1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 es différences éclatent. Ce serait faire tort à l’ homme que de nier leurs liens avec certaines options fondamentales qu’il a
2 tel guru jusqu’à nos jours, c’est-à-dire le saint homme qui se « détache » du clan, de la coutume, de la magie, du dogme même
3 ville sacrés ; arbres, fleuves, animaux sacrés ; hommes et femmes en prière accroupis sur leur seuil ; au bord des rues et de
4 te, mais ils sont beaucoup plus : deux voies de l’ homme , deux directions maîtresses de sa Quête inlassable du Réel. Pour pass
5 rances et finalement en meurt, afin de parler aux hommes dans leur langage, dans les termes de leur existence, et de les sauve
6 emier cas d’une descente créatrice de Dieu dans l’ homme  ; dans le second, d’un essai de montée de l’homme vers ce qui nie la
7 homme ; dans le second, d’un essai de montée de l’ homme vers ce qui nie la créature. Foi et Connaissance. L’Oriental, tourna
8 ques pour ma simple chambre d’hôtel. Sept ou huit hommes , dont un travaille, dans des boutiques minuscules. La chaussée envahi
9 recoins. Silence et dignité profonde. Un groupe d’ hommes attentifs dans une cour écoute le lecteur de poèmes : il s’agit de lé
10 et de colliers de verroterie, une femme seule, un homme seul, immobile et debout. Dans la courette, un prêtre renouvelle les
11 , ou avec un Moi qui n’est qu’un simple centre. L’ homme magique, le corps magique n’a pas d’ironie ni de paradoxe, parce qu’i
12 aire. Le fakir habituel des rues et des places, l’ homme des supercheries, est de son appartenance : il forme le bord, la lisi
13 u plutôt la dissout dans la métamorphose. Animal, homme , démon, symbole, dieu ou saint, tout communique en la magie, tout se
14 e la différence entre le Toi divin et le moi de l’ homme . En revanche, l’Occident s’atteste et s’actualise là où la différence
15 he tout de même, et non pas grise. Que vaut un homme  ? Et finalement, ce qu’il importe de voir, ce sont les résultantes
16 doute lorsqu’on se pose la question : que vaut un homme  ? (un homme individuel, un exemplaire humain pris au hasard) qu’on ob
17 ’on se pose la question : que vaut un homme ? (un homme individuel, un exemplaire humain pris au hasard) qu’on obtient les ré
18 l’idée de liberté. Seule l’idée de la mesure de l’ homme renferme l’idée de son individualité. Mon second exemple, est emprun
19 i de Ernst Jünger12 : La relation que soutient l’ homme avec le libre arbitre remonte à ses origines. Aussi lui reste-t-elle
20 horreur saisira toujours celui qui respecte en l’ homme un noyau de liberté auquel il n’est pas permis de porter atteinte. Ce
21 ndividualité. Pour tous les deux, la liberté de l’ homme a pour condition la personne. On dira que l’Occident a fait les chamb
22 ontraste assez simple entre deux conceptions de l’ homme et de ses fins, celle dont les conséquences ont formé l’Occident.
23 nts européens, qui conçoit Dieu comme le Toi de l’ homme  ; et l’Asie par ceux des systèmes philosophiques et religieux de l’In
24 git du chapitre I de L’Aventure occidentale de l’ homme , qui sera publié chez Albin Michel en février 1957.
