1 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
1 tent inutilement je le crains, car il en va d’une civilisation , d’une culture et même d’une nation, à peu près comme d’une œuvre d’a
2 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
2 ettre fameuse qui nous rappelle d’abord que notre civilisation est mortelle comme les autres et prédit à la fin que nous allons vers
3 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
3 vantes, il vaut mieux se préoccuper de définir la civilisation européenne à travers son histoire et d’en mesurer les effets. C’est c
4 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
4 on cherche à se figurer l’aire de diffusion de la civilisation occidentale, on s’aperçoit qu’elle n’est pas loin de recouvrir l’ense
5 roduits d’ordres divers qui ont caractérisé notre civilisation , des origines jusqu’à ce jour, présente évidemment la densité maxima.
6 s naissances. Ce tableau de la diffusion de notre civilisation résume tant d’aspects variés, d’irrégularités de transmission, d’infl
7 ants et les plus récemment mis au point par notre civilisation . Le système très complexe des valeurs spirituelles, morales et intell
8 ssons d’abord les éléments caractéristiques de la civilisation occidentale en trois ordres : produits, principes de vie publique et
9 bles et généralement chaotiques. Le contact de la civilisation occidentale et des coutumes arabes en Algérie nous en donne un exempl
5 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
10 et de vie qui définissent notre culture et notre civilisation , au-delà des nations actuelles ; d’autre part, exposer l’état présent
11 es qui naissent du contact inévitable entre notre civilisation libérale et technique d’une part, et les civilisations diverses de l’
12 lisation libérale et technique d’une part, et les civilisations diverses de l’Asie, de l’Afrique et du Moyen-Orient d’autre part, app
13 ion de leurs diversités avec d’autres cultures ou civilisations  : vue de l’extérieur, l’Europe forme un tout évident. En retour, nos
6 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
14 . C’est l’Europe qui a donné naissance à la seule civilisation effectivement mondiale. Certes, Alexandre se trompait, s’il a cru qu’
15 es termes, les chances de l’Europe ? Celles de la civilisation , ni plus ni moins. Car, je le répète, l’Europe seule, dans l’histoire
16 e, a su rendre effective l’implicite ambition des civilisations majeures : étendre au monde entier ses mesures et ses lois, son idée
17 s. Non seulement nous avons appris que toutes les civilisations sont mortelles, mais nous croyons savoir pourquoi : toute grandeur se
18 e trouve que l’exemple est mauvais. Bien d’autres civilisations ont disparu sans laisser d’héritage actif ; celle de Lascaux, celle d
19 ls qui ne laisse rien qu’une herbe rase. Mais les civilisations anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
20 juge pas de valeurs, j’enregistre des faits.) Les civilisations antiques, sans lesquelles l’Europe ne serait guère, n’ont pas été ret
21 on, ou simplement la reprise des charges de notre civilisation  ? Les USA ? Ils s’européanisent en profondeur, plus rapidement que l’
7 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
22 Éclipse ou disparition d’une civilisation  ? (1960)o I Le xxe siècle a vu la civilisation européenne ét
23 sation ? (1960)o I Le xxe siècle a vu la civilisation européenne étendre à la Terre entière ses bienfaits, ses méfaits, ses
24 léry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres civilisations , nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Et il ajoutait :
25 sez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les
26 mment citées que celle qui annonce que toutes les civilisations étant mortelles, la nôtre aussi pourrait périr, va donc probablement
27 losophe français Volney, méditant sur la mort des civilisations , citait à peu près les mêmes noms pour illustrer le même argument que
28 de déclin fatal. Hegel pensait d’ailleurs que la civilisation européenne marquait l’aboutissement suprême de l’Histoire. Mais en ap
29 l’Histoire. Mais en appliquant sa dialectique aux civilisations , on en venait à penser que chacune d’elles devait fatalement décliner
30 lir empiriquement, par l’examen comparatif des 21 civilisations qui ont existé jusqu’ici, les lois complexes mais constantes de leur
31 ent ans les motifs de craindre le pire pour notre civilisation . Or voici que leurs prédictions semblent confirmées par les faits. Au
32 jeunesse, son rôle de porteur du « flambeau de la civilisation  ». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipi
33 r d’une éclipse ou d’une mort prévisible de notre civilisation  ? Avant de répondre à ces questions, formulons tout de suite deux rem
34 ujours et nécessairement liée à la vitalité d’une civilisation . L’une peut exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’a
35 acun sait que Gengis Khan eut l’hégémonie sans la civilisation , mais que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie.
