1
et noyant les problèmes concrets de notre siècle
dans
une condamnation globale de l’Occident2. « La nuit, tous les chats so
2
nces s’accusent. Elles ne cesseront de s’affirmer
dans
l’ensemble de notre histoire, nonobstant la longue parenthèse du Moye
3
ientale » de l’Occident. Le symbolisme y dominait
dans
tous les ordres ; les trois grandes castes tendaient à se reformer ;
4
llectif-sacral refoulait le rationnel-individuel.
Dans
cette situation « orientale », la tendance individualiste ne pouvait
5
individualiste ne pouvait trouver d’exutoire que
dans
l’aventure mystique. Le véritable individu, au Moyen Âge, c’est Maîtr
6
t l’idole4. Et une misère universelle. En Europe,
dans
un paysage où les clochers d’églises dominent encore généralement la
7
s, pas une personne ! » Et l’Oriental qui circule
dans
nos villes songe qu’il n’y voit qu’agitation désordonnée, absence de
8
t le mieux… » (Il s’agit de notre vie terrestre.)
Dans
son Récit de l’exil occidental de l’âme, Sohrawardi décrit le pèlerin
9
wardi décrit le pèlerinage de l’âme, son « exil »
dans
les liens de la matière et du corps qui la retiennent captive dans le
10
la matière et du corps qui la retiennent captive
dans
leurs noires forteresses, son départ vers l’Orient de l’illumination,
11
ions symboliques de l’Orient et de l’Occident que
dans
le récit d’Avicenne, auquel l’auteur rattache d’ailleurs son conte, q
12
s et passionnels, le lieu d’exil. Cette unanimité
dans
l’interprétation, uniquement favorable à l’Orient, de nos deux termes
13
va de la Perse au Japon bénéficie très largement
dans
nos esprits. Nous verrons par la suite de ce livre comment l’Occident
14
se portait à lui-même, acceptant de « s’enfoncer
dans
la matière », acceptant les passions et les corps à tous risques pour
15
» L’Européen commente ainsi ce bref dialogue : «
Dans
ces deux voies de réalisations de soi, l’une allant du cercle au carr
16
a. — Le Fils de Dieu, incréé, transcendant, entre
dans
l’immanence et dans l’Histoire, se fait corps matériel, chair d’enfan
17
, incréé, transcendant, entre dans l’immanence et
dans
l’Histoire, se fait corps matériel, chair d’enfant pauvre, assume les
18
et finalement en meurt, afin de parler aux hommes
dans
leur langage, dans les termes de leur existence, et de les sauver là
19
urt, afin de parler aux hommes dans leur langage,
dans
les termes de leur existence, et de les sauver là où ils sont, par la
20
et de les sauver là où ils sont, par la seule foi
dans
l’action du pardon, de l’amour et de la grâce de Dieu. Le fils d’un r
21
de ce monde quitte son palais princier pour aller
dans
la solitude la plus dénuée, et là découvre que la voie du salut est d
22
aremment superposables ; car il s’agit en réalité
dans
le premier cas d’une descente créatrice de Dieu dans l’homme ; dans l
23
s le premier cas d’une descente créatrice de Dieu
dans
l’homme ; dans le second, d’un essai de montée de l’homme vers ce qui
24
s d’une descente créatrice de Dieu dans l’homme ;
dans
le second, d’un essai de montée de l’homme vers ce qui nie la créatur
25
voir, décide d’imiter Dieu le Créateur en œuvrant
dans
Sa création : voie de l’obéissance active dans l’ombre de la foi. Le
26
nt dans Sa création : voie de l’obéissance active
dans
l’ombre de la foi. Le danger que court l’Oriental, c’est l’ex-carnati
27
l’incarnation trop complète. (On se perd soi-même
dans
la matière et ses structures, on perd de vue les exigences et la maît
28
imprégné de la Connaissance, si détaché, si versé
dans
la Loi, et si maître de lui qu’il soit, un dieu lui-même ne peut sans
29
d’hôtel. Sept ou huit hommes, dont un travaille,
dans
des boutiques minuscules. La chaussée envahie par la foule en tous se
30
mais seuls ? L’individu peut-il vraiment compter,
dans
ce grouillement sempiternel ? Mais je vais aux quartiers anciens : ce
31
cages d’oiseaux mal superposées. Regards luisants
dans
la pénombre. Corps tassés en prière, dans les recoins. Silence et dig
32
uisants dans la pénombre. Corps tassés en prière,
dans
les recoins. Silence et dignité profonde. Un groupe d’hommes attentif
33
et dignité profonde. Un groupe d’hommes attentifs
dans
une cour écoute le lecteur de poèmes : il s’agit de légendes sacrées.
34
e femme seule, un homme seul, immobile et debout.
Dans
la courette, un prêtre renouvelle les cierges noirs devant le jet d’e
35
le jet d’eau grêle. Je pense aux holy men, errant
dans
les campagnes, ou longuement assis en tailleur dans leurs niches… Poi
36
ns les campagnes, ou longuement assis en tailleur
dans
leurs niches… Point de culte public en Inde, de liturgie, d’église or
37
L’Occidental, jaloux de sa vie privée, s’assemble
dans
l’église où l’on chante des chœurs. Messes de Mozart, Passions de Bac
38
n qui submerge l’Européen livré à l’Inde, immergé
dans
la foule indienne. J’ai parlé de l’Hindou « grégaire » ; terme inexac
39
dre ceci : les contradictions représentent si peu
dans
son existence que rien au monde ne semble moins le mettre en danger o
40
e magie dépasse la personne, ou plutôt la dissout
dans
la métamorphose. Animal, homme, démon, symbole, dieu ou saint, tout c
41
stacle, sans mesure, sans limites, sans distance,
dans
une identité inexprimable, au sein de laquelle nos conceptions de lib
42
(That Thwam Asi) — il n’y a pas plus de personne
dans
la gnose hindouiste que de moi distinct dans le bouddhisme. Qu’il n’y
43
onne dans la gnose hindouiste que de moi distinct
dans
le bouddhisme. Qu’il n’y ait point de Dieu, ou que Je sois le Tout, d
44
il n’y ait point de Dieu, ou que Je sois le Tout,
dans
les deux cas l’Autre s’évanouit ; il n’est pas de dialogue possible,
45
lieu et place du corps magique. Yin yang
Dans
le symbole central de la pensée chinoise (le cercle divisé par un gra
46
du yin tandis que l’élément féminin reste présent
dans
la région du yang. Vérifiée par les sexologues, cette relation d’inte
47
ter-présence des opposés n’est pas moins évidente
dans
les zones respectives de l’Orient et de l’Occident. Qui voudrait nier
48
… un Un pur et absolu, dépourvu de toute dualité,
dans
lequel nous devons nous enfoncer éternellement d’un néant à un néant
49
oie de la connaissance divine, « il faut demeurer
dans
l’action, gardant un esprit égal que l’action porte ses fruits ou non
50
ion porte ses fruits ou non ? » Je viens de citer
dans
l’ordre saint Jean de la Croix, Eckhart, et la Bhagavad-Gita. Et pour
51
plus encore que banal, de répéter ici « tout est
dans
tout ». La partie blanche contient un cercle noir, mais elle est blan
52
institutions. Ils représentent le point d’Orient
dans
notre sphère. En revanche, l’Orient ne connaît pas d’Églises. La Bibl
53
esprit des Occidentaux, mais elle n’a pas d’effet
dans
leur vie religieuse, moins encore dans leur vie sociale. Mais c’est
54
as d’effet dans leur vie religieuse, moins encore
dans
leur vie sociale. Mais c’est sans doute lorsqu’on se pose la questio
55
nnerai deux exemples précis. Je trouve le premier
dans
Kassner, au chapitre où il décrit le corps magique : Une histoire d’
56
t ce seul fils et couper le corps en deux moitiés
dans
le sens de la longueur. Et entre ces deux moitiés sectionnées depuis
57
ront les armées qui marchent contre les Grecs, et
dans
ces armées se trouveront les quatre frères et le père du coupé en deu
58
le le plus souvent cachée ; il faut la déchiffrer
dans
ses actes et ses opinions. Ce qu’il pense de la personne, du destin,
59
fines, bien que leurs résultats se montrent, non
dans
sa pensée, mais dans ses faits et gestes. Ceci vaut surtout du cas qu
60
s résultats se montrent, non dans sa pensée, mais
dans
ses faits et gestes. Ceci vaut surtout du cas qu’il fait de la vie mê
61
vie même. Lorsqu’en 1194, le comte de Champagne,
dans
son voyage d’Arménie, toucha le territoire des Assassins, leur grand-
62
: il leva le bras, et deux des gardes se jetèrent
dans
le vide, pour s’écraser sur le sol rocheux. Puis il demanda au comte
63
urope qui croit à l’absolue valeur de la personne
dans
chaque individu, n’en a pas moins connu les tortures, les bûchers, la
64
mais nous le sommes autrement. Car nous le sommes
dans
le drame, eux selon la magie. Nulle « sagesse » ne nous innocente ; a
65
et typiques. On a vu que j’ai choisi mes exemples
dans
le domaine religieux, de préférence. N’est-ce pas là que l’irritante
66
deux voies divergentes. Il m’a semblé que c’était
dans
la mystique, la religion et leurs explications, que ces options pouva
67
s pouvaient être surprises ; car on les voyait là
dans
leur état naissant. Qu’elles soient causes premières ou effets ; qu’e
68
mé l’Occident. 1. L’Occident étant représenté,
dans
ce cas particulier, par la théologie orthodoxe des catholiques et des
69
ditionnelle ». Ces utopistes à rebours projettent
dans
un passé qui souffre tout, sauf d’être vérifié, un négatif du présent
70
es, c’est-à-dire 330 millions. 5. Je précise que
dans
ce chapitre, sauf exception, je demanderai à l’Inde de représenter l’
71
nne et le mystique soufi écrivaient tous les deux
dans
cette « circonscription intermédiaire entre l’Orient et l’Occident »,
72
, 1955. 10. L’adjectif traditionnel est pris ici
dans
son sens strict, initiatique et religieux, qui ne doit pas être confo
73
n domestique hors-caste, qui se couche le premier
dans
le lit, se fait abondamment piquer par poux et puces, dispensant de l
74
1957)c 1. Il suffit de s’éloigner de l’Europe
dans
n’importe quelle direction pour sentir la réalité de notre unité de c
75
lle représente : l’entité qui seule les rassemble
dans
une hostilité sans doute ambivalente, mais commune. On me dira qu’il
76
les en croire, pas de différences bien notables (
dans
le domaine de leur spécialité) entre l’Europe et le Congo ou le Cache
77
mais on sacrifie en passant notre tâche créatrice
dans
l’histoire, qui est l’union nécessaire de l’Europe. (Je ne parle pas
78
aguement qu’il est en train de se laisser prendre
dans
une problématique artificielle, sans nul rapport avec le drame qui vi
79
le thème connu, elle ne se localise guère mieux
dans
le temps que dans l’espace […]. On a voulu que l’Empire romain fût un
80
elle ne se localise guère mieux dans le temps que
dans
l’espace […]. On a voulu que l’Empire romain fût une première ébauche
81
au lieu de bien montrer ses fondements légitimes
dans
l’ancienneté de sa conscience commune. 5. Au sujet de la naissance de
82
éjà au lendemain de la bataille de Poitiers (732)
dans
l’œuvre d’un clerc espagnol continuant la chronique d’Isidore de Beja
83
pour voir les vocables Europe et européen entrer
dans
le vocabulaire courant, il faut attendre les xive et xve siècles, é
84
oncepts de christianitas et d’Europa. C’est enfin
dans
les œuvres d’un homme qui fut d’abord grand humaniste sous le nom d’Æ
85
alité. Que dis-je, on les déclare même éternelles
dans
la prose poétique des banquets et des éditoriaux du temps de guerre.
86
, État, nation, spirituel, culturel et politique,
dans
les limites d’un même cordon douanier et du pouvoir d’une même police
87
nt ou le réveil d’un sentiment trop faible encore
dans
tous nos peuples : celui d’appartenir à un ensemble humain plus vaste
88
nnée par d’autres efforts. 7. Nous débouchons ici
dans
le domaine politique, qui n’est autre, à mon sens, que celui des moye
89
duit et tend à préserver ce qu’il y a de créateur
dans
cette communauté. J’en conclus que la forme politique que devrait rev
90
tituent le ressort principal de notre créativité,
dans
la mesure toutefois où elles ne s’isolent pas ni ne se mélangent indi
91
européenne. Ici, culture et politique se joignent
dans
la seule et même exigence d’une union fédérale de nos peuples. 14.
