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tent inutilement je le crains, car il en va d’une
civilisation
, d’une culture et même d’une nation, à peu près comme d’une œuvre d’a
2
ettre fameuse qui nous rappelle d’abord que notre
civilisation
est mortelle comme les autres et prédit à la fin que nous allons vers
3
vantes, il vaut mieux se préoccuper de définir la
civilisation
européenne à travers son histoire et d’en mesurer les effets. C’est c
4
on cherche à se figurer l’aire de diffusion de la
civilisation
occidentale, on s’aperçoit qu’elle n’est pas loin de recouvrir l’ense
5
roduits d’ordres divers qui ont caractérisé notre
civilisation
, des origines jusqu’à ce jour, présente évidemment la densité maxima.
6
s naissances. Ce tableau de la diffusion de notre
civilisation
résume tant d’aspects variés, d’irrégularités de transmission, d’infl
7
ants et les plus récemment mis au point par notre
civilisation
. Le système très complexe des valeurs spirituelles, morales et intell
8
ssons d’abord les éléments caractéristiques de la
civilisation
occidentale en trois ordres : produits, principes de vie publique et
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bles et généralement chaotiques. Le contact de la
civilisation
occidentale et des coutumes arabes en Algérie nous en donne un exempl
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et de vie qui définissent notre culture et notre
civilisation
, au-delà des nations actuelles ; d’autre part, exposer l’état présent
11
es qui naissent du contact inévitable entre notre
civilisation
libérale et technique d’une part, et les civilisations diverses de l’
12
lisation libérale et technique d’une part, et les
civilisations
diverses de l’Asie, de l’Afrique et du Moyen-Orient d’autre part, app
13
ion de leurs diversités avec d’autres cultures ou
civilisations
: vue de l’extérieur, l’Europe forme un tout évident. En retour, nos
14
. C’est l’Europe qui a donné naissance à la seule
civilisation
effectivement mondiale. Certes, Alexandre se trompait, s’il a cru qu’
15
es termes, les chances de l’Europe ? Celles de la
civilisation
, ni plus ni moins. Car, je le répète, l’Europe seule, dans l’histoire
16
e, a su rendre effective l’implicite ambition des
civilisations
majeures : étendre au monde entier ses mesures et ses lois, son idée
17
s. Non seulement nous avons appris que toutes les
civilisations
sont mortelles, mais nous croyons savoir pourquoi : toute grandeur se
18
e trouve que l’exemple est mauvais. Bien d’autres
civilisations
ont disparu sans laisser d’héritage actif ; celle de Lascaux, celle d
19
ls qui ne laisse rien qu’une herbe rase. Mais les
civilisations
anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
20
juge pas de valeurs, j’enregistre des faits.) Les
civilisations
antiques, sans lesquelles l’Europe ne serait guère, n’ont pas été ret
21
on, ou simplement la reprise des charges de notre
civilisation
? Les USA ? Ils s’européanisent en profondeur, plus rapidement que l’
22
Éclipse ou disparition d’une
civilisation
? (1960)o I Le xxe siècle a vu la civilisation européenne ét
23
sation ? (1960)o I Le xxe siècle a vu la
civilisation
européenne étendre à la Terre entière ses bienfaits, ses méfaits, ses
24
léry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres
civilisations
, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Et il ajoutait :
25
sez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une
civilisation
a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les
26
mment citées que celle qui annonce que toutes les
civilisations
étant mortelles, la nôtre aussi pourrait périr, va donc probablement
27
losophe français Volney, méditant sur la mort des
civilisations
, citait à peu près les mêmes noms pour illustrer le même argument que
28
de déclin fatal. Hegel pensait d’ailleurs que la
civilisation
européenne marquait l’aboutissement suprême de l’Histoire. Mais en ap
29
l’Histoire. Mais en appliquant sa dialectique aux
civilisations
, on en venait à penser que chacune d’elles devait fatalement décliner
30
lir empiriquement, par l’examen comparatif des 21
civilisations
qui ont existé jusqu’ici, les lois complexes mais constantes de leur
31
ent ans les motifs de craindre le pire pour notre
civilisation
. Or voici que leurs prédictions semblent confirmées par les faits. Au
32
jeunesse, son rôle de porteur du « flambeau de la
civilisation
». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipi
33
r d’une éclipse ou d’une mort prévisible de notre
civilisation
? Avant de répondre à ces questions, formulons tout de suite deux rem
34
ujours et nécessairement liée à la vitalité d’une
civilisation
. L’une peut exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’a
35
acun sait que Gengis Khan eut l’hégémonie sans la
civilisation
, mais que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie.
