1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 ue César devait en retrouver des traces en Gaule. Cette identité primitive, peut-être, cette parenté certaine au départ, ne r
2 es en Gaule. Cette identité primitive, peut-être, cette parenté certaine au départ, ne rendent que plus frappante la divergen
3 et la Révolution française marquent les étapes de cette dissolution du système social tripartite hérité de l’ancêtre aryen. S
4 if-sacral refoulait le rationnel-individuel. Dans cette situation « orientale », la tendance individualiste ne pouvait trouve
5 s liens matériels et passionnels, le lieu d’exil. Cette unanimité dans l’interprétation, uniquement favorable à l’Orient, de
6 ion (la mort). » Je voudrais à mon tour illustrer cette idée en l’exposant sous trois aspects variés. Christ et le Bouddha.
7 illusion d’être distincte. Tout se ramène enfin à cette opposition : panthéisme ou Dieu personnel. Car il n’est pas de person
8 s la région du yang. Vérifiée par les sexologues, cette relation d’inter-présence des opposés n’est pas moins évidente dans l
9 e mystique de l’hindouisme appartient l’auteur de cette phrase : « Écarte les choses, ô Amant, ta voie est fuite » ? De quell
10 t de la campagne contre les Grecs, demande au roi cette faveur : exempter de la guerre un de ses cinq fils. Sur quoi Xerxès,
11 l’horreur d’un monde étranger lui monte au cœur. Cette horreur saisira toujours celui qui respecte en l’homme un noyau de li
12 me inventé la guerre totale ! D’où provient alors cette « horreur » et ce « plus violent des refus » qu’éprouve l’Européen, s
13 t le mystique soufi écrivaient tous les deux dans cette « circonscription intermédiaire entre l’Orient et l’Occident », que f
14 nt et l’Occident », que forment, au sens physique cette fois, l’Arabie et l’Iran. Leur Occident, c’est la Grèce d’Aristote, e
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
15 en considéré, je n’en trouve pas de meilleure que cette fameuse communauté de culture qui échappe si facilement à nos définit
16 de l’unité de culture qui donnerait une assise à cette union. Mais : 1° les différences de langue, de religion, de « race »,
17 de l’Italie et des cantons suisses — pas plus que cette unification, d’ailleurs, n’a supprimé ces différences. (Encore que le
18 nion de l’Europe, et les dangers qu’on redoute de cette union sont également imaginaires, comme le prouve l’expérience de la
19 acte du Grütli, conclu par trois cantons en 1291. Cette alliance excluait à peu près les neuf dixièmes de la Suisse actuelle.
20 ou reçu sa commande, ou senti son climat ? Ou de cette heure où fut écrite sa première page, posée sa première touche, noté
21 rèce. Chacun sait la fortune que devait connaître cette définition de l’Europe par ses trois sources principales, reprise nag
22 large. Prendre conscience de notre appartenance à cette communauté de culture, c’est la condition nécessaire de l’union supra
23 culture entre les hommes qu’elle envisage d’unir. Cette politique, ensuite, ne sera valable que si elle exprime, traduit et t
24 et tend à préserver ce qu’il y a de créateur dans cette communauté. J’en conclus que la forme politique que devrait revêtir u
3 1957, Articles divers (1957-1962). Lettre en réponse à Emmanuel Berl (mai 1957)
25 u’on cesse de mettre en doute l’existence même de cette Europe qu’il faut sauver. d. Rougemont Denis de, « [Lettre en répo
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
26 a révolution de Budapest ont renversé le cours de cette immense dérive et restauré d’un coup l’espoir. La nature humaine, nié
27 919, le grand courant du pessimisme européen, par cette lettre fameuse qui nous rappelle d’abord que notre civilisation est m
28 arxistes à la Bourgeoisie même et au Prolétariat ( cette figure de terreur longtemps refoulée dans l’inconscient de la Société