92
et le comte Jean de Pange. La référence se trouve
dans
Th. Mommsen, Monumenta Germaniae, chronica minora, Vol. II, p. 362. V
93
t Marc Bloch, La Société féodale. 16. Denys Hay,
dans
Diogène, n° 17, 1957 (article tiré d’une communication au 10e Congrès
94
is seulement que pour l’Histoire l’Europe existe,
dans
la mesure exacte où M. Berl lui-même peut écrire une Histoire de l’Eu
95
de Rougemont nous a envoyé la lettre suivante. »
Dans
le même numéro où paraissait l’article de Rougemont, « De l’unité de
96
à l’union politique », Emmanuel Berl, pris à part
dans
le texte de Rougemont, concluait en effet son article intitulé « L’Eu
97
fondre ? Je le vois, il y a des hommes si engagés
dans
les affaires européennes qu’ils oublient les motifs mêmes de leur eng
98
tes de notre société et de son destin ont culminé
dans
l’utopie de George Orwell 1984. Il y eut d’abord ce titre subversif à
99
r. La nature humaine, niée par Sartre, triomphait
dans
une génération qui n’avait appris que le mensonge. Ses pouvoirs de ré
100
stance à Big Brother, niés par Orwell, ont éclaté
dans
les rues de Budapest. Sa faculté de revendiquer et d’imposer un sens
101
positif à la vie, niée par Kafka, s’est attestée
dans
le soulèvement des écrivains unis aux paysans, des ouvriers unis aux
102
t ce qui compte en Europe, depuis un demi-siècle,
dans
les lettres, les arts et la philosophie, sait qu’il faut être subvers
103
st plus subversive que tout ce qui passe pour tel
dans
les cafés, et sa foi prend l’allure d’un défi. On pourrait m’objecter
104
ce par son seul échec, la dissidence de la pensée
dans
le monde moderne. À partir de 1919, les influences dominantes sur nos
105
en Europe est donc antibourgeois, j’entends bien
dans
le domaine de l’éthique et de l’esprit. Mais rien ne compte en fait q
106
aux catastrophes prochaines qu’ils prophétisaient
dans
le désert, elle qui perd sa foi dans le progrès. C’est elle enfin qui
107
ophétisaient dans le désert, elle qui perd sa foi
dans
le progrès. C’est elle enfin qui cède au vertige de l’histoire, s’ima
108
ns de retard, un pessimisme fataliste et résigné.
Dans
ce décalage séculaire entre la conscience et le réel, naît l’idée d’u
109
rgeoisie du xixe frappait d’interdit deux sujets
dans
les conversations de la table de famille ou des salons, et c’étaient
110
et l’Argent. Tout devait avoir l’air de se passer
dans
le monde comme si ces choses n’existaient pas. Les grands industriels
111
yaient « philanthropes » ; les enfants naissaient
dans
les choux, et le langage d’un homme tel que Victor Hugo (sauf dans se
112
t le langage d’un homme tel que Victor Hugo (sauf
dans
ses petits carnets intimes) restait prude. Subitement Marx attaque de
113
ariat (cette figure de terreur longtemps refoulée
dans
l’inconscient de la Société) — tout cela met en lumière l’intention p
114
uble sens de l’expression. Que Freud soit dépassé
dans
son propre domaine, et surtout débordé par le retour en force de réal
115
pour autant d’illusions ; que Marx se soit trompé
dans
toutes ses prévisions (sauf dans celle sur l’avenir du despotisme rus
116
x se soit trompé dans toutes ses prévisions (sauf
dans
celle sur l’avenir du despotisme russe !) voilà qui n’empêche pas que
117
en plutôt leur influence qui allait les instaurer
dans
nos esprits, se voient aujourd’hui démentis. L’élargissement de la co
118
iée par Freud autour de 1900) comme un cas limité
dans
l’espace et le temps. D’autre part, l’ascension d’un Staline, son lon
119
ongrois, enfin l’essor libérateur de la technique
dans
les régimes capitalistes avancés, tout échappe à la prévision de la f
120
brève tragédie hongroise et ressenti profondément
dans
toute l’Europe, mais aussi en Asie, et plus qu’on ne pense en URSS, n
121
ncret n’inquiète pas les marxistes mais les jette
dans
des crises aiguës de dialectique. Ils le jugent grossièrement matéria
122
ingue essentiellement de l’entreprise capitaliste
dans
son développement historique, mais qu’après quarante ans elle a rejoi
123
par les États-Unis. Marx distinguait deux phases
dans
le développement industriel : l’une marquée par « l’accumulation du c
124
c’est l’économie communiste l’URSS qui se trouve
dans
la première. » « Il n’empêche que l’URSS est l’avenir ! », répéteront
125
, car tout l’appelle et sa nécessité est inscrite
dans
les faits, si elle ne l’est pas encore dans l’esprit des nationaliste
126
crite dans les faits, si elle ne l’est pas encore
dans
l’esprit des nationalistes attardés. Aucun de nos États ne peut se dé
127
er… Les savants, apprentis sorciers, ont déchaîné
dans
le monde des forces inconnues. Il fait trop chaud, il fait trop froid
128
Qui ne l’a pas dit ? Curieusement, tout est faux
dans
ce langage ; tout n’est que manière de parler abusivement prise à la
129
très chères. Mais jamais une Talbot n’est entrée
dans
ma cour, spontanément, dans l’intention de m’envahir. Et pas même une
130
e Talbot n’est entrée dans ma cour, spontanément,
dans
l’intention de m’envahir. Et pas même une machine à laver. Que de mal
131
me une machine à laver. Que de mal, au contraire,
dans
ma campagne, pour obtenir le téléphone ! Vous me parlez de l’esclavag
132
ure, jettent les foules citadines sur les plages,
dans
les neiges et dans les forêts. Qu’il y ait là quelque excès, j’en con
133
ules citadines sur les plages, dans les neiges et
dans
les forêts. Qu’il y ait là quelque excès, j’en conviens, mais c’est l
134
ouvriers du xixe et les travailleurs à la chaîne
dans
les usines américaines. Car eux seuls ont subi physiquement, et peut-
135
rrière étant exclu, le remède devait être cherché
dans
l’automatisme total, libérant l’ouvrier non seulement de ses efforts
136
ession de la condition prolétarienne. Généralisée
dans
l’avenir, elle rendra superflu et sans objet le moment dialectique de
137
erté. J’imagine au contraire le progrès véritable
dans
l’accroissement du risque humain… Mais il y a trop à dire, et d’autre
138
Morgan). Tout ce monde s’est entendu pour trouver
dans
l’œuvre de Denis de Rougemont un livre qui « exalte le plus clairemen
139
près du Maréchal ? Moi qui ne suis que lieutenant
dans
l’armée suisse ? » L’Aventure de l’homme occidental qui paraît simu
140
pour savoir que l’Europe existe, ne serait-ce que
dans
l’esprit des Américains qui ne veulent pas savoir qu’il y a ici des f
141
d’en mesurer les effets. C’est ce que j’ai tenté
dans
mon livre et ma conclusion est tout à fait optimiste : on parle en ef
142
ge essaiera de situer cette morale de la vocation
dans
la vie sociale. C’est, dit Rougemont, une question de feux rouges et
143
’énoncé des plus hautes valeurs européennes tient
dans
l’œuvre de Bach et dans celle de Mozart. La Messe en ut mineur réduit
144
valeurs européennes tient dans l’œuvre de Bach et
dans
celle de Mozart. La Messe en ut mineur réduit à peu de chose toute te
145
en mesure d’exiger davantage ou de proposer mieux
dans
le monde d’aujourd’hui ? Certes, l’Europe réelle est loin de tels som
146
tales ne saurait être académique ; elle s’inscrit
dans
une situation dominée par le malentendu et toute chargée de tragédies
147
non plus contemporaine ; elle reste loin derrière
dans
l’espace et le temps. Tel est le drame. Il intéresse l’avenir de tous
148
nos valeurs régulatrices est en train de fomenter
dans
le monde entier des tensions inquiétantes, des malentendus pathétique
149
, elle leur dit : composez maintenant une chanson
dans
le goût de ce pays ; mais ils ne purent écrire que de petites mélodie
150
anxiété, non point de les laisser comme ils sont,
dans
leur « sagesse » intacte et leur famine, mais de déclarer nos valeurs
151
s obligent à nous interroger sur ce qui va de soi
dans
nos façons de penser et nos conduites habituées ; à prendre conscienc
152
és et la garantie interne des libertés consistant
dans
le sens de la responsabilité de chacun envers tous, ou solidarité ; l
153
diversité (ainsi les voix distinctes s’accordent
dans
nos chœurs) ; la reconnaissance de la réalité de la matière et du cor
154
ent invoqués, mais principalement contre nous, et
dans
la mesure où ils condamnent notre présence ; enfin que nos valeurs so
155
ité de nos valeurs, et ne trouvent que par elles,
dans
le champ magnétique qu’elles définissent et qu’elles propagent, leurs
156
ques et chrétiennes que procède l’idée de liberté
dans
ses différentes acceptions, ces dernières permettant de rendre compte
157
de l’histoire que la France paraît seule en cause
dans
cette affaire, car en réalité le problème est mondial, il concerne to
158
roblème est mondial, il concerne tout l’Occident,
dans
ses relations avec le Monde qu’il influence. Théoriquement, deux solu
159
xxe siècle. Et c’est sans doute la première fois
dans
toute l’histoire qu’un même problème crucial se pose au même moment à
160
le rôle que jouent les valeurs occidentales même
dans
les pays qui ne se sentent pas ou ne se veulent pas des nôtres. L’Occ
161
L’Aventure occidentale de l’homme , a été analysé
dans
notre n° 3. M. de Rougemont dirige le Centre européen de la culture à
162
er — en attendant les 98 millions retenus à l’est
dans
l’orbite russe — la seule réussite dans douze ans d’institutions écon
163
s à l’est dans l’orbite russe — la seule réussite
dans
douze ans d’institutions économiques ne peut évidemment suffire ; mai
164
-échange des Dix-Sept, et leur future intégration
dans
le cadre d’une Grande Europe associée aux nations africaines ne suppo
165
conomistes, et une prise de conscience économique
dans
le grand public. L’étude des réalités de base et des problèmes présen
166
posés ; mais il sait trop rarement ce qu’il fait,
dans
ce domaine tout au moins. D’autre part, les travaux des experts et de
167
tion qu’il jugeait présente et vraiment agissante
dans
l’opinion : Que se passerait-il si… les frontières économiques étaien
168
inaristes à « jouer » ainsi — répugnance sensible
dans
celles des études qu’on va lire qui s’attachent aux résultats acquis
169
i se posent, mais aussi des espoirs autorisés, et
dans
bien des cas, assurés. Étrange Europe, qui a tout pour elle si elle s
170
Marché commun et Euratom , et L’Europe s’inscrit
dans
les faits , publications du CEC. j. Rougemont Denis de, « [Préface]
171
erdra pas son temps à expliquer que tout est faux
dans
ces notions, hélas ! courantes, mais qu’aucune science digne du nom n
172
à notre union, les « blocs psychologiques » créés
dans
nos esprits par une mauvaise éducation scolaire depuis un siècle, ou
173
urope, mais aussi le rôle décisif de cette Europe
dans
les transformations du monde au xxe siècle, sa vocation, et son aven
174
ons dispersées, besoins communs Qu’a-t-on fait
dans
ce sens depuis que la grande question de l’union européenne s’est tro
175
uis dix ans, plusieurs centaines de titres, parus
dans
toutes nos langues, sans parler de milliers de brochures. Cet effort
176
Europe en ralliant les forces vives de la culture
dans
tous nos peuples, et en leur offrant : un lieu de rencontre, des inst
177
étariat, gardent leur autonomie, tout en agissant
dans
le cadre d’un programme commun. Quelles sont donc les grandes lignes
178
s Européens, et cela signifie d’une part, éduquer
dans
les nouvelles générations la conscience d’une commune appartenance au
179
dant qu’il en est temps. Le Centre a donc suscité
dans
plusieurs de nos pays des expériences-pilotes d’éducation européenne
180
ttent de multiplier les exposés documentés donnés
dans
de petits groupes de travail. Un Service de conférenciers fournit d
181
elle, la multiplicité des initiatives européennes
dans
le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir à désig
182
semblées, un effort parallèle doit être entrepris
dans
le domaine de la culture. Coordonner les autonomies, telle doit être
183
de l’Europe. Minorisée aux Nations unies, menacée
dans
ses positions mondiales par des empires qui l’accusent encore de colo
184
finir ses intérêts vitaux et affirmer sa vocation
dans
le monde actuel. Les politiques étrangères menées par ses nations « s
185
es Affaires étrangères européennes. Mais de même,
dans
le plan culturel, les difficultés immenses qui naissent du contact in
186
du reste du monde nous appellent et nous poussent
dans
le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élites que la confr
187
e, 2 en Belgique, tandis que l’allemand est parlé
dans
6 nations, le français dans 5, etc. Le folklore révèle précisément la
188
l’allemand est parlé dans 6 nations, le français
dans
5, etc. Le folklore révèle précisément la communauté de traditions de
189
rappelons deux faits : l’avance prise par l’URSS
dans
le domaine scientifique : les spoutniks ; et le budget total des fond
190
renaissance de l’idée d’union, et l’arme absolue
dans
les mains de deux empires presque immobilisés par la terreur d’y reco
191
trospective. L’un se borne à poser des questions,
dans
un domaine où il n’en sait guère plus que le citoyen raisonnable et m
192
e le citoyen raisonnable et moyen. L’autre répond
dans
la rigueur de sa pensée : il est chez lui. Que dit Einstein ? Il dit
193
uand bien même ces puissances pousseraient toutes
dans
le même sens à l’intérieur d’une même nation, la résultante de leur a
194
la résultante de leur action serait modifiée ou,
dans
certains cas, annulée par la pression contraire d’autres empires. L’i
195
es à la guerre. Ce grand homme, plein de bon sens
dans
sa conversation, cédait facilement aux clichés quand il s’exprimait e
196
ement aux clichés quand il s’exprimait en public.
