1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 ’Orient et d’Occident. Contraster les contenus de ces termes sera l’objet des essais de mise au point qui suivent. Certains
2 bien plutôt la connaissance des raisons d’être de ces diversités. Vouloir les ignorer par gain de paix, les passer sous sil
3 r double aventure. Mieux compris, mieux réalisés, ces buts se révéleront un jour complémentaires, d’une façon qui nous deme
4 dresser une liste des caractères symboliques que ces deux auteurs attribuent à l’Orient et à l’Occident. Ajoutons-y les qu
5 Européen commente ainsi ce bref dialogue : « Dans ces deux voies de réalisations de soi, l’une allant du cercle au carré, e
6 j’ai vu cinq personnes sur une seule bicyclette ! Ces gens ne seront-ils jamais seuls ? L’individu peut-il vraiment compter
7 ments de cloches, irréguliers, seuls bruits. Mais ces petits garages, aux portes grillagées, surmontés de clochetons baroqu
8 e ce mot : le corps magique, et il le commente en ces termes11 : « Âme corporisée, ou corps spiritualisé, sans Moi, ou avec
9 eux moitiés dans le sens de la longueur. Et entre ces deux moitiés sectionnées depuis la tête jusqu’au sexe, comme le corps
10 les armées qui marchent contre les Grecs, et dans ces armées se trouveront les quatre frères et le père du coupé en deux. C
11 mystique, la religion et leurs explications, que ces options pouvaient être surprises ; car on les voyait là dans leur éta
12 ment en Occident de la « pensée traditionnelle ». Ces utopistes à rebours projettent dans un passé qui souffre tout, sauf d
13 dispensant de la sorte son maître d’avoir à tuer ces insectes. (Anecdote citée par R. Kassner, op. cit.) a. Rougemont De
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
14 ux-ci et les Allemands, etc. Un même mouvement de ces esprits les porte à effacer les différences continentales, mais à exa
15 s que cette unification, d’ailleurs, n’a supprimé ces différences. (Encore que les écoles d’État s’y soient efforcées depui
16 Selma Lagerlöf, un Français et un Allemand lisant ces deux auteurs, y prendront à fort peu de choses près le même plaisir,
17 ’auteur y qualifie d’Europenses les vainqueurs de ces grandes journées, et « répète avec complaisance ce nom qui indique l’
18 et des éditoriaux du temps de guerre. Passons sur ces excès, voyons la thèse elle-même, et le jugement qu’elle implique sur
19 s influences extracontinentales qu’elle a subies. Ces arguments prennent toute leur force contre le concept de cultures nat
20 e est mythe…) N’est-il pas temps de faire voir à ces nationalistes qu’une Europe fédérée serait seule en mesure de sauver
3 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
21 t avoir l’air de se passer dans le monde comme si ces choses n’existaient pas. Les grands industriels se croyaient « philan
22 relativiser, en les expliquant l’une par l’autre, ces deux révélations « uniques » qui semblaient au début exclusives et to
23 met en lumière l’intention polémique qui animait ces systèmes et fit leur grand succès, mais qui limite aussi leur valeur
24 u despotisme russe !) voilà qui n’empêche pas que ces deux grands génies aient puissamment modelé le xxe siècle et modifié
25 ient la plupart des penseurs occidentaux, jusqu’à ces toutes dernières années. Un certain déterminisme économique semblait
26 ’examen des réalités en marche, loin de confirmer ces pronostics paralysants, dissipe les illusions tenaces qu’ils prolonge
27 s frappant de constater que l’avenir, aux yeux de ces Hongrois, s’il n’est pas l’URSS n’est pas non plus l’Europe… On devin
28 es tyrannies prochaines, de laisser pour un temps ces sujets affligeants, leur ayant accordé assez de complaisance, et de c
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
29 m’attendais à trouver en Denis de Rougemont un de ces théoriciens et philosophes qui sourient avec une pointe de condescend
5 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
30 même ses sommets. Elle n’est pas souvent digne de ces œuvres, mais c’est elle qui les a créées. Nous l’oublions souvent et
31 iquement refoulées. Reportées sur un planisphère, ces zones de diffusion pourraient être représentées par une petite tache
32 et intellectuelles qui explique seul la genèse de ces « produits », qui définit ou qui limite leur mode d’emploi et donne u
33 -vous pas un petit livre expliquant d’où viennent ces objets, pourquoi vous avez eu l’idée de les construire et comment ils
34 trois aspects de notre message Que répondre à ces Orientaux, et bientôt à ces Africains, qui nous demandent avec anxiét
35 age Que répondre à ces Orientaux, et bientôt à ces Africains, qui nous demandent avec anxiété, non point de les laisser
36 Mais ce qu’il m’importe de montrer, c’est comment ces produits et ces principes procèdent en réalité de nos valeurs, et ne
