en Suisse comme en France. Il manquait à
ce
concert une note allemande, et Constantin Frantz nous la donne : Il
263
la division de l’Église, il est donc du devoir de
ce
pays, plus que de tout autre, de recréer la communauté des nations et
264
qui serait vraiment un acte de génie politique :
ce
serait poser les principes de toute l’évolution future. Est-ce à la
265
r les principes de toute l’évolution future. Est-
ce
à la France, à l’Italie ou à l’Allemagne voire à la Suisse fédéralist
266
Seule la Russie en est capable. Et c’est aussi
ce
que pensera Dostoïevski, et ce qu’il exprimera cent fois dans son Jou
267
le. Et c’est aussi ce que pensera Dostoïevski, et
ce
qu’il exprimera cent fois dans son Journal d’un écrivain, gazette qu’
268
on de grouper l’humanité en un seul faisceau, car
ce
n’est pas seulement la Russie et le panslavisme que nous servons, c’e
269
au nom des malheureux persécutés, quand bien même
ce
serait aux dépens de nos intérêts actuels. Nous n’en croirons que plu
270
briété spirituelle, de description contrôlée de «
ce
qui s’est vraiment passé », et par son refus de tout système dialecti
271
Sorbonne le 11 mars 1882 sur le thème : « Qu’est-
ce
qu’une nation ? » il écrit : Une nation, c’est pour nous une âme, un
272
présent, du désir de continuer à vivre ensemble.
Ce
qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue ou d’
273
er à vivre ensemble. Ce qui constitue une nation,
ce
n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir au même groupe eth
274
« Tu es de notre sang, tu nous appartiens !… » …
Ce
que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La
275
uvent obtenue par des vexations. … La géographie,
ce
qu’on appelle les frontières naturelles, a certainement une part cons
276
carte et que cette nation a le droit de s’adjuger
ce
qui est nécessaire pour arrondir certains contours, pour atteindre te
277
justifie toutes les violences. Et, d’abord, sont-
ce
les montagnes ou bien sont-ce les rivières qui forment ces prétendues
278
. Et, d’abord, sont-ce les montagnes ou bien sont-
ce
les rivières qui forment ces prétendues frontières naturelles ? Il es
279
use, l’Elbe, l’Oder auraient, autant que le Rhin,
ce
caractère de frontière naturelle qui a fait commettre tant d’infracti
280
qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à
ce
point jaloux, égoïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sa
281
e et terminée par un roulement de tambours, voilà
ce
qui doit logiquement se produire… Il est clair que le monde va vers l
282
s que nous mettront plus de temps à en finir avec
ce
qui chez nous n’occupe que quelques heures et se passe en quelques he
283
hommes un peu profonds et d’esprit large qu’a vus
ce
siècle ont tendu vers ce but unique du travail secret de leur âme : i
284
d’esprit large qu’a vus ce siècle ont tendu vers
ce
but unique du travail secret de leur âme : ils voulurent frayer les v
285
ropéen à venir ; s’ils appartinrent à une patrie,
ce
ne fut jamais que par les régions superficielles de leur intelligence
286
s doute, qu’aucun de ses compatriotes au début de
ce
siècle, Sorel n’a parlé de l’Europe que sur le ton d’un sombre dépit
287
; des Hongrois guerriers ? Comment calmerez-vous
ce
panier rempli de crabes qui se pincent toute la sainte journée ? Malh
288
ournée ? Malheureuse Europe ! Pourquoi lui cacher
ce
qui l’attend ? Avant dix ans, elle sombrera dans la guerre et l’anarc
289
rquoi voulez-vous qu’il s’améliore ? Que signifie
ce
vieux fond d’optimisme qui attend que les choses s’arrangent ? Il n’y
290
», toutefois se bornant à grommeler : « L’Europe,
ce
cimetière… » ; Sorel qui marque le passage entre un Marx et un Nietzs
291
’autarcie affirmée sans scrupules (« Le Droit est
ce
qui sert le peuple allemand », proclame Hitler), pour que les dernièr
292
ulement un Européen. Examinons d’un peu plus près
ce
paradoxe. Les intellectuels sceptiques et les adversaires déclarés (o
293
par une glorieuse méconnaissance des réalités de
ce
reste du monde. La première attitude est en somme celle d’un myope, e
294
’Europe, physiquement ou par la pensée ; écoutons