29 es comme la démarche scientifique par excellence, cette dialectique, devenue sans prises sur les faits, en est réduite à rest
30 d’angoisse avec notre avenir historique, à tenir cette logique démente pour l’annonce d’une fatalité. A-t-il vraiment suffi
31 jeunesse russe elle-même, pour briser le cours de cette fatalité et pour renverser nos destins ? Le traumatisme provoqué par
32 esurer l’ampleur des transformations initiées par cette libération technologique ? C’est le problème des loisirs qui s’ouvre
5 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
33 n effet de décadence de l’Europe. Mais où voit-on cette décadence ? La planète entière est en train de s’occidentaliser. Pers
34 a que la fin justifie les moyens. À condition que cette fin soit juste et, pour s’opposer à Nietzsche, en considérant que, pa
35 e fin juste. Le second ouvrage essaiera de situer cette morale de la vocation dans la vie sociale. C’est, dit Rougemont, une
6 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
36 s et les entraves ancestrales. Mais d’où venaient cette science et cette raison hardie rénovant les institutions, et cette am
37 ancestrales. Mais d’où venaient cette science et cette raison hardie rénovant les institutions, et cette ambition singulière
38 cette raison hardie rénovant les institutions, et cette ambition singulière de transformer le monde matériel ? Si l’on remont
39 histoire que la France paraît seule en cause dans cette affaire, car en réalité le problème est mondial, il concerne tout l’O
7 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
40 Puisse cet ouvrage contribuer à ranimer un peu de cette confiance en elle-même qui suffirait sans doute à la rendre capable d
8 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
41 parfois en réalité des adversaires politiques de cette union et le sort de la culture leur importe très peu ; mais ils sont
42 , la culture des Européens peut-elle contribuer à cette union, ou bien lui fait-elle obstacle ? Je pense qu’il faut répondre
43 créées pour le meilleur et pour le pire ; et que cette culture est commune à tous les peuples de l’Europe, puisque leurs nat
44 mêmes en sont nées, non l’inverse. D’autre part, cette institution devra s’efforcer de réduire les résistances invétérées à
45 ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cette culture fonde et manifeste l’unité qui est la vraie base de notre uni
46 drame de l’Europe, mais aussi le rôle décisif de cette Europe dans les transformations du monde au xxe siècle, sa vocation,
47 ure a été créée à Genève en 1954, et opère depuis cette année à Amsterdam. Enfin, la bibliographie des volumes, thèses, mémoi
48 sa culture et que, par suite, sans la vitalité de cette culture, elle se réduirait vite à ce qu’elle est sur la carte : 4 % d
49 inir) n’est pas un mal en soi, bien au contraire. Cette multiplicité traduit les diversités réelles et organiques qui sont l’
9 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
50 e du Droit ! » Traduite dans les termes de Freud, cette déclaration signifiait qu’à la violence d’un seul s’opposerait la vio
51 t Freud, par des voies différentes, parviennent à cette même conclusion, mais sont d’accord aussi pour redouter que la force
52 n’est pas un super-État qui attend son arme, mais cette arme qui attend un pouvoir à sa taille. Car le second élément fédérat
10 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
53 n État nouveau, lequel serait un jour, la Suisse. Cette première alliance locale d’hommes libres des campagnes, directement i
54 le de la foi jurée devaient rester, pendant toute cette période, le seul gage d’unité (relative) de ceux qui se désignaient c
55 d’imposer une Constitution unitaire aux cantons. Cette expérience jacobine de « République une et indivisible » échoua contr
56 différentes langues, les différentes religions et cette extrême différence de mœurs qui existent entre ses diverses parties.