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
25 millénaire sur lequel se détache la dignité de l’ homme . 4. Quantité de publicistes découvrent — et cela dure depuis des anné
26 tas et d’Europa. C’est enfin dans les œuvres d’un homme qui fut d’abord grand humaniste sous le nom d’Æneas Silvius Piccolomi
27 y a tout d’abord communauté de culture entre les hommes qu’elle envisage d’unir. Cette politique, ensuite, ne sera valable qu
3 1957, Articles divers (1957-1962). Lettre en réponse à Emmanuel Berl (mai 1957)
28 nguer ou à les confondre ? Je le vois, il y a des hommes si engagés dans les affaires européennes qu’ils oublient les motifs m
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
29 s. Croire « encore » au progrès disqualifiait son homme , et l’idée s’empressa d’émigrer aux États-Unis et en URSS. Les penseu
30 France contre les robots, de la machine contre l’ homme , de l’homme contre l’humain, de la fin des illusions, de la fin de to
31 re les robots, de la machine contre l’homme, de l’ homme contre l’humain, de la fin des illusions, de la fin de tout. L’Anti-m
32 ns précédent, un asservissement sans recours de l’ homme aux puissances anonymes, la machine, la police et l’État. Orwell n’eu
33 nts naissaient dans les choux, et le langage d’un homme tel que Victor Hugo (sauf dans ses petits carnets intimes) restait pr
34 ès, j’en conviens, mais c’est la Nature, et non l’ homme , qui aurait ici le droit de se plaindre. Vous citez l’apprenti sorcie
35 al. Ce n’est pas elle qui est dangereuse, c’est l’ homme . Et les cerveaux électroniques (par métaphore) ne font rien qu’on ne
36 uls. Ce qui se déchaîne, encore une fois, c’est l’ homme . En vérité, les seuls humains que je connaisse qui aient eu le droit
37 thétique. Qu’est-ce qu’un robot ? Ce n’est pas un homme automatique, comme des millions de personnes le croient encore sur la
38 s et de la science-fiction. C’est encore moins un homme esclave de la machine. C’est une machine, ni plus ni moins, c’est un
39 machine, ni plus ni moins, c’est un outil, que l’ homme a conçu, justement, pour exécuter à sa place des travaux monotones, é
40 le problème de l’emploi du temps, qui se pose à l’ homme . Le problème de la liberté. Le problème du sens de nos vies… Je prop
5 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
41 au lecteur ». C’est donc sa récente Aventure de l’ homme occidental (Albin Michel, éd.) qui est aujourd’hui orné de ce laurier
42 eutenant dans l’armée suisse ? » L’Aventure de l’ homme occidental qui paraît simultanément à New York, Londres et Paris est
43 comme un poème un livre tel que L’Aventure de l’ homme occidental . Le style me paraît aussi important que les idées qu’on v
6 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
44 se toute tentative verbale pour exprimer ce que l’ homme européen a conçu de plus pur, de plus fort et de plus exaltant. Voilà
45 la peine d’en scruter les lois et il attend de l’ homme d’être compris, révélé, voire sauvé, selon saint Paul. Quant à nos pr
46 . Son dernier livre, L’Aventure occidentale de l’ homme , a été analysé dans notre n° 3. M. de Rougemont dirige le Centre eur
7 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
47 l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)j L’ homme ne vit pas de pain seulement, mais ne vit pas longtemps sans pain. Ai
8 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
48 par la fatalité, qui joue toujours perdant sur l’ homme , mais par l’esprit, et pour parler plus sobrement, par ces quelques a
9 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
49 l et l’instinct de mort, également essentiels à l’ homme . « On ferait œuvre inutile à prétendre supprimer les penchants destru
50 rétendre supprimer les penchants destructeurs des hommes . » Mais peut-on les canaliser vers d’autres formes d’expression que l
51 rougir », mais vaguement) à l’amour qui relie les hommes  ; d’autre part, à l’autorité : ce serait celle d’une élite véritable
52 à tant d’égards contre nature, fait que certains hommes d’aujourd’hui éprouvent en présence de la guerre bien autre chose qu’
53 pour une fois tous hostiles à la guerre. Ce grand homme , plein de bon sens dans sa conversation, cédait facilement aux cliché
54 uement, à lui parmi tous ses contemporains, à cet homme dont les découvertes ont déjà déclenché, dans l’ombre et le secret, l
55 bien l’avenir, mais ignore qu’il en parle au seul homme qui en détienne le secret sans le savoir ! Rêvons là-dessus. Einstei
56 raison, l’avait inconsciemment conduit à doter l’ homme d’un suprême instrument de guerre, qui rendrait la guerre impossible 
10 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
57 jour, la Suisse. Cette première alliance locale d’ hommes libres des campagnes, directement inspirée des pactes en vigueur dans
58 ératif. Vouloir la vaincre, ne peut pas être d’un homme sage ». En conséquence, l’empereur se déclarait partisan d’une « orga
59 i dire, servir deux maîtres, être tour à tour les hommes de la Confédération et les hommes du canton… Il n’est, ce me semble,
60 tour à tour les hommes de la Confédération et les hommes du canton… Il n’est, ce me semble, aucun motif de conserver un pareil
61 ndants de divisions de l’armée victorieuse ; tous hommes d’expérience politique, pas un seul publiciste ou pur intellectuel. D
11 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
62 otre inquiétude, inséparable de la condition d’un homme localement déterminé qui cependant veut l’universel. Denis de Rougemo
63 o-chrétienne vient confluer la source grecque : l’ homme mesure de toutes choses selon Protagoras, le « cosmopolite » du Porti
64 » des possibilités complémentaires qu’offrent aux hommes les variétés continentales. Ne parlons pas ici d’une vocation de l’Eu
65 et ses lois, son idée du cosmos et son idée de l’ homme . Ou plutôt ses idées sur l’homme, son destin ou sa vocation, car l’Eu
66 et son idée de l’homme. Ou plutôt ses idées sur l’ homme , son destin ou sa vocation, car l’Europe justement, seule encore dans
67 l’Habeas Corpus et la Déclaration des droits de l’ Homme , qui définissent aujourd’hui pour Bandung, à peine moins que pour les
68 le doute est une forme essentielle du culte que l’ homme sincère rend à la Vérité. Je me promets un jour de poser cette questi
69 otre inquiétude, inséparable de la condition d’un homme fini et localement déterminé, qui cependant veut l’universel. m.