ce
que nous en disent les observateurs d’outre-mer. Nous en viendrons tr
295
ésitation à l’esprit de ceux qui l’observent, que
ce
soit en amis ou en ennemis, et peut-être surtout en ennemis. À ceux q
296
t où nous allons le voir se renverser). Ne serait-
ce
pas, précisément, la multiplicité de nos différences — régionales et
297
toutes les tensions qui en résultent, ne seraient-
ce
pas en un mot nos diversités mêmes qui dénoteraient le mieux l’origin
298
val dans les annales du genre humain. En dépit de
ce
que je viens de dire sur la complexité indescriptible de notre civili
299
ie agissante des masses européennes, à développer
ce
que je voudrais appeler les trois vertus cardinales de l’Europe : le
300
actères les plus indiscutables de notre culture :
ce
sens de la vérité, qui a pour corollaire le sens critique, et qui a p
301
ne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que
ce
sens est étroitement lié à celui de la responsabilité personnelle, et
302
on au sacré, dans notre civilisation profane. Or,
ce
même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamentale, n’a guère
303
n valeur ces trois vertus cardinales de l’Europe,
ce
n’est pas seulement parce qu’elles permettent d’illustrer ce qui nous
304
s seulement parce qu’elles permettent d’illustrer
ce
qui nous distingue des autres cultures. C’est surtout parce qu’elles
305
est-à-dire de la relation superficie-population :
ce
sont la Chine, l’Inde et l’Europe. Or, il est évident que les mêmes p
306
lutôt de notre régime de tensions intérieures, de
ce
mouvement brownien de nos infinies contradictions qui nous provoque à
307
, à exporter, et nous condamne à l’expansion. Que
ce
mouvement ait été baptisé « impérialisme » au xxe siècle, voilà qui
308
a condition même de la vie. Illustrons maintenant
ce
dynamisme par quelques-uns de ses résultats les plus typiques. Tout d
309
de ses résultats les plus typiques. Tout d’abord,
ce
sont les Européens qui ont développé les sciences physiques et nature
310
t inventé le zéro bien avant nous. Mais l’Europe,
ce
Laboratoire du Monde, a poussé les sciences et les techniques qui en
311
ration de l’espace et du temps. L’espace d’abord.
Ce
sont les Européens qui ont découvert la Terre entière, alors qu’aucun
312
n autre peuple ne songeait à venir les découvrir.
Ce
sont eux qui ont ainsi permis à l’humanité tout entière de prendre pe
313
chez les sages de plusieurs autres cultures, mais
ce
sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et qui ont s
314
ion des Européens. Exploration du temps, ensuite.
Ce
sont les Européens qui ont inventé l’histoire et l’historiographie, a
315
nventé l’histoire et l’historiographie, avec tout
ce
que cela implique : philosophie de l’histoire, enseignement de l’hist
316
ix politiques des masses. À partir de l’histoire,
ce
sont les Européens qui ont inventé l’archéologie comme ils ont invent
317
es voies de l’unité future du genre humain. Voilà
ce
que l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier
318
genre humain. Voilà ce que l’Europe a créé, voilà
ce
qu’elle offre désormais au monde entier. Or, toutes ces créations son
319
rappeler, mais avec la plus vive insistance, que
ce
n’est pas par hasard que l’Europe a produit non seulement les notions
320
t nous apparaître ces différentes créations. Non,
ce
n’est pas par hasard mais c’est en vertu même de cette dialectique in
321
t menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par
ce
monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les aut
322
proposer quelques observations et suggestions sur
ce
qui se passe d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la poli
323
nalité de notre culture, afin de mieux comprendre
ce
que nous sommes, ce que nous avons fait, et pourquoi. Et nous devons
324
ure, afin de mieux comprendre ce que nous sommes,
ce
que nous avons fait, et pourquoi. Et nous devons en même temps nous p
325
irie, transports, urbanisme et architecture. Mais
ce
même monde méprise ou ignore simplement, notre psychologie et notre s
326
êcher les Français et les Allemands de se battre.