36 ilisation, mais que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précéd
37 randeur et décadence soit la même pour toutes les civilisations et surtout, dans tous les temps. Les prophètes de la décadence de l’O
38 léry et Toynbee, se fondaient sur le précédent de civilisations antiques aujourd’hui « disparues », et particulièrement sur l’exemple
39 ui est censée avoir entraîné la disparition de la civilisation gréco-romaine dans la partie occidentale de l’Empire au moins. Cet ex
40 moins. Cet exemple est-il valable pour nous ? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Est-elle donc
41 ur nous ? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Est-elle donc vraiment comparable à celles qui l’o
42 sûr du tout. Il se pourrait, en effet, que notre civilisation présente certains caractères nouveaux et originaux, qui déterminent u
43 hercher d’abord quelle est l’originalité de notre civilisation par rapport à toutes les autres, et quel seuil mondial elle aurait ét
44 ois fatales, qui ont entraîné la ruine des autres civilisations , demeurées locales. II Les civilisations antiques de l’Égypte d
45 es civilisations, demeurées locales. II Les civilisations antiques de l’Égypte des Pharaons, de Sumer, de l’Inde védantique, ou
46 e sur un principe formateur unique, le Sacré. Les civilisations totalitaires d’aujourd’hui, URSS ou Chine de Mao, tiennent leur unité
47 toires ou incompatibles qu’elle en a héritées, la civilisation européenne s’est trouvée fondée sur une culture de dialogue et de con
48 ue nous vivons. L’unité de notre culture et de la civilisation créée par cette culture, n’a jamais été autre chose qu’une unité dans
49 mathématique et de l’astronomie élaborés par les civilisations du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
50 e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamen
51 lables d’une science comparée des cultures et des civilisations , des religions et des arts, des morales et des gouvernements et cette
52 ants et les chances admirables. La crise de notre civilisation , provoquée par son expansion même — mais incomplète — dans toute l’hu
53 r trois raisons principales. Première raison : la civilisation européenne est la seule qui soit effectivement devenue universelle. C
54 vement devenue universelle. Certes, bien d’autres civilisations avaient cru cela d’elles-mêmes, avant la nôtre. Elles se trompaient,
55 dent dans toute l’histoire ? Nous avons vu que la civilisation européenne, née de la confluence des sources les plus diverses, se di
56 u’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose de très fonda
57 vraiment et complètement humains. Ces très hautes civilisations devaient donc nécessairement demeurer régionales, et décliner dans le
58 chi le « seuil mondial », comment imaginer que la civilisation diffusée par l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou dispara
59 e humain dans son désastre ? Deuxième raison : la civilisation européenne a créé les conditions techniques de sa conservation et de
60 nacés par les eaux d’un barrage. La mortalité des civilisations nous apparaît donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans
61 encore celles des Mayas et des Aztèques. Mais les civilisations anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
62 propos de la célèbre phrase de Valéry : « Si les civilisations mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait pas le dire, car il n’en sa
63 it le passage que je vous ai cité : « Nous autres civilisations , nous avons depuis peu la certitude que nous ne mourrons jamais entiè
64 cendres sont fécondes. Le temps est passé où les civilisations étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de c
65  » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli au xxe siècle, si tan
66 ison d’avoir confiance dans la longévité de notre civilisation  : on ne voit pas de candidats sérieux à la relève d’une civilisation
67 e voit pas de candidats sérieux à la relève d’une civilisation devenue mondiale. Nous connaissons les circonstances de la chute de c
68 , affectant la région entière où avait fleuri une civilisation déterminée. Et les autres n’en savaient rien. Mais ce fut plus souven
69 rien. Mais ce fut plus souvent l’agression d’une civilisation rivale, soit plus primitive, comme dans le cas des Doriens détrônant
70 et des Incas. Il s’agissait dans tous ces cas, de civilisations locales, entourées de « Barbares » mal connus. Les candidats à la rel
71 ion ou simplement la reprise des charges de notre civilisation , avec quelques chances de succès ? Il y a pourtant les États-Unis, me
72 u’apporte-t-elle de nouveau du point de vue de la civilisation  ? Est-elle une autre civilisation ? Lénine définissait ainsi sa Révol
73 nt de vue de la civilisation ? Est-elle une autre civilisation  ? Lénine définissait ainsi sa Révolution : « Le marxisme plus l’élect
74 qui s’est chargée d’aider la Chine à liquider la civilisation des mandarins ! C’est l’URSS qui introduit dans cette Chine si fermée
75 inventés par l’Europe et parts intégrantes de sa civilisation . Quant à l’Afrique noire, observons simplement que son émancipation a
76 ire, ne consiste nullement dans l’avènement d’une civilisation originale ou renouvelée, de quelque néo-cannibalisme magique, mais au
77 a qu’un seul péril sérieux : le péril blanc ! La civilisation européenne, devenue mondiale, n’est menacée en fait que par les malad
78 méthodes essentielles à la santé future de notre civilisation  : — la première est le fédéralisme, art et science de l’union dans la
79 ougemont Denis de, « Éclipse ou disparition d’une civilisation  ? », Stato sociale, Turin, 1960, p. 546-561.