37 importe de montrer, c’est comment ces produits et ces principes procèdent en réalité de nos valeurs, et ne trouvent que par
38 personnelle. C’est de la conjonction séculaire de ces valeurs grecques et chrétiennes que procède l’idée de liberté dans se
39 ’idée de liberté dans ses différentes acceptions, ces dernières permettant de rendre compte des tendances plus ou moins éga
40 n activité, il apparaît clairement que l’usage de ces produits et le recours à ces principes ne peuvent aller sans implique
41 ement que l’usage de ces produits et le recours à ces principes ne peuvent aller sans impliquer le système de valeurs dont
42 ules d’équilibre ou de compromis tolérables entre ces extrêmes idéaux. C’est la tâche la plus importante de la seconde moit
6 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
43 miques, et il faudrait y réfléchir en groupe, car ces problèmes sont trop complexes pour le plus génial des chercheurs, s’i
44 au point réciproque. Que pouvons-nous attendre de ces études ? Nous nous sommes refusés à leur donner après coup le tour jo
45 ent à vouloir un monde inhumain. Au grand public, ces études donneront une idée précise de la complexité des problèmes qui
7 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
46 pas son temps à expliquer que tout est faux dans ces notions, hélas ! courantes, mais qu’aucune science digne du nom ne ca
47 par l’esprit, et pour parler plus sobrement, par ces quelques actions précises : 1° Réduire les préjugés, nés d’une mauvai
48 serait temps que nos États prennent conscience de ces deux vérités primordiales, à savoir : 1° que l’Europe n’a dû sa puiss
49 , et moins encore faire accepter à lui tout seul. Ces difficultés sont d’ordre culturel (spirituel et sociologique à la foi
50 relles, et le besoin de représentation commune de ces forces vis-à-vis du reste du monde nous appellent et nous poussent da
8 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
51 reur d’y recourir… Que pensaient et pressentaient ces deux génies de premier ordre, à la veille même du déchaînement dont i
52  ? Freud confie son espoir lointain à l’action de ces deux éléments : le développement de la culture, et la crainte des eff
53 mais plutôt de leurs dissensions. Quand bien même ces puissances pousseraient toutes dans le même sens à l’intérieur d’une
9 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
54 rt des cas, par imposer la décision. « Je mènerai ces gens à la baguette, il suffit de les diviser ! », écrivait alors à so
55 droits exclusifs à gouverner. Cette agitation et ces déséquilibres sociaux devaient nourrir le mouvement de « Régénération
56 r la forme actuelle des délibérations fédérales ? Ces instructions discutées séparément, souvent un peu au hasard, dans vin
57 t pas les motifs qui peuvent agir sur les autres… Ces députés obligés quelquefois de résister aux vérités les mieux démontr
58 eurs des temps modernes, c’est une des gloires de ces temps, que cette idée ait acquis plus de netteté, ce sentiment plus d
59 s élaborèrent un projet de 17 articles. Nombre de ces articles s’inspiraient du projet de 1832, mais les plus importants fu
60 l’autre les États. L’exécutif collégial, élu par ces chambres réunies, combine les attributs d’un chef d’État à sept têtes
61 aditions locales si chères aux Suisses. Ce furent ces craintes, précisément, qui se révélèrent, dans le fait, « rêveries, c
10 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
62 ues dans les religions de l’Inde et de la Chine ? Ces spécialistes sont Européens sans doute ; et, que l’on sache, ces noti
63 s sont Européens sans doute ; et, que l’on sache, ces notions ne sont point parvenues à provoquer là-bas les mêmes effets,
64 ême outrage, de leurs cousins américains… Sauf si ces Asiatiques ont été les sujets de nos États colonialistes : ils except
65 quilibre en tension. L’impossible solitude À ces nécessités externes et globales, dictées par l’attente des élites d’o
66 vidences économiques, géopolitiques et mondiales. Ces dernières finiront par s’imposer, si toutefois l’histoire continue. A
67 c’est qu’ils sont vitalement intéressés à devenir ces Dix-Sept que tout en eux appelle et qui, à leur tour, pourront appele
68 es Pères de l’Église. Et quand les descendants de ces vingt-trois fils (ou « nations », ou même « langues », selon les text
11 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
69 ier les prophètes de la décadence européenne : et ces prophètes sont tous, ou presque tous Européens. Au lieu d’entonner le
70 aient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence
71 es créations de la main de l’homme ? Où sont-ils, ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces palais de Persépolis ?