Dans
son rôle de critique des clichés « pacifistes » Freud, au contraire,
197
droit de la Force, la force du Droit ! » Traduite
dans
les termes de Freud, cette déclaration signifiait qu’à la violence d’
198
et homme dont les découvertes ont déjà déclenché,
dans
l’ombre et le secret, le processus qui aboutira treize ans plus tard
199
rait l’union du genre humain ? Devrons-nous aller
dans
la Lune pour en éprouver le saisissement, ou plus loin, dans le noir
200
e pour en éprouver le saisissement, ou plus loin,
dans
le noir absolu des espaces intersidéraux ? l. Rougemont Denis de,
201
mais assez sur le rôle décisif qu’il devait jouer
dans
la formation de la Suisse et dans la détermination de la mission sing
202
il devait jouer dans la formation de la Suisse et
dans
la détermination de la mission singulière de ce pays. En effet, ce fu
203
agnes, directement inspirée des pactes en vigueur
dans
les communes lombardes, devait s’élargir et se compliquer au cours de
204
e. Le problème brûlant qui se posait aux Suisses,
dans
cette Europe où les campagnes de Napoléon venaient de susciter les pa
205
ls n’aient pas cherché la solution de ce problème
dans
l’unification systématique, à la manière jacobine, mais au contraire
206
matique, à la manière jacobine, mais au contraire
dans
l’union fédérale, conforme à leurs anciennes traditions comme au resp
207
’ils ne furent pas les seuls à poser ce problème,
dans
l’Europe du xixe siècle, ils furent les seuls à le résoudre d’une ma
208
n dépendait pas moins du bon plaisir des cantons,
dans
ce domaine.) Cependant, la population augmentait rapidement. Un prolé
209
misérable et inhumainement exploité s’était formé
dans
les cantons urbains ; et dans les cantons ruraux, les jeunes gens ent
210
loité s’était formé dans les cantons urbains ; et
dans
les cantons ruraux, les jeunes gens entreprenants s’expatriaient ou s
211
ens entreprenants s’expatriaient ou s’engageaient
dans
les régiments du « service étranger », commandés par des fils de fami
212
qu’on nommait alors « radicales », se répandaient
dans
la bourgeoisie, et provoquèrent de nombreuses révolutions cantonales,
213
le fédération, la Régénération conquit le pouvoir
dans
plusieurs cantons en vue de hâter l’avènement d’une Suisse unie. En 1
214
que les puissances voisines pouvaient « embrasser
dans
leurs plans stratégiques la Suisse, comme si la grande forteresse des
215
s discutées séparément, souvent un peu au hasard,
dans
vingt-deux législatures, dont les unes ne connaissaient pas les motif
216
démontrées… Les magistrats directeurs se trouvent
dans
une situation fausse. Ils doivent, pour ainsi dire, servir deux maîtr
217
ogrès « mémorables » réalisés par l’idée fédérale
dans
l’élite et les masses : « Oui, l’idée d’une commune patrie ne nous es
218
impossible de méconnaître, et cette espérance que
dans
un nouveau Pacte, dans une confédération plus solide, doit se trouver
219
re, et cette espérance que dans un nouveau Pacte,
dans
une confédération plus solide, doit se trouver le remède aux maux qui
220
Ce « nouveau Pacte » se résumait essentiellement
dans
l’idée de créer un équilibre vivant entre la souveraineté des cantons
221
la ratification populaire. Le verdict fut négatif
dans
deux cas. L’opposition avait joué sur la « réalité prépondérante » du
222
e montrèrent généreux : par souscription publique
dans
les cantons protestants, ils contribuèrent à couvrir la dette de guer
223
à couvrir la dette de guerre des catholiques. Et
dans
l’atmosphère de réconciliation nationale ainsi créée, la Diète décida
224
Tandis que la révolution éclatait successivement
dans
les diverses capitales européennes, tout au long de l’année 1848, les
225
nt ordinairement le contraire de ce qui s’est dit
dans
une commission ». En sept semaines, au cours de 31 séances plénières,
226
pulaire devait avoir lieu avant le 1er septembre.
Dans
la plupart des cantons, le Parlement se prononça d’abord, puis le peu
227
e de fédérale : elle est précisément fédéraliste,
dans
ses visées comme par ses principales dispositions. Le législatif, par
228
res ; on ne peut choisir plus d’un de ses membres
dans
le même canton. Un Tribunal fédéral connaît des différends de droit c
229
Suisse, unis par la présente alliance, … forment
dans
leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. Les cantons sont s
230
it aux cantons leur territoire, leur souveraineté
dans
les limites fixées à l’art. 3, leur constitution, la liberté et les d
231
s au libre établissement des citoyens d’un canton
dans
un autre, avait été présentée par les opposants comme devant fataleme
232
omme devant fatalement semer le chaos et la ruine
dans
la vie économique du pays. On prédisait la faillite des industries «
233
ent ces craintes, précisément, qui se révélèrent,
dans
le fait, « rêveries, chimères et utopies ». L’ascension économique d’
234
opposants à l’union suisse qui n’ait été repris,
dans
les débats actuels, par les opposants à l’union européenne. On ne man
235
’union européenne. On ne manquera pas de dire que
dans
la grande Europe moderne, les problèmes ne sont pas homologues de ceu
236
ique du fédéralisme, doctrine pratique de l’union
dans
la diversité. Le fédéralisme doit donc souligner le thème de l’union
237
rages d’ensemble sur l’histoire suisse considérée
dans
son unité datent des débuts du xxe siècle : H. Barth, Bibliographie
238
er, Zurich 1927 ; id., Der älteste Schweizerbund,
dans
« Revue d’Histoire suisse », n. 1 et 2, 1924. Sur la Constitution de
239
l mais très efficace que joua la cause helléniste
dans
les années 1820-1930. Toute la Suisse se passionna pour la liberté gr
240
ement financée par le Genevois Eynard — et trouva
dans
cette passion un idéal commun, associant toutes les classes et toutes
241
lasses et toutes les régions. 24. W. E. Rappard,
dans
son ouvrage essentiel sur la Constitution fédérale de 1848, présente
242
». (L’année même où ses idées triomphèrent enfin
dans
l’une de ses patries d’adoption.) 25. Sur le total des citoyens ayan
243
ersel. Denis de Rougemont L’Europe s’est définie
dans
le monde par son pouvoir d’aller au-delà d’elle-même, de dépasser les
244
Épousons cette idée d’une Europe qui n’existe que
dans
son dépassement et qui ne serait pas elle-même si elle n’était plus q
245
les spécialistes retrouvent des notions analogues
dans
les religions de l’Inde et de la Chine ? Ces spécialistes sont Europé
246
ue coïncide cette contagion occidentale accélérée
dans
tous les peuples de Bandung. Désormais délivré de notre impérialisme
247
Trobriand, les films et les microfilms accumulés
dans
les archives ; ce Musée est une invention, cette Mémoire du Monde est
248
unication, bon gré mal gré, pour la première fois
dans
l’Histoire. S’il est vrai que le monde, irréductiblement, tend à deve
249
e circulation planétaire. Qui peut en dire autant
dans
notre siècle ? Les uns m’en paraissent incapables, et d’autres n’en o
250
pas vitalement contraints. Part des importations
dans
le revenu national : 4 %, ne l’oublions pas. L’Europe seule périrait,
251
tour, mais n’en montrant pas les moyens. L’Europe
dans
son ensemble se voit donc appelée par la conjoncture historique à res
252
t appel, toutefois, l’Europe ne peut répondre que
dans
la mesure où elle est forte et saine : c’est la mesure de son intégra
253
tes, ayant appris par cœur les raisons de se haïr
dans
leurs manuels d’histoire primaires et secondaires, s’imaginent qu’on
254
nnes, aux yeux du monde, ne sont universelles que
dans
la mesure où elles résultent de nos variétés infinies et de leur équi
255
vidences, quand il est clair que vouloir s’isoler
dans
une souveraineté vide de tout contenu économique ou politique ne saur
256
alisme est bien compris comme une méthode d’union
dans
la diversité. Or cette méthode n’est pas seulement la plus opportune
257
les couleurs chantent si elles sont bien opposées
dans
leur pureté ou leurs nuances précises, non si on les mêle pour simpli
258
ègne à sa surface, l’histoire telle qu’on la fige
dans
les manuels scolaires et le système des échanges économiques, voire c
259
lice. Déclencher un processus d’union C’est
dans
cette perspective ouverte et dynamique, celle d’une méthode pour fome
260
cer par la Petite ! — ont-ils bien vu le problème
dans
son cadre mondial, ou défendent-ils plutôt quelque nationalisme exalt
261
’elle-même. Ce qu’il y a de foncièrement européen
dans
l’existence encore fragile des Six, c’est qu’ils sont vitalement inté
262
nt réunis en une famille, ils sauront bien, c’est
dans
leur sang, que l’Europe entière n’est qu’un appel au monde. Quelles s
263
plus ni moins. Car, je le répète, l’Europe seule,
dans
l’histoire, a su rendre effective l’implicite ambition des civilisati
264
sa vocation, car l’Europe justement, seule encore
dans
l’histoire, a su devenir une culture de dialogue, de discussion criti
265
ements : une culture de la liberté, et qui trouve
dans
les risques qu’elle assume, qu’elle fomente à plaisir comme pour mieu
266
Gibbon au xviiie , jusqu’à Spengler et à Toynbee
dans
notre siècle, en passant par les philosophes du romantisme qui n’avai
267
une habitude de pensée pessimiste s’est installée
dans
nos esprits. Non seulement nous avons appris que toutes les civilisat
268
ar la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit
dans
la nôtre, sont-elles mortes ? Leurs conquêtes n’ont-elles pas été pré
269
e ne sont plus du tout inconcevables : elles sont
dans
les journaux. L’écho de cette page fut immense, et je sais peu de ph
270
uisait l’idée que chaque peuple est « un individu
dans
la marche de l’Histoire » et qu’il obéit donc, comme tout individu, à
271
us rejoignons la phrase de Valéry. Enfin Toynbee,
dans
un effort admirable pour embrasser l’ensemble des conditions du monde
272
notre angoisse quant à l’état présent de l’Europe
dans
le monde, et que d’autre part, les plus grands esprits du siècle préc
273
que les précédents historiques soient applicables
dans
notre situation, ni que la courbe de croissance, grandeur et décadenc
274
la même pour toutes les civilisations et surtout,
dans
tous les temps. Les prophètes de la décadence de l’Occident, Spengler
275
é la disparition de la civilisation gréco-romaine
dans
la partie occidentale de l’Empire au moins. Cet exemple est-il valabl
276
culture, n’a jamais été autre chose qu’une unité
dans
la diversité, une unité paradoxale consistant dans la seule volonté c
277
ans la diversité, une unité paradoxale consistant
dans
la seule volonté commune à tous de refuser l’uniformité. Cependant, c
278
nir brièvement ces trois vertus et ce ne sera pas
dans
un esprit d’orgueil occidental, mais avec le souci de décrire les idé
279
ienne, comme l’ont montré Nietzsche d’abord, puis
dans
ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le c
280
r non plus avec la réalité du monde qu’il a créé.