8 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
80 la Culture, le Français, l’Allemand, au nom de la Civilisation ou du Droit, etc. Jusqu’au jour où seront proclamés certains « concep
81 iformément pessimistes, quant à l’avenir de notre civilisation . Voici des textes jalonnant cette double évolution des idées et des f
82 services rendus par elle à la chrétienté et à la civilisation , que l’immense intérêt que l’Europe porte à sa vigoureuse existence,
83 et abandonnés au nom des prétendus intérêts de la civilisation . Il faut que les organes politiques reconnaissent la vérité, cette vé
84 leur bien, les Européens opprimés par une fausse civilisation sont invités à se laisser éclairer et libérer par la sainte Russie, s
85 t plutôt sur « les intérêts de la raison et de la civilisation  ». Dans la préface à sa fameuse conférence prononcée en Sorbonne le 1
9 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
86 erai la première formule par les noms de quelques civilisations fondées sur le Sacré, comme celles de Sumer, de l’Égypte des Pharaons
87 ore des Mayas, puis des Aztèques ; tandis que les civilisations totalitaires contemporaines, telles que l’URSS de Staline et la Chine
88 oriquement par la pluralité des origines de notre civilisation . Et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus
89 de dire sur la complexité indescriptible de notre civilisation , pensant avoir payé un tribut suffisant aux éléments diversifiants, j
90 mathématique et de l’astronomie élaborées par les civilisations du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
91 e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamen
92 essible. D’où vient, en effet, le dynamisme d’une civilisation  ? De la pression démographique dans l’aire géographique de cette civi
93 n démographique dans l’aire géographique de cette civilisation  ? Je n’en crois rien. Il existe sur notre planète trois régions compa
94 rien suscité de marquant ni de nouveau dans notre civilisation . Seules les Croisades ont été productives à cet égard ; or elles ne r
95 tre part. Je pense donc que le dynamisme de notre civilisation européenne provient plutôt de notre régime de tensions intérieures, d
96 lables d’une science comparée des cultures et des civilisations , des religions et des arts, des morales et des gouvernements ; et cet
97 ou qui soit susceptible mieux qu’elle d’animer la civilisation née de nos œuvres. Alors, que faire ? que devons-nous faire, nous qui
10 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
98 t aussi des formes de vie matérialistes que notre civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les
11 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
99 ulement des formes de vie matérialistes que notre civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les
12 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
100 erai la première formule par les noms de quelques civilisations fondées sur le Sacré (das Heilige, the Holy), comme celles de Sumer,
101 ore des Mayas, puis des Aztèques ; tandis que les civilisations totalitaires contemporaines, telles que l’URSS de Staline et la Chine
102 oriquement par la pluralité des origines de notre civilisation  ; et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus
103 de dire sur la complexité indescriptible de notre civilisation , pensant avoir payé un tribut suffisant aux éléments diversifiant, j’
104 ur les principes fondamentaux de toute culture ou civilisation n’a pas produit seulement de l’anarchie et des guerres. Il a contrain
105 mathématique et de l’astronomie élaborées par les civilisations du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
106 e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre civilisation profane. Je pense donc que le dynamisme de notre civilisation europée
107 profane. Je pense donc que le dynamisme de notre civilisation européenne provient plutôt de notre régime de tensions intérieures, d
108 lables d’une science comparée des cultures et des civilisations , des religions et des arts, des morales et des gouvernements, et cett
109 ou qui soit susceptible mieux qu’elle d’animer la civilisation née de nos œuvres. Alors, que faire ? Que devons-nous faire, nous qui
13 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
110 le corps et l’intellect seuls cultivés par notre civilisation  ? L’hygiène, la technique et la science, et une dose de psychanalyse,
14 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
111 on de la culture et de la technique au sein de la civilisation dont l’Europe constitue le foyer créateur. Quel est l’état présent d
112 n° 1. Pour la première fois dans l’histoire, une civilisation devient vraiment mondiale, et c’est la civilisation technique. Née de
113 vilisation devient vraiment mondiale, et c’est la civilisation technique. Née de l’Europe, développée par l’Amérique, adoptée par l’
114 es du divin que nous livrent les siècles de notre civilisation , modifient sans nul doute notre pouvoir de rêve, son imagerie et ses
15 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
115 découvrent les réalités de l’interdépendance. La civilisation technique s’humanise — c’est un mot d’ordre ancien, mais qui a fini p
116 iatrice et première bénéficiaire ou victime de la civilisation technique, désormais universalisée, a compris qu’elle se doit d’inven
16 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
117 La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)as Anciens villages et villes d’Europe, vo
118 op d’erreurs les structures essentielles de notre civilisation . Un service religieux, une séance du conseil municipal, une heure de
119 Denis de, « La commune, base essentielle de notre civilisation  », Communes d’Europe, Paris, novembre–décembre 1962, p. 5 et 20.