72 de l’homme ? Où sont-ils, ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces palais de Persépolis ? Hélas, j’ai visité les l
73 ls, ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces palais de Persépolis ? Hélas, j’ai visité les lieux qui furent le thé
74 ur croissance, et de leur dissolution inévitable. Ces historiens et philosophes, armés d’une écrasante érudition, ont d’aut
75 sible de notre civilisation ? Avant de répondre à ces questions, formulons tout de suite deux remarques dictées par une élé
76 e uniforme, imposée à tous par l’État. Comparée à ces deux groupes de cultures homogènes, uniformes et sacrées, la culture
77 onsabilité personnelle, et le sens de la liberté. Ces trois vertus se conditionnent et s’impliquent mutuellement en Europe.
78 social. Je voudrais maintenant définir brièvement ces trois vertus et ce ne sera pas dans un esprit d’orgueil occidental, m
79 damentales de nos cultures et le genre de vie que ces cultures permettent, soit pour modifier cette relation, dans le cas d
80 ponsable de ses actes que dans la seule mesure où ces actes sont faits librement. Notre sens de la liberté est aussi comple
81 uir des droits du citoyen à part entière, et tous ces éléments spirituels, juridiques, sociaux ou philosophiques, se combin
82 un sens précis pour les meneurs nationalistes de ces peuples, c’est un sens emprunté à l’Europe, même et surtout s’il just
83 lisme périmé. Si j’ai cru bon de mettre en valeur ces trois vertus cardinales de l’Europe, ce n’est pas seulement parce qu’
84 phique du monde. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolution de la sociologie et de la psycholo
85 es Européens ont inventé le Musée. Et à partir de ces condensations prodigieuses de siècles et de continents que sont nos m
86 hilosophiques, qui expliquent seules la genèse de ces produits, et qui seules permettraient de les maintenir en composition
87 anière les autres continents menacent d’abuser de ces pouvoirs — contre l’Europe d’abord, mais aussi aux dépens de leur pro
88 i n’étaient pas vraiment et complètement humains. Ces très hautes civilisations devaient donc nécessairement demeurer régio
89 es Aztèques et des Incas. Il s’agissait dans tous ces cas, de civilisations locales, entourées de « Barbares » mal connus.
90 ’entends les bureaucrates et la police des États. Ces maladies de l’Europe sont plus dangereuses pour le reste du genre hum
91 travers des crises atroces, s’est vaccinée contre ces maladies. L’Europe a secrété Hitler, mais en douze ans, elle l’a élim
92 … l’État militaire va devenir le Grand Fabricant. Ces masses humaines dans les grandes usines ne peuvent pas être éternelle
12 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
93 ssé 8 millions de membres inscrits. Mais laissons ces spéculations aux commentateurs politiques un peu frottés de sociologi
94 son « succès » dans le monde et sur sa condition. Ces motifs sont bien évidents. Le christianisme est la religion d’un Dieu
95 eraient les débats sur le dogme entre docteurs de ces mêmes confessions. Et frappé plus encore par l’ignorance naïve où les
96 es ignorent. Que faudrait-il pour rapprocher tous ces fidèles, qui ramèneraient ensuite leurs guides à la réalité œcuméniqu
13 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
97 « fête de l’Humanité », que Vergniaud célèbre en ces termes : Chantez donc, chantez une victoire qui sera celle de l’huma
98 ivisme totalitaire. Cloots poursuit en effet dans ces termes : De ces données incontestables résulte nécessairement la sou
99 e. Cloots poursuit en effet dans ces termes : De ces données incontestables résulte nécessairement la souveraineté solidai
100 ’y a plus qu’à tirer les conséquences logiques de ces prémices : fermer les États, interdire entre eux les échanges, divers
101 D’une année à l’autre le public a moins besoin de ces marchandises qui ne peuvent être produites en leur pureté ni remplacé
102 puissance réunie de l’espèce humaine, avance même ces fins terrestres particulières… Ce système une fois généralisé, et la
103 certaines libertés. Or il n’est presque aucune de ces mesures d’urgence, prises par l’État, qu’on ait vu rapportée une fois
104 entaires. Et malheur à l’Europe si elle abandonne ces peuples ! Voici deux textes brefs comme deux cris, échappés au chef d
105 a Liberté répondra : J’ai appelé par la bouche de ces pèlerins, et tu ne m’as pas écoutée ; va donc en servitude, là où il
106 des nations encore à naître. On conçoit que pour ces pays, l’idée nationale se confonde avec l’idée de Liberté, et s’harmo
107 l’Espagne, de la Grande-Bretagne et de la France, ces modèles de l’État national fortement constitué et qui ne veut rien de
108 , il a des phrases qui découragent la critique : Ces yeux saturés de nuit viennent regarder la vérité… Ils savent qu’il ex
109 ive, est dès à présent entrevue par les penseurs, ces contemplateurs des pénombres ; mais ce à quoi assiste le xixe siècle
110 nationale, congénitale aux Allemagnes, confère à ces régions centrales du Continent la vocation d’unir l’Europe sur le mod