Dans
nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvons pas nous satisfai
281
s aussi de nos sciences exactes. Elle développera
dans
nos élites intellectuelles le sens critique, au nom d’un absolu de vé
282
là qui peut paraître banal à des Européens élevés
dans
le respect de la vérité dite objective, de la simple véracité, et du
283
de la responsabilité personnelle. Il s’enracine
dans
la notion chrétienne de la personne humaine, c’est-à-dire de l’indivi
284
es permettent, soit pour modifier cette relation,
dans
le cas de l’Orient, soit pour en prendre mieux conscience, dans notre
285
l’Orient, soit pour en prendre mieux conscience,
dans
notre cas. Le troisième caractère original de la culture européenne,
286
s sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que
dans
la seule mesure où il est responsable de son sort, et à l’inverse, on
287
tenir un homme pour responsable de ses actes que
dans
la seule mesure où ces actes sont faits librement. Notre sens de la l
288
ques, se combinent et permutent à doses variables
dans
notre idée de la liberté. Il n’est pas de concept plus difficile à dé
289
plus proche équivalent de l’invocation au sacré,
dans
notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucu
290
ricaines ou chez les fonctionnaires de l’URSS, ni
dans
les masses de l’Inde, du Sud-Est asiatique ou de la Chine. Ou bien, s
291
on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué
dans
l’évolution de la sociologie et de la psychologie analytique, autres
292
tourne contre nous. Le monde entier s’européanise
dans
ses apparences : usines, machines, hygiène, costumes, transports, urb
293
voquée par son expansion même — mais incomplète —
dans
toute l’humanité, cette crise va-t-elle devenir « mortelle » comme l’
294
mise, à présent que la Terre entière est explorée
dans
ses derniers recoins. Alexandre le Grand et les empereurs chinois s’i
295
ais comment expliquer ce phénomène sans précédent
dans
toute l’histoire ? Nous avons vu que la civilisation européenne, née
296
leurs qui contribuèrent à les créer. Elle envoie,
dans
le monde d’aujourd’hui, plus de machines et d’assistants techniques q
297
c nécessairement demeurer régionales, et décliner
dans
les limites de leur empire. En revanche, la conception chrétienne, ex
298
er ou disparaître, sans entraîner le genre humain
dans
son désastre ? Deuxième raison : la civilisation européenne a créé le
299
e ne sont plus du tout inconcevables : elles sont
dans
les journaux ». Depuis lors, on a retrouvé — et même joué — plusieurs
300
udelaire, et de Paul Valéry lui-même, reproduites
dans
le monde entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles s
301
ar la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit
dans
la nôtre, sont-elles vraiment mortes ? Leurs conquêtes n’ont-elles pa
302
i m’amène à ma troisième raison d’avoir confiance
dans
la longévité de notre civilisation : on ne voit pas de candidats séri
303
e civilisation rivale, soit plus primitive, comme
dans
le cas des Doriens détrônant la Crète, ou des Germains submergeant Ro
304
Rome, soit plus audacieuse et prestigieuse, comme
dans
le cas de quelques centaines d’Espagnols s’emparant de l’empire des A
305
l’empire des Aztèques et des Incas. Il s’agissait
dans
tous ces cas, de civilisations locales, entourées de « Barbares » mal
306
sation des mandarins ! C’est l’URSS qui introduit
dans
cette Chine si fermée le nouveau cheval de Troie de l’Occident : la T
307
e et tout ce qu’elle entraîne de proche en proche
dans
les mœurs et les modes de penser d’une nation. Le fameux « bond en av
308
actuelle, si spectaculaire, ne consiste nullement
dans
l’avènement d’une civilisation originale ou renouvelée, de quelque né
309
elque néo-cannibalisme magique, mais au contraire
dans
l’adoption rapide des formes de vie politique, sociale et économique
310
, qui est une invention de l’Europe ! Où est donc
dans
tout cela « l’éclipse » de l’Europe ? Je vais le dire : dans l’esprit
311
ela « l’éclipse » de l’Europe ? Je vais le dire :
dans
l’esprit des Européens, et pas ailleurs. III Devant le recul, o
312
qu’elle a produites et propagées elle-même. C’est
dans
ses sources, c’est au foyer de sa vitalité créatrice, c’est en Europe
313
nationalisme n’en poursuit pas moins ses ravages
dans
l’esprit des Européens comme dans l’esprit de peuples neufs, empêchan
314
ins ses ravages dans l’esprit des Européens comme
dans
l’esprit de peuples neufs, empêchant au-dedans cette union fédérale q
315
ire cruellement mon sujet. Je prendrai le premier
dans
la correspondance du grand historien suisse Jacob Burckhardt, à la fi
316
rckhardt, à la fin du siècle passé ; et le second
dans
un quotidien du parti communiste de Pékin, il y a deux ans. Burckhard
317
es européennes au xxe siècle. Voici sa prophétie
dans
une lettre qui date de 1871 : Le sort des ouvriers sera le plus étra
318
a devenir le Grand Fabricant. Ces masses humaines
dans
les grandes usines ne peuvent pas être éternellement abandonnées à le
319
ère est le fédéralisme, art et science de l’union
dans
la diversité, donc art et science œcuméniques, universels par excelle
320
outes nos libertés morales et civiques s’enlisent
dans
l’euphorie d’un confort insipide, non plus libérateur d’énergies neuv
321
on fédérale est la condition même de notre action
dans
le monde et pour le monde. Il nous faut l’Europe parce qu’il faut fai
322
ers de notre humanité présente ? Oui, sans doute,
dans
la mesure où la religion chrétienne est aussi une force historique, l
323
rétiens pratiquants des trois grandes confessions
dans
les pays de l’Europe de l’Est et en Russie (on compterait, aux derniè
324
t non point par des hypothèses sur son « succès »
dans
le monde et sur sa condition. Ces motifs sont bien évidents. Le chris
325
de courts intérêts, mais ce qu’il y a de meilleur
dans
le désir des hommes, l’intérêt dernier de leur vie. Le christianisme
326
ntations de la puissance devaient faire prévaloir
dans
l’Église mère, puis dans les Églises séparées, la volonté de l’unité
327
devaient faire prévaloir dans l’Église mère, puis
dans
les Églises séparées, la volonté de l’unité formelle, qui n’est pas l
328
, c’est paradoxalement l’exigence d’unité, conçue
dans
un esprit de sagesse politique, toujours méfiante, et non de confianc
329
a vocation distincte. « Il y a plusieurs demeures
dans
la maison de mon Père. » Cette parole ne peut être écartée. Elle rest
330
ette voie qui passerait par l’union des chrétiens
dans
la réalité de leur existence me paraît au contraire praticable hic et
331
ée par beaucoup. Qu’en est-il de cette existence,
dans
les diverses confessions ? Je suis frappé de la voir si différente de
332
che, combien savent-ils, de part et d’autre, que,
dans
toutes les Églises chrétiennes, la catholique et l’orthodoxe, l’angli
333
J’ai fait depuis longtemps une autre observation
dans
l’étude passionnée que je poursuis des tempéraments religieux et de l
334
gieux et de leurs formes d’expression : c’est que
dans
le sein d’une même Église coexistent deux attitudes que l’on peut qua
335
elles, les fidèles de diverses Églises communient
dans
la même Présence. Quant à ceux qui savent englober dans une seule et
336
a même Présence. Quant à ceux qui savent englober
dans
une seule et même Église les deux tendances — anglicans, luthériens d
337
e de l’union. Le renouveau des études liturgiques
dans
les Églises issues de la Réforme, le renouveau des études bibliques d
338
de la Réforme, le renouveau des études bibliques
dans
le catholicisme romain, la découverte du problème social (un peu forc
339
la découverte du problème social (un peu forcée)
dans
l’orthodoxie gréco-russe, et l’union des Églises de l’Inde, sont auta
340
idèle, en tous lieux et tous temps, n’importe où,
dans
le monde entier, puisse entrer au sanctuaire qui s’offre au coin de l
341
credo commun, qui se comprend, quand on le sait,
dans
toutes les langues. Combien d’hommes et de femmes hésitant longuement
342
à tous ceux que laisse insatisfaits la confession
dans
laquelle ils sont nés (soit par hasard ou providence), dans laquelle
343
lle ils sont nés (soit par hasard ou providence),
dans
laquelle ils ont eu le bonheur d’être élevés, qu’ils aiment comme on
344
aris, mars 1960, p. 66-67. r. Cet article paraît
dans
le dossier « Le concile de la dernière chance », et est introduit par
345
isme et l’Europe (mars 1960)p Le nationalisme,
dans
les peuples du tiers-monde, n’est guère qu’une revendication d’indépe
346
ndance, proclamée contre l’Occident colonialiste.
Dans
notre Europe, qui l’inventa, le phénomène est plus complexe. À la foi
347
our comprendre la vraie nature du phénomène c’est
dans
le mouvement de sa genèse intellectuelle qu’il faut le saisir. Car le
348
faussé en y intervenant, et qui tend à l’éliminer
dans
la mesure où il tend à se normaliser. Plutôt donc que de retracer la
349
a par quelques textes de la Révolution française.
Dans
son discours du 15 mai 1790, Robespierre a cette formule parfaite :
350
llectivisme totalitaire. Cloots poursuit en effet
dans
ces termes : De ces données incontestables résulte nécessairement la
351
on un ouvrage intitulé la République universelle,
dans
lequel il demandait la suppression des gouvernements locaux, et leur
352
ières guerres nationales, que Bonaparte va porter
dans
toute l’Europe. Les réactions de défense des peuples « libérés » pren
353
si liés les uns aux autres, depuis leur expansion
dans
les provinces de l’Empire romain d’Occident, par une même religion co
354
nsi formés ; — non, comme on a coutume de décrire
dans
la doctrine du droit la formation d’un État par le rassemblement et l
355
s et les places de commerce qui s’y sont ajoutées
dans
les autres parties du monde, forme encore un tout, alors assurément l
356
l’avocat : Toute la monnaie mondiale se trouvant
dans
les mains des citoyens, c’est-à-dire tout l’or et l’argent, sera reti
357
monnaie nationale, c’est-à-dire n’ayant cours que
dans
le pays même, mais dans celui-ci exclusivement… Le gouvernement a mis
358
-à-dire n’ayant cours que dans le pays même, mais
dans
celui-ci exclusivement… Le gouvernement a mis la main sur le commerce
359
s en leur pureté ni remplacées par des succédanés
dans
le pays, puisqu’il doit s’en déshabituer entièrement, entraîné d’aill
360
de l’État savants et artistes. Il est évident que
dans
une nation ainsi fermée, dont les membres ne vivent qu’entre eux et f
361
u’à ce que le genre humain tout entier soit fondu
dans
« une seule République de la Culture ». À l’expansion colonialiste da
362
lique de la Culture ». À l’expansion colonialiste
dans
l’anarchie, responsable de nos divisions, puis à l’étape nécessaire d
363
impérialisme… Nous n’en sommes peut-être pas loin
dans
cette seconde moitié du xxe siècle ; mais le « processus dialectique
364
ion né de la Révolution et qui se sait illégitime
dans
sa prétention à régner au nom de tous contre une partie du peuple. Ma
365
et nature.) Cet esprit national est « un individu
dans
la marche de l’Histoire ». Il se fait par sa propre activité, s’épano
366
fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire
dans
le monde. Et encore : À chaque époque domine le peuple qui incarne
367
n de vivre en paix, de « végéter » précise Hegel,
dans
le bonheur et sans histoire. Nous assistons au transfert décisif de l
368
er les hommes réels, comment va-t-il se comporter
dans
le monde. L’idéal primitif de la nation, confisqué par l’État, a cond
369
rand élan libertaire des quarante-huitards échoue
dans
les manuels d’écoles primaires, et s’y dénature en nationalisme, cult
370
aire et moins unie. Tout se fait par les États et
dans
leur cadre au profit de leurs intérêts immédiats, mal calculés et au
371
d ! » Quand Heine accepte l’idée de nation, c’est
dans
le sens mazzinien d’une « Internationale des nationalités », et il lo
372
oir considéré l’humanité « comme une grande harpe
dans
la main d’un grand maître », chaque nation étant une des cordes et co
373
eul berger : Napoléon à Sainte-Hélène disait que
dans
un proche avenir le monde serait une république américaine ou une mon
374
La déprimante prophétie ! … Quelle perspective !