Ce
premier but est parfaitement atteint. L’union de l’Europe a maintenan
327
s à des passagers embarqués sur le même bateau. »
Ce
bateau ne porte pas aujourd’hui nos seuls destins, mais ceux de l’hum
328
cinq continents — mais voici le point important :
ce
Congrès n’est pas un parti, n’est pas un front discipliné mais un sim
329
cette génération, le progrès dans la liberté. Sur
ce
mot Liberté, je serai très bref bien qu’il soit le mot capital. Car l
330
soit le mot capital. Car la liberté, voyez-vous,
ce
n’est pas quelque chose dont nous devons parler, mais quelque chose q
331
ividuelle. L’absence de sens, dans une vie, voilà
ce
qui ôte le goût de la liberté, voilà ce qui ruine le plus insidieusem
332
ie, voilà ce qui ôte le goût de la liberté, voilà
ce
qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion
333
udes organisés par le Congrès portent précisément
ce
titre général : Tradition and Change, tradition et progrès technique
334
que la culture vivante recrée pour les hommes de
ce
temps des ensembles intelligibles. Il faut que nos activités humaines
335
e la politique proprement dite, mais au niveau de
ce
qui la prépare et la pré-forme, en contribuant à orienter les esprits
336
échapperons pas, et il est inutile d’insister sur
ce
fait, ici, dans ce Berlin où elle nous cerne de toute part. Mais nous
337
il est inutile d’insister sur ce fait, ici, dans
ce
Berlin où elle nous cerne de toute part. Mais nous refusons d’accorde
338
ividuelle. L’absence de sens, dans une vie, voilà
ce
qui ôte le goût de la liberté, voilà ce qui ruine le plus insidieusem
339
ie, voilà ce qui ôte le goût de la liberté, voilà
ce
qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion
340
onception de la culture que je vois pratiquée par
ce
Congrès. La culture c’est transmettre et situer Le pire danger,
341
udes organisés par le Congrès portent précisément
ce
titre général : Tradition and Change, tradition et progrès technique
342
que la culture vivante recrée pour les hommes de
ce
temps des ensembles intelligibles. Il faut que nos activités humaines
343
e la politique proprement dite, mais au niveau de
ce
qui la prépare et la préforme, en contribuant à orienter les esprits
344
échapperons pas, et il est inutile d’insister sur
ce
fait, ici, dans ce Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais no
345
il est inutile d’insister sur ce fait, ici, dans
ce
Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais nous refusons d’accor
346
ue de loisir, et tant d’action que de méditation.
Ce
n’est point par des statistiques, portant sur les résultats d’un régi
347
ulement un Européen. Examinons d’un peu plus près
ce
paradoxe. I. Les intellectuels sceptiques et les adversaires déclarés
348
par une glorieuse méconnaissance des réalités de
ce
reste du monde. La première attitude est en somme celle d’un myope, e
349
’Europe, physiquement ou par la pensée ; écoutons
ce
que nous en disent les observateurs d’outre-mer. Nous en viendrons tr
350
ésitation à l’esprit de ceux qui l’observent, que
ce
soit en amis ou en ennemis, et peut-être surtout en ennemis ! À ceux
351
nt où nous allons le voir se renverser. Ne serait-
ce
pas, précisément, la multiplicité de nos différences — régionales et
352
toutes les tensions qui en résultent, ne seraient-
ce
pas en un mot nos diversités mêmes qui dénoteraient le mieux l’origin
353
dans les annales du genre humain. 4. En dépit de
ce
que je viens de dire sur la complexité indescriptible de notre civili
354
ie agissante des masses européennes, à développer
ce
que je voudrais appeler les trois vertus cardinales de l’Europe : le
355
ne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que
ce
sens est étroitement lié à celui de la responsabilité personnelle, et
356
lutôt de notre régime de tensions intérieures, de
ce
mouvement brownien de nos infinies contradictions qui nous provoquent
357
, exporter, et nous condamnent à l’expansion. Que
ce
mouvement ait été baptisé « impérialisme » au xxe siècle, voilà qui
358
de ces résultats les plus typiques. Tout d’abord,
ce
sont les Européens qui ont développé les sciences physiques et nature
359
t inventé le zéro bien avant nous. Mais l’Europe,
ce
Laboratoire du Monde, a poussé les sciences et les techniques qui en
360
ration de l’espace et du temps. L’espace d’abord.