111 profondément fondée dans la nature des choses, et ces oppositions ont fait mûrir l’esprit européen. Le danger que représen
112 ceux-là ne savent pas pour qui sonne le glas. Car ces efforts se sont conjugués avec tant de tendances destructives, que si
113 ugués avec tant de tendances destructives, que si ces dernières prenaient le dessus, c’est la Culture et le christianisme q
114 ontagnes ou bien sont-ce les rivières qui forment ces prétendues frontières naturelles ? Il est incontestable que les monta
115 agments posthumes, Nietzsche précise la nature de ces « grands intérêts » et prévoit la nécessité d’un Marché commun de l’E
14 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
116 posent dans le reste du monde. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradictoires, et sans doute a
117 our la deuxième formule. Il suffira, je crois, de ces brèves indications, pour faire bien voir que la formule de l’unité tr
118 is il est temps de nous demander d’où proviennent ces fameuses diversités, et comment il se fait que l’Europe en ait tant,
119 , d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, et derrière ces trois villes illustres, du Proche-Orient sémite, de l’Iran, et de l’I
120 fois même du monde arabe et du monde slave. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au cours des siècles
121 formation ou de réglementation forcée. Comparée à ces deux groupes de cultures unitaires, celle de l’Europe nous apparaît i
122 onsabilité personnelle, et le sens de la liberté. Ces trois vertus se conditionnent et s’impliquent mutuellement en Europe.
123 damentales de nos cultures et le genre de vie que ces cultures permettent, — soit pour modifier cette relation, soit pour e
124 uir des droits du citoyen à part entière, et tous ces éléments spirituels, juridiques, subversifs ou philosophiques se comb
125 un sens précis, pour les meneurs nationalistes de ces peuples, c’est un sens emprunté à l’Europe, même et surtout s’il just
126 lisme périmé. Si j’ai cru bon de mettre en valeur ces trois vertus cardinales de l’Europe, ce n’est pas seulement parce qu’
127 ues n’ont pas produit les mêmes conséquences dans ces trois régions. Le rayonnement mondial de la Chine est resté faible, c
128 phique du monde. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolution récente de la sociologie et de la
129 s Européens ont inventé le Musée. Et, à partir de ces condensations prodigieuses de siècles et de continents que sont leurs
130 ’elle offre désormais au monde entier. Or, toutes ces créations sont nées des profondeurs de la culture européenne, et rest
131 s d’autre part, nous venons d’observer que toutes ces créations sont en expansion vers le monde, qu’elles appellent le mond
132 ines, si hétérogènes que puissent nous apparaître ces différentes créations. Non, ce n’est pas par hasard mais c’est en ver
133 anière les autres continents menacent d’abuser de ces pouvoirs, — contre l’Europe d’abord, mais aussi aux dépens de leur pr
134 hilosophiques, qui expliquent seules la genèse de ces produits, et qui seules permettraient de les maintenir en composition
135 maintenir en composition. Il retourne contre nous ces produits — tels que le nationalisme par exemple — au nom de valeurs h
15 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
136 préparées à les assimiler. Elles viennent enfin, ces menaces contre la liberté, de la misère morale où vivent (en Occident
137 i n’est plus seulement initiation mais invention. Ces deux aspects de la culture peuvent devenir également dangereux pour l
16 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
138 préparées à les assimiler. Elles viennent enfin, ces menaces contre la liberté, de la misère morale où vivent (en Occident
139 i n’est plus seulement initiation mais invention. Ces deux aspects de la culture peuvent devenir également dangereux pour l
140 pour nous un moyen dominé par des fins humaines, ces fins que l’esprit seul peut entrevoir, imaginer et proposer à nos dés
141 oi. Et alors, la liberté serait-elle du nombre de ces fins dernières, serait-elle à son tour un absolu ? Non, certes, mais
17 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
142 posent dans le reste du monde. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradictoires, je le répète, e
143 our la deuxième formule. Il suffira, je crois, de ces brèves indications, pour faire bien voir que la formule de l’unité, o
144 is il est temps de nous demander d’où proviennent ces fameuses diversités, et comment il se fait que l’Europe en ait tant e
145 , d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, et derrière ces trois villes illustres, du Proche-Orient sémite, de l’Iran, et de l’I
146 germanique, et parfois même du monde arabe. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au cours des siècles
147 formation ou de réglementation forcée. Comparée à ces deux groupes de cultures unitaires, celle de l’Europe nous apparaît i
148 onsabilité personnelle, et le sens de la liberté. Ces trois vertus se conditionnent et s’impliquent mutuellement en Europe.