57 problème brûlant qui se posait aux Suisses, dans cette Europe où les campagnes de Napoléon venaient de susciter les passions
58 s la Restauration22. » Nous verrons également que cette époque a connu toutes les raisons que l’on invoque aujourd’hui au pla
59 le patriciat de ses droits exclusifs à gouverner. Cette agitation et ces déséquilibres sociaux devaient nourrir le mouvement
60 modernes, c’est une des gloires de ces temps, que cette idée ait acquis plus de netteté, ce sentiment plus d’énergie. Ce mémo
61 œux, les projets d’un grand nombre de cantons, et cette anxiété elle-même, et ce malaise général qu’il est impossible de méco
62 e général qu’il est impossible de méconnaître, et cette espérance que dans un nouveau Pacte, dans une confédération plus soli
63 ivile et religieuse)25 contribua sans nul doute à cette célérité d’exécution, mais aussi à la stabilité du futur État. Plus r
64 . À vrai dire, elle portait toutes les marques de cette modération, née du juste équilibre des contraires, qui dénote la prés
65 rtisans d’une union institutionnelle de nos pays. Cette contradiction apparente et purement verbale s’explique par la nature
66 quand l’union tend à devenir unification forcée. Cette dialectique, en Suisse, n’est pas abstraite : elle exprime la vie mêm
67 financée par le Genevois Eynard — et trouva dans cette passion un idéal commun, associant toutes les classes et toutes les r
11 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
68 ment découvert le monde : elle l’a fait. Épousons cette idée d’une Europe qui n’existe que dans son dépassement et qui ne ser
69 ns et des langues » qu’annonce l’Apocalypse. Avec cette source judéo-chrétienne vient confluer la source grecque : l’homme me
70 in de l’ère du colonialisme européen que coïncide cette contagion occidentale accélérée dans tous les peuples de Bandung. Dés
71 s dans les archives ; ce Musée est une invention, cette Mémoire du Monde est un acte, et cette immense Récapitulation du genr
72 invention, cette Mémoire du Monde est un acte, et cette immense Récapitulation du genre humain est une création de l’histoire
73 compte des unes et des autres, comment concevoir cette union ? On ne peut l’imaginer que fédérale, si le fédéralisme est bie
74 s comme une méthode d’union dans la diversité. Or cette méthode n’est pas seulement la plus opportune qui se présente : elle
75 alisme. Mais tout ce qui a fait l’Europe illustre cette méthode. Prenez le dogme : la Trinité est animée par l’union et la di
76 ui vit, tout ce qui crée, vit et crée en dépit de cette tendance vers l’uniformité dont les victoires s’appellent en politiqu
77 Déclencher un processus d’union C’est dans cette perspective ouverte et dynamique, celle d’une méthode pour fomenter d
78 voulaient du tout. Chacun voit, au contraire, que cette Petite Europe (qui égale sur plus d’un point les grands États-Unis et
79 eur serait suivie nécessairement d’une décadence. Cette erreur s’explique en partie par le fait que les auteurs que je viens
80 rend à la Vérité. Je me promets un jour de poser cette question à des sages des cinq continents ; si l’Europe devait dispara
12 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
81 nchée par l’Europe, en 1919, Paul Valéry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres civilisations, nous savons maintenant q
82 vables : elles sont dans les journaux. L’écho de cette page fut immense, et je sais peu de phrases plus fréquemment citées q
83 il de l’œuvre en prose d’un de nos grands poètes, cette phrase résume et condense en quelques mots une assez longue tradition
84 es ruines de l’Empire austro-hongrois. Et bientôt cette Europe occupée à se déchirer à belles dents va se laisser arracher l’
85 ivilisation ». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipiter l’écroulement de l’hégémonie politique d
86 de notre culture et de la civilisation créée par cette culture, n’a jamais été autre chose qu’une unité dans la diversité, u
87 portunistes ou sentimentaux, de wishful thinking. Cette exigence de vérité, de véracité à tout prix, sera le moteur non seule
88 songer cependant que l’Asie et l’Afrique ignorent cette exigence de l’objectivité, et professent un dédain notoire pour la si