Ce
sont les Européens qui ont découvert la Terre entière, alors qu’aucun
361
n autre peuple ne songeait à venir les découvrir.
Ce
sont eux qui ont ainsi permis à l’humanité tout entière de prendre pe
362
chez les sages de plusieurs autres cultures, mais
ce
sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et ont seuls
363
ion des Européens. Exploration du temps, ensuite.
Ce
sont les Européens qui ont inventé l’histoire et l’historiographie, a
364
nventé l’histoire et l’historiographie, avec tout
ce
que cela implique : philosophie de l’histoire, enseignement de l’hist
365
ix politiques des masses. À partir de l’histoire,
ce
sont les Européens qui ont inventé l’archéologie, comme ils ont inven
366
éations sociales et de nos institutions ! — voilà
ce
que l’Europe a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier
367
titutions ! — voilà ce que l’Europe a créé, voilà
ce
qu’elle offre désormais au monde entier. Or toutes ces créations sont
368
rappeler, mais avec la plus vive insistance, que
ce
n’est pas par hasard que l’Europe a produit non seulement les notions
369
t nous apparaître ces différentes créations. Non,
ce
n’est pas par hasard mais c’est en vertu même de cette dialectique in
370
t menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par
ce
monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les aut
371
proposer quelques observations et suggestions sur
ce
qui se passe d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la poli
372
l’originalité de notre culture, mieux comprendre
ce
que nous sommes, ce que nous avons fait, et pourquoi. Et nous devons
373
tre culture, mieux comprendre ce que nous sommes,
ce
que nous avons fait, et pourquoi. Et nous devons en même temps nous p
374
rientale qui n’ait pas de quartier européen. Mais
ce
même monde méprise, ou ignore simplement, notre psychologie et notre
375
êcher les Français et les Allemands de se battre.
Ce
premier but est parfaitement atteint. L’union de l’Europe a maintenan
376
à des passagers embarqués sur le même bateau. »
Ce
bateau ne porte pas aujourd’hui nos seuls destins, mais ceux de l’hum
377
e et des organisations internationales, fondèrent
ce
jour-là le Club européen. Ce club se donna pour tâche principale l’él
378
ationales, fondèrent ce jour-là le Club européen.
Ce
club se donna pour tâche principale l’élaboration d’un projet qui s’i
379
ce au défi tout nouveau que lui porte le Monde, —
ce
Monde du xxe siècle né de leurs propres œuvres ? Quand il s’agit de
380
is généraux purent ainsi être réduits au minimum.
Ce
régime provisoire devait permettre à la Fondation d’une part de s’org
381
, en 1960, le but qu’elle s’était fixé au départ,
ce
succès se trouvera coïncider fort heureusement avec le vaste regroupe
382
ne saurait nous plaire davantage. Or, songez-y :
ce
plaisir au secret de l’âme que nous vaut la lecture des légendes arth
383
des arthuriennes, et d’abord de celle de Tristan,
ce
plaisir « à jamais littéraire » pour reprendre le mot de Valéry, mais
384
l’extrême, de quelques-uns des grands érudits de
ce
siècle, Gaston Paris et Joseph Bédier en premier lieu, Reto Bezzola e
385
s grands mythes de l’âme occidentale. Mais qu’est-
ce
qu’un mythe, et qu’est-ce que l’âme ? Tout auteur qui se permet ces g
386
ccidentale. Mais qu’est-ce qu’un mythe, et qu’est-
ce
que l’âme ? Tout auteur qui se permet ces grands mots doit au public
387
oprement humaine, qui est l’âme. Je ne prends pas
ce
mot dans le sens noble et vague que lui donnent un peu trop facilemen
388
totale, délicieuse et tragique à la fois. C’est à
ce
mythe qu’il doit, depuis le xiie siècle, et dans nos sociétés occide
389
— et je m’excuse du ton quelque peu didactique de
ce
rappel au sens des mots — considérons le mythe lui-même dans sa plein
390
éatrice à peine connue dans sa réalité terrestre.