Dans
le meilleur des cas, mourir d’ennui en tant que républicain ! Pauvres
375
e de camp du général polonais Bem, et qui fut tué
dans
un combat. Kossuth, à Bruxelles en 1859 : Je me bornerai à dire que
376
t la Hongrie depuis le ixe siècle, que sa gloire
dans
le passé et ses espérances dans l’avenir, que la mémoire des incalcul
377
le, que sa gloire dans le passé et ses espérances
dans
l’avenir, que la mémoire des incalculables services rendus par elle à
378
a monarchie universelle de la Russie. Et Petőfi,
dans
son poème de 1848 intitulé « Silence de l’Europe » : L’Europe se tai
379
ce daigne sur nous descendre ? Adam Mickiewicz,
dans
son Livre des Pèlerins polonais répercute ce cri de révolte de l’Est
380
andonné par l’Ouest : Lorsque la Liberté siègera
dans
la capitale du monde, elle jugera les nations. Et elle dira à la prem
381
tuelles, sauvegardant leur diversité, entreraient
dans
un rapport d’union dialectique : La dictature du pape, chef civil de
382
rses chrétientés nationales écrivait-il en 1843,
dans
un ouvrage publié à Bruxelles : De la primauté morale et civile des I
383
ie Il Primato, et qui eut un succès retentissant.
Dans
son traité Della Nazionalità italiana il donnait la formule du passag
384
ence de l’Espagne, qui se replie sur son passé et
dans
son génie, de la Grande-Bretagne dont les ambitions se déploient outr
385
considère comme une nation qui vient de renaître,
dans
une Europe rénovée par les principes mêmes de sa Révolution. Lamarti
386
e de moins fatal, de plus humain et de plus libre
dans
le monde, c’est l’Europe, de plus européen, c’est ma patrie, c’est la
387
en un mondialisme sublimes, achevant ainsi — mais
dans
l’imaginaire — la dialectique nationale du romantisme politique. Parc
388
. Cette généreuse et sincère volonté de se perdre
dans
l’universel, de se transfigurer en Europe et en monde, ne sera-t-elle
389
son petit pays : La Suisse a clarifié et réalisé
dans
son domaine des idées et des principes féconds pour l’ensemble des Ét
390
té internationale des Suisses pourra se dissoudre
dans
la plus grande communauté européenne. Elle n’aura pas vécu en vain, n
391
’Italie ; mais voilà qui ne paraît concevable que
dans
le cas d’une nation non unitaire, c’est-à-dire de structure fédéralis
392
. On peut écrire de telles choses, non les faire.
Dans
le même temps, le diplomate et philosophe prussien Constantin Frantz
393
sera Dostoïevski, et ce qu’il exprimera cent fois
dans
son Journal d’un écrivain, gazette qu’il publie seul, à intervalles i
394
rer par la sainte Russie, sous peine de « sombrer
dans
le cynisme » et d’y trouver leur fin, « vers laquelle il semble bien
395
ue par sa culture le droit de jouer un rôle actif
dans
l’histoire mondiale. La primauté appartient donc à l’ensemble europée
396
cette bipolarité … est trop profondément fondée
dans
la nature des choses, et ces oppositions ont fait mûrir l’esprit euro
397
es intérêts de la raison et de la civilisation ».
Dans
la préface à sa fameuse conférence prononcée en Sorbonne le 11 mars 1
398
e, un esprit, une famille spirituelle, résultant,
dans
le passé, de souvenirs, de sacrifices, de gloires, souvent de deuils
399
loires, souvent de deuils et de regrets communs ;
dans
le présent, du désir de continuer à vivre ensemble. Ce qui constitue
400
ue, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses
dans
le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir. … De nos jours,
401
hoses dans le passé et de vouloir en faire encore
dans
l’avenir. … De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confon
402
s parties, compte trois ou quatre langues. Il y a
dans
l’homme quelque chose de supérieur à la langue : c’est la volonté. La
403
naturelles, a certainement une part considérable
dans
la division des nations. La géographie est un des facteurs essentiels
404
nos nations domestiquées par l’État militaire33.
Dans
une de ses lettres à von Preen, il prévoit pour les masses ouvrières
405
n, il prévoit pour les masses ouvrières entassées
dans
les usines et condamnées à la misère et à l’envie, un avenir exacteme
406
me figurer des races épaisses et hésitantes, qui,
dans
notre Europe hâtive, auraient besoin de demi-siècles pour surmonter d
407
pas trop de nommer à leur suite Richard Wagner…
Dans
un des Fragments posthumes, Nietzsche précise la nature de ces « gran
408
t singulièrement opposées les unes aux autres, et
dans
leurs intérêts immédiats, et dans leurs mœurs, et dans leurs ambition
409
aux autres, et dans leurs intérêts immédiats, et
dans
leurs mœurs, et dans leurs ambitions. L’Europe n’a pas de chance. Tou
410
leurs intérêts immédiats, et dans leurs mœurs, et
dans
leurs ambitions. L’Europe n’a pas de chance. Tous ses habitants ne pe
411
it. Les peuples de l’Europe ne peuvent s’unir que
dans
une seule idée : se faire la guerre. … Et il y a le slavisme qui met
412
er ce qui l’attend ? Avant dix ans, elle sombrera
dans
la guerre et l’anarchie, comme elle a toujours fait deux ou trois foi
413
amorphes, provoquent le feu s’ils sont amalgamés
dans
un récipient. L’Europe est un récipient rempli de cette sorte de comp
414
artant pour l’Europe : « Je sais bien que je vais
dans
un cimetière, mais c’est le plus cher de tous », toutefois se bornant
415
t aux yeux des peuples et de leurs hommes d’État,
dans
les pays au moins qui auront subi, à l’Ouest, la loi totalitaire nati
416
alie, au lendemain de leur libération, inscrivent
dans
leur Constitution des articles prévoyant l’abandon du dogme sacro-sai
417
sont extraites d’une Anthologie encore inédite,
dans
laquelle j’ai groupé et commenté plusieurs centaines de textes sur l’
418
t, trad. franç. par J. Gibelin, Paris, 1940. 29.
Dans
ses Grundzüge des gegenwärtigen Zeitalters, 1804-1805. 30. « On dira
419
sont à peu près les mêmes que ceux qui se posent
dans
le reste du monde. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’
420
philosophiques et sociales — et leur coexistence
dans
l’espace et le temps, et leur mutuelle contestation critique, et tout
421
mule de l’unité paradoxale — j’entends de l’unité
dans
la diversité — avec d’autres formules d’unité qui ont régné sur d’aut
422
voyons se dégager deux formules bien distinctes.
Dans
certaines cultures, surtout antiques, l’unité provient d’une origine
423
rence et l’homogénéité des traditions. Tandis que
dans
d’autres cultures, surtout contemporaines, l’unité résulte d’un décre
424
re. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer
dans
de périlleuses analyses, j’illustrerai la première formule par les no
425
ise à maintenir et la seconde à établir une unité
dans
l’homogène, facilement concevable et vérifiable, tandis que l’Europe
426
, à la fois évidente et presque informulable, que
dans
le libre jeu de ses diversités. Mais il est temps de nous demander d’
427
origines et leur discussion millénaire suffisent
dans
tous les cas à rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival dans
428
rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival
dans
les annales du genre humain. En dépit de ce que je viens de dire sur
429
ienne, comme l’ont montré Nietzsche d’abord, puis
dans
ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le c
430
r non plus avec la réalité du monde qu’il a créé.
Dans
nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvons pas nous satisfai
431
s aussi de nos sciences exactes. Elle développera
dans
nos élites intellectuelles le sens critique, au nom d’un absolu de vé
432
peut vous paraître banal, à vous Européens élevés
dans
le respect de la vérité dite objective, de la simple véracité, et du
433
s de la responsabilité personnelle. Il s’enracine
dans
la notion chrétienne de la personne humaine, c’est-à-dire de l’indivi
434
s sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que
dans
la seule mesure où il est responsable de son sort, et à l’inverse, on
435
tenir un homme pour responsable de ses actes que
dans
la seule mesure où ils sont faits librement. Notre sens de la liberté
436
iques se combinent et permutent à doses variables
dans
notre idée de la liberté. Il n’est pas de concept plus difficile à dé
437
plus proche équivalent de l’invocation au sacré,
dans
notre civilisation profane. Or, ce même mot de liberté n’éveille aucu
438
ines ou chez les « apparatchiks »36 de l’URSS, ni
dans
les masses de l’Inde, du Sud-Est asiatique ou de la Chine. Ou bien, s
439
d’une civilisation ? De la pression démographique
dans
l’aire géographique de cette civilisation ? Je n’en crois rien. Il ex
440
aphiques n’ont pas produit les mêmes conséquences
dans
ces trois régions. Le rayonnement mondial de la Chine est resté faibl
441
nte, n’ont rien suscité de marquant ni de nouveau
dans
notre civilisation. Seules les Croisades ont été productives à cet ég
442
on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué
dans
l’évolution récente de la sociologie et de la psychologie analytique,
443
deurs de la culture européenne, et restent liées,
dans
leur évolution comme dans leur genèse, à tout le complexe dialectique
444
enne, et restent liées, dans leur évolution comme
dans
leur genèse, à tout le complexe dialectique de nos valeurs. Mais d’au
445
à n’importe quel prix. Voici donc notre situation
dans
le monde du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus
446
de l’Europe, se voient soudain universalisées, et
dans
les apparences tout au moins, adoptées par le monde entier. Notre cul
447
l’Europe qui a créé les sciences et la technique,
dans
le contexte de sa culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette c
448
ostiles aux nôtres. Le monde entier s’européanise
dans
ses apparences : usines, machines, costumes, voirie, transports, urba
449
d aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde
dans
la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Or le sort de l
450
rai, puisqu’il a tenu des réunions successivement
dans
plus de vingt-cinq pays sur les cinq continents — mais voici le point
451
roblèmes que pose, à cette génération, le progrès
dans
la liberté. Sur ce mot Liberté, je serai très bref bien qu’il soit le
452
re le défaitisme fataliste qui préparait leur lit
dans
nos démocraties. Il nous fallait courir au plus pressé, secourir les
453
morale où vivent (en Occident au moins autant que
dans
les pays techniquement non développés) des centaines de millions d’êt
454
sens à leur vie individuelle. L’absence de sens,
dans
une vie, voilà ce qui ôte le goût de la liberté, voilà ce qui ruine l
455
abord permettre à l’homme de se situer à sa place
dans
le monde, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les sym
456
l’homme de se situer à sa place dans le monde, et
dans
un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la séc
457
e se ridiculiser mutuellement, comme c’est le cas
dans
trop de nos vies, et retrouvent une commune mesure, un style commun.