89 e que ces cultures permettent, soit pour modifier cette relation, dans le cas de l’Orient, soit pour en prendre mieux conscie
90 révisible. Avant de concentrer leurs énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, avec non
91 et des arts, des morales et des gouvernements et cette sociologie totale, ou planétaire, prépare elle aussi les voies de l’u
92 loré ses variétés. La question reste de savoir si cette unité fomentée par la culture européenne ne va pas se réaliser à nos
93 n même — mais incomplète — dans toute l’humanité, cette crise va-t-elle devenir « mortelle » comme l’ont prédit depuis un siè
94 nôtre. Elles se trompaient, tout simplement, mais cette erreur ne saurait plus être commise, à présent que la Terre entière e
95 able qu’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose
96 ls de Dieu, vous êtes tous un en Jésus-Christ »), cette conception devait (seule) permettre à ceux qu’elle formerait intimeme
97 es civilisations étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies so
98 n des mandarins ! C’est l’URSS qui introduit dans cette Chine si fermée le nouveau cheval de Troie de l’Occident : la Techniq
99 dit-on, chez certains indigènes de la Papouasie. Cette passion qui enfièvre et qui ruine l’Europe depuis près d’un siècle et
100 emi, et que nous refusons de prendre au tragique, cette passion, quand elle atteint l’Asie, ou le monde arabe, ou l’Afrique,
101 ns l’esprit de peuples neufs, empêchant au-dedans cette union fédérale qui ferait notre force pacifique, décuplant au-dehors
102 ’est pas chez nous, en Europe, mais en Chine, que cette prédiction se réalise. Voici ce qu’écrit le quotidien de la jeunesse
103 irus du nationalisme et au virus du matérialisme, cette forme d’asthénie du spirituel. C’est dire que notre vocation est dés
104 eligieuses, et politiques autant que culturelles, cette union fédérale est la condition même de notre action dans le monde et
13 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
105 ien donné au monde, et tout d’abord à l’Occident, cette formule de la communauté fondée sur l’espérance, non sur la loi du sa
106 plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » Cette parole ne peut être écartée. Elle reste au centre du mystère de l’uni
107 x de la vérité. La voie vers l’unité à découvrir, cette voie qui passerait par l’union des chrétiens dans la réalité de leur
108 , et déjà pratiquée par beaucoup. Qu’en est-il de cette existence, dans les diverses confessions ? Je suis frappé de la voir
109 munion. On ignore simplement que Calvin défendait cette doctrine contre l’Église romaine, où l’habitude était, au xvie siècl
110 ile de la dernière chance », et est introduit par cette note : « L’auteur de L’Amour et l’Occident et de L’Aventure occide
14 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
111 . Dans son discours du 15 mai 1790, Robespierre a cette formule parfaite : Il est de l’intérêt des nations de protéger la na
112 ur du monde. Il faut donc protéger par les armes cette France qui annonce la paix universelle et qui représente la liberté.
113 la surface de l’Europe, qui n’attendent plus que cette heureuse diversion pour attaquer et renverser leurs tyrans… C’est à c
114 pour attaquer et renverser leurs tyrans… C’est à cette guerre sainte qu’Anacharsis Cloots est venu inviter l’Assemblée natio
115 qui croise l’instinct universel, je m’y oppose ; cette résistance est un état de guerre et de servitude dont le genre humain
116 ivers pour ne s’occuper que de son pays ; je veux cette espèce d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos devoirs, san
117 ué. Ce sera une autre nation absolument nouvelle. Cette introduction d’une monnaie nationale en est véritablement la création
118 mes choses et sont attirés par les mêmes buts… ». Cette tendance unitive fournit à Fichte le point de départ d’un plan mondia
119 ialisme… Nous n’en sommes peut-être pas loin dans cette seconde moitié du xxe siècle ; mais le « processus dialectique » aur
120 sance et par la loi de leur formation historique. Cette liaison nécessaire, Hegel l’a marquée le premier. Comme Goethe assist
121 principe auquel il tend comme à sa fin. Une fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le monde. Et encore : À