Ce
que le mythe de Tristan élève ainsi devant nos yeux, ce qu’il illustr
391
le mythe de Tristan élève ainsi devant nos yeux,
ce
qu’il illustre en sa simplicité majestueuse, c’est l’intensité de l’a
392
que freiner l’élan de l’âme vers l’Ange désiré. «
Ce
n’est pas amour, qui tourne à réalité », s’écrie un troubadour tardif
393
porain de nos légendes tristaniennes. Mais qu’est-
ce
alors, quel est le faux amour qui « tourne » ainsi, « tourne à réalit
394
mour qui « tourne » ainsi, « tourne à réalité » ?
Ce
n’est pas le désir comblé, au sens sexuel de l’expression, car cet ac
395
sans amour. Aux yeux du mythe, il est perdant. À
ce
premier aspect de notre légende : l’amour-passion triomphant du maria
396
usions morales les plus banales et complaisantes.
Ce
serait aller de l’apparition d’un mythe sacré, voilant de poésie ses
397
t littéralement sans histoire. Ou bien encore, et
ce
serait mieux, je crois, il leur reste le mythe de Don Juan, ce cliché
398
ux, je crois, il leur reste le mythe de Don Juan,
ce
cliché négatif de Tristan : la surprise opposée à la fidélité, l’exci
399
rt ». Certes, c’est vrai pour leur existence dans
ce
monde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la par
400
femme, figure la conclusion du mythe de Tristan :
ce
qui se passe trois jours après la mort d’amour. Iseut n’évoque-t-elle
401
tuelle. Toute filiation historique mise à part, —
ce
serait le sujet d’autres études — je me demande souvent si l’angélolo
402
, comme dit la sagesse populaire. Aimer vraiment,
ce
serait aimer l’ange en soi-même et dans l’autre, identiquement ; ce s
403
ange en soi-même et dans l’autre, identiquement ;
ce
serait deviner l’ange, en soi-même et dans l’autre, l’aider à naître,
404
r à notre amour, provoquant la passion créatrice,
ce
ne serait plus la mort, ce serait dès ici-bas, l’altérité même du pro
405
la passion créatrice, ce ne serait plus la mort,
ce
serait dès ici-bas, l’altérité même du prochain. Que l’Autre soit un
406
atrice de la passion. En restituant à notre temps
ce
modèle de l’amour-passion, dans sa grandeur première et drue, les phi
407
lus de justesse dans le style de nos émotions. Et
ce
n’est pas seulement de la littérature qu’ils ont bien mérité, mais de
408
r mille, prise dans la rue, n’aura jamais entendu
ce
nom. En revanche, les noms d’hommes importants qu’on lui donnera sont
409
rs de pendules à coucou ignorent généralement que
ce
fut un Suisse qui bâtit le plus grand dôme du monde, Saint-Pierre de
410
genre humain, dès la fin du xviiie siècle. Mais
ce
n’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes s’illustrèrent et
411
à un Jean Piaget, qui ont surtout vécu en Suisse,
ce
n’est pas la Suisse qui a fait leur nom et qui l’a propagé au loin ;
412
grands pays voisins et parfois de l’Amérique, que
ce
nom nous est revenu, comme importé. Un autre trait commun à nos meill
413
ue comparable, sur notre continent. Le lecteur de
ce
recueil m’aura vu venir : je n’entendais poser que les prolégomènes à
414
ue le foyer créateur. Quel est l’état présent de
ce
problème ? Et dans quelle situation concrète abordons-nous notre suje
415
echnique, aux dépens de la culture générale et de
ce
que les Français et les Anglo-Saxons nomment encore les humanités. F
416
l’homme, des rêves qui déterminent dans nos vies
ce
qu’on nomme les hasards, les trouvailles par hasard, des rêves qui so
417
titulé Ma Vie, nous donne l’inventeur Henry Ford.