149 damentales de nos cultures et le genre de vie que ces cultures permettent — soit pour modifier cette relation, soit pour en
150 ir des droits du citoyen à part entière — et tous ces éléments spirituels, juridiques, subversifs ou philosophiques se comb
151 je vais énumérer tout simplement quelques-uns de ces résultats les plus typiques. Tout d’abord, ce sont les Européens qui
152 phique du monde. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolution récente de la sociologie et de la
153 s Européens ont inventé le Musée. Et, à partir de ces condensations prodigieuses de siècles et de continents, ils ont élabo
154 u’elle offre désormais au monde entier. Or toutes ces créations sont nées des profondeurs de la culture européenne, et rest
155 ctique de nos valeurs ; mais d’autre part, toutes ces créations sont en expansion vers le monde, elles appellent le monde,
156 ines, si hétérogènes que puissent nous apparaître ces différentes créations. Non, ce n’est pas par hasard mais c’est en ver
157 anière les autres continents menacent d’abuser de ces pouvoirs, — contre l’Europe d’abord, mais aussi au détriment de leur
158 hilosophiques, qui expliquent seules la genèse de ces produits, et qui seules permettraient de les maintenir en composition
159 maintenir en composition. Il retourne contre nous ces produits — tels que le nationalisme par exemple — au nom de valeurs h
18 1960, Articles divers (1957-1962). Une fusée à trois étages : bref historique de la Fondation (octobre 1960)
160 R. Silva, G. Villiers et le Baron van Zeeland, —  ces huit personnes constituant le premier noyau du Conseil des gouverneur
161 d’un plus grand nombre de sources. Le premier de ces congrès se tint à Amsterdam en 1957, le second à Milan en 1958 et le
19 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
162 et Gottfried Weber plus récemment, et puis entre ces deux générations, Ernest Vinaver — que vous célébrez aujourd’hui. En
163 légende, et leur contexte culturel et historique, ces hommes ont fait bien plus qu’une œuvre scientifique, et sérieuse aux
164 e Tristan, c’est l’étymologie de nos passions que ces savants ont retrouvée. Selon Littré : Les étymologies servent à fair
165 t qu’est-ce que l’âme ? Tout auteur qui se permet ces grands mots doit au public une justification de l’usage personnel qu’
166 est son vrai moi, et qui est un ange au ciel. Et ces anges, nommés Fravartis, sont des entités féminines. On retrouve ici
167 es deux orateurs, l’Académie s’avisa de compléter ces exposés de deux philologues sur la grande œuvre médiévale en invitant
20 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
168 s qu’on lui donnera sont inconnus hors du canton. Ces trois points appelleraient d’infinis commentaires, un livre entier :
169 . Mais ce n’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand ; c’est au contraire
21 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
170 nsplantée en Chine, elle est devenue, au cours de ces dernières années, non seulement l’idéal, mais la revendication parfoi
171 , si l’on y regarde de près, réfutent précisément ces théories. À l’origine des inventions européennes du xvie au xixe si
172 e l’automation créatrice de loisir. Dans aucun de ces exemples d’inventions techniques, le motif n’est utilitaire, économiq
173 : mais ceci n’explique pas cela. Au début, il y a ces jouets pour grandes personnes qui font sourire l’économiste, l’homme
174 de leurs « lois économiques », et prétendent que ces lois expriment les besoins matériels de l’homme des masses. La vérité
175 fous et rêveurs de génie inventèrent un beau jour ces mécaniques, qui devaient permettre l’industrie moderne. Si le besoin
176 peut savoir à quoi cela servira. Ce qui explique ces dilapidations délirantes et même scandaleuses, aux yeux de l’utilitar
177 un poète français un peu loufoque, Charles Cros. Ces successeurs modernes d’un Archimède et d’un Léonard de Vinci, on les
178 r vivre mieux en disposant de leurs services. De ces trop rapides analyses — je tirerai maintenant quelques conclusions :