122 iquer à leur tour le droit de dominer l’époque. À cette fin, chacun prétendra qu’il incarne « le plus haut concept de l’espri
123 s esprits de la fin du xixe siècle, enregistrant cette dissolution de l’idéal européen, de Ranke à Renan et de Nietzsche à S
124 de notre civilisation. Voici des textes jalonnant cette double évolution des idées et des faits, en divergence vertigineuse,
125 peuples de l’Europe et du monde devront traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort et pour qu’à la nationali
126 tout exige qu’elle reste la Hongrie. Enlevez-lui cette qualité, et elle n’est plus rien pour l’Europe, si peu que rien même 
127 ilence de l’Europe » : L’Europe se tait… Honte à cette Europe silencieuse Et qui n’a pas conquis sa liberté ! Lâches, les pe
128 et toi tu m’as donné un article de gazette. Mais cette nation répondra : Quand m’avez-vous appelée ? Et la Liberté répondra 
129 votre pierre de l’édifice européen, et voici que cette pierre deviendra la pierre angulaire et la clef de voûte de l’édifice
130 r-dessus les frontières, a créé entre les esprits cette grande nationalité intellectuelle qui sera l’achèvement de la Révolut
131 autre la grandiose ambiguïté de l’idée nationale. Cette généreuse et sincère volonté de se perdre dans l’universel, de se tra
132 xxe siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera
133 nité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. […] Cette nation aura pour capitale Paris, et ne s’appellera point la France ;
134 ire. Ainsi se réaliserait ce passage à l’Europe, cette « transfiguration » d’une vocation nationale dont rêvaient Hugo pour
135 ie paysanne, adversaires donc de « l’Europe », et cette revue s’intitule Europa ! Par la plume d’Ivan Kirievsky, son principa
136 et que nos pays de l’Ouest auraient perdue ; mais cette notion se trouve empruntée à Schelling… À l’égard de l’Europe décompo
137 harmonieusement, il est nécessaire qu’il existe à cette fin un centre déterminé, un peuple qui domine les autres de sa supéri
138 e les organes politiques reconnaissent la vérité, cette vérité même du Christ telle quelle est reconnue par le simple croyant
139 ésar, par sa conquête des Gaules a rendu possible cette configuration, dont Charlemagne, « prince de la Culture », a créé la
140 aient été des grands malheurs pour l’Europe, car cette bipolarité … est trop profondément fondée dans la nature des choses,
141 tes d’une nation sont écrites sur la carte et que cette nation a le droit de s’adjuger ce qui est nécessaire pour arrondir ce
142 ndant toutes les frontières. Le dernier mot, sur cette évolution, sera dit par Georges Sorel, quelques années avant la catas
143 un récipient. L’Europe est un récipient rempli de cette sorte de composés chimiques. Ça met le feu ; que diable ! Prenez-en v
144 pe des nations Sorel, qui parlait en 1908 de «  cette Europe qui est la terre-type du malheur de l’humanité », et qui réinv
15 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
145 fois-ci, vous commencerez du même coup à sentir «  cette inimitable saveur que l’on ne trouve qu’à soi-même »35 et que je ne t
146 ncipe formateur, et d’une continuelle référence à cette source, qui assure la cohérence et l’homogénéité des traditions. Tand
147 uropéenne ; j’entends les caractères par lesquels cette culture se distingue très évidemment soit des anciennes cultures sacr
148 portunistes ou sentimentaux, de wishful thinking. Cette exigence de vérité, de véracité à tout prix, sera le moteur non seule
149 songer cependant que l’Asie et l’Afrique ignorent cette exigence de l’objectivité, et professent un dédain notoire pour la si
150 que ces cultures permettent, — soit pour modifier cette relation, soit pour en prendre mieux conscience. Le troisième caractè
151 ression démographique dans l’aire géographique de cette civilisation ? Je n’en crois rien. Il existe sur notre planète trois
152 révisible. Avant de concentrer leurs énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, avec non
153 t des arts, des morales et des gouvernements ; et cette sociologie totale, ou planétaire, prépare, elle aussi, les voies de l
154 n’est pas par hasard mais c’est en vertu même de cette dialectique infinie et toujours ouverte que je décrivais plus haut, e