12 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
70 nues tant de brillantes créations de la main de l’ homme  ? Où sont-ils, ces remparts de Ninive, ces murs de Babylone, ces pala
71 l’observation des rites sacrés. Pour le reste, l’ homme n’est pas responsable. Le Karma, la magie, les sorciers ou les dieux
72 onnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il est responsable d
73 son sort, et à l’inverse, on ne saurait tenir un homme pour responsable de ses actes que dans la seule mesure où ces actes s
74 généralement européen, le plus commun à tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalen
75 qu’au point où elles permettent non seulement à l’ homme de dominer la matière, mais à l’humanité tout entière de s’unifier ou
76 pièces de théâtre, arsenal de citations pour les hommes politiques et finalement : superstition moderne du « sens inévitable
77 la croyance chrétienne en la valeur égale de tout homme devant Dieu, quelle que soit sa nation, sa couleur ou sa race. L’Égyp
78 L’Égypte ancienne ne croyait rien de tel. Le mot homme y était synonyme d’habitant de la vallée et du delta du Nil. Il y ava
79  il n’y a plus ni juifs, ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres, ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu, vous êt
80 juifs, ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres, ni hommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu, vous êtes tous un en Jésu
81 elle formerait intimement, de considérer tous les hommes comme dignes et capables, un jour ou l’autre, de participer pleinemen
82 l’Habeas Corpus et la Déclaration des droits de l’ Homme , qui définissent aujourd’hui pour tous les peuples de Bandung, à pein
13 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
83 e gagner le monde mais de sauver son âme. Si tout homme qui se veut chrétien doit vouloir l’union des Églises, c’est pour des
84 a preuve d’une infidélité à la vocation même de l’ homme chrétien, comme à l’ordre divin : « Que tous soient un… » C’est au ni
85 , mais ce qu’il y a de meilleur dans le désir des hommes , l’intérêt dernier de leur vie. Le christianisme a bel et bien donné
86 nd on le sait, dans toutes les langues. Combien d’ hommes et de femmes hésitant longuement sur le seuil fascinant d’une église
87 et l’Occident et de L’Aventure occidentale de l’ homme (que les lecteurs de Réalités connaissent bien par ses articles sur
14 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
88 toire qui sera celle de l’humanité. Il a péri des hommes  ; mais c’est pour qu’il n’en périsse plus. Je le jure, au nom de la f
89 droits de l’homme s’étendent sur la totalité des hommes . Une corporation qui se dit souveraine, blesse grièvement l’humanité,
90 t desquels nous pouvons stipuler. J’aime tous les hommes  ; j’aime particulièrement tous les hommes libres ; mais j’aime mieux
91 ous les hommes ; j’aime particulièrement tous les hommes libres ; mais j’aime mieux les hommes libres de la France que tous le
92 nt tous les hommes libres ; mais j’aime mieux les hommes libres de la France que tous les autres hommes de l’univers. Le refu
93 es hommes libres de la France que tous les autres hommes de l’univers. Le refus de la formule fédéraliste, tant pour la Franc
94 l cherchait. Ainsi, à l’utopie rousseauiste de l’ homme naturellement bon, correspond chez Fichte l’utopie de l’État naturell
95 Science : … Grâce à elle, mais à elle seule, les hommes s’uniront de manière durable et ils le doivent, quand pour tout le re
96 e toute la personnalité dont il tend à priver les hommes réels, comment va-t-il se comporter dans le monde. L’idéal primitif d
97 s niveleurs de l’Europe » que sont d’une part les hommes politiques obsédés par l’uniformité, d’autre part les « empereurs de
98 es, compte trois ou quatre langues. Il y a dans l’ homme quelque chose de supérieur à la langue : c’est la volonté. La volonté
99 ions au droit fondamental, qui est la volonté des hommes . … Je me dis souvent qu’un individu qui aurait les défauts tenus chez
100 r sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes . … Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commenc
101 manifeste que l’Europe veut devenir une. Tous les hommes un peu profonds et d’esprit large qu’a vus ce siècle ont tendu vers c
102 x-mêmes en devenant « patriotes ». Je songe à des hommes comme Napoléon, Goethe, Beethoven, Stendhal, Henri Heine, Schopenhaue