36
ilisation, mais que l’Europe du Moyen Âge eut une
civilisation
sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précéd
37
randeur et décadence soit la même pour toutes les
civilisations
et surtout, dans tous les temps. Les prophètes de la décadence de l’O
38
léry et Toynbee, se fondaient sur le précédent de
civilisations
antiques aujourd’hui « disparues », et particulièrement sur l’exemple
39
ui est censée avoir entraîné la disparition de la
civilisation
gréco-romaine dans la partie occidentale de l’Empire au moins. Cet ex
40
moins. Cet exemple est-il valable pour nous ? La
civilisation
européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Est-elle donc
41
ur nous ? La civilisation européenne est-elle une
civilisation
comme les autres ? Est-elle donc vraiment comparable à celles qui l’o
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sûr du tout. Il se pourrait, en effet, que notre
civilisation
présente certains caractères nouveaux et originaux, qui déterminent u
43
hercher d’abord quelle est l’originalité de notre
civilisation
par rapport à toutes les autres, et quel seuil mondial elle aurait ét
44
ois fatales, qui ont entraîné la ruine des autres
civilisations
, demeurées locales. II Les civilisations antiques de l’Égypte d
45
es civilisations, demeurées locales. II Les
civilisations
antiques de l’Égypte des Pharaons, de Sumer, de l’Inde védantique, ou
46
e sur un principe formateur unique, le Sacré. Les
civilisations
totalitaires d’aujourd’hui, URSS ou Chine de Mao, tiennent leur unité
47
toires ou incompatibles qu’elle en a héritées, la
civilisation
européenne s’est trouvée fondée sur une culture de dialogue et de con
48
ue nous vivons. L’unité de notre culture et de la
civilisation
créée par cette culture, n’a jamais été autre chose qu’une unité dans
49
mathématique et de l’astronomie élaborés par les
civilisations
du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
50
e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
civilisation
profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamen
51
lables d’une science comparée des cultures et des
civilisations
, des religions et des arts, des morales et des gouvernements et cette
52
ants et les chances admirables. La crise de notre
civilisation
, provoquée par son expansion même — mais incomplète — dans toute l’hu
53
r trois raisons principales. Première raison : la
civilisation
européenne est la seule qui soit effectivement devenue universelle. C
54
vement devenue universelle. Certes, bien d’autres
civilisations
avaient cru cela d’elles-mêmes, avant la nôtre. Elles se trompaient,
55
dent dans toute l’histoire ? Nous avons vu que la
civilisation
européenne, née de la confluence des sources les plus diverses, se di
56
u’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette
civilisation
n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose de très fonda
57
vraiment et complètement humains. Ces très hautes
civilisations
devaient donc nécessairement demeurer régionales, et décliner dans le
58
chi le « seuil mondial », comment imaginer que la
civilisation
diffusée par l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou dispara
59
e humain dans son désastre ? Deuxième raison : la
civilisation
européenne a créé les conditions techniques de sa conservation et de
60
nacés par les eaux d’un barrage. La mortalité des
civilisations
nous apparaît donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans
61
encore celles des Mayas et des Aztèques. Mais les
civilisations
anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
62
propos de la célèbre phrase de Valéry : « Si les
civilisations
mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait pas le dire, car il n’en sa
63
it le passage que je vous ai cité : « Nous autres
civilisations
, nous avons depuis peu la certitude que nous ne mourrons jamais entiè
64
cendres sont fécondes. Le temps est passé où les
civilisations
étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de c
65
» J’ajouterai cette simple remarque : si tant de
civilisations
qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli au xxe siècle, si tan
66
ison d’avoir confiance dans la longévité de notre
civilisation
: on ne voit pas de candidats sérieux à la relève d’une civilisation
67
e voit pas de candidats sérieux à la relève d’une
civilisation
devenue mondiale. Nous connaissons les circonstances de la chute de c
68
, affectant la région entière où avait fleuri une
civilisation
déterminée. Et les autres n’en savaient rien. Mais ce fut plus souven
69
rien. Mais ce fut plus souvent l’agression d’une
civilisation
rivale, soit plus primitive, comme dans le cas des Doriens détrônant
70
et des Incas. Il s’agissait dans tous ces cas, de
civilisations
locales, entourées de « Barbares » mal connus. Les candidats à la rel
71
ion ou simplement la reprise des charges de notre
civilisation
, avec quelques chances de succès ? Il y a pourtant les États-Unis, me
72
u’apporte-t-elle de nouveau du point de vue de la
civilisation
? Est-elle une autre civilisation ? Lénine définissait ainsi sa Révol
73
nt de vue de la civilisation ? Est-elle une autre
civilisation
? Lénine définissait ainsi sa Révolution : « Le marxisme plus l’élect
74
qui s’est chargée d’aider la Chine à liquider la
civilisation
des mandarins ! C’est l’URSS qui introduit dans cette Chine si fermée
75
inventés par l’Europe et parts intégrantes de sa
civilisation
. Quant à l’Afrique noire, observons simplement que son émancipation a
76
ire, ne consiste nullement dans l’avènement d’une
civilisation
originale ou renouvelée, de quelque néo-cannibalisme magique, mais au
77
a qu’un seul péril sérieux : le péril blanc ! La
civilisation
européenne, devenue mondiale, n’est menacée en fait que par les malad
78
méthodes essentielles à la santé future de notre
civilisation
: — la première est le fédéralisme, art et science de l’union dans la
79
ougemont Denis de, « Éclipse ou disparition d’une
civilisation
? », Stato sociale, Turin, 1960, p. 546-561.