155 erte que je décrivais plus haut, en vertu même de cette séculaire discussion et dissension entre nos origines multiples, entr
156 me de l’Europe et de son histoire, mais voici que cette culture crée le monde, par où j’entends la possibilité d’un genre hum
157 de sa culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette culture. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au
158 irrésistiblement le souvenir d’un autre moment de cette aventure, les petites caravelles de Colomb, au matin du départ à Palo
16 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
159 r ensemble sur les immenses problèmes que pose, à cette génération, le progrès dans la liberté. Sur ce mot Liberté, je serai
160 art. Mais nous refusons d’accorder à la politique cette valeur absolue de fin en soi que lui donnent les totalitaires — tant
17 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
161 de vous donner de nos buts répond suffisamment à cette question. Mais on insiste, la presse insiste, et les interviewers ins
162 rts. Mais nous refusons d’accorder à la politique cette valeur absolue de fin en soi que lui donnent les totalitaires, tant q
163 Paris, juillet 1960, p. 1 et 6. w. Présenté par cette note : « Du 16 au 22 juin s’est tenu à Berlin (Ouest), le 3e Congrès
18 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
164 e fois-ci, vous commencerez du même coup à sentir cette inimitable saveur que l’on ne trouve qu’à l’Europe38. 2. Poussons plu
165 poser à la culture de leurs sujets. 3. Esquissons cette comparaison, limitée pour l’instant aux formules d’unité. Si nous con
166 incipe formateur et d’une continuelle référence à cette source, qui assure la cohérence et l’homogénéité des traditions. Tand
167 uropéenne ; j’entends les caractères par lesquels cette culture se distingue très évidemment soit des anciennes cultures sacr
168 portunistes ou sentimentaux, de wishful thinking. Cette exigence de vérité, de véracité à tout prix, sera le moteur non seule
169 ux preuves par neuf. L’Asie et l’Afrique ignorent cette exigence de l’objectivité, et professent un dédain notoire pour la si
170 que ces cultures permettent — soit pour modifier cette relation, soit pour en prendre mieux conscience. Le troisième caractè
171 mprévisible. Avant de concentrer ses énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, avec guèr
172 et des arts, des morales et des gouvernements, et cette sociologie totale ou planétaire, prépare elle aussi les voies de l’un
173 n’est pas par hasard mais c’est en vertu même de cette dialectique infinie et toujours ouverte que je décrivais dans la prem
174 a première partie de mon exposé, en vertu même de cette séculaire discussion et dissension entre nos origines multiples, entr
175 de sa culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette culture. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au
19 1960, Articles divers (1957-1962). Une fusée à trois étages : bref historique de la Fondation (octobre 1960)
176 de recourir à l’aide des fondations américaines. Cette situation n’est ni normale ni saine, et peut même devenir démoralisan
177 ue adoptée par le Conseil des gouverneurs, durant cette première période, se basait sur l’idée saine en soi que les fonds vie
178 claircies du même coup. Je comparerais volontiers cette opération à la mise à feu du 2e étage d’une fusée de l’espace, se sép
179 r les moyens nécessaires à la mise en pratique de cette troisième étape. Si notre Fondation atteint ainsi, en 1960, le but qu
20 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
180 ab I. Qui d’entre vous ne se souvient de cette première phrase du Tristan rendu naguère au grand public européen par
181 e choix de l’expression. Il me plaît de traduire cette belle définition dans les termes de notre sujet, et cela donne à peu
182 conventions sociales. Ainsi, l’amour-passion est cette forme de l’amour qui se libère des contraintes naturelles, des rythme
183 ctible à l’image idéale que la passion s’en fait. Cette image, étant idéale, doit demeurer toujours fuyante, inaccessible. Ma
184 ion du mythe, au cours des siècles, inclinerait à cette conclusion. Elle consisterait à montrer la dégradation continue et, s