458
des cinq ou six cultures continentales qui vivent
dans
le monde d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent,
459
s, et il est inutile d’insister sur ce fait, ici,
dans
ce Berlin où elle nous cerne de toute part. Mais nous refusons d’acco
460
morale où vivent (en Occident au moins autant que
dans
les pays techniquement non développés) des centaines de millions d’êt
461
sens à leur vie individuelle. L’absence de sens,
dans
une vie, voilà ce qui ôte le goût de la liberté, voilà ce qui ruine l
462
abord permettre à l’homme de se situer à sa place
dans
le monde, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les sym
463
l’homme de se situer à sa place dans le monde, et
dans
un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la séc
464
e se ridiculiser mutuellement, comme c’est le cas
dans
trop de nos vies, et retrouvent une commune mesure, un style commun.
465
des cinq ou six cultures continentales qui vivent
dans
le monde d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent,
466
le même progrès technique, éducatif et culturel,
dans
les conditions différentes de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie, du P
467
u Proche-Orient et des deux Amériques ; mais ceci
dans
la perspective qui nous est propre : celle des incidences du progrès
468
s, et il est inutile d’insister sur ce fait, ici,
dans
ce Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais nous refusons d’ac
469
conduit à nos fins. Car la liberté se concrétise
dans
l’augmentation continuelle des possibilités, pour chaque homme, de co
470
de compte le degré de liberté atteint par l’homme
dans
telle ou telle société. Mais c’est par la nature et par la qualité de
471
Carlo Schmidt, vice-président du Bundestag, etc.
Dans
la délégation française figuraient : MM. Raymond Aron, professeur en
472
ne puisse être entendue qu’en Europe et seulement
dans
la bouche d’Européens, nous fournit, paradoxalement, une première déf
473
sont à peu près les mêmes que ceux qui se posent
dans
le reste du monde. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’
474
philosophiques et sociales — et leur coexistence
dans
l’espace et le temps, et leur mutuelle contestation critique, et tout
475
cet homme étrange qui se manifeste comme Européen
dans
la mesure précise où il doute qu’il le soit et prétend au contraire s
476
par le seul fait qu’il le conteste ? C’est donc
dans
le fait de notre exceptionnelle diversité, non pas subie mais jalouse
477
mule de l’unité paradoxale — j’entends de l’unité
dans
la diversité — avec d’autres formules d’unité qui ont régné sur d’aut
478
voyons se dégager deux formules bien distinctes.
Dans
certaines cultures, surtout antiques, l’unité provient d’une origine
479
rence et l’homogénéité des traditions. Tandis que
dans
d’autres cultures, l’unité résulte d’un décret du Pouvoir, d’une unif
480
ure. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer
dans
de périlleuses analyses, j’illustrerai la première formule par les no
481
ise à maintenir et la seconde à établir une unité
dans
l’homogène, facilement concevable et vérifiable, tandis que l’Europe
482
, à la fois évidente et presque informulable, que
dans
le libre jeu de ses diversités. Mais il est temps de nous demander d
483
origines et leur discussion millénaire suffisent
dans
tous les cas à rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival dans
484
rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival
dans
les annales du genre humain. 4. En dépit de ce que je viens de dire s
485
ienne, comme l’ont montré Nietzsche d’abord, puis
dans
ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le c
486
r non plus avec la réalité du monde qu’il a créé.
Dans
nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvons pas nous satisfai
487
s aussi de nos sciences exactes. Elle développera
dans
nos élites intellectuelles le sens critique, au nom d’un absolu de vé
488
Voilà qui peut paraître banal à un Européen élevé
dans
le respect de la vérité dite objective, de la simple véracité, et du
489
s de la responsabilité personnelle. Il s’enracine
dans
la notion chrétienne de la personne humaine, c’est-à-dire de l’indivi
490
s sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que
dans
la seule mesure où il est responsable de son sort, et à l’inverse, on
491
tenir un homme pour responsable de ses actes que
dans
la seule mesure où ils sont faits librement. Notre sens de la liberté
492
iques se combinent et permutent à doses variables
dans
notre idée de la liberté. Il n’est pas de concept plus difficile à dé
493
plus proche équivalent de l’invocation au sacré,
dans
notre civilisation profane. Je pense donc que le dynamisme de notre c
494
on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué
dans
l’évolution récente de la sociologie et de la psychologie analytique,
495
deurs de la culture européenne, et restent liées,
dans
leur évolution comme dans leur genèse, à tout le complexe dialectique
496
enne, et restent liées, dans leur évolution comme
dans
leur genèse, à tout le complexe dialectique de nos valeurs ; mais d’a
497
ique infinie et toujours ouverte que je décrivais
dans
la première partie de mon exposé, en vertu même de cette séculaire di
498
à n’importe quel prix. Voici donc notre situation
dans
le monde du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus
499
de l’Europe, se voient soudain universalisées, et
dans
les apparences tout au moins, adoptées par le monde entier. Notre cul
500
l’Europe qui a créé les sciences et la technique,
dans
le contexte de sa culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette c
501
ostiles aux nôtres. Le monde entier s’européanise
dans
ses apparences : usines, machines, costumes, voirie, transports, urba
502
d aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde
dans
la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Et le sort de l
503
éen de la culture, lors d’une réunion qui se tint
dans
la chambre même où était né Louis XIV, au Pavillon Henri IV, à Saint-
504
ope, simple cap de l’Asie, a tenu le premier rang
dans
le monde pendant des siècles, elle l’a dû à sa faculté de créer des v
505
rel, un institut nouveau, des recherches avancées
dans
les divers domaines de la culture, les Européens ont pris l’habitude
506
d’un nombre aussi grand que possible de donateurs
dans
tous nos pays. La politique adoptée par le Conseil des gouverneurs,
507
ait entreprendre, et qu’ils seraient donc trouvés
dans
la mesure même où les activités paraîtraient effectives et convaincan
508
igneurs et dames ici présents, vous répondez tous
dans
vos cœurs : Rien au monde ne saurait nous plaire davantage. Or, songe
509
ts dérivés. De plus, elles donnent de la justesse
dans
le choix de l’expression. Il me plaît de traduire cette belle défini
510
. Il me plaît de traduire cette belle définition
dans
les termes de notre sujet, et cela donne à peu près ceci : « Les rest
511
la légende primitive et ses expressions dérivées
dans
nos littératures et dans nos vies. De plus, elles donnent de la juste
512
ses expressions dérivées dans nos littératures et
dans
nos vies. De plus, elles donnent de la justesse dans le style de nos
513
s nos vies. De plus, elles donnent de la justesse
dans
le style de nos émotions. » À mon sens, en effet, les textes primiti
514
t humaine, qui est l’âme. Je ne prends pas ce mot
dans
le sens noble et vague que lui donnent un peu trop facilement les poè
515
lui donnent un peu trop facilement les poètes, ni
dans
le sens goethéen de « belle âme », encore moins dans le sens religieu
516
s le sens goethéen de « belle âme », encore moins
dans
le sens religieux de l’éloquence classique de la chaire, quand elle p
517
is et véritablement traditionnel, qui se retrouve
dans
certains dérivés comme animé, animation, ou même animosité. Le jeu «
518
-passion relève par excellence de l’âme. Or c’est
dans
le mythe de Tristan qu’il a trouvé son expression la plus totale, dél
519
à ce mythe qu’il doit, depuis le xiie siècle, et
dans
nos sociétés occidentales, son pouvoir à jamais contagieux. Ceci posé
520
au sens des mots — considérons le mythe lui-même
dans
sa pleine stature et ses profonds pouvoirs, mais aussi dans l’erreur
521
eine stature et ses profonds pouvoirs, mais aussi
dans
l’erreur innombrable qu’il suscite ou qu’il entretient au niveau de l
522
n, et des tempéraments qui s’accordèrent un jour,
dans
l’instant du premier regard, mais que le temps modifie fatalement, cr
523
d’un amour qui méprise l’épreuve de l’engagement
dans
les rapports sociaux, et même de l’engagement dans un rapport concret
524
ans les rapports sociaux, et même de l’engagement
dans
un rapport concret avec un Autre toujours insuffisant, jamais digne d
525
ivant l’image aimée d’une Béatrice à peine connue
dans
sa réalité terrestre. Ce que le mythe de Tristan élève ainsi devant n
526
C’est l’amour de l’Amour, plus que de l’être aimé
dans
sa réalité toujours irréductible à l’image idéale que la passion s’en
527
is fut aussi transfigurante. L’histoire du mythe,
dans
nos mœurs et coutumes, ne serait-elle que l’histoire d’une longue pro
528
e que c’est l’âme elle-même, la fonction émotive,
dans
l’homme contemporain, qui s’épuise et qui s’atrophie, entre le corps
529
tation rapide au lieu de l’intensité, la noirceur
dans
le style des roués au lieu de la candeur monumentale, les jeux d’espr
530
d’Iseut : et c’est la mort. J’ai laissé jusqu’ici
dans
l’ombre cet aspect trop souvent, trop facilement cité, du « beau cont
531
clair que la séparation la plus irrémédiable est
dans
la mort, et toutes nos sciences, ici, se récusent et se taisent. Or c
532
r c’est ici que la passion mythique va se dresser
dans
sa pleine stature. En buvant le breuvage magique, les amants légendai
533
amants légendaires sont entrés, nous disent-ils,
dans
les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leur vi
534
ur mort ». Certes, c’est vrai pour leur existence
dans
ce monde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la
535
ortelle que lui seul pourra deviner — ou susciter
dans
l’autre : la part de l’Ange. Pétrarque, en proie au mythe, ose parle
536
e des amants. Cette mince bande jaune sur la mer,
dans
le nouveau décor de Bayreuth, cette frileuse aurore jaune au bas du c
537
avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat.
Dans
un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et
538
Gloire restituant toutes choses et tous les êtres
dans
leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes flamboyant aux
539
t tous les êtres dans leur pureté paradisiaque, «
dans
un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes où croi
540
point cette forme de lumière qu’on ne rejoint que
dans
un au-delà, et qui aurait été, sur la Terre, le véritable objet du dé
541
r vraiment, ce serait aimer l’ange en soi-même et
dans
l’autre, identiquement ; ce serait deviner l’ange, en soi-même et dan
542
uement ; ce serait deviner l’ange, en soi-même et
dans
l’autre, l’aider à naître, et le rejoindre enfin dans le monde lumine
543
l’autre, l’aider à naître, et le rejoindre enfin
dans
le monde lumineux de notre nostalgie. Mais alors l’obstacle dernier à
544
tuant à notre temps ce modèle de l’amour-passion,
dans
sa grandeur première et drue, les philologues nous ont mis au défi d’
545
nt mis au défi d’apporter un peu plus de justesse
dans
le style de nos émotions. Et ce n’est pas seulement de la littérature
546
i a traité, lui, du « mythe » de Tristan et Iseut
dans
plusieurs ouvrages. M. Robert Guiette, directeur de l’Académie, se pr
547
ses l’ont conduit à retrouver le mythe de Tristan
dans
ses métamorphoses les plus récentes. C’est en somme, après l’exposé d
548
Nos meilleurs esprits (1961)ad
Dans
un film naguère célèbre, Orson Welles assurait que la Suisse n’a donn
549
utant. Et tout d’abord il faut bien constater que
dans
la petite phrase incriminée, la plupart de nos compatriotes ne voient
550
ation mondiale, pas une personne sur mille, prise
dans
la rue, n’aura jamais entendu ce nom. En revanche, les noms d’hommes
551
ette situation entraîne de curieuses conséquences
dans
le domaine de la vie publique : tout se ligue instantanément contre c
552
re un chef. Un Führer suisse est impensable. Mais
dans
le domaine de la culture, cet égalitarisme à petite échelle ne présen
553
, d’ambition, de génie ? Il ne peut que se cacher
dans
son coin, ou tenter de se rendre utile, ou courir loin de la Suisse s
554
le Germaine de Staël. Il s’appelle Burckhardt ou,
dans
un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. Voilà qui es
555
ais ne fait-il pas trop belle la part des Suisses
dans
la culture humaine, tandis que notre Américain la réduisait au joujou
556
rs de l’étroit compartiment natal, iront chercher
dans
les jeux de la synthèse et dans les larges vues panoramiques les gran
557
l, iront chercher dans les jeux de la synthèse et
dans
les larges vues panoramiques les grandes dimensions qui leur manquent
558
acité transformatrice qu’on ne saurait en trouver
dans
nulle autre région d’étendue comparable, sur notre continent. Le lect
559
l’évolution culturelle de l’Occident. C’est donc
dans
la technique, par son intermédiaire et à son sujet, que la culture et
560
eur. Quel est l’état présent de ce problème ? Et
dans
quelle situation concrète abordons-nous notre sujet ? C’est la premiè
561
connus de tous. Fait n° 1. Pour la première fois
dans
l’histoire, une civilisation devient vraiment mondiale, et c’est la c
562
Je suis pour ma part convaincu que notre culture,
dans
son ensemble — théologie, philosophie et science, poésie et littératu
563
s constants de l’homme, des rêves qui déterminent
dans
nos vies ce qu’on nomme les hasards, les trouvailles par hasard, des
564
es outils parce qu’il joue avec les démons cachés
dans
le feu ou dans la pierre, dans l’eau courante ou l’animal, dans ses s
565
qu’il joue avec les démons cachés dans le feu ou
dans
la pierre, dans l’eau courante ou l’animal, dans ses songes et ses rê
566
les démons cachés dans le feu ou dans la pierre,
dans
l’eau courante ou l’animal, dans ses songes et ses rêves éveillés. Il
567
dans la pierre, dans l’eau courante ou l’animal,
dans
ses songes et ses rêves éveillés. Il exorcise prudemment la Nature pe
568
comme le prouve le récit de cette invention que,
dans
son livre intitulé Ma Vie, nous donne l’inventeur Henry Ford. Ce rêve
569
er à l’aventure le long des routes et des chemins
dans
les campagnes : rêve typique de l’adolescence, qui est l’âge des fugu
570
le motif religieux qui est décisif. Élevé à Bâle
dans
un milieu ardemment piétiste, Euler pensait que ses livres de science
571
t introduise de temps à autre un jet d’eau froide
dans
le réservoir contenant la vapeur, afin de produire sa condensation. U
572
l’inventeur de l’automation créatrice de loisir.