Ce
rêveur incurable, ce bricoleur dépourvu de connaissances scientifique
418
onne l’inventeur Henry Ford. Ce rêveur incurable,
ce
bricoleur dépourvu de connaissances scientifiques, cherchait à constr
419
motif n’est utilitaire, économique ou financier.
Ce
sont des besoins d’un tout autre ordre, psychologiques et moraux, qui
420
les ou des offices de recherches militaires. Mais
ce
sont, après tout, de petites inventions répondant à de petites nécess
421
mos. Personne ne peut savoir à quoi cela servira.
Ce
qui explique ces dilapidations délirantes et même scandaleuses, aux y
422
et même scandaleuses, aux yeux de l’utilitarisme,
ce
ne sont pas les lois de l’économie et encore moins les besoins matéri
423
et les possibilités illimitées de l’imagination :
ce
sont eux qui créent la culture, les arts, les sciences et la littérat
424
hnique occidentale est née du rêve occidental, de
ce
même rêve qui a créé notre culture ; — la technique n’est donc pas un
425
ers majeurs que la technique risque de créer dans
ce
siècle : le danger — que je crois illusoire — de la mise en esclavage
426
mière moitié du xxe siècle, nous avons assisté à
ce
que l’on nomme souvent l’envahissement de notre vie par la machine. E
427
plainte qui fut mise à la mode par Bergson, et de
ce
pessimisme général, que l’invention de la bombe H risque de transform
428
n panique planétaire ? Si je ne partage nullement
ce
pessimisme, c’est que les motifs de craindre la technique me paraisse
429
mbe n’est pas dangereuse du tout. C’est un objet.
Ce
qui est horriblement dangereux, c’est l’homme. C’est lui qui a fait l
430
isse. Qu’on ne nous raconte donc pas d’histoires.
Ce
qu’il nous faut, c’est un contrôle de l’homme. Il n’est pas d’invent
431
l’a produite. Dire que la machine domine l’homme,
ce
n’est qu’une manière de parler. Ce qui par contre ne fut pas une illu
432
omine l’homme, ce n’est qu’une manière de parler.
Ce
qui par contre ne fut pas une illusion, ni une manière de parler, ce
433
e fut pas une illusion, ni une manière de parler,
ce
qui fut même une douloureuse tragédie depuis plus d’un siècle pour un
434
pour une partie de nos populations occidentales,
ce
fut le sort du travailleur industriel, de cet immense prolétariat cré
435
mme taylorisé, travaillant à la chaîne. Et certes
ce
n’étaient pas non plus les machines ou les chaînes qui forçaient l’ou
436
e occidentale. Chose étrange et bien remarquable,
ce
ne sont pas les justes indignations d’un Marx, ni l’action politique
437
e prolétariat, mais c’est la technique elle-même.
Ce
n’est pas en freinant ses progrès, mais au contraire en les accéléran
438
’environ deux-mille heures par an aux États-Unis.
Ce
chiffre se verra fatalement augmenté à mesure que se développera l’au
439
ulture seront sensiblement améliorées. Donc, tout
ce
que la technique permet de gagner sur le temps de travail mécanique e
440
le contexte culturel de la technique. Car c’est
ce
contexte culturel qui agit dans les pays sous-développés, à l’insu de
441
ulement dans les indices de production, mais dans
ce
que je voudrais appeler l’indice de l’équilibre humain. Il appartient
442
rédaction de Combat et voulait savoir son avenir.
Ce
que je sus, c’est que nous aurions beaucoup à faire ensemble. Deux an
443
s discussions métaphysiques ni qu’on lui demandât
ce
qu’il croyait. D’une thèse ou d’un point de vue qu’on le pressait d’a
444
r aussi bien écrit qu’homme de son siècle », mais
ce
n’était pas pour faire de la littérature : c’était pour enseigner des
445
it d’histoire mais non pas de présence continuée.