185 the essentiel, la mort transfigurante des amants. Cette mince bande jaune sur la mer, dans le nouveau décor de Bayreuth, cett
186 ne sur la mer, dans le nouveau décor de Bayreuth, cette frileuse aurore jaune au bas du ciel, c’est un jour qui renaît, non p
187 état déchu. Je ne puis m’empêcher d’imaginer que cette « rencontre aurorale » avec le moi céleste en forme d’ange, et femme,
188 près la mort d’amour. Iseut n’évoque-t-elle point cette forme de lumière qu’on ne rejoint que dans un au-delà, et qui aurait
21 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
189 anton, presque jamais celui de la nation entière. Cette situation entraîne de curieuses conséquences dans le domaine de la vi
190 sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors cette ivresse des sommets. L’intuition de la grandeur. Et plus d’obstacle d
22 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
191 ture occidentale et s’en nourrit, et à quel point cette culture occidentale peut à son tour bénéficier de la technique. Je su
192 condamnée à dépérir en peu de temps. Pour établir cette thèse centrale, il faudrait des volumes et toute une vie de recherche
193 es qu’est née l’auto, comme le prouve le récit de cette invention que, dans son livre intitulé Ma Vie, nous donne l’inventeur
194 condensation. Un jour, un jeune enfant chargé de cette besogne, Humphrey Potter, eut l’idée de relier à un balancier les rob
195 elles procèdent de nos mêmes rêves fondamentaux. Cette thèse présente l’avantage de nous faire mieux comprendre la nature de
196 erveaux électroniques. Que faut-il donc penser de cette longue plainte qui fut mise à la mode par Bergson, et de ce pessimism
197 rt ». Mais déjà nous voyons s’approcher la fin de cette ère primitive, inhumaine et cruelle, de la technique occidentale. Cho
198 culture deviendra le sérieux de la vie. Je résume cette première partie de mon propos : la culture de l’Europe a produit la t
199 produit la technique ; on a pu craindre alors que cette technique asservisse l’homme et tue la vraie culture ; mais nous voyo
200 et universitaire à la seule formation technique. Cette formation obligatoire absorbe 67 % du temps d’étude, et ne laisse à p
201 hnique. Mais toute l’expérience européenne dément cette conception simpliste. Je demandais un jour à l’un des trois physicien
202 sé la fission de l’atome comment il travaillait à cette époque. Il me décrivit en détail ses méthodes, et il conclut : « Vous
203 , de soutenir la culture sous toutes ses formes : cette culture qui n’est pas seulement la source de nos inventions mais la s
204 msterdam, juillet 1961, p. 5-9. af. Présenté par cette note : « Avec la clarté de l’écrivain et sa connaissance des problème
23 1961, Articles divers (1957-1962). Le Temps de la louange (été 1961)
205 le. Il excellait en tout et passait au-delà, avec cette « casual brilliance » dont a parlé le Times au lendemain de sa mort.
206 vraiment, écrivait-il alors, être « nettoyé » par cette maladie mortelle, en vue d’un « nouveau travail » ? ⁂ Il n’aimait pas
207 e, il le savait absolument ; il pouvait être dans cette vie reporter et bohème, romancier ou poète, — il voulut même, un temp
24 1962, Articles divers (1957-1962). Jonas [préface] (1962)
208 le. Il excellait en tout et passait au-delà, avec cette « brillante désinvolture » dont a parlé le Times au lendemain de sa m
209 vraiment, écrivait-il alors, être « nettoyé » par cette maladie mortelle, en vue d’un « nouveau travail » ? at. Rougemont
25 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
210 et créatrice de valeurs générales dans la cité, —  cette attitude « classique » ou sociale de l’esprit, que j’ai tenté dans me
211 r bride… » Son efficacité naît de cet abandon, de cette juste défaite infligée sans relâche à l’individu naturel par ce qui n
212 ais. Toutes les vertus de son style découlent de cette tension instaurée par sa vocation ; comme aussi ses défauts, à notre
26 1962, Articles divers (1957-1962). Le règne de Victoria (1962)
213 ne au bûcher, de Paul Claudel et Arthur Honegger, cette bouleversante déclamation chorale, vers la fin : « Il y a l’espérance
214 ur. On n’oserait pas l’avouer n’était l’humour et cette espèce de rigueur féminine — déconcertant toutes les valeurs nordique
27 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