179 de tous les amateurs de musique, et le nombre de ces amateurs est en même temps multiplié. Il en va de même pour les pièce
22 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
180 illeurs, de plus vert que sa prose. Mais laissons ces questions de goût. Ce qui m’importe ici, c’est l’efficacité d’une œuv
23 1962, Articles divers (1957-1962). Le règne de Victoria (1962)
181 sous la menace, en ces derniers mois de sa paix. Ces heures dans la roseraie de Bagatelle, transfigurée par les rayons obl
182 out, qu’une sorte de prémonition avait rassemblés ces jours-là dans la capitale de l’Europe, ultime colloque d’une société
24 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
183 naliste, des particularismes périmés ? Répondre à ces questions me paraît vital, et non seulement pour notre Fondation, mai
184 Un combat sur deux fronts Que veut dire, dans ces conditions, l’expression courant : « faire l’Europe » ? L’Europe exis
185 e tabou de la souveraineté, cet orgueil national, ces méfiances séculaires, pour périmés qu’ils soient, sont profondément e
186 est vraiment un dialogue culturel. La synthèse de ces deux doctrines, c’est l’attitude fédéraliste : l’union dans la divers
187 coutumes, d’idéologies, d’ambitions. Mais lorsque ces diversités s’absolutisent, se ferment sur elles-mêmes, et deviennent
188 européenne de la culture Traduisons maintenant ces principes en termes d’activités culturelles. Nous voyons que le progr
189 e sera donc d’illustrer l’unité de base de toutes ces cultures prétendument « nationales » ; de montrer que la culture comm
190 nsée, mais fondamentalement commun. En inculquant ces vérités incontestables à la génération présente et aux générations mo
191 u sens des responsabilités sociales d’autre part. Ces deux grandes tâches, je le répète, sont vitales et elles relèvent de
192 èveront l’union, mais aussi et surtout à orienter ces mesures, conformément au génie propre de l’Europe, qui est celui de l
193 intention. Mais je demanderai que l’on confronte ces évidences avec les croyances populaires que je rappelais en débutant,
25 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
194 la ville, les maisons, les étages et les noms de ces messieurs. Vous forcez la porte, vous coupez d’abord les fils de télé
195 n les dix personnes que nous avons « contactées » ces jours derniers. Secret bien gardé jusqu’ici. Ce matin, un officier de
196 nt en chef rendit inutile toute action directe de ces mouvements qui ont toutefois joué un rôle non négligeable en faisant
197 ambiant. Denis de Rougemont, témoin et acteur de ces événements nous a envoyé certains feuillets de son journal de juin et
198 t et les expliquent… Nous avons choisi de publier ces pages en cette fin de juin, à peu près à l’époque, vingt-deux après,
26 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
199  résistants ». Un ou deux indécis. Sur la base de ces informations et de leur analyse détaillée, le directoire de la Ligue
200 istance à tout prix. Voici la suite du journal de ces jours dramatiques. »
27 1962, Articles divers (1957-1962). La conjuration des officiers en juin 1940 : Journal d’un témoin III (26 juin 1962)
201 que j’ignorais, naturellement, quand j’ai rédigé ces quelques pages. Mi-août 1940 Réunion du Directoire de la Ligue à Zuri
202 conservé la lettre, signée par le ministre B.) ⁂ Ces prudences officielles — bien typiques de l’époque — n’eurent d’autre
28 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
203 resse de l’époque, on s’aperçoit que presque tous ces phénomènes avaient été prévus par des esprits lucides, quoique jugés
204 moteur unique depuis cinq siècles. Elle équilibre ces échanges, elle les dose, elle les adapte aux possibilités d’assimilat
29 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
205 — donc une limite, un centre ou un passage : tous ces accidents naturels peuvent servir de prétexte à une concentration qui
206 ils ne sont guère enracinés, ils sont en marche. Ces maisons boisées, espacées, bordant une route, on dirait les wagons-co