Ce
qu’on entend de nos jours par « la littérature » dans les milieux où
446
ue sa prose. Mais laissons ces questions de goût.
Ce
qui m’importe ici, c’est l’efficacité d’une œuvre écrite et pensée to
447
s publiques. Bref, cependant que j’avais toujours
ce
but de vivre en privé sans être connu, Dieu m’a tellement promené et
448
mais laissé de repos en lieu quelconque jusques à
ce
que, malgré mon naturel, il m’a produit en lumière et fait venir en j
449
au, il fuit devant l’éclat que fait dans le monde
ce
« petit livret », comme il l’appelle. Passant à Genève par hasard, il
450
me fut imposée de retourner à ma première charge…
ce
que je fis avec tristesse, larmes, grande sollicitude et détresse… Ma
451
ombats par lesquels le Seigneur m’a exercé depuis
ce
temps-là, et par quelles épreuves il m’a examiné, ce serait une longu
452
temps-là, et par quelles épreuves il m’a examiné,
ce
serait une longue histoire. » Semblable au roi David molesté par les
453
s l’Histoire. Suivre sa vocation, au contraire de
ce
qu’on croit, n’est pas suivre sa pente (même en la remontant) mais c’
454
te infligée sans relâche à l’individu naturel par
ce
qui n’est pas lui, mais qui vient l’appeler et le réalise à jamais.
455
la parole, mais aussi son pouvoir de contagion.
Ce
ministre du Verbe a fait un monde. Il est même le seul écrivain dont
456
la bonté de l’homme naturel ? J’écarte Machiavel,
ce
grand mal-entendu. J’écarte Nietzsche. Je ne vois plus que Marx, et e
457
es démocraties d’Occident qui ont refusé de payer
ce
prix en sont mortes ou ne valent guère mieux. Le régime synodal des é
458
ir, on est admis, on est heureux. Contrairement à
ce
qui se passe aujourd’hui dans d’autres cours royales embourgeoisées,
459
nt. Elles restent liées dans ma mémoire avec tout
ce
que Paris comptait de plus précieux et de plus émouvant sous la menac
460
pincé le bras pour que je crie mon admiration. Et
ce
jour-là, j’ai découvert son patriotisme foncier. Je l’avais connue co
461
e, voilà le solide et le raisonnable. Mais qu’est-
ce
que la culture viendrait faire là-dedans ? Quelles contributions effi
462
l’une des trois grandes puissances de la planète,
ce
n’est pas à ses richesses naturelles qu’elle le doit : simple cap de
463
es bons économistes. Or cette attitude politique,
ce
tabou de la souveraineté, cet orgueil national, ces méfiances séculai
464
ns et de régimes ; ils peuvent vous démontrer que
ce
plan serait rentable, et que votre intérêt commande de l’appliquer. U
465
ers l’union. Les uns et les autres ont raison, en
ce
sens qu’ils sont nécessaires, soit comme moteur, soit comme volant ;
466
eur dialogue est vital pour l’avenir de l’Europe.
Ce
n’est pas un dialogue politique, et encore moins économique. C’est vr
467
fait extraordinaire qu’ont dégagée les peuples de
ce
continent, et qui leur a permis de dominer le monde, a sa source dans
468
le corps européen se déchire et s’étiole : c’est
ce
qui s’est produit par deux fois dans la génération à laquelle j’appar
469
rospective. Il n’y aurait pas d’Europe sans tout
ce
que la culture a su tirer de nos pauvres conditions physiques. De la
470
ient plus à leurs valeurs, à leurs idéaux, à tout
ce
qui a fait la grandeur de l’Europe ? Et que sert de prêcher l’union e
471
trop personnelles, mais prises sur le vif : c’est
ce
qui peut faire leur intérêt. La petite histoire reste la meilleure so
472
Compris. Telle était l’atmosphère, et je n’ai vu
ce
jour-là, comme les jours suivants à la troupe, où je suis retourné po
473
it ironique ou sérieux) une bonne idée… Seulement
ce
n’est rien d’en parler. Il faut le faire ! » J’ai senti sous son reg
474
on. C’est bien vous qui avez écrit l’article paru
ce
matin dans la Gazette ? — Oui, mon colonel. — Avez-vous demandé l’au
475
ces jours derniers. Secret bien gardé jusqu’ici.