Dans
aucun de ces exemples d’inventions techniques, le motif n’est utilita
573
ulture et la technique ne sauraient être opposées
dans
leurs sources, puisqu’elles procèdent de nos mêmes rêves fondamentaux
574
dangers majeurs que la technique risque de créer
dans
ce siècle : le danger — que je crois illusoire — de la mise en esclav
575
nvention, par la réduction de la culture générale
dans
l’éducation au profit de la seule formation technique. Dans la premiè
576
cation au profit de la seule formation technique.
Dans
la première moitié du xxe siècle, nous avons assisté à ce que l’on n
577
ne fera rien, c’est clair. Elle se tiendra coite
dans
sa caisse. Qu’on ne nous raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il nous
578
uteau de cuisine a sûrement fait plus de victimes
dans
notre histoire que les bombes atomiques larguées sur le Japon. C’est
579
r humain et de la dignité de la personne humaine,
dans
leurs plans de rendement à tout prix. C’est alors que Karl Marx peut
580
dons-nous d’opposer technique et culture générale
dans
nos programmes d’éducation scolaire et universitaire. Car cela revie
581
chnique. Car c’est ce contexte culturel qui agit
dans
les pays sous-développés, à l’insu des bénéficiaires de nos technique
582
machines inventées par l’Occident et transportées
dans
les pays sous-développés sont les équivalents modernes du cheval de T
583
L’avenir de l’Occident ne peut se lire seulement
dans
les indices de production, mais dans ce que je voudrais appeler l’ind
584
re seulement dans les indices de production, mais
dans
ce que je voudrais appeler l’indice de l’équilibre humain. Il apparti
585
irecteur du Centre européen de la culture, engagé
dans
le mouvement fédéraliste européen, M. de Rougemont est entre autres f
586
de l’été 1947, à Paris. Nous étions quelques-uns
dans
le hall d’un hôtel, vers quatre heures du matin, et je tirais les car
587
et je tirais les cartes. Un grand et fort garçon,
dans
la trentaine, beau visage plein et carré, aux yeux bleus écartés, le
588
an, puis successivement officier de parachutistes
dans
les Forces françaises libres en Angleterre et à Berlin, mémorable cor
589
’une soudaine maîtrise poétique, d’un ton nouveau
dans
les lettres françaises, ample, émouvant et pacifiant, compréhensif de
590
u-delà, emporté par un mal qu’il avait su décrire
dans
un bref poème prophétique, quelques semaines avant d’en subir la prem
591
dita Jonas, foncièrement incongru à le considérer
dans
ses manifestations positives et en fin de compte insignifiantes — la
592
évoluaient à ses yeux, comme il aimait à dire : «
dans
la confusion générale ». Tel étant de toute évidence le train du mond
593
e évidence le train du monde, il fallait naviguer
dans
la vie d’un signe à l’autre, guidé par la seule intuition d’une certa
594
, normales, parfois même agréables, petits remous
dans
la « platitude divine » du grand fleuve d’un seul tenant reliant « l’
595
ant, hélas ! d’écrire son œuvre. Il avait été Roi
dans
une autre existence, il le savait absolument ; il pouvait être dans c
596
stence, il le savait absolument ; il pouvait être
dans
cette vie reporter et bohème, romancier ou poète, — il voulut même, u
597
d’autorité sans pouvoir apparent passait parfois
dans
ses propos. (Il eût fait un fort bel empereur romain-germanique et d’
598
le anarchisante, mais sans trace de vulgarité, et
dans
l’abord des êtres, un laisser-aller apparent (mais qui cachait beauco
599
it en lui le grand poète qu’il se sentait devenir
dans
« le temps saugrenu » de la vie brève, et qu’il deviendra parmi nous,
600
et qu’il deviendra parmi nous, pour quelques-uns,
dans
le temps signifiant de l’esprit, temps de louange au « Dieu qui nous
601
an, puis successivement officier de parachutistes
dans
les Forces françaises libres en Angleterre et à Berlin, mémorable cor
602
’une soudaine maîtrise poétique, d’un ton nouveau
dans
les lettres françaises, ample, émouvant et pacifiant, compréhensif de
603
u-delà, emporté par un mal qu’il avait su décrire
dans
un bref poème prophétique, quelques semaines avant d’en subir la prem
604
de, « [Préface] Jean-Paul de Dadelsen, Jonas »,
dans
Jonas, Paris, Gallimard, 1962, p. 11-12.
605
dmet avec un récent manifeste39 que « l’écrivain,
dans
la mesure où il s’occupe des vicissitudes de l’époque et tente de s’y
606
: c’était pour enseigner des vérités religieuses
dans
les vicissitudes de l’époque, et diriger les hommes à leur fin de sal
607
que les vertus de clarté, de mesure, de propriété
dans
les termes et de rigueur dans l’articulation, qu’on appelle souvent c
608
esure, de propriété dans les termes et de rigueur
dans
l’articulation, qu’on appelle souvent cartésiennes, aient été premièr
609
t cartésiennes, aient été premièrement illustrées
dans
notre langue par ses écrits : fait d’histoire mais non pas de présenc
610
qu’on entend de nos jours par « la littérature »
dans
les milieux où elle se crée et se cultive pour elle-même, se définit
611
ssion normative et créatrice de valeurs générales
dans
la cité, — cette attitude « classique » ou sociale de l’esprit, que j
612
lassique » ou sociale de l’esprit, que j’ai tenté
dans
mes premiers ouvrages de décrire par le terme d’engagement, — dont il
613
icacité d’une œuvre écrite et pensée tout entière
dans
la soumission absolue à une cause qui transcende l’auteur. Homme tra
614
nq ans. Il vient d’élaborer en quelques mois, — «
dans
des veilles mémorables, célestes », écrira l’humaniste Ramus — l’un d
615
e. Et de nouveau, il fuit devant l’éclat que fait
dans
le monde ce « petit livret », comme il l’appelle. Passant à Genève pa
616
ge de docteur, et commence à « dresser » l’Église
dans
ses formes. Bientôt, une sédition le chasse. Peut-il se croire « en l
617
e frêle Picard, devint Calvin, nom de sa personne
dans
l’Histoire. Suivre sa vocation, au contraire de ce qu’on croit, n’est
618
is c’est être emporté malgré soi vers des buts et
dans
une action à quoi rien ne nous inclinait. J’étais l’homme le moins fa
619
d’innombrables citations des Écritures restituées
dans
leur nouveauté la plus abrupte et prosaïque. Son baroque est celui du
620
i le langage d’un chef — mais spirituel — parlant
dans
une ville assiégée, qu’il s’agisse de Genève où l’on veille aux rempa
621
l’instruire « à salut », de le bien « conforter »
dans
l’amour paternel d’un Dieu-roi formidablement exalté au-dessus des pu
622
le seul écrivain dont les doctrines aient suscité
dans
l’Occident une éthique sociale et civique, un type neuf de relations
623
ampleur et par la durée d’une action de cet ordre
dans
l’Histoire. J’écarte Rousseau son disciple mais aussi sa parfaite ant
624
qui ne soit responsable en retour devant Dieu et
dans
la cité ; et que le titre de citoyen est bien moins un droit qu’une c
625
dressée face à l’État et soigneuse à le maintenir
dans
les limites de son juste pouvoir, elle-même n’en demandant aucun puis
626
ranger Calvin au camp de la liberté ? Oui certes,
dans
la mesure où par la seule vertu de la vocation qu’il portait, il fut
627
portait, il fut l’incarnation de l’autorité ; et
dans
la mesure encore où cet homme accablé a fait l’histoire des cités les
628
reux. Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui
dans
d’autres cours royales embourgeoisées, les petites « bonnes manières
629
mauvaises » sont pardonnées si elles s’affirment
dans
un grand style tumultueux à la mongole, à l’espagnole ou à la russe.
630
ou qu’un personnage déplaise, Victoria disparaît
dans
les profondeurs du parc, vers les barrancas mélancoliques aux grands
631
juste de deux ans auparavant. Elles restent liées
dans
ma mémoire avec tout ce que Paris comptait de plus précieux et de plu
632
nace, en ces derniers mois de sa paix. Ces heures
dans
la roseraie de Bagatelle, transfigurée par les rayons obliques d’une
633
orte de prémonition avait rassemblés ces jours-là
dans
la capitale de l’Europe, ultime colloque d’une société secrète improv
634
t qui m’étaient rendus, comme une grâce. Un jour,
dans
une estancia des environs de Buenos Aires, j’étais tombé en arrêt, mé
635
s. Et j’ai vu qu’elle était Argentine avant tout,
dans
ses grandes dimensions vitales, as large as life and twice as natural
636
eignement mais par l’exemple, et par l’admiration
dans
l’amitié. Ferney-Voltaire (Ain), juin 1962. ah. Rougemont Denis de
637
’abord un réflexe de doute. L’Europe qui se fait,
dans
la réalité concrète, n’est-elle pas avant tout l’Europe économique, c
638
availlé depuis longtemps à faire l’Europe, chacun
dans
son domaine professionnel. J’essaierai donc de démontrer ici, d’une m
639
urait jamais vu le jour) s’il ne s’inscrivait pas
dans
une longue tradition culturelle européenne ; 3° que cette tradition,
640
e des quelque 300 fondations culturelles existant
dans
nos pays, qui ne se chiffre qu’en millions de francs, marks ou florin
641
ve Un combat sur deux fronts Que veut dire,
dans
ces conditions, l’expression courant : « faire l’Europe » ? L’Europe
642
érimés qu’ils soient, sont profondément enracinés
dans
un millénaire au moins de culture européenne. L’obstacle principal à
643
péenne. L’obstacle principal à notre union réside
dans
les esprits, non dans les faits. C’est donc dans les esprits qu’il s’
644
ncipal à notre union réside dans les esprits, non
dans
les faits. C’est donc dans les esprits qu’il s’agit de le combattre.
645
dans les esprits, non dans les faits. C’est donc
dans
les esprits qu’il s’agit de le combattre. Et ceci n’est pas une quest
646
s divers, mais voilà six-cents ans qu’elle échoue
dans
tous ses efforts vers l’union. Les uns et les autres ont raison, en c
647
doctrines, c’est l’attitude fédéraliste : l’union
dans
la diversité. Il faut prendre au sérieux les deux termes ensemble. Te
648
ui leur a permis de dominer le monde, a sa source
dans
les tensions produites par nos diversités, — de religions, de races e
649
étiole : c’est ce qui s’est produit par deux fois
dans
la génération à laquelle j’appartiens, et l’Europe a risqué d’en péri
650
uit l’Europe matériellement. Vouloir nous unifier
dans
un cadre rigide détruit l’Europe spirituellement. Le combat sur deux
651
t sur deux fronts pour une Europe unie, mais unie
dans
ses diversités, — voilà la tâche de la culture et sa vocation prospec
652
de son dynamisme incomparable. Et cela se traduit
dans
le domaine de la recherche, par la double exigence de la liberté d’in
653
ail en équipe selon un plan commun, d’autre part.
