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més, non si elle les massacre, si elle apaise les
nationalismes
, non si elle leur en superpose un nouveau. Pourquoi donc accorderais-
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os valeurs, nos délires caractéristiques, dont le
nationalisme
est un tragique exemple. Chose étrange, c’est avec la fin de l’ère du
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on cadre mondial, ou défendent-ils plutôt quelque
nationalisme
exalté par sa crise finale ? Il paraît difficile d’affirmer honnêteme
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ussie, en Turquie, en Italie et en Allemagne. Les
nationalismes
et les racismes, dénoncés d’avance par Nietzsche, prolifèrent sur les
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choisit tel de nos produits les plus douteux — le
nationalisme
, par exemple — et le retourne contre nous. Le monde entier s’européan
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la sociologie et la technologie, l’industrie, les
nationalismes
et la presse. On ne saurait imaginer complexe de forces spirituelles,
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s à notre vocation universaliste : je nommerai le
nationalisme
et la superstition matérialiste. Il en va du nationalisme comme de no
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isme et la superstition matérialiste. Il en va du
nationalisme
comme de notre rhume de cerveau, qui devient mortel, dit-on, chez cer
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la technique et de la culture au xxe siècle, le
nationalisme
n’en poursuit pas moins ses ravages dans l’esprit des Européens comme
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re la tentation totalitaire, qui est l’essence du
nationalisme
. Il n’en va pas de même sur d’autres continents. Quant à nous : nos s
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on de la production forcée, forme matérialiste du
nationalisme
, n’a jamais atteint en Europe de tels excès. Certes elle est née chez
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de résister à son tour à nos poisons, au virus du
nationalisme
et au virus du matérialisme, cette forme d’asthénie du spirituel. C’
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ner ou de tolérer les préjugés et les clichés des
nationalismes
religieux. J’ai fait depuis longtemps une autre observation dans l’ét
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Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)p Le
nationalisme
, dans les peuples du tiers-monde, n’est guère qu’une revendication d’
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enèse intellectuelle qu’il faut le saisir. Car le
nationalisme
est idéologie, avant d’être histoire. Il est né d’une dialectique idé
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acer la chronique des triomphes et des méfaits du
nationalisme
en Europe, — ce serait refaire l’histoire du plus long de nos siècles
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1427. I. Des jacobins à Hegel Au principe du
nationalisme
, nous trouvons le raisonnement suivant, toujours lié à une période de
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premiers principes : à l’« égoïsme national », au
nationalisme
agressif. Dantonistes et jacobins, au nom de la paix et de la fratern
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fut-ce que par la collusion de la science et des
nationalismes
, ces derniers étant doublement liés à la guerre par leur naissance et
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s d’agression. Celles-ci ont fait surgir d’autres
nationalismes
, qui vont revendiquer à leur tour le droit de dominer l’époque. À cet
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es manuels d’écoles primaires, et s’y dénature en
nationalisme
, culte laïque de l’État. Le mouvement Jeune Europe, qui voulait utili
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tisme politique. Parce qu’il n’est pas suspect de
nationalisme
borné, et parce qu’il fut au xixe siècle le prophète le plus exalté
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de structure fédéraliste. « L’Internationale des
nationalismes
» préconisée par les prophètes de 48, évoque l’idée d’une amicale uni
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égémonie d’une des parties contractantes. Mais le
nationalisme
, condamné par Frantz sous sa forme étatique et bornée, réapparaît irr
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uméro de la revue des slavophiles, partisans d’un
nationalisme
spirituel et culturel, de l’orthodoxie pure et des coutumes ancestral
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l’observateur le plus pessimiste de l’Europe des
nationalismes
. Et c’est à lui que 1914 donnera raison. Car 1914 sonne le glas non d
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Sorel, Paris, 1935. p. Rougemont Denis de, « Le
nationalisme
et l’Europe », La Table ronde, Paris, mars 1960, p. 9-26.
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l retourne contre nous ces produits — tels que le
nationalisme
par exemple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le monde entier
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l retourne contre nous ces produits — tels que le
nationalisme
par exemple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le monde entier
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rrentielle ; d’un affrontement presque mortel des
nationalismes
autarciques au succès du Marché commun, qui gage matériellement la ré
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ésulte alors, nécessairement, une renaissance des
nationalismes
; la dislocation de l’alliance atlantique ; l’anarchie continuée de n
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la méthode fédéraliste, antidote ou anticorps du
nationalisme
bourgeois (xixe siècle) que les petits pays neufs s’efforçaient enco