Ce
matin, un officier de l’E.-M. est venu m’avertir de ce qui s’est pass
476
tin, un officier de l’E.-M. est venu m’avertir de
ce
qui s’est passé dans la nuit de samedi. C’était sérieux. Attaques de
477
e, on a attribué un style spécifique aux dates de
ce
journal.
478
fois, comme l’événement quand il arrive. Je vois
ce
pré et je sais qu’il peut y apparaître dans un instant des hommes qui
479
? Vous êtes dès maintenant à Saint-Maurice. Tout
ce
que je vous demande, c’est de ne pas sortir dans les rues de Berne ch
480
mi sur le point de la liberté d’expression, n’est-
ce
point perdre, avant de se battre, l’une des raisons que l’on aurait d
481
à la radio de Londres, il y a quelques jours. En
ce
moment même, chez Mottu, nos conjurés sont réunis pour la fondation d
482
r ma plus grande satisfaction. Discuté et corrigé
ce
texte jusqu’à cinq heures du matin, avec les fondateurs, dans une pet
483
s rendra fiers d’être hommes, et d’être Suisses.
Ce
texte va paraître dans 74 journaux du pays. Dans chacun, nous avons a
484
, l’un des chefs de la ligue des officiers — tout
ce
qu’il possède, paraît-il. 26 juin 1940 Hier, discours de Pilet-Golaz.
485
oce. Je veux, croire qu’il ne l’a pas senti. Mais
ce
matin, un officier de l’E.-M. du Général me dit : « Pour la première
486
t 1940 Je rédige une brochure intitulée : Qu’est-
ce
que la Ligue du Gothard ? Dernière page : La création de la Ligue du
487
eur a laissé croire qu’il marchait, et à 6 heures
ce
matin, les a fait boucler. » Le lieutenant remonte, la voiture s’éloi
488
. Demain, je suis convoqué au Palais fédéral. Est-
ce
vraiment pour y discuter une fois de plus ce voyage aux États-Unis ?
489
Est-ce vraiment pour y discuter une fois de plus
ce
voyage aux États-Unis ? Ici, je dois revenir un peu en arrière dans m
490
Réduit national 42 il se dressait vraiment comme
ce
bastion de l’Europe libre dont nous avions rêvé sans oser croire qu’e
491
u du premier mouvement de résistance, au sens que
ce
mot devait prendre un peu plus tard dans les pays occupés par Hitler.
492
u pays ne s’était pas ressaisi. Le seul fait qu’à
ce
redressement la Ligue ait contribué si peu que ce fût, voilà qui suff
493
ce redressement la Ligue ait contribué si peu que
ce
fût, voilà qui suffit à mes yeux. En ce mois d’août de 1940, j’estima
494
i peu que ce fût, voilà qui suffit à mes yeux. En
ce
mois d’août de 1940, j’estimais qu’elle avait réussi dans la mesure p
495
en public que les sujets admis par la censure, et
ce
n’était, littéralement, pas beaucoup dire. Me taire ou ne parler que
496
ait venir que de l’Amérique. Peut-être bien était-
ce
là-bas qu’il me serait donné, quoique « neutre », de faire la guerre
497
r en confondant la ligue civile de juin 1940 avec
ce
qu’il appelle tantôt « l’Action nationale de résistance », tantôt le
498
t que la Ligue civile et militaire prit le nom de
ce
Gothard qui, quelques semaines plus tard, allait devenir le centre du
499
ue et culturelle plusieurs fois supérieure à tout
ce
qui se passe dans le reste du monde. L’Europe anime les échanges inte
500
le.) La vie politique ne ressemble plus du tout à
ce
qu’elle était sous la IIIe République, par exemple. Ses passions sont