80
la Culture, le Français, l’Allemand, au nom de la
Civilisation
ou du Droit, etc. Jusqu’au jour où seront proclamés certains « concep
81
iformément pessimistes, quant à l’avenir de notre
civilisation
. Voici des textes jalonnant cette double évolution des idées et des f
82
services rendus par elle à la chrétienté et à la
civilisation
, que l’immense intérêt que l’Europe porte à sa vigoureuse existence,
83
et abandonnés au nom des prétendus intérêts de la
civilisation
. Il faut que les organes politiques reconnaissent la vérité, cette vé
84
leur bien, les Européens opprimés par une fausse
civilisation
sont invités à se laisser éclairer et libérer par la sainte Russie, s
85
t plutôt sur « les intérêts de la raison et de la
civilisation
». Dans la préface à sa fameuse conférence prononcée en Sorbonne le 1
86
erai la première formule par les noms de quelques
civilisations
fondées sur le Sacré, comme celles de Sumer, de l’Égypte des Pharaons
87
ore des Mayas, puis des Aztèques ; tandis que les
civilisations
totalitaires contemporaines, telles que l’URSS de Staline et la Chine
88
oriquement par la pluralité des origines de notre
civilisation
. Et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus
89
de dire sur la complexité indescriptible de notre
civilisation
, pensant avoir payé un tribut suffisant aux éléments diversifiants, j
90
mathématique et de l’astronomie élaborées par les
civilisations
du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
91
e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
civilisation
profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamen
92
essible. D’où vient, en effet, le dynamisme d’une
civilisation
? De la pression démographique dans l’aire géographique de cette civi
93
n démographique dans l’aire géographique de cette
civilisation
? Je n’en crois rien. Il existe sur notre planète trois régions compa
94
rien suscité de marquant ni de nouveau dans notre
civilisation
. Seules les Croisades ont été productives à cet égard ; or elles ne r
95
tre part. Je pense donc que le dynamisme de notre
civilisation
européenne provient plutôt de notre régime de tensions intérieures, d
96
lables d’une science comparée des cultures et des
civilisations
, des religions et des arts, des morales et des gouvernements ; et cet
97
ou qui soit susceptible mieux qu’elle d’animer la
civilisation
née de nos œuvres. Alors, que faire ? que devons-nous faire, nous qui
98
t aussi des formes de vie matérialistes que notre
civilisation
occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les
99
ulement des formes de vie matérialistes que notre
civilisation
occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les
100
erai la première formule par les noms de quelques
civilisations
fondées sur le Sacré (das Heilige, the Holy), comme celles de Sumer,
101
ore des Mayas, puis des Aztèques ; tandis que les
civilisations
totalitaires contemporaines, telles que l’URSS de Staline et la Chine
102
oriquement par la pluralité des origines de notre
civilisation
; et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus
103
de dire sur la complexité indescriptible de notre
civilisation
, pensant avoir payé un tribut suffisant aux éléments diversifiant, j’
104
ur les principes fondamentaux de toute culture ou
civilisation
n’a pas produit seulement de l’anarchie et des guerres. Il a contrain
105
mathématique et de l’astronomie élaborées par les
civilisations
du Proche-Orient. Mais il a été fortement développé par la théodicée
106
e équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
civilisation
profane. Je pense donc que le dynamisme de notre civilisation europée
107
profane. Je pense donc que le dynamisme de notre
civilisation
européenne provient plutôt de notre régime de tensions intérieures, d
108
lables d’une science comparée des cultures et des
civilisations
, des religions et des arts, des morales et des gouvernements, et cett
109
ou qui soit susceptible mieux qu’elle d’animer la
civilisation
née de nos œuvres. Alors, que faire ? Que devons-nous faire, nous qui
110
le corps et l’intellect seuls cultivés par notre
civilisation
? L’hygiène, la technique et la science, et une dose de psychanalyse,
111
on de la culture et de la technique au sein de la
civilisation
dont l’Europe constitue le foyer créateur. Quel est l’état présent d
112
n° 1. Pour la première fois dans l’histoire, une
civilisation
devient vraiment mondiale, et c’est la civilisation technique. Née de
113
vilisation devient vraiment mondiale, et c’est la
civilisation
technique. Née de l’Europe, développée par l’Amérique, adoptée par l’
114
es du divin que nous livrent les siècles de notre
civilisation
, modifient sans nul doute notre pouvoir de rêve, son imagerie et ses
115
découvrent les réalités de l’interdépendance. La
civilisation
technique s’humanise — c’est un mot d’ordre ancien, mais qui a fini p
116
iatrice et première bénéficiaire ou victime de la
civilisation
technique, désormais universalisée, a compris qu’elle se doit d’inven
117
La commune, base essentielle de notre
civilisation
(novembre-décembre 1962)as Anciens villages et villes d’Europe, vo
118
op d’erreurs les structures essentielles de notre
civilisation
. Un service religieux, une séance du conseil municipal, une heure de
119
Denis de, « La commune, base essentielle de notre
civilisation
», Communes d’Europe, Paris, novembre–décembre 1962, p. 5 et 20.