215 e longue tradition culturelle européenne ; 3° que cette tradition, éclairant la conjoncture actuelle, exige la création d’une
216 si elle insistait pour qu’on augmente son budget. Cette vue très populaire, née d’un xixe siècle utilitariste et mercantile,
217 s ou florins. Mais quelle que soit sa popularité, cette courte vue matérialiste se révèle au premier examen non seulement fau
218 ise et réclamée par tous les bons économistes. Or cette attitude politique, ce tabou de la souveraineté, cet orgueil national
219 par des procédés techniques, sans tenir compte de cette situation morale, ne serait pas seulement dangereux mais vain. Cette
220 ale, ne serait pas seulement dangereux mais vain. Cette méthode soi-disant réaliste serait simplement utopique et vouée dès l
221 tiateurs, elles risqueront, un jour, de dénaturer cette Europe que l’on croyait « faire ». Car, en fin de compte, pourquoi fa
28 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
222 placer le lecteur d’aujourd’hui dans le climat de cette période angoissée, telle que j’ai pu la voir de près, à Berne. Il s’a
223 rs projets de plan révèle l’idée qui me hantait à cette époque : il décrit en effet l’importance symbolique et stratégique du
224 érale. Des camions sont alignés dans la cour pour cette éventualité. Voici le plan de la ville, les maisons, les étages et le
225 demi-heures, des avions passent, volant très bas. Cette prairie dominant la ville serait un terrain d’atterrissage tout désig
226 en fête. Raisons de croire que le coup nazi, raté cette nuit, sera suivi à bref délai de manifestations plus énergiques. Mard
227 iquent… Nous avons choisi de publier ces pages en cette fin de juin, à peu près à l’époque, vingt-deux après, où Denis de Rou
228 e Rougemont les vécut. » al. Pour les besoins de cette édition numérique, on a attribué un style spécifique aux dates de ce
29 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
229 olonel a bien voulu prendre un verre, au terme de cette petite cérémonie. 22 juin 1940 Céder à l’ennemi sur le point de la li
230 ue l’on aurait de se battre, l’une des marques de cette indépendance que l’armée est chargée de défendre ? Je relis les instr
231 ont été plantées. (Note de 1962 : nulle trace de cette démarche dans les archives fédérales. On devait s’y attendre. Et pers
232 s coup. Il y avait une sorte de pari insensé dans cette manière d’aller dire à un gouvernement : « Nous vous avertissons qu’i
233 it la Ligue de ridicule. En fait, celui qui reçut cette délégation comprit très bien qu’il s’agissait pour nous d’appuyer les
30 1962, Articles divers (1957-1962). La conjuration des officiers en juin 1940 : Journal d’un témoin III (26 juin 1962)
234 léger ridicule qu’aux yeux de beaucoup présentera cette comparaison, pourtant valable dans le détail des problèmes qui se pos
235 ntion de la Ligue du Gothard et la substitution à cette ligue d’un mouvement qui n’eut d’autre tort à mes yeux que celui de n
236 r le centre du Réduit ? Je tenterai de répondre à cette question dans un prochain article. 42. On se rappelle, en Suisse, q
31 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
237 . Sommes-nous autorisés à prolonger les lignes de cette récente évolution et à prévoir une accélération continuée des rythmes
238 ux, les buts, la volonté de ceux qui luttent pour cette union. Car il ne s’agit pas — je le dis une fois de plus — de deviner
239 iner l’histoire qui vient, mais de la faire. Dans cette seconde hypothèse, l’Europe de 1980 est redevenue à tous égards le ce
240 de la population et de la production du globe. À cette réalité de géographie humaine correspond une activité politique, écon
241 Paris, novembre 1962, p. 9-14. ar. Présenté par cette note : « Né à Neuchâtel, en Suisse, Denis de Rougemont, qui fit ses é
32 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
242 afés, et le marché et la circulation. À partir de cette place, banale et donc typique, un savant débarqué de Mars ou de Vénus
243 ports régionaux et des courants lointains : c’est cette vie de la place qui se traduit dans la vie des conseils et parlements
244 s de l’Europe. (La dernière image qui subsiste de cette origine très précise des parlements, c’est la Landsgemeinde des petit