15 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
103 éfinition de l’originalité de notre continent. Un homme qui nie que l’Europe existe et qu’elle ait une culture commune ne sau
104 èses fécondes, mais toujours provisoires. Entre l’ homme grec, astucieux et critique, le citoyen romain obéissant à la raison
105 l’observation des rites sacrés. Pour le reste, l’ homme n’est pas responsable. Le karma, la magie, les sorciers ou les dieux
106 onnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il est responsable d
107 son sort, et à l’inverse, on ne saurait tenir un homme pour responsable de ses actes que dans la seule mesure où ils sont fa
108 généralement européen, le plus commun à tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalen
109 qu’au point où elles permettent non seulement à l’ homme de dominer la matière, mais à l’humanité tout entière de s’unifier ou
110 pièces de théâtre, arsenal de citations pour les hommes politiques, et finalement : superstition moderne du « sens de l’histo
111 u bien ne faut-il pas nous demander, plutôt, si l’ homme qui les conduit a la foi nécessaire ? Beaucoup hésitent encore à s’em
112 res du régime. 37. L’Aventure occidentale de l’ homme , 1957. s. Rougemont Denis de, « Originalité de la culture européen
16 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
113 n front discipliné mais un simple rassemblement d’ hommes de culture qui se veulent à la fois libres et responsables devant eux
114 qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou u
115 sion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou une femme en vient à constater que sa vie personnelle n’a pas de s
116 sente chez soi. C’est donc d’abord permettre à l’ homme de se situer à sa place dans le monde, et dans un monde qu’il approuv
117 ulture peuvent devenir également dangereux pour l’ homme et pour sa liberté réelle, s’ils restent séparés, isolés l’un de l’au
118 s, il faut que la culture vivante recrée pour les hommes de ce temps des ensembles intelligibles. Il faut que nos activités hu
119 lle mondiale aussi que les diverses facultés de l’ homme peuvent retrouver et rassembler leurs grands symboles : — celles du c
17 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
120 qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou u
121 sion de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou une femme en vient à constater que sa vie personnelle n’a pas de s
122 sente chez soi. C’est donc d’abord permettre à l’ homme de se situer à sa place dans le monde, et dans un monde qu’il approuv
123 ulture peuvent devenir également dangereux pour l’ homme et pour sa liberté réelle, s’ils restent séparés, isolés l’un de l’au
124 s, il faut que la culture vivante recrée pour les hommes de ce temps des ensembles intelligibles. Il faut que nos activités hu
125 lle mondiale aussi que les diverses facultés de l’ homme peuvent retrouver et rassembler leurs grands symboles : — celles du c
126 ntation continuelle des possibilités, pour chaque homme , de courir son risque personnel, de donner un sens à sa vie tant de t
127 n fin de compte le degré de liberté atteint par l’ homme dans telle ou telle société. Mais c’est par la nature et par la quali
18 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
128 éfinition de l’originalité de notre continent. Un homme qui nie que l’Europe existe et qu’elle ait une culture commune ne sau
129 publiée depuis : L’Européen ne serait-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Européen dans la mesure précise où il
130 et prétend au contraire s’identifier soit avec l’ homme universel, soit avec l’homme d’une seule nation du grand complexe eur
131 entifier soit avec l’homme universel, soit avec l’ homme d’une seule nation du grand complexe européen, dont il révèle ainsi q
132 èses fécondes, mais toujours provisoires. Entre l’ homme grec, astucieux et critique, le citoyen romain obéissant à la raison
133 l’observation des rites sacrés. Pour le reste, l’ homme n’est pas responsable. Le karma, la magie, les sorciers ou les dieux
134 onnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il est responsable d
135 son sort, et à l’inverse, on ne saurait tenir un homme pour responsable de ses actes que dans la seule mesure où ils sont fa
136 généralement européen, le plus commun à tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalen
137 qu’au point où elles permettent non seulement à l’ homme de dominer la matière, mais à l’humanité tout entière de s’unifier ou
138 pièces de théâtre, arsenal de citations pour les hommes politiques, et finalement : superstition moderne du « sens de l’histo
139 u bien ne faut-il pas nous demander, plutôt, si l’ homme qui les conduit a la foi nécessaire ? Je sais bien que certains de me
19 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
140 nde, et leur contexte culturel et historique, ces hommes ont fait bien plus qu’une œuvre scientifique, et sérieuse aux yeux de
141 ’est l’âme elle-même, la fonction émotive, dans l’ homme contemporain, qui s’épuise et qui s’atrophie, entre le corps et l’int
142 l’obstacle qui résiste, et n’en trouvent guère. L’ Homme sans qualités, de Musil, la Lolita de Nabokov, sont les derniers écho
143 el, c’est un jour qui renaît, non pas le jour des hommes et de leur peine quotidienne, mais l’horizon du nouveau Jour qui révé
144 azdéisme de Zarathoustra, toutes les actions d’un homme sur la terre, ses intentions et ses désirs et ses amours, composent a
145 ui est son Nom divin, sa personne éternelle. Tout homme est double : individu sur Terre, transitoire — et germe d’un être éte
146 e et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’ homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti c’est une ap
147 a personne. Nulle technique et nulle science de l’ homme ne peut nous être ici d’aucun secours. Il faut aimer, pour le compren
148 des essais très attachants sur l’aventure, sur l’ homme occidental, sur l’Europe. Ses analyses l’ont conduit à retrouver le m
20 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
149 entendait que la Suisse n’a pas produit de grands hommes , comme l’Italie a produit Dante, l’Allemagne Goethe, la France Pascal
150 nalement, il faut avouer que le statut du « grand homme  » en Suisse, en vertu de lois non écrites, mais très anciennes, le co
151 ra jamais entendu ce nom. En revanche, les noms d’ hommes importants qu’on lui donnera sont inconnus hors du canton. Ces trois
152 solides si leur but est restreint. Si bien que l’ homme de poids y sera surtout local. Il sera le grand homme d’une vallée, d
153 e de poids y sera surtout local. Il sera le grand homme d’une vallée, d’une cité, plus rarement celui d’un canton, presque ja
154 physiquement nos petits compartiments. Que fera l’ homme de talent, d’ambition, de génie ? Il ne peut que se cacher dans son c
155 atteignent à l’universel. Au fond de son trou, l’ homme de Disentis, de Goeschenen, de Viège, entre les hautes parois de sa p
156 is ce n’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand ; c’est au contraire en quit
157 terait) ils furent tous, à des titres divers, des hommes utiles, des penseurs engagés, plutôt que des créateurs d’art ou de pe
21 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
158 technique, et prédisent la mise en esclavage de l’ homme par la machine. Au moment même où l’Occident voit sa technique et ses
159 is au contraire des rêves les plus constants de l’ homme , des rêves qui déterminent dans nos vies ce qu’on nomme les hasards,
160 cteurs des créations de notre culture. Pourquoi l’ homme fabrique-t-il des outils ? Quels sont donc les motifs profonds de la
161 ue ? Tout le xixe siècle répond en chœur : que l’ homme invente pour des motifs utilitaires. Et presque tous les historiens d
162 ériels. Quelques-uns cependant nous disent : si l’ homme invente, c’est par défi aux dieux, c’est pour ravir le feu du ciel, c
163 s, archétypiques, et très généralement humains. L’ homme primitif crée des outils parce qu’il joue avec les démons cachés dans
164 Nature peuplée de dieux ou de malicieux lutins. L’ homme moderne est-il très différent ? Prenons quelques exemples de ses inve
165 Icare est le récit d’un rêve que presque tous les hommes ont fait une nuit ou l’autre, y compris Léonard de Vinci. Le motif on
166 ont sourire l’économiste, l’homme d’affaires et l’ homme politique. (Adolphe Thiers, historien et ministre français, déclare e
167 que ces lois expriment les besoins matériels de l’ homme des masses. La vérité est simplement inverse : l’homme moyen n’éprouv
168 des masses. La vérité est simplement inverse : l’ homme moyen n’éprouve le besoin de prendre le train, l’avion, ou son auto,
169 rs spirituelles, et sur la mise en esclavage de l’ homme par les machines, les robots, les cerveaux électroniques. Que faut-il