Dans
le domaine de l’éducation civique, par la double exigence du développ
654
d’animation, d’échanges, et d’équilibre dynamique
dans
le progrès de l’humanité vers les libertés personnelles, — non vers l
655
énie propre de l’Europe, qui est celui de l’union
dans
la diversité, c’est-à-dire du fédéralisme. Si l’on me dit que j’align
656
Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)aj ak
Dans
l’ouvrage si opportun que La Tribune de Genève vient de publier, M. J
657
i suivent contribuent à combler certaines lacunes
dans
le récit de M. Kimche, à jeter quelques lumières sur les circonstance
658
s, et surtout à replacer le lecteur d’aujourd’hui
dans
le climat de cette période angoissée, telle que j’ai pu la voir de pr
659
emande les 70 chefs de quartier nazis qui opèrent
dans
la Ville fédérale. Des camions sont alignés dans la cour pour cette é
660
dans la Ville fédérale. Des camions sont alignés
dans
la cour pour cette éventualité. Voici le plan de la ville, les maison
661
aris vient d’être bombardé pour la première fois.
Dans
le train qui nous ramène à Berne le lendemain matin, je dis à Spoerri
662
othard est le type même de la position imprenable
dans
la guerre actuelle. Il faudrait déclencher une action dans le pays, p
663
uerre actuelle. Il faudrait déclencher une action
dans
le pays, pour la résistance à tout prix, avec le Gothard comme symbol
664
uin 1940 À 11 heures, l’ordonnance fait irruption
dans
mon bureau. « Mon premier-lieutenant, on vient d’entendre à la radio
665
aire, nuit à son pays ! ») Je le relis rapidement
dans
l’escalier : il me paraît un peu sentimental, je me demande s’il est
666
me demande s’il est bien à la mesure du tragique
dans
lequel nous baignons… L’ai fait lire au lieutenant-colonel M. et aux
667
bien vous qui avez écrit l’article paru ce matin
dans
la Gazette ? — Oui, mon colonel. — Avez-vous demandé l’autorisation
668
l’E.-M. est venu m’avertir de ce qui s’est passé
dans
la nuit de samedi. C’était sérieux. Attaques de saboteurs contre nos
669
partout. Hier soir, des barrages ont été établis
dans
les rues de la ville. La troupe a arrêté des automobilistes munis de
670
urnaliste anglo-suisse Jon Kimche parue cet hiver
dans
nos colonnes et consacrée à certains aspects souterrains — ou simplem
671
otre histoire pendant le dernier conflit mondial.
Dans
cet ouvrage, Kimche avait signalé la formation durant l’été de 1940 d
672
Je vois ce pré et je sais qu’il peut y apparaître
dans
un instant des hommes qui nous tireront dessus. Je n’ai même plus mon
673
s.)40 Le risque individuel prend sa place normale
dans
le risque collectif. Cet accord supprime la réflexion sentimentale su
674
maison du Gurten. Je prends la position. Il tient
dans
chaque main un petit paquet attaché par un ruban. — Ça, c’est du choc
675
ut ce que je vous demande, c’est de ne pas sortir
dans
les rues de Berne chaque soir avec une petite femme à chaque bras. —
676
usqu’à cinq heures du matin, avec les fondateurs,
dans
une petite salle de café enfumée par les cigares de l’infatigable Got
677
’organisation de la Ligue est double. Clandestine
dans
l’armée, sous l’impulsion d’un groupe de jeunes capitaines instructeu
678
roupe de jeunes capitaines instructeurs. Publique
dans
le civil et devant l’opinion suisse, sous la responsabilité d’un dire
679
autour duquel tous les Confédérés peuvent s’unir
dans
leurs diversités… Nous n’avons qu’un seul but : maintenir la Suisse d
680
Nous n’avons qu’un seul but : maintenir la Suisse
dans
le présent et pour l’avenir. Nous ne vous promettons qu’un grand effo
681
hommes, et d’être Suisses. Ce texte va paraître
dans
74 journaux du pays. Dans chacun, nous avons acheté une page entière.
682
. Ce texte va paraître dans 74 journaux du pays.
Dans
chacun, nous avons acheté une page entière. (Formule de la publicité
683
t avec notre seul homme de liaison entre la Ligue
dans
l’armée et la Ligue civile : le sergent Lindt41. Une maison de Berne,
684
tacts discrets avec les représentants de la Ligue
dans
l’armée. La presse a publié le Manifeste. Elle en parle ! Beaucoup de
685
nd alors une démarche que je crois sans précédent
dans
l’histoire des conjurations politiques. Trois de ses membres, conduit
686
élégation. J’attends les résultats de la démarche
dans
un café proche du Palais fédéral. Les délégués m’y retrouvent après u
687
es. (Note de 1962 : nulle trace de cette démarche
dans
les archives fédérales. On devait s’y attendre. Et personne n’ébruita
688
après coup. Il y avait une sorte de pari insensé
dans
cette manière d’aller dire à un gouvernement : « Nous vous avertisson
689
Ligue, les « communautés de travail », esquissées
dans
divers cantons, n’auraient pas vu si tôt le jour. Nous savons qu’en r
690
visage de la nouvelle génération et nous marchons
dans
la seule voie possible. Nous savons que la Suisse est gravement menac
691
d ! Notre rêve devient vrai ! Profonde impression
dans
l’armée et dans la population. 1er août 1940 La section Armée et Foye
692
evient vrai ! Profonde impression dans l’armée et
dans
la population. 1er août 1940 La section Armée et Foyer publie le mess
693
1940 Réunion du Directoire de la Ligue à Zurich,
dans
une villa de l’Utliberg. Tandis que nous nous dirigeons vers un café,
694
ement : « Soyez prudent. Quatre chefs de la Ligue
dans
l’armée viennent d’être arrêtés, sur l’ordre du colonel Labhardt, com
695
ats-Unis ? Ici, je dois revenir un peu en arrière
dans
mes souvenirs. Dès le mois de mai, le « Secrétariat des Suisses à l’é
696
u sens que ce mot devait prendre un peu plus tard
dans
les pays occupés par Hitler. Je suis conscient du léger ridicule qu’a
697
up présentera cette comparaison, pourtant valable
dans
le détail des problèmes qui se posaient à la Ligue, assassinats et to
698
s d’août de 1940, j’estimais qu’elle avait réussi
dans
la mesure précise où elle devenait, en tant que « résistance », inuti
699
er sévissait en Europe. Enfin, je pressentais que
dans
la lutte en cours, provisoirement perdue sur notre continent, l’éléme
700
neutre », de faire la guerre à ma façon, d’entrer
dans
le coup. Poussé dans le dos, attiré en avant, je me décidai donc à pa
701
guerre à ma façon, d’entrer dans le coup. Poussé
dans
le dos, attiré en avant, je me décidai donc à partir. Et, certes, les
702
er mon voyage. Mais le fait est qu’elles jouèrent
dans
le même sens. Le 20 août, à 7 heures du matin, je prenais la route de
703
oute de Lisbonne. J’avais acheté, avant de monter
dans
l’autobus, trois journaux du matin et de la veille : tous les trois c
704
sécutive à l’effondrement des Alliés en mai 1940.
Dans
le détail, c’est-à-dire dans le concret, les choses se sont passées d
705
Alliés en mai 1940. Dans le détail, c’est-à-dire
dans
le concret, les choses se sont passées différemment, sur plusieurs po
706
i il dut être un complot. Le général Guisan écrit
dans
son rapport que leur seule faute fut « d’agir en secret ». Mais s’ils
707
uivante : peut-on voir une « simple » coïncidence
dans
le fait que la Ligue civile et militaire prit le nom de ce Gothard qu
708
Réduit ? Je tenterai de répondre à cette question
dans
un prochain article. 42. On se rappelle, en Suisse, que le 25 juill
709
Dans
vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)aq ar La prévision est u
710
inage. L’imagination débridée court vers l’avenir
dans
le sens de nos désirs ou de nos craintes, selon notre tempérament. La
711
ant des bords par vent debout, essayons d’avancer
dans
l’inconnu que nous découvrirons en l’inventant, et qui peut-être nous
712
ventant, et qui peut-être nous transformera, mais
dans
la mesure où nous le formerons. Pour tenter d’estimer l’ordre de gran
713
la décolonisation presque achevée en Asie du Sud,
dans
le monde arabe et en Afrique ; bref, de la misère avec les colonies e
714
Afrique ; bref, de la misère avec les colonies et
dans
la désunion, à la richesse sans le tiers-monde et par l’union. Si l’o
715
e deviner l’histoire qui vient, mais de la faire.
Dans
cette seconde hypothèse, l’Europe de 1980 est redevenue à tous égards
716
plusieurs fois supérieure à tout ce qui se passe
dans
le reste du monde. L’Europe anime les échanges intercontinentaux, don
717
petits pays neufs s’efforçaient encore de copier
dans
les années 1950 à 1970. Le succès du fédéralisme européen les a fait
718
peu sont en mesure de se le payer en allant vivre
dans
les régions vertes aménagées en France, Allemagne, Autriche, et surto
719
icalement sur les rares terrains vagues conservés
dans
les faubourgs. La population est très dense dans les régions méridion
720
dans les faubourgs. La population est très dense
dans
les régions méridionales, la mobilité de l’industrie permettant au ph
721
r les îles — artificielles ou naturelles — sur et
dans
les rochers et les montagnes, loin des lieux du travail, réduit à cin
722
journées de six heures par semaine, en moyenne. (
Dans
le secteur tertiaire, le week-end de deux jours et demi ou trois jour
723
certificats d’aptitude et par des tests d’entrée (
dans
une firme ou dans une grande école). Dans l’ensemble, les changements
724
tude et par des tests d’entrée (dans une firme ou
dans
une grande école). Dans l’ensemble, les changements survenus entre 19
725
entrée (dans une firme ou dans une grande école).
Dans
l’ensemble, les changements survenus entre 1962 et 1980 sont probable
726
ons choisir d’aller. aq. Rougemont Denis de, «
Dans
vingt ans, une Europe neuve », Problèmes, Paris, novembre 1962, p. 9-
727
en Suisse, Denis de Rougemont, qui fit ses études
dans
diverses villes européennes, participa à Paris, en 1931, à la fondati
728
’Amérique. Revenu en Europe en 1946, il s’engagea
dans
le mouvement pour une fédération européenne et il organisa, en 1949,
729
saims. En Afrique, les huttes se groupent en rond
dans
les clairières, ou s’égrènent le long de la berge d’un fleuve. L’Euro
730
s, nous nous posons enfin sur le sol de l’Europe,
dans
la rumeur humaine d’une place de petite ville. Et voici que tout se r
731
ains : c’est cette vie de la place qui se traduit
dans
la vie des conseils et parlements, caractéristiques de l’Europe. (La
732
position notamment, se manifestent par la presse,
dans
l’ère moderne de l’Europe ; et la presse, dès le début, fut étroiteme
733
le d’abord, s’écrit bien souvent et se lit. C’est
dans
les cafés de Hollande que se réunissent les réfugiés huguenots qui cr
734
éeront les fameuses gazettes françaises diffusées
dans
l’Europe entière, en dépit des censures de l’absolutisme, et qui prép
735
le des Lumières et la Révolution française. C’est
dans
les tavernes anglaises que se lisent à haute voix les éditoriaux du j
736
Defoe rédige seul de 1704 à 1713. Et c’est encore
dans
les cafés que le Spectator d’Addison, un peu plus tard, a l’ambition
737
vogue. La mairie, symbole de la commune, qui est
dans
le cadre concret du civisme, a survécu tant bien que mal, à plus d’un
738
ments de l’État et de centralisation systématique
dans
l’ensemble de nos pays. On pouvait croire que l’ère technique, qui es
739
nes, des régions défavorisées du territoire. Même
dans
les nations les plus centralisées, comme la France, le mouvement de r