170 e. Quand on répète que les machines vont mettre l’ homme en esclavage, ou que la bombe va nous détruire, on oublie simplement
171 nt que les machines et la bombe sont faites par l’ homme et ne feront rien sans lui. J’écrivais au lendemain d’Hiroshima :
172 objet. Ce qui est horriblement dangereux, c’est l’ homme . C’est lui qui a fait la bombe et se prépare à l’employer. Le contrôl
173 oires. Ce qu’il nous faut, c’est un contrôle de l’ homme . Il n’est pas d’invention, si simple et si utilitaire soit-elle, qui
174 tre mise au service des passions meurtrières de l’ homme  : le couteau de cuisine a sûrement fait plus de victimes dans notre h
175 s bombes atomiques larguées sur le Japon. C’est l’ homme lui-même qui reste responsable, et non pas la machine, parfaitement i
176 ue qui l’a produite. Dire que la machine domine l’ homme , ce n’est qu’une manière de parler. Ce qui par contre ne fut pas une
177 chinisme dès le premier tiers du xixe siècle — l’ homme attaché au service des machines jusqu’à seize heures par jour, dès sa
178 ’à seize heures par jour, dès sa jeunesse, puis l’ homme taylorisé, travaillant à la chaîne. Et certes ce n’étaient pas non pl
179 i forçaient l’ouvrier à les servir, mais d’autres hommes conduits par leur passion de produire sans tenir compte du facteur hu
180 soin d’être servi, mais seulement surveillé par l’ homme . Mais il y a plus. Le principal produit de la technique moderne et de
181 u craindre alors que cette technique asservisse l’ homme et tue la vraie culture ; mais nous voyons que les progrès techniques
182 abord à concevoir les grands buts spirituels de l’ homme , la technique sera donnée par-dessus. Troisième conclusion : Ne perdo
183 et assez souple pour servir de modèle à tous les hommes . Il appartient donc conjointement à la culture et à l’économie, qui t
22 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
184 i concède « la gloire d’avoir aussi bien écrit qu’ homme de son siècle », mais ce n’était pas pour faire de la littérature : c
185 dans les vicissitudes de l’époque, et diriger les hommes à leur fin de salut. Il n’a écrit que pour mieux faire comprendre l’É
186 ion absolue à une cause qui transcende l’auteur. Homme traqué par sa vocation. Son père le destinait à la science des lois,
187 e action à quoi rien ne nous inclinait. J’étais l’ homme le moins fait pour cela ! gémit l’individu quand une force inconnue,
188 sée par la persécution, ou du cœur si faible de l’ homme en butte aux attaques du monde. Il s’agit de « presser » l’auditoire,
189 quer le peuple et les princes. Langage enfin d’un homme qui se sait écouté non seulement par les Genevois mais par toute une
190 aite antithèse : qui croit encore à la bonté de l’ homme naturel ? J’écarte Machiavel, ce grand mal-entendu. J’écarte Nietzsch
191 n de l’autorité ; et dans la mesure encore où cet homme accablé a fait l’histoire des cités les plus libres, parce qu’il ne c
23 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
192 ation européenne et qu’on lui parle de culture, l’ homme d’aujourd’hui, qu’il soit d’ailleurs industriel ou philosophe, a d’ab
193 cles donc, les meilleurs esprits et les meilleurs hommes politiques du continent n’ont cessé de préconiser une union fédérale
194 et à l’URSS, l’Europe a toujours voulu former des hommes à la fois libres et responsables. C’est là son grand atout, c’est le
195 ance dont ils ne manqueront pas d’abuser contre l’ homme , du moins tel que nous le concevons. En admettant qu’une armature d’i
24 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
196 pe, où je suis retourné pour une semaine, que des hommes décidés à se battre, gonflés à bloc. Voici le film des semaines qui s
25 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
197 sais qu’il peut y apparaître dans un instant des hommes qui nous tireront dessus. Je n’ai même plus mon pistolet, que je dépo
198 d effort commun. Mais il nous rendra fiers d’être hommes , et d’être Suisses. Ce texte va paraître dans 74 journaux du pays. D
199 s du Directoire de la Ligue, soit avec notre seul homme de liaison entre la Ligue dans l’armée et la Ligue civile : le sergen
26 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
200 nt désormais celles qui adaptent la technique à l’ homme . J’écris ceci pour amuser les lecteurs de 1980, s’ils retrouvent par